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deux tiers du gland et de la presque totalité du prépuce.

Cette observation, intéressante au point de vue de la gravité du fait dont il est question, est fort bien exposée. Elle est écrite avec clarté, et le traitement qui a été employé dans les différentes phases qu'a présentées la lésion, témoigne de l'habileté du praticien.

La Commission vous propose de déposer ce travail aux archives et d'adresser des remerciments à l'auteur.

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4. RAPPORT sur la communication de M. GUILLE, Intitulée : La tanaisie, son analyse et søn acide.

PAIRE, rapporteur.

Messieurs,

M. DE

Le Bureau m'ayant désigné pour examiner la communication faite à l'Académie par M. Guille et intitulée: La tanaisie, son analyse et son acide, je vais avoir l'honneur de vous faire connaitre mon opinion sur ce travail.

La note qui vous est soumise est divisée en trois paragraphes. Dans le premier, l'auteur énumère très-sommairement les principaux caractères de la tanaisie et signale l'oubli immérité dans lequel les médecins laissent cette plante vermifuge, trèsemployée autrefois.

Le deuxième paragraphe est consacré à l'analyse de la tanaisie. L'auteur a extrait huit substances que l'on rencontre presque toutes dans la plupart des végétaux aromatiques, substances mal définies qui ne sont, pour la plupart, que des mélanges de corps parfaitement distincts; il passe sous silence les travaux de Peschier et Leroy, qui ont antérieurement signalé la présence, dans la tanaisie, des matières susmentionnées et celles d'autres principes très-importants à tous égards.

Le troisième paragraphe a trait à un acide qui, d'après l'au

teur, serait particulier à la tanaisie et auquel il a donné le nom d'acide tanacétique. M. Guille indique le mode de préparation de cet acide et quelques-unes de ses propriétés; il a joint à sa note un échantillon du produit obtenu.

Il est à regretter que l'auteur n'ait pas poursuivi ses recherches afin de connaître la composition de cet acide et la place qu'il convient de lui assigner dans la classification des corps organiques. L'expérience lui eût indiqué que le corps qu'il nous a envoyé sous le nom d'acide tanacétique n'est pas pur et qu'il renferme notamment des matières minérales fixes.

Le sujet choisi par M. Guille est très-intéressant et peut fournir des résultats importants au chimiste qui utilisera, pour l'analyse de la tanaisie, les ressources que la science met à sa disposition; mais le travail qui nous est soumis demande à être revu et achevé.

C'est pourquoi, Messieurs, j'ai l'honneur de vous proposer de remercier M. Guille de sa communication, de la déposer aux archives, d'engager l'auteur à poursuivre ses recherches et de lui témoigner le plaisir que nous éprouverons à en connaître les résultats.

Ces conclusions sont adoptées.

5. RAPPORT de la Commission qui a été chargée d'examiner une communication de M. SPRONCK sur deux cas de renversement complet de la matrice, réduit par la dilatation du col utérin à travers les parois abdominales. M. HUBERT, rapporteur (1).

Messieurs,

M. le docteur Spronck, de Beek, qui vous avait adressé, en 1869, une observation intéressante d'accouchement provoqué au moyen des injections intra-utérines, vous communique. aujourd'hui les bons résultats qu'il a obtenus de la dilatation. (1) Commissaires: MM. HUBERT et MARINUS.

du col utérin à travers les parois abdominales dans deux cas de renversement complet de la matrice.

Voici l'un de ces faits: Marie Pisters, âgée de 28 ans, femme de Jean Klerks, de Genoud, accouche pour la seconde fois, dans dans la nuit du 29 au 30 août 1869. L'expulsion de l'enfant est suivie d'une hémorrhagie assez forte, et la sage-femme, trouvant la matrice molle, l'excite par des frictions, en même temps qu'elle exerce de légères tractions sur le cordon ombilical. Le placenta est amené au dehors, mais il entraîne avec lui la matrice, qui se renverse, et il s'ensuit une hémorrhagie continue et grave. M. Spronck est appelé, et quelque diligence qu'il fasse, il ne peut, vu la distance, arriver que trois heures après la production de l'accident. Il trouve la femme påle, froide, sans pouls, mourante. L'hypogastre est vide; l'utérus, renversé et assez dur, pend entre les cuisses.

