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Trefor des Cha t'es. Layette M.

glia,

qu'on puft traiter de la Paix en préfence du Roy. Cette Paix fut conclue quelque temps après, conformé ment à l'ancien Traité de Paris. Le Comte livra encore quelques Fortereffes au Roy pour feureté de fa parole. Il renonça à tout commerce avec les Hérétiques, promit de les exterminer, & fit pendre, ainfi qu'il s'y eftoit engagé, ceux qui avoient affaffiné les inquifiteurs. Ces Saints Religieux furent, depuis leur mort, regardez & honorez avec raifon comme des Martyrs mis à mort par les Hérétiques en haine de la Foy.

Le Comte de Touloufe, pour marquer au Roy la fincerité de fon retour à l'obéillance qu'il devoit à fon Souverain, lui mit entre les mains des Lettres de l'Empereur Fridéric, par lesquelles ce Prince l'exhortoit à continuer dans fa revolte. Il eft dif ficile de penetrer les motifs, qui obligeoient Fridéric à en ufer ainfi, veu que le Roy avoit toûjours refufé de prendre les Armes contre lui, nonobftant les grands avantages qu'on lui offroit, pour l'engager à le faire. Mais c'cft qu'il y eut toujours autant de difference entre la politique de Fridéric, & celle de Saint Louis, qu'il y en avoit entre le caractere de l'un & de l'autre; tous deux étoient grands Princes, mais felon des idées de grandeur très-differentes.

Au mois d'Avril de cette même année, la Tréve entre la France & l'AnTieuge Angleterre fut confirmée à Bourdeaux, & mife en execution. Jufques-là, à voir la maniere dont on fe comporta de part & d'autre, depuis que les Armées eurent quitté la campagne au delà de la Loire, il femble qu'on n'euft fait qu'un fimple projet de Traité, fans rien déterminer de bien pofitif; car le Roy d'Angleterre reMath. Paris. prit quelques Chaiteaux, fi-toft que le Roy fe fut retiré, & d'autre part

le Comte de Bretagne & les Armateurs de Calais, rendoient la mer entierement impraticable aux Anglois.

Par ce Traité de Bourdeaux, le Roy demeura en poffeflion de toutes fes conqueftes; Henry lui rendit les places qu'il avoit prifes depuis la fin de la derniere campagne, & s'obligea à lui payer cinq mille livres fterling en cinq années.

Malgré la Tréve, le Comte de Bretagne continua encore fes courfes dans la Manche; & il fallut que le Roy, à la priere de Henry, usast des plus rudes menaces, pour l'en empêcher.

Les Gafcons qui trouvoient leur compte à avoir le Roy d'Angleterre en leur pays pour les grandes largeffes qu'ils leur faifoit, afin de fe les attacher, & de les empêcher de fuivre l'exemple de leurs voifins, faifoient toûjours naiftre divers incidens pour le retenir. Ce qui joint au danger du paffage, à caufe des Armateurs du Comte de Bretagne, lui fit retarder fon embarquement jusqu'à la fin de Septembre. Il repafla enfin en Angleterre autant déchargé des grands Tréfors qu'il en avoit tranfportez en France, qu'accablé de chagrin pour le mauvais fuccès de fon entreprife, qui n'avoit puft lui réüßfir plus mal.

Au contraire, le fruit des Victoires de Louis, & de cette Tréve en même temps fi glorieufe & fi avantageufe, fut la tranquillité de la France, qui ne s'eftoit de long-temps trouvée en une fi profonde paix dans toutes les parties de l'Etat. C'est ce qui donna lieu au Roy de penfer plus que jamais à celle de l'Eglife.

Il y avoit dix-huit mois que le Saint Siege cftoit vacant par la mort de Celcftin IV. Les Cardinaux en rejettoient la faute fur Frideric, & Fridé

Ibid.

1243

te Royd Anterre repaffe la mer.

