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la plupart des goutteux n'ont recours que pour reprendre le lendemain les habitudes funestes qui déterminent et perpétuent

leur maladie.

Autres moyens.

Déjà, dans le siècle dernier, on avait remarqué une affinité entre la gravelle et la goutte, et l'on avait été conduit à prescrire contre celle-ci la médication alcaline, les carbonates et bicarbonates de soude, de potasse, le carbonate d'ammoniaque, les caux de Carlsbad. De nos jours on envoie encore les goutteux à Carlsbad, puis à Vichy, à Vals, etc. Or, M. Trousseau le déclare de toutes les forces de sa conviction, il n'est pas, suivant lui, de médication plus terrible pour les goutteux que l'administration inintelligente et banale des eaux minérales alcalines. Est-ce à dire qu'on ne puisse pas en retirer de bons effets dans la goutte? Non, assurément, et M. Durand Fardel, dont chacun connaît l'esprit judicieux, croit que ces eaux sont utiles, à la condition qu'on en restreigne considérablement l'usage. Les malades en prendront pendant huit ou dix jours chaque mois, ou tous les deux ou trois mois; mais jamais ils ne devront s'en saturer, sous peine de voir leur goutte se transformer en goutte atonique ou en goutte viscérale.

Les eaux minérales ne sont principalement utiles dans la goutte, que parce qu'elles favorisent les fonctions gastriques; elles sont moins utiles comme alcalines et agissant chimiquement sur les urates que comme peptiques. Ce qui le prouve, c'est que les eaux de Plombières, de Contrexeville, de Pougues, qui sont moins alcalines que celles des sources précitées, leur sont infiniment supérieures, dès l'instant qu'elles activent les fonctions de l'estomac. On peut en dire autant du quinquina, des amers, de la noix vomique, du quassia, etc.

M. Trousseau envoie fréquemment ses goutteux à Weisbad et à Aix en Savoie ; à Weisbad, quand ils ont eu la goutte viscérale; à Aix, pour combattre les lésions consécutives à la goutte articulaire, les engorgements fibreux, les tuméfactions osseuses, etc. Dans ces cas, les bains d'Aix font merveille. On se trouve également bien dans les mêmes circonstances de l'hydrothérapie. M. Fleury en a retiré d'excellents résultats, soit en modifiant les accidents consécutifs à la goutte, soit en réveillant les fonctions gastriques, cutanées et rénales. Ainsi traités, les malades acquièrent de l'appétit ; ils digèrent mieux, et ils se trouvent, en un mot, dans des conditions plus favorables pour prévenir le retour de leur goutte.

Il est un point dans le traitement de la goutte sur lequel on ne saurait trop insister, c'est le régime. La goutte, a dit M. Trousseau, devient d'autant plus promptement viscérale, que le régime et l'exercice ont été plus négligés. Le régime des gens qui ont à redouter le retour de la goutte, doit être en grande partie composé de végétaux; mais il faut aussi qu'ils consomment de la viande, afin de conserver ou d'acquérir la vigueur musculaire, qui permet le travail des membres. En général, l'ouvrier qui travaille n'est pas goutteux; il faut donc que le goutteux rapproche de plus en plus son genre de vie de celui de l'ouvrier. C'est pourquoi M. Trousseau ne se lasse pas de conseiller au goutteux l'exercice violent de tous les jours, à pied, à cheval, le travail manuel, la vie extérieure. L'exercice est, avec le régime, le plus puissant moyen de maintenir en bon état les fonctions excrémentitielles. Mais qu'on le sache bien, ce n'est pas pendant un espace de temps limité, qu'il faut obéir à ces prescriptions, c'est toujours; car, ainsi que l'a dit Sydenham, dans une maladie chronique, l'homme a été dénaturé tout entier, et pour le guérir, c'est l'homme tout entier qu'il faut remettre dans le creuset.

