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D'après une des lois providentielles qui régissent le monde, rarement les œuvres au-dessus de l'ordinaire se font sans contradictions plus ou moins fortes et nombreuses. Les Ateliers Catholiques ne pouvaient guère échapper à ce cachet divin de leur utilité. Tantôt on a nié leur existence ou leur importance; tantôt on a dit qu'ils étaient fermes ou qu'ils allaient l'être. Cependant ils poursuivent leur carrière depuis 21 ans, et les productions qui en sortent deviennent de plus en plus graves et soignées aussi paraît-il certain qu'à moins d'événements qu'aucune prudence humaine ne saurait prévoir ni empêcher, ces Ateliers ne se fermeront que quand la Bibliothèque du Clergé sera terminée en ses 2,000 volumes in-4o, Le passé parait un sûr garnt de l'avenir, pour ce qu'il y a à espérer ou à craindre. Cependant, parmi les calomnies auxquelles ils se sont trouvés en butte, il en est deux qui ont été continuellement répétées, parce qu'étant plus capitales, leur effet entrainait plus de conséquences. De petits et ignares concurrents se sont donc acharnés, par leur correspondance ou leurs voyageurs, à répéter partout que nos Editions étaient mal corrigées et mal imprimées. Ne pouvant attaquer le fond des Ouvrages, qui, pour la plupart, ne sont que les chefs-d'œuvre du Catholicisme reconnus pour tels dans tous les temps et dans tous les pays, il fallait bien se rejeter sur la forme dans ce qu'elle a de plus sérieux, la correction et l'impression; en effet, les chefs-d'œuvre même n'auraient qu'une demi-valeur, si le texte en était inexact ou illisible.

Il est très-vrai que, dans le principe, un succès inoui dans les fastes de la Typographie ayant forcé l'Editeur de recourir aux mécaniques, afin de marcher plus rapidement et de donner les ouvrages à moindre prix, quatre volumes du double Cours d'Ecriture sainte et de Théologie furent tirés avec la correction insuffisante donnée dans les imprimeries à presque tout ce qui s'édite; il est vrai aussi qu'un certain nombre d'autres volumes, appartenant a diverses l'ublications, furent imprimés ou trop noir ou trop blanc. Mais, depuis ces temps éloignés, les mécaniques ont cédé le travail aux presses à bras, et l'impression qui en sort, sans être du luxe, attendu que le luxe jurerait dans des ouvrages d'une telle nature, est parfaitement convenable sous tous les rapports. Quant à la correction, il est de fait qu'elle n'a jamais été portée si loin dans aucune édition ancienne ou contemporaine. Et comment en serait-il autrement, après toutes les peines et toutes les dépenses que nous subissons pour arriver à purger nos épreuves de toutes fautes? L'habitude, en typographie, même dans les meilleures maisons, est de ne corriger que deux épreuves et d'en conférer une troisième avec la seconde, sans avoir préparé en rien le manuscrit de l'auteur.

Dans les Ateliers Catholiques la différence est presque incommensurable. Au moyen de correcteurs blanchis sous le harnais et dont le coup d'oeil typographique est sans pitié pour les fautes, on commence par préparer la copie d'un bout à l'autre sans en excepter un seul mot. On lit ensuite en première épreuve avec la copie ainsi préparée. On lit en seconde de la même manière, mais en coliationnant avec la première. On fait la même chose en tierce, en collationnant avec la seconde. On agit de même en quarte, en collationnant avec la tierce. On renouvelle la même opération en quinte, en collationnant avec la quarte. Ces collationnements ont pour but de voir si aucune des fautes signalées au bureau par MM. les correcteurs, sur la marge des épreuves, n'a échappé à MM. les corrigeurs sur le marbre et le métal. Après ces cinq lectures entières contrôlées l'une par l'autre, e en dehors de la préparation ci-dessus mentionnée, vient une révision, et souvent il en vient deux ou trois; puis l'on cliche. Le clichage opéré, par conséquent la pureté du texte se trouvant immobilisée, on fait, avec la copie, une nouvelle lecture d'un bout de l'épreuve à l'autre, on se livre à une nouvelle révision, et le tirage n'arrive qu'après ces innombrables précautions. Aussi ya til à Montrouge des correcteurs de toutes les nations et en plus grand nombre que dans vingt-cinq imprimeries de Paris réunies! Aussi encore, la correction y coûte-t-elle autant que la composition, tandis qu'ai leurs elle ne coûte que le dixième ! Aussi enfin, bien que l'assertion puisse paraitre téméraire, l'exactitude obtenue par tant de frais et de soins, fait-elle que la plupart des Editions des Ateliers Catholiques laissent bien loin derrière elles celles même des célèbres Bénédictins Mabillon et Montfaucon et des célèbres Jésuites Pelau et Sirmond. Que l'on compare, en effet, n'importe quelles feuilles de leurs éditions avec celles des nôtres qui leur correspondent, en grec comme en latin, on se convaincra que l'invraisemblable est une réalité.