Ibid.

ric fur les Cardinaux. Ceux-ci fe plaignoient fur tout, de ce que l'Empereur retenoit encore dans fes prifons, ceux de leurs confreres qu'il avoit pris fur la mer, lorfqu'ils alloient au Concile convoqué par Gregoire IX. & protestoient qu'ils n'éliroient point de Pape, que les Cardinaux prifonniers ne fuffent mis en liberté, afin Math. Paris que tous puffent faire l'Election d'un commun confentement. L'Empereur fe relâcha fur ce point; & délivra les Cardinaux ; mais voyant qu'ils ne pouvoient encore s'acorder, que les divers interefts les tenoient partagez, & qu'une affaire de cette importance n'eftoit gueres plus avancée qu'auparavant, il eut recours aux moyens les plus violens pour les contraindre à la finir: car il fit inveftir Rome par fon Armée, & ravager toutes les Terres des Cardinaux.

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Le Roy animé d'un zele fans doute beaucoup plus pur & moins violent que celui de l'Empereur, écrivit en même temps aux Cardinaux une Lettre fort vive fur le même fujet, où il leur reprocha leurs partialitez, & leur infenfibilité pour le bien general de l'Eglife, leur promettant neanmoins fa protection contre Fridéric, dont nous ne craignons disoit-il, ni la haine, ni les artifices, & dont nous blimons la conduite, parce qu'il femble vouloir eftre en même temps Empereur & Pape.

Les Cardinaux preffez & follicitez ainfi de toutes parts, s'affemblerent à Anagnie, & éleurent enfin le jour de Saint Jean-Baptifte le Cardinal Sinibalde de la maifon de Fiefque, qui prit le nom d'Innocent IV. C'eftoit un homme de merite,d'un grand fens, fort habile, & aimé de l'Empereur, qui connoiffant pourtant fa fermeté, dit à un de fes Confidens, lorfqu'il ap

Joannes

prit la nouvelle de fon Election, le Cardinal eftoit mon bon ami: mais le Pape fera pour moy un dangereux ennemi. Il Villani. 1. 64 en témoigna néanmoins beaucoup de Cap. 24. joye en public, lui envoya une folemnelle Ambaffade, dont eftoit le fameux Pierre des Vignes fon Chancelier, qui nous a confervé quantité de Lettres fur les differens de l'Empereur fon maistre avec les Papes.

Les Ambassadeurs préfenterent à Innocent une Lettre de ce Prince fort honnefte, où il lui faifoit offre de fes fervices & de toute fa puiffance pour le bien de l'Eglife, en ajoûtant toutefois à la fin du compliment, fauf les droits & l'honneur de l'Empire, & des Royaumes que nous poffedons; paroles, dont la fignification eftoit toute autre à la Cour des Empereurs, qu'en celle des Papes, & qui faifoient entre - eux toute la difficulté des accommode

mens.

An. 243.

Petr de Vi

neis.

Cap. 33

Regeft. In

Le Pape récrivit à l'Empereur,qu'il le verroit avec joye rentrer dans la Communion des Fidelles, dont l'excommunication le tenoit depuis longtemps féparé, & qu'il le recevroit à bras ouverts, pourvu qu'il fatisfift l'Eglife fur les points, pour lefquels Gregoire fon prédeceffeur l'avoit excommunié; que lui de fon cofté eftoit preft de le fatisfaire fur fes plaintes; nocent. IV. qu'en cas qu'il puft montrer que le Epi. 1. Saint Siege lui euft fait quelque tort, il eftoit en refolution de le réparer, & qu'il s'en rapporteroit volontiers au jugement des Rois & des Evêques, dans un Concile qu'il s'offroit de con- depofitionis voquer fur ce fujet. Il lui fit deman- Friderici der auffi avant toutes chofes, par fes Envoyez, la délivrance des autres prifonniers, qui avoient efté pris fur la mer avec les Cardinaux qu'on avoit déja relâchez.

Ces Envoyez furent Pierre de Col

*Cette Lettre commence par ces mots, Philippus Rex Francorum: mais c'eft une méprife du Copifte, qui a tranfcrit l'Original, & qui a mis Philippus pour Ludovicus.

