Images de page
PDF
ePub

nutes, on retire l'instrument, et toute l'opération se trouve terminée.

Par ce procédé, l'auteur se propose de satisfaire à une double indication :

1° De détruire, dans toute sa longueur et son épaisseur, la muqueuse qui tapisse la fistule intérieurement;

2o D'oblitérer le trajet fistuleux par suite de la cicatrisation du nouvel ulcère et de sa transformation en tissu inodulaire ou cicatriciel.

Plusieurs moyens ont déjà été conseillés pour atteindre ce double but ; mais la plupart, pour ne pas dire tous, sont inoffensifs ou défectueux en raison de leur faible activité ou de la difficulté de leur emploi. Le caustique de Vienne doit leur être préféré, et les motifs suivants paraissent justifier suffisamment cette préférence :

1o Son application, en raison de sa causticité bien connue et de la promptitude de son action, ne peut manquer de détruire, dans ses trois dimensions, la muqueuse accidentelle qui tapisse le trajet fistuleux, que celle-ci présente ou non des fongosités ;

2o La douleur qui accompagne et qui suit cette petite opération ne dure guère qu'une demi-heure, et elle n'est vive que pendant l'introduction de la sonde chargée de la pommade caustique;

5o Le lendemain et les jours suivants, on ne voit apparaître aucun phénomène phlegmasique, si ce n'est, au bord de l'orifice externe de la fistule, un faible degré d'irritation, nécessaire, du reste, à l'élimination de l'escharre ;

40 Il n'y a aucun pansement à faire, et le malade peut reprendre dès le lendemain, s'il le désire, ses occupations ordinaires;

So Enfin, l'oblitération du trajet fistuleux s'opère seule, en vertu de la disposition nouvelle des parties et de la tendance qu'elles ont à se rétracter de la circonférence vers le centre, au fur et à mesure que le tissu inodulaire se forme et que la cicatrisation s'avance.

M. Rouault n'a eu l'occasion d'appliquer son procédé que dans deux cas, pour une fistule à l'anus complète qui existait depuis six ans, et pour une fistule lacrymale qui avait été traitée pendant un an sans amélioration par le cathétérisme, les injections de solutions de nitrate d'argent et de teinture d'iode. Dans les deux cas, le procédé que nous venons de décrire a été suivi d'une guérison radicale.

(Union med. de la Gironde et Gaz. méd. de Lyon, 1er mars 1861.)

NOUVEAU TRAITEMENT DE LA gale par l'emPLOI DE L'HUILE PHOSPHORÉE. - Ce traitement n'est pas aussi nouveau que le dit le docteur Metzel, il a déjà été recommandé par M. le docteur Henrich. De plus, il n'est pas expéditif; toutefois le médecin de Cracovie le préfère aux moyens classiques, parce que l'huile phosphorée est une préparation peu dispendieuse, ne tachant pas le linge, et qu'elle ne provoque jamais ces éruptions consécutives si désagréables.

On prépare l'huile phosphorée en introduisant 8 grammes de phosphore dans 500 grammes d'huile d'olive ou de lin. On ferme le flacon avec une vessie et on l'expose à la température de 100 degrés au bain-marie. L'huile refroidie doit être conservée dans des vases bien bouchés. On l'emploie en frictions quotidiennes.

M. Metzel a soumis quatre-vingts malades à ce traitement; le nombre des frictions nécessaires pour obtenir la guérison a été de deux chez quatre sujets, trois chez trente et un sujets, de quatre chez vingtsept, de cinq chez dix, de six chez quatre. Dans tous ces cas la guérison fut complète; on donna ensuite trois bains aux malades, avant de les renvoyer. Il n'y cut pas une seule récidive, ni d'eczéma consécutif ; les frictions hâtèrent au contraire la guérison de l'eczéma déjà existant chez vingt-quatre malades et des excoriations existant chez onze autres sujets.