D'ailleurs, ces savants éminents, plus préoccupés du sens des textes que de la partie typographique et n'étant point correcteurs de profession, lisaient, non ce que portaient les épreuves, mais ce qui devait s'y trouver, leur haute intelligence suppléant aux fautes de l'édition. De plus les Bénédictins, comme les Jésuites, opéraient presque toujours sur des manuscrits, cause perpétuelle de la multiplicité des fautes, pendant que les Ateliers Catholiques, dont le propre est surtout de ressusciter la Tradition, n'opèrent le plus souvent que sur des imprimés.

Le R. P. De Buch, Jésuite Bollandiste de Bruxelles, nous écrivait, il y a quelque temps, n'avoir pu trouver en dix-huit mois d'étude, une seule faute dans notre Patrologie latine. M. Denzinger, professeur de Théologie à l'Université de Wurzbourg, et M. Reissmann, Vicaire Général de la même ville, nous mandaient, à la date du 19 juillet, n'avoir pu également surprendre une seule faute, soit dans le latin soit dans le grec de notre double Patrologie. Enfin, le savant P. Pitra, Bénédictin de Solesme, et M. Bonetty, directeur des Annales de philosophie chrétienne, mis au défi de nous convaincre d'une seule erreur typographique, ont été forcés d'avouer que nous n'avions pas trop présumé de notre parfaite correction. Dans le Clergé se trouvent de bons latinistes et de bons hellénistes. et, ce qui est plus rare, des hommes très-positifs et très-pratiques, eb bien ! nous leur promettons une prime de 25 centimes par chaque faute qu'ils découvriront dans n'importe lequel de nos volumes, surtout dans les grecs.

Malgré ce qui précède, l'Editeur des Cours complets, sentant de plus en plus l'importance et même la nécessité d'une correction parfaite pour qu'un ouvrage soit véritablement utile et estimable, se livre depuis plus d'un an, et est résolu de se livrer jusqu'à la fin à une opération longue, pénible et coûteuse, savoir, la révision entière et universelle de ses innombrables clichés. Ainsi chacun de ses volumes, au fur et à mesure qu'il les remet sous presse, est corrigé mot pour mot d'un bout à l'autre. Quarante hommes y sont ou y seront occupés pendant 10 ans, et une somme qui ne saurait être moindre d'un demi-million de francs est consacrée à cet important contrôle. De cette manière, les Publications des Ateliers Catholiques, qui déjà se distinguaient entre toutes par la supériorité de leur correction, n'auront de rivales, sous ce rapport, dans aucun temps ni dans aucun pays; car quel est l'éditeur qui pourrait et voudrait se livrer APRES COUP à des travaux si gigantesques et d'un prix si exorbitant? Il faut certes être bien pénétré d'une vocation divine à cet effet, pour ne reculer ni devant la peine ni devant la dépense, surtout lorsque l'Europe savante proclame que jamais volumes n'ont été édités avec tant d'exactitude que ceux de la Bibliothèque universelle du Clergé. Le présent volume est du nombre de ceux révisés, et tous ceux qui le seront à l'avenir porteront cette note. En conséquence, pour juger les productions des Ateliers Catholiques sous le rapport de la correction, il ne faudra prendre que ceux qui porteront en tête l'avis ici tracé. Nous ne reconnaissons que cette édition et celles qui suivront sur nos planches de métal ainsi corrigées. On croyait autrefois que la stéréotypie immobilisait les fautes, attendu qu'un cliché de métal n'est point élastique; pas du tout, il introduit la perfection, car on a trouvé le moyen de le corriger jusqu'à extinction de fautes. L'Hébreu a été revu par M. Drach, le Grec par des Grecs, le Latín et le Français par les premiers correcteurs de la capitale en ces langues.

