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Thibaut, comte palatin de Troyes, Theobaldus Trecensis comes palatinus (Abbatia Longipontis, p. 113) est évidemment dans le même cas, à moins que la date n'ait été mal transcrite. M. Varin, dans ses Archives administratives de la ville de Reims, a publié une charte du 7 mai 1123 où Thibaut porte encore le titre de comte de Troyes; mais les notes chronologiques employées dans ce document se contredisent d'une manière assez grave pour nous permettre de révoquer en doute son autorité. Il y a plus, l'original n'existe plus, et les deux copies qui en ont été conservées présentent une différence notable (Archives administratives de la ville de Reims, I, 272-273). Peut-être, dans l'original, Thibaut était-il, suivant l'usage, qualifié de comte de Blois, Blesensis, qui aura été lu Trecensis par les copistes.

Il est incontestable, suivant nous, que Hugues était encore comte de Champagne en 1124. Nous n'avons pas de diplôme qui l'établisse, il est vrai; mais, l'autorité de Suger, qui met Hugues avec son neveu Thibaut dans le quatrième corps de l'armée opposée par Louis VI à l'empereur Henri V (D. Bouquet, XII, 51 B), l'autorité de Suger, abbé de Saint-Denis et mêlé à toutes les grandes affaires de l'état, vaut bien celle d'un diplôme dont l'original nous fait défaut. Or, c'est en 1124 que l'empereur Henri V menaça la France d'invasion, et que Louis VI réunit une armée pour lui opposer (Chronicon Turonense, ap. D. Bouquet, XII, 470B; Roberti appendix ad Sigebertum, ap. D. Bouquet, XIII, 328 C; Chronicon Saxonicum, ibid., 770 BC; Chronicon Guillelmi Nangii, ibid., 732 B). Que l'on ne conteste pas l'importance de cet accord unanime des chroniqueurs l'exactitude de la date qu'ils nous indiquent est confirmée par un diplôme de Louis VI qui, prenant l'oriflamme pour marcher contre les Allemands, confirme les privilèges de l'abbaye de Saint-Denis. Cette charte est datée de l'année 1124 (Doublet, Hist. de Saint-Denis, p. 853; Félibien, Histoire de l'abbaye de Saint-Denis, preuv., p. 93; Ordonnances, VI, p. 146).

CHAPITRE VI.

Des possessions que Thibaut II avait en Champagne avant que Hugues, son oncle, lui fit cession de ses Etats.

Nous avons vu (p. 64, 153) que, du vaste héritage de son père et de sa mère, Hugues avait reçu seulement les comtés de Troyes, de Bar-sur-Aube, de Vitry, la châtellenie d'Epernay, et les dépendances. Etienne-Henri était comte de Blois, de Chartres et de Meaux (1): Thibaut hérita de tous les biens d'EtienneHenri; mais quelles étaient, outre Meaux, les principales possessions de Thibaut en Champagne avant la retraite de Hugues, son oncle? Nous ne pouvons en dresser une liste complète, nous nous bornerons à quelques indications. Nous suivrons l'ordre alphabétique.

1o. Bray-sur-Seine. Thibaut le Tricheur en était seigneur vers 960. C'était de Thibaut le Tricheur que Bouchard de Montmorency tenait les droits seigneuriaux qu'il avait alors à Bray (2). Eudes I", comte

(1) Hugo Floriacensis, De modernis Francorum regibus, ap. D. Bouquet, XII, 797 E.

(2) Chron. S. Petri Vivi Senon., ap. Duchesne, Hist. de la maison de Montmorency, pr., p. 7 et D. Bouquet, IX, 35 CD; cf. Art de vérifier les dates, II, 643, et Gallia Christiana, XII, 127 E-128 A B.

de Chartres, fils de Thibaut, jouit ensuite de la seigneurie de Bray (1). La maison de Montlhéry, qui possédait une partie de la seigneurie de Bray, la tenait en fief de la maison de Blois, (2). Dans la seconde moitié du XIIe siècle, les comtes de Champagne avaient un prévôt à Bray, comme nous le verrons plus tard. Nous ne supposons pas que la maison de Blois ait perdu cette seigneurie dans l'intervalle qui sépare cette époque du règne d'Eudes Ier. Ajoutons que vers l'année 1130, nous trouvons Thibaut au château de Bray (3).

2. Bussy (4). Adèle donna, au prieuré de SainteFoy de Coulommiers, une certaine étendue de terre dans cette localité (5).

