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recherches sur l'amyle de quelques considérations sur le rôle de ces groupes organiques, C*H3, C'H3, C'H' et C10H11, dont on peut admettre l'existence dans un si grand nombre de composés. Il pense qu'on doit les considérer comme de véritables radicaux organiques, dans le sens que M. Liebig attachait à ce mot. A l'état isolé, ils sont presque indifférents comme les métaux précieux, comme l'hydrogène lui-même avec lequel M. Frankland les compare. A l'état naissant, au contraire, ils passent très-facilement d'une combinaison dans une autre, et la composition des vapeurs de ces combinaisons est toujours parfaitement analogue à la composition de la vapeur du composé hydrogéné correspondant. Cette proposition est suffisamment démontrée par les exemples suivants :

1 vol. H se combine avec 112 vol. d'oxygène pour former 1 vol. de vapeur d'eau.

4 vol. C*HI3

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112 vol.

112 vol.

112 vol.

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Cette analogie des radicaux méthyle, éthyle, amyle avec l'hydrogène se retrouve même, d'après M. Frankland, dans les propriétés de certaines combinaisons et principalement de celles que forment ces hydrogènes carbonés d'un côté et l'hydrogène de l'autre avec les corps halogènes. C'est ainsi que les éthers iodhydriques se comportent jusqu'à un certain point comme l'acide iodhydrique lui-même. Si ces combinaisons ne rougissent pas la teinture de tournesol, cela tient probablement à l'insolubilité de la malière colorante dans le liquide éthéré. L'acide iodhydrique lui-même n'exerce aucune action sur la teinture de tournesol, lorsqu'il est parfaitement sec. D'un autre côté on sait que l'acide iodhydrique liquide attaque facilement le zinc à la température ordinaire. Mais l'énergie de cette réaction est également liée à la présence de l'eau. Pour que le gaz iodhydrique sec réagisse sur le zinc, il faut que ce métal soit chauffé à 400°. On peut dire que la facilité avec laquelle la série de ces combinaisons iodées est décomposée par le zinc est en raison in

(1) Ce seraient dans tous les cas de singuliers acides que ces éthers iodhydriques. Ils ne se combineraient qu'à une seule base, l'ammoniaque; el dans cette combinaison on ne retouverait ni la base ni l'acide qui se sont unis. Non, en vérité, il

1 vol. de vapeur d'oxyde

de méthyle.

4 vol. de vapeur d'oxyde d'éthyle.

i vol. de vapeur d'oxyde d'amyle.

2 vol. HCI.
2 vol. C*H*CI.

2 vol. C'H CI.
2 vol. C1oH11CI.

verse du poids atomique de ces combinaisons, ou en d'autres termes que le caractère électro-négatif de la combinaison diminue à mesure que le poids atomique augmente. L'acide iodhydrique est décomposé à 100o, l'éther méthyliodhydrique à 150°, l'éther iodhydrique entre 150o et 160°, l'éther amyliodhydrique vers 190°. La raison de ces faits, M. Frankland la trouve dans l'insolubilité croissante de l'iodure de zinc dans le liquide environnant.

Ce chimiste invoque ensuite en faveur de son opinion l'action que l'ammoniaque exerce sur les éthers iodhydriques. Dans son beau travail sur les bases organiques volatiles, M. Hoffmann a prouvé récemment que les éthers iodhydriques se combinent à l'ammoniaque et à l'aniline, avec une énergie qui n'est surpassée que par l'acide io lhydrique lui-même. M. Frankland pense que l'explication la plus simple que l'on puisse donner de ces faits consiste à admettre que les éthers iodhydriques jouent le rôle d'acides (1). En effet, en admettant la théorie de l'ammonium, on peut supposer est impossible d'assimiler la réaction si caractéristique et si bien définie, qui donne lieu à la formation d'un sel lorsqu'un acide se combine à une base, à la réaction moins simple qui se passe entre les éléments de l'ammoniaque et ceux des

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taines combinaisons, les groupes organiques C'H3, C'H et que l'on compare à l'hydrogène, se sont réellement substitués à ce corps simple. Cette substitution se fait de la manière la plus évidente dans les ammoniaques composés. S'il pouvait y avoir des doutes à cet égard, le procédé que M. Hoffmann emploie pour la préparation de ces composés serait bien fait pour les dissiper. On peut encore admettre l'existence de ces radicaux dans les bases de M. Paul Thénard qui dérivent de l'hydrogène phosphoré comme les ammoniaques composés dérivent de l'ammoniaque.

