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Gouvernement était tout à fait conforme à notre livre de clinique. On demande par quels moyens nous avons guéri. Mais il n'est guère possible d'exposer ces moyens; si vous n'avez pas l'occasion d'en vérifier l'application, où voulez-vous arriver? Si la peste bovine se déclare, qu'on expérimente, et l'on verra clairement ce qui en est. Mais dans le traitement de cette maladie comme de beaucoup d'autres, il se présente des formes différentes, certains phénomènes, certains états particuliers qui nécessitent des modifications dans le traitement. Comment voulez-vous qu'on vous expose cela, si vous ne pouvez vérifier? Cela n'est pas possible.

M. Thiry: Mais, M. Gaudy, voyons je m'adresse à votre bonne foi scientifique; vous, homme d'une grande expérience, dans la position que vous occupez au milieu de nous, pouvez-vous sérieusement admettre que nous acceptions cette fin de non recevoir ?

M. Gaudy: Je ne demande pas que vous l'acceptiez. M. Thiry: Vous voulez alors que nous vous croyions sur parole.

M. Gaudy : Je ne veux pas cela. J'ai répondu à vos interpellations.

M. Thiry: Vous n'avez absolument rien répondu. Vous venez dire : « Les résultats sont conformes aux notes officielles. Nous avons confronté ces notes avec notre livre de clinique. » Eh bien ! je demande à M. Gaudy, membre de cette Académie, qui comme tel ne peut vouloir servir la cause de l'erreur au détriment de la vérité, si c'est là une réponse sérieuse? Voyons, qui vous retient? mettez-nous à même d'apprécier vos faits cliniques et vos moyens de guérison.

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M. Gaudy: Fournissez-moi des malades.

M. Thiry: Je finirai par croire que vous ne pouvez nous donner les documents que nous vous demandons; si

vous le pouviez, vous les produiriez. Encore une fois, quelle est votre méthode de traitement? Il s'agit d'une maladie et d'intérêts très-graves, les populations sont alarmées, vous pouvez les rassurer, parlez donc. Si vous possédez la lumière faites-la briller; l'Académie vous demande de l'éclairer, et, chose étrange, vous refusez de le faire!

M. Gaudy: Donnez-moi des malades.

M. Thiry: Il ne s'agit pas de cela. Donnez-nous le traitement que vous avez suivi en Hollande. M. Gaudy n'est pas atteint de surdi-mutité, mais il s'obstine à ne pas vouloir nous entendre. Eh bien! je prie l'Académie de bien peser les conditions dans lesquelles elle va se trouver vis-à-vis d'un fait semblable.

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M. Crocq: C'est peut-être un remède secret.

-M. Thiry: Actuellement, je dois croire que la médication de M. Gaudy rentre évidemment dans la catégorie des remèdes secrets.

Mais, il y a plus, le fait devant lequel nous nous trouvons comporte des considérations qu'il ne me convient pas d'énoncer ici. Je demande donc que l'Académie réfléchisse bien : si elle continue, dans les conditions actuelles, cette discussion, je crains qu'elle ne dévie du but que tous nous devons avoir en vue et ne serve d'autres intérêts que ceux de la science. Le silence est le meilleur argument qu'on puisse employer à l'égard d'une méthode qu'on n'ose même pas faire connaître.

1. Sovet : C'est ainsi que se trouve justifiée l'observation que j'avais eu l'honneur de faire. Je crois que nous perdons notre temps par la raison que la démonstration est faite. M. Gaudy s'était prononcé ; il avait dit : je ne parlerai pas. Maintenant il vous dit: l'homoeopathie ne se démontre pas scientifiquement; elle se démontre par les faits. Donnezmoi des malades.

Vous pouvez discuter pendant des heures; vous ne sortirez pas de cette ornière. Vous vous êtes trouvés dans la même situation à propos des communications de M. Carlier. Voulezvous établir une discussion sur l'homœopathie? (Non! non!) Alors cessez ce débat. Il est parfaitement constaté que M. Gaudy ne veut pas vous rendre compte de ses moyens; qu'il offre seulement de les démontrer expérimentalement, si on lui donne des malades, ce que vous ne pouvez pas faire. Nous perdrons donc notre temps en roulant toujours dans le même cercle. Il est constaté que M. Gaudy ne veut que faire des expériences et pas autre chose; or, il sait que nous ne pouvons pas lui en fournir l'occasion.

