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DES

JOURNAUX,

FRANÇOIS ET ÉTRANGERS.

PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS-DE-LETTRES

AVRIL, 1784.

TOME IV.

TREIZIEME ANNÉE,

A PARIS;

Chez VALADE, Imprimeur-Libraire, rue des
Noyers, vis-à-vis Saint-Yves.

AVEC APPROBATION ET PRIVILEGE DÚ Ror,

Conditions pour l'Abonnement.

Le prix de la Souscription de l'Esprit des Journaux ; pris à Liege & à Bruxelles, eft de 24 liv. argent de France, pour l'année entiere, que l'on paiera en foufcrivant.

Le prix de chaque Volume fera de so fols pour les perfonnes qui n'auront pas foufcrit.

On s'adreffera à Liege, chez J. J. Tutot, Imprimeur-Libraire, en Vinave-d'Ifle; à M. Maufs, offieier au Bureau des Poftes Impériales pour toute l'Allemagne.

A Bruxelles, chez Lemaire, Libraire, au Bureau de P'Esprit des Journaux, rue de la Magdelaine; à M. Horgnies, éditeur des Gazettes étrangeres, pour tous les Pays-Bas Autrichiens; chez B. Lefrancq, Libraire. A Amsterdam, chez les héritiers Van Harrevelt & B. Vlam, D. J. Changuion & Dufaulchoy, Libraires, dans le Kalveftraat.

A La Haye, chez Goffe & Detune, Libraires.
A Pragues, chez Wolfgand-Gerle, Libraire.
A Vienne, chez Graffer, Libraire.

A Hambourg, chez Virchaux & Ambroise Daclin. Libraires, pour tout le Nord.

A Paris, chez Valade, Imprimeur-Libraire, rue des Noyers, vis-à-vis Saint-Yves, pour toute la France, au prix de 27 liv. pour Paris, & de 33 pour les Provinces, rendu franc de port par-tout le Royaume.

A Nancy, chez Matthieu, Libraire, pour toute la Lorraine.

On s'adressera chez les mêmes pour le Journal Hiftorique & Politique, $2 cahiers de 48 pag chacun par an, qui paroît régulièrement une fois chaque femaine. La Soufcription eft de 12 liv. de France.

On pourra adreffer les différentes pieces que l'on defireroit faire paroître dans l'Esprit des Journaux M. Horgnies à Bruxelles; à M. Maufs à Liege.

L'ESPRIT

DES

JOURNAUX.

ECDOTES of the Ruffian empire, &c. Anec de l'empire de Ruffie, dans une fuite de tres écrites il y a peu d'années de S. Péters1784. In-8vo. A Londres, chez Cadell.

it auteur de ces lettres, M. Richard 11768, avec lord C & fa fauffie, où, pendant un féjour de

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fon, all. mille, e quatre ans, eut les occafions de faire des obfervations fur les mœurs des Ruffes, & de connoître quelques particularités intéreffantes concernant les perfonnes célebres. Les faits que l'auteur rapporte font ou le résultat de ce dont il a été témoin, ou celui de ce qui lui a été communiqué par des perfonnes dignes de foi & de la plus haute confidération. La plupart des lettres cependant, & ce ne font point les. moins agréables, font écrites fur des sujets, qui n'ont aucune connexion immédiate avec le deffein général de l'auteur. Mais un lecteur de

goût ne fera point faché de trouver un mêlan ge, qui produit une agréable diverfité, furtout lorsque les anecdotes nationales font fufpendues pour faire place à des réflexions philofophiques, ou à quelque jolie piece de poéfie,

Le volume commence par un journal d'un voyage d'Angleterre à S. Pétersbourg. Parmi les objets qui ont mérité l'attention de l'auteur, dans fon trajet, il fait mention d'un petit palais, appartenant au roi de Danemarck. Il eft à la diftance d'environ deux milles d'Helfingor; il eft à plate-forme & a douze fenêtres de front; il paffe pour avoir été bâti dans le liea, premièrement occupé par le palais du pere d'Hamlet. Dans un jardin joignant, on voit l'endroit véritable, où, fuivant la tradition, ce prince fut empoisonné.

Du 2 août 1768, le voyage fut heureux & agréable jufqu'au 13 du même mois à une heure du matin, où le vaiffeau fur lequel étoit l'auteur, échoua auprès d'un rocher dans le golphe de Finlande. Dans cette fituation dangereufe, on allégea le vaiffeau, en jettant à la mer la plus grande partie des canons & quelques pefans tonneaux. Les fignaux de détreffe avoient été donnés, & fix ou fept canons avoient fait feu; mais quoique dans le voifinage de quelques ifles, aucune chaloupe ne vint à leur fecours. Après le coucher du foleil les voyageurs furent ranimés par l'efpérance, en voyant des vaiffeaux à quelque diftance. Les fignaux furent répétés, & on crut que les vaiffeaux faifoient voile pour venir au fecours:

Mais l'espoir des voyageurs ne tarda pas à s'évanouir; les vaiffeaux s'éloignerent d'eux, & ils fe virent expofés à la plus cruelle détreffe. Mais un deftin plus heureux les fauva bientôt de leur malheureufe fituation, & le 15 d'août, ils arriverent à S. Pétersbourg.

Le premier objet de l'attention de notre au teur, dans la capitale de la Ruffie, eft la cérémonie de la pofition de la premiere pierre par l'impératrice, à l'églife dédiée à S. Ifaac. Omettant la description de cette cérémonie, nous présenterons à nos lecteurs le trait le plus intéressant d'un journal de l'impératrice, raconté à l'auteur par la comteffe Romansoff, dame très-refpectable, & de la premiere distinction; à la cour de Ruffie.

» Sa majefté, fuivant cette autorité, se leve à cinq heures du matin, & travaille jusqu'à » dix. Alors elle déjeûne & va aux prieres ; » elle dîne à deux; elle fe retire dans fon ap»partement, auffi-tôt après le dîner; elle prend » le thé à cinq heures; enfuite jusqu'au souper » elle voit du monde, joue aux cartes, ou va » aux endroits publics, comme à la comédie, » à l'opéra, ou au bal; à dix heures, elle fe » couche. Le whift eft fon jeu de cartes fa» vori; elle joue ordinairement cinq impériales » le rober; & comme elle joue avec beaucoup de clarté & d'attention, elle gagne fouvent; » elle joue quelquefois auffi au piquet & au » cribbage (*). Quoique dans l'occafion elle

(*) Sorte de jeu de cartess

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