Il y a plus, M. Frankland admet que les radicaux hydrocarbonés peuvent se combiner à l'hydrogène lui-même et former ainsi des carbures d'hydrogène dont la constitution serait représentée par les formules suivantes :

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C'H+H hydrure de méthyle.

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d'éthyle. d'amyle.

C1H'+H=

de toluyle.

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de cumyle.

-

de cyamyle.

(Ibid.)

SUR LA PRÉSENCE DE L'ACIDE SUCCINIQUE DANS LE CORPS DE L'HOMME; par M. HEINTZ. En examinant le liquide incolore con

éthers iodhydriques. Est-il nécessaire d'insister longuement pour faire voir que l'action de l'acide iodhydrique sur l'éthylaminé et l'action de l'éther iodhydrique sur l'ammoniaque sont deux réactions essentiellement différentes dues à des causes différentes, quoiqu'elles donnent naissance au même produit, l'iodhydrate d'éthylamine.

Au reste, que ces éthers simples possèdent un caractère électro-négatif, ou qu'ils constituent des combinaisons neutres comme on l'admet généralement, peu importe au point de vue de l'opinion que discute M. Frankland. A notre avis, ce chimiste aurait pu se passer de cet argument. Quand on considère le mode de formation, les propriétés et la composition des éthers composés, des ammoniaques et des bases de M. Paul Thénard, il est difficile de ne pas admettre qu'il existe dans ces combinaisons si nombreuses et si bien définies, des groupes organiques remarquables par leur stabilité et par la facilité avec laquelle ils passent d'une combinaison dans une autre. Ce sont ces deux propriétés qui ont fait donner autrefois à ces groupes le nom de radicaux organiques. Ces radicaux alcooliques, MM. Frankland et Kolbe croient les avoir isolés dans différentes réactions principalement par l'action de la pile sur quelques sels de potasse formés par des acides à quatre equivalents d'oxygène et par l'action du ziuc sur les éthers iodhydriques. Mais en suivant attentivement la discussion intéressante que nous nous sommes fait un devoir de rapporter plus haut, il nous semble que ces chimistes ingénieux n'ont pas encore produit un seul argument en faveur de leur opinion. Car autre chose est démontrer l'exis

tenu dans les kystes hydatiques, qui se développent fréquemment dans le foie et quelquefois même dans les muscles, M.

tence de certains groupements stables faisant fonctions de radicaux, si l'on veut, dans une série de combinaisons, comme M. Frankland l'a fait avec talent et avec succès, et autre chose démontrer que les gaz obtenus dans les réactions que nous venons d'indiquer sont précisément ces groupements ou ces radicaux. Sans vouloir en rien préjuger la question nous pensons que, pour faire cette seconde démonstration à laquelle M. Frankland parait attacher une si haute importance, il faudrait prendre ces gaz, étudier avec soin leurs réactions pour voir s'ils méritent réellement le nom de radicaux, c'est-à-dire, si, placés dans des conditions favorables, ils sont capabies de reproduire directement ou indirectement non pas tous, mais quelques-uns, mais un seul des composés si nombreux dans lesquels on admet leur existence. Ce sera principalement l'action du chlore et du brome qu'il sera important d'étudier sous ce point de vue. Déjà cette étude a été faite pour le gaz obtenu comme produit accessoire dans l'action du potassium sur l'éther cyanhydrique et que MM. Kolbe et Frankland avaient d'abord considéré comme du méthyle C2H3. L'action du chlore sur ce gaz donne lieu au corps C4H5C1 et conduit à admettre que la formule du gaz en question doit être doublée. M. Frankland lui-même arrive à cette conséquence. Aura-t-il besoin de modifier ses autres conclusions aux fonctions et aux formules des gaz qu'il considère aujourd'hui comme les radicaux alcooliques? c'est ce que les expériences qu'il est en train de faire vont nous apprendre prochainement.

Heintz a reconnu que ce liquide renferme des quantités appréciables de succinate de soude.

