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parce que les caractères de ce dernier sont bien moins définis que ceux de l'acide malique. Ce qui m'a porté à présumer la pro duction de l'acide pectique, c'est la consistance gélatineuse du produit obtenu et celle de ses sels beaucoup plus grande que celle de l'acide saccharique et des sucrates, et la réaction manifestement oxydante qui lui avait donné naissance. Car je vous prie de remarquer que je commence mon opération par transformer le sucre en acide saccharique, en le mélangeant avec de la chaux hydratée, et c'est précisément sur ce saccharate calcique, formé d'abord, que je fais ensuite agir l'hypochlorite. Dans cette seconde opération, comme dans la première, j'ai reconnu que l'hypochlorite calcique n'avait fait qu'abandonner son oxygène et se transformer en chlorure, en comparant les quantités de chlorure calcique obtenues après l'opération au moyen des lavages à l'alcool, et celles qui correspondent au degré chlorométrique de l'hypochlorite employé, puisque dans le chlorure de chaux la quantité de chlorure calcique, produite par l'action du chlore sur la chaux, est proportionnelle à la quantité d'hypochlorite qui se forme. De sorte qu'il est facile de calculer la quantité de chlorure calcique que doit contenir un chlorure de chaux marquant 100"

Messieurs,

Liége, le 13 février 1861. RAPPORT DE M. LEROY. comme vous pouvez vous en assurer par la note qui précède et qui vous est parvenuc dans une de vos dernières séances, M. Schonbroodt, conformément à l'invitation que la Société lui avait faite dans la séance du 3 décembre dernier, a répété ses expériences relatives à la conversion du sucre en acides pectique et malique. Quant aux résultats et au modus faciendi de son travail, dit-il, il n'y a rien à ajouter. Cependant, votre commission n'a point trouvé cette partie de son travail complète, elle aurait désiré obtenir plus de détails; ainsi, après avoir indiqué la quantité de chaux hydratée, de sucre, d'hypochlorite calcique et d'eau qu'il emploie, et nous avoir décrit les phénomènes qui prennent naissance pendant la réaction et par l'addition de l'eau bouillante, l'auteur nous dit que le mélange gélatineux formé a été reconnu par lui pour être composé de chlorure calcique et d'un sel de chaux gélatineux, sans nous faire connaitre comment il est parvenu à les constater.

J'ai répété à deux reprises différentes les expériences de M. Schonbroodt, et je dois vous avouer que je n'ai pas été aussi heureux que lui.

J'ai constaté, lors du mélange de la chaux hydratée, de l'eau, du sucre et de l'hypochlorite calcique, une forte élévation de température, sans phénomène de boursoufflement et sans dégagement de vapeur aqueuse. J'ai aussi constaté que le mélange traité par l'eau bouillante prenait une consistance gélatineuse, consistance qu'il perdait par l'abaissement de température, comme le font en général les hydrates gélatineux qui perdent une partie de leur eau d'hydratation en passant d'une température à une autre. Le mélange traité par l'eau bouillante, étant ramené à la température ordinaire, a été placé sur un filtre. La portion restée sur le filtre traitée, après vingt-quatre heures d'écoulement, par de l'acide chlorhydrique étendu de son poids d'eau, jusqu'à complète dissolution de la chaux et sans excès, je n'ai retrouvé dans la liqueur, qui était limpide et claire, aucune trace d'acide pectique formé.

Mon insuccès tient-il à quelque coup de main que je n'ai pu saisir encore? Quoi qu'il en soit, je n'ai pu obtenir cet acide.

M. Schoonbroodt, après nous avoir fait connaître qu'il n'a rien à ajouter à ce qu'il a dit dans son travail, relativement à son modus faciendi et aux résultats qu'il a obtenus, s'est attaché à nous indiquer les caractères différentiels qui existent entre les divers acides qui peuvent prendre naissance sous l'influence de l'hypochlorite calcique sur le sucre, et il résulte de son examen qu'il a bien eu affaire aux acides pectique et malique.

