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et des premières voies; et, à mon avis, on ne saurait donner une plus forte preuve que cette observation pour mettre ce point hors de doute.

Ces vues sur la manière d'agir du nitrate d'argent, on le conçoit, resserrent la pathologie de l'ictère dans de fort étroites limites, et soulèvent en même temps cette question, savoir, si un simple dérangement gastro-intestinal de ce genre est capable de produire une jaunisse? La solution de cette question ne saurait être donnée quant à présent que d'une manière approximative. Les docteurs Graves et Stokes professent depuis longtemps que l'ictère peut être produit par la présence d'un mucus glaireux dans le duodénum, obstruant l'orifice du canal cholédoque; et la plupart des écrivains disent qu'il peut provenir de la turgescence des tuniques de l'intestin. Or, la présence d'un mucus visqueux dans le duodénum indique manifestement un état modifié et déréglé de sa surface muqueuse; et ce fait, si la théorie ci-dessus exposée est exacte, suffit à lui seul pour donner naissance à un ictère sans la supposition d'une obstruction du canal cholédoque. Que l'ictère n'ait pas besoin de cette obstruction pour se produire, c'est ce qui est parfaite ment connu. L'obstruction n'existe pas toujours quand il se déclare, et on le voit souvent alors qu'on a la preuve qu'elle n'existe pas. Mais, qu'elle existe nécessairement ou non, nous avons l'autorité des médecins illustres que j'ai cités pour établir que la maladie peut prendre son origine dans le duodénum. C'est là un des points les plus intéressants de toute cette discussion. Cela sépare l'ictère, ou plus exactement la variété d'ictère dont il s'agit, — de l'idée d'une lésion hépatique; et cette considération pèse d'un grand poids sur le traitement.

J'avoue que mon opinion, — qu'il n'y a pas de lésion hépatique dans la simple jaunisse idiopathique, si elle n'a point été formée, a été certainement confirmée par l'action du nitrate d'argent dans cette maladie. Dans un des cas qui se sont offerts à moi, je n'ai pas eu besoin de recourir aux mercuriaux ou autres cholagogues pour rétablir l'action normale du foie; au contraire, j'ai obtenu invariablement cet effet sans avoir recours à de pareils agents; chose facile à reconnaître d'ailleurs par la coloration foncée des selles, apparaissant toujours consécutivement, bien que peu de jours après un commencement de décoloration de la peau; et par le rétablissement du ton des organes digestifs.

La part que prend le foie dans la production de l'ictère n'est pas facile à déterminer. Nous savons que des affections éten

dues de cet organe peuvent exister sans ictère. L'idée d'une obstruction de la vésicule, suivie d'une résorption de la bile, n'est plus universellement admise de nos jours par les meilleurs pathologistes. A la vérité. l'ictère s'accompagne d'une douleur dans la région hépatique. Il y a aussi quelque chose de semblable du côté des reins; personne n'oserait dire cependant que les reins sont malades, sauf une certaine irritation de ces organes, due manifestement à l'accès d'une nouvelle substance dans l'urine. On peut présumer qu'une cause du même genre donne lieu à la douleur hépatique.

La tendance des recherches nous montre plutôt les fonctions assimilatrices comme le point de départ de la jaunisse. Le pigment de la bile est en excès. L'analyse faite par Shérer de la bile contenue dans la vésicule d'une jeune fille ictérique, a démontré qu'il s'y trouvait dans une proportion énorme comparativement à l'état normal. Shérer soutient aussi que c'est ce pigment seul et non tous les éléments de la bile que l'on rencontre dans l'urine. Simon, bien qu'il affirme que tous ces éléments se retrouvent dans l'urine des sujets ictériques, montre toutefois évidemment qu'il y a des exceptions. Lecanu n'a pu extraire du sang des ictériques que le pigment biliaire.

Il y a d'autres théories relatives à l'origine de l'ictère; mais, malgré leur intérêt, nous pouvons nous abstenir de les mentionner. Il nous suffisait de prouver qu'il n'y a rien dans la nature de l'ictère idiopathique qui soit inconciliable avec l'idée de l'efficacité du nitrate d'argent pour le dissiper, d'après ses effets connus sur l'économie; et nous pensons avoir atteint ce but. Quelques mots sculement sont nécessaires pour exposer le mode d'administration.

