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hernie par l'opération du taxis, ce fut en vain; alors la potion fut continuée, on passa un lavement, le malade fut mis au bain chaud. Le but de cette expectation était d'attendre les effets de la potion.

Ce fut avec une vive satisfaction, que les médecins s'aperçurent à leur visite, que toutes les parties herniées étaient rentrées dans l'abdomen. Cette observation milite fortement en faveur de l'opium dans des cas semblables.

M. Reid croit que l'opium est encore plus utile chez les enfants que chez les adultes affectés de hernie étranglée. L'o pium calme la douleur et les vomissements chez l'un et l'autre, mais chez l'enfant les cris et les sanglots convulsifs pressent les intestins de plus en plus vers la hernie, ce qui est un grand obstacle à l'opération du taxis, et nécessite une opération dangereuse qui est évitée par l'emploi de l'opium (1).

(The Lancet No 11.)

Rétention d'URINE; PONCTION de la vesSIE PAR LE RECTUM; par le Docteur GAY (Royal free hospital). — Il y a quelques points dans la pratique chirurgicale sur lesquels les opérateurs ne sont point d'accord. Les rétentions d'urine offrent souvent des sujets de contestation; d'abord il est bien compris que tout chirurgien commence dans un cas semblable à faire, médicalement parlant, tout ce qui doit être fait pour soulager le patient, mais lorsque le médecin ni le chirurgien ne parviennent pas à faire uriner, il faut bien en venir à une opération sanglante. Faut-il alors faire la ponction de la vessie par le rectum, par la portion membraneuse de l'urethre ou au travers du périnée. M. Gay est de la première opinion. Il a parfaitement réussi dans un cas de rétention d'urine. Ce cas est des plus intéressants.

Un campagnard, âgé de 41 ans, fut amené à l'hôpital avec une rétention d'urine qui s'était empirée à la suite d'une débauche. Des rétrécissements existaient depuis plusieurs années, il avait fait usage de bougies

différentes époques; le jet de l'urine était devenu de plus en plus mince, et à la fin il rendait l'urine, goutte à goutte.

La vessie était énormément dilatée, le patient offrait des symptômes alarmants de rétention d'urine langue chargée, pouls précipité, soif extrême, chaleur très-grande

(1) Il est fâcheux que le docteur Reid n'ait pas indiqué la dose d'opium que cet enfant de onze

à la peau. Un purgatif actif fut administré en une seule fois, des sangsues placées au périnée, et le malade fut mis dans un bain chaud. L'aide-chirurgien essaya alors de passer un cathéter, il ne put y parvenir quel que fut le numéro employé. Après l'action du purgatif, une bonne dose d'opium fut donnée, on essaya encore, mais en vain, d'introduire une bougie. Vers une heure de l'après-diner, la vessie était distendue outre mesure. Alors le docteur Gay se décida, sans plus perdre de temps, à faire la ponction de la vessie par le rectum : une grande quantité d'urine s'échappa par la canule qui fut ensuite retirée immédiatement; après l'opération, le malade tomba dans un profond sommeil. On donna toutes les quatre heures une potion saline antimoniée avec la teinture d'opium. Vers le soir le patient éprouva le besoin d'uriner, ce qu'il fit, comme d'habitude, avec difficulté et pendant la nuit il lâcha les urines à différents intervalles. Dès ce moment sa santé se rétablit rapidement, et quatre jours après il quitta l'hôpital pour se mettre à l'ouvrage.

Tels sont les cas de rétention d'urine qui se présentent le plus souvent à l'hôpital. Le docteur Gay est grandement d'avis que ce traitement est préférable à celui d'inciser le rétrécissement.

L'état de l'urethre, dans des cas comme celui cité plus haut, n'est que momentané, il survient presque toujours à la suite d'excès; on y remédie en employant les moyens qui diminuent l'inflammation qui est combinée au spasme. Mais quelquefois on n'a pas le temps d'attendre, la vessie doit être vidée. Alors quelle est la moins dangereuse des méthodes à employer pour évacuer l'urine?

Le docteur Gay établit que, malgré les objections qui ont été soulevées contre le mode de ponction de la vessie par le rectum, il n'a pas eu dans sa pratique de résultat défavorable. Il a opéré des personnes de tout âge, dont une était dans de mauvaises conditions de santé, et cependant il n'a vu aucun accident en résulter: c'est pourquoi il patronise, comme supérieure à toute autre méthode, celle d'opérer par le périnée.