Il importe, pour obtenir ces résultats, de ne pas employer les dernières portions d'huile contenues dans le vase, car elles pourraient renfermer quelques parcelles de phosphore non dissous.

(Wiener medicin. Wochenschr. et Bulletin de thérapeutique, 28 février 1861.)

TRAITEMENT DE l'exostose sous-UNGUÉALE.

- Les principales méthodes usitées pour la destruction de l'exostose sous-unguéale sont l'abrasion simple avec conservation ou ablation simultanée de l'ongle, l'abrasion suivie de la cautérisation et la désarticulation.

Frappé de l'insuffisance des deux premières méthodes, M. Debrou a proposé un procédé mixte, l'amputation de la phalange dans sa partie moyenne.

Voici le procédé opératoire qu'il a mis en usage:

« On fend l'ongle d'avant en arrière avec une paire de ciseaux aigus, et l'on arrache les deux moitiés de l'ongle avec une pince; ensuite, avec un bistouri droit et pointu, on fait une incision sur le dos de la phalange, à la place où était l'ongle

et l'on prolonge en avant cette incision sur les côtés de la tumeur, de manière à circonscrire et à déchausser le sommet de la phalangette; alors, avec la pince de Liston, on rompt l'os au ras de sa base et l'on retire ce qui est en avant et qui porte la tumeur. Il en résulte une plaie creuse que l'on ne doit pas chercher à réunir par première intention. Il faut attendre que les bourgeons charnus la comblent, afin de conserver à l'extrémité du doigt sa largeur, et pour que l'ongle en repoussant puisse s'y étaler. L'ongle, en effet, repousse, parce que sa racine a été conservée. »

Le procédé de M. Debrou, qui a déjà donné de bons résultats entre ses mains, a été essayé depuis par M. Foucher chez un malade dont l'observation est rapportée dans la thèse de M. Vallin.

Nul doute que ce procédé ne trouve souvent une utile application; mais devrat-il être adopté d'une manière générale et à l'exclusion des autres?

Pour remédier à l'ongle incarné, M. Seutin recommande : 1o de déterger la partie malade par des lotions, par un cataplasme ou par un bain de pied; 2o il prend un stylet aiguillé ou une spatule qu'il passe entre l'ongle et les chairs sous-jacentes; l'instrument est poussé doucement et lentement jusqu'à ce qu'il soit arrivé jusqu'aux confins de la partie de l'ongle détachée ; 3o il remplace la spatule par l'une des lames de ciseaux étroits, à pointes mousses, puis il coupe l'angle de l'ongle en tâchant d'arriver à fond pour ne pas laisser une parcelle de cet ongle, qui deviendrait un nouvel élément de douleur, d'inflammation et d'ulcération; 4o enfin l'incision terminée, il saisit avec une pince à disséquer le fragment de l'ongle coupé et il l'extrait.

Le pansement que M. Seutin emploie n'est pas moins curieux à connaître (1). La plaie étant nettoyée, il y place quelques brins de charpie qui remplissent le sillon laissé par l'enlèvement du fragment d'on

(Gazette des hôpitaux et Gazelle méd. de gle; au-dessns, il met un petit plumasseau Lyon, 1er mars 1861.)

[ocr errors]

ÉTIOLOGIE ET TRAITEMENT DE L'ONGLE INCARNÉ. Pour M. Seutin, comme pour tous les chirurgiens, du reste, ce n'est pas l'ongle qui rentre dans les chairs, ce sont les chairs qui recouvrent l'ongle et finissent par s'altérer sous son influence irritante. Voici comment cela se fait, et c'est ce qui constitue l'ingéniosité de l'explication de M. Seutin. L'incarnation a presque toujours lieu au bord externe de l'orteil, c'està-dire à l'endroit correspondant au second orteil. La chaussure comprimant les orteils de chaque côté, le gros orteil, plus fort que le second, prend le dessus et se superpose sur celui-ci, lequel se trouvant audessous du premier et à son côté externe, pousse les chairs en haut ; ces chairs viennent envelopper le bord de l'ongle qui y entre, surtout quand on n'a pas soin d'en adoucir les coins en les arrondissant. C'est donc à la superposition du gros orteil sur le second que M. Seutin attribue l'incarnation de l'ongle dans la grande majorité des cas, surtout dans ceux où, au préalable, il n'y a pas une maladie de l'ongle, ainsi que cela se remarque dans certaines diathèses.

