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la plaie. Trois fois le succès a été complet, la guérison définitive.

Après avoir donné en détail ces observations et indiqué les précautions à prendre pour éviter les accidents, M. Wells établit, par des statistiques, que l'ovariotomie et la taille chez l'adulte sont des opérations analogues pour leurs résultats. La pierre dans un cas, la tumeur dans l'autre, peu

vent rester très-longtemps sans causer la mort, mais, sauf quelques rares exceptions, la vie est pénible et misérable.

L'extraction de la pierre ou de la tumeur amène une cure radicale ou hâte la mort; mais les insuccès sont aussi nombreux après la taille chez l'adulte qu'après l'ovariotomie à tous les âges. (British med, Journ. et Gaz. méd. de Paris, No 10.)

Chimie médicale et pharmaceutique.

Theo

Oxyde ferreux Acide oxalique

I. 19,44

II.

rie.

19,40

20,00

(par diff.)

Eau (directe).

59,56(par comb.)59,75 21,00 par diff.) 20,85

59,99

20,00

100,00

100,00

99,99

SUR LES OXALATES DE FER, par M. T. L. PHIPSON, docteur en sciences, membre de la Société chimique de Paris, correspondant de la Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles, etc., etc., à Londres. Les deux oxalates de fer dont je m'occupe ici n'ont pas été étudiés jus- d'où l'on peut déduire la formule :

qu'à ce jour. Ils ont été entrevus par plusieurs chimistes qui en ont fait mention d'une manière passagère; mais leurs compositions et leurs propriétés n'ont point été examinées.

Dans la nature il existe un oxalate ferreux, l'humboldtite (oxalite, Eisenresin,etc.), qui, d'après une analyse de M. de Rivero, contiendrait équivalent d'acide oxalique et 1 équivalent d'oxyde ferreux. Je n'ai pas encore eu l'occasion d'examiner ce minéral et je n'ai point essayé de le produire artificiellement.

Oxalate de protoxyde de fer.-Lorsqu'on ajoute à du sulfate ferreux une dissolution d'acide oxalique ou d'oxalate ammonique, et qu'on agite fortement le mélange, on finit par obtenir un grand précipité jaune, très-stable au contact même des acides énergiques.

Ni la lumière, ni l'air, n'ont d'action sur ce sel, qui est insoluble dans l'eau et dans un excès d'acide oxalique, voire même dans les acides hydrochlorique et sulfurique étendus.—Traité par l'acide azotique, il est subitement décomposé avec un abondant dégagement de vapeurs rutilantes. Pour l'analyser on le calcine pour déterminer le fer à l'état de protoxyde; pour l'eau on chauffe la substance dans un tube de verre et l'on reçoit l'eau dans un tube à chlorure calcique; pour l'acide oxalique on analyse le sel par combustion avec l'oxyde de cuivre et l'on calcule la quantité d'acide oxalique d'après la quantité d'acide carbonique obtenu.-Deux analyses m'ont donné les chiffres suivants :

FeO C20+4 HO

ou si l'on envisage l'acide oxalique comme contenant de l'hydrogène par

FeO (C'HO')+ HO.

Cette poudre jaune, soumise à l'action de la chaleur, prend feu à une température peu élevée, et brûle comme de l'amadou. Quand on verse dessus une quantité suflisante de ferricyanure potassique pour n'obtenir qu'une décomposition partielle on obtient une couleur verte qui pourrait s'employer en peinture à l'huile ou pour l'aquarelle. Par une décomposition complète on obtient le bleu ordinaire et selon la quantité de ferricyanure employé on peut se procurer différentes teintes de vert. Quand on dessèche cette poudre verte, produite comme il vient d'être dit, et qu'on la chauffe un peu, elle prend feu à une température assez basse et brûle aussi comme de l'amadou. Dans ce cas comme dans l'autre, c'est l'oxyde ferrique rouge et pur qui reste pour résidu.

Oxalate de peroxyde de fer.-On obtient cet autre sel en dissolvant l'hydrate ferrique dans un excès d'acide oxalique ; il vaut mieux faire cette opération pendant la nuit ou dans l'ombre. On obtient ainsi une belle dissolution verte qu'on évapore et qu'on laisse ensuite reposer. Elle finit par donner des cristaux verts d'émeraude. Ce sont des prismes obliques; ils sont trèssolubles dans l'eau.