Et s'il arrivait que le rétrécissement fût des plus opiniâtres, qu'après la ponction de la vessie, elle se remplit de nouveau, il ne reculerait pas devant une nouvelle ponction, pour autant toutefois que tout autre traitement préalable n'eût rien changé à

mois a pris en si peu de temps, le fait pratique n'en aurait eu que plus de valeur.

l'état du canal: les cas sont rares où on ne parvient pas, après l'opération, à pénétrer dans la vessie avec des bougies, etc.

Les autres méthodes de ponction offrent beaucoup de dangers et les suites sont souvent fatales, surtout lorsque ces opérations sont pratiquées sur des individus dont la constitution est détériorée par des excès de tout genre (et ce sont ces personnes qui sont le plus exposées à subir ce traitement). Le docteur Gay pense que le temps viendra, et cela bientôt, où la section du périnée sera rarement pratiquée, tandis que la ponction par le rectum deviendra la règle dans la pratique.

Dans l'observation citée, l'urine n'a pas coulé par le rectum, après la sortie de la canule, cela a toujours été ainsi dans toutes ces opérations.

La piqûre du trocart ne produit aucune perte de substance; il se forme trois valves à la cloison recto-vésicale qui ferment l'ouverture lorsque l'instrument est retiré. (The Lancet.)

MOYEN SIMPLE D'INTRODUIRE LE NITRATE D'ARGENT DANS L'INTÉRIEUR DU LARYNX ET DE LA TRACHÉE; par le Dr C. THOMAS, de Baltimore.

Si l'on maintient un morceau de nitrate d'argent, contre une meule qui tourne rapidement, on voit alors une grande quantité d'une fine poussière se répandre dans l'air. En tenant la bouche ouverte à quelques pouces de la pierre, on peut inspirer la dose voulue de cette poudre. M. Thomas ne laisse faire que 4 à 5 inspirations par séance.

Un mécanicien quelque peu ingénieux pourrait facilement construire un petit appareil portatif: il suffit d'avoir une pierre de 5 à 6 pouces de diamètre, d'un demipouce d'épaisseur, qui serait facilement mise en mouvement par le mécanisme le plus simple. Le caustique qui doit être pur, sans cuivre ni nitrate de potasse, pourrait être tenu contre la pierre, soit avec la main soit au moyen d'une vis. Ce praticien a obtenu d'excellents effets de ce moyen dans les catarrhes récents, dans les toux chroniques et dans les différentes affections du larynx.

(The Lancet, 1850. No 11.)

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dans laquelle l'emploi des stimulants a été suivi de succès.

:

Le sujet de cette observation est un ouvrier âgé de 28 ans, adonné fortement à la boisson étant occupé à nettoyer une chaudière il glissa et tomba d'une hauteur de six pieds et donna de la tête contre le rebord d'une cuve. Étourdi au premier abord, il se releva bientôt de cette secousse au point de pouvoir se rendre seul à pied à l'hôpital. A l'inspection de la blessure, on trouva le crâne dénudé dans une étendue de quatre pouces et demi, et au fond on découvrit une fissure se dirigeant supérieurement en travers du pariétal gauche. Une forte hémorrhagie eut lieu par la plaie dix heures après l'entrée du patient; les vaisseaux divisés furent liés; la plaie fut pansée, etc., etc.

Au bout d'un quart d'heure un léger assoupissement se déclara et fut bientôt suivi d'un délire partiel le malade voulait retourner à son travail. Une des pupilles était dilatée et l'autre contractée.

Une heure après le pansement le garde vient dire que le malade avait une attaque d'épilepsie dont il fut vite débarrassé. On lui administra de suite 5 grains de calomel, la tête fut rasée et arrosée avec une lotion alcoolique. Le jour suivant, le patient eut de nouveau un accès épileptique vers l'après-diner, qui ne dura que peu de temps; ensuite il tomba encore dans un assoupissement, dont il fut facile de le retirer. De petites doses de calomel et d'antimoine dans une mixture saline furent prescrites; on purgea le malade avec des purgatifs aetifs. Le docteur Adams remarquant le second jour des symptômes de delirium tremens sur le point de se déclarer, prescrivit l'opium; et comme le pouls faiblissait, on donna l'ammoniaque et l'acide nitrique dans une mixture camphrée. Le délire devint bientôt violent au point de devoir séquestrer le malade et de lui administrer 40 gouttes de teinture d'opium.

24 heures après, la violence du délire était un peu calmée. La plaie guérissait bien, mais le pouls restait faible; la langue tremblante. On ajouta à l'ammoniaque 4 onces de vin. Huit jours après son admission on aperçut un commencement d'érysipèle vers l'œil et autour de la plaie. Le malade était alors plus tranquille. Le soir, le délire avec tremblement de tout le corps revient de nouveau; l'érysipèle fait des progrès, vers la face; le pouls est toujours très-faible. Applications froides sur la tête, on accorde deux onces de genièvre au malade. L'érysipele s'était étendu sur le col et sur la poitrine. Le patient divague beau

coup, se plaint de douleur de tête et désire le sommeil.