3o. Château-Thierry. On se rappelle que ChâteauThierry appartenait à Herbert Ier, qu'Eudes Ier passe pour y avoir fondé une abbaye au commencement du XIe siècle. La charte de Thibaut, pour le prieuré de Coincy, en 1123, est datée de Château-Thierry (6). Il sera question de cette ville dans la suite de l'histoire de Thibaut.

4°. Coincy. En 1123, Thibaut confirma la fon

(1) Gall. Christ., XII, 128 B.

(2) Voir le passage de la Chronique de Saint-Pierre-le-Vif, qui vient d'être cité.

(3) Cart. de l'Yonne, I, 281. Voir plus bas, p. vII et xi.

(4) Bussy-Saint-Martin et Bussy-Saint-Georges, Seine-et-Marne, arr. de Meaux, cant. de Lagny.

(5) Champollion, Doc. hist. inédits tirés de la Bibl. royale, etc., t. II, part. 2, p. 5-6.

(6) Gall. Christ., X, Instr.. 110.

dation de ce prieuré par son ayeul, Thibaut Ier (1).

5o. Coulommiers. En 1101, comme nous l'avons vu plus haut (2), Adèle rendit le prieuré de Sainte-Foy de cette ville à l'abbaye de Conques. En 1107, elle donna à ce prieuré le droit de pêche sur un moulin situé devant la porte du château de Coulommiers, et le privilége d'y moudre gratis jusqu'à concurrence des besoins des moines (3).

6°. Ecueil (4). En 1090, Etienne-Henri donna, à l'abbaye de Saint-Remy de Reims, un droit de pâture entre Ecueil et Sacy (5).

7°. Fismes (6). Adèle donna au chapitre de Reims divers biens situés à Fismes, notamment quarante sous de rente (7).

8°. Francheville (8). Adèle donna, au prieuré de

(1) Gall. Christ., X, Instr., 110. Etienne-Henri avait déjà, en 1090, fait une disposition en faveur du même prieuré, Gall.Christ., IX, 391 B. Mais la charte n'a pas, que nous sachions, été publiée.

(2) P. 172-173.

(3) Champollion, Doc. hist. inédits extr. de la Bibl. royale, II, 2e partie, p. 5-6.

(4) Ecueil (Marne), arr. de Reims, cant. de Ville-en-Tardenois. (5) Duchesne, Hist. de la maison de Châtillon, pr., p. 21. (6) Fismes, Marne, arr. de Reims, chef-lieu de canton.

(7) Bibl. de Reims, Necrol. cap. Rem., fo 62 vo; Varin, Arch. admin. de Reims, I, 290.

(8) Francheville à 1 kilomètre de Coulommiers. Il ne faut pas confondre cette localité avec Francheville (Eure-et-Loir) où l'abbaye de Marmoutier avait un prieuré (Acta SS. ord. Bened., Sæc. IV, part. 1, p. 718.

Sainte-Foy de Coulommiers, sept hôtes dans ce lieu (1).

9o. Lagny. Nous avons parlé, d'après Suger, de l'expédition tentée contre cette ville par Louis VI, en guerre avec Thibaut (2).

10°. Mons (3). Dans la charte de fondation de l'abbaye de Preuilly, on voit Thibaut et Adèle donner au prévôt de Mons l'ordre de payer une rente de grains (4).

11°. Oulchy. En 1122 Thibaut donne à l'abbaye de Saint-Jean-des-Vignes l'église collégiale d'Oul chy (5).

12°. Provins. Cette ville appartenait, comme on l'a vu plus haut, au prédécesseur d'Etienne-Henri. Ce dernier passe pour y avoir établi un vicomte (6). L'histoire d'Abélard nous apprend qu'elle était la -propriété de Thibaut (7).

13°. Rosoy-en-Brie. Etienne-Henri avait, à Rosoy, 1o une rente de vingt-cinq sous de Provins, à titre de tensement, c'est-à-dire comme indemnité de

(1) Champollion, Doc. hist. extraits de la Bibl. royale, II, 2o partie, p. 6.

(2) Suger, De Vita Ludovici Grossi, ap. D. Bouquet, XII, 35 D. Voir plus haut p. 198.

(3) Mons, Seine-et-Marne, arr. de Provins, cant. de Donnemarie.

(4) Gall. Christ., XII, Instr., 21 B. Voir plus haut p. 253. (5) Voir plus haut, p. 256.

(6) Bourquelot, Hist. de Provins, p. 100. Bibl. de l'école des Chartes, 4 série, t. IV, p. 174. E. Lefèvre, les Rues de Provins, p. 81.

(7) Voir plus haut, p. 258-259.

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