Nous avons la consolation de pouvoir finir cet avis par les réflexions suivantes: Enfin, notre exemple a fini pa ébranler les grandes publications en Italie, en Allemagne, en Belgique et en France, par les Canons grecs de Rome le Gerdil de Naples, le Saint Thomas de Parme, l'Encyclopédie religieuse de Munich, le recueil des déclarations des rites de Bruxelles, les Bollandistes, le Suarez et le Spicilege de Paris. Jusqa'ici, on n'avait su réimprimer que des ouvrages de courte haleine. Les in-4°, où s'engloutissent les in-folio, faisaient peur, et on n'osait y toucher, par crainte de se noyer dans ces abimes sans fond et sans rives; mais on a fini par se risquer à nous imiter. Bien plus, sous notre impulsion, d'autres Editeurs se préparent au Bullaire universel, aux Décisions de toutes les Congrégations, à une Biographie et à une Histoire générale, etc., etc. Malheureusement, la plupart des éditions déjà faites ou qui se font, sont sans autorité, parce qu'elles sont sans exactitude; la correction semble en avoir été faite par des aveugles, soit qu'on n'en ait pas senti la gravité, soit qu'on ait reculé devant les frais; mais patience! une reproduction curjecte surgira bientôt, ne fat-ce qu'à la lumière des écoles qui se sont faites ou qui se feront encore.

CURSUS COMPLETUS,

EX TRACTATIBUS OMNIUM PERFECTISSIMIS UBIQUE HABITIS, ET A MAGNA
PARTE EPISCOPORUM NECNON THEOLOGORUM EUROPE CATHOLICÆ,

UNIVERSIM AD HOC INTERROGATORUM, DESIGNATIS,

UNICE CONFLATUS,

PLURIMIS ANNOTANTIBUS PRESBYTERIS

AD DOCENDOS LEVITAS PASCENDOSVE POPULOS ALTE POSITIS.

ANNOTAVIT VERO SIMUL ET EDIDIT

J.-P. MIGNE,

BIBLIOTHECA CLERI UNIVERSÆ,

SIVE

CURSUUM COMPLETORUM IN SINGULOS SCIENTIÆ ECCLESIASTICE RAMOS EDITOR.

TOMUS DECIMUS OCTAVUS.

DE HORIS CANONICIS.

-

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-

-

DE PURGATORIO. CONSENSIO UTRIUSQUE ECCLESIA, Occidentalis ET
ORIENTALIS, CIRCA DOGMA DE PURGATORIO. DE STATU ANIMARUM POST MORTEM ET DE
PRECIBUS DEO PRO IIS EFFUSIS. DE INDULGENTIIS. DE JUBILEO. DE BENEFICIIS
DE JUSTA BONORUM TEMPORALIUM AB EC-
APOLOGETICA PRO JOANNE XXII DISSERTATIO. DE JURE PRIMARUM
ET ABBATIARUM.

ECCLESIASTICIS, JURE PATRONATUS ET DECIMIS.

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CLESIA POSSESSIONE.
PRECUM ET INSTITUTIONIBUS.

IMMUNITATIBUS ECCLESIASTICIS.

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28 VOLUMINA: 138 FRANCIS.

EXCUDEBATUR ET VENIT APUD J.-P. MIGNE EDITOREM,

IN VIA DICTA D'amboise, olim PROPE PORTAM LUTETIÆ PARISIORUM VULGO D'ENFER
NOMINATAM, SEU PETIT-MONTROUGE, NUNC VERO INTRA MOENIA PARISINA.

-

AUCTORUM ET OPERUM QUI IN HOC TOMO XVIII CONTINENTUR.

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De utriusque Ecclesiæ Occidentalis et Orientalis in dogmate de Purgatorio consensione per-
petua. (ALLATIUS.)

565

De statu Animarum post mortem et de Precibus Deo pro iis effusis Sacrificiisque obla-
tis. (EUSTRATIUS e Græco idiomate in Latinum ab ALLATIO translatus.)

De Indulgentiis. (COLLET.)

-

REIFFENSTUEL. NATALIS ALEXANDER.

-

BINER.

689

De Beneficiis ecclesiasticis, Jure patronatus et Decimis. (REIFFENSTUEL.)