On commence par donner trois quarts de grain à un grain de nitrate d'argent cristallisé, deux fois par jour. Il est important de ne le donner que quand l'estomac est à jeun. Il fera bien disparaître l'ictère sans cette précaution, mais avec beaucoup moins de promptitude. D'après mon expérience, la plus longue durée du traitement est de dix jours; souvent un commencement de décoloration de la peau s'observe dès le second jour.

Mais le soulagement du malade est immédiat et considérable. Les douleurs d'estomac et la sensation de plénitude après les repas disparaissent, et la digestion s'améliore. Quand l'ictère est accompagné de constipation, comme cela a lieu fréquemment, on peut combiner le nitrate d'argent avec un laxatif, par exemple selon la formule suivante :

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NOTE SUR L'EMPLOI DE L'ALUN A L'INTÉRIEUR, CONTRE CERTAINES APHONIES; par le docteur SAUCEROTTE, médecin en chef de l'hôpital de Lunéville. On sait la vogue qu'a eue le gargarisme de Bennati; aussi l'emploie-t-on journellement encore contre certaines aphonies consécutives à des affections du larynx. Dans une note qu'il vient de publier dans le Bulletin de therapeutique, M. Saucerotte a consigné quelques expériences destinées à vérifier si l'alun, auquel ce gargarisme doit son efficacité, pourrait, pris à l'intérieur et dans des circonstances analogues, en seconder puissamment l'effet, par suite de l'action tonique et astrictive qu'il exerce sur la muqueuse laryngée, lors de son passage à travers les premières voies. Les bons résultats qu'il a obtenus de cette médication ont pleinement confirmé les prévisions du docteur de Lunéville. Il rapporte deux observations intéressantes: l'une de laryngo-bronchite qui durait depuis plus de six semaines et qui se compliquait d'une aphonie complète, contre laquelle avaient échoué les sangsues, les cataplasmes, les gargarismes alumineux, les vomitifs, les vésicatoires, les cautères de chaque côté du larynx et qui ne guérit que par l'administration d'une potion gommeuse de 125 grammes avec 50 centigrammes d'alun, dont on éleva progressivement la dose à 3 grammes (la guérison eut lieu en 10 jours); l'autre de laryngite rebelle, suivie d'une aphonie persistant avec une ténacité désespérante, laquelle se modifia d'une manière immédiatement favorable, dès que l'on commença la potion gommeuse et légèrement opiacée avec l'alun (1,2 grammes progressivement).

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être l'occasion de complications plus sérieuses, du côté des voies aériennes par exemple. Il n'est pas rare, en effet, de voir l'inflammation de la pituitaire gagner l'orifice postérieur des fosses nasales et s'étendre progressivement au larynx, à la trachée et aux ramifications bronchiques. Enfin le coryza présente, chez certaines personnes, une tendance désespérante à se reproduire. Il ne serait donc pas sans utilité de trouver un moyen abortif de cette phlegmasie. M. Saint-Martin propose, dans le Bulletin de acétique. On place à l'entrée des narines un thérapeutique, l'emploi des vapeurs d'acide flacon contenant une petite proportion de cet acide et on fait de larges et lentes respirations pendant cinq minutes environ. dans tous les replis de la cavité olfactive et Les vapeurs acétiques pénètrent de la sorte impriment à la membrane muqueuse une modification légère, mais néanmoins suffisante pour tarir à sa source l'écoulement ou le flux nasal; seulement, pour que ce le plus près possible du début du coryza. moyen réussisse, il convient d'en faire usage (Ibidem.)

