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à neuf heures, et ne présente d'autres caractères insolites que la diarrhée. Le 16 octobre, à sept heures du matin, diarrhée séreuse 20 à 30 selles, vomissements répétés, crampes, refroidissement général; on envoie le malade à l'hôpital, à six heures du soir.

Six heures du soir. État actuel : peau froide, couverte de sueur visqueuse et de plaques bleuâtres; yeux caves, entourés d'un cercle noir; face plombée, voix éteinte, douleurs épigastriques, avec rachialgie intense; langue rouge sur les bords et à la pointe; pouls radial nul; aux carotides on sent des battements filiformes et précipités : 100 à la minute. Crampes aux extrémités supérieures et inférieures, diarrhée; les vomissements ont disparu depuis une heure, la rate n'a pas augmenté de volume. Tilleul édulc., potion avec 15 décigr. de sulfate de quinine, sinapismes sur les mollets.

Onze heures du soir. Les crampes ont cessé, et ne reviennent plus qu'à intervalles; le pouls se relève, la peau est légèrement chaude.

Deux heures du matin. La réaction continue; la peau est complétement chaude; pouls fort, vibrant, 105 pulsations; plus de douleur, plus de crampes. Trois heures. Sueurs abondantes et profuses qui durent jusqu'à huit heures du matin.

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17 octobre. Neuf heures. Peau normale, faiblesse assez grande, un peu de douleur abdominale, diarrhée légère. Pot. Sulfate de quinine 1 gramme. 18 oct. État général satisfaisant; plus de diarrhée, plus de douleur abdominale. Pot. avec extr. de quinquina, 4 grammes, vin de quinquina.

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Réflexions. Le sujet de cette observation a déjà eu un accès pernicieux cholériforme; il est une preuve de la facilité avec laquelle ces accès se reproduisent sur la même personne, sous l'influence des mêmes causes miasmatiques; le choléra frappe rarement deux fois de suite dans la même épidémie; c'est encore là une difference entre les deux maladies (1).

(1) L'élément anti-identiste qu'oppose M. le docteur Libermann, dans sa troisième observation, est le suivant : c'est la facilité avec laquelle les accès de fièvre cholériforme se reproduisent sur la même personne, sous l'influence des mêmes causes miasmatiques; le cholera, ajoute mon honorable confrère, frappe rarement deux fois de suite dans la même épidémie : c'est encore là une différence entre les deux maladies. »

L'opposition faite, en la présente circonstance, à l'identité du choléra avec les fièvres cholériformes, me parait, je dois le dire, parfaitement nulle. Je ferai d'abord observer à mon confrère que les trois quarts au moins des individus attaqués du choléra confirmé succombent, et que, par suite, ces trois quarts se trouvent dans l'impossibilité la plus absolue d'avoir une seconde attaque. Maintenant, un peu plus, ou un peu moins de recrudescence, de récidive dans une maladie n'infirme, en aucune manière, son identité avec une autre, lorsque tant d'autres éléments identistes viennent d'ailleurs relier ces maladies. Je dois, en outre, faire observer à M. le docteur Libermann, et c'est ici le moment, qu'il commet une grave erreur en se plaçant sur le terrain des fièvres intermittentes (fièvres cholériformes) pour combattre l'identité de ces fièvres avec le choléra qui est, lui, une fièvre cholérique continue. Cette erreur, au surplus, a été partagée par tous les honorables médecins qui se sont montrés mes opposants, quand j'ai traité la question de l'identité dans mon ouvrage sur le choléra.

Lorsque je constitue cette identité, j'ai grand soin de dire que je m'empare des

Les récidives pernicieuses ne se traduisent pas toujours sous leur forme première ainsi Latelain et Collen, dont nous avons donné l'observation (observations rapportées dans le cours du Mémoire de M. Libermann), ont eu tous deux quinze ou vingt jours après leur accès cholériforme, l'un, un accès pernicieux hémorrhagique, l'autre, un accès délirant.

L'accès de Lamour est un accès très-grave, et cependant toute la maladie n'a duré que vingt-cinq heures.