691

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Tractatus theologici pars prima de Abortu, de Abusu S. Eucharistiæ, de Adulterio, de
Apostasia, de Blasphemia, de Contumelia in S. Eucharist am, de Falsitate circa litteras,
circa monetam, de Hæresi, de Homicidio, de Incendio, de Incestu, de Labaismo, de Ma-
chinatione in mortem conjugis, de Magia, de Matrimonio post votum castitatis, de Pec-
cato complicis, de Peccatis cum excommunicatione majori, de Peccatis mandantium,
consulentium, etc., de Percussione parentum, de Perjurio, de prolis Oppressione, de
Raptu, de Stupro, de Simonia, de Sodomia, de Violatione Libertatis ecclesiasticæ.

Ejusdem Tractatus pars secunda.

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Diximus de oratione vocali in communi, et ut privatè fit; superest dicendum de oratione per se publicâ, id est, quæ in personâ totius Ecclesiæ funditur; nam ex hoc induit peculiarem obligationem ex instituto Ecclesix, multasque proprietates habet, quæ specialem considerationem requirunt, quam in hac parte prosequemur. Sicut autem hæc oratio per se publica est, ita per se postulat, ut in Ecclesià fiat, in loco publico, et in populi concursu, ac subinde tali modo, ut ab omnibus astantibus audiri possit. Et ideò hic orandi modus ad ecclesiasticum chorum, aut cantum, vel psalmodiam spectat. Per accidens autem separatim, seu occultè fit, vel ratione loci, quia in privato cubiculo, vel ratione modi, submissâ voce dicitur. Priùs ergo dicemus de his, qui in choro, posteà de his, qui extra chorum, canonicum officium ex obligatione recitant; de illis verò qui ex devotione absque obligatione recitant, nihil dicere oportebit, quia illa oratio omninò privata est, et ita nullam habet peculiarem considerationem, præter ca, quæ in superiori libro

tractala sunt.

CAPUT PRIMUM.

Quàm sit antiqua in Ecclesià, et per se honesta oratio, quæ chorus ecclesiasticus appellatur.

1. Ducbus modis solita est fieri hæc oratio in Ecclesià. Primò in missâ, quasi conjungendo harc actionem cum ipso sacrificio, ad illius majorem reverentiam, et ornatum; secundò extra sacrificium, tantùra ipsius orationis gratià, ad postulandum aliquid à Deo, ipsive gratias agendum, aut laudandum ipsum. De priori modo in alio opere dixi, ubi in hunc locum remisi ea, quæ pertinent ad alias orationes publicas extra missam, quod implendum nunc est. Suppono autem sanctum esse hujusmodi orationes ad Deum fundere extra missæ sacrificium, quia oratio per se est actio bona et honesta, et non habet necessariam connexionem cum sacrificio, potestque sæpiùs in die vel nocte fieri, etiam quando non est tempus sacrificii. Et ita constat in antiquo templo, et lege fuisse consuetudinem orandi variis horis, in quibus non offerebantur sacrificia, ut colligitur ex illo Act. 3: Ad horam orationis nonam, et infrà latiùs dicemus. Et Christus Dominus licèt in offerendo sacrificio suo tam cruento, quàm incruento multiplicem orationem miscuerit, et internam, ac mentalem, et publicam, ac vocalem, etiam cum clamore valido; tamen ante illud sacrificium sæpiùs oravit, et nocte Cœnæ, illà jam finitâ, hymnum cum discipulis dixit, quod erat orationis genus, et postea in horto oravit, ubi sæpiùs cum discipulis ad orandum, et non ad sacrificandum, con

TH. XVIII.

venire solebat, ut Joannes, cap. 18, refert. Consuetudo ergo orandi sæpiùs extra sacrificium per se honesta, antiqua et laudabilis est.

