Images de page
PDF
ePub
[blocks in formation]

ANÉVRISME DE L'ARTÈRE PALATINE ANTÉrieure (supérieURE pour les Fr.) par le Dr Bird Herapath.

Les anevrismes de l'artère palatine supérieure se présentent rarement à l'observation, c'est pourquoi nous allons extraire de la Lancette anglaise, deux cas des plus remarquables.

Un dentiste, nommé Castle, de NewYork, avait fait une partie de râtelier pour compléter l'arcade dentaire supérieure de la mâchoire d'un M. C.... Au bout de quel ques semaines, ce M. C... réclame les soins du chirurgien dentiste : une petite vésicule s'était formée au milieu de la voûte palatine, où la plaque d'or, qui supportait les fausses dents, prenait son point d'appui. Cette vésicule s'était insensiblement accrue, avait atteint la grosseur d'un gros pois, ayant l'apparence d'une tumeur hémorrhoïdale, pour la couleur. Au premier abord le chirurgien crut avoir affaire à une simple vésicule bulleuse, etc., provenant de la pression de l'appareil. Il n'y avait aucune pulsation il coupa cette petite tumeur avec des ciseaux courbés sur le plat. Au même instant, un flot de sang coula abondamment per saltum, comme dans l'anévrisme. Le chirurgien et le patient furent effrayés de cet incident, auquel ni l'un ni l'autre n'étaient préparés.

-

Le chirurgien dentiste se rappelait, étant étudiant, avoir vu le trou palatin antérieur, par anomalie, placé au centre du palais, au lieu de l'être entre les deux incisives supérieures. La connaissance de cette déviation anatomique, fut pour lui d'une grande importance. Le résultat prouva qu'il avait jugé juste: le trou palatin antérieur était placé au milieu de la voûte du palais. — Alors il s'expliquait très-bien, la formation de ce sac anévrismal par la pression de la plaque du râtelier. Voici alors le moyen qu'il employa pour arrêter l'hémorrhagie: il tailla un morceau de liége en forme de X, qu'il introduisit vers l'extrémité de la canule d'un fin trocart. Cette extrémité fut placée dans l'orifice du trou palatin antérieur, puis ce morceau de liége fut poussé par une tige de fer à la place désignée où il forma bouchon : l'hémorrhagic cessa à l'instant. Quatre jours

après cette opération, le bouchon tomba, et le malade ne se ressentit plus de rien.

[ocr errors]

- Le

M. Bird Herapath, chirurgien (Lancette Angl. p. 46, t. II), rapporte aussi un cas d'anévrisme de l'artère palatine survenue chez un garçon âgé de 14 ans. Il portait une petite tumeur rouge et gonflée à la voûte palatine, de la grosseur d'une noisette, la joue de ce côté était gonflée- on eût dit un abcès. La première dent molaire était gâtée et branlante, l'extraction en fut faite.- La petite tumeur fut piquée, un peu de pus en sortit, mêlé à du sang.— On ne suspectait aucunement la présence d'un abcès;- vers le soir, le douleur s'était augmentée. chirurgien incisa plus profondément la tumeur, le sang en jaillit avec force et par saccade. -Alors on comprit qu'on avait affaire à une tumeur anévrismale qui avait d'abord été prise pour un abcès. — Afin d'arrêter l'hémorrhagie qui s'était déjà plusieurs fois renouvelée, le chirurgien établit sur la tumeur une compression, par le moyen d'un gros bouchon, taillé supérieurement pour s'adapter au plancher du palais où, après avoir été entouré de linge, il fut fixé fortement par un bandage qui passait au-dessus de la tête.— A neuf heures du soir, lors de la consultation, on ne constata plus d'hémorrhagie, le bandage compressif fut enlevé au bout de 3 heures. La petite tumeur fut soigneusement examinée et on se convainquit que c'était l'artère palatine supérieure qui avait concouru à former cette tumeur. Le chirurgien était décidé à passer une ligature, en cas que l'hémorrhagie se fût renouvelée ou à faire l'application du cautère actuel. La perte de sang, qui avait été considérable chez ce jeune malade, amena un délire assez alarmant.- La tumeur diminua graduellement pour disparaître tout à fait.

