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Chimie médicale et pharmaceutique.

DE L'APPRÉCIATION DU SUCRE DANS L'URINE DES DIABÉTIQUES PAR LA DIMINUTION DE LA DENSITÉ DU LIQUIDE PAR SUIte de la fermeNTATION. - De tous côtés, on s'est ingénié à trouver les moyens de reconnaitre la présence du glycose dans l'urine diabétique; aussi sont-ils nombreux, depuis les plus compliqués par des procédés chimiques jusqu'au plus simple, la caramélisation par la chaleur, en vaporisant quelques gouttes d'urine sur une lame d'argent. Mais trouver la proportion est un problème un peu plus difficile; et après avoir constaté sa présence, rien n'est plus important que de connaître la quantité respective du glycose dans chaque analyse d'urine diabétique.

Le docteur William Roberts, dans le Brit. Med. Journal, a proposé un procédé qui remplit parfaitement ce but. Voici en quoi il consiste: En faisant fermenter l'urine diabétique au moyen de la levûre de bière, la pesanteur spécifique de l'urine tombe de 1,050-1,050 qu'elle était à 1,009, 1,002 et même au-dessous de 1,000. Ce résultat est dû principalement à la destruction du sucre que l'urine contenait, mais en partie aussi à la production de l'alcool et à sa présence dans le produit fermenté. Comme la diminution de densité doit être proportionnée à la quantité de sucre détruit par le ferment, il est évident que l'on peut calculer la quantité de sucre qu'elle contenait en évaluant cette diminution de densité, pourvu toutefois que la quantité des autres matériaux qu'elle contenait ne varie pas.

Pour s'assurer de la relation qui existe, en effet, entre la diminution de densité de l'urine par la fermentation, et la quantité de glycose, on a institué les expériences suivantes sur l'urine de malades diabétiques: 1° on prit la densité de l'urine; 2o on s'assura de la quantité de sucre qu'elle contenait pour 100 par la solution du Fehling; 3o on en plaça 100 ou 120 grammes dans une bouteille de 300 grammes environ avec 3 ou 4 grammes de ferment ou levûre de bière allemande, on mit de côté à fermenter cette bouteille légèrement couverte; 4o au bout de vingt-quatre heures, la fermentation était terminée; on prit alors de nouveau la densité, et la diminution fut calculée.

La pesanteur spécifique, qui était de 1,038-1,060, descendit, après la fermentation, à 1,005,92; la diminution était donc

de 32-68. Le rapport entre la densité perdue et la quantité pour 100 de sucre était donc dans cette opération comme 32.68 à 7,69, ou comme 1 à 0,235.-La certitude de ce procédé a été confirmée en opérant sur une urine diabétique diluée avec des volumes d'eau connus ou avec de l'urine non sucrée, et sur des solutions de morceaux de sucre dans de l'eau ou de l'urine saine. Ce procédé nous paraît facile à appliquer. L'auteur établit la proportion suivante : chaque degré de densité perdue indique 5 centigrammes de sucre par 30 grammes d'urine.

(Dublin medical Press et Journal de médecine de Bordeaux, déc. 1860.)

RECHERCHE DE L'AZOTE ET DES MATIÈRES ORGANIQUES DANS LES SUBSTANCES MINÉRALES;

par M. DELESSE. Les matières organiques existent en quantité très-notable dans la plupart des substances qui composent l'écorce terrestre. Pour constater leur présence, il suffit de chauffer légèrement ces substances dans un tube de verre; car alors il se dégage une odeur empyreumatique très-sensible, et même dans certains cas il se dépose des matières bitumineuses. La distillation qui s'opère est tantôt acide, tautôt alcaline, quelquefois l'un et l'autre. Quand elle est acide, du soufre, de l'acide nitrique ou fluorhydrique ou quelque autre acide, se dégagent ordinairement de la substance soumise à l'essai. Mais le plus généralement elle est alcaline, et il se produit de l'ammoniaque qui se forme aux dépens de matières organiques azotées.