Quand on expose ces cristaux à la lumière solaire ils noircissent bientôt comme

le chlorure d'argent, et si alors on les traite par l'eau ils se dissolvent en faisant entendre un pétillement particulier et laissent un dépôt jaune d'oxalate de protoxyde. L'expérience est très-frappante si l'on expose aux rayons directs du soleil une capsule dont le fond est tapissé de ces cristaux; la moitié de ceux-ci, protégée par le rebord de la capsule qui les tient à l'ombre, reste intacte; l'autre moitié noircit rapidement. - La même décomposition a lieu avec la solution verte. En effet, quand on expose celle-ci à la lumière solaire, elle dépose peu à peu l'oxalate de protoxyde jaune en cristaux microscopiques, et au bout d'une semaine ou deux la solution devient tout à fait incolore. Si l'on plonge une barre de fer dans la solution celle-ci se réduit sans l'action de la lumière.

composition que celui produit par l'acide oxalique et le sulfate ferreux. Celui produit par l'action de la lumière est cristallisé, tandis que l'autre est amorphe.

Ordinairement ce sont les sels de protoxyde de fer qui se changent sous les influences extérieures, en sels de peroxyde plus stables; ici, au contraire, le phénomène inverse a lieu..

RECHERCHES SUR LA MATIère sucrée cONTENUE DANS LES FRUITS ACIDES; SON ORIGINE,

SA

NATURE ET SES TRANSFORMATIONS; par M. H. BUIGNET, professeur agrégé à l'école supérieure de pharmacie de Paris. — Dans un travail précédent sur l'examen chimique de la fraise et l'analyse comparée de ses diverses espèces, je me suis attaché à établir aussi exactement que possible le

L'analyse de ces cristaux verts m'a dosage séparé de tous les principes constidonné :

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Fe2O3 (C1HO') + 10HO.

Ces cristaux perdent leur eau (Aq) vers 120o C., et blanchissent.

Ce qu'il y a de curieux dans ces deux sels, c'est que celui du protoxyde est jaune et celui du peroxyde vert, contrairement à ce que l'on observe dans la généralité des sels de fer.

La réduction du sel de peroxyde en sel de protoxyde sous l'influence des rayons solaires est aussi fort remarquable. C'est, comme toutes les actions de la lumière, un phénomène de réduction. Je ne sais pás encore tout à fait ce qui se passe dans ce cas. Je pense cependant que la métamorphose a seulement lieu au contact d'un excès d'acide oxalique, ainsi :

Fe2O3 + C202FeO C203+0. Les rayons solaires font dégager beaucoup d'air de l'appareil par leur action calorifique. J'ai examiné approximativement le gaz ainsi dégagé et j'ai trouvé que sa composition était assez bien celle de l'air atmosphérique, je n'ai pas noté un excès d'oxygène. J'espère revenir plus tard sur ce sujet.-L'analyse du sel jaune cristallisé qui se dépose par l'action de la lumière sur le sel vert, m'a prouvé qu'il a la même

tuants que l'analyse m'avait révélés dans le fruit. Quoique je n'aie pu tirer de la comparaison de ces nombres aucune relation importante au point de vue de la physiologie végétale, j'ai pu, du moins, constater un résultat singulier en ce qui touche la nature de la matière sucrée ellemême c'est que, dans certaines espèces de fraises très-franchement acides, plus de la moitié de la matière sucrée se trouve constituée par du sucre de canne.

Ce résultat que j'avais déduit de considérations purement théoriques, avait besoin d'être confirmé par des expériences directes. Il fallait obtenir le sucre de canne à l'état d'isolement; et comme, selon toute apparence, la fraise n'était pas le seul fruit qui présentât ce caractère, il fallait en généraliser l'observation dans le plus grand nombre de cas possibles. Tel a été l'objet de la première partie de ce travail, dans laquelle je me suis occupé exclusivement de la nature et de la séparation des sucres.

Mais l'existence du sucre de canne dans les fruits acides constituait une anomalie chimique qui avait besoin d'être expliquée. Il fallait étudier l'action des acides orga niques sur le sucre, et voir dans quelles limites elle pouvait rigoureusement s'exercer, lorsqu'elle était ramenée aux conditions normales de température et de concentration des sucs de fruits. Il fallait également rechercher si la transformation du sucre de canne n'était pas déterminée par une influence autre que celle de l'acide: ce sont les divers points de cette importante question qui ont formé la seconde partie de ce travail sous le titre de: Transformation de la matière sucrée.