(Journ. de méd. et de chir. prat., avril 1861 )

DE L'EMPLOI DE L'ACIDE ARSENIEUX DANS LES CONGESTIONS APOPLECTIQUES. M. Lamare-Picquot, médecin en chef de l'hôpital de Honfleur, pense que le traitement dit rationnel de la congestion apoplectique, appliqué généralement de nos jours, a l'inconvénient d'être dirigé contre les symptomes plutôt que contre la cause de la maladie. Antérieurement à la production des symptômes actifs de la congestion apoplectique, dit-il, il se passe une série de circonstances et de phénomènes qui la préparent et la déterminent. Cette cause première lui a paru se manifester toujours en même temps que l'on s'aperçoit d'un embarras à la tête, des vertiges, des bourdonnements d'oreilles, etc. Dans ces circonstances, si le mal est assez prononcé pour que l'on ait recours à la saignée, il a observé que chez tous les sujets l'élément cruorique du sang (les globules) dépasse de beaucoup celui du sérum.

La saignée devient alors un moyen de soulagement momentané, mais elle ne remédie nullement d'une manière durable à la prédominance du cruor sur le sérum. Le médicament par excellence pour opérer cette modification utile, est la solution d'a

cide arsénieux. Ce médicament, doué d'une action hyposthénisante remarquable, rétablit en peu de temps l'équilibre entre le cruor et le sérum.

Lorsque l'économie ne présente que de légers symptômes généraux de congestion cérébrale, l'acide arsénieux à la dose de quelques milligrammes, pris en solution dans la boisson des repas, suffit pour les arrêter. Un mois suffit habituellement pour obtenir quelques résultats; mais pour arriver à l'état normal, il est nécessaire de continuer l'usage du médicament plus longtemps.

Dans les cas plus graves, on peut sans crainte aucune augmenter la dose de l'acide arsénieux : « Je l'ai, dit l'auteur, portée sur moi-même jusqu'à 15 milligrammes par jour et pendant plusieurs mois. C'est un fait remarquable que, plus l'excitation cérébrale est manifeste et puissante, mieux l'organisme tolère la médication. »>

Depuis quelques années, M. LamarePicquot emploie de préférence à l'acide arsénieux l'arséniate de soude. Il n'a recours à la saignée que dans les cas trèsgraves.

Il est nécessaire d'ajouter qu'une catégorie importante de faits se trouve exclue de cette médication : ce sont les congestions apoplectiques des sujets très-avancés en âge et très-débiles, parce que M. La

mare

e-Picquot pense que chez eux les organes parenchymateux pourraient sous l'influence des pertes de sang et d'un agent très-hyposthénisant, passer à un état d'hyperémie, et que cette nouvelle gêne pourrait terminer la vie par une congestion sé

reuse.

(Bulletin de thérapeutique et Gazette médicale de Lyon, No 7.)

PARALYSIES CAUSÉES PAR LES DRASTIQUES. Les faits de paralysie, suecédant à l'usage des purgatifs, ne sont certainement pas communs de notre temps; mais en serait-il de même si cet usage était porté jusqu'à l'abus? C'est ce que pourraient dire les contemporains d'une époque qui n'est pas bien éloignée de nous, où cet abus n'était rien moins que rare; c'est ce que dit Chamberet dans son article Paralysie du Grand Dictionnaire des sciences médicales, où il signale ce phénomène morbide comme un des résultats de l'abus des purgatifs. M. le docteur Hervier, chirurgien de l'hôpital de Rive de-Gier, a eu occasion d'observer trois cas de ce genre que nous allons analyser.