Comme l'azote des matières organiques peut être dosé avec une très-grande précision, il m'a paru intéressant de le rechercher dans les roches et même dans les minéraux. Le procédé qui a été employé est celui de Will et de Warrentrapp, perfcetionné par M. Péligot. Les substances minérales contenant extrêmement peu d'azote, il était nécessaire d'opérer sur de grandes quantités qui s'élevaient à 20 et quelquefois à 40 ou à 50 grammes. En outre, le saccharate de chaux destiné à neutraliser l'acide sulfurique était très-étendu et se versait à l'aide d'une burette graduée du système de M. Hervé-Mangon. Dans les expériences pour le dosage de l'azote qui étaient très-nombreuses, j'ai d'ailleurs été secondé par MM. Brivet et Babinski.

Minéraux. Si l'on examine successivement les divers minéraux, on reconnaît facilement qu'ils renferment de l'azote et des matières organiques, même lorsqu'ils sont le mieux cristallisés. La chaux fluatée verte contient 0,08 millièmes d'azote; le quartz enfumé du granite, 0,20; l'opale du trachyte, 0,50, l'opale des geysers de l'Islande, 0,12; la calcédoine du mélapyre, seulement 0,07; il y en a donc notablement moins que dans le quartz du granite.

Le pyroxène, l'amphibole et leurs variétés, le grenat, le mica, le disthène, la staurotide et en général les silicates, ne donnent que très-peu d'azote. L'éméraude aigue-marine de Sibérie n'en contient que 0, 04; mais il y en a 0,22 dans la topaze fortement colorée du Brésil, qui est associée au diamant et connue dans la bijouterie sous le nom de topaze brûlée. Sa belle couleur jaune rougeâtre tient à une matière bitumineuse qui se volatilise par la distillation, puis va se condenser de nouveau dans le tube. Parmi les hydrosilicates, le talc, la stéatite et même les zéolithes ne donnent que des traces d'azote.

La baryte sulfatée blanche, à grands cristaux spathiques, en contient 0,10; le gypse grenu des environs de Paris, 0,26. Généralement il y a de l'azote en quantité dosable dans les sulfates que nous offre la nature, et il en est de même pour les carbonates.

Ainsi, le spath d'Islande le plus transparent renferme des matières organiques, et on y trouve jusqu'à 0,15 d'azote. Il y en a autant dans la chaux carbonatée qui est en stalactites et qui s'est formée par infiltration. Un fer carbonaté spathique bien cristallisé renfermait 0,19 d'azote, et il y en avait 0,17 dans une smithsonite concrétionnée.

Les minéraux cristallisés que nous offre la nature contiennent donc de petites quantités d'azote et de matières organiques; toutefois l'azote ne dépasse pas quelques millièmes dans ceux qui en contiennent le plus.

On peut craindre que cet azote ne soit accidentel et ne provienne d'infiltrations de la surface; mais l'expérience montre que l'on obtient des résultats très-voisins ou à peu près constants, lorsqu'on opère sur les mêmes minéraux se trouvant dans les mêmes conditions de gisement.

Bien qu'il puisse paraitre extraordinaire, au premier abord, de trouver des matières organiques dans des minéraux qui se sont formés à l'intérieur de la terre, il est cependant facile de s'en rendre compte, puisque ces matières existent dans

les eaux superficielles et souterraines et même dans les eaux minérales.

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Corps organisés. Les corps organisés fossiles provenant soit d'animaux, soit de végétaux, renferment surtout une grande proportion d'azote et de matières organiques. Chauffés dans le tube fermé, ils prennent une couleur plus foncée et souvent ils dégagent beaucoup d'ammoniaque, ainsi que des matières bitumineuses.

Divers os de vertébrés fossiles ont été examinés. J'ai constaté d'abord qu'un os humain provenant des catacombes de Paris, et remontant à plus d'un siècle, contenait encore 32,25 millièmes d'azote. It y en avait seulement 0,89 pour le Mégathérium; 0,41 pour le Palæothérium du gypse parisien et moins de 0,20 pour les Sauriens appartenant à l'époque du lias.