Après avoir étudié la nature du sucre et l'action qu'il subit de la part des matériaux qui l'accompagnent dans le fruit, j'ai cherché, dans un troisième chapitre, à remonter jusqu'à l'origine même de ce sucre, en comparant la composition des fruits verts à celle des fruits mùrs, et suivant avec soin la quantité progressive ou décroissante des divers principes aux diverses périodes de la maturité.

J'ai formé ainsi trois parties importantes de l'histoire des sueres dans les fruits acides: je vais exposer ici le résumé succinct des résultats qu'elles m'ont fournis.

I. Nature des sucres.

Les déterminations relatives à la nature des sucres m'ont été données par trois procédés différents : 1o par la fermentation; 2o par l'action de la liqueur de Fehling employée avant et après l'inversion ; 3o par l'observation des propriétés optiques.

Le premier procédé m'a fait connaître la proportion de sucre total fermentescible, sans distinction de genres ni d'espèces. Par la pratique du second, j'ai obtenu la proportion relative des deux genres de sucres réducteur et non réducteur, ou ce qui est la même chose, sucre cristallisable et glucose. Enfin, en observant le troisième dans des conditions régulières et déterminées, j'ai pu arriver jusqu'à la distinction de l'espèce elle-même et reconnaître que les deux genres signalés dans la précédente détermination étaient le sucre de canne et le sucre interverti.

On comprend que l'observation des propriétés optiques ait une importance capitale dans la question, puisque c'est le seul moyen qu'on ait aujourd'hui de caractériser les différentes espèces d'un même genre. Le genre glucose, par exemple, comprend un grand nombre d'espèces qui ont toutes la même composition et les mêmes propriétés au point de vue chimique, mais qui diffèrent essentiellement les unes des autres par l'action respective qu'elles exercent sur la lumière polarisée. De même, on connait plusieurs espèces de sucres cristallisables, ayant toutes la même composition C1 HO", se comportant toutes de la même manière à l'égard des alcalis et de la liqueur de Fehling, mais différant d'une manière très-notable par leur action sur le rayon de la lumière polarisée.

J'ai donc dû attacher le plus grand soin à l'observation de ce caractère, et c'est ainsi que j'ai été conduit à reconnaître de la manière la plus positive que, dans les fruits acides examinés, la matière sucrée sc

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On était loin de soupçonner jusqu'ici que, dans les fruits acides, il pùt exister une proportion aussi considérable de sucre de canne. On voit qu'elle s'élève à plus des deux tiers du sucre total dans l'abricot et la pêche, à la moitié environ dans l'orange, à plus du quart dans le citron et la framboise, et à plus d'un cinquième dans la prune de reine-Claude.

Séparation du sucre de canne. La nature et la proportion du sucre de canne se trouvant ainsi bien établies, il s'agissait d'obtenir ce sucre à l'état d'isolement. Cette séparation avait pour moi un intérêt spécial, en ce qu'elle devait fournir la preuve matérielle des précédentes déterminations. Aussi ai-je mis en œuvre, pour l'obtenir, non-seulement les procédés qui ont été successivement proposés pour des cas analogues, mais d'autres encore que j'ai imaginés pour le même objet et qui m'ont paru propres à me conduire plus sûrement à mon but.

Celui auquel je me suis arrêté est le suivant :

Après avoir exprimé le jus de fruit et l'avoir filtré, on le sature de chaux éteinte et on filtre de nouveau. Le liquide est porté à l'ébullition et filtré bouillant dans un entonnoir à bain-marie. On lave à plusieurs reprises le coagulum resté sur le filtre; on le délaye dans une petite quantité d'eau et on le soumet à l'action décomposante d'un courant d'acide carbonique. Le bicarbonate de chaux, qui se forme dans cette opération, est détruit par l'ébullition, et, en filtrant une dernière fois, on obtient une solution qu'on évapore en consistance demi-sirupcuse, et qu'on décolore par le charbon.

Cette solution présente tous les caractères d'une solution de sucre de canne pur; et cependant on n'arrive à obtenir celui-ci sous sa forme cristallisée qu'à l'aide d'un artifice particulier. On ajoute de l'alcool à 36o à la solution sirupeuse, tant que le précipité qui se forme d'abord se redissout par l'agitation. Lorsque, par un léger excès d'alcool, le liquide a pris une teinte légèrement nébuleuse, on le place sous une cloche avec de la chaux, et on l'abandonne à lui-même. Par l'action de la chaux, l'alcool se concentre, et le sucre, devenant de moins en moins soluble, se sépare sous la forme cristallisée qui lui est propre.