-

Il est évident qu'on ne peut jamais être assez circonspect lorsqu'on fait l'examen des tumeurs de la région palatine, quoiqu'il soit en général bien rare d'y rencontrer autre chose que des abcès.- C'est l'excuse dont se sert ce chirurgien pour se mettre à l'abri du blâme d'avoir été trop prompt à y plonger sa lancette.

[blocks in formation]

tômes de la maladie de la hanche, pour des douleurs très-fortes dans les reins du côté gauche. Des urines épaisses et rares causaient de la douleur en passant par l'urèthre. Il y avait fièvre, pouls accéléré et petit, constipation, langue chargée. Des sangsues furent appliquées à l'aine, à l'estomac; on donna l'opium, le calomel et le colchique: tout cela diminua un peu la douleur pour quelque temps, puis elle redevint plus forte. Le lendemain, les urines étaient chargées de pus, ce que le malade avait déjà trois semaines auparavant obscrvé par intervalles. Il n'avait jamais eu de gonorrhée ni de difficulté à uriner. Le 22, la fièvre augmenta; huit onces de sang furent tirées du bras, ce qui procura quelque soulagement. Vers le soir, il s'écoula du sang avec les urines, malgré l'acide gallique qui fut donné pour l'arrêter.

Le 29, survint une violente diarrhée; des douleurs dans l'abdomen survinrent aussi. Des sangsues et des potions calmèrent ces symptômes, mais le 3 janvier suivant, la douleur abdominale revint et environ 12 heures après, le patient mourut dans une longue agonie et en pleine connais

sance.

Autopsie. L'abdomen est rempli d'une grande quantité de pus provenant évidemment de l'abcès et non de la péritonite. Le péritoine du foie et des intestins était enflammé; les autres organes étaient sains mais pâles. La vessie, qui contenait du liquide purulent, était perforée par un ulcère grand comme une pièce de 50 centimes; elle fut enlevée ainsi que le pénis, les testicules et les reins, pour un examen minutieux. L'origine du pus n'était pas encore connue. La colonne vertébrale, le bassin, l'articulation à gauche de la hanche, origine de la douleur, furent soigneusement examinés, sans résultats quant à l'origine du pus. A la fin on découvrit les restes d'un grand abcès dans la place de la vésicule séminale gauche, qui avait été à peu près détruite par la suppuration. Cet abcès avait percé la vessie par une ouverture circulaire pour y décharger sa suppuration; le péritoine, qui se réfléchit sur la vessie de ce côté, avait aussi été percé, et par là le pus s'était dirigé vers la cavité abdominale et avait ainsi amené les suites fatales de la péritonite. Les causes qui ont produit cet abcès sont restées inconnues. La perforation de la vessie devait avoir existé longtemps avant la mort. L'époque à laquelle le péritoine a été atteint, doit avoir suivi de bien près l'hémorrhagie par l'urèthre qui produisit bientôt l'inflammation abdominale. Ainsi les vésicules séminales, quoique

non exemptes de maladies, sont rarement affectées d'inflammation aiguë donnant lieu à des symptômes reconnus pendant la vie. M. Cock, de l'hôpital Grey, a ajouté une observation d'abcès des vésicules séminales qui a été diagnostiqué pendant la vie, traité par la ponction faite par le rectum; le soulagement fut instantané. Le malade guérit bien; les symptômes étaient en tout point pareils à ceux détaillés plus haut. On remarque particulièrement la douleur dans et autour de l'articulation de la hanche. (The Lancet, p. 26, no 11.)

COUCHEMENT.

