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qui font de vains efforts pour uriner, sans qu'on ait pu, jusqu'à ce jour, donner de ce fait une explication satisfaisante. On était porté à croire que cette turgescence du gland devait être comparée à l'état de plénitude où se trouve l'ensemble du système veineux lorsqu'un effort quelconque entrave l'aspiration du sang des veines par les organes thoraciques.

On pouvait encore l'attribuer à une irritation sympathique.

Voici, je crois, comment on peut expliquer ce phénomène :

Sous l'influence de l'irritation de la membrane muqueuse uréthrale, le muscle bulbo-caverneux se contracte, et pressant le bulbe, il pousse le sang vers le gland et l'y maintient tant que dure sa contraction.

Voici une autre application du fait physiologique que je viens de signaler à l'Académie tout le monde sait que, dans les rétrécissements avec inflammation chronique de la membrane muqueuse uréthrale, les malades, lorsqu'ils pissent, laissent tomber dans leur culotte quelques gouttes d'urine qui séjournent dans le canal de l'urèthre tant que la verge est dans une position horizontale. Eh bien ! l'explication de ce fait nous semble une conséquence naturelle de ce que nous avons dit plus haut. N'est-il pas évident, en effet, que la membrane muqueuse, venant à s'épaissir et à s'indurer, offre une résistance insurmontable à la pression par laquelle le sang du bulbe tend à mettre en contact les deux parois opposées du canal de l'urèthre.

Séance du 15 octobre.

CONTAGION DU CHOLÉRA. M. le docteur BRUARD, chirurgien-major de spahis, adresse de Blidah la relation du fait suivant, qui lui paraît militer en faveur de la contagion du choléra.

Dans le mois de septembre 1850, le choléra épidémique existait sur un assez grand nombre de points de l'Algérie; Blidah et ses environs en étaient exempts. A deux lieues de Blidah, dans la plaine de Mitidja, trente spahis avec leurs familles étaient établis sous la tente, réunis en smala. Le 17 septembre, un Arabe étranger, venant du côté de Milianah, où le choléra régnait, reçut l'hospitalité dans la tente de nos spahis. La famille était composée du spahis, de sa femme et d'un fils de 12 ans. L'étranger mourut dans la nuit, après avoir éprouvé de la diarrhée et des vomissements très-forts, des crampes, un froid général et une cyanose bien marquée. Le 18, une femme de la tente voisine fut atteinte et mourut rapidement avec les mêmes symp

tômes. Le 19, le spahis de la tente où était mort l'étranger fut atteint, ainsi que son jeune fils; ils moururent tous les deux le 20. Des ordres furent aussitôt donnés pour que les tentes fussent éparpillées dans la plaine, à une centaine de mètres les unes des autres. Chaque famille fit dans l'intérieur des fumigations de soufre; depuis ce moment aucun nouveau cas ne s'est manifesté. (Commiss. du choléra.)

AMAUROSE NÉPhrétique. - M. LANDOUZY annonce l'envoi d'un deuxième mémoire sur l'amaurose néphrétique, qui se termine par les conclusions suivantes :

4° Les troubles de la vue sont un symptôme presque constant de la maladie de Bright.

2o Ces troubles constituent une nouvelle espèce d'amaurose, qu'on peut appeler néphrétique ou albumineuse.

3 L'amaurose néphrétique ne peut être attribuée à la détérioration des forces.

4o Elle annonce souvent la maladie avant l'invasion des autres accidents pathognomoniques.

So Elle paraît, disparaît et revient, sans suivre exactement les phases du dépôt albumineux des urines et de l'œdème.

6o Elle doit porter à considérer la néphrite albumineuse comme le résultat d'une altération du système nerveux ganglionnaire.

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TRAITEMENT DE LA PHTHISIE : NOUVEAU SIGNE OBTENU PAR L'AUSCULTATION; STETHOScope différentiel. M. GRISOLLE lit, en son nom et en celui de MM. Louis et Patissier, un rapport sur un mémoire de M. le docteur Goin, relatif à l'inhalation du gaz acide carbonique dans le traitement de la phthisie, à un signe nouveau d'auscultation pour reconnaître la présence des tubercules latents, et à un stethoscope différentiel.