2. Secundò suppono orationem in communi factam, à totâ aliquâ communitate, vel populo, sanctam, et Deo gratissimam esse, ideòque meritò ab Ecclesià servatam, et more receptam fuisse. Omitto hæreticos, qui circa hanc orationem errârunt, quia nullus absoJute videtur illam negasse, sed quoad aliquas speciales circumstantias, de quibus in sequentibus capitibus dicendum est. Hæc ergo veritas facilè persuadetur, quia si unius personæ singularis oratio multùm valet apud Deum, si multi in eodem spiritu, et actu orationis conveniant, sine dubio gratior erit, et potentior eorum oratio; et ideò de antiquis Christianis legimus, quòd statim post Christi ascensum, erant perseverantes unanimiter in oratione, vel in cœnaculo ante Spiritûs sancti adventum, Act. 1, vel in templo post adventum Spiritus sancti, et inchoatam prædicationem Apostolorum, et conversionem Christianorum, Act. 2; unde Chrysostomus, homil. 79 ad populum: Quid hâc, inquit, oratione Ecclesiæ potentius, quæ columnam, et Ecclesiæ turrim adjuvit? et infrà: Magna vis est orationis in Ecclesià concorditer à populo oblatæ ; et infrà : Et domi quidem orari potest; sic autem ut in Ecclesià non potest, ubi tanta Patrum multitudo, ubi clamor ad Deum unanimiter emittitur. Non ita à Domino per te solus orans audieris, ut cum fratribus. Hic enim majus aliquid est, puta, unanimitas, et consonantia, charitatisque rinculum, et sacerdotum orationes. Est ergo oratio communitatis optima, et cæteris paribus efficacior, quia ex majori charitate procedit. Et quia circumstantia persona petentis multùm ad orationem confert, communitas autem habet peculiarem quamdam dignitatem, ratione cujus commune bonum divinius censetur. Et quia ubi multi concurrunt, unus ab alio juvatur, et imperfectionem unius alius supplet, et ita oratio evadit, vel omnibus numeris absoluta, vel certè perfectior. Denique quia talis oratio habet à Christo specialem promissionem, ut statim dicam.

3. Duobus autem modis intelligi potest, >rationem fieri à communitate; primò, quia multi simul ad orandum conveniunt, unusque autem per se orat quasi privatim, nec habet cum oratione alterius aliam conjunctionem præter concomitantiam temporis, aut loci, vel materiæ. Et talis oratio habet à Christo peculiarem promissionem, Matth. 18: Iterum dico vobis, quia si duo ex vobis consenserint super terram de omni re, quamcumque petierint, fiet illis à Patre meo, qui in cœlis est. Et subdit rationem: Ubi enim sunt duo, vel tres con

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gregati in nomine meo, ibi sum in medio eorum. In quo
promittit suum peculiare auxilium his qui hoc spiritu
ad orandum conveniunt. Oportet autem, ut ille con-
sensus sit ex intentione orantium, ad orandum conve-
nientium communi consensu. Nam si omninò casu con-
tingat, multos simul orare, erunt orationes plurium,
non tamen erit oratio unius communitatis. Ilic autem
modus communis potest etiam in oratione mentali in-
veniri, sicut patet in communitate religiosâ, cujus
personæ omnes eâdem horà ad sic orandum conve-
niunt ex communi ritu et consensu. Ideòque ad hunc
modum communis orationis per se necessarium non
est, ut omnes, qui sic orant in eodem loco communi
proximè conveniant, sed esse possunt in eâdem domo,
et diversis cellis, imò etiam in diversis domibus, et po-
pulis esse possunt, et per modum unius corporis my-
stici eâdem horâ ad orandum, vel mentaliter, vel vo-
caliter convenire. Quæ quidem oratio etiam est optima,
et cæteris paribus, erit etiam potentior et efficacior,
quàm oratio singulorum, præsertim si ad idem postu-
landum, simul ab omnibus offeratur; talisque videtur
luisse oratio fidelium, quando unanimiter in templo
orabant, Actor. 2, quia in illo templo non poterant eo
modo communiter orare, quo postea orabant in templis
Christianorum, cujus inchoatio quædam in 4 cap.
Actor., conspicitur, ut mox dicemus. De hoc igitur
modo communis orationis nihil hic addere necesse est
præter dicta in libro præcedenti, quia reverà talis
oratio per se privata est, et per accidens communis,
neque habet illam perfectam unitatem mysticam, quam
oratio communitatis habere potest, quia multi sic
orantes non fundunt omnes, et singuli unum, et eum-
dem orationis actum, et ita per se loquendo non
Dossunt per modum unius concurrere ad eamdem
petitionem.