(1) M. le Docteur Pigeolet a publié en 1845, un procédé opératoire qui offre beaucoup d'analogie avec celui de M. Seutin; il a même indiqué le pansement consécutif indispensable pour prévenir le retour du mal, ainsi qu'on peut s'en convaincre par cette phrase : « La plaie, bien nettoyée, fut pansée à. Fonguent de là Mère, et au moyeu d'une

de charpie, il prend ensuite une bande étroite en linge ou en sparadrap, il en entoure l'extrémité de l'orteil, puis pour forcer le second orteil à se maintenir dans une position opposée à celle qu'il occupait d'abord, c'est-à-dire au-dessus du gros orteil, il l'entoure également d'une anse formée par la bande qui comprime les chairs et les éloigne de l'ongle malade; ces tours de bande relèvent le second orteil et le fixent au-dessus du bord externe du gros orteil, sur lequel il agit de la sorte comme agent compressif efficace. Le second orteil, ainsi maintenu relevé, conserve définitivement cette position, ce qui prévient toute récidive.

(Bull. de l'Acad. de méd. de Belgique et Presse médicale.)

LUXATIONS TRAUMATIQUES SOUS-PUBIENNES OVALAIRES DU FÉMUR, AVEC CONSERVATION IMMÉDIATE DES USAGES du membre. Après avoir cité plusieurs observations de luxations du femur en bas et en dedans (souspubiennes, ischio-pubiennes ou ovalaires) qui n'ont pas empêché ceux qui en étaient atteints de marcher immédiatement et de se livrer à leurs excrcices ordinaires, sans douleur très-marquée et sans beaucoup de bandelette d'emplåtre agglutinatif, les chairs furent déprimées et le second orteil maintenu sur le premier, de manière à le comprimer dans une direction opposée à son action primitive. » Voir dans notre tome III, p. 486, l'article de M. Pigeolet, intitulé: Ongle entré dans les chairs; mode operatoire particulier. (N. d. I. R.,

claudication, M. Sédillot ajoute : La persistance des mouvements et des fonctions du membre s'explique par les rapports de la tête fémorale avec le trou ovalaire, dont la profondeur et les contours offrent des points d'appui très-favorables à la mobilité de l'os luxé. Il serait parfois intéressant de constater anatomiquement la situation exacte de la tête fémorale par rapport à la cavité cotyloïde et au trou ovalaire.

Et cependant, malgré le rétablissement immédiat et spontané de la marche et de la station verticale, les principaux symptômes du déplacement sous-pubien ou ovalaire n'en restent pas moins très-distincts pour un observateur attentif. Ainsi, le membre luxé est allongé de 1 à 5 centimètres, et ce symptôme pathognomonique frappe d'autant plus que l'abaissement de la hanche du même côté l'exagère encore.

Le grand trochanter est porté en dedans, en arrière et en bas, et la région qu'il forme et qui est normalement saillante, paraît, au contraire, déprimée et aplatie.

Tout le membre inférieur est manifestement porté en dehors et le pied est tourné dans l'abduction.

L'extension est complète et sans obstacle. La rotation du pied en dedans est généralement impossible.

La flexion de la cuisse sur le bassin est assez aisée pendant l'abduction du membre, mais cesse de pouvoir être exécutée, si l'on place la cuisse dans l'abduction.

