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homme est un animal; la proposition majeure est, un animal est un corps; et la conclusion ou le résultat recueilli sera, un homme est un corps. On appelle cette figure directe, parce que les termes ob

note sur cette Logique, parce que je me réservais d'exposer mes idées de suite dans mon Ouvrage, et que je ne voulais pas les présenter incidemment dans des observations détachées, je ne puis m'empêcher de faire remarquer que cette première figure du syllogisme, appelée avec raison figure directe, est la base de toutes les autres ; qu'elle est un véritable sorite qui peut se prolonger indéfiniment; et que la justesse de sa conclusion ne vient point de ce que le prétendu terme majeur renferme le moyen et le mineur, ou leur est égal; mais au contraire, de ce que le mineur, le premier sujet renferme un premier attribut, celui-là un second, un troisième, un quatrième si l'on veut ; et enfin celui de la conclusion.

De cette réflexion développée et bien entendue, naîtra la rénovation totale de la science logique, et par suite l'anéantissement complet de l'ancien art logique, qui est absolument faux et illusoire.

Je n'ai pas besoin de réfuter ici expressément l'explication que Hobbes donne dans le paragraphe suivant, de l'opération de l'esprit qui a lieu dans le syllogisme, ni celle qu'il donne, chap. 3, parag. 7, de la cause de la vérité d'une proposition, ni celle qu'il donne, chap. 5, parag. 2, des causes de sa fausseté. Je me borne à remarquer, comme je l'ai fait déjà, qu'il y a plus de mérite à lui, à avoir essayé de rendre raison de tout cela, qu'à nous d'y réussir, et que, dans le fait, il a très-bien vu que les formes syllogistiques ne sont bonnes à rien. La preuve en est la conclusion de ce chapitre : s'il n'a pas été bien loin, c'est la faute du temps où il a vécu. Il est aisé de voir combien il était difficile alors

servent entre eux l'ordre direct : mais elle se partage en quatre modes, suivant la quantité et la qualité de ces termes.

Quand tous les termes sont positifs et le moyen terme universel (tout homme est un animal, tout animal est un corps), c'est le premier mode dans lequel toutes les propositions sont affirmatives, universelles.

Lorsque le terme majeur est un nom négatif, et que le mineur est universel, c'est le second mode (tout homme est un animal, tout animal est non arbre), dans lequel la proposition majeure et la conclusion sont universelles négatives.

On ajoute quelquefois à ces deux modes deux autres modes qui en diffèrent en ce que le terme mineur est particulier.

Il peut se faire aussi que le terme majeur et le moyen soient des noms négatifs. Quand cela arrive, il en naît un nouveau mode dans lequel toutes les propositions sont négatives, et néanmoins le syllogisme est bon. Supposons, par exemple, que le terme mineur soit homme, que le moyen soit non pierre, et le majeur non caillou; il en résultera ce syllogisme-ci, l'homme n'est pas pierre; tout ce qui n'est pas pierre n'est pas caillou; donc l'homme n'est pas caillou; lequel syllogisme est composé de trois propositions négatives, mais n'en est pas moins régulier. Mais, comme en philosophie il ne s'agit que de trouver des règles universelles aux propriétés des choses, et que la négative ne diffère de l'affirmative qu'en ce que dans celle-ci on affirme du sujet un

nom positif, et dans celle-là un nom négatif, il est inutile de considérer dans la figure directe un autre mode que celui dans lequel toutes les propositions sont universelles et affirmatives.

80 Voici maintenant la pensée ou l'opération de l'esprit qui répond au syllogisme direct. Premièrement, on conçoit l'idée de la chose nommée avec l'impression ou l'accident à cause duquel elle est nommée du nom qui est le sujet de la mineure. Ensuite se présente à l'esprit l'idée de la même chose, avec l'impression ou l'accident qui fait qu'on lui applique le nom qui est le prédicat de cette même mineure. Troisièmement, la pensée revient une seconde fois à la chose nommée, avec l'impression à cause de laquelle cette chose est nommée du nom qui est le prédicat de la majeure. Enfin, quand l'esprit se rappelle que ces impressions sont toutes faites par une seule et même chose, il conclut que les trois noms sont les noms de la même chose; c'està-dire que la conclusion est vraie. Par exemple, quand on fait ce syllogisme, un homme est un animal, un animal est un corps, donc un homme est un corps, l'esprit est frappé d'abord de l'image d'un homme parlant ou dissertant, et il se rappelle que ce qui apparaît ainsi se nomme un homme. Ensuite se présente la même image de ce même homme, se mouvant de lui-même; et l'on se rappelle que ce qui apparaît ainsi s'appelle un animal. Troisièmement, la même image de cet homme revient comme étant dans un lieu quelconque, occupant un espace,

pelle un corps. Enfin, lorsqu'on se rappelle que ce qui occupe un certain espace, change de lieu, et parle, est une seule et même chose, on conclut que ces trois noms, homme, animal, et corps, sont les noms de la même chose, et par conséquent que cette proposition, un homme est un corps, est une proposition vraie. Ainsi, il est manifeste que le concept ou la pensée qui existe dans l'esprit et répond au syllogisme composé de propositions universelles, n'existe pas dans les animaux qui n'ont pas l'usage des noms, puisque, pour faire un syllogisme, il faut penser non pas seulement à la chose, mais aux variations des différens noms qui lui ont été donnés à cause des différentes idées qu'elle a excitées.

9o Les autres figures naissent de l'inflexion ou du renversement de la figure première ou directe, ce qui s'opère par le changement de la majeure ou de la mineure, ou de toutes deux en une proposition inverse qui leur est équivalente. C'est pourquoi, de ces trois figures indirectes, deux s'appellent infléchies, et la troisième s'appelle inverse.

La première de ces trois a lieu par le renversement de la majeure, comme on va le voir. Dans la figure directe, les trois termes sont placés dans cet ordre: mineur, moyen, majeur. Un homme est un animal, un animal n'est pas une pierre; c'est là la figure directe.

Renversez la majeure, et dites :

Un homme est un animal,

Une pierre n'est pas un animal, et vous aurez la seconde figure, ou la première des figures indi

rectes, dont la conclusion sera, un homme n'est pas une pierre.

En effet, puisqu'il a été prouvé dans le chapitre précédent, article 14, que les propositions universelles dont les termes sont renversés et contradictoires sont équivalentes, les deux syllogismes doivent avoir la même conclusion; car, si (à la manière des Hébreux) nous lisions la majeure en sens contraire, cela ferait, un animal n'est pas une pierre, et le raisonnement serait absolument tel qu'il était dans la figure directe.

De même voici un syllogisme direct: un homme pas un arbre, tout ce qui n'est pas un arbre pas un poirier.

n'est

n'est

Renversez la majeure, et changez-la en une proposition équivalente par la contradiction des termes. Le syllogisme restera le même, mais il deviendra indirect de cette manière :

Un homme n'est pas un arbre,

Un poirier est un arbre,

et la conclusion sera toujours, un homme n'est pas un poirier.

Toutefois il faut, pour convertir la figure directe dans la première des figures indirectes, que le terme majeur soit négatif dans la figure directe; car bien que ce syllogisme direct, un homme est un animal, un animal est un corps, devienne, par le renversement de sa majeure, indirect de cette manière: Un homme est un animal,

Ce qui n'est pas un corps n'est pas un animal:
Donc,
un homme est un corps. Cependant celte

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