EMPLOI DU CHLOROFORME CONTRE LE SATYRIASIS; par le docteur DUMONT (de Monteux). - J'ai été appelé auprès d'un ecclésiastique, âgé d'environ 46 ans, afin de le guérir d'un violent satyriasis. Celui-ci avait pour cause des émotions ressenties dans l'exercice, souvent si scabreux et si difficile, des fonctions pénitentielles. Après avoir employé les anti-aphrodisiaques les plus renommés, l'état du malade est demeuré le même, j'étais embarrassé... Sans doute il me restait à proposer un moyen fort simple et le plus naturel de tous, mais ce moyen avait l'inconvénient de s'écarter par trop des voies canoniques et déontologiques. Alors l'idée du chloroforme s'est présentée à mon esprit; je me suis servi de cet agent anesthésique sous forme de topique, placé sur le siége de l'irritation secondaire, et quelques heures ont suffi pour triompher de l'espèce de névrose que j'avais à combattre. (Ibidem.)

SUR LA GLOSSITE; par M. GRIFFIN. Cette maladie, du moins celle qui se développe spontanément, est assez rare pour qu'on en doive recueillir avec intérêt les exemples qui présentent, comme ceux-ci, toutes les garanties désirables de capacité et de sincérité chez l'observateur.

M. Griffin dit que, pendant une pratique de plus de 35 ans, il n'a été témoin que de

deux cas de glossite. Le premier avait rapport à un marin, Napolitain d'origine, qu'il vit en 1822, dans les iles loniennes. Appelé auprès de lui, il trouva la langue énormément tuméfiée, saillante entre les dents; la respiration précipitée, anxieuse, difficile, s'exécutant entièrement par les narines; suffocation imminente, face livide, gémissements incessants, continuelle agitation.

La fièvre qui compliquait cet état était purement inflammatoire, avec chaleur vive et pulsations très-fortes, surtout aux carotides et aux artères temporales.

Ne pouvant articuler, il n'exprimait sa détresse que par signes. On fit une trèslarge saignée du bras; et l'on donna un purgatif énergique. Mais on eut à peine le temps d'attendre l'effet de ces remèdes; car il devint évident que, sans un prompt secours, le malade allait périr. N'ayant aucun confrère auprès de lui, M. Griffin ne prit conseil que de l'urgence du cas. Il abaissa donc la langue autant que cela lui fut possible, au moyen d'une cuiller, et fit avec un bistouri deux incisions longitudinales sur la face dorsale de cet organe, une de chaque côté.

Le soulagement fut immédiat. Les plaies fournirent beaucoup de sang, mais pas de suppuration. Le dégorgement s'opéra avec tant de rapidité que, dès le lendemain, il était presque impossible de reconnaitre la place où les incisions avaient été pratiquées. Une ou deux semaines après, M. Griffin fut témoin d'un second cas de ce genre, qui lui fut également offert par un marin. Mais averti par le premier exemple, il ne temporisa point, et fit immédiatement les incisions sur la langue.

Les deux malades guérirent bien. Le traitement consécutif consista en petites doses de mercure, administrées de manière à affecter la bouche. Mais, à ce sujet, l'auteur remarque que ces cas datent aujourd'hui de vingt-six ans, et que maintenant il ne donnerait pas de mercure. Il faut, en effet, tout le préjugé des médecins anglais en faveur de ce métal, pour qu'ils ne comprennent pas à quel point la stomatite mercurielle serait à craindre dans le traitement d'une affection qui souvent accompagne la même stomatite mercurielle. En déclarant qu'il abandonnerait actuelle ment ces errements, M. Griffin fait preuve d'un bon sens dont la manifestation, parmi ses compatriotes, exige quelque courage.

(Gazette médicale de Paris.)

