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dans une mesure aussi terrible que la guerre, cette guerre, quel que fût l'événement', ne détruirait point la cause pour laquelle elle aurait été entreprise ; elle ne ferait au contraire que l'accroître et lui donner plus d'activité.

inquiétudes aux autres, entretiendraient le trouble | rable cause entraînât les puissances étrangères dans le royaume, et finiraient peut-être par le répandre dans une grande partie de l'Europe. Voilà pourquoi l'office du 21 décembre, qui semblait annoncer l'intention de les protéger, a produit une sorte d'explosion, et a donné lieu à tant de soupçons et de reproches : et sur qui tout cela retombet-il? sur le roi; parce que la malveillance cherche à persuader qu'il existe entre Sa Majesté Impériale et le roi une intimité parfaite; que toutes les démarches sont concertées, et qu'ainsi c'est le roi qui protége les émigrés et guide la coalition de toutes les puissances de l'Europe. Ce serait donc un grand moyen de calmer les esprits et de ramener l'ordre et la tranquillité dans le royaume, que de faire cesser partout le scandale de ces rassemblements d'émigrés, qui, sans titre et sans territoire, cherchent à s'ériger en puissance, et ne pensent qu'à venger leurs injures particulières, et à faire triompher leurs prétentions.

Je viens, monsieur, de prononcer un grand mot, un mot qui occupe actuellement tous les esprits, un mot qui est l'objet des inquiétudes des uns et du désir des autres; ce mot est la guerre. Vous croyez bien que le roi est à la tête de ceux qui y répugnent; son excellent esprit, d'accord avec son cœur, cherche à en repousser l'idée. Je la regarde, dût-elle être heureuse, comme une calamité pour le royaume, et comme un fléau pour l'humanité. Mais en même temps, je peux vous l'assurer, le roi a été vivement affecté de l'office du 21 décembre; tout ce qu'on a appris depuis, soit de Bruxelles, soit de Coblentz, l'a rassuré sur les véritables dispositions de l'Empereur, et Sa Majesté désirant faire partager ce sentiment à l'assemblée nationale, m'a chargé successivement de lui communiquer tout ce qui pouvait tendre à ce but. Mais cet or

Il paraît, monsieur, qu'une des choses dont le ministre autrichien est le plus choqué est la licence des discours et des écrits, et qu'il prétend qu'un gouvernement où de pareils excès sont to-dre donné à M. le maréchal de Bender, cette appalérés, est lui-même intolérable.

Sur cet objet, nous avons posé des principes sages et établi des lois justes; mais il faut considérer que notre organisation ne fait que de naître, que les ressorts de notre nouveau gouvernement ne sont pas tous encore en activité, qu'au milieu des inquiétudes qui nous viennent en partie du dehors, il est impossible que les lois exercent au dedans tout leur empire. Que l'on cesse de nous inquiéter, de nous menacer, de fournir des prétextes à ceux qui ne veulent que le désordre, et bientôt l'ordre renaîtra.

rente intention de secourir l'électeur de Trèves, tandis que ce prince tenait à notre égard la conduite la plus hostile, cette annonce d'un concert inconnu entre toutes les puissances de l'Europe, la tournure et le ton de l'office ont fait une impression dont les gens les plus sages n'ont pu se défendre, et qu'il n'a pas été au pouvoir du roi d'effacer.

Je reviens à l'objet essentiel de la guerre. Est-il de l'intérêt de l'Empereur de se laisser entraîner par cette fatale mesure? Je supposerai, si l'on veut, tout ce qu'il y a de plus favorable pour ses armées; eh bien! qu'en résultera-t-il ? que l'Empe reur finira peut-être par être plus embarrassé de ses succès, qu'il ne l'eût été de ses revers; et que le seul fruit qu'il retirera de cette guerre sera le triste avantage d'avoir détruit son allié, et d'avoir augmenté la puissance de ses ennemis et de ses rivaux. Je crois donc, de la dernière évidence, que paix convient autant à l'Empereur qu'à la France; je crois qu'il lui convient de conserver une alliance qui désormais ne peut avoir aucun inconvénient pour lui, et qui peut lui devenir utile; je crois qu'au Je dirai plus; s'il était possible qu'une si misé- lieu de prendre part à des mesures qui tendraient

Au reste, ce déluge de libelles dont nous avons été si complétement inondés, est considérablement diminué et diminue encore tous les jours; l'indifférence et le mépris sont les armes avec lesquelles il convient de combattre cette espèce de fléau. L'Europe pourrait-elle s'égarer et s'en prendre à la nation française, parce qu'elle recèle dans son sein quelques déclamateurs et quelques folliculaires, et voudrait-on leur faire l'honneur de leur répondre à coups de canon?

la

à bouleverser le royaume, il doit au contraire désirer sa force et sa prospérité.

