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D a donnés, et ne comptent pas sur une » médication qui, à mon avis, ne détermine » la plupart du temps que de malheureu» ses illusions. >>

M. Henriette disait, dans la dernière de ces réunions de la Société (séance du 5 mars 1861), avoir eu encore par ma méthode deux insuccès. Chez l'un des malades signalés, je fus appelé en consultation vers la fin de la maladie, et l'autre, traité à l'hôpital, me fut présenté à cette occasion par M. Henriette.

Le premier cas de diphthérite concerne une jeune fille de six ans, soignée par MM. Henriette et Hubert les premiers jours de la maladie. D'après le rapport du premier de ces confrères (Voir Journal de médecine du mois d'avril), cette enfant fut prise le premier jour de vomissements; pendant la nuit suivante il se produisit un engorgement ganglionnaire, et à la visite du lendemain matin on aperçut une fausse membrane sur une des amygdales. Les trois jours suivants, continue le rapporteur, les symptômes allèrent en s'aggravant, malgré le traitement institué, et la maladie marchait avec une telle rapidité qu'on n'avait aucun espoir de la maîtriser. Selon son opinion et celle de son collègue, il s'agissait d'une angine diphthéritique grave qui se rapprochait de l'angine diphthérique maligne. C'est alors, dit M. Henriette, c'est-à-dire le quatrième jour de la maladie, que M. Zimmermann vit l'enfant pour la première fois et qu'il institua son traitement. Quant à ce qui s'est passé depuis, le rapporteur nous apprend sculement qu'une fausse membrane épaisse, parfaitement organisée, répondant par sa » largeur à environ la moitié de la circon»férence de la trachée-artère, et par sa » longueur à celle de la trachée-artère » tout entière et au commencement des » bronches,» a été expulsée, qu'on avait été forcé de renoncer aux badigeonnages de la région du cou, parce qu'il s'était produit une vésication qui avait eu pour résultat d'enlever une grande partie de l'épiderme de la région sous- et sus-hyoïdienne, qu'à part cet accident local, l'état de la malade s'était empiré toujours, et qu'elle avait succombé enfin, après quarante heures de traitement.

M. Henriette termine, en disant qu'il tenait à faire connaitre ce fait, pour qu'on sache au moins que la nouvelle méthode « ne donne pas des résultats avantageux toujours et plus sùrs que ceux obtenus par d'autres méthodes, » qu'il craignait qu'on n'ait, en y recourant exclusivement, grands mécomptes, et qu'il se proposait de

de

n'y recourir que lorsqu'il verrait échouer la cautérisation.

Quant au dernier fait signalé par M. Henriette, qui se passait à l'hôpital, il remarque seulement qu'il s'agissait d'une angine diphthéritique grave, survenue dans le cours de la scarlatine, qu'il avait institué mon traitement, sauf l'administration intérieure de l'eau d'Adélaïde, et que l'enfant succomba.

D'après ce que j'avais vu, relativement à ces deux derniers faits, et d'après ce que j'avais appris à cette occasion par M. Henriette même, concernant les trois autres malades, je ne me doutais pas du tout que ces faits pussent donner lieu à des reproches sérieux contre mon traitement, mais j'étais encore beaucoup plus éloigné de m'attendre à des incriminations graves et à une réprobation formelle de la part de ce confrère.

Examinons maintenant les faits, sur lesquels reposent ces accusations.

Parlons d'abord de la jeune fille que j'ai soignée en compagnie de MM. Henriette ct Hubert, et d'un troisième confrère qui a bien voulu se rendre à mon invitation, M. Defaye de Bruxelles.

Le traitement qu'on avait employé préalablement, consistait essentiellement en applications topiques de chorure de chaux liquide. Je vis l'enfant pour la première fois le 14 février vers huit heures du soir, le cinquième jour de la maladie, et le quatrième jour à dater du moment où l'on s'est aperçu de la présence d'une fausse membrane sur l'amygdale.

En entrant dans la chambre de la malade avec son père, je l'entendis tousser plusieurs fois de suite d'une toux rauque. La respiration était gutturale, ronflante, un peu gênée, le timbre de la voix al

téré.

