Images de page
PDF
ePub

rions non-seulement injustes, mais nous donnerions gain de cause à une doctrine qui nous fera peut-être un jour ouvrir les yeux. (Interruption.) Qui sait, Messieurs? on a vu des choses plus singulières que celle-là, on est revenu d'erreurs plus flagrantes.

Je demande que l'on discute les propo sitions de M. Lombard; nous réparerons ainsi la faute que, selon moi, nous venons de commettre.

M. LE PRÉSIDENT M. Seutin, je vous rappelle à l'ordre.

M. MARESKA : Messieurs, j'ai voté pour la continuation de la discussion, par conséquent je ne serai pas suspect dans ce que je vais dire.

Si la compagnie a voulu sérieusement arrêter le débat, je crois qu'il ne faut plus admettre de discussion sur les propositions de M. Lombard; il faut passer à l'ordre du jour.

M. LE PRÉSIDENT: Je dois vous donner lecture d'une proposition qui vient d'être déposée par M. Lebeau; elle est ainsi conçue :

« Je demande que l'Académie passe à l'ordre du jour sur les propositions de M. Lombard. >>

M. LEBEAU: Messieurs, comme c'est moi qui ai eu l'honneur d'être l'auteur de la proposition que vous avez bien voulu admettre, permettez-moi d'insister sur celle que je viens de déposer.

La naïveté de M. Seutin vous prouve assez où l'on veut en arriver; on veut tout simplement annuler le vote de l'Académie. M. Seutin vient de vous le dire, il espère rentrer dans la discussion. Il n'y a pas de raison pour que M. De Hemptinne ne vienne pas lire aussi le mémoire qu'il a préparé. Quant à moi, je serais enchanté de connaître ce mémoire, mais j'en ai assez entendu sur cette question.

Je prie M. le Président de bien vouloir mettre aux voix ma proposition.

M. STAS Messieurs, si vous êtes disposés à admettre l'ordre du jour, je crois qu'il doit être formulé autrement qu'il vient de l'être par M. Lebeau. Je crois qu'il devrait être dit que l'ordre du jour ne préjuge rien quant à l'opinion de l'Académie.

Nous tous qui combattons l'homœopathie, nous la flétrissons dans notre for intérieur; seulement nous ne voulons pas la flétrir publiquement. Voilà comment j'entends l'ordre du jour.

M. LEBEAU : C'est aussi ainsi que je l'entends.

M. SEUTIN: Messieurs, les intentions de M. Lebeau sont pures, j'en suis persuadé; mais il ne veut pas concevoir qu'il fait

la partie excessivement belle à l'homœopa thie. Si j'étais homœopathe, je vous remercierais, je dirais que vous me donnez cent fois raison, puisque vous n'osez soutenir la discussion. Et, croyez-moi, Messieurs, or pourra donner ailleurs comme ici, cette interprétation à notre décision.

Je demande donc que la nouvelle proposition de M. Lebeau soit repoussée. Notre honorable collègue croit bien faire, il est fatigué, comme nous, de la longueur de ce débat; mais n'oubliez pas que vous avez établi pour règle de ne contrarier en rien la discussion.

M. LE PRÉSIDENT: Indépendamment de la proposition de M. Lebeau, plusieurs autres viennent d'être remises au bureau. La première, de M. Fallot, est ainsi conçue :

« Considérant que, pour qu'un jugement ait quelque valeur, il doit être rendu par des juges impartiaux;

» Considérant que, dans la question du mérite de l'homeopathie, les membres de la Compagnie ne donnent pas toutes garanties d'impartialité ;

» L'Académie passe à l'ordre du jour. » Une autre proposition est présentée par M. Didot; la voici :

a Considérant que la discussion relative à l'homœopathie n'a fourni aucun argument sérieux en faveur de cette doctrine;

» Considérant que les doctrines médicales ne peuvent être jugées par des votes numériques ;

» L'Académie passe à l'ordre du jour. »

M. Lequime fait une autre proposition : il demande que le vote sur la proposition de M. Lebeau soit remis à la séance prochaine.

La proposition de M. Lequime est celle qui doit avoir la priorité.

Cette proposition est mise aux voix; elle n'est pas adoptée.