AMAUROSE COMPlète, guérie par l'usage DE L'IODURE DE POTASSIUM; par M. le docteur

DE MUYNCK. Une femme mariée, ágéede 38 ans, d'une constitution forte, me consulta pour une violente douleur de tête, accompagnée de tous les symptômes des affections vaporeuses les plus décidées. Elle éprouvait une douleur constante et fixe de la tête, et, à des intervalles rapprochés, des palpitations, un serrement de la poitrine, la sensation d'un corps étranger fixé au gosier, de la dyspnée, enfin tout ce qui marque, tout ce qui constitue l'affection hystérique. Je lui prescrivis quelques moyens qui calmèrent les accidents nerveux. La céphalalgie seule resta rebelle. Pour la combattre j'eus recours à la valériane et à l'assa fœtida, à haute dose, et cette médication suivie pendant quelques semaines fut couronnée d'un plein succès. Mais à peine cette malheureuse fut-elle débarrassée de ses douleurs céphalalgiques qui, pendant longtemps, avaient empoisonné son existence, qu'elle fut frappée subitement d'une amaurose complète. Elle crut alors devoir consulter les spécialistes. On lui conseilla de se confier aux soins du médecin F....., qui, après avoir examiné attentivement la malade, prononça qu'elle était atteinte d'une amaurose que des arrêts, qui n'admettent point d'appel, ont jugé incurable. Ces paroles sinistres déterminèrent la malheureuse à recourir à l'habileté de M. V........ Ce médecin honorable, sans porter un pronostic aussi fâcheux que celui du premier consultant, fit cependant comprendre à la patiente qu'il ne pouvait répondre du succès de la méthode curative qu'il croyait convenir dans l'espèce. Cette incertitude du succès la désespéra, et cette malheureuse vint de nouveau à moi. Je la vis atteinte d'une amaurose complète; je la vis pâle, maigre, sansappétit, sans sommeil. Nul autre symptôme ne s'offrit à mon observation. Touché de la pénible situation où se trouvait cette malade, je la consolai, je lui promis tout. Dans tous maux, le premier remède est l'espérance. Une longue conférence fut employée pour découvrir la cause du mal par le récit des circonstances commémoratives. Dans cette conférence, après avoir longtemps balancé, la malade se résolut à me dire qu'avant son mariage elle avait mené une vie déréglée; que même elle avait été atteinte, à deux reprises, d'une affection syphilitique dont elle prétendait toutefois avoir été méthodiquement traitée. Par ces aveux importants, je crus avoir saisi un point lucide; je crus avoir trouvé la route qu'il fallait suivre pour combattre victorieusement la maladie qui s'offrait à mon observation. Je ne balança point un moment à administrer, comme médicament constitutionnel, l'iodure de potassium contre cette affection;

je surveillai, pendant trois semaines, ses effets, ses progrès, interrogeant à chaque instant la nature. Enfin une sorte de miracle s'opéra. La vue revint par degré avec les forces. Au bout de six semaines de ce traitement, cette femme vint chez moi m'exprimer sa joie et sa reconnaissance. Elle avait recouvré la vue. Je livre ce fait à la méditation des hommes de l'art.

rapport. La seule recommandation que je fasse, c'est d'éviter l'usage de boissons alcooliques et une alimentation trop stimulante. Aucune complication, du reste, ne contre-indique la médication même.

Ayant traité de cette manière, pendant plus d'un quart de siècle, presque toutes les hémorrhoïdes pour lesquelles on m'a consulté, on conçoit que rien ne me serait

(Ann. et Bull. de la Soc. de méd. de Gand.) plus facile que de rapporter un grand nom

TRAITEMENT

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PAR

Je

DES HEMORRHOÏDES L'huile de lin; par M. VAN RYN. pense qu'en général on se hâte trop, dans le traitement des hémorrhoïdes, de faire usage des moyens externes, surtout chirurgicaux, et que dans le cas où celles-ci ne sont pas intimement liées à la constitution du malade, c'est-à-dire là où un traitement direct est indiqué, il suffit, le plus souvent, de recourir à des moyens généraux internes. Un assez grand nombre de remèdes, on le sait, sont réputés comme capables d'enlever la congestion sanguine vers le rectum, et de faire disparaître même, dans un temps plus ou moins long d'après les circonstances, les tumeurs hémorrhoïdales. Sans vouloir nier l'efficacité, ni la spécificité d'aucun de ces agents, je doute cependant qu'il y en ait qui puissent rendre plus de services, et dont, en même temps, l'usage offre moins d'inconvénients que celui dont je me sers habituellement, depuis plus de vingt-cinq années. Ce remède, que je n'ai trouvé indiqué nulle part, m'est venu je ne sais d'où ni comment; peut-être le dois-je à quelque vieux praticien avec lequel je me serai trouvé en relation dans les premiers temps de ma pratique. Quoi qu'il en soit, je n'élève ici aucune prétention de priorité; le but de cette note sera rempli si quelquesuns de mes collègues, surtout de ceux qui exercent la médecine à la campagne, veulent bien essayer la médication simple, facile, inoffensive que je viens leur conseiller.