M. Schoonbroodt, professeur adjoint de chimie à l'école industrielle de Liége, ayant fait parvenir plusieurs travaux à la Société, j'ai l'honneur de vous proposer, pour l'encourager à continuer ses travaux scientifiques, de l'inscrire sur la liste des candidats au titre de membre correspondant de la Société.

Après une courte discussion à laquelle ont pris part MM. Bougard, Dieudonné, Henriette et Van den Corput, les conclusions du rapport sont mises aux voix et adoptées. En conséquence, le nom de M. L. Schoonbroodt sera porté sur la liste des candidats au titre de membre correspondant.

M. LE PRÉSIDENT. La parole est à M. Henriette, rapporteur de la commission nommée, dans une de nos dernières séances, pour examiner la proposition faite à la Société d'interpréter dans un sens plus large l'art. 9 du règlement.

M. HENRIETTE donne lecture, tant en son nom qu'au nom de MM. Crocq et Daumerie, du rapport suivant :

Messieurs, l'article 9 de notre règlement les plus propres à la modifier utilement. porte:

« Aucune présentation de candidats ne » sera reçue si elle n'est faite par un mem»bre titulaire et par billet cacheté.

» Pour être admis membre titulaire ou » membre correspondant, il est de rigueur » que cette présentation ait pour appui un » travail inédit du candidat, à moins que » ce dernier ne soit déjà connu dans la » science par des productions estimées. » Dans tous les cas, une commission de >> trois membres à nommer par le Prési» dent, sera chargée de faire un rapport » sur le travail présenté ou sur les titres » scientifiques du candidat, avant de pro» céder à son admission, qui sera décidée >> à la majorité absolue des suffrages des >> membres présents à l'assemblée. Il en >> sera de même pour la nomination des » membres honoraires. >>

Nous avons l'honneur de vous soumettre une proposition explicative de l'article 9 de nos statuts sociaux concernant les conditions requises pour l'admission des membres effectifs de notre Compagnie. Il ne nous sera pas difficile, je pense, de vous en faire saisir l'opportunité, et j'espère vous faire partager notre opinion sur les résultats avantageux que l'on en peut attendre.

Depuis plusieurs années vous avez dù remarquer, comme nous, une décroissance sensible et de plus en plus notable dans le nombre d'admission de nouveaux membres effectifs; décroissance telle, nous sommes forcés de le reconnaitre, que si la rareté actuelle des admissions se prolongeait, la Société ne tarderait pas à être dépourvue des éléments indispensables à cette propagande scientifique, à cette émulation active et féconde qui en sont la raison d'être, et dans laquelle réside le but que ses fondateurs ont eu en vue, but que nous devons poursuivre dans la communauté de nos efforts et de nos travaux. Cet état de choses accuse un mal que l'on chercherait vainement à nier. Il se traduit par un ralentissement dans l'activité de la Société que nous pouvons déjà constater par l'examen comparatif du compte-rendu de nos séances antérieures. Il aurait pour effet, si nous n'y prenions, garde, de substituer au développement progressif des forces vives et des éléments de prospérité de notre assemblée, cet état de langueur, cette sorte d'indifférence pour le culte de la science, ce découragement auxquels fait place l'émulation disparue. Nous devons donc nous attacher à reconnaître les causes de cette situation et à signaler les moyens

Pour notre part, laissant à chacun de vous le soin d'apprécier les raisons personnelles et les circonstances auxquelles on pourrait, en partie, attribuer la diminution incontestable de nos travaux communs, nous croyons être dans le vrai en affirmant qu'il nous manque le concours d'hommes jeunes, amis du travail, et dont le dévouement et les aptitudes ne demandent qu'un encouragement, ou plutôt, l'occasion de se manifester.

La plupart d'entre nous, messieurs, il faut bien le reconnaître, sont contraints par les nécessités de leur position à restreindre les loisirs qu'ils consacraient à l'étude des objets de nos débats. La multiplicité croissante des occupations qu'entraine la clientèle, en absorbant et l'activité et le temps du praticien, modifie les dispositions de son esprit et l'éloigne de ces méditations calmes et profondes, de ces recherches scientifiques longues et laborieuses auxquelles donnent lieu l'examen des questions nouvelles et la rédaction des mémoires qui sont l'aliment principal de nos discussions.