M. FALLOT: Je retire ma proposition pour me rallier à celle de M. Didot.

M. LEBEAU : Je me rallie aussi à la proposition de M. Didot.

M. LE PRÉSIDENT: M. Seutin vient de déposer la proposition suivante : « J'ai l'honneur de proposer à l'Académie d'ouvrir la discussion sur les propositions de M. Lombard. »

Il est évident que si l'Académie repousse les propositions d'ordre du jour, la discusaura lieu. La proposition de M. Seutin est donc sans objet.

M. STAS: Je viens combattre la proposition de M. Didot, parce qu'elle renferme un jugement; elle déclare qu'aucun argument n'a été produit en faveur de l'homoo pathie. Nous ne pouvons pas porter ce ju

gement des arguments ont été produits; nous ne les admettons pas chacun en ce qui nous concerne, mais nous ne pouvons dire qu'ils n'ont pas été produits. Pour moi, ce ne sont pas des arguments, ce ne sont que des arguties, mais je ne puis pas le déclarer par mon vote.

M. DIDOT: En disant que la discussion qui vient d'être close n'a fourni aucun argument sérieux en faveur de l'homœopathie, je ne porte pas un jugement, je dis que les athlètes qui sont entrés en lice sont restés au-dessous de leur tâche; mais l'Académie ne décide pas que l'homœopathie est ou n'est pas une vérité, elle dit seulement que dans ce qu'elle a entendu, il n'y avait rien de sérieux en faveur de cette doctrine. M. VARLEZ: Il m'est défendu de prendre la parole; sans cela, je répondrais.

M. FALLOT Suivant moi, le principe qui domine ici toute la discussion et auquel il faut nécessairement être ramené, c'est que jamais des convictions, quelles qu'elles soient, ne peuvent être jugées sur des coups de majorité ; que, par conséquent, quelle que soit la décision qui puisse intervenir, la minorité ne pourra pas se trouver liée le moins du monde. Ainsi cette décision est complétement inutile.

Rappelez-vous qu'ici encore, et dans cette enceinte, sans que vous vous en doutiez, deux grands principes qui se discutent depuis l'origine des siècles, la liberté et f'autorité, sont en présence. Or, l'autorité n'a rien à faire dans les questions intellectuelles; jamais un homme qui réfléchit et qui pense ne courbera la tête devant l'autorité. Il faut laisser à chacun la liberté la plus entière, et par conséquent, je crois qu'il est impossible que les propositions de M. Lombard soient acceptées.

Je crois que tous les arguments qu'on a pu produire pour et contre l'homœopathie se sont fait jour, que la question est suffisamment éclairée, et par conséquent, revenant au principe que je viens de poser, à savoir qu'il est impossible que votre manière de voir fasse règle pour les autres, je demande qu'on passe à l'ordre du jour, laissant du reste la question intacte. J'amende la proposition de M. Didot en ce

sens.

M. DIDOT: Je demande qu'on vote séparément sur chacun des paragraphes de ma proposition.

M. SEUTIN: Messieurs, gardons-nous bien de croire que l'homœopathie n'a rien produit dans cette discussion, et gardonsnous surtout d'émettre un vote trop précipité.

Messieurs, ne l'oubliez pas, Harvey fut hué en pleine Académie de Londres, lors

qu'il voulut établir le principe de la circulation; lorsque Paré proposa la ligature des artères après les amputations des membres, on l'appela huguenot, et cent ans après on brûlait encore les moignons.....

Ne jurez donc pas que vous ne vous convertirez pas un jour à l'homœopathie, et lorsque des homœopathes se présentent pour vous éclairer et vous convertir, moimême peut-être je vous en donnerai le moyen, ne repoussez pas la discussion; n'agissez pas comme on l'a fait envers Harvey.

M. MARESKA: Je crois que le second paragraphe de la proposition de M. Didot peut être accepté par tout le monde. Je propose de réduire la proposition à ce second paragraphe.

M. le Président : C'est ce qu'a proposé M. Fallot.

La discussion est close.

M. LE PRÉSIDENT: Si M. Didot insiste pour le premier paragraphe de sa proposition, je le mettrai aux voix.

M, DIDOT: Je me rallie à la proposition de M. Fallot.