Dans ce travail, l'auteur a eu spécialement pour but de démontrer l'efficacité des inspirations de gaz acide carbonique dans le traitement de la phthisie pulmonaire. Il a indiqué ensuite un signe d'auscultation propre, suivant lui, à faire reconnaître les tubercules commençants, et peut-être même la prédisposition à la maladie; enfin il a proposé un nouveau stethoscope qu'il nomme différentiel.

D'après M. Goin, l'acide carbonique volontairement inspiré par la bouche seulement, ne serait pas délétère et ne compromettrait pas même l'hématose, mais il déterminerait une excitation particulière du poumon, il imprimerait une activité plus grande au jeu pulmonaire, et cette espèce de gymnastique aurait pour effet ordinaire l'élimination et même la résorption du produit morbide.

M. le rapporteur, après avoir analysé les faits que l'auteur rapporte à l'appui de cette première proposition, conclut en disant que rien, dans le travail de M. Goin, ne démontre que les inhalations de gaz acide carbonique combinées ou non à l'usage intérieur des eaux gazeuses, aient quelque utilité dans le traitement de la phthisie. On comprend pourtant, ajoute M. Grisolle, que l'emploi des boissons gazeuses puisse, dans certains cas, être utile en réveillant l'activité des fonctions digestives, si souvent diminuées ou éteintes dans le cours de la phthisie; mais là se borne leur action.

Quant à la question de savoir si les inspirations d'acide carbonique ne sont jamais nuisibles, comme le prétend M. Goin, M. le rapporteur pense qu'il ne saurait être indifférent pour personne et surtout pour un individu dont l'organisation est minée par une lésion grave, de suspendre l'hématose ou de la rendre de temps en temps assez imparfaite pour exciter de l'orthopnée. Il considère donc que proclamer avec M. Goin, d'une manière absolue, l'innocuité du gaz acide carbonique, c'est émettre une doctrine fausse et périlleuse.

Dans la deuxième partie de son travail, l'auteur propose un signe d'auscultation propre à faire reconnaître les tubercules à l'état latent et même la simple prédisposition à la maladie. Ce signe consisterait en une crépitation plus ou moins nombreuse qu'on percevrait au moment du réveil dans les premières inspirations, et qui disparaîtrait bientôt pour se reproduire de nouveau le lendemain après un sommeil prolongé et non interrompu. Suivant M. le rapporteur, le phénomène que M. Goin signale comme révélant la tuberculisation latente ou la prédisposition tuberculeuse, serait inexplicable dans cette hypothèse. Cependant ce phénomène est réel, mais M. Goin lui a donné une valeur qu'il n'a pas. Voici comment M. Grisolle en donne l'explication.

Les médecins qui ont la louable habitude d'ausculter indistinctement tous leurs malades, constatent souvent, surtout à la partie postérieure et inférieure des poumons, une crépitation sèche et nombreuse qui ne se reproduit plus après la première ou la deuxième inspiration. Ce phénomène doit dépendre de ce que, dans les inspirations profondes que font les malades qu'on ausculte, l'air pénètre dans les vésicules qui, pendant le repos et le calme de la respiration, étaient restées inactives; le bruit insolite que l'on entend lors de la pénétration de l'air n'est pas à proprement parler un râle, mais un simple bruit de déplissement des cellules pulmonaires. C'est un acte purement physiologique qui ne saurait par con

séquent révéler une prédisposition à la phthisie, ni surtout la présence de tubercules dans le parenchyme pulmonaire.

Enfin, le stéthoscope différentiel de M. Goin se compose de trois cônes creux, deux plus petits qui se placent symétriquement sur les parties de la poitrine que l'on veut explorer; le troisième, plus grand, sert à contenir le pavillon de l'oreille. Du sommet des deux petits cônes partent deux tubes en caoutchouc qui viennent se fixer au troisième. On peut, de cette manière, entendre simultanément les bruits qui se produisent des deux côtés correspondants de la poitrine.