Peut-on, d'ailleurs, raisonnablement exiger de nous qu'au détriment des intérêts inhérents à une position acquise au prix d'un labeur long et difficile et d'un dévouement éprouvé, position à laquelle se rattachent d'autres existences que la nôtre, qu'au détriment du soin de nos malades, qui constitue le premier de nos devoirs, nous continuions à nous appliquer avec le même zèle aux travaux scientifiques de la Société, travaux souvent arides et qui seraient le plus souvent infructueux si nous n'y puisions la satisfaction intérieure d'un devoir accompli, tant envers la science qu'envers le corps médical de notre pays? Certes, il faut tenir compte de ces nécessités qui découlent d'ailleurs de l'ordre naturel des choses, et expliquent suffisamment, nous semble-t-il, ce ralentissement des travaux de la Société, qui mérite de fixer très-sérieusement votre attention.

Ce que nous proposons comme moyen de ranimer et d'entretenir dans la Société cette ardeur du passé, c'est d'atténuer la rigueur de l'article 9 de notre règlement, en favorisant d'une manière plus libérale qu'on ne l'a fait jusqu'ici l'entrée à nos séances, la participation aux travaux scientifiques, l'intervention dans nos discussions, des hommes jeunes, dont l'esprit, nourri par de solides études que constatent leurs récentes épreuves universitaires et les heureuses dispositions à la pratique de

notre art, trouveront parmi nous un stimulant qui les entretiendra et l'occasion de se manifester avantageusement.

Quelque opinion que l'on se fasse du niveau des études universitaires en Belgique, l'on n'oserait soutenir qu'il y ait pénurie d'intelligences d'élite aux bancs de nos universités. Loin de là, j'estime que les progrès de la science et le nombre croissant des membres du corps médical belge ont leur corrélation dans le nombre de jeunes gens qui se destinent à l'exercice de notre profession et la force des études préparatoires auxquelles ils se livrent. Pourquoi donc tenir à l'écart les jeunes confrères qui se montreraient désireux d'entrer dans notre sein? Nous pensons qu'en agir ainsi, ce serait faire fausse voie; que si nous abandonnons l'élément jeune et vigoureux des hommes au début de leur carrière, quelque jour cet élément nous abandonnera, qu'il faut dans la Société, comme dans les individus, un sang nouveau qui l'alimente, la fortifie et entretienne sa vie active et ses facultés productives.

Sans doute, Messieurs, la Société des sciences médicales, pour maintenir à la même hauteur l'estime et la considération dont elle a joui jusqu'à ce jour, ne doit pas délivrer ses diplômes avec une prodigalité irréfléchie; sans doute, nous devons tenir à l'écart les médiocrités ambitieuses dont la présence parmi nous aurait pour conséquence inévitable de miner notre influence scientifique et de compromettre la prospérité de la Société; mais, par contre, nous ne pouvons montrer une sévérité excessive, une défiance exagérée envers la jeunesse, appelée à suivre la voie dans laquelle nous la précédons; nous devons, et cela dans l'intérêt de l'avenir du corps médical, lui tendre une main amie, lui offrir notre appui et guider ses généreux efforts.

La Société des sciences médicales est une école, une école de perfectionnement, dans laquelle à la fois les liens de la confraternité se resserrent et les hommes se complètent et se perfectionnent dans l'étude et les luttes scientifiques.