Le premier est celui d'un homme de

vingt-huit ans, de tempérament lymphatico-sanguin, de constitution robuste, qui, souffrant de phénomènes dyspepsiques avec fièvre et constipation, se traita lui-même au moyen de l'élixir antiglaireux de Guillié, dont il fit un usage immodéré. Il en absorba dix bouteilles, qui amenèrent de nombreuses selles sanguinolentes suivies de violentes coliques, de douleurs erratiques dans le dos, les lombes, les épaules et les flancs; à la suite, secousses convulsives dans les membres inférieurs, tantôt d'un seul côté, tantôt des deux côtés simultanément, puis amaigrissemeut et affaiblissement tel des forces motrices que la station debout était devenue impossible. Appelé alors, le docteur Hervier trouva les fonctions digestives en assez bon état, les fonctions intellectives et sensorielles conservées; la peau, pâle, décolorée, était le siége d'un sentiment de froid général; le sommeil était rare. Le malade ne parvenait qu'avec peine à faire exécuter à ses membres inférieurs, amaigris et un peu œdématiés vers l'article tibio-tarsien, quelques petits mouvements de latéralité, et encore fallait-il qu'il fût dans le décubitus dorsal; dans la position assise, les deux pieds étaient entraînés en avant dans l'extension la plus complète, sans qu'il y eût une rétraction active des tendons. Les fourmillements des extrémités avaient cessé, ainsi que les douleurs erratiques du tronc. La sensibilité était partout normale, la contractilité électro-musculaire conservée. Après l'emploi sans succès des rubéfiants, des exutoires, de la noix vomique, de la strychnine, etc., notre confrère eut recours à la faradisation localisée à l'aide de l'appareil de Legendre et Morin. Les courants continus ou à intermittences rapides produisirent une notable amélioration; ce ne fut toutefois qu'après vingtsept séances, de trente à quarante minutes chacune, que le malade put fléchir le pied sur la jambe; à partir de ce moment, l'amélioration progressa rapidement et enfin la guérison fut complète: au bout de quelques mois, le malade put reprendre sa profession de forgeron.

Dans le second cas, il s'agit d'un homme vigoureux qui, d'après les conseils d'un charlatan, avait pris une pinte de teinture vineuse de coloquinte pour se guérir d'une gonorrhée ancienne. Après des évacuations séro-sanguines abondantes, il survint des fourmillements. des crampes, de la rétention d'urine, et le malade ne tarda pas à s'apercevoir qu'il lui était difficile de se tenir debout et impossible de marcher; les membres abdominaux étaient frappés

de paralysie, avec conservation de la sensibilité et de la contractilité électro-musculaire. Après une amélioration passagère due à l'emploi de divers moyens, et entre autres à celui de vésicatoires saupoudrés de strychnine, la paraplégie menaçant de rester stationnaire, la faradisation fut appliquée; la guérison fut complète après dix séances.

Enfin la troisième observation de notre confrère a rapport à un homme de cinquante ans qui, tourmenté par la crainte d'éventualités syphilitiques dont il se croyait menacé à la suite d'un chancre, fit usage, vers la fin de 1854 et dans le cours de l'année suivante, de remèdes secrets qui déterminèrent constamment des selles sanguinolentes, et qui est atteint depuis les premiers mois de 1855 d'une hémiplégie, laquelle a résisté aux nombreux moyens thérapeutiques auxquels il a été soumis. Il n'échappera pas à nos lecteurs que ce cas est peut-être passible de quelques objections.

(Montpellier médical et Bulletin général de thérapeutique, 15 mars 1861.)

EMPLOI TOPIQUE DE LA VÉRATRINE CONTRE LES DOULEURS QUI ACCOMPAGNENT LA MEN

STRUATION. Rien de plus fréquent que ce symptôme; aussi les auteurs classiques n'ont-ils pu garder sur ce point un silence aussi complet que M. Vannaire les en accuse. La thérapeutique, non plus, n'est pas complétement désarmée, et l'emploi du castoréum à haute dose triomphe souvent de ces coliques utérines qui accompagnent l'expulsion de caillots sanguins. Ceci ne nous empêche pas d'enregistrer le nouveau moyen que signale M. Vannaire contre cette dysmenorrhée mécanique. Suivant cet auteur, l'usage d'une pommade contenant un centième de son poids de vératrine, employée, à la dose de 1 ou 2 grammes, en frictions légères sur la région sous-ombilicale, répétées deux fois dans les vingt-quatre heures, suffit pour amener la cessation de ces douleurs. Jamais il n'a dù en être fait plus de quatre ou cinq. Chez une dame soumise à ce traitement, de violentes coliques intermittentes étaient remplacées par un sommeil calme et réparateur.