C'est ainsi que je suis parvenu à extraire le sucre cristallisable de la pêche, de l'abricot, de la prune de mirabelle, et de la plupart des fruits où son existence était regardée comme incompatible avec l'acidité de ces fruits.

II. Transformation de la matière sucrée.

Le sucre qui se forme originairement dans le fruit étant, d'après les considérations qui précèdent, le sucre de canne CHO11, il est évident que ce sucre doit subir l'influence de tous les principes au milieu desquels il se trouve placé. Parmi ces principes, il en est deux qui ont la propriété de l'intervertir, c'est-à-dire de le changer en sucre incristallisable C12H2O2: ce sont la matière acide et le ferment. Il importe de connaître l'influence comparée de ces deux agents.

Influence de l'acide. J'ai reconnu d'abord qu'il n'existait aucune relation apparente entre l'état d'acidité des fruits et la proportion relative de leurs deux sucres: le citron qui avait offert plus du quart de sa matière sucrée à l'état de sucre de canne, s'est montré à la fois le plus acide et le moins sucré de tous les fruits. Au contraire, dans la figue et le raisin qui ont présenté toute leur matière sucrée à l'état de glucose, je n'ai trouvé qu'une très-faible proportion d'acide en présence d'une quantité considérable de sucre total. De même en comparant l'abricot et la poire de Saint-Germain, j'ai vu que, pour une même quantité de sucre total, le premier de ces fruits contenait une proportion d'acide dix-huit fois plus grande. Cependant, dans l'abricot, j'avais trouvé plus des deux tiers du sucre à l'état de sucre de canne, tandis que c'est à peine si la poire de Saint-Germain en avait fourni un vingtcinquième.

Ainsi, ni la proportion réelle d'acide contenu dans un poids donné de fruit, ni le rapport de cet acide à la matière sucrée

totale contenue dans le même fruit, ne permettent d'expliquer l'état de la matière sucrée et la quantité relative des deux sucres qui s'y trouvent contenus.

Pour apprécier la véritable action des acides organiques comme cause d'inversion du sucre de canne, j'ai pensé qu'il fallait instituer des expériences directes, et opérer sur des mélanges, en proportions connues, d'acides, de sucre et d'eau. Cette étude m'a conduit aux conséquences suivantes :

1o L'action des acides vis-à-vis du tournesol et de l'eau de baryte n'est nullement en rapport avec celle qu'ils exercent vis-à vis du sucre de canne. En prenant des quantités équivalentes de divers acides et les faisant agir sur une même quantité de sucre dans les mêmes conditions de concentration et de température, on obtient des proportions de sucre inverti qui diffèrent selon la nature des acides employés. L'acide sulfurique intervertit plus énergiquement que l'acide tartrique, celui-ci plus énergiquement que l'acide citrique; l'acide acétique n'intervertit que dans une mesure très-faible et très-limitée.

2o L'action exercée par un même acide est excessivement variable selon le degré de dilution qu'il présente. Une partie d'acide sulfurique au centième intervertit complétement à l'ébullition dix parties de sucre de canne en poids, tandis qu'une partie du même acide étendu de deux cent cinquante parties d'eau n'intervertit guère qu'une seule partie de sucre de canne dans les mêmes conditions.

De même l'acide tartrique n'intervertit que le tiers de son poids de sucre, quand il est étendu de cent soixante-six parties d'eau, tandis qu'il en intervertit une quantité douze fois plus considérable quand il se trouve concentré au soixante-sixième.

En appliquant ces données au cas des sues de fruits acides, et en ayant égard tant à l'état de dilution de l'acide, qu'à sa proportion comparée à celle de la matière sucrée totale, il est facile de reconnaitre que cet acide n'a qu'une très-faible part dans l'altération du sucre de canne et dans son changement en sucre interverti.

J'ai pu m'en convaincre d'une manière plus positive encore par des observations directes pratiquées sur le jus de citron filtré, dans lequel j'ai dosé jour par jour les proportions relatives de sucre de canne et de sucre interverti. J'ai reconnu que l'altération ne marchait qu'avec une lenteur extrême, et encore n'a-t-il pas été possible de la rapporter à l'acide citrique agissant comme acide libre, puisque en saturant

préalablement cet acide, j'ai obtenu, à très peu de chose près, la même altération. Influence du ferment.-L'action que possèdent certains ferments d'intervertir lè sucre de canne est incontestable. Les travaux récents de M. Berthelot nous ont dévoilé l'existence, dans la levûre de bière, d'un ferment particulier qu'il a appelé ferment glucosique, et qui est caractérisé précisément par la propriété de changer le sucre de canne en glucose. Ce ferment, qui est soluble dans l'eau froide, est complétement distinct du ferment alcoolique qui y est insoluble, et il n'est pas douteux qu'il ne se retrouve également dans la pulpe des fruits acides, et d'une manière générale qu'il ne constitue une sécrétion de toutes les matières azotées jouant le rôle de fer

ment.

