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j'ai fini par constater par une réaction très-nette avec l'acide nitrique et l'ammoniaque, qu'il y avait de l'acide urique. dans la substance, j'ai conclu que c'était de l'urate de sodium.

c) Les éléments insolubles dans l'eau et dans l'acide chlorhydrique étaient presque exclusivement de nature organique animale, mucus et albumine. Après dessiccation, ils se présentaient sous la forme d'une masse cornée, transparente, légèrement jaunâtre et parfaitement amorphe. Par l'action de la chaleur, cette masse noircit, brûle ensuite avec une flamme jaune dégageant l'odeur de la corne brûlée et ne laissant après calcination que des traces minimes de matière minérale.

d) Pour doser les matières solubles par l'acide chlorhydrique, j'ai traité la substance qui avait été desséchée, puis épuisée par l'éther et par l'eau, dans un appareil destiné au dosage de l'acide carbonique. J'ai obtenu ainsi à la fois la proportion des matières insolubles, lesquelles ont été rassemblées et pesées sur un filtre taré, la quantité d'acide carbonique dégagé, et une solution chlorhydrique propre au dosage de tous les corps solubles.

L'acide phosphorique fut dosé deux fois. D'abord directement dans une partie de la solution chlorhydrique au moyen de l'acétate d'urane titré; ensuite comme contrôle, dans la solution filtrée dont le calcium avait été précipité. Ces deux dosages concordaient parfaitement.

J'ai trouvé ainsi pour 100 parties de matières desséchées à 100°C.

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Les 29 parties d'acide phosphorique réclament, pour former le phosphate basique de calcium, 34,30 d'oxyde de cal

cium et donnent 63,50 parties de phosphate. Il reste ainsi 7,00 d'oxyde de calcium qui réclament, 5,50 d'acide carbonique et forment 12,50 de carbonate de calcium. Ayant constaté la présence de 9,40 parties d'acide carbonique dans la substance primitive et qualitativement la présence du magnesium, il suffisait de déterminer par le calcul la quantité de magnesium qui est réclamée par les 3,9 d'acide carbonique restant disponible. Cette quantité est de 3,54 d'oxyde de magnesium, ce qui donne 7,44 de carbonate de magnesium. La' différence de 1,11 % provient des matières organiques passées en solution chlorhydrique, des traces de fer et des pertes.

Je joins ci-après le tableau de toutes les analyses de calcul salivaire que j'ai pu recueillir dans les auteurs.

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En comparant ces analyses on constate que les trois premières, faites par le même auteur, diffèrent essentiellement des suivantes. En effet, les trois premières accusent une proportion de carbonate de calcium beaucoup plus forte que de phosphate de calcium. Le rapport entre ces deux substances est en moyenne de 80 à 4. Toutes les autres analyses, y compris la mienne, accusent une proportion inverse; il y a en (1) Insolubles dans l'eau et dans l'acide chlorhydrique.

moyenne pour 60 de phosphate, 12 de carbonate de calcium, une seule analyse signale une proportion de phosphate de magnesium.

Je constate donc pour la première fois la présence dans un calcul salivaire du carbonate de magnesium, de la graisse et de l'acide urique.

2. CALCUL SALIVAIRE. Observation communiquée par le docteur, SCHOENFELD, de Marchienne.

La pièce ci-contre est un calcul extrait par moi, il y a quelque temps, de la cavité buccale d'une jeune et jolie femme du village de Montigny-le-Tilleul. La tumeur qui l'a renfermé avait toutes les apparences d'une simple grenouillette un peu volumineuse avec un certain degré de congestion, car la langue portait un enduit blanc et l'haleine était mauvaise.

Ayant fait une large incision sur la tumeur, il m'a semblé sentir un corps résistant et ma lancette large et courbée était pliée à sa pointe. Avec une forte curette, je réussis bientôt à faire sortir ce calcul salivaire et après avoir promené un crayon de nitrate d'argent dans toute la cavité occupée par la masse calculeuse, j'ai renvoyé l'opérée qui, après une quinzaine de jours, s'est trouvée radicalement guérie.