(Compte-rendu de la Soc. de Gannat et Bull. génér, de thérap., 28 fév. 1861.)

TRAITEMENT DE L'ALBUMINURIE.-M. Corfe public deux plans de traitement qui lui ont réussi, et dont chacun s'applique plus

particulièrement à une période déterminée de la maladie en question.

Si l'albuminurie est récente, si le malade en est à sa première attaque, s'il avait eu jusque-là des habitudes tempérantes et une bonne santé, l'auteur conseille de pratiquer une petite saignée, et deux heures après d'administrer en trois doses, d'heure en heure, 15 grammes d'une infusion récente de digitale. Après un intervalle de vingt-quatre à trente-six heures, on répète la même dose, répétition qui peut avoir lieu trois et quatre fois. L'ingestion de chaque infusion doit être suivie de celle de boissons nitrées en abondance.

Si la maladie n'a pas cédé, que l'hydropisie augmente, que le dépôt albumineux devienne plus abondant, au lieu de s'exposer, comme on le fait généralement, à congestionner les reins déjà à demi enflammés par l'usage des diurétiques salins, M. Corfe emploic l'élatérium, secondé par une application quotidienne de ventouses scarifiées sur la région lombaire, et une sudation le soir. La forme sous laquelle il donne le purgatif est celle-ci :

Extrait récent d'élatérium
(concombre sauvage).
Piment en poudre.
Gomme-gulle

Extrait mou de jalap

Pour faire deux pilules.

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23 milligram.

10 centigram.

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.

15

20

On donne une de ces pilules à six heures du matin, une seconde à huit ; et s'il n'y a pas eu un effet purgatif considérable, on en fait prendre une troisième à neuf heures.

Les vomissements et les évacuations qui résultent de cette médication, éprouvent beaucoup et alarment même d'abord le malade; mais il est amplement dédommagé de sa souffrance et de ses angoisses par la prompte diminution des symptômes. C'est au point que très-souvent il redemande instamment qu'on réitère ce traitement avant l'époque où le médecin juge conve nable d'y recourir de nouveau.

Le régime devra être réparateur, animalisé. On prescrira, en même temps, des reconstituants tels que le fer, soit sous forme de sirop d'iodure, soit, et de préférence, mélangé à des boissons gazeuses. L'huile de foie de morue est aussi parfaitement indiquée.

(The Lancet et Gazette médicale de Lyon, No 7.)

TRAITEMENT DES HALLUCINATIONS par l'éLECTRICITÉ. Dans la pensée qu'on pour rait obtenir dans le traitement des hallucinations quelques bons résultats d'une mo

dification continue du système nerveux telle que celle qui résulte de l'usage des appareils galvaniques à courant continu permanent, M. Baillarger a engagé M. Hiffelsheim à traiter par cette méthode plusicurs aliénés de son service. Voici les résultats assez remarquables qui ont été obtenus.

La première malade sur laquelle ces tentatives ont été faites, et qui était atteinte d'hallucinations de l'ouïe durant depuis plus d'une année, en a obtenu une guérison complète. Chez deux autres malades, le traitement a également réussi, mais dans l'un de ces cas les hallucinations dataient de deux mois à peine. La seconde avait de fausses perceptions de l'ouïe qui remontaient à plusieurs années, et elles semblaient avoir complétement cessé depuis deux mois au moment de la sortie. Nous rapporterons avec quelques détails l'histoire de cette maladie, qui présente un grand intérêt.