En cas de non-réduction, les os se moulent et s'appliquent l'un sur l'autre, et les malades parviennent fréquemment à se servir de leur membre, tout en restant affectés de claudication.

(Acad. des sciences et Gazette médicale de Lyon, 16 mars 1861.)

FRACTURE INTra-utérine dE LA CLAVICULE, par le docteur EWENS. · L'auteur rapporte l'histoire d'un enfant, âgé d'une semaine, venu au monde avec une fracture de la clavicule, qui s'était vicieusement consolidée. La mère avait eu onze enfants bien portants, dont aucun n'avait offert la moindre apparence de rachitisme; l'un de ces onze enfants était né avec la même difformité vingt ans auparavant. La mère accuse comme cause de cette fracture deux chutes faites dans sa dernière grossesse ; mais M. le docteur Ewens pense qu'il faut l'attribuer à une contraction anormale des muscles. Quoi qu'il en soit, c'est un fait assez curieux que l'observation de la même

difformité, à vingt ans de distance, sur deux enfants de la même femme.

Dr D..... (Medical Times et Medicinisch chirurgische Monatshefte, fév. 1861.)

TRAITEMENT DE LA GALACTORRHÉE PAR LES DOUCHES UTERINES. On connait depuis longtemps la sympathie étroite qui relie les glandes mammaires à l'utérus et qui se manifeste aussi bien à l'état physiologique qu'à l'occasion de diverses maladies. L'influence de l'allaitement sur le retrait de l'utérus est un fait banal, et c'est dans ce même ordre d'idées que M. Scanzoni a trouvé un nouveau moyen de provoquer l'accouchement prématuré à l'aide d'une excitation portée sur le mamelon. Dans ces faits, il s'agit d'une excitation de nerfs des seins transmise à ceux de l'utérus. Il était permis de supposer qu'une action sympathique analogue pourrait bien s'exercer en sens inverse des nerfs utérins à ceux de la mamelle. C'est cette pensée qui conduisit M. Abegg à employer, en 1855, des douches utérines dans un cas de galactorrhée rebelle. Cet essai ayant été couronné d'un plein succès, ce médecin a renouvelésa tentative, et la guérison ayant eu lieu de nouveau, il n'hésite pas à recommander ce moyen à l'attention des praticiens. Les observations publiées par l'auteur nous montrent que les douches utérines ont agi dans les deux cas en provoquant le retour de la menstruation; dans l'un d'eux même l'écoulement sanguin dura quinze jours, et l'on comprend qu'une perte de sang aussi prolongée ait tari la sécrétion du lait.

(Monatsch. für Geburtskunde et Bulletin

général de thérapeut., 28 fév. 1861.)

NOTE SUR LA BRIÈVETÉ NATURELLE OU ACCIDENTELLE DU CORDON OMBILICAL CONSIDÉRÉE COMME CAUSE DE PRÉSENTATION VICIEUSE DE L'ENFANT AU MOMENT DE L'ACCOUCHEMENT, par M. DEMEAUX, de Puy-l'Évêque. — Pendant que j'étais interne à l'Hôtel-Dieu de Paris en 1842, ayant dans ma division le service d'accouchements, j'avais constaté et consigné dans mes notes la coincidence fréquente des présentations anormales avec l'enroulement du cordon ombilical autour du cou ou du corps de l'enfant.

Cette coïncidence avait frappé mon attention au point que dans ma pratique privée j'ai tenu compte de cette circonstance avec le plus grand soin; et il résulte de mes observations ultérieures la confir

mation de celles que j'avais faites en 1842, à l'Hôtel-Dieu. Une coïncidence ne pouvait pas être un effet du hasard, il devait y avoir un rapport entre ces deux faits se produisant ensemble; l'un devait être la cause, et l'autre la conséquence. J'ai donc admis que la brièveté du cordon ombilical était une des causes des présentations anormales du fœtus au moment de l'accouchement.

