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couleur bleue cessera de se produire, on pourra être certain que tout le chlore aura été enlevé. Si l'on opère sur de la pâte à papier, on en pressera dans la main une petite quantité, de manière à former une petite boule que l'on touchera avec la liqueur d'épreuve. Quand tout le chlore aura été détruit, on laissera écouler ce liquide, et on terminera l'opération par un lavage à l'eau simple ou à l'eau légèrement alcaline, afin de faire disparaître les dernières traces de l'acide formé sous l'influence de l'antichlore.

MM. Ribière et Moride (de Nantes) ont proposé le protochlorure d'étain comme antichlore; mais l'hyposulfite de soude, dont la réaction est beaucoup plus nette, parait préférable. Le sulfite de soude pourrait aussi être employé comme le protochlorure d'étain.

(Moniteur scientifique.)

SUR LA TRANSFORMATION DE L'ACIDE LACTIQUE EN ACIDE PROPIONIQUE, par M. LAUTEMANN.

La chimie organique est en voie de progrès si importants, basés sur la transformation des principes immédiats les uns dans les autres et sur l'application des méthodes synthétiques nouvelles, que je suis convaincu que l'on obtiendra prochainement par l'une ou l'autre de ces méthodes les produits les plus utiles à la pharmacie. C'est ce qui m'engage à consigner ici des travaux de chimie pure qui, au premier coup d'œil, paraissent étrangers aux objets d'étude de pharmacie.

«L'acide lactique ne diffère de l'acide propionique que par 2 équivalents d'oxygène, et l'on sait que M. Ulrich a réussi à transformer le premier de ces acides dans le second. La réduction de l'acide lactique s'effectue de la manière la plus directe par l'action de l'acide iodhydrique. De l'iode est mis à nu et il se forme de l'acide propionique. On opère de la manière sui

vante :

» De l'acide lactique étendu de son volume d'eau est saturé de gaz iodhydrique, La solution brune est chauflée à 140 degrés dans un tube hermétiquement fermé. Elle se colore d'une manière intense et laisse déposer de l'iode. La solution acide est neutralisée par la potasse, sursaturée ensuite par l'acide sulfurique étendu et soumise à la distillation. Le produit distillé est saturé à chaud par le carbonate d'argent et la solution filtrée est évaporée dans le vide. Il reste du propionate d'argent, CH3AgO'.

La réduction de l'acide lactique peut s'effectuer d'une manière plus simple et

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RÉSULTER ; par M. H. BONNEWYN, pharmacien, membre correspondant, à Aerschot. Le chlorate de potasse, le compagnon obligé du mercure dans tous les cas où l'influence pathogénique de ce médicament héroïque doit être prévenue et réprimée, joue aujourd'hui un rôle si important en thérapeutique, surtout depuis qu'il est reconnu, non-seulement comme agent curatif des accidents buccaux produits par le mercure, mais aussi comme agent prophylactique de ces mêmes accidents, c'està-dire de la stomatite ou salivation mercurielle, qu'il mérite plus que tout autre médicament, une pureté très-absolue. Malheureusement ceux que l'on rencontre dans le commerce ne se trouvent pas tous dans cette condition. - De dix échantillons de ce sel que je me suis procurés dans dix maisons de commerce différentes, tous renfermaient du chlorure de potassium.

La présence de ce sel haloïde dans le chlorate de potasse ne peut manquer de produire des accidents des plus déplorables, surtout lorsque l'on administre un pareil chlorate soit avec, soit après certaines préparations mercurielles.

Fondé sur ce point, je ne puis résister au désir de signaler au corps médical et pharmaceutique les graves dangers auxquels sont exposés les malades auxquels on administre ce produit tel que le fournit le commerce de la droguerie sans s'être assuré d'avance de son état de pureté.

Le terrible empoisonnement suivant qui s'est produit dans une commune voisine de notre ville, il y a seulement quelques mois, à la suite de l'emploi du chlorate de po

tasse souillé par le chlorure de potassium, donnera du poids à ce que je signale :

M. le docteur G. ordonna à une fille de vingt-trois ans du calomel à la vapeur à petite dose. Une stomatite mercurielle graves'étant produite, il administra le chlorate de potasse en potion. Le lendemain, quand il revit sa malade, il fut bien surpris, au lieu de constater un amendement des symptômes de la stomatite, de la trouver dans l'état suivant :