En effet, Messieurs, les luttes scientifiques entretiennent la vie dans le sein des sociétés savantes; elles stimulent l'ardeur des uns et des autres; elles favorisent par le choc des idées les germes des meilleures créations; elles permettent enfin à ceux que leurs capacités et leurs mérites mettent au-dessus du niveau commun, de se produire et de s'élever à leur véritable place. Et qui donc est plus propre à entretenir les luttes scientifiques que nous désirons

voir se multiplier, si ce n'est la jeunesse ; elle est moins amie de son repos, plus ardente au labeur, plus impatiente de la médiocrité, plus riche de ces illusions généreuses qui marquent les premiers pas d'une carrière dont elle ne connaît pas encore les amertumes et les sacrifices, plus enthousiaste et plus libre dans ses allures, moins engagée dans les préoccupations de la clientèle et mieux partagée de loisirs.

L'expérience nous semble avoir démontré à l'évidence que nous ne devons pas élever la prétention de n'admettre que des hommes dont la réputation est assurée et qui ont acquis une place distinguée dans le monde savant. Il doit suffire, suivant nous, que l'on puisse fonder sur un candidat de sérieuses et légitimes espérances, pour l'admettre parmi nous. Nous n'ignorons pas que l'avenir ne répond pas toujours à ces espérances, et que l'on peut se méprendre sur les dispositions d'un confrère à ses débuts; mais nous croyons n'être pas, à cet égard, dépourvus de contrôle efficace et certain dans les limites du possible et de moyens d'éviter des erreurs. Le plus grand nombre d'entre nous, Messieurs, sont placés de manière à connaître nos jeunes confrères, à se faire une opinion fondée sur leurs mérites, les uns dans leur chaire à l'université, d'autres dans leurs services dans les hôpitaux; ils peuvent s'édifier sur le degré d'aptitude et d'intelligence des candidats, et, ce qui est non moins important, sur leur caractère et leur sociabilité.

Nous appuyant sur ces courtes considérations, nous vous proposons, Messieurs, de comprendre l'article 9 de votre règlement de la manière suivante: 1° Pour être admis membre effectif, tout candidat devra faire sa demande par écrit; 2o toute candidature, appuyée par trois membres effectifs, sera renvoyée de droit au comité d'élection qui fera son rapport dans la séance du mois de juillet.

M. LE PRÉSIDENT. Messieurs, vous venez d'entendre l'interprétation qu'on vous propose de donner au paragraphe 2me de l'article 9 de notre règlement. Vous avez vu, par ce paragraphe, que la Société peut se dispenser d'exiger, à l'appui de la candidature, la présentation d'un travail encore inédit. C'est donc sur la latitude que laisse ce paragraphe que devra porter principalement la discussion.

La proposition que nous soumet aujourd'hui la commission n'est plus du tout la même que celle que M. Henriette nous avait faite dans la séance précédente, et qui avait soulevé beaucoup d'objections.

Elle est tout autre et présente un certain nombre de garanties plus solides que sa proposition primitive. C'est pourquoi je ne fais aucune difficulté de l'appuyer dans les termes où elle nous est présentée aujourd'hui.

J'ouvre donc la discussion sur cette proposition.

M. CROCQ. Messieurs, lorsque notre collègue a présenté sa proposition, j'y ai fait quelque opposition, ainsi que vous vous le rappellerez probablement. Mon opposition portait plutôt sur la forme que sur le fond. Ce à quoi je devais m'opposer principalement, c'était à une modification du règlement, parce que ce règlement, surtout dans ses parties fondamentales, constitue en quelque sorte la base, la pierre d'assise de notre Société. Il fallait donc réfléchir deux fois avant que d'admettre la proposition. Maintenant la forme sous laquelle la proposition de M. Henriette est produite, constitue l'interprétation d'un article du règlement; aussi m'y suis-je pleinement rallié; j'y adhère complétement, seulement, je désire donner un mot d'explication pour faire comprendre comment je comprends la proposition.

Nous ne donnons que l'interprétation d'un paragraphe de l'article 9 de notre règlement, et ne voulons pas l'abrogation de cet article. Il est, par conséquent, bien entendu dans l'esprit de tous, que l'on ne pourra jamais introduire dans la Société de jeunes confrères qui n'auraient jamais rien produit, qui n'auraient jamais donné de preuves de capacités. Cet article exige que les candidats aient produit un travail quelconque qui puisse faire juger de leurs capacités. L'appréciation des travaux des candidats est laissée à une commission, qui doit juger si ces travaux sont en rapport avec les exigences de l'article à l'interprétation duquel nous nous livrons en

ce moment.