Ce calcul était friable et plus volumineux qu'il n'est à pré

sent.

Je l'adresse à l'Académie dans la pensée qu'il pourrait être de quelque utilité à la Commission chargée d'analyser le calcul fourni par M. Michaux.

Marchienne, 10 décembre 1870.

3. COMMUNICATIÓN sur un cas de calcul salivaire, par M. le docteur V. VANDER ESPT, de Courtrai.

Une question sur laquelle nos connaissances sont encore très-restreintes, est certes celle des calculs salivaires, quoique l'existence de ces concrétions ait été reconnue depuis longtemps. En effet, Hippocrate, dans ses écrits, mentionne déjà la pierre sous la langue.

Morgagni découvrit dans une parotide, des petits fragments d'une matière noire, présentant une dureté osseuse. Haller en cite une foule d'exemples, et demande quelle peut être la cause qui en favorise la formation dans le canal de Warthon, plutôt que dans les conduits de Stenon et de Rivinus.

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Scherer, dans sa dissertation « de Calculo in ductu salivali,» a décrit les inconvénients qui accompagnent ces concrétions. Plater trouva dans la parotide un grand nombre de grains sablonneux et comme terreux, les uns gros comme des grains de millet, les autres plus grands. Dans un cas cité par Lafaye, le conduit de Warthon dilaté contenait au moins une demilivre de matière plâtreuse.

Ayant rencontré chez un de mes clients un calcul salivaire, j'ai eu l'occasion de faire une analyse qualitative de cette concrétion, et de donner une description détaillée du cas pathologique.

Au mois de mars 1869, je fus appelé aux environs de Courtrai, chez la fermière D..., âgée de 65 ans, d'une constitution sanguino-lymphatique malade depuis quatre à cinq ans, souffrante d'arthrite déformante, et à ce moment atteinte d'une bronchite aiguë très-intense, et pour laquelle elle réclamait notamment mes soins. Comme la malade ne savait parler, j'interrogeai les personnes présentes sur la cause de ce mutisme; on l'attribuait au gonflement extraordinaire de la

langue. En faisant ouvrir la bouche à la malade, je remarquai que la langue était raccourcie, que sa face supérieure était inclinée du côté gauche de la bouche, et que sa pointe touchait presque au palais; que cela était produit par une tumeur grisâtre lisse et dure; qu'à la partie antérieure de cette tumeur on distinguait l'ouverture dilatée du conduit de Warthon, qui laissait suinter une faible quantité de salive. Au moyen d'un stylet en acier, introduit dans cette ouverture, je sentais la présence d'un corps pierreux. La malade fut traitée pour sa bronchite, et quand elle fut convalescente, je proposai l'extraction du calcul, ce qu'on m'accorda de faire.

La tumeur avait la forme du calcul, qui est elliptique, l'extrémité la plus mince était dirigée en avant, le grand axe étant dans la direction du conduit de Warthon dilaté. Je fis, au moyen d'un bistouri convexe, une incision longitudinale de la poche qui était appliquée entièrement sur la concrétion, tout en respectant l'ouverture du conduit dilaté: l'incision produite, j'énucléai le calcul au moyen d'une spatule.

Quelques jours après la malade fut guérie, et put reprendre l'usage de la parole.

Le calcul était d'une couleur légèrement jaunâtre, il pesait six grammes. Sa forme était à peu près elliptique; l'extrémité amincie était antérieure, et tournée un peu du côté gauche, vers l'ouverture du conduit de Warthon. Sa face supérieure, rugueuse, présentait une rigole située presque au milieu, et qui servait de conduit à l'écoulement de la salive. Les faces latérales et inférieures étaient lisses.

L'axe longitudinal mesurait trois centimètres, celui de la largeur était de deux centimètres.

En entamant le calcul avec un scalpel, j'ai pu constater qu'il était lamelleux, formé de couches superposées à l'instar de celles des os de sèches.

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