PROLAPSUS DU COL UTÉRIN PENDANT L'acLes cas de prolapsus de l'utérus avec sortie du col au dehors de la vulve, sont assez rares pour qu'on lise avec intérêt l'observation suivante, qui se trouve consignée dans une thèse soutenue à la Faculté de Paris par M. Seguin :

Madame M...., âgée de vingt-sept ans, eut une première grossesse, pendant les premiers mois de laquelle le col se présenta à la vulve, disparut dans les mois suivants, et ne gêna nullement l'accouchement, qui se fit à terme. Deux ans après, une nouvelle grossesse étant survenue, la sortie du col eut lieu de nouveau, et comme elle produisait de la gêne, une sage-femme crut bien faire en appliquant un pessaire, qui ne fut supporté que deux jours, et provoqua un avortement. Depuis cette époque, madame M.... resta sujette à des chutes de matrice qui la fatiguaient beaucoup, lorsqu'elle faisait une course un peu longue; enfin, elle devint enceinte pour la troisième fois, et entra à la clinique d'accouchement le 20 octobre 1849, à huit mois et demi de son terme. Une tumeur cylindrique, longue de cinq centimètres et de treize de circonférence, apparaissait hors de la vulve, c'està-dire que l'on constatait une descente de matrice avec issue du col et renversement de sa face interne, qui devenait externe. M. Cazeaux, chargé du service, jugea qu'il n'y avait rien à faire. Le col s'allongea et se tuméfia un peu par le fait de l'œdème des parties prolabées. Le 5 novembre, les eaux s'écoulèrent sans douleur. Celles-ci devinrent énergiques à dix heures du soir. Le col était d'abord comme avant le travail, au dehors de la vulve; quand vint l'expulsion de la tête, il se dilata à la vue et fut le dernier obstacle à l'accouchement, qui se fit à trois heures du matin. Le fœtus, né vivant, pesait deux mille deux cent quatrevingt-dix grammes. Le lendemain, le col, resté au dehors de la vulve était plus mou; on le fit rentrer dans le vagin; la malade

garda le repos horizontal, et quand elle sortit un mois après, il fallait, pour atteindre le col, introduire dans le vagin les deux premières phalanges de l'indicateur. On remarquera dans ce fait, que les tentatives de réduction du col et l'application d'un pessaire, ont été suivies d'avortement

dans une grossesse; que dans la grossesse suivante, l'accouchement s'est terminé heureusement, quoique le col n'eût point été réduit; et que le repos horizontal après les couches, a guéri la malade, au moins momentanément, de sa chute de matrice.

(Journ. de médecine et de chirurg. prát.)

Chimie médicale et pharmaceutique.

SUR LE STIBETHYLE, NOUVEAU radical orGANIQUE RENFERMANT DE L'ANTIMOINE; par MM. LOEWIG et SCHWEITZER. MM. Loewig et Schweitzer ont mis à profit les observations intéressantes de M. Frankland sur la décomposition facile de l'éther iodhydrique par différentes substances pour faire réagir cet éther sur l'alliage d'antimoine et de potassium. Ils préparent cet alliage en calcinant à une très-haute température un mélange intime de 5 parties de tartre brut avec 4 parties d'antimoine. En prenant la précaution de laisser refroidir le creuset très-lentement, ils obtiennent ainsi un alliage cristallin renfermant environ 12 pour 100 de potassium, et qui s'oxyde assez lentement à l'air pour qu'il soit possible de le pulvériser, surtout si l'on a soin d'ajouter un peu de sable.

L'éther iodhydrique réagit avec une grande violence sur cet alliage. Pour modérer la réaction, il est nécessaire d'ajouter du sable, d'opérer sur de petites quantités et d'employer un grand excès d'alliage. On place cet alliage dans un petit ballon, et on l'humecte avec l'éther. La réaction se manifeste aussitôt; la chaleur qui se dégage fait volatiliser une certaine quantité d'éther iodhydrique. Dès que ces vapeurs se sont dégagées, on adapte au petit ballon un appareil de condensation construit de la manière suivante : c'est une large éprouvette dans laquelle on introduit un ballon rempli en partie d'alliage de potassium et d'antimoine. Le bouchon qui ferme cette éprouvette est percé de trois trous. Le premier donne passage à un tube qui amène de l'acide carbonique sec au fond de l'éprouvette, un second tube laisse échapper le gaz carbonique, tandis qu'un troisième recourbé et plongeant dans le ballon récipient livre passage aux vapeurs qui doivent s'y condenser. On chauffe le petit ballon dans lequel la réaction entre l'éther et l'alliage s'accomplit rapidement lorsqu'on chauffe avec une lampe à esprit-de-vin. Aussitôt qu'elle est terminée, on remplace le petit