Cette médication consiste dans l'emploi interne de l'huile de lin récente, administrée, que les hémorrhoïdes soient fluentes ou non, à la dose de deux onces, matin et soir. Sous l'influence de ce seul remède, l'amendement des symptômes est ordinairement si rapide que le traitement dure tout au plus une semaine. Les selles par suite de l'administration de l'huile de lin, sont souvent un peu augmentées; mais on n'observe jamais ni vomissements ni autres accidents. C'est à peine si les malades doivent modifier leur régime, à moins qu'une complication quelconque ne fasse surgir des indications spéciales sous ce

bre d'observations particulières. Je n'en rapporterai cependant pas, n'en ayant pas tenu note avec assez de soin pour les donner avec les détails convenables. Je crois, au demeurant, qu'elles ne décideraient guère mes collègues à faire l'essai du traitement en question, s'ils pouvaient avoir des motifs de douter de ma parole. (Annales de la Société médicale d'émulation de la Flandre occidentale.)

DU NITRATE DE STRYCHNINE CONTRE LES

PARALYSIES. - L'auteur a employé le sel de strychnine chez certains malades par la voie endermique seule, chez d'autres par les deux voies gastrique et endermique. Voici le résultat de sa pratique :

1o Paralysie de vessie. Dans une paralysie de vessie après commotion de la moelle par une chute sur le dos, la strychnine fut employée par la voie endermique, quatorze jours après l'accident: on dénuda sur les bras et sur les cuisses une surface de 2 lignes de largeur, et on la saupondra deux fois par jour avec un quart de grain de strychnine; deux minutes après, il y avait des contractions douloureuses aux extrémités. Au bout de huit jours, la strychnine fut portée à 1 grain 1/2 par dose, en tout 3 grains par jour. Les contractions augmentent. Au bout de quinze jours on porte la strychnine à 4 grains par jour en deux fois. Il survenait alors des contractions violentes aux extrémités qu'il fallait étendre avec force pour soulager le malade. Le 25 jour, l'urine recommença à couler librement. Cette guérison date de quatre ans.

2o Hémiplegies. - Dans un premier cas de ce genre, occasionné encore par une commotion, la strychnine donna pareillement un succès complet par la voie endermique. Huit jours après l'accident, on dénuda un espace de 2 lignes de largeur, à côté de l'apophyse transverse de la première vertèbre dorsale et on le saupoudra deux fois par jour avec un demi-grain de nitrate de strychnine. Il survint chaque fois des mouvements convulsifs dans le bras droit. Au bout de trois semaines, la mobilité était revenue dans le cou et dans le bras droit.

Dans une hémiplégie de tout le côté gauche, consécutive à une apoplexie, on dénuda, au quatorzième jour après l'attaque, un espace de deux lignes de largeur sur la première vertèbre dorsale, comme point de sortie du plexus brachial, et derrière le trochanter gauche. On saupoudra avec de la strychnine dont on porta la dose jusqu'à deux grains, mais sans aucun résultat. On quitta la méthode endermique et on donna le médicament à l'intérieur de la manière suivante:

Nitrate de strychnine 2 grains (0,10). Conserve de roses 1 drachme (4 gram.) M. pour xxx pilules. 1 pilule quatre fois par jour. Pas de résultat. On revient à la méthode endermique, tout en continuant les pilules, et l'on arrive à 4 grains par jour à l'extérieur et à 1 grain à l'intérieur. La mobilité finit par revenir aux extrémités inférieures, d'abord. L'auteur considère lui-même ce résultat comme incomplet.

