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7° Un travail prompt, spontané ou artificiel, ménage les forces de la femme, et l'utérus revenant alors promptement sur lui-même, met bientôt un terme à l'écoule ment du sang et des lochies. Le lait arrive abondamment sans fièvre.

8° Lorsque des accidents fébriles arrivent après l'accouchement, ils sont le résultat du traumatisme, comme la péritonite, le phlegmon, etc., ou le résultat de résorptions de matière animale en décomposition, et dont la source principale est la cavité de l'utérus. Ce sont ces résorptions qui altèrent très-promptement la masse du sang, et là où a passé la substance toxique, il se produit consécutivement du pus et des phlébites; mais lorsque l'empoisonnement est considérable, la mort peut arriver avant ces résultats.

9o Je préserve les malades du traumatisme par la prompte intervention avec la main ou avec le léniceps, et je préviens ses accidents en combattant la congestion abdominale par des moyens appropriés.

10° Je préserve la femme des résorptions par les moyens hygiéniques, et surtout en forçant l'utérus, par l'ergot de seigle, à revenir immédiatement sur lui-même, après l'accouchement. Plusieurs moyens qu'on a employés avec quelques succès dans les accidents fébriles dont je parle, n'agissent qu'en réveillant les contractions utérines. L'ipécacuanha et la digitale sont de ce nombre.

11o Si, malgré cela, il y a de la résorption, ce qui est surtout démontré par la gravité des symptômes primitifs généraux, je la combats par les moyens qui agissent sur la décomposition du sang, et à la tête desquels il faut mettre le sulfate de quinine. Enfin, je combats les inflammations locales consécutives, par des révulsifs, trèsrarement par des saignées.

12o En agissant ainsi, au lieu d'avoir une femme morte sur vingt ou trente, à Paris même, je n'ai eu qu'un cas de mort sur plus de deux cents accouchements.

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Ce prix est de la valeur de 600 fr. L'Académie n'a pas cru devoir décerner de prix, et elle a décidé que la même question serait mise au concours; mais elle accorde à MM. les docteurs Charcot et Benjamin Ball, auteurs du seul mémoire envoyé au concours, la somme de 600 fr. à titre de récompense.

Prix Civrieux. « Apprécier l'influence de la chloro-anémie sur la surexcitation nerveuse, sous le double rapport du diagnostic et du traitement. »

Ce prix est de la valeur de 2400 fr. L'Académie n'a pas donné de prix, mais elle a accordé à titre de récompenses :

1. Une somme de 900 fr. à M. le docteur Max. Simon, médecin à Aumale (Seine-Inférieure).

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PRIX PROPOSÉS PAR L'ACADÉMIE DE MÉDECINE
DE PARIS POUR L'ANNÉE 1862.

Prix de l'Académie. L'Académie met au concours la question suivante : « Déterminer, en s'appuyant sur des faits cliniques, 1oquelle est la marche naturelle des diverses espèces de pneumonies considérées dans les différentes conditions physiologiques des malades; 2o quelle est la valeur relative de l'expectation dans le

2o Une somme de 900 fr. à M. le doc- traitement de ces maladies. » teur Mordret, du Mans.

3o Une somme de 600 fr. à M. le docteur Zurkowski, de Pont-à-Mousson (Meurthe).

Elle décerne en outre des mentions honorables:

1 M. le docteur Philippe Béroud, de Saint-Etienne.

2o M. le docteur Emile Marchand, de Sainte-Foy (Gironde).

3o M. F. Vigel, étudiant en médecine à Paris.

4° M. le docteur Padioleau, de Nantes. Prix Barbier. Aucun des mémoires envoyés au concours n'ayant rempli les conditions, l'Académie n'accorde cette année aucune récompense.

Prix Lefèvre. « Du diagnostic et du traitement de la mélancolie. » (De la valeur de 1500 fr.).

Le prix est accordé à M. le docteur Semelaigne, médecin-adjoint de la maison de santé de M. le docteur Casimir Pinel, à Neuilly.

Prix Capuron. Are Question relative à l'art des accouchements: « Des paralysies puerpérales.» (De la valeur de 1000 fr.).