M. le rapporteur, après avoir signalé les inconvénients et le peu d'efficacité de cet instrument, termine en ces termes :

Quoique la commission n'ait pu adopter aucune des conclusions proposées par M. Goin dans son travail, elle n'en rend pas moins entière justice au talent de l'auleur et à son zèle. Elle propose donc d'écrire une lettre de remerciments à ce médecin, et de déposer son mémoire dans les archives.

M. PIORRY présente à cette occasion quelques considérations sur des stethoscopes imaginés dans un but analogue et qui ne lui ont pas paru susceptibles d'une application utile. Il pense que celui de M. Goin ne sera pas plus heureux. Il appuie par conséquent les conclusions du rapport.

Ces conclusions sont mises aux voix et adoptées.

ÉTIOLOGIE DE la tuberculiSATION EN GÉNÉRAL.-M. PIORRY lit le rapport suivant sur un mémoire de M. le docteur Wanner sur ce sujet.

M. le docteur Wanner ayant avancé il y a six ans cette opinion que les substances calcaires sont la principale cause des tubercules pulmonaires, a poursuivi cette idée, et invoque à l'appui de sa manière de voir que dans plusieurs parties de la Sologne où le sol est entièrement composé jusqu'à la profondeur de 8 mètres de silice et d'alumine, il n'y a pas rencontré de phthisiques, de scrofuleux, ni même de calculeux.

Les sels de chaux formeraient, suivant M. Wanner, les noyaux des tubercules, et ceux-ci se rencontrent en abondance et plus que dans d'autres contrées, dans les régions de la Sologne où de la chaux existe en grande proportion.

L'opinion empruntée par M. Wanner aurait une grande importance hygiénique et thérapeutique si elle était complétement démontrée. Malheureusement il ne nous a pas paru que les faits sur lesquels l'auteur s'appuie pour la formuler soient assez nombreux. Il nous a semblé que, pour établir

une proposition de cette importance, il faudrait recueillir des relevés statistiques dans lesquels on présenterait des tableaux sur les habitants de chaque commune, sur son sol, sur le nombre des tuberculeux qui s'y trouvent, etc., et comparer exactement ce que l'on observerait dans les localités à terrain argileux et dans les lieux où le sol est calcaire.

Nous croyons donc devoir encourager les recherches de M. Wanner sur ce sujet et l'engager à les faire sur une grande échelle. Il faut avouer du reste que des causes fort différentes de la présence ou de l'absence des sels calcaires pourraient agir dans la production des tubercules chez les habitants de Sologne qui vivent sur des terrains dans lesquels la chaux est abondante; telles sont les constructions très-insalubres de leurs demeures, l'état de pauvreté dans lequel ils végétent, les privations qu'ils éprouvent, la mauvaise alimentation dont ils font usage.

Du reste, M. Wanner ne se dissimule pas que de telles circonstances peuvent contribuer au développement des tubercules.

L'auteur admet avec M. Cruveilhier et avec beaucoup d'autres, que des molécules solides inspirées, telles que des poussières de farine, de charbon, de caillou, etc., peuvent devenir le noyau de tubercules ; il cite même le cas curieux d'un ver qui se serait introduit dans les poumons d'un marsouin, et autour duquel se serait formé de la matière tuberculeuse.

Nous partageons entièrement cette opinion, à laquelle nous avons depuis longtemps donné de l'extension : car pour nous toute substance inorganisable, mucosités, sang altéré par le contact de l'air, pus, etc., séjournant dans les cellules pulmonaires et s'y introduisant, sont susceptibles, à la longue, de devenir les points de départ de la tuberculisation. Celle-ci est d'autant plus facile que les puissances de la respiration sont plus faibles et que l'expectoration s'opère avec plus de difficulté.

Nous nous étendrions davantage sur cette manière de voir, nous établirions les faits nombreux sur lesquels elle repose, si nous n'avions pas surtout à vous parler du travail de M. Wanner. Ce médecin est loin d'adopter l'opinion de M. Boudin qui admet une sorte d'autagonisme entre les phymis ou tubercules, et les affections intermittentes. S'il est vrai que dans les parties de la Sologne où le sol est argileux et siliceux les habitants ont peu de tubercules et sont très-fréquemment atteints de fièvres d'accès tout au contraire, bien que celles-ci

règnent à Cherbourg, à Rambouillet, à Romorantin, à Orléans, on rencontre de nom breux phthisiques dans ces diverses localités. Or, dans ces mêmes pays, on trouve en abondance de la craie.