M. Le Président : La proposition se réduit donc à ces termes :

« Considérant que les doctrines médicales ne peuvent être jugées par des votes numériques, l'Académie passe à l'ordre du jour. ».

Cette proposition est adoptée.

M. LE PRÉSIDENT: Voici une autre proposition déposée par M. Martens :

« Je demande que les membres qui étaient inscrits pour parler dans la discussion relative au choléra, soient autorisés à faire insérer dans le Bulletin de l'Académie les discours qu'ils avaient préparés. ▸

Dans une de vos dernières séances, vous avez pris une décision contraire à cette proposition.

M. LEBEAU: Je demande que la proposition que j'ai eu l'honneur de faire et que vous avez adoptée, soit prise au sérieux. Qu'importe que les discussions cessent ici, si elles doivent se prolonger dans le Bulletin? Je demande que dorénavent aucun mémoire relatif à une discussion ne soit inséré dans ce recueil.

M. LE PRÉSIDENT: Il ne faut pas que l'Académie ait deux poids et deux mesures. Dans une de vos dernières séances, vous avez décidé que les discours qui ne seraient pas prononcés en séance de l'Académie, ne seraient pas insérés dans le Bulletin.

M. STAS: Dans une dernière séance, on a admis l'insertion de notices qui n'avaient pas éte lucs.

M. le Président : La décision que l'Académie a prise dans son avant-dernière

séance, ne se rapportait nullement aux notices scientifiques qui pourraient être produites; il s'agissait de discours sur la question en discussion.

M. STAS: Je vais immédiatement vous faire apprécier la difficulté: M. De Hemptinne est inscrit depuis six mois pour prendre la parole. Vous voulez refuser l'insertion de son travail comme discours; mais qui empêchera M. De Hemptinne de le produire sous le titre de notice et d'en obtenir ainsi l'insertion?

M. LE PRÉSIDENT: Il n'y a pas de doute à cet égard. Si M. De Hemptinne présente une notice, l'Académie votera sur son insertion dans le Bulletin, l'admettra ou lá refusera.

M. SEUTIN: Il faut être juste envers tout le monde. Vous avez décidé que l'on n'insérerait dans le Bulletin que les discours qui auraient été lus. Mais dans une séance antérieure, vous aviez pris une résolution contraire; sur la proposition que j'avais faite moi-même, vous aviez voté l'impres pression de discours qui n'avaient pas été lus en entier.

l'Aca

M. LE PRÉSIDENT: C'est parce que démie a reconnu l'abus de ces insertions qu'elle est revenue de sa décision. Elle a posé de nouveaux précédents, et vous avez tort de venir invoquer les précédents anté

rieurs.

M. SEUTIN: Vous pourriez permettre l'insertion des discours des membres qui étaient inscrits. Parce que M. Fallot a été plus heureux que nous, qu'il a obtenu la parole, son discours sera inséré, il serait juste de nous permettre aussi de faire connaître nos arguments, sous forme de notice ou autrement.

M. DE MERSSEMAN: Messieurs, il me semble qu'il est d'usage, dans toutes les assemblées délibérantes, de permettre l'impression des discours des membres qui étaient inserits au moment de la clôture. Nous en avons eu dernièrement un exemple. Où est le mal? Je ne le vois pas.

M. MARESKA J'appuie la proposition de M. Martens.

Messieurs, si nous allons, par un vote de clôture, arrêter les discussions, et si nous ne permettons plus aux membres qui se sont fait inscrire d'insérer leurs discours dans le Bulletin, il arrivera que désormais très-peu de membres seront disposés à prendre part à une discussion quelconque, Ils craindront qu'après avoir passé un temps plus ou moins long à se préparer, ils ne se trouvent dans le cas de ne pas pouvoir émettre leurs idées.

C'est une simple observation que je fais; vous prendrez telle décision que vous juge

rez convenable, mais je crois qu'il est de toute justice d'accorder aux membres qui étaient inscrits la faculté de pouvoir faire insérer leur travail dans le Bulletin.