Pendant les cinq jours de cet état précaire on administra souvent l'opium, l'aminoniaque et l'eau-de-vie (cet homme était un grand buveur). Cependant ces symptômes alarmants commencent à céder; le malade évacua une grande quantité de sang, l'érysipele disparut rapidement, le pouls se raffermit, la langue se nettoya. Le quinquina, l'ammoniaque et l'acide nitrique furent continués et les stimulants graduellement remplacés par le porter joint à un régime analeptique. Les forces reviennent tranquillement; la plaie se cicatrisa, il n'y resta qu'un conduit fistuleux, qui communiquait avec une pièce d'os nécrosé et 37 jours après son entrée le malade était

convalescent.

On voit par cette intéressante observation, que les symptômes extraordinaires qui survinrent commandaient ce traitement malgré la nature de l'accident, et que les habitudes et les idiosyncrasies des malades doivent constamment être observées dans des circonstances semblables.

(The Lancet, 6 juillet 1850.)

RÉFLEXIONS SUR LA DÉLIVRANCE; par le docteur BUTIGNOT. — On a souvent dit que le meilleur accoucheur était celui qui savait le mieux attendre ce conseil, toutefois, a besoin d'être interprété d'une manière intelligente. Savoir attendre, ce n'est pas attendre toujours, c'est attendre à propos, et si je voulais parcourir les détails de l'art obstétrical, je pourrais signaler, en effet, un grand nombre de circonstances dans lesquelles le salut de la mère et celui de l'enfant dépendent de la promptitude que l'accoucheur met à les secourir; mais ce sont là des exceptions, et plus souvent, au contraire, trop d'empressement peut tout compromettre. L'accouchement est une fonction, elle s'exécute avec plus ou moins de lenteur, et, de l'avis de tous les accoucheurs, on doit, hors les cas exceptionnels dont je viens de parler, l'abandonner à la

nature.

Ce que je dis en général de la pratique des accouchements, n'est pas moins vrai lorsqu'on en fait l'application à la délivrance en particulier. La sortie du placenta fait aussi partie de l'acte de la parturition. Plus ou moins longtemps après l'expulsion de l'enfant, l'utérus se débarrasse également de cet autre produit de la conception, et ici encore, hors les cas exceptionnels, la nature peut et doit se passer de notre intervention.

Les accoucheurs, néanmoins, ne sont pas unanimes à cet égard. Plusieurs, sans attendre que la matrice, graduellement revenue sur elle-même, se contracte enfin sur le délivre et l'expulse, se hâtent, immédiatement après la sortie de l'enfant, d'introduire la main dans la cavité de l'organe gestateur, pour saisir le placenta et en opérer l'extraction. Cette conduite me parait imprudente; la matrice peut se trouver dans un état d'inertie, et l'ablation intempestive du placenta déterminer une hémorrhagie que sa présence aurait prévenue. Voilà ce que dit la théorie. La pratique, selon les chirurgiens dont je parle, ne serait pas d'accord avec elle, et ils n'éprouveraient pas plus d'accidents que ceux qui tiennent une conduite différente. Quoique mon intention ne soit pas de m'occuper précisément de cet objet, j'ai voulu dire en passant, que, dans ces circonstances, la temporisation, moins expéditive, il est vrai, est à mes yeux le parti le plus sage; c'est celui que prend le plus grand nombre des praticiens, et je ne connais point d'auteur qui, de nos jours, soit d'un avis contraire.

Mais s'ils sont tous d'accord sur ce point, ils cessent de l'être lorsqu'il s'agit d'assigner des bornes à cette temporisation, et de déterminer quel est le laps de temps au delà duquel le soin de la délivrance ne doit pas être abandonné à la nature. Néanmoins, si l'expulsion du placenta est un acte fonctionnel, ce qui, ai-je dit, n'est contesté par personne, et que cet acte ne réclame, par conséquent, l'intervention de l'art que dans certains cas particuliers, il semble que la question dont je m'occupe ne saurait en être une de même que l'on n'a jamais songé à fixer le temps que la nature doit mettre à l'expulsion de l'enfant, il n'y a pas de raison pour qu'on doive déterminer celui qui est nécessaire à la délivrance, et, dans un cas comme dans l'autre, le péril qui menace la mère ou l'enfant, peut seul justifier l'emploi des moyens artificiels. Ainsi, par exemple, dans le cas d'hémorrhagie, point d'hésitation sur la conduite à tenir, et c'est ce que j'ai fait deux fois avec succès chez la même femme; l'introduction de la main dans la matrice et l'extraction du placenta avec tous les ménagements commandés par la prudence, sont des moyens toujours incertains, sans doute, mais les meilleurs que nous possédions d'exciter les contractions utérines et de faire cesser l'accident. Hors cette circonstance, celle de l'éclampsie, lors enfin qu'un danger actuel ne commande pas d'agir, qu'avons-nous à craindre en nous renfermant dans une sage expectation?