Parmi les expériences que j'ai pu faire pour connaître la part d'influence que l'acide et le ferment exercent respectivement sur la matière sucrée des fruits, je citerai les deux suivantes qui m'ont frappé par la netteté de leurs résultats :

200 centimètres cubes de jus de pêche parfaitement filtré ont été partagés en deux parties égales à l'une de ces parties, j'ai ajouté 400 centimètres cubes d'alcool rectifié à 90"; à l'autre partie j'ai mêlé 400 centimètres cubes d'un lait de carbonate de chaux assez riche pour saturer tout l'acide libre de la pêche.

Après une demi-heure de contact et d'agitation, j'ai filtré les deux mélanges. Dans le premier, l'acide était libre d'agir, mais le ferment était frappé d'impuissance; dans le second, l'acide était complétement saturé, mais le ferment conservait sa plénitude d'action.

Or voici l'état des deux solutions et les changements qui s'y sont opérés:

Au moment de la filtration, toutes deux étaient parfaitement limpides; toutes deux aussi renfermaient la même proportion de sucre de canne et de sucre interverti.

Le lendemain, après vingt-quatre heu res d'exposition à une température de 30o, le mélange alcoolique présentait exactement la même apparence : les deux sucres s'y retrouvaient en même quantité et en même proportion. Au contraire, le mélange qui avait subi l'action du carbonate de chaux présentait une modification profonde il était devenu trouble et filant comme du blanc d'œuf; et, ce qui est surtout digne de remarque, toute la matière sucrée qu'il renfermait encore était à l'état de sucre interverti.

Une différence aussi essentielle ne permettait pas de douter que le ferment solu

ble cût une action beaucoup plus marquée que l'acide pour intervertir le sucre de canne qui se trouve dans les jus de fruits. L'expérience suivante est venue prêter un nouvel appui à cette opinion:

Après avoir écrasé des graines de groseilles et les avoir épuisées par l'eau froide, j'ai filtré la solution et je l'ai introduite en petite quantité dans du jus d'abricot parfaitement limpide. Au bout de douze heures, une portion très-notable du sucre cristallisé se retrouvait à l'état de sucre interverti, bien que j'eusse observé que le jus d'abricot seul n'éprouvait pas de changement sensible dans les mêmes conditions. Il est à remarquer qu'ici l'action s'exercait à la température ordinaire, tandis que l'action des acides, dans les expériences rapportées plus haut, s'était accomplie à une température élevée, toujours supérieure à celle qui préside à la végétation des fruits. (La fin au prochain No.) (Journ. de pharm. et de chim., fév. 1861.)

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SUR LA DÉTERMINATION DE L'ACIDE PHOSPHORIQUE DANS LES SUBSTANCES NATURELLES COMPLEXES, ET PARTICULIÈREMENT DANS CELLES QUI CONTIENNENT DU FER, par M. G. CHANCEL. Lorsque j'ai fait connaître le procédé de séparation et de dosage de l'acide phosphorique sous forme de phosphate de bismuth, j'ai eu soin d'insister sur la nécessité qu'il y avait d'éliminer préalablement le chlore et l'acide sulfurique. Il me reste encore à prémunir les chimistes qui voudraient faire usage de ce procédé, contre une cause d'erreur à laquelle donnerait lieu le fer, si ce métal était à l'état de sesquioxyde. Dans ce cas, en effet, le phosphate de bismuth se précipite difficilement et entraîne toujours du fer qui le colore en rouge après la calcination. Mais il suffit de réduire le fer au minimum d'oxydation pour rendre au procédé toute sa généralité, et pour permettre de l'appliquer avec un succès complet à l'analyse des cendres, des terres arables, des coprolithes, des eaux minérales, des minerais de fer, etc. Un moyen fort simple, qui m'a toujours réussi, consiste à effectuer cette réduction par l'hydrogène sulfuré.

Afin de mieux répondre aux divers renseignements qui m'ont été demandés, je crois devoir donner ici l'indication sommaire de la marche analytique qu'il convient de suivre pour déterminer l'acide phosphorique dans les cas les plus compliqués; voici la suite des opérations dont elle se compose:

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