Vous devez, monsieur, chercher des explications sur trois points: 1° sur l'office du 21 décembre; 2o sur l'intervention de l'Empereur dans nos affaires ultérieures ; 3°sur ce que Sa Majesté Impériale entend par les souverains réunis en concert pour sûreté et l'honneur des couronnes.

Chacune de ces explications demandées à sa justice, peut être donnée avec la dignité qui convient à sa puissance.

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>> constitution qui a assuré votre couronne, lorsque » votre cœur s'est sincèrement réuni à la volonté » d'une grande nation libre et souveraine, vous » êtes devenu l'objet de la haine des ennemis de la » liberté. L'orgueil et la tyrannie ont agité toutes >> les cours; aucun lien naturel, aucun traité n'a la » pu arrêter leur injustice. Vos anciens allies vous » ont effacé du rang des despotes; mais les Fran» çais vous ont élevé à la dignité glorieuse et so» lide de chef suprême d'une nation régénérée. >> Vos devoirs sont tracés par la loi que vous avez Une chose peut-être embarrassera la cour impé- acceptée, et vous les remplirez tous. La nation riale dans l'explication que je la suppose disposée française est calomniée; sa souveraineté est méà vous donner, c'est l'affaire des princes possession-» connue; des émigrés rebelles trouvent un asile nés, dans laquelle l'Empereur s'est cru obligé d'in-» chez nos voisins; ils s'assemblent sur nos frontervenir comme chef de l'Empire. Mais j'observerai »tières, ils menacent ouvertement de pénétrer d'abord que c'est une affaire à part et qui doit être » dans leur patrie, d'y porter le fer et la flamme. traitée différemment que celle dont il s'agit actuel-» Leur rage serait impuissante, ou peut-être elle lement. J'ajouterai que le décret du 14 donne à » aurait déjà fait place au repentir, s'ils n'avaient cette négociation beaucoup plus de latitude qu'elle » pas trouvé l'appui d'une puissance qui a brisé n'en avait précédemment; car, à l'exception de » tous ses liens avec nous, dès qu'elle a vu que tout ce qui pourrait tendre à rétablir les droits »notre régénération changerait la forme de notre féodaux sur le territoire de France, ce qui était et >> alliance avec elle, la rendrait nécessairement ce qui sera toujours impossible, tout le reste de- plus égale. vient permis; et certainement le roi ne se refusera jamais à aucun arrangement raisonnable, et je» crois pouvoir espérer que l'assemblée nationale» respecté. Ce traité avait épuisé depuis cette éposera disposée à adopter ce que Sa Majesté proposera » que notre sang et nos trésors, dans des guerres sur cet objet.

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>>

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Depuis 1756, l'Autriche avait abusé d'un traité d'alliance que la France avait toujours trop

» injustes que l'ambition suscitait, et qui se termi-
» naient par des traités dictés par une politique
>> tortueuse et mensongère, qui laissait toujours
>> subsister des moyens d'exciter de nouvelles guer-
»res. Depuis cette fatale époque de 1756, la France
» s'avilissait au point de jouer un rôle subalterne
» dans les sanglantes tragédies du despotisme; elle
>> était asservie à l'ambition toujours inquiète, tou-
jours agissante de la maison d'Autriche à qui elle
>> avait sacrifié ses alliances naturelles (1).
» Dès que la maison d'Autriche a vu dans notre
» constitution que la France ne pourrait plus être
» le servile instrument de son ambition, elle a juré
» la destruction de cette œuvre de la raison; elle a
» oublié tous les services que la France lui avait
>> rendus ; enfin, ne pouvant plus dominer la na-

»

qui a coulé depuis 1756 à Minden, Crevelt, Wilhemsthal, a coulé pour avoir le Hanovre, et non pour l'Autriche.