La malade étant couchée sur le dos, le bassin plus élevé que le thorax, M. Spronck recouvre la tumeur d'un linge huilé, puis la saisissant de la main droite autant que possible d'une manière égale sur toute sa surface, il la fait rentrer graduellement, en suivant les axes du bassin, jusqu'à ce que le col soit devenu accessible à l'hypogastre. Disposant alors les doigts en cône et les appliquant au centre de la tumeur, il continue ses efforts de bas en haut, en même temps que de l'autre main il déprime la paroi abdominale et enfonce les doigts, aussi disposés en cône, dans l'ouverture du col dirigée en haut par le fait de l'inversion utérine. Ces doigts lui servent non-seulement à fixer l'organe et à l'empêcher de remonter sous l'effort de l'autre main, mais encore à dilater graduellement l'anneau qui doit permettre le passage et la remise en place du corps de la matrice.

Grâce à l'action ainsi combinée des deux mains, la réduction est opérée en très-peu de temps. Le globe utérin se dessine

dès lors à l'hypogastre et il ne tarde pas à se contracter sur la main qui l'occupe et à l'expulser de sa cavité.

Il ne reste qu'à rappeler la chaleur et la vie, ce qui se fait par les moyens ordinaires et par du vin chaud à la cannelle. La femme guérit sans accidents secondaires.

La réduction, dit M. Spronck, était d'autant plus difficile ici que la tumeur était dure, mobile, sortie depuis plus de trois heures et le renversement porté au point que le bourrelet appartenant au col avait totalement (?) disparu. Elle fut douloureuse, mais elle fut prompte, grâce à la facilité avec laquelle le col se laissa dilater à travers la paroi abdominale.

Nous retrouvons dans cette observation les causes et les suites ordinaires du renversement utérin. L'inertie de la matrice s'accuse par sa mollesse et par la perte de sang. Sans s'assurer d'abord si le décollement placentaire est complet, on exerce des frictions sur le viscère et des tractions sur le cordon ombilical. Le placenta est amené, mais il entraîne avec lui le point correspondant de l'utérus qui se retourne sur lui-même comme un bonnet de nuit et l'hémorrhagie devient immédiatement plus abondante et continue. Aussi la femme est-elle exsangue lorsque M. Spronck arrive auprès d'elle.

En présence d'un accident aussi grave, notre honorable confrère a parfaitement compris que se borner aux palliatifs et s'arrêter devant les difficultés d'une réduction immédiate, c'était exposer la malade à perdre bientôt les dernières gouttes de son sang et que si, par hasard, elle survivait à l'hémorrhagie, la réduction de la matrice deviendrait ensuite d'autant plus difficile qu'on aurait tardé plus longtemps à l'essayer. Il se mit donc aussitôt à l'œuvre et on doit le féliciter d'une opération conduite avec autant d'habileté que de succès.

M. Spronck se loue surtout du procédé qu'il a suivi et qu'il

croit lui appartenir. Nous regrettons de rencontrer ici la question toujours délicate d'une priorité incertaine.

Dans la réduction d'une matriee complètement renversée, il s'agit toujours de résoudre le problème suivant : Faire passer à travers un anneau plus ou moins extensible, et mobile une tumeur plus ou moins réductible et plus grosse que l'anneau n'est large.

Les difficultés, on le conçoit, sont en raison du volume et de la fermeté de la tumeur, mais aussi en raison de l'étroitesse, de la résistance et de la mobilité de l'anneau. Il est évident que si celui-ci restait complètement mobile, il fuirait au lieu de céder sous l'effort fait pour le dilater et le franchir. Il doit donc avant tout être fixé et bien fixé. Dans l'espèce, où lui trouvera-t-on le point d'appui nécessaire? Sera-ce dans le vagin auquel il adhère? Mais avant de l'arrêter dans son ascension, le vagin allongé outre mesure courra grand risque de se déchirer ou de se détacher de la matrice.

Cherchera-t-on ce point d'appui dans les parois osseuses du canal pelvien? Cela a été fait et cela peut s'essayer, au besoin, mais il est beaucoup plus simple de fixer l'organe d'une main, tandis que l'on opère de l'autre, comme cela se pratique dans quelques manœuvres obstétricales et tout spécialement dans la version. Ce n'est donc pas cette idée qui peut être nouvelle; si elle l'était, tout le monde aurait fait du neuf, comme M. Jourdain faisait de la prose, sans s'en douter. Ce qui distingue réellement le procédé dont il s'agit, c'est la dilatation du col de la matrice à travers la paroi abdominale. M. Spronck est-il le premier qui ait conseillé cette dilatation?

Ceux qui suivent la méthode du professeur White, dit Marion Sims (1), feraient bien d'exercer toujours une contrepression avec la main droite sur l'abdomen.

(1) Chirurgie utér. Paris, 1866, p. 159.

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