L'explication d'ailleurs en est très-rationnelle et fort simple.

Dans le cas de brièveté naturelle du cordon ombilical, on comprend facilement que si dans un mouvement un peu étendu de l'enfant, le cou vient se placer dans une anse de ce cordon, la tête se trouve retenue en haut ou sur les côtés de la cavité utérine, et qu'une autre partie du fœtus vienne se présenter au détroit supérieur, le fœtus ne pouvant être dégagé que par un mouvement de rotation exécuté sur son

axe.

Dans le cas de brièveté accidentelle du cordon ombilical, lorsque dans les mouvements étendus de l'enfant le cordon s'enroule autour de son cou ou de son corps, la tête peut être retenue en haut ou sur les côtés si les dimensions du cordon ne sont plus assez considérables pour lui permettre de redescendre.

On comprend bien d'ailleurs que le fætus flottant au milieu des eaux de l'amnios soit déplacé et retenu par une bien légère traction.

Quoiqu'il ne soit pas possible de reconnaître la brièveté du cordon ombilical avant le commencement du travail, et qu'il ne soit pas possible d'y remédier même pendant le travail, la coïncidence que je viens de signaler n'a pas moins, au point de vue pratique, une certaine importance.

Dans toute présentation anormale, principalement lorsqu'elle ne peut être attribuée à une conformation vicieuse de la mère, l'accoucheur doit se tenir en garde contre les difficultés et les dangers que peuvent susciter soit la brièveté naturelle du cordon ombilical, soit son enroulement autour du cou ou du corps de l'enfant. (L'Abeille médicale, No 8.)

[blocks in formation]

mais tout aussi dangereuse : c'est l'expulsion du placenta avant l'enfant.

A propos de l'observation que nous allons faire connaitre, M. Foucart a donné sur ce sujet plusieurs indications bibliographiques, et il a analysé un mémoire de Simpson, mémoire qui, publié en 1845, est devenu célèbre.

Le professeur d'Édimbourg a rassemblé 141 faits, dans lesquels il s'était écoulé un intervalle assez considérable entre l'expulsion du placenta et celle de l'enfant. Il a examiné la question à deux points de vue : 1o la viabilité de l'enfant; 2o les hémorrhagies auxquelles la mère est exposée.

Sous le premier rapport, les 141 faits observés par M. Simpson ont été divisés en quatre séries.

Dans la première se trouvent 47 observations, dans lesquelles le temps qui s'est écoulé entre l'expulsion du placenta et la sortie de l'enfant a varié de dix minutes à dix heures. Une seule fois l'enfant est venu vivant, cinq heures après la sortie du délivre.

La seconde série comprend 24 faits, dans lesquels il s'est écoulé moins de dix minutes entre la sortie du placenta et celle de l'enfant. Onze fois l'enfant est né vivant.

Dans la troisième, qui renferme 50 observations, sont compris les cas où l'enfant a suivi de très-près le placenta ou est sorti en même temps; onze fois encore l'enfant est né vivant.

Enfin, dans la quatrième, sont contenus 40 faits, dans lesquels le temps qui s'est écoulé entre les deux expulsions n'a pas été mentionné, bien que diverses circonstances laissent présumer que cet intervalle a pu être considérable. Huit enfants sont nés vivants.

Sur 141 femmes, 10 ont succombé.

Quant à l'hémorrhagie, dans les 70 cas où se trouvent mentionnés les détails relatifs à cette complication, 44 fois elle s'est arrêtée complétement; 19 fois, elle était presque nulle; dans 7 cas seulement, elle est restée assez abondante.

On voit, par cette statistique, que l'implantation du placenta sur le col de l'utérus n'entraînerait pas aussi souvent qu'on le pense des hémorrhagies considérables.

L'observation de M. le docteur Missa n'infirme en rien cette dernière conclusion.