Résultat nul chez un phthisique atteint d'hémiplégie. L'auteur se demande s'il n'existait pas de tubercule dans la moelle. Résultat également nul dans une hémiplégie du bras gauche, consécutive à une fièvre muqueuse.

La strychnine a été enfin prescrite dans un cas d'hémiplégie de tout le côté gauche, consécutive à une apoplexie que l'auteur qualifie de nerveuse. La strychnine, administrée pendant trois semaines par la voie endermique, produisit des secousses, mais sans ramener la myotilité. La strychnine fut donnée en pilules, ainsi que l'arnica; l'amélioration fut alors rapide et suivie d'une guérison complète.

Entre autres conclusions que l'auteur tire de ces divers faits, il fait observer que la strychnine paraît avoir plus d'effet contre les paralysies qui résultent d'une commotion de la moelle que dans celles qui résultent d'une apoplexie cérébrale. Ceci se conçoit bien en effet, car il n'y a pas après la simple commotion une lésion du tissu encéphalique comparable à la destruction que lui fait subir une hémorrhagie cérébrale, même modérée. On pourrait même objecter à l'auteur que, dans ces derniers cas, la guérison dont il fait honneur à la strychnine a pu être aussi bien due à l'absorption du sang et de la sérosité épanchés qu'à l'action de la strychnine. Ce moyen peut, du reste, être utilisé en pareille circonstance, d'autant plus que l'auteur assure n'avoir jamais eu d'accident sérieux, malgré les doses un peu trop fortes, selon nous, qu'il a employées. Le seul accident produit par la strychnine consistait dans les contractions des membres; mais

on soulageait les malades en étendant les parties douloureuses et en les maintenant quelque temps dans l'extension.

(Médic. Corresp.-Blatt Bayer. Aerzte et Journal des connaiss. médic.-chirurgic.)

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SUR UN NOUVEAU MOYEN POUR OUVRIR LES ABCÈS, SANS LAISSER DE CICATRICES APPARENTES; par M. LERICHE, médecin du dispensaire de Lyon. Ce qui nous a déterminé à chercher un moyen d'une application plus facile pour ouvrir les abcès, c'est que des inconvénients que présentent, soit l'intous les jours nous nous trouvions en facc cision, soit les caustiques dans le traitement des collections purulentes; c'est aussi parce que ces divers moyens laissent après eux des marques ineffaçables, inconvénient grave lorsqu'il s'agit d'abcès siégeant au col, ou au sein chez la femme. Ce sont surtout ces dernières conséquences que nous avons voulu éviter. Nous nous estimerons heureux si nos efforts peuvent montrer à nos confrères la conviction où nous sommes que si les résultats ne sont pas couronnés d'un plein et entier succès, au moins souvent on aura épargné aux malades l'horreur qu'inspire toujours l'usage des instruments tranchants.

Bien que le moyen que nous proposons soit assez simple en apparence, ce n'est pas sans des tâtonnements multipliés que nous y sommes parvenus, soit dans l'usage de diverses matières, soit dans le mode opératoire. Du reste, nous allons rapporter en peu de mots le résultat de nos recherches.

La première pensée qui nous vint fut d'employer des fils métalliques de fer, d'argent ou de plomb. Les résultats furent assez satisfaisants, mais trois inconvénients résultaient de leur usage:

1° La difficulté de se les procurer partout;

2o La nécessité d'avoir un instrument spécial pour leur introduction, et la douleur assez vive qu'elle occasionnait ;

3o Enfin le contact d'un corps dur, irritant les tissus enflammés et déjà doulou

reux.

Nous avons aussi essayé des fils de chanvre, de lin et de coton; tous ont présenté un inconvénient assez grave et qui nous les a fait rejeter d'une manière absolue : ils se gonflent par l'humidité qui les baigne sans cesse, en s'opposant à la sortie du pus. J'ai aussi remarqué que leur emploi déterminait une inflammation assez vive aux alentours des ouvertures. Ne pourrait-on pas attribuer ce résultat à ce que la nature de ces tissus s'altère facilement? Il en a été de même avec les fils cirés.

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