Sententia

Rupture de Lopereur avec lui.

mieu Archevêque de Rouen, qui ef-
toit venu à Rome de la part du Roy
pour travailler à la réunion des deux
Puiffinces, Guillaume Evêque de Mo-
dene, & Guillaume Abbé de Saint
Facond.

L'Empereur ayant écouté les de-
mandes des Envoyez du Pape, fit auffi
les fiennes, & demanda entre autres
chofes, que le P. pe rappellaft le Le-
gat qui maintenoit toûjours la revolte
des Villes de Lombardie, contre leur
Souverain Sur quoi les Envoyez ayant
écrit au Pape, il répondit en montrant
le peu d'équité de plufieurs des plain-
tes de l'Empereur; & fur l'article du
Legat en particulier, il dit qu'il ne
pouvoit pas avec honneur le rappel-
ler, ni abandonner des Peuples, qui

avoient foûtenu fi conftamment les in

terefts du Saint Siege, à moins que
l'Empereur ne promift de ne les pas
maltraiter, & ne leur accordaft une
Tréve.

Comme la protection que le Saint
Siege donnoit aux Villes de Lombar-
die, avoit toûjours efté l'obftacle in-
vincible de l'accommodement de
l'Empereur avec Gregoire IX.& qu'en
ce mefme temps là plufieurs autres
Villes d'Italie,qui avoient efté ou neu-
tres, ou pour l'Empereur, fe declare-
rent hautement pour le parti du Pape,
la negociation de l'Archevêque de
Reien n'aboutit à rien, non plus que
les follicitations du Roy qui avoit cet-
te paix fort à cœur. Il obtint alors la
reconciliation du Comte de Toulou-
fe avec l'Eglife, qu'il demanda inf
tamment au Pape, tout indigne qu'é-
toit le Comte par fa conduite paflée,
de cette nouvelle bonté du Roy à fon
égard.

Fridéric recommença à mettre en ufage les voyes de fait. Il fit garder tous les paffages des Alpes. Il mit en mer quantité d'Armateurs, pour cmpêcher que le Pape ne puft avoir com

ayant

munication avec les autres Princes:
& quelques Peres Cordeliers
efté pris & trouvez faifis de Lettres du Math. Paris,
Pape pour diverfes Cours de l'Euro-
pe, il les fit pendre.

Pendant que cette rupture jettoit
de nouveau l'Italie dans la confterna-
tion, la France eftoit dans la joye par
la naiffance d'un fucceffeur de la Cou-
ronne. C'eftoit le troiliéme enfant
que la Reine avoit mis au monde : les
deux autres eftoient deux fiiles,qui fu-
rent nommées, l'une Blanche & l'au-
tre Ifabelle. On donna au Prince nou-
veau-né le nom de Louis.

Il naît un Fils an Roy. Nangius.

1243.

pour prévenir

Le Roy qui vouloit, autant qu'il Nouve Reglement eftoit en fon pouvoir, s'affeurer de la fidelité de fes Sujets, en vue de main- les troubles. tenir la tranquillité dans fon Royaume, fit vers ce temps-là une chofe, que nul de fes prédeceffeurs n'avoit entrepris de faire. Elle eftoit contre un ufage reçû de tout temps, & qui devoit faire de la peine à beaucoup de Seigneurs; mais d'ailleurs, elle eftoit d'une très - grande importance pour la feureté de l'Etat, & pour empêcher toutes les intelligences fecretes, que des efprits brouillons tâchoient toûjours d'entretenir avec les ennemis.

Plufieurs Seigneurs & Gentilshommes François, & principalement les Normans, avoient des Fiefs en Angleterre. La coûtume eftoit que quand il y avoit guerre entre les deux Nations, ceux qui en vertu de ces Fiefs qu'ils polledoient dans l'un & dans l'autre Royaume, eftoient Vaffaux des deux Rois, fe deciaraffent pour le parti de celui, dont ils tenoient le plus confiderable de leurs Fiefs, eftint par là cenfez cftre comme fes Sujets naturels tant que la guerre duroit. Le Prince contre qui ils fervoient, faififloit les autres Fiefs du Seigneur qui fe trouvoient dans fon Royaume, mettoit fes Troupes dans les Places &

dans.