Ce ne seraient donc pas, suivant M. Wanner, les conditions qui donnent lieu aux fièvres intermittentes, ce n'est pas le miasme paludéen (éliose ou miasme des marais), ce n'est pas la splénie ou l'altération du sang, soit primitive, soit consécutive, en rapport avec cette lésion, qui serait la cause du défaut de formation de tubercules ou de phymogénésie, mais le défaut de craie dans certains pays où règnent des fièvres d'accès, qui expliquerait l'absence de phymis qu'il affirme y avoir rencontré.

Le traitement que M. Wanner propose pour prévenir la formation de tubercules pulmonaires, consiste dans l'emploi des bicarbonates alcalins; mais il avoue que, chez les malades atteints de pneumophymie déclarée, les accidents marchaient plus vite, alors qu'il administrait des médicaments de cette sorte. Il conseille aux phthisiques l'habitation de pays où la craie n'est pas abondante ou même n'existe pas. Il cite quelques faits, mais sans détails suffisants, à l'appui de l'utilité de ce moyen préservatif. La médication proposée par M. Wanner contre la pneumophymie développée, ne diffère pas, du reste, de celle qui est en général adoptée. Nous avons même éprouvé quelque surprise en voyant l'auteur employer, dans la curation de la phthisię, le lait, qui contient abondamment des sels calcaires, qui est peu d'accord avec sa théorie étiologique.

S'il ne craignait de sortir du sujet qui est traité par M. Wanner, le rapporteur de la commission que vous avez appelée à vous rendre compte du travail de cet honorable médecin, aurait l'honneur de vous entretenir de l'action de l'iode en vapeur, en friction et à l'intérieur chez des gens atteints de phthisie fort grave; il vous parlerait de succès assez nombreux obtenus par cet agent médicamenteux; mais il croit plus convenable de mentionner seulement aujourd'hui ces faits, et de ne vous les présenter en détail que si vous le désirez.

En somme, nous vous proposons, Messicurs, d'adresser des remerciments à M. Wanner pour son travail, et de l'engager à recueillir des observations nombreuses, exactes, suivies de relevés statistiques, et cela dans le but d'appuyer sur des bases solides l'opinion qu'il défend.

Ces conclusions sont adoptées.
MALADIES DU FOIE.-M. MONNERET lit un

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travail intitulé: Description et valeur séméiolique de quelques symptômes des maladies du foie.

Dans ce mémoire, l'auteur étudie la fièvre et les hémorrhagies.

Il a trouvé que la fièvre hépatique, c'està-dire affectant le type intermittent ou rémittent, existe « dans les congestions inflammatoires, dans la suppuration, dans le ramollissement phlegmasique du foie, dans la phlébite de la veine porte et dans les phlegmasies de l'appareil d'excrétion biliaire; elle manque, au contraire, dans l'ictère spasmodique, saturnin, dans l'hypertrophie simple, l'état gras, les kystes, les indurations, les hydatides et le cancer. »

Les hémorrhagies ont été rencontrées par l'auteur dans les congestions inflammatoires accompagnées d'ictères, dans l'hypertrophie avec induration de tissu, dans le cancer (plus fréquemment que dans toute autre lésion), dans la phlébite de la veine porte, dans la cirrhose chronique avec atrophie et induration. Ces hémorrhagies peuvent se faire par la plupart des tissus, mais surtout dans le tube intestinal et ses dépendances. Les hémorrhoïdes fluentes ont avec les maladies du foie des rapports bien connus et indiqués par les anciens.

Séance du 22 octobre.

FIÈVRE INTERMITTENTÉ : emploi de la RACINE DE L'ADANSONIA DIGITATA. -M. BOUVIER communique, au nom de M. Chatin, une lettre qui lui a été adressée par M. Dermigny, pharmacien à Péronne, et dans laquelle l'auteur expose des faits relatifs à l'administration de l'écorce d'adansonia digitata comme fébrifuge, observés par le chirurgien-major du 59e de ligne et lui.

