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parce qu'au lieu d'être au milieu de l'édifice comme le chantre, il ne donne le ton que d'une extrémité.

Or. le remède à cet inconvénient me paroît très-simple; car, comme les rayons visuels se communiquent à l'instant de l'objet à l'œil, ou du moins avec une vitesse incomparablement plus grande que celle avec laquelle le son se transmet du corps sonore à l'oreille, il suffit de substituer l'un à l'autre pour avoir dans toute l'étendue du temple un chant bien simultané et parfaitement d'accord: il ne faut pour cela que placer le chantre, ou quelqu'un chargé de cette partie de sa fonction, de manière qu'il soit à la vue de tout le monde, et qu'il se serve d'un bâton de mesure dont le mouvement s'aperçoive aisément de loin, comme, par exemple, un rouleau de papier; car alors, avec la précaution de prolonger assez la première note pour que l'intonation en soit partout entendue avant qu'on poursuive, tout le reste du chant marchera bien ensemble, et la discordance dont je parle disparoîtra infailliblement. On pourroit même, au lieu d'homme, employer un chronomètre dont le mouvement seroit encore plus égal dans une mesure si lente.

Il résulteroit de là deux autres avantages: l'un que, sans presque altérer le chant des psaumes, il seroit aisé d'y introduire un peu de prosodie, et d'y observer du moins les longues et les brèves les plus sensibles; l'autre, que ce qu'il y a de monotonie et de langueur dans ce chant pourroit, selon la première intention de l'auteur, ètre effacé par la basse et les autres parties, dont l'harmonie est certainement la plus majestueuse et la plus sonore qu'il soit possible d'entendre.

CHAPEAU, S. m. Trait demi-circulaire, dont on couvre deux ou plusieurs notes, et qu'on appelle plus communément liaison. (Voy. Liaison.)

CHASSE, S. f. On donne ce nom à certains airs ou à certaines fanfares de cors ou d'autres instrumens, qui réveillent, à ce qu'on dit, l'idée des tons que ces mêmes cors donnent à la chasse.

CHEVROTER, V. n. C'est, au lieu de battre nettement et alternativement du gosier les deux sons qui forment la cadence ou le trille (voy. ces mots), en battre un seul à coups précipités, comme plusieurs doubles croches détachées et à l'unisson, ce qui se fait en forçant du poumon l'air contre la glotte fermée, qui sert alors de soupape, en sorte qu'elle s'ouvre par secousses pour livrer passage à cet air, et se referme à chaque instant par une mécanique semblable à celle du tremblant de l'orgue. Le chevrotement est la désagréable ressource de ceux qui, n'ayant aucun trille, en cherchent l'imitation grossière; mais l'oreille ne peut supporter cette substitution, et un seul chevrotement au milieu du plus beau chant du monde suffit pour le rendre insupportable et ridicule.

CHIFFRER. C'est écrire sur les notes de la basse des chiffres ou autres caractères indiquant les accords que ces notes doivent porter, pour servir de guide à l'accompagnateur. (Voy. Chiffres, Accord.)

CHIFFRES. Caractères qu'on place au-dessus ou au-dessous des notes de la basse, pour indiquer les accords qu'elles doivent porter. Quoique, parmi ces caractères, il y en ait plusieurs qui ne sont pas des chiffres

on leur en a généralement donné le nom, parce que c'est la sorte de
sigues qui s'y présente le plus fréquemment.

Comme chaque accord est composé de plusieurs sons, s'il avoit fallu
exprimer chacun de ces sons par un chiffre, on auroit tellement multi-
plié et embrouillé les chiffres, que l'accompagnateur n'auroit jamais eu
le temps de les lire au moment de l'exécution. On s'est donc appliqué,
autant qu'on a pu, à caractériser chaque accord par un seul chiffre; de
sorte que ce chiffre peut suffire pour indiquer, relativement à la basse,
l'espèce de l'accord, et par conséquent tous les sons qui doivent le com-
poser. Il y a même un accord qui se trouve chiffré en ne le chiffrant
point; car, selon la précision des chiffres, toute note qui n'est point
chiffrée ou ne porte aucun accord, ou porte l'accord parfait.