Math. Paris.

dans les Fortereffes qui en dépen doient, à condition de les reftituer après la guerre finie.. Cela ne s'obfervoit pas feulement entre les Rois de France & d'Angleterre; mais encore entre la France & d'autres Souverains; & on en ufa ainfi toutes les fois que l'Empire eut guerre avec la France.

Bien plus, dans les guerrcs particulieres que les Seigneurs & les Gentilshommes Fieffez le faifoient fouvent les uns aux autres, & qu'ils prétendoient avoir droit de faire, fans que le Roy puft les en empêcher hors certains cas particuliers, les chofes fe paffoient à proportion de mefme. Le Vaffal optoit: il prenoit le parti d'un des Seigneurs dont il relevoit, & abandonnoit pendant la querelle, le Château qu'il avoit dans le Fief de celui contre qui il prenoit les Armes, & on le lui rendoit dans le mefme état après l'accommodement. Il y avoit fur cela divers Reglemens qui s'obfervoient affez exactement.

Le Roy prit donc la refolution d'abolir cet ufage à l'égard de l'Angleterre, & dans une Affemblée qu'il fit de ces Seigneurs, qui avoient des Fiefs des deux coftez, il leur declara, qu'il leur laiffoit la liberté entiere de le choilir lui, ou le Roy d'Angleterre pour leur feul & unique Seigneur ; mais qu'il vouloit qu'ils fe déterminaflent à l'un ou à l'autre, alleguant à ce propos le paffage de l'Ecriture, qui dit, Que perfonne ne peut fervir en mefme temps deux maiftres.

Quelque intereft que ces Seigneurs euffent à ne pas fubir cette nouvelle loy, qui les privoit ou des biens qu'ils avoient en Angleterre, ou de ceux qu'ils poffedoient dans le Royaume de France, ils s'y foumirent neanmoins, les uns par complaifance pour le Roy, les autres, parce qu'ils voyoient que leur refiftance auroit efté inutile.Quel

Tome III.

ques-uns d'entre eux paflerent au fervice du Roy d'Angleterre la plû- An. 1243. part s'attacherent à celui du Roy de France, & ce Prince, fans doute, les dédommagea de la perte de ce qu'ils abandonnoient, en leur donnant les terres de ceux qui le quittoicnt.

Le Roy d'Angleterre ayant appris ce que le Roy avoit fait, en fut choqué,& fans garder les mêmes ménagemens, ni propofer l'option, comme le Roy de France, il confifqua les terres que les Seigneurs François, & principalement les Seigneurs Normans, poffedoient dans les Etats. Dequoi ils furent tellement irritez,qu'ils firent tous leurs efforts pour engager le Roy à lui déclarer la guerre, foùtenant que par cette confifcation, ik avoit rompu la Treve. Mais il les a-doucit par fes promeffes & par fes liberalitez, & ne crut pas que la chofe meritaft qu'on recommençast une guerre fi funefte aux deux Nations.

12440

Guerre en Italie.Excom

Tandis que le Roy mettoit toute fon application à maintenir la tran- munication quillité dans fon Etat, l'Italie fe trou- filminée convoit déchirée plus que jamais par les tre Empereur guerres civiles, dont le Pape rejettoit Fridéric toûjours la faute fur l'Empereur, & l'Empereur fur le Pape. L'Empereur écrivoit aux Princes, qu'il eftoit prest de s'en rapporter aux Rois de France & d'Angleterre pour fes interests les plus effentiels, & le Pape protestoit. au contraire, qu'il ne demandoit que l'execution des paroles que l'Empe reur lui avoit fait porter de fa part pour la paix, & que ce Prince ne cherchoit par fes feintes, & par fes. artifices, qu'à impofer à toute l'Europe, & à reduire l'Eglife & le Saint Siege en fervitude. Il fulmina de nouveau l'excommunication contre lui, & la fit publier par tout. Elle fut publiće à Paris dans les Eglifes, & à cette occafion un Curé de cette Capita le fit une action auffi temeraire, qu'el