» tion française, elle est devenue son ennemie im- qui, même depuis sa régénération, respectait ses placable. » traités, quelque désavantageux et quelque funestes qu'ils fussent.

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» La mort de Joseph II semblait présager plus

>> Il est nécessaire de rapporter à Votre Majesté » une note officielle, du 18 février, du prince de Kaunitz, parce que cette note est la dernière pièce de négociation entre l'empereur Léopold » et Votre Majesté.

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» de tranquillité de la part de son successeur; Léopold qui avait appelé la philosophie dans son » gouvernement de Toscane, paraissait ne devoir » s'occuper que de réparer les calamités que l'am-» >>bition démesurée de son prédécesseur avait atti»rées sur ses États. Léopold n'a fait que paraître » C'est dans cette note officielle du 18 février, » sur le trône impérial, et cependant c'est lui qui » surtout, que ses projets hostiles sont à décou>> a cherché à exciter sans cesse contre nous » vert. Cette note, qui est une véritable déclara>> toutes les puissances de l'Europe. C'est lui qui a » tion de guerre, mérite un examen réfléchi. Le tracé, dans les conférences de Padoue, de Rei- prince de Kaunitz, qui est l'organe de son maî» chenbach, de La Haye et de Pilnitz, les projets >>tre, commence par dire que : (« jamais intention » les plus funestes contre nous; projets qu'il a cou- » amicale et pacifique n'a été plus clairement. » verts, sire, du prétexte avilissant d'une fausse >> énoncée et constatée que celle de S. M. I. dans >> compassion pour Votre Majesté, pendant que >> l'affaire des rassemblements au pays de Trèves. ») » vous déclariez que vous aviez accepté franche- » A la vérité, la cour de Vienne avait alors fait »ment, et que vous soutiendriez de tout votre » sortir des Pays-Bas les émigrés armés, de peur pouvoir la constitution. C'est alors, que calom-» que le ressentiment des Français ne les portât à

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» niant la nation dont vous êtes le représentant hé- >> entrer dans les provinces belgiques, où s'étaient

» réditaire, et vous faisant l'outrage de feindre de» faits les premiers rassemblements; où les rebel>> ne pas croire à votre liberté et à la pureté de vos » les tiennent encore un état-major d'officiers gé>> intentions, ce prince employait tous les ressorts »> néraux en uniforme et avec la cocarde blanche, » d'une politique sombre et astucieuse, pour grossir » à la cour même de Bruxelles; où contre les ca>> le nombre des ennemis de la France, sous les pré- » pitulations et cartels, on recevait et on reçoit >> textes les moins faits pour autoriser une ligue aussi » encore journellement des bandes nombreuses, et » menaçante. C'est Léopold qui, lié depuis long-» même des corps entiers avec armes, bagages, >> temps avec la Russie, pour partager les dépouilles » officiers, drapeaux et caisses militaires; donnant » de la Pologne et de la Turquie, a détaché de notre » ainsi une injuste protection à la désertion la plus > alliance ce roi du Nord, dont l'inquiète activité criminelle, accompagnée de vol et de trahison. » n'a pu être arrêtée que par la mort, au moment » où il allait devenir l'instrument de la fureur de » la maison d'Autriche.

» C'est Léopold qui a animé contre la France le >> successeur de l'immortel Frédéric, contre le

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» Dans le même temps, la cour de Vienne, sur la » demande irrégulière de l'évêque de Bâle, établis»sait une garnison dans le pays de Porentrui, pour >> s'ouvrir une entrée facile dans le département » du Doubs, violant, par l'établissement de cette

quel, par une fidélité à des traités imprudents,» garnison, le territoire du canton de Bâle, violant »> nous avions, depuis près de quarante ans, dé- » les traités qui mettent le pays de Porentrui sous » fendu la maison d'Autriche. C'est Léopold qui» la garantie de ce canton et de la France.