ballon par un autre, et on continue ainsi jusqu'à ce qu'il se soit rassemblé dans le ballon récipient une quantité suffisante de liquide. On laisse reposer pendant quelques heures, et puis on rectifie ce liquide dans le ballon même en employant une disposition analogue à celle qui vient d'être décrite. Il est nécessaire, dans toutes ces opérations, d'éviter avec soin l'accès de l'air.

Le produit ainsi obtenu constitué un liquide limpide, très-mobile et fortement réfringent. Il possède une odeur alliacéc désagréable mais assez fugace. A 29° il ne se solidifie pas encore. Une baguette qui en est imprégnée répand à l'air des fumées épaisses, et au bout de quelque temps la goutte finit par s'enflammer et brûle avec une flamme blanche éclatante.

Il tombe au fond de l'eau sans s'y dissoudre. L'alcool et l'éther le dissolvent parfaitement. Lorsqu'on fait arriver lentement la vapeur de ce corps dans un ballon de manière à empêcher l'inflammation, les vapeurs épaisses qui se forment se condensent pcu à peu de manière à former un corps blanc et pulverulent, et en même temps il se condense une masse transparente incolore, visqueuse, soluble dans l'éther, tandis que ce corps pulvérulent y est insoluble. Celui-ci se dissout dans l'eau et possède les caractères d'un acide faible. Ses dissolutions ont une amertume comparable à celle du sulfate de quinine. Chauffées elles se coagulent et prennent la consistance de l'empois, et finalement elles se dessèchent en une masse friable et porcelanée.

L'acide nitrique froid et étendu n'exerce aucune action sur le stibéthyle, mais lorsqu'on chauffe la liqueur il y a oxydation et dissolution. La liqueur évaporée fournit de beaux cristaux transparents et incolores.

D'après les analyses des auteurs on peut envisager le corps qu'ils appellent stibéthyle comme de l'hydrogène antimonié dans lequel les 3 équivalents d'hydrogène ont été remplacés par 3 équivalents d'éthyle C'H'. La formule du composé est donc

[merged small][ocr errors]

On voit qu'il correspond dans sa constitution à la triéthylamine de M. Hoffmann et aux bases de M. Paul Thénard.

Dans un travail postérieur (1) MM. Loewig et Schweitzer reviennent sur le corps intéresant qu'ils ont découvert pour décrire quelques-unes des combinaisons qu'il peut former. Son point d'ébullition est situé à 158°,5 à la pression de 730mm. Sa densité de vapeur a été trouvée égale à 7,458. La densité calculée et rapportée à 4 volumes est de 7,499.

Le stibéthyle se combine à la température ordinaire avec l'oxygène, le soufre, le sélénium et les corps halogènes. La combinaison se fait avec dégagement de chaleur, et les composés obtenus correspondent tout à fait aux composés que forme un radical minéral, comme le potassium par exemple. Il est facile de les transformer les unes dans les autres par double décomposition.

Un équivalent de stibéthyle se combine avec 2 équivalents d'oxygène, de soufre, de sélénium.

Dans certaines circonstances deux équivalents d'éthyle se séparent du stibéthyle, et il se forme alors un radical C'H Sb AeSb capable de se combiner à B équivalents d'oxygène, de soufre, de chlore, etc. Ce nouveau radical qui a reçu le nom d'éthylstibyle fera l'objet d'une communication prochaine de MM. Loewig et Schweitzer.