Vomissements, hoquet, sentiment de brûlure au fond de la gorge, resserrement à l'arrière-bouche, dans l'estomac et les intestins, pouls accéléré, petites crampes, soif inextinguible, etc. En voyant le cortége de tous ces signes alarmants dont il ne pouvait pas se rendre compte, le premier soin du médecin G. fut de venir me consulter. — Je me hàtai de lui répondre, que dans le cas que la maladie de sa patiente ne pouvait provoquer de tels symptômes, impureté de l'un ou de l'autre médicament administré devait avoir déterminé ces symptômes d'un véritable empoisonnement. Je lui dis d'abord de suspendre l'administration des deux médicaments, ensuite je l'interrogeai sur la pureté du calomel administré; il me répondit en avoir prescrit déjà plusieurs fois de la même officine et toujours sans accidents. Mais il ne pouvait m'en dire autant quant au chlorate de potasse qu'il avait ordonné. Le docteur G. m'ayant remis quelques instants après, sur ma demande, environ trente grammes du chlorate de potasse qui provenait de l'officine qui avait fourni le susdit médicament, je ne tardai pas à me mettre à l'œuvre et à reconnaître par le nitrate argentique, l'ammoniaque, etc., l'existence d'un chlorure alcalin dans ce chlorate de potasse, et par conséquent que le pharmacien, par une coupable insouciance, en négligeant de s'acquitter d'un de ses plus impérieux devoirs, avait délivré un chlorate de potasse souillé par le chlorure de potassium.

Songeant à la gravité de la réaction du calomel avec un chlorure alcalin, je n'hésitai pas un instant à indiquer au docteur G. les contre-poisons nécessaires et à lui conseiller de combattre immédiatement les symptômes généraux de l'intoxication par l'eau albumineuse tiède (préparée avec deux jaunes et quatre blancs d'œufs et un litre d'eau), du lait et de la farine délayée dans l'eau (1). — Grâce à ces antidotes, M. le médecin m'a assuré que les symptò

4) eût été peut-êtr e préférable d'employer d'abord le protosulfure de fer hydraté, mais comme il nous faisait défaut, on a du forcément

mes alarmants de l'empoisonnement n'ont pas tardé à s'amender et la maladie à suivre son cours normal.

Je m'abstiendrai de donner de plus amples explications sur la cause de cet empoisonnement. Tous les hommes de l'art connaissent trop bien la transformation immédiate du calomel (lorsqu'il se trouve en contact avec un chlorure alcalin, etc.), en un poison des plus redoutables, le sublimé corrosif (deutochlorure de mercure).

Je me permettrai seulement de dire, en terminant ces quelques lignes, que lorsqu'on considère ces faits graves et ces réactions chimiques, il est de la plus haute importance que les pharmaciens préparent eux-mêmes pour l'usage médical, le chlorate de potasse, ou du moins, lorsqu'ils sont obligés de se le procurer dans le commerce, qu'ils vérifient scrupuleusement la nature de ce produit.

Il serait également à désirer qu'ils ne perdissent jamais de vue les sages paroles suivantes qne nous croyons avoir lues quelque part : « Des hommes éminents, » dit M. Depaire, pharmacien distingué à » Bruxelles, ont déclaré hautement que >> tout médicament quelconque devait être > porté à son degré de pureté le plus » élevé. »

Si généralement les pharmaciens partageaient le scrupule qu'éprouve ici la conscience de ces hommes éminents, les médecins n'auraient certes pas à déplorer à chaque instant, dans l'administration même des meilleurs médicaments, ou des empoisonnements, comme c'est le cas ici, ou des effets tout à fait nuls, ou entièrement opposés à leurs prévisions; et par conséquent, ils n'auraient jamais qu'à reconnaître la justesse des paroles du médecin de Cos, le père et le fondateur de la médecine, Hippocrate, qui a dit : In ziekten zyn twee dingen te doen, te helpen of ten minsten niet te benaedeelen. (Boerhaave, Verhandeling over de kragten der gencesmiddelen.)

Pharmacie.

FORMULE DU SIROP D'ÉTHER; par M. BOULLAY, qui en est le véritable auteur.

PR. Sirop de sucre le plus pur, à 28 degrés de Baumé, 6 kilogrammes.

Éther sulfurique alcoolisé, à 48 degrés, 500 grammes.

recourir aux contre-poisons indiqués plus haut et dont d'ailleurs la science a constaté l'efficacité. H. B.

Introduisez dans un flacon, dont un quart de la capacité reste vide.