Les dents et les défenses, qui sont plus compactes que les os et généralement protégées par de l'émail, conservent beaucoup mieux leurs matières organiques. Une dent de l'hyène des cavernes contenait 26,95 millièmes d'azote; il y en avait encore 0,84 dans le bone-bed, qui est en grande partie formé de dents de poissons et qui se trouve à la partie supérieure du keuper.

Les défenses conservent moins bien leurs matières organiques que les dents, car dans une défense du Mastodonte du calcaire miocène de Sansan qui m'a été remise par M. Lartet, il y avait seulement 0,56 d'azote.

Les matières organiques des coprolithes résistent bien à la fossilisation. Dans un coprolithe du tourtia il y avait 0,37 d'azote; il y en avait encore 0,33 dans un coprolithe de Saurien qui était très-ancien et remontait au muschelkalk.

Les têts calcaires des mollusques appar tenant à différentes époques géologiques ont également été essayés. Leur proportion d'azote varie peu et elle est toujours faible. Ainsi, dans les cérites tertiaires, dans les mollusques des falluns, dans les polypiers du terrain dévonien, dans le roste des bélemnites, la proportion d'azote est très-peu différente et reste inférieure à 0,20.

Les végétaux, par cela même qu'ils sont en grande partie formés de carbone, résistent beaucoup mieux à la fossilisation que les animaux. On sait d'ailleurs qu'ils renferment une proportion très-notable d'azote, qu'ils soient à l'état de tourbe, de lignite, de houille on d'anthracite.

En résumé, les corps organisés fossiles, animaux ou végétaux, contiennent encore de l'azote et des matières organiques. En

outre, lorsqu'on compare des corps organisés appartenant à une mème espèce, leur azote diminue généralement à mesure qu'on descend dans la série des terrains; par conséquent, toutes choses égales, les substances minérales contiennent d'autant moins d'azote et des matières organiques, qu'elles appartiennent à une époque géologique plus ancienne.

Il faut observer cependant que la proportion des matières organiques ne dépend pas seulement du temps; elle dépend aussi de la nature même des substances que l'on considère, des roches qui servent de gangue à ces substances, des modifications que ees roches ont éprouvées, et, en un mot, de circonstances très-complexes.

(Répertoire de pharmacie, sept. 1860.)

ÉTUDES CHIMIQUES ET PHYSIOLOGIQUes sur LES Os; par M. ALPH. MILNE EDWARDS. - Voici les conclusions du travail remarquable que M. A. Milne Edwards a présenté à la Faculté de médecine.

1o La substance osseuse est le résultat de la combinaison de l'osséine avec les sels calcaires de l'os.

2o La gélatine peut former une combinaison chimique particulière avec le phosphate de chaux basique.

3o C'est essentiellement ce composé chimique qui parait constituer le tissu

osseux.

4o Le carbonate de chaux des os parait n'être, en majeure partie, qu'un produit de la décomposition du phosphate, décomposition effectuée par les liquides de l'organisme.

5o Les variations que l'on rencontre dans le rapport des proportions de phosphate et de carbonate de chaux contenus dans les os dépendent, d'une part, de la période plus ou moins avancée de la décomposition nutritive de l'os; d'autre part, de l'équilibre entre la rapidité de cette décomposition et la rapidité de la résorption des produits décomposés.

6o Chez l'enfant, la proportion de carbonate de chaux est moins considérable que chez l'adulte et le vieillard.

› 7o Les os que l'on peut considérer comme de formation récente, tels que le tissu adventif développé à la suite de blessures du périoste, de la section des nerfs de l'os, le cal, etc., sont moins riches en carbonate que les os arrivés à leur état de développement parfait.

8o Le tissu spongieux, tissu en voie de résorption, contient plus de carbonate de chaux que le tissu compacte.