Oxyde de stibéthyle. La masse sirupeuse et transparente qui se forme par l'oxydation lente du stibéthyle à l'air est l'oxyde de stibéthyle qui renferme CHSb,0' SbAeO3. La poudre blanche, insoluble dans l'éther, qui se forme en même temps, est l'acide éthylstibilique C'H Sb,O3.

Pour préparer l'oxyde de stibéthyle, on peut abandonner à l'évaporation spontanée une dissolution alcoolique de stibéthyle. Le résidu est repris par l'éther qui dissout l'oxyde de stibéthyle qu'il faut purifier par plusieurs dissolutions de ce liquide. Il est pur lorsqu'il n'est ni coloré, ni troublé par l'hydrogène sulfuré.

Un autre procédé de préparation de l'oxyde de stibéthyle consiste à traiter le sulfate d'oxyde de stibéthyle par la baryte, à évaporer le liquide filtré au bain-marie, et à le reprendre par l'alcool. Ce véhicule dissout une combinaison d'oxyde de stibéthyle et de baryte qu'il est facile de décomposer par un courant de gaz carbonique. Après avoir séparé par le filtre le carbonate

́ ́(1) Journ. f. prakt. Chem., t. L, p. 321.

de baryte, on obtient l'oxyde de stibéthyle pur par l'évaporation de la solution alcoolique.

Enfin l'action de l'oxyde de mercure sur le stibéthyle fournit également un moyen d'obtenir à l'état de pureté l'oxyde de stibéthyle. Ce corps se présente sous la forme d'une masse visqueuse, limpide et transparente, n'offrant aucun indice de cristallisation. Il se dissout très-facilement dans l'eau et dans l'alcool, un peu dans l'éther. Sa saveur est très-amère, mais il n'est nullement vénéneux. A l'air l'oxyde de stibéthyle n'éprouve aucune altération. Il n'est pas volatil. Chauffé dans un tube bouché, il dégage des vapeurs blanches inflammables, et laisse un résidu de charbon et d'antimoine. Cependant la plus grande partie de l'antimoine passe avec les produits de la distillation. Le potassium réduit l'oxyde de stibéthyle en séparant le stibéthyle. L'acide nitrique concentré le décompose avec déflagration. L'acide sulfurique concentré le dissout sans altération. Le gaz chlorhydrique sec le décompose avec formation d'eau et de chlorure de stibéthyle. Les acides chlorhydrique, bromhydrique et iodhydrique gazeux opèrent instantanément la même décomposition. L'hydrogène sulfuré le décompose sans le précipiter : en évaporant la solution saturée de gaz sulfhydrique, on obtient des cristaux de sulfure de stibéthyle.

Nitrate d'oxyde de stibéthyle.-On obtient ce sel en saturant l'oxyde de stibéthyle par l'acide nitrique, ou en dissolvant le stibéthyle dans l'acide nitrique étendu.

Cette dissolution a lieu avec dégagement de vapeurs rutilantes et non sans qu'une petite quantité de stibéthyle ne soit décomposée avec formation d'oxyde d'antimoine. En évaporant la dissolution à laquelle on a eu soin d'ajouter un excès d'acide nitrique, on obtient le nitrate cristallisé. Par une trop grande concentration au bain-marie, ce sel se sépare en gouttes huileuses qui se rassemblent au fond du vase et se prennent en masse cristalline par le refroidissement. Par l'évaporation spontanée, il cristallise en beaux prismes rhomboïdaux facilement solubles dans l'eau, peu solubles dans l'alcool et à peine solubles dans l'éther. Les dissolutions sont acides et possèdent une saveur amère.

Le nitrate d'oxyde de stibéthyle fond à 62°,5 en un liquide incolore qui se prend à 87° en une masse blanche cristalline. Quand on le chauffe, il brûle avec déflagration comme un mélange de salpêtre et de charbon. L'acide sulfurique concentré en sépare l'acide nitrique, et l'acide chlorhydrique en sépare du chlorure de stibéthyle

sous la forme d'un liquide incolore et huileux.