C'est le plus long accès que nous ayons observé. Il y a aussi chez ce malade un intervalle plus long qu'à l'ordinaire entre le moment où la chaleur revient et celui où les sueurs se déclarent cet intervalle est de quatre heures; ordinairement la chaleur et la sueur se déclarent presque en même temps.

4me OBSERVATION. - Trouin, soldat au train des équipages, âgé de 24 ans, arrivé en Cochinchine au mois de février 1861, est entré depuis, cinq fois à l'hôpital pour des accès de fièvre intermittente; a eu, au mois de juillet, un accès pernicieux cholériforme.

Le 11 octobre, accès de fièvre simple; le malade ne prend pas de médicaments. Le 12, nouvel accès qui est encore caché au médecin du corps.

Le 13 oct., à huit heures du matin, le malade est pris de vomissements et de diarrhée avec douleurs abdominales intenses, refroidissement général,

formes que peuvent offrir les fièvres paludéennes gastro-intestinales (cholériformes), mais que je fais une réserve en ce qui a trait aux types, réserve qui n'atténue en rien l'identité puisée, 1o dans l'origine commune des deux maladies (maladies paludéennes l'une et l'autre); 2o dans la phénoménisation des formes qui reste tellement la même dans les deux maladies pendant l'accès de l'une et pendant la continuité de l'autre, qu'on peut se tromper, comme l'affirme M. le docteur Libermann lui-même, 99 fois sur 100; 5o sur le traitement, enfin, qui reste le même dans les deux cas, et cela, par rapport, non-seulement à plusieurs moyens secondaires mis en usage pendant le cours des deux maladies, mais aussi parce que la médication spécifique donnée par mon confrère est la même que celle que j'emploie, sauf que je me sers du tannate de quinine, et lui, du sulfate; et, en cette circonstance, ma médication l'emporte sur la sienne, en ce sens, que je puis impunément employer, à dose très-élevée, mon médicament, le réitérer indéfiniment, et cela, pour le plus grand profit de mes malades, tandis que mon honorable confrère est obligé de faire l'aveu suivant, en rapportant dans son mémoire une observation de fièvre pernicieuse épileptiforme: «L'administration prolongée du sulfate de quinine a de graves inconvénients; elle produit de la gastralgie et de l'embarras gastrique qui nuisent à la nutrition et empêchent le malade de prendre la force de résistance nécessaire contre le climat. » Ceux qui ont bien étudié l'action du sulfate de quinine, savent très-bien qu'aux inconvénients très-graves signalés par M. le docteur Libermann, lorsqu'on emploie ce sel, d'autres bien plus dangereux encore sont susceptibles de se montrer, et que son action toxique peut même donner la mort. Tout cela a été signalé par moi dans une note très-étendue, inscrite dans mon ouvrage sur le choléra, note dont les principaux éléments appartiennent à M. Boudin. Maintenant, malgré la faiblesse de l'argument anti-identiste invoqué par M. Libermann, en ce qui touche les récidives plus fréquentes des accès de fièvres palustres comparativement à ce qui arrive dans le choléra, je me permettrai de rappeler à mon confrère que les récidives dans les fièvres paludéennes intermittentes, signalées par tous les médecins qui ont écrit sur ces maladies, tiennent intimement à la nature de ces mêmes maladies. Celse a signalé cet étrange phénomène en ces mots : « Si febris quievit, diù meminisse ejus diei convenit ; eoque vitare frigus, calorem, cruditatem, lassitudinem; facile enim revertitur, nisi à sano quoque aliquamdiu timetur. » Pourquoi en est-il ainsi? Les récidives, dit Torti, sont dues au ferment fébrile qui reste fixé aux viscères, a fixa radix, assidua reproductio, novi fermenti consimilis.» Sénac dit à son tour: «Per se fixum equidem latens febris venenum ;

cyanose, crampes, barre épigastrique; le pouls est petit, lent; le malade est envoyé à l'hôpital à onze heures du matin.