» 9o Chez l'enfant, la proportion des matières terreuses est moins forte que chez l'adulte ; mais cette variation ne paraît pas dépendre d'une différence dans la nature de la substance osseuse, et semble tenir simplement au rapport qui existe dans l'os entre la proportion de cette substance comparée à celle des vaisseaux.

>> 10° L'influence du régime peut se faire sentir sur la composition des os. Des chiens soumis à un régime succulent et sucré ont présenté moins de matières terreuses et particulièrement moins de carbonate de chaux que des chiens nourris exclusivement de viande et de matière grasses, tous ces animaux recevant du phosphate de chaux à discrétion.

» 11° L'arrêt du cours du sang ne parait pas agir sur la composition chimique des os.

» 12o Les variations que l'on rencontre entre la composition des os d'individus différents d'une même espèce sont souvent plus considérables que celles que l'on voit exister entre les os des animaux de divers groupes zoologiques.

» 15° Contrairement aux assertions de M. Al. Friedleben, la chondrine et la gélatine, ainsi qu'on l'admettait avant lui, sont bien des substances différentes. »>

(Ibid.)

LA BÉTA-CINCHONINE, NOUVEL ALCALOÏDE DU QUINQUINA, par M. SCHWABE. Cet alcaloïde a été extrait de la quinoïdine du commerce. Évaporée à siccité, cette dernière affecte une consistance grumeuse et se trouve même recouverte d'une croûte cristalline, laquelle, enlevée et lavée à l'alcool, fournit une matière blanche qui constitue le nouvel alcaloïde que l'auteur appelle béta-cinchonine (C2oH12ÂzO).

Le résidu en renferme également; on le fait dissoudre dans de l'acide chlorhydrique affaibli, puis on précipite par l'ammoniaque, on lave à l'eau d'abord froide, puis chaude, et l'on fait sécher, pour traiter ensuite par de l'alcool froid, lequel, au bout de vingt-quatre heures, donne lieu à une teinture brune avec un résidu qu'on épuise successivement par l'alcool, puis par l'eau, et qu'on fait dissoudre dans de l'acide sulfurique affaibli. On chauffe, on ajoute une dissolution chaude de carbonate de soude jusqu'à ce qu'il se forme une pellicule cristalline, après quoi l'on fait refroidir, ce qui donne lieu à des cristaux de sulfate de béta-cinchonine, un peu colorés, que l'on purifie par de nouvelles cristallisations qui achèvent d'enlever les derniers restes de quinoïdine.

En faisant dissoudre ce sel dans de l'eau acidulée, précipitant par l'ammoniaque, et faisant cristalliser dans l'alcool, on obtient l'alcaloïde pur, en prismes rhomboïdaux droits semblables au sulfate de brucine et au lactate de zinc, mais avec des angles différents.

Cet alcaloïde est anhydre et fond à 150o C.; par le refroidissement il se prend en masse rayonnée; il n'est pas volatil et brûle avec une flamme fuligineuse.

Il ne saurait être confondu avec les alcaloïdes congénères : il s'en distingue par sa forme cristalline, par ses propriétés et notamment par sa solubilité, ainsi qu'on le voit dans le tableau suivant :

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Les huiles grasses et éthérées dissolvent la béta-cinchonine; le pétrole est sans action. La dissolution alcoolique dévie à droite le plan de la lumière polarisée. Les carbonates alcalins la précipitent en blanc; mais le réactif de M. Oppermann (le bicarbonate de soude) est sans action en présence d'un peu d'acide tartrique.

Agité avec de l'éther, le précipité donne lieu à deux couches limpides dont la supérieure contient l'alcaloïde.

Une dissolution de celui-ci dans les acides donne les réactions suivantes :

Chlorure d'or, précipité jaune soufre. Bichlorure de mercure, précipité blanc devenant promptement résineux.

Bichlorure de platine, précipité orangé soluble dans beaucoup d'eau.