Dans ces faits au nombre de six l'écorce d'adansonia a complétement échoué, tandis que le sulfate de quinine donné ensuite a pleinement réussi.

HYGIÈNE PUBLIique emploi de l'oxyde de ZINC EN PEINTURE. M. BOUCHUT, médecin du bureau central des hôpitaux, lit un mémoire sur l'industrie et l'hygiène publique de la peinture au blanc de zinc.

Voici les conclusions qui résument ce travail :

L'oxyde blanc de zinc est une substance utile aux arts, qui forme la base d'une peinture murale éclatante, solide et înaltérable, infiniment supérieure à la peinture au blanc de plomb.

La préparation en est facile, rapide et d'un prix égal à celle de la céruse.

Son emploi est plus économique, car au

même prix de vente la même quantité en poids couvre un tiers de plus en surface.

La fabrication n'entraîne aucun des dangers qu'on observe dans les fabriques de céruse, et les phénomènes morbides qu'elle peut faire naître sont d'un ordre tout différent, caractérisés par des troubles nerveux, spécifiques, éphémères, sans gravité et incapables de causer la mort, ou par l'irritation du pharynx et des bronches par suite de la poussière qui s'y introduit.

C'est une substance très-usitée en médecine, qu'on fait prendre même à des enfants à 50 centigrammes par jour, et qu'on donne sans inconvénient à des adultes, à la dose de 5 à 6 grammes en vingt-quatre heures.

Les préparations de plomb, au contraire, sont toutes dangereuses, quelle que puisse être leur voie d'introduction dans l'économie et quelle que soit leur dose; qu'elles pénètrent par la peau, par la muqueuse pulmonaire, ou par la surface de l'intestin, le résultat est le même et les cérusiers éprouvent des accidents douloureux et prolongés, souvent suivis de mort, qui annoncent d'une manière incontestable la présence du poison dans leurs viscères.

Enfin un seul moyen nous a paru capable de remédier à ces terribles accidents, c'est le patronage de la peinture au blanc de zinc par l'autorité. Il suffirait de circonscrire à l'emploi de cette substance les adjudications de la peinture des édifices publics, laissant d'ailleurs les particuliers libres de leur choix dans la peinture de leurs appartements. (Commissaires, MM. Rayer, Grisolle et Chevallier.)

TRAITEMENT DE LA PHTHISIE PULMONAIRE: EMPLOI DE LA VAPEUR D'IODE.-M. CHARTROULE lit sous ce titre un mémoire dont voici les conclusions:

1° L'emploi de l'iode administré sous différentes formes peut avoir dans la curation des tubercules en général, et dans celle des tubercules des poumons en particulier, une grande utilité; il ne présente aucun inconvénient.

2o C'est vers les poumons qu'il est surtout utile de porter ce médicament, dont l'extrême volatilité rend l'emploi facile.

3 L'usage de l'iode en vapeur n'exclut pas celui de la teinture en friction et de l'iodure de potassium à l'intérieur.

4° On peut se servir avec avantage et des appareils contenant de l'iode et des cigarettes contenant une certaine proportion de cette substance.

5o Il est préférable d'employer l'iode que l'huile de foie de morue, car cette buile, dont le goût est détestable, est moins effi

cace que l'iode lui-même, auquel elle paraît devoir ses propriétés curatives.

6o L'usage de l'iode n'exclut en rien celui d'un régime réparateur, de la respiration d'un air chaud et sec, en un mot, de tous les autres moyens qu'il peut être utile de prescrire aux phthisiques.

GUE.

NOUVEAU PROCÉDÉ D'ABLATION DE LA LANM. HUGUIER présente un malade auquel il a pratiqué l'ablation de la base de la langue affectée de cancer. Pour faciliter cette opération, qui sans cela eût elé probablement impossible, M. Huguier a eu l'idée de pratiquer une incision le long de la ligne médiane de la lèvre inférieure et du menton, de diviser le maxillaire par un trait de scie et d'en écarter les fragments, de manière à ouvrir momentanément une large brèche, à travers laquelle les manœuvres nécessaires pour l'amputation en question furent exécutées avec une grande facilité.