4. Alio ergo modo fieri potest oratio à communitate, quia una oratio funditur in personâ omnium, ita ut omnes orent, ut membra illius communitatis, et una oratio ab omnibus fundatur, singulis partialiter aliquo modo concurrentibus; etiamsi non omnes æquè loquantur, vel cumdem modum actionis exerceant, sed quidam loquantur; alii adsint, et consentiant, aut alio modo cooperentur. Et hæc est propriissima unius communitatis oratio, talemque videtur describere Tertullianus in Apol. cap. 59, dicens: Corpus sumus de conscientiâ religionis, et disciplina unitate, et spei fœdere, convenimus in cœtum, et congregationem, ut ad Deum quasi manu factâ precationibus, ambiamus orantes; hæc vis Deo grata est: Quibus verbis eleganter explicat, hanc communem orationem quasi uno ore, et uno spiritu à totâ communitate offerri. Exemplum optimum est Act. 4, ubi redeuntibus Apostolis à concilio Pharisæorum ad cœtum fidelium, et narrantibus illis, quo modo eos dimisissent, quidque illis comminati fuissent, subditur: Qui cùm audissent, unanimiter levaverunt vocem ad Deum, et dixerunt : Domine tu es, qui fecisti cœlum et terram, etc., ubi non solùm corda, sed etiam vocem ad Deum elevâsse significantur, ut notat Lyranus, et indicat Chrysostomus, et

proprietas verbi postulat; nam solus internus affectus
non dicitur propriè vocis elevatio. Præsertim quia
verba omnia, quæ ibi referuntur fuerunt tunc ab Ec-
clesia ibi coacta, unâ voce prolata. Igitur non tantùm
communi voluntatum consensu, sed etiam quasi uno
ore idem omninò precati sunt, quod non sine miraculo
accidisse piè Carthusianus, et alii considerant. Unde
illa oratio tantam habuit vim apud Deum, ut ejus ef-
ficacia statim visibili signo commotionis totius do-
mûs, et fervoris prædicatorum Evangelii manifestata
fuerit.

5. Dico ergo, chorum ecclesiasticum, in quo pu-
blicæ, et communes orationes à Christiano populo, seu
illius nomine, fiunt, sanctum esse, et Spiritûs sancti
instinctu in Ecclesiâ introductum, ut antiquissima, et
universalis traditio ostendit. Hæc doctrina de fide
certa est, quæ satis probatur ex Ecclesiae universali
consensu, quæ in re tam gravi errare non potest; an-
tiquitas etiam hujus traditionis ostenditur; nam in
Actibus Apostol. habemus hujus consuetudinis initia,
ut jam notatum est. Insinuatur etiam à Paulo, 1 ad
Corinth. 14, ubi ex professo tractat de ecclesiasticis
conventibus, qui tunc fieri solebant, et significat non
tantùm ad sacrificium offerendum, et ad doctrinam,
vel concionem habendam, sed etiam ad communes
orationes, et laudes Dei solitos esse frequentari; et
solere unum loco omnium gratias agere, et alios an-
nuere, ac respondere Amen, unde inter alia ait: Si
benedixeris spiritu, id est, ita ut ab aliis non intelliga-
ris, qui supplet (id est, tenet) locum idiotæ, quomodò di-
cel: Amen? nam tu quidem benè gratias agis, sed alter
non ædificatur; et infra: Cùm convenitis, unusquisque
vestrúm psalmum habet, etc. Et concludit: Omnia ho-
nestè, et secundùm ordinem fiant. Quæ ultima verba
notanda sunt; nam ex eis habetur ad ecclesiasticam
institutionem pertinere, hæc omnia ordinare; unde
rectè colligitur, insolentissimæ insaniæ esse consuetudi-
nem Ecclesia in hujusmodi rebus improbare, ut piè
dixit Augustinus, epist. 118.

6. Potest etiam hoc colligi ex Paulo ad Ephes. 5 dicente: Implemini Spiritu sancto, loquentes vobismelipsis in psalmis, et hymnis, et canticis spiritualibus, cantantes, et psallentes in cordibus vestris Domino, gratias agentes semper pro omnibus in nomine Domini nostri Jesu Christi, Deo et Patri. Ubi non vocat spiritualia cantica quia spiritu tantùm proferuntur, sed quia spiritualem materiam continent, et significant; nec dicit: Psallentes in cordibus, ut vocem excludat, sed ut declaret illud esse præcipuum, et per se necessarium, etiam dùm voce oratur, unde quod ait : Loquentes vobismetipsis, Haimo ibi interpretatur, id est, invicem, seu alternatim, dùm unus loquitur, et alius respondet. Sic etiam intelligi potest illud ad Colossens. 3 Verbum Dei habitet in vobis abundanter in omni sapientiâ, docentes et commonentes vosmetipsos, in psalmis, hymnis, et canticis spiritualibus, in gratiâ cantantes in cordibus vestris Deo. Quæ omnia possunt quidem intelligi de oratione privatâ, et de mentali, et ita exponuntur frequenter, non tamen excluditur oratio

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