M. Crocq: Vous constatez alors qu'il n'a rien à nous donner.

- M. Sovet : Il n'a que l'homœopathie; il ne veut pas la discuter, il a raison, car elle est trop absurde pour être discutée; ne savons-nous pas que quand l'absurde est outré, << l'on lui fait trop d'honneur de vouloir par raison combattre «son erreur? »

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- M. Gaudy: Comment discuter des questions de doctrine médicale? cela n'est pas possible.

M. Vleminckx: Je crois en effet que la discussion doit être close.

· Des membres: Evidemment.

Un membre: Il faut lire la communication de M. Dèle.
M. Vleminckx : Cela n'empêchera pas M. Thiernesse

de nous lire tantôt la communication de M. Dèle.

Mais il ne suffit pas de dire que la discussion est close. Je crois que l'Académie doit prendre une résolution.

La première résolution à prendre, c'est de déclarer ce que propose M. Gluge. Voici la proposition qu'il vient de déposer :

« L'Académie n'ayant pas reçu de M. Gaudy la réponse à la

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question de savoir par quels moyens il a guéri la peste bovine en Hollande, passe à l'ordre du jour. »

Je fais une seconde proposition: c'est de décider que la communication faite par M. Gaudy, n'ayant aucun caractère scientifique, ne sera pas insérée dans le Bulletin.

-M. Thiry: J'appuie fortement cette dernière proposition que j'avais faite moi-même.

M. Gaudy : Je n'ai pas la prétention de voir imprimer ma communication au Bulletin. J'ai seulement voulu répondre à l'insinuation de M. Thiernesse.

Quant aux explications que l'on demande, elles nous entraîneraient à une discussion sur la valeur des doctrines médicales. Or, M. Vleminckx a dit lui-même, ainsi que M. Fallot, qu'il ne fallait pas discuter sur la valeur des doctrines médicales, et c'est avec raison.

M. Barella : Je demande que la communication de M. Gaudy soit insérée au Bulletin, mais comme annexe, en dehors de nos annales, afin que le public ne puisse être induit en erreur, qu'on ne puisse dire que l'Académie a commis un acte d'intolérance vis-à-vis de M. Gaudy. Il ne faut pas que dans les journaux on exploite cet incident pour dire que nous avons étouffé la lumière, alors que M. Gaudy, mis en demeure de s'expliquer sur les prodiges qu'il dit avoir opérés et auxquels personne de nous n'ajoute et ne peut ajouter aucune foi, se refuse à justifier ses diagnostics et à nous faire connaître les moyens de traitement qu'il a employés. On dira peut-être qu'il s'agit ici d'une question de doctrine médicale, et que dès lors M. Gaudy ne peut discuter avec nous erreur, profonde erreur! Personne d'entre nous n'a la moindre envie de soulever une discussion de ce genre avec M. Gaudy, mais nous ne sommes pas obligés de le croire sur parole, nous demandons des preuves scientifiques, et ces preuves M. Gaudy nous les

refuse. C'est pour ce motif que je voudrais que la communication de M. Gaudy reçût la publicité la plus étendue, afin que ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre sachent à quoi s'en tenir sur les brillantes et trompeuses réclames de certains organes de la presse politique en faveur de l'homœopathie.

M. Vleminckx : Je n'entends pas faire acte d'intolérance vis-à-vis de M. Gaudy. Mais pourquoi l'avons-nous sollicité de venir nous rapporter ce qu'il avait fait en Hollande et comment il avait guéri? Ce n'est pas apparemment pour qu'il vint nous dire j'ai guéri 73 animaux sur 100. Les journaux nous avaient révélé cela. Nous voulions obtenir quelque chose de plus, c'est notre droit.

-M. Gaudy: Je n'ai rien fait publier.

M. Vleminckx: Mon Dieu! Je ne vous accuse pas! Nous voulions savoir de vous quels ont été les agents, quels ont été les remèdes, comment et pourquoi ils avaient été prescrits, comment et pourquoi ils avaient guéri. Nous désirions que vous voulussiez au moins nous indiquer, puisqu'il s'agit d'homoeopathie, quels médicaments vous aviez employés et à quelles doses. Je me contenterais de cela pour mon compte, abstraction faite de toute question scientifique.

M. Crocq: Et les résultats?

M. Vleminckx : Au fond, quelle est la communication que nous a faite M. Gaudy. Est-elle scientifique ?

M. Gaudy: Je n'avais pas cette prétention. Ce n'était pas mon but.

M. Vleminckx: Dès lors, je demande ce qu'elle viendra faire dans notre Bulletin, je demande si nous devons l'y tolérer.

M. Michaux Je crois qu'il est contraire au règle

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