A l'arrivée de MM. Henriette et Defaye (M. Hubert était absent dans ce moment), nous constatâmes l'état suivant : tous les organes qui circonscrivent l'isthme du gosicr se montraient irrégulièrement tapissés de fausses membranes noires, dechirées à leurs bords; la luette allongée en était entièrement enveloppée comme par un gant; la cavité du pharynx, remplie d'un mucus visqueux et sale, était inaccessible à la vue. La muqueuse au voisinage des concrétions se montrait boursoufflée et d'un rouge sombre; et cette teinte et cette tuméfaction s'étendaient sur une grande partie de la voûte palatine. Les ganglions sous-maxillaires, sousmastoïdiens et sub-linguaux, ainsi que le tissu cellulaire sous-cutané du cou étaient

gonflés et rénitents. Il s'écoulait des fosses nasales, couvertes également de concrétions noires, un liquide sanieux; les exhalations de la bouche étaient très-fétides et se faisaient sentir à une certaine distance.

La langue était blanche et sèche, la figure légèrement bouffie, la peau aride, fraiche et peu colorée. Le pouls (1), petil et faible, ne comptait que 50 à 55 pulsations à la minute. L'enfant, couchée sur le dos, les yeux entr'ouverts, se tenait tranquille, dans un état de somnolence.

Mes confrères et moi, nous fûmes d'accord que nous nous trouvions en face d'une angine diphtheritique, arrivée au summum de sa gravité. M. Henriette alla plus loin encore. En vue des plaques noires qui couvraient le gosier et qu'il regardait comme des escarres gangréneuses, en vue de la tuméfaction et de la coloration sombre, presque livide, des tissus environnants, qui

ressemblaient à une infiltration séro-sanguinolente et emphysémateuse, il émit l'opinion que l'angine diphthéritique s'était compliquée de gangrène. L'état du pouls, qui était tombé à 30 par minute, et l'odeur extrêmement repoussante qu'exhalait la bouche, semblaient justifier cette assertion. Cependant, ayant souvent observé, dans des circonstances analogues, les concrétions diphthéritiques du gosier,

de la cavité buccale et des fosses nasales

prendre cette teinte noire, sans qu'elles laissassent après leur chute la moindre trace d'une mortification de la muqueuse et des tissus sous-jacents ou circonvoisins, je combattis cette opinion à laquelle se rangea notre confrère, M. Defaye. Une divergence de vue cut encore lieu sur un autre point, entre M. Henriette et moi. Considérant qu'une affection diphthéritique gutturale existait déjà au moins depuis quatre jours entiers, qu'elle s'était augmentée aussi bien en extension qu'en intensité, et qu'à cette époque et dans ces circonstances il est extrêmement rare que la diphtherite ne se soit pas propagée déjà vers le larynx ou plus bas encore, m'appuyant surtout sur le caractère croupal que manifestaient la voix et la toux de l'enfant, lors de mon arrivée, et qui était assez distinct pour ne pas se tromper, je n'hésitai pas à émettre l'opinion que les voies aériennes avaient déjà éprouvé une atteinte croupale; ce que M. Henriette mettait en doute, motivant sa manière de voir sur l'absence d'autres symptômes qui

(1) M. Henriette se trompe en disant dans sa relation que la malade avait une grande accélération du pouls.

caractérisent ou qui accompagnent habituellement le croup.

La position de la malade fut unanimement reconnue pour extrêmement grave. M. Henriette me demanda si j'avais parfois encore sauvé des enfants aussi profondément atteints. Je répondis affirmativement, en ajoutant que, ayant réussi quelquefois encore dans des cas des plus désespérés, je ne renonçais pas tout à fait à l'espoir de réussir dans celui-ci, mais que j'étais néanmoins bien loin de vouloir donner une garantie quelconque dans des circonstances aussi désavantageuses que les présentes, c'est-à-dire lorsque l'on recourait à mon traitement à la dernière extrémité et après avoir épuisé d'autres ressources. De plus, je déclarai, vis-à-vis de mes collègues et des parents de la malade, que je ne consentais qu'à contre-cœur et qu'en cédant aux instances incessantes de ces derniers, à instituer mon traitement dans des conditions aussi fâcheuses, et sous la réserve expresse que, dans le cas d'insuccès, celui-ci ne serait pas considéré comme pouvant porter préjudice à la nouvelle méthode curative.

M. Henriette répliqua qu'il consentait d'autant plus volontiers à employer mon traitement, que tous les moyens usités auxquels il avait eu recours jusqu'ici, tels que cautérisations, perchlorure de fer, etc., ne lui avaient donné, dans les derniers temps surtout qu'insuccès sur insuccès, » et que, voyant aussi, dans le cas présent, le chlorure de chaux impuissant à arrêter un seul instant les progrès de la maladie, il aurait, sans mon intervention, proposé ce soir même mon traitement à M. Hubert.