Le liquide contenu dans les kystes hydatiques extraits du foie d'une femme était incolore; il renfermait des débris d'hydatides qui troublaient le liquide lorsqu'on l'agitait. Sa densité était de 1,0076. Il était alcalin et ne renfermait que des traces d'albumine. On n'y a trouvé ni acide sulfurique, ni acide phosphorique, mais beaucoup de chlore combiné à la soude, et un peu de chaux, de potasse et de magnésie. Pour extraire de ce liquide les matériaux organiques qu'il renfermait, M. Heintz l'a évaporé. Pendant cette évaporation, il se recouvrait de pellicules qui régénéraient quand on les enlevait. Le résidu de l'évaporation, qui renfermait des cristaux de sel marin, a été mélangé avec de l'alcool, qui a donné lieu à la séparation d'un sirop épais. La solution alcoolique ne paraissait renfermer, ni créatine, ni urée, ni acide urique. Évaporé en consistance sirupeuse, elle a laissé d'abord des cristaux de sel marin, et au bout de quelque temps des aiguilles groupées en aigrettes que l'on a purifiées en les dissolvant dans une petite quantité d'eau, et en les précipitant par l'alcool concentré. La dissolution aqueuse de ces cristaux, traitée par l'acide chlorhydrique, a laissé déposer de petits cristaux formés par un acide organique peu soluble dans l'eau froide. En examinant avec attention les propriétés de cet acide, M. Heintz a reconnu qu'il était identique avec l'acide succinique. Les expériences d'abord pure ment qualitatives ont été complétées plus tard, par l'analyse élémentaire, d'une certaine quantité, très-petite à la vérité, de ces cristaux. La forme des cristaux élait d'ailleurs celle de prismes rhomboïdaux obliques. Par des mesures exactes, M. Heintz s'est assuré que les angles de ces cristaux étaient égaux à ceux des cristaux d'acide succinique pur. Ces expériences démontrent suffisamment le fait intéressant que l'auteur annonce, relativement à l'existence de l'acide succinique dans l'économie. Nous ferons remarquer que ce fait n'est pas sans importance, au point de vue physiolo gique. L'acide succinique appartient à la série des acides, renfermant 8 éq. d'oxygène, et prenant naissance par l'action de l'acide nitrique sur les matières grasses. C'est un des produits de l'oxydation incomplète de ces matières. On peut envisager d'une manière analogue sa formation dans l'économie. N'est-il pas probable qu'il provient de l'oxydation incomplète qu'il éprouve sous l'influence de la respiration des matières grasses destinées à être brûlées. De

puis que l'on s'applique avec plus d'attention à l'analyse des humeurs de l'économie, on a rencontré un certain nombre de ces produits d'oxydation que l'on peut regarder en quelque sorte comme des intermédiaires entre les matériaux à composition complexe dont se composent nos tissus, et les produits définitifs de leur transformation, l'eau, l'acide carbonique et l'urée. Ces produits intermédiaires, parmi lesquels nous citerons les acides gras volatils à 4 équivalents d'oxygène, on ne les rencontre ordinairement qu'en petite quantité, quelquefois seulement dans des conditions anormales, mais leur formation dans l'économie doit être considérée comme un fait important au point de vue des théories chimiques de la respiration. (Ibid.)

Histoire naturelle médicale.

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DE LA YERBA MATE DU PARAGUAY (Psoralea glandulosa, L.); par M. LENOBLE, de Montevidéo. D'après M. d'Orbigny, célèbre naturaliste, la yerba mate (ou the des Américains du Sud) provient des feuilles du psoralea glandulosa qui ont été grillées légèrement et ensuite pulvérisées.

» Le psoralea glandulosa est un arbre sauvage, de la taille d'un pommier moyen; son écorce est lisse et blanchâtre ; ses fleurs sont polypétales, disposées en grappes; ses graines sont d'un rouge violet, et ressemblent à des grains de poivre; cette feuille a beaucoup de rapport avec celle de l'oranger.»>

L'infusion de la yerba mate a beaucoup d'analogie avec celle du thé en effet, cette infusion possède une odeur très-aromatique, ainsi qu'une saveur amère et astringente; elle est stomachique et stimulante.

J'ai employé la méthode de déplacement pour analyser cette substance.

L'éther sulfurique hydraté, l'alcool à 0,81 C. et l'eau distillée ont été employés à la température ordinaire.

Action de l'éther sulfurique. Ce liquide s'est coloré en vert; il rougissait le papier bleu de tournesol; mêlé à une certaine quantité d'eau distillée, ce liquide s'est décoloré au bout de vingt-quatre heures; il existait à sa surface des plaques minces, d'une couleur verdâtre, très-légères.

Au moyen d'une douce chaleur, l'élimination de l'éther sulfurique a eu lieu; le liquide aqueux a été filtré afin de recueillir les plaques verdâtres; ces dernières étaient insolubles dans l'alcool froid, solubles dans

l'alcool bouillant; elles avaient la propriété de se liquéfier à une douce chaleur et de brûler comme la cire, c'est-à-dire sans produire de fumée, et laissant le tiers de leurs poids de résidu. Le liquide aqueux a été examiné il rougissait toujours le papier bleu de tournesol, possédait en outre une saveur astringente, précipitait en noir par le sulfate ferrique, et en blanc d'un aspect glutineux, par un soluté de gélatine.