La composition du nitrate d'oxyde de stibéthyle s'exprime par la formule

(C"H"Sb,O)2Az0-SbAcO',2Az03.

Sulfate d'oxyde de stibéthyle. On peut préparer ce sel directement ou mieux encore en décomposant le sulfure de stibéthyle par le sulfate de cuivre. La liqueur filtrée et évaporée en consistance sirupeuse au bainmarie laisse déposer le sulfate d'oxyde de stibéthyle en petits cristaux. Ce sel ne perd rien à 100°; à une température un peu plus élevée, il fond en un liquide incolore. Sa saveur est amère. Il est assez soluble dans l'alcool et presque insoluble dans l'éther. L'acide chlorhydrique en sépare instantanément du chlorure de stibéthyle. Sa composition est exprimée par la formule:

C11HSb,0*250*=SbAe0','SO3.

Sulfure de stibéthyle. Le soufre se combine directement avec le stibéthyle pour former une combinaison cristallisée, la mieux définie de toutes celles que forme ce radical. Pour le préparer les auteurs recommandent de faire bouillir une dissolution éthérée de stibéthyle avec des fleurs de soufre desséchées. La dissolution éthérée filtrée se prend par le refroidissement en une masse d'aiguilles blanches et soyeuses. L'odeur de ce composé est désagréable et rappelle celle du mercaptan, sa saveur est amère et un peu sulfureuse. Il se dissout facilement dans l'eau, l'alcool et l'éther. Il fond à 100o en un liquide incolore qui cristallise par le refroidissement. Le potassium le réduit avec formation de stibéthyle.

La solution aqueuse de ce sulfure précipite tous les sels métalliques et se comporte, en général, comme une solution de sulfure de potassium. La composition du sulfure de stibéthyle se représente par la formule

C"H"Sb,S'SbAeS'.

Les auteurs ont également préparé le séléniure de stibéthyle.

C''H'Sb, Se2 SbAeSe3.

L'iodure de stibéthyle, C1H15Sb,l', se prépare directement en ajoutant de l'iode à une solution alcoolique de stibéthyle refroidie par un mélange réfrigérant. L'iodure cristallise de la dissolution en aiguilles parfaitement incolores et transparentes très-solubles dans l'eau, l'alcool et l'éther. Ces cristaux fondent à 70°5, et se subliment en

partie à 100o. Au delà de cette température ils se décomposent en dégageant des vapeurs blanches épaisses. L'iodure de stibéthyle est réduit par le potassium et décomposé par le chlore et par le brome. L'acide azotique en déplace l'iode. L'acide sulfuriqueconcentré en dégage de l'acide iodhydrique et de l'iode avec formation d'acide sulfu

reux.

Bromure de stibéthyle. Lorsqu'on ajoute du stibéthyle à du brome, chaque goutte s'enflamme au moment de son contact avec le brome. Pour préparer le bromure de stibéthyle, il faut mêler des disso lutions alcooliques de brome et de stibéthyle. En ajoutant de l'eau, le bromure se précipite sous la forme d'un liquide incolore et dense. A l'état de pureté ce liquide a une densité de 1,953 à + 17° et se prend à — 10° en une masse blanche, cristalline. In soluble dans l'eau, il se dissout facilement dans l'alcool et dans l'éther. Il est inflam-. mable et ne se volatilise pas sans décompo sition. Sa composition se représente par la. formule

C11HSb, Br1-SbAe, Br1.

Le chlorure de stibéthyle s'obtient facilement lorsqu'on ajoute de l'acide chlorhydrique concentré à une solution de nitrate de stibéthyle pur. Le chlorure se précipite sous la forme d'un liquide incolore, fortement réfringent, et possédant une densité de 1,540 à 17°. Son odeur rappelle celle de l'essence de térébenthine; sa saveur est amère. A 12o il est encore liquide. Il est insoluble dans l'eau, mais se dissout facilement dans l'alcool et dans l'éther. H est formé de

[ocr errors]
[blocks in formation]
« PrécédentContinuer »