Le traitement fut donc institué entre huit et neuf heures du soir. La teinture d'iode iodo-bromurée fut largement appliquée sur le cou, de deux en deux heures. Je prescrivis l'eau d'Adélaïde artificielle n° 1, en augmentant cependant, c'est-à-dire en doublant la proportion de bromure de potassium:

Bicarbonate de soude saturé.
Sel marin.

Iodure de potassium
Bromure de potassium.
Eau filtrée.

500

7 grammes.

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rapport du père, elle avait, après avoir toussé rauque encore plusieurs fois, rejeté une fausse membrane entre une et deux heures du matin. Dès ce moment la malade fut mieux; son état d'accablement et de somnolence avait cessé; elle avait veillé toute la nuit, causant avec ses parents.

:

A notre visite du matin, à l'heure indiquée, nous trouvâmes l'enfant dans l'état suivant elle était gaie, la figure et les yeux étaient animés; la prostration avait cessé. Le pouls qui la veille avait été petit et faible, et qui n'avait compté que trente à trente-trois à la minute, était devenu plus grand et ondulant et s'était relevé à 80-90°. La langue s'était nettoyée à ses bords, la déglutition était facile, la respiration plus aisée et moins ronflante, la voix plus distincte, la toux rare et humide. L'humeur qui s'écoulait du nez, était plus muqueuse, l'haleine moins fétide. L'engorgement ganglionnaire du cou se montrait notablement diminué et ramolli.

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L'état local et général de la malade s'étant modifié d'une manière si avantageuse, depuis le moment où l'expulsion de la pseudo-membrane eut lieu, on déclara aux parents que la position de la malade offrait moins de gravité. Prescription. A prendre par heure deux grandes cuillerées à bouche d'eau d'Adélaïde. La teinture ayant causé sur la peau quelque irritation et produit plusieurs petites phlyctènes sur le côté droit du cou, l'on fit cesser les frictions sur cette partie du corps, en les pratiquant alternativement sur la poitrine, les bras et les jambes.

Consultation à quatre heures de l'aprèsmidi.-Même état général que dans la matinée. Le gonflement ganglionnaire avait diminué de moitié.

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La fétidité de l'haleine était à peine sensible.

L'amélioration avait fait, pendant la journée des progrès si manisfestes qu'on s'abandonnait déjà à de meilleures espérances et que mes confrères n'hésitaient pas à les faire partager aux parents. Non moins désireux que mes collègues de voir triompher nos efforts, je ne pus cependant me défendre d'une certaine appréhension, fondée sur une observation assez sérieuse que j'avais faite et qui m'imposait le devoir d'en faire part à mes confrères et aux parents de la malade, pour que ces derniers ne s'abandonnassent pas à de trop grandes espérances qui peut-être ne pourraient se réaliser. On avait trouvé que la couenne que l'enfant avait rejetée se terminait, d'un côté, par une prolongation linguiforme, répondant par sa forme exactement à l'épiglotte, et se divisait, du côté opposé, en deux branches qui avaient occupé évidemment le commencement des bronches. Or, j'avais remarqué que ces deux branches avaient à leurs extrémités la même largeur et la même épaisseur (qui était celle d'une carte à jeu), qu'à leur naissance, c'est-à-dire qu'elles se terminaient brusquement, comme si elles avaient été arrachées; ce qui me faisait soupçonner que la fausse membrane n'avait pas été évacuée entièrement, qu'il en restait encore une partie et qu'elle se prolongeait peut-être plus bas encore.

Nonobstant les heureux changements qui s'étaient opérés relativement à la lésion gutturale et trachéale, ainsi que dans l'état général, et malgré le peu de gêne que présentait en apparence la respiration, et l'absence d'autres symptômes du côté des bronches, je ne pus supprimer la crainte que tout danger n'était pas encore disparu et que ce danger pouvait revenir d'un moment à l'autre de ce côté-là.

Mes appréhensions ne furent, malheureusement, que trop fondées. Lorsque je revis l'enfant vers dix heures du soir, je la trouvai fort changée. Elle était retombée dans l'assoupissement; la respiration était embarrassée; les joues avaient pris une légère coloration bleuâtre; le pouls était faible, irrégulier et rapide (120 à la minute). L'enfant avait encore expectoré un morceau de pseudo-membrane, mais d'une trop petite dimension, pour lui procurer du soulagement. C'est depuis cette époque que l'état de notre petite malade s'empira toujours, » et elle succomba le lendemain, vers trois heures de l'aprèsmidi, avec les symptômes d'une asphyxie

lente et tous les signes du croup bronchique arrivé à son terme fatal.

Nous arrivons au dernier fait. Quoiqu'il y ait peu à ajouter à ce que M. Henriette en rapporte, je dois m'y arrêter un instant, parce que, à cette occasion, quelques révélations m'ont été faites, qui jettent une vive lumière sur les trois premiers cas signalés par mon confrère.

