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portion d'anse intestinale que nous avons vue étranglée, à s'engager dans une fente à peine visible du ligament de Gimbernat.

Je ne sais si je me trompe, mais je crois que les faits se sont passés comme suit le berger portait un trèsmauvais bandage, mais il croyait suppléer à la puissance du ressort en serrant très-fort les courroies de la ceinture et du sous-cuisse. Ayant senti sortir sa hernie il a cru bien faire en augmentant encore cette constriction, la pelote a fortement comprimé le sac hernié; sous cet effort, une portion intestinale s'est engagée dans l'hiatus du ligament de Gimbernal et s'y est étranglée.

La seconde observation n'a d'autre titre à notre attention que l'obscurité du diagnostic résultant de cette singulière et intime fusion de deux tumeurs de différente nature en une seule dont les éléments contradictoires devraient dérouter le chirurgien.

S'il nous avait été donné d'examiner la tumeur que Madame D... portait depuis longtemps dans l'aîne, si au lieu de renseignements vagues et à coupsûr faux sur un point (la réduction complète de la tumeur) nous avions pu être bien édifiés sur le début, le développement, etc., des tumeurs occupant l'aine, nul doute que nous aurions pu établir un diagnostic exact; mais placés tout à coup en présence d'une tumeur bilobée et cependant unique, dont une partie à coup sûr était une entérocèle, nous avouons que nous avons dû opérer avec certaines incertitudes que, du reste, les premières incisions devaient lever. Heureux dans ce cas d'avoir pu agir pour le mieux avec un diagnostic incomplet.

Nous ne pouvons terminer sans faire une observation déjà bien des fois répétée à propos d'une méthode de traitement

des hernies étranglées qui fut présentée sous l'autorité d'un grand nom, cher à la chirurgie belge, comme pouvant rendre inutile le débridement chirurgical on comprend que nous voulons parler de la déchirure des anneaux constricteurs à travers la peau, proposée par feu M. Seutin et qui lui a souvent réussi.

Il est certain, dans les deux cas dont nous rapportons les circonstances, qu'une telle tentative eût infailliblement abouti à une lésion grave de l'intestin dans la première observation et dans le second cas à réintégrer de force dans l'abdomen une portion de la tumeur qui n'avait aucun droit à y rentrer; dans les deux cas à un malheur.

Nous avouons même que dans tous les cas de hernies que nous avons rencontrés jusqu'à ce jour, ces méthodes nous ont toujours paru inapplicables et dangereuses. Ces manœuvres hardies peuvent être permises à quelques praticiens éminents et sûrs de toutes leurs sensations au point qu'on peut dire d'eux que leurs doigts sont devenus des yeux; mais elles seront toujours de très-rares exceptions qu'il n'est pas prudent de présenter comme méthode générale à des chirurgiens que leur manque d'expérience pourrait rendre présomptueux.

COMMUNICATION DU BUREAU.

9 Mai 1865.

3. DE LA MALADIE ÉPIDÉMIQUE qui règne

Saint-Pétersbourg.

Le Journal de Saint-Pétersbourg du 22 avril (4 mai 1865), contient le rapport suivant, qu'il emprunte à la Poste du Nord, sur la fièvre récurrente; le Bureau de l'Académie croit devoir le publier par la voie du Bulletin, comme suite aux documents qu'il a précédemment fait connaître.

« Le caractère épidémique a continué pendant le mois de mars, et les maladies les plus fréquentes ont été, comme par le passé, le typhus et la fièvre récurrente (febris recurrens). « Ces deux maladies, surtout le typhus, ont constitué le chiffre considérable de la mortalité, ce qui devient évident en comparant le tableau du compte rendu du mois de mars de l'année passée avec celui du même mois de cette année.

« Au mois d'avril, l'épidémie continue encore, mais avec un accroissement de maladies aiguës et catarrhales, telles que fièvres rhumatismales et catarrhales, inflammation de l'orifice des poumons et des voies respiratoires, inflammation de la plèvre et du péritoine, et quelquefois diarrhées catarrhales et autres.

« Quant à la fièvre récurrente, les résultats que l'on a à signaler à son sujet sont plus satisfaisants.

« Son caractère bilieux se manifeste moins souvent; au lieu d'un ou deux paroxysmes, il y en a maintenant le plus souvent trois; et l'intervalle entre les accès, dans ces cas rares,

dure seulement vingt-quatre heures; ce qui donne à la maladie une grande analogie avec la fièvre intermittente (febris intermittens). Quelquefois cependant elle est accompagnée de taches comme dans le typhus.

<< Dans les premiers jours d'avril, comme nous l'avons déjà remarqué, le nombre des malades avait considérablement diminué malgré l'influence du moment des fètes, la fonte des glaces et d'autres conditions hygiéniques désavantageuses.

<< Mais, depuis la semaine qui a suivi celle de Pâques, les hôpitaux de la capitale se sont de nouveau remplis.

<< Mais il faut attribuer ce fait à la grande affluence des travailleurs. Les médecins des hôpitaux ont remarqué que là est la véritable cause des cas de typhus, de fièvre récurrente et d'autres maladies aiguës que l'on a constatées chez les ouvriers arrivés.

<< Malgré cela, cependant, il y a suffisamment de place, et les malades, grâce aux collectes qui se sont faites de toutes parts et qui ont été très-considérables, sont admirablement soignés, nourris, el mème gratifiés de thé, de sucre, de vêlements et de linge.

« Voici les chiffres comparatifs du nombre des malades du mois de mars de l'année passée et du même mois de cette année-ci :

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