M. FALLOT: Messieurs, sans vouloir en faire une une règle pour l'avenir, j'appuierai la proposition déposée par M. Martens. Je désire que cette fois, par exception, les divers discours que l'on avait l'intention de prononcer dans la discussion sur l'homœopathie puissent trouver place dans le Bulletin. Mais il est bien entendu que c'est une exception que l'on ferait en faveur des membres qui avaient préparé leurs discours depuis longtemps. Je ne puis partager l'opinion de M. Mareska : dans toute assemblée délibérante, la clôture peut être demandée; si elle est prononcée, tout membre doit faire le sacrifice du travail qu'il avait préparé. Mais dans cette circonstance particulière, comme il s'agissait de discours préparés à une époque antérieure à celle où vous avez pris la décision de ne plus ouvrir les pages du Bulletin à d'autres discours que ceux qui avaient été prononcés, j'appuie la proposition de M. Martens.

parole pour réclamer le bénéfice du vole M. LEBEAU: Messieurs, j'ai demandé la que l'Académie a bien voulu émettre sur ma proposition. Cette discussion est-elle donc d'un intérêt si majeur pour que vous fas être pas plus tard pour de véritables dissiez pour elle ce que vous ne ferez peutcussions scientifiques?

J'en appelle à vos souvenirs; qu'a été cette discussion d'un bout à l'autre? Un simple débat d'amour-propre. J'en appelle à votre bon sens; est-il sorti de cette lutte une seule donnée scientifique?

Messieurs, il ne sera d'aucune utilité de continuer dans le Bulletin, je ne dirai pas le tournoi, mais la mêlée qui a eu lieu ici. Je vous supplie, au nom de l'Académie, qui est plus ou moins compromise dans une discussion semblable, de vouloir lui fermer la porte.

Quant au regret que quelques collègues éprouvent, nous le partageons. Je suis fåché, comme eux, de ne pas entendre M. De Hemptinne; mais c'est un sacrifice qu'il faut savoir faire et qu'on fait dans toute assemblée délibérante. Partout, lorsque la majorité est éclairée, elle réclame la clôture. Si vous ne vous étiez pas suffisamment éclairés, je ne sais pourquoi vous auriez clos la discussion. Les questions personnelles vont se représenter dans le Bulletin, et c'est plus dangereux : scripta manent.

M. DIDOT: Messieurs, je suis dans le même cas que M. De Hemptinne, et je vous présente, d'un air bien dolent, mon ma

nuscrit; mais je m'empresse de le remettre en poche.

Ne voyez-vous pas que, si vous laissez insérer dans le Bulletin les discours préparés, immédiatement il va en sortir dix faits personnels, et que tout le monde se croira en droit de venir réclamer la parole pour donner des explications?

Je crois donc que la clôture étant prononcée, elle doit l'être définitivement. I faut que la question homœopathique ait une fin; tâchons de ne plus y revenir.

M. CARLIER: M. Didot a beaucoup abrégé ma tâche. Je voulais aussi vous demander de ne pas donner suite à la proposition de M. Martens et de ne pas permettre l'insertion des discours qui m'ont pas été lus, car ces discours amèneraient probablement des répliques que la justice vous commanderait alors d'admettre aussi dans votre Bulletin.

M. STAS J'étais inscrit; on pourrait donc croire que je parle ici pro domo. Cependant il n'en est rien ; je ne demande pas à pouvoir faire insérer dans le Bulletin les observations que je me proposais de vous présenter, je n'en ai d'ailleurs pas écrit une ligne; mais je me permets de vous présenter une observation qui m'est suggérée par mon collègue M. De Hemptinne et qui me parait extrêmement juste. La plupart de nos collègues qui repoussent l'insertion des discours sont précisément ceux qui ont parlé et qui ont parlé deux fois.

M. LEBEAU: Dix fois.

M. STAS: Dix fois! tant pis. Eh bien! je trouve qu'il y a peu de générosité de leur part à tenir un pareil langage. Je crois que quand on est inscrit depuis six mois pour une lecture, et à cette époque c'étaient de véritables lectures, il y a injustice à refuser même l'insertion de ce discours.

Messieurs, en vous parlant ainsi, je reste conséquent avec moi-même. Quand, dans l'avant-dernière séance, je vous ai proposé de limiter la durée des discours, j'ai demandé immédiatement l'insertion dans le Bulletin du discours de notre collègue M. Varlez. Ce que je demande aujourd'hui est tout à fait conséquent avec ce que je vous demandais alors.