Lorsque M. Henriette me présenta son malade à l'hôpital, il me dit qu'il avait déjà employé mon traitement dans trois cas de diphthérite, mais sans succès. Il ajoutait que dans ces trois occasions les frictions iodo-bromurées avaient provoqué des érysipèles, et qu'il avait communiqué ces observations à la Société de médecine, dans sa dernière séance. Je répondis que j'étais fort étonné de ces résultats, que je ne pouvais m'expliquer surtout ces derniers effets, ne les ayant jamais vus se produire dans ma pratique, et que je croyais devoir les attribuer à la manière dont les applications de la teinture avaient été faites. Je demandai alors depuis combien de temps le présent malade était at

teint d'angine diphtheritique, et à quelles doses on lui avait donné jucqu'ici l'eau d'Adélaïde. M. Henriette me répondit que l'enfant était entré à l'hôpital après cinq jours de traitement à domicile, qu'on appliquait depuis deux jours les frictions iodo-bromurées, et que jusqu'ici l'eau d'Adélaïde n'avait pas encore été administrée. Quant aux trois autres malades dont M. Henriette m'avait parlé, j'appris par mon confrère que, également dans ces trois cas, l'eau d'Adélaïde n'avait pas été employée, qu'on s'était borné à pratiquer les frictions, et que ce traitement n'avait été institué qu'à une époque déjà avancée de la maladie, chez l'un de ces malades à la fin du septième jour seulement.

La manière dont la teinture fut employée en ma présence me prouva en même temps qu'elle différait de la mienne, en ce qu'aucune des précautions que j'ai l'habitude de prendre, et que j'ai exposées avec soin dans mon ouvrage, n'avait été observée. Je reviendrai plus tard sur ce sujet.

(La fin au prochain No.)

IV. ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES.

Société des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles.

Bulletin de la séance du 6 mai 1861.

Président: M. DIEUDONNÉ.

Secrétaire: M. VAN DEN CORPUT.

Sont présents: MM. Ricken, Dieudonné Daumerie, Gripekoven, Bougard, L. Martin, Henriette, Janssens, Crocq, Koepl, Thiry, d'Udekem et Van den Corput.

Le procès-verbal de la séance du mois d'avril est lu et adopté.

M. le docteur Appia, membre correspondant à Genève, fait hommage à la compagnie d'un travail manuscrit intitulé: Des hypertrophies de l'organe clitoridien.

Ouvrages présentés :

1. Notes historiques et médicales sur le perchlorure de fer, par le docteur Munaret. Paris, 1861, in-8°.

2. État de la question de l'inoculation de la pleuro-pneumonie exsudative de l'espèce bovine en 1861, par le docteur Willems. Hasselt, 1864, in-8°.

5. Notice des travaux de la Société de médecine de Bordeaux pour l'année 1860,

par M. le docteur E. Dégranges. Bordeaux 1861, in-8°.

4. De la résection des articulations du membre inférieur, par Oscar Ansiaux. Liége, 1861, in-8°.

5. Rapport adressé à M. le Ministre des travaux publics par la commission instituée pour apprécier les résultats de l'essai ordonné par l'arrêté royal du 21 mars 1859, à l'usine à zinc de Saint-Léonard, à Liége. Bruxelles, 1861, in-8°.

6. Wie sind die Seelenstörungen in ihrem Beginne zu behandeln? Herausgegeben von Dr A. Erlenmeyer. Neuwied, 1861, in-8°.

7 à 47. Divers journaux de médecine et recueils scientifiques périodiques.

Le premier objet à l'ordre du jour est le rapport de M. Leroy sur une nouvelle note transmise par M. Schoonbroodt, relativement à la conversion du sucre en acidos pectique et malique. Voici d'abord le texte de cette note, communiquée à la Société dans la séance du 4 mars dernier.