Le prix est décerné à M. le docteur Imbert-Gourbeyre (de Clermont-Ferrand.)

2e Question relative aux eaux minérales: Déterminer par l'observation médicale l'action physiologique et thérapeutique des eaux sulfureuses naturelles; préciser les états pathologiques dans lesquels telle source doit être préférée à telle autre. » (De la valeur de 1,000 fr.)

L'Académie ne décerne pas de prix; mais elle accorde un encouragement de 600 fr. à M. le docteur Puigt, médecin

Ce prix sera de la valeur de 1000 fr. Prix Portal. L'Académie propose de nouveau pour sujet de ce prix :

a Des obstructions vasculaires du système circulatoire du poumon et les applications pratiques qui en découlent, c'està-dire étudier par des observations positives les diverses espèces de concrétions sanguines qui peuvent obstruer les vaisseaux de la circulation pulmonaire, en apprécier les causes, les effets immédiats et les conséquences ultérieures; rechercher le mécanisme de la guérison de ces états morbides, déterminer les signes qui permettent de les reconnaître et indiquer le traitement qu'ils réclament. »

Ce prix sera de la valeur de 600 fr. Prix Civrieux. « Déterminer la part de la médecine morale dans le traitement des maladies nerveuses. >

Ce prix sera de la valeur de 2000 fr. Prix Capuron. « Du pemphigus des nouveau-nés. »

Ce prix sera de la valeur de 1000 fr.

Prix Barbier.-Ce prix, qui est annuel, sera décerné à celui qui aura découvert des moyens complets de guérison pour des maladies reconnues le plus souvent incurables jusqu'à présent, comme la rage, le cancer, l'épilepsie, les scrofules, le typhus, le choléra-morbus, etc.

Ce prix sera de la valeur de 4000 fr.

Prix Orfila. L'Académie propose de

nouveau la question relative aux champignons vénéneux, et elle la formule de la manière suivante :

1o Donner les caractères généraux pratiques des champignons vénéneux, et surtout les caractères appréciables pour le

vulgaire ; rechercher quelle est l'influence du climat, de l'exposition, du sol, de la culture et de l'époque de l'année, sur le danger de ces champignons.

2o Examiner s'il est possible d'enlever aux champignons leur principe vénéneux, ou de le neutraliser, et dans ce dernier cas rechercher ce qui s'est passé dans la décomposition ou la transformation qu'ils ont subie.

3o Étudier l'action des champignons vénéneux sur nos organes, les moyens de la prévenir, et les remèdes qu'on peut lui opposer.

4o Faire connaître les indications consécutives aux recherches ci-dessus indiquées et qui pourraient éclairer la toxicologie. Ce prix sera de la valeur de 4,000 fr. Prix d'Argenteuil. Ce prix, qui est sexennal, sera décerné à l'auteur du perfectionnement le plus notable apporté aux moyens curatifs des rétrécissements du canal de l'urèthre pendant cette quatrième période (1856 à 1862), ou subsidiairement à l'auteur du perfectionnement le plus important apporté durant ces six années au traitement des autres maladies des voies urinaires.

Ce prix, qui sera de la valeur de 12.000 fr., ne pourra être décerné qu'en 1865.

Les mémoires pour les prix à décerner en 1862 devront être envoyés à l'Académie avant le 1er mars de la même année. Ils devront être écrits en français ou en latin.

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N. B. Tout concurrent qui se sera fait connaître directement ou indirectement sera, par ce seul fait, exclu du concours. (Décision de l'Académie, du 1er septembre 1838.)

Toutefois, les concurrents aux prix fondés par MM. d'Argenteuil et Barbier, sont exceptés de ces dispositions, ainsi que les concurrents au prix fondé par M. Capuron pour la question relative aux caux minérales.

NÉCROLOGIE.

La Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles a perdu depuis peu deux de ses membres correspondants les plus distingués: 4o le docteur J.-N. EHRHART D'EHRHARTSTEIN, proto-medicus du Tyrol et du Vorarlberg, directeur des études médicochirurgicales, à Inspruck, qu'elle s'était associé le 9 janvier 1845 et qui est mort le 8 novembre dernier à l'âge de 82 ans ; 2o le docteur VON STOSCH, médecin de la reine de Prusse, mort à Berlin dans les premiers jours de décembre à l'âge de

78 ans, et qui avait été nommé membre correspondant le 6 avril 1840.

· Le corps médical de Liége et l'enseignement universitaire viennent de faire une perte immense. M. le docteur ALEXANDRE WILMART, professeur extraordinaire, chargé des cours de pathologie chirurgicale et de médecine opératoire, est mort subitement le 18 décembre d'une hémorrhagie pulmonaire, à l'âge de 42 ans. Ses funérailles ont eu lieu le 20 décembre. La salle académique de l'Université, tendue de noir, avait été disposée en chapelle ardente. Dès la veille au soir, les secrétaires du conseil académique et de la Faculté de médecine, accompagnés des élèves de cette Faculté, y avaient transporté la dépouille mortelle du défunt. Les étudiants en médecine avaient demandé de veiller toute la nuit près du corps du professeur, dont le talent était peu de jours auparavant encore salué de leurs acclamations. Le recteur, M. Lacordaire, a pris la parole pour retracer la carrière si bien remplie, mais hélas! trop courte de M. Wilmart. M. Simon, doyen de la Faculté de médecine, a rappelé ensuite les services, le mérite et les titres scientifiques de son collègue. M. Leclerc, au nom des élèves de la Faculté de médecine, a exprimé les profonds regrets qu'a excités parmi eux la mort de leur professeur si éminent et si dévoué. Enfin, après M. le docteur Delvigne, médecin en chef de la garde civique, et qui a parlé au nom de ce corps, M. Eug. Bidaut, ami du défunt, a retracé les qualités privées de Wilmart, qui rendaient les relations avec lui si sûres et si agréables, et il a surtout rendu un hommage mérité à l'une des plus belles qualités du défunt, celle de la reconnaissance, cette vertu si rare et qui paraît pour le commun des hommes si lourde à porter.

Wilmart était arrivé à la maturité de l'âge et du talent; professeur déjà des plus distingués, il eut sans aucun doute constitué une des illustrations médicales de notre pays, si la mort n'était venue tout à coup briser cette belle intelligence et faire dans la Faculté de médecine de Liége un vide qu'elle aura bien de la peine à combler.

Le 19 décembre est mort à Châteaudu-Loir, M. le docteur GENDRON, âgé de soixante-six ans, membre du conseil général de la Sarthe. Cet estimable et savant médecin, si connu par ses travaux de médecine pratique, a succombé en trois jours à une diphthérie bronchique, contractée auprès d'un enfant atteint de croup, auquel il venait de pratiquer la tracheotomie.

DE MÉDECINE.

(FÉVRIER 1861.)

I. MÉMOIRES ET OBSERVATIONS.

DE L'ÉCLAMPSIE puerpérale. Lettre à M. le docteur DIEUDONNÉ, Président de la Société des Sciences médicales et naturelles de Bruxelles, par le docteur HYERNAUX, chirurgien de la Maternité de cette ville.

MONSIEUR LE PRÉSIDENT,

A la réception de votre excellent journal du mois de novembre dernier, nous y avons rencontré une observation très-intéressante où M. le docteur Pigeolet, professeur d'accouchements à l'Université libre, explique de la manière suivante la manifestation de l'éclampsie puerpérale :

Le système nerveux, dit-il, qui joue le plus grand rôle, qui possède l'influence principale dans le travail de l'accouchement, c'est bien le système > nerveux ganglionnaire.....; l'utérus puise en lui sa puissance, et pour subve⚫nir à l'accomplissement de la fonction importante dont il est momentanément ⚫ chargé, une mise en réserve d'influx nerveux est nécessaire, et cet approvi>sionnement se fait pendant le cours de la grossesse. Ne le voyons-nous pas, en effet, se traduire en efforts musculaires puissants, lorsqu'une cause s'op› posant à la continuation de la gestation, vient provoquer avant terme le » travail d'expulsion? Ne voyons-nous pas le travail de la parturition se prolongeant quelquefois pendant plusieurs jours, exigeant des efforts soutenus et prolongés....., et la femme, après quelques heures de repos, n'accuɛer plus > d'autre sensation que le bonheur d'être mère?