OBS. Mile F..., âgée de soixante-quatre ans, ancienne institutrice en Angleterre, de retour en France depuis huit jours seulement, entre à la Salpêtrière le 27 février 1859. Elle raconte qu'il y a un mois elle a eu une vive frayeur, et que depuis ce temps elle entend des voix qui lui parlent presque continuellement. On lui dit toutes sortes de choses désagréables; on la traite de voleuse, de menteuse; on lui parle surtout d'un procès dans lequel elle serait impliquée avec une dame anglaise. Elle est faible sur ses jambes et ne peut rester longtemps debout. Sa santé est assez mauvaise. Un traitement tonique est commencé aussitôt, et tout en améliorant l'état général de Mile F..., il ne modifie pas les hallucinations. Au mois de février 1860, la malade est toujours dans la même position; elle entend des voix qui lui répètent qu'elle a menti, qu'elle a volé, etc. La malade s'accuse elle-même et pense que les voix ne disent que la vérité; de là pleurs et lamentations. La nuit, ces voix la pour suivent encore et l'empêchent souvent de dormir. Elles commencent toujours à parler dès qu'elle s'éveille. Sa physionomie exprime une souffrance morale profonde. Le 13 février, on place sur la tête de la malade une pile portative de 30 éléments. Des extrémités de cette pile partent deux fils isolés métalliques, portant des éponges, que l'on place dans les oreilles de la malade. Au moment de l'application de la pile, la malade voit des bluettes et des éclairs qui cessent au bout de quelques instants. C'est l'effet de la fermeture comme aussi de l'ouverture d'un courant d'une

certaine intensité. Le 14, la malade entend moins ses voix; elle ne sait pas, ditelle, si cela tient à ce que les gens sont plus éloignés ou à ce qu'ils parlent bas..

Le 24, Mile F... est soumise à l'action d'une batteric de 60 éléments. Les pôles sont munis de deux fils conducteurs qui sc rendent aux oreilles.

Le 27, depuis que l'on fait usage de la batterie, la malade dort bien, quoique pendant la nuit elle ne soit pas soumise régulièrement à l'action de l'électricité. Elle n'entend presque plus de voix.

Le 11 mars, la malade a entendu ses voix pendant un moment dans la matinée. On cesse l'emploi de la batterie et on la remplace par une pile de 30 éléments disposée comme au début du traitement, et permettant le déplacement dans les cours, les ateliers. Les jours suivants, la malade n'entend plus de voix.

Enfin, après quelques légères alternatives d'amélioration croissante, le 28 juin, la malade annonce qu'elle n'entend plus ses voix. Depuis ce moment elles ne sont plus revenues. La malade n'en a pas moins continué à être soumise au courant de la batterie, qui plus tard a été remplacée par celui d'une simple pile de 30 éléments. Le 6 août, elle ne garde sa pile que de deux jours l'un, et enfin, le 14, elle cesse définitivement de la garder.

Le 5 décembre, quatre mois après la cessation du traitement, la malade avait repris un facies normal qui suffisait à lui seul à prouver la solidité de la guérison. (Gaz. des hôpit. et Bulletin général de thérapeutique, 15 mars 1861.)

EMPLOI DE L'ACIDE PHÉNIQUE CONTRE LA TEIGNE ET LA GALE. D'après une communication faite à l'Académie des sciences par M. J. Lemaire, une solution aqueuse contenant pour 100 d'acide phénique et 40 pour 100 d'acide acétique à 8 degrés, guérit la teigne en trente ou quarante jours, et la gale instantanément. Pour la teigne, on applique une compresse imbibée de cette préparation une fois par jour. Pour la gale une seule lotion suffit pour tuer les acarus. L'acide acétique est ajouté à la préparation pour faire pénétrer les médicaments sous l'épiderme et jusqu'au fond des bulbes pileux. Ces recherches ont été dirigées par M. Bazin à l'hôpital Saint-Louis.