Le chiffre qui indique chaque accord est ordinairement celui qui ré-
pond au nom de l'accord: ainsi l'accord de seconde se chiffre 2; celui
de septième, 7; celui de sixte, 6. etc. Il y a des accords qui portent
double nom, et qu'on exprime aussi par nn double chiffre : tels sont les
accords de sixte-quarte, de sixte-quinte, de septième et sixte, etc.
Quelquefois même on en met trois, ce qui rentre dans l'inconvénient
qu'on vouloit éviter mais comme la composition des chiffres est
venue du temps et du hasard, plutôt que d'une étude refléchie, il n'est
pas étonnant qu'il s'y trouve des fautes et des contradictions.

Voici une table de tous les chiffres pratiqués daus l'accompagnement;
sur quoi l'on observera qu'il y a plusieurs accords qui se chiffrent di-
versement en différens pays, ou dans le même pays par différens au-
teurs, ou quelquefois par le même. Nous donnons toutes ces manières
afin que chacun, pour chiffrer, puisse choisir celle qui lui paroîtra la
plus claire, et, pour accompagner, rapporter chaque chiffre à l'accord
qui lui convient, selon la manière de chiffrer de l'auteur.

TABLE GÉNÉRALE

DE TOUS LES CHIFFRES DE L'ACCOMPAGNEMENT.

NOTA. On a ajouté une étoile à ceux qui sont plus usités en France aujourd'hui.

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1. Les différentes sixtes, dans cet accord, se marquent par un accident au

chiffre, comme les tierces dans l'accord parfait

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[blocks in formation]

Quelques auteurs avoient introduit l'usage de couvrir d'un trait toutes les notes de la basse qui passoient sous un même accor; c'est ainsi que les jolies cantates de M. Clérambault sont chiffrées mais cette invention étoit trop commode pour durer; elle montroit aussi trop clairement à l'œil toutes les syncopes d'harmonie. Aujourd'hui, quand on soutient le même accord sous quatre différentes notes de basse, ce sont quatre chiffres différens qu'on leur fait porter, de sorte que l'accompagnateur, induit en erreur, se hâte de chercher l'accord même qu'il a sous la main. Mais c'est la mode en France de charger les basses d'une confusion de chiffres inutiles on chiffre tout, jusqu'aux accords les plus évidens, et celui qui met le plus de chiffres croit être le plus savant. Une basse ainsi hérissée de chiffres triviaux rebute l'accompagnateur, et lui fait souvent négliger les chiffres nécessaires. L'auteur doit supposer, ce me semble, que l'accompagnateur sait les élémens de l'accompagnement, qu'il sait placer une sixte sur une médiante, une fausse quinte sur une note sensible, une septième sur une dominante, etc. Ii ne doit donc pas chiffrer des accords de cette évidence, à moins qu'il ne faille annoncer un changement de ton. Les chiffres ne sont faits que pour déterminer le choix de l'harmonie dans les cas douteux, ou le choix des sons dans les accords qu'on ne doit pas remplir du reste, c'est très-bien fait d'avoir des basses chiffrées exprès pour les écoliers. Il faut que les chiffres montrent à ceux-ci l'application des règles pour les maîtres, il suffit d'indiquer les exceptions.

M. Rameau, dans sa dissertation sur les différentes méthodes d'accompagnement, a trouvé un grand nombre de défauts dans les chiffres établis. Il a fait voir qu'ils sont trop nombreux et pourtant insuffisans, obscurs, équivoques; qu'ils multiplient inutilement les accords, et qu'ils n'en montrent en aucune manière la liaison.

Tous ces défauts viennent d'avoir voulu rapporter les chiffres aux notes arbitraires de la basse continue, au lieu de les rapporter immédiatement à l'harmonie fondamentale. La basse continue fait sans doute une partie de l'harmonie, mais elle n'en fait pas le fondement; cette harmonie est indépendante des notes de cette basse, et elle a son progrès déterminé, auquel la basse même doit assujettir sa marche. En faisant dépendre les accords et les chiffres qui les annoncent des notes

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