Une femme d'une forte constitution a eu, il y a une quinzaine d'années, deux grossesses; les accouchements ont été rendus très-laborieux par suite d'étroitesse du bassin; en dernier lieu, la céphalotripsie a dû être pratiquée.

Le médecin avait recommandé de ne pas

s'exposer à une troisième grossesse. Après quinze ans, la femme cst de nouveau devenue enceinte.

A la fin du neuvième mois, des tranchées apparurent et la malade, au milieu d'une très-vive douleur, sentit quelque chose qui sortait. Le médecin reconnut un volumineux placenta suspendu entre les cuisses au moyen du cordon ombilical attaché au fœtus. L'hémorrhagie était peu considérable; la dilatation du col était complète, mais aucune partie de l'enfant ne se présentait. M. Missa, pressé d'agir introduisit la main dans la matrice, saisit les pieds et les amena à la vulve; il fit glisser successivement les parties du corps jusqu'aux épaules, qui furent dégagées avec de grandes difficultés. Restait la tête; des tractions modérées furent inutiles, et le médecin, craignant de voir cette partie se séparer du tronc, bien sûr du reste que l'enfant était mort, introduisit un crochet mousse dans la bouche du fœtus; il put alors pratiquer des tractions plus énergiques, et, après beaucoup de temps et de précautions, l'enfant fut extrait en entier.

Il n'y eut pas d'hémorrhagie au moment de l'accouchement; deux jours après, quelques accidents inflammatoires se déclarèrent et furent combattus avec succès par des moyens antiphlogistiques énergiques. (Gaz. des hôp. et l'Union médic., No 24.)

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

barrassants, il est quelquefois possible de tirer parti des ressources les plus humbles et en apparence les moins faites pour procurer le succès.

Dans le cours de l'été dernier, le docteur Aurard, de la Rochelle, arrivant un soir à la campagne, fut appelé immédiatement auprès d'une pauvre primipare qui, en travail depuis cinquante-six heures, était dans une situation inquiétante, sans que la sage-femme qui l'assistait eût reconnu la cause de la dystocie. Cette cause n'était autre que la rétention de l'urine dans le réservoir vésical, lequel, considérablement distendu formait à l'hypogastre une saillie qui semblait ajoutée à la partie antéro-inférieure du globe utérin : la patiente n'avait pas uriné depuis trente-huit ou quarante heures. Le doigt introduit dans le vagin y trouvait une tumeur molle et, en la contournant, arrivait dans la concavité sacrée, sans rencontrer aucune partie fœtale. M. Aurard, venu à la campagne pour s'y reposer des fatigues professionnelles, n'était pas muni de sa trousse, et cependant il fallait par un prompt cathétérisme, faire disparaitre l'obstacle qui s'opposait à l'accouchement, et compromettait par suite la vie de la mère et celle de l'enfant. Ayant senti la partie inférieure de la vessie dans le vagin, il pensa que l'orifice interne de l'urèthre, au lieu d'être tiré en haut, était poussé en bas et rapproché du méat, et que, s'il en était ainsi, il lui serait peut-être possible d'arriver jusqu'à l'urine au moyen d'un curedents en plume d'oie de huit centimètres de long, qu'il avait sur lui. En effet, ayant introduit la plume par son extrémité médullaire à six centimètres de profondeur, l'urine sortit. Redoutant les accidents que peut déterminer une déplétion trop rapide, et que, l'obstacle levé, l'accouchement ne se fit trop brusquement et ne fût suivi d'inertie utérine et d'hémorrhagie, il ne vida la vessie qu'en deux fois, à vingt minutes d'intervalle. Dès le premier cathétérisme, les douleurs se réveillèrent, et, une demi-heure après le second, l'accouchement se termina de la manière la plus heureuse.

(Bull. de la Soc. de méd. de Poitiers et Gaz. med. de Lyon, 1er mars 1861.)

[ocr errors][merged small]
« PrécédentContinuer »