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Lorsque la main qui est dans le vagin pousse l'utérus devant elle, il y a certainement quelque danger de lacérer le vagin et de rompre les attaches qui retiennent l'utérus au cul-de-sac postérieur. La contre-pression obviera à cet inconvénient. Un autre avantage de la contre-pression consiste en ce que les doigts qui pèsent sur l'utérus à mesure que le col se double, aident efficacement à dilater la partie à travers laquelle le fond doit passer pour remonter.

Il s'agit dans ce passage de Marion Sims de la réduction du renversement chronique, mais, aux difficultés près, la question est la même dans le renversement récent.

L'ouvrage de Marion Sims étant de 1866 et l'observation de M. Spronck de 1869, la question de priorité se trouverait résolue, si notre confrère limbourgeois n'ajoutait qu'antérieurement déjà il avait suivi le même procédé avec un égal succès.

Malheureusement, il se borne à mentionner ce premier fait sans en indiquer la date.

Quoi qu'il en soit, la modification dont il s'agit nous paraît fort heureuse. M. Spronck fut étonné, dit-il, de la facilité avec laquelle la reduction fut opérée.

Sans doute, il ne faudrait pas espérer qu'il en sera toujours ainsi, car, la résistance de l'anneau formé par le col de la matrice, l'épaisseur et la fermeté des parois du ventre sont très-variables selon les cas et les sujets, mais il n'en est pas moins vrai que le moyen doit être tenté et qu'à des degrés divers, selon les circonstances, il est appelé à rendre des services réels.

Il est une autre modification du procédé opératoire, qu'avec Marion Sims nous croyons devoir signaler à l'attention des praticiens, surtout dans les cas d'inversion utérine passée à l'état chronique.

Si l'on veut réduire la tumeur en appliquant les doigts en cône sur son centre, on rencontre nécessairement, à un moment donné, une vive résistance, puisqu'on replie les parois utérines sur elles-mêmes de manière à les doubler. Il y a mieux à faire; c'est d'embrasser et de fixer la tumeur avec les doigts, tandis que le pouce seul appliqué sur un point opposé de la circonférence ou du pédicule, le refoule vers le collet et l'y fait pénétrer par une sorte de glissement sur la paroi opposée du pédicule. Ce premier résultat obtenu, le pouce s'abaisse pour opérer de la même manière sur un autre point, et ainsi successivement jusqu'à ce que toute la tumeur ait franchi l'anneau constricteur.

Messieurs, nous nous sommes attachés à vous donner une idée exacte et complète de l'intéressante communication de M. Spronck. Nous pouvons donc nous borner à en demander le dépôt aux archives; mais nous vous prions en outre de voter des remerciments à notre honorable confrère et de l'engager à continuer ses bonnes et utiles relations avec l'Académie.

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RAPPORT de la Commission chargée d'émettre un acis sur le mémoire dont M. BARELLA, a donné le résumé, dans la séance du 1er octobre dernier, el qui est intitulé : Quelques considérations pratiques sur le diagnostic et le traitement des maladies organiques du cœur.— M.CROCQ, rapporteur.

Messieurs,

L'exposé analytique de ce travail a été lu dans votre séance du 1er octobre 1870. Vous avez décidé que le mémoire serait soumis à une Commission. Celle-ci été composée de MM. Pigeolet, Tallois et moi, à l'effet d'examiner s'il y a lieu de l'insérer dans l'un des recueils de vos Memoires.

Ainsi que vous avez pu le voir dans le résumé analytique qui vous a été soumis, M. Barella commence par exposer quelques considérations sur les causes de l'endocardite et de la péricardite qu'il regarde avec raison comme causes principales des maladies organiques du cœur. Il y joint un résumé de leurs symptômes et de leur traitement. Il passe ensuite en revue, dans autant de chapitres, les affections valvulaires, les hypertrophies du cœur, sa dilatation, sa dégénérescence graisseuse et l'anévrysme de l'aorte.

Pour chacune de ces affections, il indique les principaux signes diagnostiques et le traitement. Il insiste sur ce point que celui-ci doit être basé surtout sur l'état dynamique de l'organe, sur sa vitalité, sur le degré de contractilité qu'il possède, sur le degré plus ou moins grand d'altération ou d'intégrité de la fibre musculaire. Il montre que toutes les affections du cœur sont essentiellement adynamiques, à part l'hypertrophie sténique primitive, idiopathique; mais il indique aussi que plus nos connaissances en pathologie cardiaque deviendront précises et étendues, plus aussi augmentera le nombre des hypertrophies secondaires, de compensation, rétro-hypertrophies de Forget.