Action de l'alcool. - De même que l'éther sulfurique, ce liquide s'est coloré en vert; il possédait une odeur très - aromatique, ainsi qu'une saveur astringente et amère; il rougissait le papier bleu de tournesol, précipitait en noir le sulfate ferrique, et en gris sale d'un aspect glutineux par un soluté de gélatine. Mêlé à une petite quantité d'oxyde de potassium, il s'est formé un savonule, véritable sel qui, décomposé par l'acide azotique étendu, a séparé de ce liquide une substance oléagineuse, d'une odeur agréable, et possédant la propriété de se volatiliser par l'action de la chaleur.

Action de l'eau distillée. Ce véhicule s'est aussi coloré en vert foncé; il possédait une odeur légèrement aromatique, sa saveur était amère et astringente, il rougissait le papier bleu de tournesol, et produisait les mêmes précipités plus haut nommés par les solutés de sulfate ferrique et de gélatine. Soumis à l'ébullition, il a produit un coagulum formé d'albumine et de matière verte (chlorophylle); évaporé jusqu'à siccité, il a donné pour résultat un extrait d'une couleur brun noirâtre. Après avoir dissous cet extrait dans l'eau distillée, je l'ai fait bouillir avec une petite quantité d'oxyde de magnesium; le soluté qui était primitivement d'un brun noirâtre est devenu vert jaunâtre sous l'influence de la magnésie.

Le liquide, après avoir été filtré, ramenait au bleu le papier de tournesol rougi par un acide. J'ai fait évaporer ce liquide au bain-marie jusqu'à consistance d'extrait; ce dernier a été traité par l'éther sulfurique, qui a dissous un principe amer, produisant, par l'évaporation de l'éther, une substance blanchâtre cristallisée en aiguilles fasciculées, soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther; ne précipitant point par le sulfate ferrique; soumise à une haute température, elle a eu la propriété, en se décomposant, de ramener au bleu le papier de tournesol rougi, preuve de la présence de l'azote dans cette substance.

Composition de la yerba mate.

1o Acide tannique; 2o Chlorophylle;

5° Cire végétale;

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NOTE SUR L'HUILE de menthe poIVRÉE; par M. B. SANDROCK, pharmacien à Hambourg. Il y a quelque temps, j'eus fréquemment occasion de rectifier de grandes quantités d'huile de menthe américaine; je désire communiquer ici mes observations et y rattacher quelques remarques que je ne crois pas sans importance.

Cette huile arrive dans le commerce, sous la désignation d'huile brute, dans des bouteilles en fer-blanc, pouvant contenir environ 20 livres. Elle est de couleur jaunâtre, très-résinifiée, souvent aussi dense que l'huile d'amandes et possède, à côté de l'odeur qui lui est propre, une forte odeur d'huile de térébenthine. Le poids spécifique est de 0,855-0,859. Distillée avec de l'eau, elle passe, jusqu'à ce qu'elle soit presque réduite de moitié, avec égales parties d'eau; dès lors, la proportion de cette dernière augmente; les dernières parties de l'huile passent très-difficilement, sont plus épaisses et acquièrent une couleur jaune plus foncée; environ 5/6 de l'huile peuvent être obtenus ainsi d'une transparence parfaite. La première moitié de l'huile rectifiée a une densité de 0,844; ensuite elle augmente sensiblement, jusqu'à ce que les dernières parties marquent de 0,875 -0,880. Après comme avant la distillation, l'huile possède une odeur et une saveur de térébenthine, ne se dissout que dans 5 à 6 parties d'alcool et fulmine fortement avec l'iode. La résine qui reste après la distillation et qui constitue 4 à 5 pour cent de l'huile, est molle, jaunâtre, peu transparente et sent fortement après l'huile. En chauffant longtemps à une douce chaleur, ces qualités disparaissent et la résine possède toutes les propriétés de la térébenthine.

Quelques essais entrepris sur de l'huile de menthe anglaise d'une grande pureté, me donnèrent des résultats tout autres. Cette huile a un poids spécifique de 0,910 -0,920. Elle ne fulmine pas avec l'iode; mais combinée avec celui-ci, elle forme une masse homogène. En outre elle se dissout en égales parties d'alcool.

D'après cela, il ne reste pas de doute que l'huile de menthe américaine ne consiste, en majeure partie, qu'en huile de térébenthine; c'est ce que d'ailleurs le bas prix de cette huile tend encore à prouver.