Onze heures. État actuel : la face est cyanosée ainsi que les extrémités des mains et des pieds, les yeux sont excavés, la voix est éteinte, la peau est froide, visqueuse, conservant l'empreinte des doigts; le pouls est petit, filiforme, intermittent, à 60; la langue est rouge sur les bords et à la pointe, parfaitement froide comme le reste du corps; vomissements fréquents de matière blanche et riziforme, déjections alvines, crampes aux extrémités supérieures et inférieures, rachialgie intense, barre épigastrique, respiration difficile et pénible. On prescrit un quart de lavement avec 2 gr. de sulfate de quinine, et 40 gouttes de laudanum, du thé alcoolisé, et des frictions avec liniment ammoniacal. Midi. Même état; le malade n'a conservé le lavement que pendant une demiheure.

Deux heures. Les vomissements ont cessé; on en profite pour administrer une potion de sulfate de quinine à 15 décigrammes.

Trois heures. Les crampes diminuent d'intensité; elles ne sont plus continues; la rachialgie aussi est moins pénible et la respiration plus facile.

Quatre heures. La chaleur reparaît; les crampes cessent, le pouls devient plus fort, il est à 90.

Cinq heures. La chaleur est tout à fait revenue; elle est âcre et mordicante; la cyanose disparaît ainsi que la douleur abdominale.

potest excitari, et ita resurgit sæpissimè.» « Sed febris indoles culpa est, pense Morton, si à perenni humorum fonte enutriatur, nec non ab ære, aut alio accidente externo. Sive enim naturâ, sive arte quævis sanetur, ad revirescentiam valdè proclivis est, multâ enim experientia fretus. »

Maintenant, est-il indispensable, pour que les récidives se présentent dans les fièvres intermittentes, que la personne, qui a eu une première atteinte, se trouve de nouveau plongée au milieu des effluves? Nullement; les récidives peuvent faire acte de présence, alors que l'individu se trouve dans un milieu très-salubre, et cela même, plusieurs mois après que la première atteinte a eu lieu; et c'est bien ainsi que l'ont entendu les médecins dont je viens de rapporter l'opinion.

Qu'on me permette une question que je dois indispensablement placer ici dans l'intérêt de la cause que je défends; et pour le faire, je n'ai que la peine de copier ce que je disais, dans mon ouvrage sur le choléra, à propos du même sujet : « Les fièvres palustres continues ont-elles, comme celles qui présentent les types rémittents et intermittents, le triste privilége de récidiver au bout d'un temps plus ou moins long, alors que les personnes qui en ont été atteintes se trouvent placées en dehors du foyer producteur de ces fièvres?»

Cette question a fixé singulièrement notre attention, comme on doit le penser; nous avons consulté bon nombre d'ouvrages à ce sujet, et partout nous avons trouvé un silence absolu touchant les récidives des fièvres palustres continues en dehors des foyers infectieux. Nous ne nions pas absolument cette possibilité, mais enfin nous dirons que, pendant que tous les observateurs, que nous avons questionnés, insistent sur les récidives des fièvres des marais au type intermittent, surtout, ils ne disent rien de semblable pour celles qui sont continues. Remarquez alors quel rapprochement heureux vous pouvez encore faire entre ces dernières et le choléra (fièvre palustre continue, aussi), car celui-ci ne se reproduit probablement jamais après une première attaque, à moins que le sujet ne soit de nouveau exposé à l'action des miasmes producteurs du choléra. Il me paraît inutile d'aller plus loin, en ce qui concerne la question des non-récidives des fièvres paludéennes continues, sujet que j'ai d'ailleurs abordé plus amplement dans mon ouvrage sur le choléra, pages 455-456.

Six heures. Sueurs profuses jusqu'à onze heures du soir; pouls à 105.
Minuit. Le malade est calme; la peau est revenue à l'état normal.

14 oct. Faiblesse, douleurs vagues, plus de diarrhée. Potion de sulfate de quinine, éth. opiac., à 1 gramme.

15 oct. Même état. Potion avec 4 grammes ext. de quinquina.

16 oct. Plus de douleurs, les forces reviennent. Potion avec 4 grammes ext.

de quinquina.

17 et 18 oct. Idem.

19 oct. Le malade sort tout à fait rétabli.

Réflexions. Cet accès est très-grave, et débute comme une véritable atteinte de choléra: par les vomissements, la diarrhée, le refroidissement et les crampes. Si on n'avait pas été averti par les accès de fièvre précédents, que, dans ce cas, on peut appeler véritablement des accès prémonitoires, on se serait trompé sur la nature de la maladie; mais ces derniers, d'abord, et les sueurs profuses éprouvées par le malade, ensuite, ne laissent aucun doute sur la cause des symptômes observés.