M. DE HEMPTINNE: Je voulais faire les mêmes observations, et répondre à M. Didot que s'il remettait son manuscrit en poche, il en avait déjà lu deux très-longs.

M. MICHAUX : Combien y avait-il encore d'orateurs inscrits?

M. LE PRÉSIDENT: Étaient encore inscrits: MM. Dugniolle, Didot, De Hemptinne, Raikem, Seutin, Cunier, Martens et Stas.

M. MARESKA: M. Lebeau a fait une objection à la proposition qui a été déposée.

Cette objection est très-forte, je l'avoue. Cependant, je suis persuadé que s'il n'y avait pas à craindre que les discours qui restaient à prononcer continssent des personnalités, personne ne s'opposerait à leur insertion dans le Bulletin. Il y aurait un moyen d'éviter les questions personnelles : ce serait d'autoriser le Bureau à supprimer de ces discours tout ce qu'ils pourraient contenir de personnel.

M. LE PRÉSIDENT: Je crois être l'interprète de mes collègues en vous disant que le Bureau n'accepterait pas cette responsabilité.

M. Thiernesse : Il me semble que pour être juste, il faudrait accorder la faveur qui est réclamée aux membres inscrits depuis longtemps.

M. LE PRÉSIDENT: Tous ont été inscrits dans les précédentes séances.

M. THIERNESSE: Oui, mais la plupart ont parlé une ou deux fois. Il me semble qu'il était moins nécessaire de les entendre que M. De Hemptinne, qui n'a pas encore parlé. Je voudrais qu'on fit exception pour lui et pour ceux qui se trouvent dans le même cas.

M. LE PRÉSIDENT: Pour l'avenir, et pour que l'on n'invoque plus des antécédents comme ceux dont il vient d'être question, je ferai remarquer que dans toutes les assemblées délibérantes, et notamment à la représentation nationale, ce n'est pas

lorsque la clôture est demandée, mais avant qu'elle ne soit prononcée, qu'on demande l'autorisation de faire imprimer les discours qui n'ont pu être lus. Jamais semblable demande ne se fait après que la clôture est prononcée.

On a fait remarquer tout à l'heure que dans les discours dont on autoriserait l'insertion dans le Bulletin, il pourrait se trouver des motifs de réplique. Est-il entendu que vous admettriez l'insertion de ces répliques? (Non! non!)

M. FRANÇOIS J'ai demandé la parole pour faire la même observation. Il est de notre devoir de poser la question pour que vous soyez bien éclairés sur la portée du vote que vous allez émettre. Quant à moi, il me paraît que si vous permettez l'attaque, vous devez aussi permettre la réplique. Les notions du juste et de l'injuste sont là, et vous ne pouvez pas y déroger.

M. STAS: Je voulais faire absolument la même observation que M. François. Il est évident que les discours préparés, si vous en autorisez l'insertion, ne seront plus considérés comme des discours, mais comme des notices; ils rentreront, dès lors, dans la règle générale. Si aujourd'hui vous insérez dans le Bulletin une notice qui, à mes

yeux, renferme des hérésies scientifiques, il est de mon devoir, à la séance prochaine, de venir les réfuter.

M. CRANINX: Il me semble que si l'on veut s'entendre, la question est excessivement simple. Il s'agit d'autoriser l'insertion de discours qui n'ont pu être lus; d'après ce que je viens d'entendre, parmi ces discours il y en a qui sont favorables à une opinion, les autres à une autre. Eh bien! engageons-nous tous à ne plus répliquer dans la séance prochaine, puisqu'on veut que la discussion soit réellement close, et tout sera dit.

M. Carlier : Il est impossible qu'une doctrine quelconque, soit l'homœopathie, soit l'allopathie, se trouve attaquée de nouveau, même dans un discours préparé depuis six mois, sans qu'on réplique.

Je ne m'oppose pas à l'insertion du discours de M. De Hemptinné, je serais même disposé à faire une exception en sa faveur; mais je l'engagerai à transformer ce discours en une communication scientifique.