Cependant il paraît qu'on se sert d'une huile de térébenthine provenant d'une autre espèce de pin que la nôtre; avec celle dont nous faisons usage, et qui a pour poids spécifique 0,870 à 0,890, on devrait arriver par le mélange à une densité plus considérable; encore l'odeur de térébenthine serait-elle plus pénétrante qu'elle ne l'est en effet dans l'huile américaine.

La falsification que je viens de signaler doit engager tous les pharmaciens à se montrer très-circonspects dans l'achat de l'essence de menthe. J'ai obtenu de diverses maisons de commerce plusieurs échantillons d'huile de menthe prétendùment pure (anglaise), qui toutes étaient mêlées, en plus ou moins grande proportion, avec de l'huile américaine; cette huile doit être immanquablement rejetée, si on la destine à l'usage médical, bien que quelques pharmacopées se prononcent très-faiblement sur la préférence que l'on doit accorder à l'huile anglaise. A ne juger de celle-ci que par l'odeur, on pourrait bien souvent se tromper dans l'appréciation; ce n'est qu'en examinant comment elle se comporte avec l'iode et avec l'alcool, et en déterminant son poids spécifique, qu'on arrive à des résultats certains.

(Archiv der Pharm. et J. de pharm. d'Anv.)

Falsifications.

RÉACTIFS POUR RECONNAITRE LA PURETÉ ET LA FALSIFICATION DES HUILES VOLATILES ; par M. G. H. ZELLER.

1. Huiles d'amandes amères.

Cette huile possède, indépendamment de son poids spécifique et de son odeur particulière, tant de caractères chimiques frappants, que toute falsification est facilement découverte. A ces caractères appartient sa grande solubilité dans l'acide sulfurique; cette solution est claire, légèrement colorée en brun-rougeâtre, et sans aucune décomposition visible; l'action lente avec laquelle l'acide nitrique agit sur cette huile, sans qu'aucun de ces corps éprouve de changement dans ses propriétés physiques; la solubilité partielle de l'iode sans autre réaction; l'indifférence du chromate de potasse pour cette huile; l'élimination des cristaux résultant de la solution faite dans la liqueur polassique alcoolisée; son épaississement particulier par l'ammoniaque caustique et l'acide chlorhydrique, et l'élimination des cristaux provenant des solutions alcooliques de ces nouveaux composés, et, finalement,

la réaction sensiblement acide; enfin, la plupart des réactions ont une action particulière sur cette huile qui permettent d'en constater facilement la pureté.

2. Huile de girofles.

Cette huile jouit de quelques propriétés qui offrent beaucoup de facilité pour en constater la pureté. D'abord, son affinité pour la solution alcoolique de potasse caustique, avec laquelle elle se prend entièrement en masse cristalline, en perdant en même temps complétement son odeur de girofles. Toute matière étrangère présente serait éliminée de ce composé, empêcherait sa formation et l'affaiblirait. Un phénomène semblable obtenu de la même manière, est le coagulum butyreux qui se forme lorsqu'on agile l'essence avec l'ammoniaque liquide, et qui cristallise après la fusion. La prompte décomposition spontanée par l'acide nitrique, et la formation simultanée d'une masse solide d'un brunrougeâtre, de même que la coloration en bleu foncé de l'huile par l'addition d'une petite quantité d'acide sulfurique, tandis qu'une proportion plus forte de cet acide change l'huile en une masse solide d'un rouge de sang, sont également des réactifs très-sensibles. Ajoutons à ces preuves sa décomposition complète par le chromate de potasse en flocons bruns, tandis que la couleur jaune de la solution de ce sel se détruit; sa solubilité dans l'iode, avec lequel l'huile forme un extrait liquide, mais avec une légère augmentation de température, ainsi que la propriété qu'elle possède de dissoudre facilement et complétement la santaline.

3. Huile de cannelle.

Ici la question n'est pas seulement de reconnaître la falsification de cette huile avec d'autres huiles, mais aussi de pouvoir distinguer l'huile de Ceylan (ol. cinnamomi verum) de l'huile de Chine (oleum cassia) qui diffèrent beaucoup de prix. Dans les deux cas il est difficile de trouver des réactifs propres à reconnaître les propriétés de ces essences, parce qu'elles sont presque toujours exclusivement obtenues par la voie du commerce, et qu'elles varient beaucoup dans leurs qualités par leur âge et leur mauvaise préparation.

Le caractère principal qui existe entre ces deux essences est leur odeur. Cependant l'huile de Ceylan est plus liquide, et d'un poids spécifique moindre que celle de la Chine, et peut être exposée à une température plus basse que cette dernière sans devenir trouble. Le caractère le plus distinc

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