» s'est déclaré le chef d'une ligue qui tend au ren- >> Dans le même temps, la cour de Vienne aug>> versement de notre constitution. C'est lui qui, >> mentait considérablement ses garnisons dans le » dans des pièces officielles que l'Europe jugera,» Brisgaw. Dans le même temps, la cour de Vienne » invite une partie de la nation française à s'armer » donnait des ordres au maréchal de Bender de se >> contre l'autre, cherchant à réunir sur la France >> porter avec ses troupes dans l'électorat de Trèves, >> les horreurs de la guerre civile aux calamités de » au cas où les Français s'y porteraient, pour dis» la guerre extérieure. Tels sont les attentats de siper les rassemblements de leurs rebelles émil'empereur Léopold contre une nation généreuse,

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grés. A la vérité, la cour de Vienne semblait

prescrire à l'électeur de Trèves de ne plus tolé- » tion que fait le ministre autrichien, le projet >> rer ces rassemblements; à la vérité aussi, ce » perfide de représenter la France comme en proie » prince ecclésiastique semblait, pour un moment,» à des factions qui ôtent tout moyen de négocier » dans l'intention de dissiper ces attroupements,» avec elle. Le reste de cette note est une explosion >> mais tout cela n'était qu'illusoire; on cherchait >> de son humeur contre ce qu'il nomme le parti >> à abuser votre ministre à Trèves, par des men» des jacobins, qu'il qualifie de secte pernicieuse. » songes, et à l'intimider par des outrages. Les >> La mort de l'empereur Léopold aurait dû >> altroupements ont recommencé à Coblentz en >> amener d'autres principes de négociations; mais plus grand nombre, leurs magasins sont restés » le système de la maison d'Autriche est toujours » dans le même état, et la France n'a vu dans » le même, et le changement des princes qui gou>> toute cette affaire, qu'un jeu perfide, des mena- » vernent n'y apporte aucune variation. » ces et de la violence.

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» M. de Kaunitz ajoute : ( « que la nature et le » but légitime des propositions, de concert faites » par l'Empereur au mois de juillet 1791, aussi » bien que la modération et l'intention amicale de >> celle qu'il fit au mois de novembre suivant, n'ont » pu échapper à la connaissance du gouvernement français. ») Cet aveu du prince de Kaunitz con» firme les desseins hostiles de la cour de Vienne; » il prouve, qu'au mépris de son alliance, il pro>> voquait les autres puissances de l'Europe à for» mer contre la France une ligue offensive, qui » n'est que suspendue par la lettre circulaire du prince de Kaunitz, du 12 novembre.

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>> Le roi de Bohême et de Hongrie, sollicité de répondre catégoriquement pour faire cesser les >> inquiétudes des deux nations, et pour opérer la » tranquillité de l'Europe, a fait connaître ses der» nières résolutions à Votre Majesté, par une der» nière note du prince de Kaunitz, datée du 18 mars. >> Comme cette note est l'ultimatum de la cour de Vienne, comme elle est encore plus provoquante que toutes les autres pièces de cette » négociation, elle mérite aussi un examen réfléchi. » Le premier mot de cette note est une injure artifi» cieuse : le gouvernement français ayant demandé » des éclaircissements catégoriques, etc., etc.

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Sire, il n'est donc plus question du roi des Fran»çais. M. de Kaunitz vous sépare de la nation pour >> faire croire que vous n'êtes pas libre, que vous » n'êtes pour rien dans les négociations, et que » vous n'y prenez aucun intérêt. L'honneur de » Votre Majesté est engagé à démentir cette perfide >> insinuation.

>> M. de Kaunitz dit ensuite: (« que toute l'Eu>> rope est convaincue avec l'Empereur que ces » gens notés par la dénomination du parti jacobin, >> voulant exciter la nation d'abord à des armements >> et puis à sa rupture avec l'Empereur, après avoir » fait servir des rassemblements dans les États de » Trèves, de prétextes au premier, cherchent >> maintenant d'amener des prétextes de guerre par» » les explications qu'ils ont provoquées avec Sa» Majesté Impériale d'une manière astucieuse et

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>> M. de Kaunitz dit ensuite: (« Mais à plus forte raison convenait-il à la dignité de grandes puissances de réfuter avec franchise, et de ne » point traiter d'insinuations confidentielles qui

» accompagnées de circonstances, calculées visi- » puissent être dissimulées dans la réponse, des »blement à rendre difficiles à ce prince de concilier» imputations et des interprétations auxquelles se >> trouvaient mêlés les mots de paix ou de guerre,

» dans ses réponses les intentions pacifiques et

» amicales qui l'animent, avec le sentiment de sa dignité blessée et de son repos compromis par les

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» fruits de leur manœuvre. »)