Messieurs, conformément à votre invitation (1), j'ai réitéré mes expériences re

(4) Voir Bulletin de la séance du 3 décembre 1860 dans notre cahier de janvier 1861.

sais avec quelle difficulté on obtient les sucrates alcalins et surtout le sucrate ammonique, puisque ce sel était le point de départ de mon premier travail, celui rela

albuminoïde. Les autres sels que j'ai préparés avec mon acide n'offrent rien de remarquable et surtout de caractéristique. J'ajouterai seulement que la solution aqueuse du sel potassique n'est pas précipitée par le chlorure calcique, mais qu'il s'y forme ensuite un précipité blanc par l'addition d'une quantité égale d'alcool: cette réaction le différencie aussi des acides oxalique, oxalhydrique, saccharique et glucique. Je l'ai calciné, enfin, avec un excès de potasse caustique, saturé le produit par l'acide nitrique et essayé par le nitrate d'argent, afin de m'assurer que mon acide ne contenait pas de chlore, d'après l'observation de M. Leroy. Et je me suis assuré que les réactions se passent, en effet, comme je l'avais dit dans ma première note, si l'on a soin de ne pas dépasser les proportions d'hypochlorite. Je vous prie de remarquer que j'ai eu soin d'ajouter un excès de chaux plus que suffisant pour neutraliser les acides qui se forment et que, par conséquent, le chlore reste uni au calcium tandis que l'hypochlorite cède ses deux équivalents d'oxygène à la matière organique. Cependant j'ai observé qu'en employant un excès d'hypochlorite, je n'obtenais plus de l'acide malique, mais des acides résultant de sa décomposition et, entre autres, des produits chlorés. Ainsi, dans ce dernier cas, j'ai obtenu des composés jaune citrin possédant une odeur qui présentait quelque analogie avec celle du chloroforme. Ayant cherché à isoler et à caractériser les produits qui prennent naissance par l'action d'un excès d'hypochlorite calcique, j'ai reconnu la formation de carbonate calcique, d'acétate calcique, d'une matière jaune, qui communiquait à toute la masse la nuance jaune citrin; et des produits chlorés volatils, parmi les quels j'ai cru distinguer du chloroforme. La substance jaune ne contenait pas de chlore, était fixe et neutre, et m'a paru se rapprocher des composés jaunes qui se forment par l'exposition à l'air des sucs des plantes, et qu'on a confondus sous le nom de matière extractive.

latives à la conversion du sucre en acides pectique et malique. Quant aux résultats et au modus faciendi de mon travail, je n'ai rien à y ajouter. Mais je pourrai m'étendre dans plus de détails relativement aux réactif à la production artificielle d'un composé tions caractéristiques de l'acide malique, que je me suis appliqué surtout, avec beaucoup de soin, à différencier de l'acide saccharique, de l'acide oxysaccharique et des autres produits d'oxydation du sucre avec lesquels il pourrait avoir été confondu. Une réaction caractéristique de l'acide malique au plus haut point et qui s'est constamment reproduite très-nettement, c'est son dédoublement par l'action de la chaleur en deux acides blancs et volatils, qui se déposent en anneaux dans le tube à expérience, l'un vers 200o et l'autre vers la température rouge. Hé bien, en chauffant les paillettes cristallines, blanches et déliquescentes, avec réaction acide sur les couleurs végétales, que je considère comme l'acide malique, dans un tube d'essai, il se produit un boursoufflement avec dégagement de vapeurs acides, piquantes, qui se condensent, sous forme de poudre blanche et cristalline, dans les parties froides du tube. En continuant à chauffer jusqu'au rouge, on transforme ainsi en un sublimé blanc et cristallin environ les 3/4 de la substance; il reste environ 1/4 de matière charbonneuse au fond du tube. Je me suis assuré par la réaction des papiers réactifs et par celle des sels ferriques, que ce sublimé était acide et qu'il n'était pas dû aux acides benzoïque ou succinique. Une réaction non moins caractéristique est celle produite par le sous-acétate plombique, qui a produit un précipité blanc, fusible au-dessous du point d'ébullition de l'eau. Ce précipité prend un aspect résineux après le refroidissement, lorsqu'il a été fondu; mais, lorsqu'on l'abandonne à lui-même sans le fondre, il ne tarde pas à se transformer en aiguilles nacrées, groupées autour d'un léger dépôt amorphe. Je ne connais que quelques acides gras qui pourraient donner une réaction semblable, mais l'ensemble des caractères le différencie suffisamment des acides gras. Je n'ajouterai rien aux caractères du sel ammoniacal obtenu en divisant en deux portions égales une solution concentrée de mon acide, saturant exactement l'une par l'ammoniaque et y ajoutant l'autre portion, puis l'abandonnant à l'évaporation spontanée. J'ai décrit avec soin les cristaux qui se forment alors, dans ma première note; cette réaction seule le différencie très-nettement de l'acide saccharique; et j'en suis d'autant plus sûr que je

Mes nouvelles expériences confirmeront, je l'espère, la seconde conclusion de mon premier travail, c'est-à-dire la conversion du sucre en acide malique par l'action de l'hypochlorite calcique. J'avoue que ma première conclusion, ayant rapport à la production pectique est plus hasardée,

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