Ce flacon doit être muni, outre sa tubulure supérieure, d'une tubulure à la base, garnie d'un robinet de cristal, ou mieux en buis.

Le mélange étant fait, on l'agite fortement en secouant le flacon. Cette opération doit être répétée pendant plusieurs jours, pour faciliter l'union, l'incorporation de l'éther.

On abandonne ensuite en lieu frais, jusqu'à ce que le sirop soit d'une limpidité parfaite. Il se clarifie de lui-même, per ascensum, et il se recouvre d'une légère écume et d'éther en excès. Alors, on le soutire pour l'usage.

J'avais une précaution qui avait donné une plus grande faveur à mon sirop d'éther, c'était la bonne qualité et la suavité de l'éther.

J'avais remarqué que le premier produit n'était jamais très-suave; et celui qui avait touché à l'huile douce avait beaucoup de peine à en perdre le goût, malgré les rectifications les mieux entendues, et que l'éther du commerce, évaporé spontanément dans la main, laissait alors, comme aujourd'hui, une odeur plus ou moins fétide.

En conséquence, dans une distillation d'éther sulfurique, je séparais le premier produit ; je réservais pour mon sirop celui qui vient après, et je me gardais surtout d'employer celui qui passait accompagné d'une émission d'huile douce.

Ce produit intermédiaire, rectifié sur la magnésie pure, était toujours très-suave, un véritable éther d'amateur.

Peu de temps après mon établissement, voyant les inconvénients de l'éther administré sur des morceaux de sucre, je cherchai le moyen de le faire arriver directement dans l'estomac, ce qui me suggéra l'idée de composer un sirop d'éther.

En employant l'éther pur, agité avec du sirop simple, on ne peut obtenir qu'un produit très-peu éthéré. Il fallait donc un intermède pour faciliter la combinaison. Après bien des tâtonnements, j'adoptai l'emploi d'un éther alcoolisé, espèce de liqueur anodine d'Hoffmann, éther officinal des anciens, usité dans les mêmes circonstances, et j'arrivai à un résultat très-satisfaisant.

(J. de pharm. et de chimie, novemb. 1860.)

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fournis par l'emploi topique du perchlorure de fer ne devaient pas tarder à ramener les expérimentateurs à l'étude de ce sel administré à l'intérieur. Le souvenir des services rendus à la thérapeutique par la teinture nervine de Bestuchef, qui n'était autre qu'une solution de perchlorure dans l'éther sulfurique, était bien fait pour encourager ces essais. Nous n'avons pas à rappeler ici les résultats fournis par l'étude nouvelle de ce persel. Notre but est de signaler les meilleurs modes d'administrer le perchlorure à l'intérieur. Les applications à des maladies nombreuses et diverses ont fait varier les préparations. Auxquelles devons-nous donner la préférence? Un laborieux et sagace pharmacien, dont le nom se rattache à l'étude de l'action de ce sel de fer, M. Burin du Buisson, dans le mémoire couronné par l'Académie de médecine et qu'il vient de publier (1), a été amené à discuter cette question importante. Voici comment il la résout:

La solution normale de perchlorure de fer à 30 degrés Baumé, convenablement administrée, doit suffire, à elle seule, à tous les emplois thérapeutiques du perchlorure, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Et pour cela, les deux formules suivantes nous paraissent devoir répondre à toutes les applications possibles du sel ferrique à l'intérieur.

Potion du perchlorure de fer.
PR. Sirop de sucre.

Eau distillée.
Perchlorure à 30 degr.

30 grammes. 100

20 à 30 gouttes.

A prendre par cuillerées d'heure en heure, contre toutes les hémorrhagies internes, au moins trois ou quatre heures après les repas.

Dans la fièvre typhoïde et les maladies des intestins, on peut remplacer le sirop de sucre par ceux de morphine ou de codéine.

Limonade au perchlorure de fer.

Contre l'érysipèle et les inflammations des capillaires externes, on fera prendre en vingt-quatre heures, par demi-tasse à café, toutes les heures, la limonade sui

vante :

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Pour les applications externes, les injections et les lavements, la solution de perchlorure doit, autant que possible, être employée mélangée à l'eau pure, dans les proportions jugées convenables suivant le cas.

A propos des incompatibilités chimiques du perchlorure de fer, M. Burin du Buisson fait remarquer qu'on doit proscrire, dans les formules où entre ce sel de fer, toutes les substances qui contiennent du tannin, et par conséquent le quinquina, le ratanhia, le cachou et leurs préparations. Que si l'indication existait de recourir aux deux médications, on doit prendre soin de faire administrer l'une au commencement de la journée, l'autre le soir.