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>> res doit regretter d'avoir placé dans une telle

>> Cette phrase obscure contient une fausseté,» négociation des insinuations confidentielles; mais

» une injure. Ce que M. Kaunitz désigne par des

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>> il ne pouvait pas imaginer que le prince de Kau» gens, c'est l'assemblée, c'est la nation entière >> nitz aurait la perfidie de les tronquer et de les exprimant son vœu par des représentants; ce » dénaturer, pour en abuser. Et si la négociation » n'est point un club qui a demandé des explica-» reprenait une tournure pacifique, la première » tions catégoriques; et on voit, dans la distinc- » démarche de Votre Majesté serait de demander

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» Non, sire, les Français ne se désuniront pas, lorsque la France sera en danger. Beaucoup d'é» migrés quitteront les étendards criminels qu'ils » ont suivis, rougiront de leurs erreurs, et vien>> dront les expier en combattant pour la patrie.

» ressentant les injures qui sont faites à la nation. >> Lorsque vous m'avez chargé du ministère des >> affaires étrangères, j'ai dû remplir la confiance » de la nation et la vôtre, en employant en votre » nom le langage énergique de la raison et de la » vérité. Le ministre de Vienne, se voyant trop

>>> Le contraire est prouvé, le concert des puis-» Votre Majesté donnera l'exemple du civisme, en >>sances est connu, les armées autrichiennes s'as» semblent, les places fortes s'élèvent, les camps » sont tracés, les généraux et les armées sont désignés, et le prince de Kaunitz oppose à tant » de faits une dénégation dénuée de toute vraisem» blance. C'est à nous qu'il dit (« que les troubles » des Pays-Bas sont suscités par les exemples de» pressé par une négociation pleine de franchise, » la France et par les coupables menées des jaco>> bins. ») Comme si les troubles des Pays-Bas » n'avaient pas précédé la révolution française ; >> comme s'il avait pu oublier que l'assemblée con>>stituante avait refusé de prendre aucune part à >> ces troubles.

» s'est renfermé en lui-même, et s'est référé à cette »> note du 18 mars, dont je viens de vous présen» ter l'analyse ; cette note est une véritable décla>>ration de guerre. Les hostilités n'en sont que la

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conséquence; car l'état de guerre ne consiste » pas seulement dans les coups de canon, mais » dans les provocations, les préparatifs et les in>>sultes.

>> M. de Kaunitz ajoute : (« Quant au concert » dans lequel feu Sa Majesté Impériale s'est enga» gée avec les plus respectables puissances de » Sire, de cet exposé il résulte : 1° que le traité » l'Europe, le roi de Hongrie et de Bohême ne » de 1756 est rompu par le fait de la maison >> saurait anticiper sur leurs opinions et sur leur» d'Autriche ; 2° que le concert entre les puissan>> détermination commune; mais toutefois il ne croit» ces, provoqué par l'empereur Léopold au mois point qu'elles jugeront convenable ou possible» de juillet 1791, confirmé par le roi de Hongrie » de faire cesser ce concert, avant que la France » et de Bohême, d'après la note du prince de Kau

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»> ne fasse cesser les motifs graves qui en ont pro- » nitz, du 18 mars 1792, qui est l'ultimatum des

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voqué ou nécessité l'ouverture. ») Voilà donc,» négociations, étant dirigé contre la France, est

» le roi de Bohême et de Hongrie, accédant à la

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» un acte d'hostilité formel; 3° qu'ayant mandé,

ligue formée par son père contre la France, dé- » par ordre de Votre Majesté, qu'elle se regarde>> clarant cette ligue doit durer jusqu'à ce que » rait décidément comme en état de guerre, si le que >> nous ayons soumis notre constitution à son ju- » retour du courrier n'apportait pas une déclara»gement et à sa révision; le voilà donc, avouant » tion prompte et franche en réponse aux deux » un traité qui rompt formellement celui de 1756. dépêches des 19 et 27 mars, cet ultimatum, (« Mais, dussent leurs desseins et leurs artifices qui n'y répond point, équivaut à une déclaration prévaloir, Sa Majesté se flatte que du moins la» de guerre ; 4° que dès ce moment il faut ordonpartie saine et principale de la nation envisagera »ner à M. de Noailles de revenir en France sans

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TOME 1.

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