Voilà, Messieurs, les quelques mots d'explication que j'ai cru devoir donner à l'appui de la signature que j'ai apposée au bas du rapport de M. Henriette.

M. LE PRÉSIDENT. Il est évident que rien dans le rapport de M. Henriette ne permet de supposer qu'il ait pu entrer dans ses intentions de faire admettre à la Société des candidats qui n'auraient pas donné des preuves de capacité.

M. CROCQ. Il faut que cela soit bien entendu ainsi, et je crois qu'alors la Société, à l'unanimité, peut adopter la proposition telle qu'elle est conçue maintenant.

M. L. MARTIN. D'après la proposition qui nous est soumise, les candidats doivent

faire la demande pour être admis à la Société ; ce n'est donc pas la Société qui les invitera à se présenter?

M. LE PRÉSIDENT. Les candidats peuvent adresser leur demande par écrit à la Société, ou ils peuvent se faire présenter par trois membres.

M. HENRIETTE. Il y a trois manières d'entrer à la Société.

L'article 9 du règlement n'est ni modifié, ni abrogé, il subsiste. Tout candidat qui présentera un mémoire écrit et qui exprimera en même temps le désir de faire partie de la Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles, sera soumis aux formalités prescrites par notre règlement. On renverra son mémoire à une commission qui fera son rapport. Si elle juge le mémoire assez important pour valoir à son auteur le titre de membre effectif, ee titre lui sera donné comme auparavant.

La seconde manière d'arriver à notre Société, est celle-ci :

Un candidat nous écrit qu'il désire faire partie de notre compagnie, mais, en faisant cette demande, il ne présente pas de mémoire inédit. Quels seront les candidats qui se trouveront dans cette catégorie, qui s'adresseront directement à nous? Evidemment ceux qui sont déjà connus dans la science. Celui qui n'aura rien publié, qui ne sera pas connu, ne viendra pas bénévolement au-devant de nous; il ne fera cette demande personnelle directement que lorsqu'il saura qu'il a des titres sérieux à l'estime du monde scientifique.

Voilà donc la seconde voie par laquelle un candidat peut être présenté à la Société.

La troisième voie, que l'on prendra pour arriver jusqu'ici, est celle-ci :

Des candidats désireront faire partie de la Société. Ils ont publié quelques travaux, mais ces travaux n'ont pas reçu une grande publicité, ou bien ils pourraient n'avoir pas une importance assez grande pour mériter que l'auteur soit admis au sein de la Société. Dans ce cas, il dépendra de chacun de nous, Messieurs, de présenter ce candidat qui nous sera personnellement connu, de soumettre sa présentation à la signature de deux collègues auxquels nous ferons connaître les titres du candidat. Cette présentation ne suffit pas encore cependant, puisque la demande sera renvoyée à une commission qui, dans la séance annuelle de juillet, fera son rapport et proposera l'almission, s'il y a lieu. Quand le comité d'élection sera réuni, s'il n'est pas suffisamment éclairé sur le mérite du candidat, il prendra des informations, appellera dans

son sein les parrains du candidat, leur de mandera quels sont ses titres scientifiques, et si, ces titres paraissent suffisants à la commission, elle nous fera son rapport dans le sens de l'admission du candidat en qualité de membre titulaire.

Tel est le sens de notre proposition. C'est par crainte que bien des jeunes confrères redoutent de se présenter à nous. Ils craignent une espèce de censure ou de contrôle qui blesse leur amourpropre. Cela répugne. du reste, à beaucoup de monde. Et bien, Messieurs, nous devons songer qu'il y a des liens de confraternité qui nous unissent aux jeunes médecins qui ne font pas partie de notre Société, qui peut refléter, sans s'en douter, l'esprit de côterie. Or c'est ce que nous ne pouvons pas, c'est ce que nous ne devons pas vouloir. Non, cet esprit de coterie n'est jamais entré dans notre caractère; éloignons l'idée que jamais il ait pu exister parmi nous; bannissons tout prétexte à semblable critique, et prouvons, au contraire, que nous désirons ardemment que les jeunes médecins de mérite viennent à nous. Nous n'aurons pas de reproche à nous faire; nous serons satisfaits, et nous aurons concouru, dans la limite de nos forces, à l'entretien et à la prospérité de la Société.

