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Strasbourg, le 4 novembre 1765.

J'ARRIVE, monsieur, du plus détestable voyage, à tous égards, que j'aie fait de ma vie. J'arrive excédé, rendu; mais enfin j'arrive, et grâces à vous, dans une maison où je puis me remettre et reprendre haleine à mon aise, car je ne puis songer à reprendre de long-temps ma route ; et si j'en ai encore une pareille à celle que je viens de faire, il me sera totalement impossible de la soutenir. Je ne me prévaux point si tôt de votre lettre pour M. Zollicoffer; car j'aime fort le plaisir de prince de garder l'incognito le plus long-temps qu'on peut. Que ne puis-je le garder le reste de ma vie ! je serois encore un heureux mortel. Je ne sais au reste comment m'accueilleront les François; mais s'ils font tant que de me chasser, ils ne choisiront pas le temps que je suis malade, et s'y prendront moins brutalement que les Bernois. Je suis d'une lassitude à ne pouvoir tenir la plume. Le cocher veut repartir dès aujourd'hui, Je n'écris donc point à M. du Peyrou : veuillez suppléer à ce que je ne puis faire; je lui écriraj dans la semaine infailliblement. Il faut que je lui parle de vos attentions et de vos bontés mieux que je ne peux faire à vous-même. Ma manière d'en remercier et d'en profiter; et, sur ce pied, l'on ne peut être mieux remercié que vous l'êtes mais il est juste que je lui parle de l'effet qu'a produit sa recommandation. Bonjour, monsieur; bonne foire et

bon voyage. J'espère avoir le plaisir de vous embrasser encore ici.

638. A M. DU PEYROU.

Strasbourg, le 5 novembre 1765.

Je suis arrivé, mon cher hôte, à Strasbourg samedi, tout-à-fait hors d'état de continuer ma route, tant par l'effet de mon mal et de la fatigue, que par la fièvre et une chaleur d'entrailles qui s'y sont jointes. Il m'est aussi impossible d'aller maintenant à Potzdam qu'à la Chine, et je ne sais plus trop ce que je vais devenir; car probablement on ne me laissera pas long - temps ici. Quand on est une fois au point où je suis, on n'a plus de projets à faire ; il ne reste qu'à se résoudre à toutes choses, et plier la tête sous le pesant joug de la nécessité.

J'ai écrit à milord Maréchal; je voudrois attendre ici sa réponse. Si l'on me chasse, j'irai chercher de l'autre côté du Rhin quelque humanité, quelque hospitalité; si je n'en trouve plus nulle part, il faudra bien chercher quelque moyen de s'en passer. Bonjour, non plus mon hôte, mais toujours mon ami. George Keitt et vous m'attachez encore à la vie; de tels liens ne se rompent pas aisément. Je vous embrasse.

639. AU MÊME

Strasbourg, le 10 novembre 1765.

RASSUREZ-VOUS mon cher hôte, et assurez nos

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amis sur les dangers auxquels vous me croyez exposé. Je ne reçois ici que des marques de bienveillance, et tout ce qui commande dans la ville et dans la province paroît s'accorder à me favoriser. Sur ce que m'a dit M. le maréchal, que je vis hier, je dois me regarder comme aussi en sureté à Strasbourg qu'à Berlin. M. Fischer m'a servi avec toute la chaleur et tout le zèle d'un ami, et il a eu le plaisir de trouver tout le monde aussi bien disposé qu'il pouvoit le désirer. On me fait apercevoir bien agréa blement que je ne suis plus en Suisse.

Je n'ai que le temps de vous marquer ce mot pour vous rassurer sur mon compte.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

FIN DU TOME XXXVIII,

ET DU CINQUIÈME DE LA CORRESPONDANCE.

DES LETTRES

CONTENUES DANS CE VOLUME.

476me LETTRE. A M***.-Il lui démontre que la lettre qu'on lui attribue n'est pas de lui. Regrets sur la mort de M. de Luxembourg. Cette lettre est adressée à M. Duchesne. p. 5 477. A M. Deleyre. Ses maux l'empêchent de discuter

avec lui sur l'histoire. Moyen d'entretenir leur correspondance.

478. A madame de Luxembourg. - Éloge du maréchal; regrets de sa perte.

479. A la même.-Nouvelle expression de ses regrets. 480. A M. de Sauttersheim.

duite.

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Reproches sur son incon

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481. A M. de Champfort.

Il le remercie de l'ouvrage

qu'il lui a envoyé.

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482. A M. d'Ivernois. Il est surpris de la persévérance des

citoyens à faire des représentations.

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483. A M. H, D. P.-Nouveaux motifs qui l'empêchent de prendre la plume en faveur des protestants.

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484. A madame de Créqui.—
-Sur la religion, qui consiste
moins dans ce qu'on croit dans ce qu'on fait.
485. A M. Séguier de Saint Brisson.

que

Il le bláme de

causer du chagrin à sa mère. Un fils a toujours tort. S'il ne va pas se jeter aux genoux de la sienne, il ne veut plus entendre parler de lui.

48€. A M. d'Ivernois. Il lui donne son itinéraire afin

qu'ils se rejoignent dans leurs courses.

487. Au même. Il lui donne diverses commissions.

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488. A milord Maréchal.-Il le remercie de son souvenir,
lui rend compte d'un petit voyage qu'il vient de faire,
et attend les matériaux pour faire l'histoire de sa famille.
489. A madame la comtesse de Boufflers. - Eloge du ma-
réchal de Luxembourg. Sur l'éducation qu'elle donne à
son fils. Situation de son âme.

490. A M. le prince de Wirtemberg. - Intérêt qu'il prend
à l'éducation de la fille du prince.

491. A madame Latour. — Il ne peut répondre de son
exactitude à lui écrire,

Remerciements et conseils.

Sur les gravures de son portrait.

501. A M. le prince de Wirtemberg. - Sur deux épitaphes
que le prince lui avoit adressées, et dont les vers étoient
très-mauvais.

502. A M. de Latour. Il accepte le second portrait qu'il

a fait de lui.

-

Il lui envoie la lettre précédente

503. A M. Le Nieps.
pour qu'il la remette à M. de Latour.

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505. A M. Deleyre. - Il s'excuse de ses torts envers lui. Ibid.

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