Iodure de potassium, précipité blanc, id.
Eau iodée, précipité rouge brun.
Alcool bromé, précipité jaune.
Eau bromée, rien.

Acide picrique et acide phospho-molybdique, précipité jaune.

Permanganate de potasse est décoloré. Chlore et ammoniaque, la dissolution devient jaune.

Acide gallique, précipité blanc jaunâtre. Prussiate jaune, coloration rose de même que les dissolutions de quinine, de cinchonine et de quinidine; au contact de l'acide sulfurique, la couleur disparaît et il se produit des précipités qui varient avec la nature de la base.

Les réactions de ces quatre alcaloïdes sont tout autres lorsqu'on ajoute du chlore à la dissolution de prussiate.

L'auteur n'a pas réussi à obtenir des sels neutres avec la béta-cinchonine; tous sont

basiques. Le sulfate dont nous avons parlé plus haut se présente en prismes à base rhombe, insolubles dans l'éther, mais solubles dans l'eau et dans l'alcool.

Le chlorhydrate qui se prépare directement comme le précédent, cristallise avec 4 éq. d'eau, en prismes peu solubles dans l'éther; avec le bichlorure de mercure il forme un sel double amorphe.

Avec le bichlorure de platine, il donne lieu à des prismes rhomboïdaux, à six pans, paraissant isomorphes avec le chlorhydrate d'huanokine.

L'auteur a encore préparé l'iodhydrate, le cyanhydrate, le ferrocyanure, le sulfocyanhydrate et l'azotate par voie de double décomposition. Le phosphate obtenu directement est efflorescent. L'acétate donne des cristaux qui rappellent le sulfate.

Le tartrate devient rapidement opaque ; l'oxalate est efflorescent.

Avec l'iode et le sulfate on obtient un beau produit rappelant l'hérapatite (sulfate d'iodoquinine). On fait dissoudre à 50o C. 10 p. de sulfate dans un mélange de 144p. d'acide acétique et 12 p. d'acide sulfurique faible, et l'on ajoute 5 p. d'iode qu'on a fait dissoudre dans 115 p. d'alcool. Par le refroidissement, il se sépare des lamelles sans forme définie,

(Journ. de pharm. et de chim., sept. 1860.)

PROCÉDÉ POUR RECONNAÎTRE, DANS L' L'ALCOOL, LA PRÉSENCE DE L'huile de POMMES DE TERRE,

par M. STEIN. On sait que l'eau tiède à la propriété de développer l'odeur des huiles essentielles contenues même dans une eau-de-vie qui en paraît exempte. Cette propriété, qui est due sans doute à l'affinité de l'eau pour l'alcool ordinaire, se manifeste plus fortement encore, d'après M. Stein, en remplaçant l'eau par du chłorure de calcium réduit en petits morceaux; pour cela on place celui-ci dans un bocal et on l'humecte avec l'eau-de-vie à examiner. On recouvre d'une plaque de verre. Bientôt on remarque le goût de betterave ou d'huile de pommes de terre qui devient surtout manifeste au bout de quelques

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liquides dans les proportions les plus minimes en poids ou en volume, d'une pipette compte-gouttes dont M. Dannecy vient, de son côté, de préconiser l'emploi pour le dosage des médicaments actifs.

Cet ustensile consiste en un tube de verre terminé en pointe à l'une de ses extrémités et portant à l'autre, selon la convenance, soit une boule, soit un tube court en caoutchouc fermé par un bout, assez épais et élastique pour faire un ressort sous la pression des doigts.

Il est quelquefois nécessaire d'enduire ces ajustages d'une couche de caoutchouc dissous dans le sulfure de carbone pour en consolider les soudures très-souvent imparfaites.

Aucun instrument ne s'est prêté jusqu'ici, avec autant de facilité, de sûreté et de précision, au dosage des médicaments énergiques.