Le perchlorure coagulant la gomme comme l'albumine, il ne faut jamais associer ce médicament à l'une ou l'autre de ces deux substances. La présence du sirop de gomme, si généralement prescrit dans les potions, suffit pour amener l'intolérance du sel de fer et le faire rejeter par l'es

tomac.

Enfin, il convient également de n'administrer le perchlorure qu'à un intervalle de trois à quatre heures après le repas, surtout lorsqu'on désire obtenir, par son passage dans le sang, le ralentissement de la circulation générale.

(Bulletin général de thérapeutique, 15 novembre 1860.)

DE LA PRESCRIPTION DES SUBSTANCES MÉDICAMENTEUSES LIQUIDES PAR GOUTTES; par M. DESCHAMPS. —L'habitude de prescrire les agents thérapeutiques liquides par gouttes est tellement ancienne, qu'il est impossible d'espérer que les praticiens consentiront à l'abandonner de sitôt et à prescrire des fractions du gramme au lieu de gouttes. En faisant usage des poids, ils connaîtraient cependant la quantité exacte des agents médicamenteux qu'ils administrent à leurs malades, et ceux-ci recevraient partout des médicaments ayant des propriétés identiques, ce qui est matériellement impossible avec les gouttes.

Si les médecins n'ont point encore perdu cette habitude, il faut s'en prendre aux auteurs des formulaires, des ouvrages destinés à l'enseignement, du Codex même. Ils ont adopté cette manière de prescrire, et tous

ont cherché à l'encourager, en publiant des tables parfaitement inutiles, construites sur des bases complétement inexactes. En effet, les gouttes qui tombent de plusieurs flacons ne pèsent pas le même poids. Le poids des gouttes n'est pas encore le même lorsqu'on les fait tomber alternativement d'un côté ou de l'autre d'un flacon. Il dépend de la capacité du vase et de la facilité avec laquelle le liquide mouille le verre, du diamètre des goulots; de la propreté et de la largeur de la partie renversée, de la quantité de liquide que les flacons contiennent et de la manière dont on fait tomber les gouttes. Celles qui s'écoulent d'un flacon complétement ouvert pèsent souvent moitié moins que celles qui découlent d'un même flacon, placé et incliné de la même manière, mais bouché en partie pour régulariser l'instillation.

On peut, il est vrai, parer à une partie de ces inconvénients en retirant les bouchons des flacons, sauf pour les liquides éthérés; en versant les gouttes du même côté du flacon et toujours à la même place; en frottant avec le bouchon mouillé avec le liquide à instiller la partie du col où l'écoulement doit avoir lieu, afin de faciliter la marche du liquide; en ne procédant jamais à l'instillation avec un flacon plein ou presque plein, car il ne doit contenir au plus que la moitié du liquide qu'il peut renfermer. L'axe du flacon doit être parallèle à une ligne horizontale qui passerait entre la fiole qui reçoit les gouttes et le flacon qui les abandonne. Le centre de l'ouverture du flacon peut être au-dessous de cette ligne, mais il ne doit jamais être au-dessus. Malgré ces précautions, nous le répétons, les gouttes ne sont pas régulières et la prescription est toujours vicieuse.

Beaucoup de personnes ont voulu remédier à ces inconvénients en faisant construire des instruments auxquels elles ont donné le com de compte-gouttes; mais le problème n'est point encore résolu. Pour que ces instruments pussent avoir une grande utilité, il faudrait s'entendre sur la valeur d'une goutte. En effet, qu'est-ce qu'une goutte? A notre point de vue, la goutte thérapeutique, pharmaceutique, médicale, comme l'on voudra, ne peut être la plus petite partie d'un liquide qui s'écoule d'un flacon lorsqu'on le penche : c'est la goutte du public, la goutte de tout le monde. Elle ne peut pas non plus être une fraction du centimètre cube: elle serait la goutte du chimiste. Elle doit, pour avoir une valeur réelle, peser 5 centigrammes ou la vingtième partie d'un

gramme. Mais comment construire des instruments capables de donner avec tous les liquides des gouttes de 5 centigrammes? Cela n'est pas facile.