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> Dans de telles conditions, qu'une circonstance intervienne capable de pro› voquer la mise en œuvre de cette réserve d'influx nerveux alors que les parties sur lesquelles il doit exercer son action ne sont point suffisamment ⚫ préparées soit par une maladie de la moelle épinière, soit par un obstacle au travail de l'utérus, à l'expulsion du fruit par un vice de conformation du > bassin, par une position irrégulière du fœtus, un mouvement réflexe s'établit > qui vient troubler les fonctions régies par la moelle épinière et par le cerveau, ⚫ et l'on aura l'ensemble des phénomènes qui constituent l'attaque d'éclampsie.. Tel est, M. le Président, le texte de la théorie de M. Pigeolet sur les convulsions puerperales. Sa lecture nous a suggéré quelques réflexions que nous

nous permettons de vous communiquer aujourd'hui; vous leur ferez prendre place dans votre publication périodique, si vous les jugez dignes d'un accueil aussi flatteur.

Personne n'ignore la nature et l'origine des nerfs qui se distribuent à la matrice tout le fond de cet organe reçoit exclusivement des filets du grand sympathique; le col seul a, par son appareil nerveux, quelques communications avec les nerfs spinaux au moyen du plexus sacré. Il est donc incontestable que l'utérus puise sa force dans le système nerveux ganglionnaire, et il y a entre son corps et son col une sorte de relation qui fait que les excitations portées sur celui-ci réagissent sur les fibres de celui-là.

En admettant la mise en réserve d'influx nerveux comme chose vraie et prouvée, elle constituerait un acte physiologique qui se prépare, se perfectionne et se complète pendant le cours de la grossesse, et cela indistinctement chez toutes les femmes, puisque toutes ont besoin de déployer beaucoup de force et beaucoup d'énergie pour accomplir le grand labeur de la parturition. Ce serait ici comme partout la nature qui, dans son incessante prévoyance, voudrait s'entourer de toutes les précautions qui doivent faciliter l'accomplissement de

ses œuvres.

Pour nous, les efforts musculaires puissants, soutenus et prolongés, ont leur raison d'être dans l'exaltation des propriétés vitales de la matrice, dans les modifications importantes qu'elle subit durant la gestation; ils sont la véritable cause de l'expulsion du fœtus, ils sont enfin l'expression de la contractilité organique et de la contractilité de tissu, propriétés nouvelles que l'utérus acquiert par l'imprégnation et qui sont d'autant plus évidentes et plus perfectionnées que l'état gravide est plus avancé.

Jusqu'ici on ne voit pas encore de divergence bien saillante entre cette manière d'interpréter ce qui se passe dans l'acte de l'accouchement et la théorie exposée plus haut.

Et cependant, en analysant l'opinion de notre très-honoré confrère, on est amené à croire que ce même approvisionnement nerveux, si nécessaire, d'après lui, à l'accomplissement de la plus grande fonction dévolue à l'utérus, deviendrait en même temps une cause prédisposante de l'éclampsie. En d'autres termes, cette affection résulterait du choc du fluide nerveux, économisé pendant la grossesse, contre des parties qui résistent à son action; c'est-à-dire que celles-ci en seraient la cause déterminante, celui-là la cause prédisposante. Nous ne pouvons soupçonner la nature coupable d'une aussi grave inconséquence; et ce qu'elle prépare de longue date pour l'accomplissement physiologique d'une fonction, ne peut pas devenir tout à coup le point de départ d'une maladie des plus meurtrières. S'il en était ainsi, l'éclampsie devrait être aussi commune qu'elle est rare, et toute femme enceinte, au lieu d'envisager son sort avec bonheur et de sourire à l'idée qu'elle va bientôt devenir mère, devrait appréhender l'avenir et considérer son état avec effroi puisque, aussi longtemps qu'il persiste, elle verrait planer sur sa tête une cause très-fréquente

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