L'acide phénique peut recevoir des applications hygiéniques non moins importantes. Ainsi, les cadavres d'animaux qui ont été injectés avec ce liquide se

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Cette médication nous réussit à merveille.

L'application consiste à tremper dans le mélange un bourdonnet d'ouate ou de coton que l'on pressure un peu avant de l'introduire dans le conduit auditif; pardessus on ajoute un autre bourdonnet de charpie sèche.

La première sensation que ce topique cause est un sentiment de froid, analogue à celui que produirait un morceau de glace; il s'ensuit un engourdissement du mal, puis une douleur vague, à peine sensible, que suit un sommeil réparateur.

Nous pensons être utile à nos confrères en leur indiquant un moyen aussi efficace que simple, de faire cesser des souffrances, quelquefois atroces. (La Médecine contemporaine, 25 mars 1861.)

DU PERCHLOrure de fer DANS LE TRAITEMENT DES URÉTRITES AIGUÊS ET CHRONIQUES; par M. BARUDEL, médecin-major de 1re classe. L'auteur ayant tenté l'emploi du perchlorure de fer contre ces maladies, vit bientôt que ce liquide chloro-ferrugineux favorisait la sécrétion du muco-pus, qui, changeant en cinq à six jours de coloration et de consistance, ne continuait pas à couler plus de huit ou dix jours, au lieu de trente ou quarante. Sa conviction fut promptement formée, grâce aux nombreux malades qui peuplent les hôpitaux militaires pour cette affection.

Ce n'est pas tout que d'avoir constaté le succès de son traitement dans l'urétrite; ce qui devrait lui faire accorder la préfé

rence, c'est que ce médecin n'a jamais constaté ni accidents, ni complications qui l'obligeassent à le discontinuer. Ainsi, point d'inflammation de la prostate et du col de la vessie, point de rétention d'urine, point d'abcès de la prostate, point d'orchites, d'adénites, de rétrécissements, de pertes séminales, point de la plus grave des complications, d'ophthalmie blennorrhagique.

C'est la terminaison par résolution de la phlegmasie que M. Barudel a toujours recherchée. Mais il a établi une distinction entre l'uretrite aiguë et l'urétrite chronique. C'est aux injections de l'iodure de plomb, sel presque insoluble, qu'il donne la préférence contre la première. — A la dose de 20 gouttes dans 100 grammes d'eau distillée, le perchlorure de fer est réservé à l'urétrite chronique, à la blennorrhagic passive.

La solution est ainsi composée pour les injections:

Perchlorure de fer à 30°.
Eau distillée.

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25 gouttes. 100 grammes.

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20 gouttes

15 grammes en deux heures

à prendre de deux heures pendant dix jours. Au bout de trois jours, on constate en général une certaine amélioration; mais jamais on n'a constaté aucune aggravation dans l'état inflammatoire de l'organe, et le quinzième jour la guérison est presque toujours assurée. Le régime doit être fortifiant; le lait et le vin nitré y sont ajoutés comme boissons quotidiennes.

Dans l'uretrite chronique, les injections sont faites avec la solution de 25 gouttes de perchlorure de fer sur 100 grammes d'eau distillée: trois injections par jour, dix minutes de séjour dans le canal. S'il se développe trop de chaleur après, on fait deux ou trois injections à l'eau froide, et on ne reprend les injections qu'après un jour d'intervalle. La potion est continuée jusqu'au quinzième jour, et dès le vingtième ou vingt-cinquième, les malades sont guéris définitivement.

Vingt observations d'uretrite aiguë et dix d'uretrite chronique accompagnent ce Mémoire et viennent à l'appui de ses conclusions, dont la principale est que le perchlorure de fer, dans l'immense majorité des cas, semble agir à la manière d'un spécifique.

(J. de médec. de Bordeaux, mars 1861.)

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