Voilà, Messieurs, les seules observations que j'ai cru devoir vous donner quant au sens de notre proposition, et, comme je le dis dans mon rapport, il est évident qu'il ne s'agit pas de faire accepter ici des médiocrités quelconques qui, n'ayant rien produit, auraient le fol espoir d'entrer à la Société. L'esprit de ma proposition ne tend nullement à favoriser en quoi que ce soit les paresseux ou les ambitieux médiocres.

M. KOEPL. J'adhère complétement à la manière de voir de M. Henriette, mais je me demande seulement, Messieurs, si vous êtes bien convaincus de l'efficacité du moyen proposé.

Je connais à peu près les jeunes médecins que M. Henriette proposerait à l'admission de notre Société. A ma connaissance, il n'en est pas parmi eux qui n'aient déjà fait une publication quelconque. Pourquoi n'envoient-ils pas leurs travaux à la Société ? Parce qu'ils ont peur d'être éreintés.

M. THIRY. Pourquoi?

M. KOEPL. Parce qu'il y a des malveillants qui ont répandu le bruit que nous éreintions les candidats qui se présentent ici.

M. CROCQ. Je désire dire quelques mots

afin que M. Thiry, qui tout à l'heure n'était pas ici, sache bien de quoi il est ques

tion.

Il ne s'agit pas de modifier le règlement dans son article 9, qui est maintenu intégralement; seulement, nous l'interprétons d'une certaine manière. Ainsi, d'après la façon dont cet article était conçu, on pouvait croire qu'il était absolument nécessaire de présenter à la Société un travail original. Cela n'est pas, on peut arriver à la Société quand on est auteur de travaux estimés dans la science. Eh bien, maintenant l'article est plus explicite. La proposition explique que les médecins qui ont produit des travaux ne sont pas obligés de nous adresser un travail original, mais qu'ils peuvent faire directement une demande pour être admis, ou bien encore qu'ils peuvent se faire présenter par trois membres de la Société; que leur candidature est ensuite soumise à une commission d'élection de trois autres membres, laquelle fait un rapport dans la séance annuelle du mois de juillet.

Il est bien entendu, comme je l'ai dit tout à l'heure, que l'on ne peut pas admettre quelqu'un qui n'aurait jamais rien fait. De cette façon, on ne peut pas recevoir dans la Société de ces personnes qui auraient pour but principal de se pavaner sous le titre de membre de notre Société, et qui n'auraient jamais rien produit.

Cette manière de faire est analogue à ce qui se pratique à l'Académie de médecine, où l'on est inscrit sur la liste de candidats, sur présentation de trois membres, et où une commission est nommée qui décide du mérite intrinsèque des candidats, si je puis m'exprimer ainsi, qui fait son rapport et qui énumère leurs titres.

M. LE PRÉSIDENT. Quelqu'un désire-t-il encore prendre la parole? Si personne ne la demande, je vais mettre les conclusions aux voix.

M. HENRIETTE donne lecture des conclusions du rapport, ainsi conçues : « Pour >> être admis membre effectif, tout candidat devra faire sa demande par » écrit.

> Toute candidature présentée par trois » membres effectifs sera envoyée de droit > au comité d'élection qui fera son rap»port dans la séance du mois de juillet. »

M. LE PRÉSIDENT. Ainsi, vous le voyez, Messieurs, tout candidat devra faire sa demande par écrit. Celui qui n'aurait jamais rien produit, ne fera certainement pas cette demande. Du reste, s'il la faisait, nous serions tous ici pour la repousser, si l'on nous en proposait l'adoption.

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