On pourrait graduer quelques pipettes pour un certain nombre de gouttes de 5 centigrammes, en opérant de la manière suivante : On introduit du liquide dans un tube effilé, par aspiration; on fait un trait avec de l'encre sur la tige, à la hauteur de la partie inférieure du ménisque, et on laisse écouler le liquide dans le plateau d'une balance (il doit être de verre); s'il y en a trop ou trop peu pour le poids cherché, on recommence et l'on a bientôt le poids convenable. On continue ainsi, jusqu'à ce que l'on ait terminé la graduation, puis on remplace les traits à l'encre par des traits à la lime ou à l'acide fluorhydrique.

Il est facile de comprendre qu'il est impossible d'avoir à sa disposition autant de pipettes graduées qu'il en faudrait pour le service d'une pharmacie; mais on peut toujours peser les liquides, quelles que soient leurs densités, en faisant usage de tubes plus ou moins effilés. Ces tubes sont faciles à nettoyer, en les lavant avec de l'eau ou de l'alcool, et en les essuyant avec du papier de soie roulé sur une aiguille pointue, dont la pointe est légèrement recourbée. On peut encore verser avec le flacon le liquide dans le plateau de la balance, et enlever l'excédant avec du papier à filtrer.

Nous avons dit que l'on ne connaissait pas le poids de l'agent thérapeutique que l'on prescrivait, lorsqu'on ordonnait des gouttes, et nous allons le prouver.

Il n'est pas rare de voir une ordonnance ainsi conçue:

Potion avec addition de 6 gouttes de teinture de digitale.

Si, au lieu de 6 gouttes, le médecin eût écrit 30 centigrammes, sa potion aurait contenu le macéré alcoolique de 6 centigrammes de digitale, et la cuillerée 6 milligrammes gramme de cette teinture représente le macéré de 20 centigrammes de digitale. Mais, comme il a prescrit 6 gouttes, la potion ne représente que le macéré de 3 centigrammes 1/2 (0,0558) et la cuillerée 3 milligrammes 1/2 de digifale, puisque les 6 gouttes pèsent, en moyenne, 179 milligrammes (0,18; 0,17; 0,19; 0,175). Si la formule eût été composée avec 20 gouttes de teinture, la potion n'aurait contenu que le macéré de 112 milligrammes (0,11280) de digitale, puisque 20 gouttes de teinture pèsent en moyenne 564 milligrammes (0,53; 0,57;

0.58; 0,575). Les 20 gouttes pèsent proportionnellement moins que les 6. La moyenne devrait ètre de 596 milligrammes, si l'instillation des 20 gouttes avait lieu dans les mêmes conditions que celle des 6 gouttes.

Ces exemples démontrent clairement qu'il n'est pas possible, quant à présent, de prévoir l'action thérapeutique des médicaments que l'on prescrit par gouttes.

Nous ferons remarquer, en terminant, qu'en disant que le gramme de teinture représente le macéré de 20 centigrammes de digitale, nous ne voulons pas dire que le gramme de teinture soit l'équivalent de 20 grammes de poudre de digitale, car la teinture est bien moins active que la poudre, surtout lorsqu'elle a été préparée. comme on le fait généralement, avec de l'alcool à 80 degrés centésimaux. (Bulletin général de thérapeutique, 30 novembre 1860.)

DES POMMADES stéarinées. — M. Parisel, dans l'excellente revue pharmaceutique que publie le Moniteur des sciences, a appelé l'attention des pharmaciens sur de nouveaux modes de préparation de pommades.

La question des pommades stéarinées fait son chemin, comme le font toutes choses dont le principe est vrai. Un peu plus tôt, un peu plus tard, il faut qu'elles arrivent. C'est dans la séance de la Société de pharmacie de Paris du 1er août qu'elle s'est montrée sous des formes plus ou moins déguisées. Nous allons dire dans quelles circonstances:

M. Reveil, à l'occasion du travail de révision dont s'occupent en ce moment les commissions d'étude, soumet à la Société diverses propositions dont nous ne mentionnerons, pour le moment, que les suivantes : voudrait que l'on ajoutât à la nomenclature des pommades en usage aujourd'hui celle des pommades préparées par l'addition d'un liquide et celle des glycérolés;

Que l'on fixât d'une manière formelle le mode de préparation de certaines pommades, celles à l'émétique et au nitrate d'argent en particulier, qui, dit-il, sont inertes lorsque le sel a été préalablement dissous.

M. Buignet fait observer que la pommade d'Autenrieth ne peut pas être préparée par dissolution préalable du sel, la quantité d'eau qu'il faudrait employer étant trop considérable pour permettre ensuite le mélange au corps gras.

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