M. LE PRÉSIDENT : On ne peut faire 'd'exception; tous les membres inscrits ont le même droit.

l'insertion des discours fails ou à faire. M. STAS: Je demande la parole.

M. LE PRÉSIDENT : La discussion est close.

M. STAS: Je dénie à l'Académie le droit de prendre une résolution de cette nature. J'ai toujours le droit de présenter un mémoire.

M. LE PRÉSIDENT : Autre chose est votre droit de présenter un mémoire, autre chose est l'obligation d'imprimer des discours que nous ne connaissons pas. Si vous présentez un mémoire, vous le lirez, et l'Académie décidera alors en connaissance de cause si elle en autorise ou non l'insertion.

La proposition de M. Burggraeve est mise aux voix par appel nominal et adoptée par vingt-trois voix contre huit (trois membres, MM. De Hemptinne, Stas et Martens, s'étant abstenus).

En conséquence, l'Académie décide qu'elle n'autorise l'insertion d'aucun des discours dans le Bulletin.

Ont voté l'adoption: MM. Didot, Fallot, François, Graux, Carlier, Lebeau, Van Coetsem, Burggraeve, Gouzée, Broeckx, De Mersseman, Marinus, Sauveur, Vleminckx, Mascart, Hensmans, Brogniez, Delwart, Gaudy, Pétry, Verheyen, Nae

M. SEUTIN: Vous savez que vous avez décidé qu'on ne pourrait plus lire ni dis-ghels et Janssens. cours ni notice, qu'on ne pourrait parler que pendant trente minutes en se servant de notes.

M. LE PRÉSIDENT: On peut encore présenter des notices, et ce droit vous est acquis comme à tout autre. Mais la question n'est pas là; il s'agit de savoir si, dans le cas où l'on permettrait l'insertion des discours préparés, on ne pourrait plus répliquer, et si la discussion serait définitivement close.

M. SEUTIN Eh bien! contrairement à l'opinion de M. François, je crois qu'il ne pourra s'agir de réplique.

M. FRANÇOIS: S'il y a des discours agressifs, injurieux, insultants, vous voudriez qu'on ne pût y répondre? Ce serait présenter le corps et recevoir un coup d'épée, sans pouvoir riposter.

La discussion est close.

M. LE PRÉSIDENT: Je reçois de M. Burggraeve une proposition ainsi conçue :

« L'Académie maintient sa décision et passe à l'ordre du jour sur toute notice ou discours relatif à l'homœopathie, la discussion sur cette question étant définitivement close...

Cette proposition tend donc à refuser

(1) Ce travail devait être lu dans la dernière séance académique; mais la discussion ayant été elose, cette œuvre consciencieuse qui prouve à l'évidence que les préparations hahnemanniennes ne peuvent posséder de propriétés médicinales,

AD Ont voté le rejet : MM. Craninx, Raikem, Tallois, Lequime, Seutin, Michaux, Mareska et Thiernesse.

Les membres qui se sont abstenus sont invités à faire connaître les motifs de leur abstention.

M. DE HEMPTINNE: Je me suis abstenu parce que j'étais intéressé dans la question.

M. STAS: Messieurs, je me suis abstenu, parce que votre vote est le refus d'insérer des discours préparés depuis longtemps et que tout le monde attendait, et que je considère cela comme une injustice.

M. LE PRÉSIDENT L'Académie n'accepte pas ces motifs. Quand elle a pris une résolution, on n'a pas le droit de dire qu'elle a commis une injustice; si vous insistiez, je devrais vous rappeler à l'ordre.

M. MARTENS: Je me suis abstenu par les mêmes motifs que M. De Hemptinne.

M. LE PRÉSIDENT: La question de l'homœopathie est donc décidément vidée.

DES INFINIMENT PETITS HOMOEOPATHIQUES; par M. DE HEMPTINNE, membre des Académies de médecine et des sciences (1).

Dans le cours de la discussion, il a été

ne pouvait plus recevoir la publicité qu'elle méritait c'est ce qui nous à engagé à l'accueillir dans nos colonnes, tout en nous promettant bien d'en finir cette fois avec tout ce qui concerne l'homœopathie.

« PrécédentContinuer »