Suivant l'auteur, chacune de ces diverses classes d'hypertrophies doit avoir un traitement séparé. Il consacre quelques pages à l'embolie, montre ses rapports avec les affections du cœur et explique le lien qui rattache à ces dernières, par l'intermédiaire de l'embolie, plusieurs accidents consécutifs : le ramollissement du cerveau, la gangrène sèche, l'amaurose (embolie de l'artère centrale de la rétine), la mort subite des femmes atteintes de phlegmasia alba dolens.

L'auteur traite ensuite de quelques moyens thérapeutiques. I émet des considérations sur la digitaline qu'il exclut de sa pratique parce que cet alcaloïde manque d'in

dividualité chimique, sur la digitale, sur la caféine et le café, sur les hydragogues, sur l'emploi de la saignée dont il faut savoir user, et savoir aussi ne pas abuser.

L'auteur a cherché à présenter les indications de la médication tonique et stimulante d'une manière exacte. Il fait suivre l'article anévrysme de l'aorte d'une citation empruntée à l'Union médicale, dans laquelle sont résumées les expérimentations faites en Italie pour obtenir la cure des anévrysmes thoraciques par l'électro-puncture et par les injections dans le sac anévrysmatique d'une solution d'ergoline. Il a cru devoir reproduire textuellement cette citation, parce que ce sont les premières tentatives d'un traitement chirurgical de ces affections, tentatives qui, d'après lui, doivent être encouragées, dans le cas où le malade se trouve dans une position tellement désespérée, qu'il n'a plus qu'une mort douloureuse à attendre.

Dans ce travail, M. Barella a cherché à faire disparaître du traitement des maladies du cœur, l'empirisme, pour le remplacer par une médecine rationnelle, basée sur la physiologie. Pour parvenir à son but, il a utilisé les travaux si remarquables publiés de nos jours en Angleterre et en Allemagne. Il expose ses vues avec une grande netteté et beaucoup de précision, laissant de côté tout ce qui n'a pas une valeur pratique réelle.

Nous avons donc l'honneur de vous proposer de lui voter des remerciments et de faire imprimer son travail dans nos Memoires (format in-8°).

M. Graux : Le travail de M. Barella sera-t-il discuté? M. le Président : Oui, si vous le demandez. La question, dans ce cas, est de savoir si le Mémoire sera imprimé avant la discussion.

M. Graux : Je demande la discussion après l'impression du Mémoire.

M. Fleury : Je crois que la demande de notre collègue, M. Graux, est parfaitement fondée. Les maladies organiques du cœur ont été récemment l'objet de travaux importants et excessivement intéressants. Mon regretté collaborateur, M. Monneret, a été un des premiers qui aient attiré T'attention sur la théorie, la pathologie et la thérapeutique des lésious organiques du cœur. En ce qui concerne le traitement excitant, il avait déjà signalé combien la digitale et la digitaline etaient des médicaments dangereux et souvent nuisibles. Il avait déjà étudie l'usage du café, qu'il préférait de beaucoup à celui de la digitaline. Lui aussi insistait sur la partie dynamique des maladies du cœur et sur la thérapeutique fonctionnelle. Depuis, les beaux travaux de Marey sur la circulation ont de nouveau attiré l'attention sur les maladies du cœur. S'il m'est permis de parler de moi-même, je dirai que depuis vingt-cinq ans j'ai essayé, sous les auspices et avec la collaboration de mon maitre et ami, M. le professeur Bouillaud, d'appliquer l'hydrothérapie au traitement des affections du cœur. J'ai d'abord dû procéder avec une grande prudence, par tâtonnements, et je n'ai pas tardé à obtenir des succès tels, que depuis lors de grands développements ont été donnés à ce inode de traitement. Mon second fascicule sur la clinique hydrothérapique de Plessis-Lalande, contient un grand Mémoire sur le traitement hydrothérapique des affections organiques du cœur. Ce memoire, dédié à M. Bouillaud, renferme un grand nombre d'observations de malades qui m'ont été adressés par ce professeur et par son gendre, M. le docteur Auburtin. On y voit que des affections cardiaques, arrivées à la dernière période, avec anasarque, dyspepsie, anémie, en

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