C'est dans ces cas, surtout lorsque la maladie débute sans aucun des symptômes ordinaires de la fièvre, que les ressemblances avec le cholera sont excessives, et mettent quatre-vingt-dix-neuf fois en défaut la sagacité de l'observateur (1). »

Sme OBSERVATION (2). - Fièvre cholériforme suivie de mort. — Autopsie. —

(1) En présence de l'hommage qu'on vient de rendre à l'identité qui existe entre les fièvres cholériformes et le choléra, j'aurais mauvaise grâce d'insister ici pour défendre cette doctrine je me contenterai donc d'inscrire de nouveau ce chiffre magnifique : 99! (2) M. le docteur Libermann constate de nouveau les analogies puissantes qui se rencontrent dans les symptômes présentés par le sujet de la 5e observation avec ceux qui constituent le choléra asiatique; elles sont telles, dit notre honorable confrère, qu'elles peuvent prêter à des difficultés diagnostiques. Mais, ces analogies, M. le docteur Libermann les a-t-il bien toutes signalées? On sait que, à différentes reprises, en relatant ses observations, M. Libermann revient sur un symptôme qu'il appelle différentiel entre le choléra et les fièvres cholériformes, ce symptôme est constitué par les sueurs profuses qu'on n'observerait jamais, dit-il, dans le cholera, tandis qu'elles appartiennent, comme signe pathognomonique, aux fièvres cholériformes. Eh bien! dans cette cinquième observation, ce symptôme pathognomonique, je le cherche en vain, et le malade meurt absolument, comme succombe une personne atteinte du choléra asiatique : il meurt avec la cyanose, l'algidité et les sueurs visqueuses qui terminent l'existence de l'infortuné cholérique. Pourquoi donc les choses se sont-elles passées ainsi chez le soldat Armand? Pourquoi, moins heureux que les sujets des quatre premières observations, n'a-t-on pas vu ces sucurs profuses qui, presque toujours, sont le signal d'un retour à la vie? « Les bonnes sueurs dans les maladies aiguës sont celles qui sont abondantes, chaudes et universelles, qui guérissent, ou qui soulagent, ou, enfin, qui mettent les malades au point de supporter plus aisément leurs maux. » (HIPPOCRATE, Livre des prénotions.) C'est ainsi que se montrèrent les sucurs chez un des clients du père de la médecine, Périclès d'Abdère, atteint d'une fièvre rémittente; aussi, la maladie fut-elle jugée favorablement le quatrième jour. Un résultat funeste eut lieu, au contraire, chez deux autres de ses malades le premier, Philiscus, atteint d'une pyrexie paludéenne rémittente des plus insidieuses, avec symptôme ataxo-adynamique, périt après six jours de maladie des sueurs froides se montrèrent pendant le cours de sa maladie, et vers la fin, les extrémités devinrent livides; le second, la femme de Droméades, fut attaquée d'une fièvre pernicieuse, avec apparition de sueurs froides, et le sixième jour de sa maladie, elle succomba. Les sueurs froides constituent donc toujours un symptôme formidable, mais

Armand (Jules), fusilier au 101 de ligne, d'une constitution robuste, d'un tempérament mixte, a été atteint à plusieurs reprises de fièvre intermittente depuis son arrivée en Cochinchine, dans le mois de février. Huit jours avant

elles représentent quelque chose de plus sinistre encore, lorsqu'à cet élément vient se joindre un état poisseux, visqueux, gluant c'est avec ce caractère qu'elles se montrent dans certaines fièvres typhoïdes, dans la pyohémie, la fièvre puerpérale, dans les hémorrhagies du cerveau, dans la peste, le choléra, dans les fièvres intermittentes algides.