Les parties se sont rejointes et il ne reste aujourd'hui d'autre trace de cette opération qu'une cicatrice linéaire sur la partie médiane de la lèvre et du menton. RESECTION DU COUDE AVEC CONSERVATION DE TOUS LES MOUVEMENTS. M. MAISONNEUVE présente une femme chez laquelle il a pratiqué la résection du coude pour une tumeur blanche de nature fongueuse. Malgré cette mutilation, l'avant-bras a conservé en grande partie sa mobilité, et cette femme exécute du côté opéré les mouvements de flexion, d'extension, de supination, avec presque autant de facilité que du côté sain.

Séance du 29 octobre.

GOITRE ET CRÉTINISME. M. FERRUS lit la première partie d'un mémoire sur le goître et le crétinisme; en voici des extraits ; Après avoir cherché à établir, par l'historique de la question et par une esquisse des traits généraux de l'histoire du goître et du crétinisme, que cette affection a beaucoup perdu en fréquence et en intensité dans le Valais, où elle est endémique, bien que la composition chimique des eaux du terrain, à laquelle on en a attribué l'origine, n'ait point changé, l'honorable académicien résume en ces termes la description générale des crétins qu'il a eu l'occasion d'observer en 1837, dans l'hospice de Sion, qui leur est spécialement consacré :

La taille des crétins est communément très-petite. Parcourant, en 1813, les montagnes du Valais et de la Maurienne, j'en ai vu plusieurs chez lesquels elle n'excédait pas trois pieds leurs jambes sont courtes

*

et proportionnellement très-grosses; leur ventre est proéminent, leur tête, à l'opposé de celle d'une partie des idiots, est presque toujours volumincuse, la face rétrécie, les pommettes saillantes; la peau du corps, en particulier du visage, est rugueuse, plissée; les yeux, remarquablement petits, sont enfoncés dans les orbites et cachés sous des paupières saillantes; les narines sont largement échancrées, les lèvres épaisses et pendantes, surtout l'inférieure, ainsi que la face, où se retrouvent les abajoues, remarquées chez certaines espèces d'animaux, et qui présente de nombreux rapports avec celle que les naturalistes ont attribuée à la race jaune ou mongolique; ils ont le visage sillonné, non de rides, qui supposent en général quelque activité musculaire, mais de plis flasques et profonds; leurs traitssont bouffis au lieu d'être accusés, et gardent jusqu'à un certain point la physiono mie de l'enfance.

Les sens des crétins sont d'ailleurs obtus et fréquemment incomplets. Quant à leurs instincts, ils demeurent vivaces, mais dépravés. La plupart de ces malheureux sont lascifs, gloutons, voleurs et adonnés à l'onanisme.

On doit ajouter à cette réunion de signes caractéristiques, une dépression sus-orbitaire signalée par l'observation judicieuse de M. Cerise, et qui, à mon avis, leur est commune avec les idiots: un thorax étroit, une respiration rauque, sifflante, gutturale, une parole confuse, grimacée, convulsive, des membres sans ressort, presque sansusage, des organes génitaux entourés de poils courts et rares, d'une grosseur ou d'une exiguité insolites, un ventre tombant vers les cuisses, et une telle laxité des téguments qu'ils peuvent à peine soutenir les intestins dans la cavité abdominale.

Ces parias de la nature rappellent, cn un mot, la forme humaine dans ses conditions les plus abjectes.

Il faut noter, du reste, que ces caractères ne se présentent point, chez les crétines, d'une manière aussi générale. Trente de ces malheureuses, que j'ai examinées à l'hôpital de Sion, m'ont offert des types

distincts.

Dans l'un, identique à celui du crétin, taille ramassée, membres trapus, extrémités grossièrement sculptées, col court et gros, crane volumineux, face plate et dure, joues molles et cellulaires, lèvres boursoufflées, rides profondes.

Le second type, au contraire, se distin guait par l'élancement du tronc, la gracilité des membres, la flexibilité du col et la forme anguleuse du visage. La saillic de la

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