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le eftoit peu convenable à un fujet trop ferieux, pour y faire entrer la plaifanterie. Il monta en Chaire & Math. Paris. parla de la forte à fes auditeurs. Vous fçavez, mes freres, que j'ay ,, reçû ordre de publier l'excommu,,nication fulminée par le Pape, con,, tre Fridéric Empereur, & de le fai»re au fon des cloches, & tous les »cierges de mon Eglife eftant allu,,mez. J'en ignore la caufe, & je fçai ,, feulement qu'il y a entre ces deux puiffances de grands differens, & ,, une haine irreconciliable. Je fçay auffi qu'un des deux a tort, mais je ,, ne fçay qui l'a des deux. C'est pour,, quoi de toute ma puiffance, j'ex,, communie & je déclare excommu,, nié celui qui fait injure à l'autre, & ,, j'abfous celui qui fouffre l'injufti,, ce, d'où naiffent tant de maux dans toute la Chreftienté. Ainfi parla ce temeraire Pafteur. La chofe fit rire non feulement dans l'Auditoire & dans tout Paris, mais encore dans tous les Païs étrangers. L'Empereur qui l'apprit des premiers en fit faire au Curé des complimens, qu'il accompagna de préfens confiderables. Le Pape s'en reffentit à fon tour, & le Curé quelque temps après fut mis en penitence. C'est le fort ordinaire de ces fortes d'avanturiers, qui s'ingerent fans caractere de dire leurs fentimens fur les differens des deux puiffinces ils font d'abord applaudis d'un parti, & puis enfuite facrifiez aux reffentimens de l'autre.

Le Pape s'en

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Cependant l'Empereur pouffa fi vifat dalie, vement le Pape, qu'il fut obligé de s'enfuïr d'Italie, & de chercher un azyle en deçà des Alpes. Il fe fauva d'abord au travers de bien des dangers à Genes fa patrie; mais ne s'y croyant pas en feureté, il en partit fans trop fçavoir encore quel ficu il A. 14 choifiroit pour fa retraite. Son deficin eftoit de venir en France; mais il n'é

toit pas certain qu'on vouluft l'y recevoir; & fon incertitude n'eftoit pas fans fondement.

Soit qu'il euft déja fait fonder le Roy là-deffus, foit qu'il fçût que les Seigneurs de France n'eftoient pas dans une difpofition favorable à fon deffein, il ne s'adreffa pas immediatement à ce Prince: mais il prit une autre voye. Il fçavoit que le Roy avoit une extrême confideration pour tout l'Ordre de Cifteaux. Il apprit qu'il honoroit de fa préfence le Chapitre qui devoit s'y tenir au mois de Septembre, & il engagea l'Abbé & tout l'Ordre à demander au Roy fon agréement pour fa retraite dans le Royaume.

Le Roy fe rendit en effet à Cifteaux Math. Paris. avec la Reine fa mere, les Comtes. d'Artois & de Poitiers, & quelques autres des principaux Seigneurs de France.

Comme c'eftoit la premiere fois qu'il venoit à cette celebre Abbaye, on l'y reçût avec les honneurs & les cérémonies dûës à la Majesté & à la vertu d'un fi Saint & d'un fi grand Prince. L'Abbé de Cifteaux, tous les Abbez de l'Ordre & les Religieux, au nombre de cinq cens, vinrent au devant de lui. Le Roy defcendit de cheval, & receut leurs complimens avec toute la bonté poflible.

Ce Prince entra dans le Chapitre & s'y eftant affis, accompagné des Seigneurs, & de la Reine fa mere, à qui par le refpect qu'il avoit toûjours pour elle, il fit prendre la premiere place, l'Abbé de Cifteaux à la tefte de ce grand cortege d Abbez & de Religieux vint fe jetter à fes pieds; le Roy les voyant tous à genoux, fe mit à genoux lui-même, les fit relever, & leur demanda ce qu'ils fouhaitoient de lui.

Il fait de

L'Abbé lui fit un difcours fort pa- mander un théique, pour le fupplier de pren- ale en Fran

Fran•

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