Torti signale aussi, comme un funeste présage, leur venue dans certaines fièvres sudorales : « Aliâ etiam viâ nonnihil diverså algidum sudando fieri, et occumbere ægrotantem aliquandò novi, quem cæterò qui in similibus circumstantiis jure quis diceret cum suspicione tantùm longitudinis evasurum, occumbit ille tamen inopinato, inquantùm transactâ feliciter totâ fere accessione solummodò circà tempus declinationi proximum incipit minuto frigidoque sudore perfundi, frigidusque et ipse fieri, ut marmor, licet sudor paucus SIT ET VISCIDUS, ac propè declinationem tantum apparere incipiens, adeò ut in tali casu (rariore quidem) videatur loco declinationis succedere mors, quam facies hippocratica illicò facta, et paulò antè præmonstrat et paulum post secum trahit. » (Therap. ad feb. intermitt. pernic. Lib. III, cap. 1). Enfin, les sueurs froides et visqueuses apparaissent encore à la suite des morsures faites par des reptiles venimeux; c'est ainsi qu'on les observa chez l'Anglais Dracke, lorsqu'à Paris, il fut piqué par un des serpents à sonnettes qu'il montrait au public. On trouve dans les ouvrages de Brodie et de Russell de pareils faits. Ces sueurs annonçaient toujours la fin des malheureux dont l'organisme avait reçu les atteintes du venin.

Quelles sont les inductions à tirer des faits que je viens de citer? C'est froides et visqueuses annoncent toujours un danger extrême, c'est qu'elles ne se monque les sueurs trent jamais que dans des circonstances où l'économie est menacée d'une ruine prochaine, soit que l'issue funeste n'arrive qu'après plusieurs mois de résistance, comme dans certaines affections organiques, ou bien, presque instantanément, si une matière virulente, un venin ou un miasme doué de propriétés très-délétères viennent tarir les sources de la vie. Il faut donc conclure que, si dans les fièvres cholériformes, des sueurs chaudes et profuses peuvent se montrer, alors qu'elles font assez souvent défaut dans le choiéra, c'est que l'intoxication paludéenne est moins prononcée dans les premières que dans cette dernière maladie, ce qui est d'ailleurs démontré, comme je l'ai dit ailleurs, par la moindre énergie de la cause, dans les fièvres cholériformes, cause créée sur un sol aux éléments paludéens, dont l'activité n'est pas la même que dans celle qui produit le choléra; et c'est toujours à la différence d'énergie qui existe entre les deux causes que les fièvres choleriformes doivent leur type intermittent, tandis que dans le choléra, où l'empoisonnement paludéen, étant arrivé à son summum, vous avez le type continu.

Mais serait-il vrai que, dans le choléra asiatique, les sueurs profuses ne viendraient jamais se montrer comme une crise salutaire? Admettre ceci d'une manière absolue serait une erreur MM. Russell et Barry disent: « Il peut survenir le second ou le troisième jour une sueur critique qui laisse ensuite le malade en convalescence. »

Les sueurs profuses peuvent encore se montrer dans deux circonstances: 4" lorsque l'attaque cholérique est légère; 2o lorsque cette affection, présentant plus de gravité, un traitement parfaitement adapté à sa nature marématique est mis en usage; et le fait s'explique facilement, en ce sens que, par ce procédé, vous enlevez la perniciosité de la maladie; vous ramenez cette dernière à un état pyrétique ordinaire, état dans lequel les sueurs profuses sont la règle, et jugent favorablement l'affection. N'est-ce pas ainsi que les choses se sont passées dant les observations rapportées par M. le docteur Libermann, dans cinq des six observations relatées par lui? Une médication rationnelle a pu être utilisée, des sueurs chaudes, copieuses, critiques, en un mot, se sont montrées; mais, dans cette cinquième observation que je commente maintenant, la médication, toujours la même, n'a pu être utilisée, la perniciosité de la fièvre cholériforme n'a pas été atténuée; d'où les sueurs froides et visqueuses, puis la mort du malade.

En terminant ce qui a rapport aux sueurs froides et visqueuses qui se montrent pendant le cours des fièvres paludéennes pernicieuses, parmi lesquelles je range le choléra, il reste à se demander, s'il importerait à la science de connaitre quelle est alors la composition de ce fluide, quelles sont les déviations physiques et chimiques que subit la sucur dans ses qualités normales pour arriver à l'état froid et visqueux? Cruikshank,

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