Au laboratoire il rend extrêmement commode l'ajustage des pesées délicates, de celles que l'on répète si souvent pour la graduation des éprouvettes, des tubes, des burettes, etc.

Quand le tube lui-même est gradué, il constitue la plus commode des pipettes volumétriques.

Le caoutchouc adapté de la même façon à des tubes plus courts et rodés, forme pour les flacons à réactifs des bouchons dont la partie effilée plonge dans la solution titrée et permet d'en régler l'emploi à volonté. Sur chacun de ces bouchons est inscrit le nombre de gouttes afférent à un gramme du liquide, ce qui peut déjà procurer des dosages approximatifs tout en ne faisant que des essais qualificatifs sur des volumes ou des poids déterminés.

Quand on opère, il convient le plus souvent de comprimer le caoutchouc avant que d'introduire la pointe du tube dans le liquide à aspirer; on évite par là de l'agiter par le courant de bulles d'air que chasse la pression. Si la capacité de la boule était beaucoup plus grande que celle du tube, il faudrait ménager l'aspiration, de manière à ne pas élever une portion du liquide au contact du caoutchouc luimême.

Quand on débite la solution, les gouttes ne sont absolument égales que sous une compression uniforme, autrement elles varient, mais dans une proportion toujours très-faible et d'ordinaire à négliger.

Il est bon de nettoyer complétement le caoutchouc vulcanisé pour enlever les particules de soufre qui se détachent de ses surfaces. (Ibid., nov. 1860)

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DE L'ANTICHLORE. On désigne sous le nom d'antichlore certains réactifs qui ont pour but d'enlever soit d'un tissu ou d'une pâte (pâte à papier, par exemple), les dernières traces de chlore dont on s'est servi pour les blanchir, et qu'un lavage insuffisant n'a pu purger entièrement. L'antichlore est appelé à rendre de grands services dans toutes les industries où l'on emploie les hypochlorites pour décolorer les matières organiques. On sait que dans les toiles destinées à l'impression, et que l'on a blanchies au moyen du chlore, la présence de cet agent a l'inconvénient de brûler le tissu, pour nous servir d'une expression consacrée; il peut aussi agir sur les couleurs et nuire à la netteté du dessin. Dans le blanchissage du linge, l'emploi de l'eau de javelle contribue à mettre celui-ci bientôt hors de service. Dans le blanchiment en général, la persistance du chlore dans les tissus produit à la longue les effets les plus fâcheux, il serait à désirer que, dans toutes ces industries, l'usage des antichlores se généralisat.

L'antichlore le plus avantageux est, d'après MM. Fordos et Gélis, l'hyposulfite de soude, qui détruit une quantité de chlore considérable. L'action de ce sel sur le chlore donne naissance à du sulfate de soude, de l'acide sulfurique et de l'acide chlorhydrique, corps que les lavages enlèvent avec une plus grande facilité. Rien n'est plus facile que de reconnaître la nécessité de l'emploi de l'antichlore; MM. Fordos et Gélis se servent pour cela d'une liqueur d'épreuve composée comme il suit : 10 grammes. Iodure de potassium. 10 Eau. 500

Amidon.

On fait dissoudre à l'aide de la chaleur l'amidon dans les 500 grammes d'eau, puis on ajoute l'iodure de potassium à la liqueur refroidie. Comme cette liqueur s'altère promptement, il sera préférable de la préparer chaque fois qu'on en aura besoin, car elle ne se conserverait pas plus d'une semaine.

Or, toutes les fois que l'on mettra quelques gouttes de cette liqueur en contact avec une substance quelconque, contenant du chlore à l'état de liberté, il y aura une coloration bleue. En effet, ce chlore décomposera une quantité équivalente de l'iodure, l'iode sera mis en liberté et cet iode formera avec l'amidon de l'iodure bleu d'amidon. Lorsqu'on aura enlevé la plus grande partie du chlore par des lavages à l'eau, on devra ajouter l'antichlore par petites portions et essayer de temps en temps la matière à purifier; lorsque la

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