De deux choses l'une, ou le placenta a contracté des adhérences morbides avec la surface correspondante de l'utérus, ou ces adhérences n'existent pas. La première supposition ne se présente que très-rarement; on peut la soupçonner à ce que les contractions réitérées de la matrice sont impuissantes pour opérer la délivrance; mais, dans cette hypothèse même, si d'après certains auteurs, la rétention du placenta n'est pas exempte d'inconvénients, et qu'elle ait eu quelquefois des suites fàchenses; selon d'autres, un bien plus grand nombre de femmes ont été victimes des violences exercées sur l'utérus, pour opérer l'arrachement du délivre, comme on le dit, sa décortication et d'ailleurs, alors même que l'expectation a été suivie de la mort, il est toujours permis de se demander si la délivrance violemment opérée n'aurait pas amené les mêmes résultats, comme elle l'a fait tant de fois. Ainsi donc, même dans ces cas, qui sont, je le répète, excessivement rares, s'abstenir de ces dangereuses manœuvres, conseillées et exercées dans le but de délivrer à tout prix; saisir et extraire sans violence, le placenta en totalité ou par portions, soit à l'aide des doigts, soit avec la pince à faux germe, lors et au fur et à mesure que cela devient possible; surveiller l'état général de la femme, pratiquer des injections émollientes, parfois détersives; tels sont les principes qui me paraissent devoir diriger l'accoucheur. La seconde supposition, c'est-à-dire celle où il n'existe pas d'adhérences, est, au contraire, un cas extrêmement commun, et dont il n'est pas de praticien qui n'ait rencontré quelques exemples. Ici, il est évident que ce n'est qu'au défaut ou à l'irrégularité des contractions utérines, qu'est dû le retard qu'éprouve la délivrance; mais si, comme je l'ai dit plus haut, elle est un acte fonctionnel, les contractions ne peuvent manquer de se rétablir ou de se régulariser un peu plus tôt ou un peu plus tard, et la matrice saura se passer de nous. C'est ce qu'une longue expérience a montré à des hommes recommandables, et, entre autres, au professeur Desormeaux; c'est ce qui m'est arrivé plusieurs fois, et notamment dans deux circonstances que je vais rapporter succinctement, où la délivrance se faisant attendre sans qu'il se manifestât d'accident, j'aimai mieux en laisser le soin à la nature, qu'exposer les femmes à une métrite en violentant l'utérus. OBS. I. - En 1855, une femme, placée à l'hospice de la Grave, dans le service des vénériennes, auquel j'étais attaché comme interne, se trouvant enceinte, accoucha

pendant son séjour dans cet établissement. Je l'assistai dans l'accouchement, il fut heu. reux; mais, malgré les frictions sur l'hypogastre, les tractions méthodiques exercées sur le cordon, le placenta demeura dans l'utérus : aucun accident ne me pressant de l'extraire, je fis placer la malade dans son lit; c'était l'après-midi. Je la revis le soir, son état n'avait pas changé ; le lendemain, à la visite, même état encore: M. Amiel, chef de service, ne jugea pas plus que moi convenable d'agir. Enfin, à la visite du jour suivant, je reconnus que le placenta était descendu dans le vagin, et j'en fis l'extraction avec la plus grande facilité. Cette femme se rétablit comme après l'accouchement le plus ordinaire.

-

OBS. II. Il y a environ quatre ans, Mme V***, de Toulouse, ayant accouché heureusement dans la matinée, le placenta non-seulement ne fut pas expulsé quelques instants après l'accouchement, comme il l'est ordinairement, mais encore il résista, ainsi que dans l'observation précédente, aux moyens habituellement employés pour favoriser son expulsion. Mme V*** n'éprouvant pas d'accident, je la fis mettre dans son lit. Je la revis sur le soir, rien n'avait bougé. La journée du lendemain se passa de même, et ce fut seulement la nuit suivante que la malade ressentit quelques douleurs à la suite desquelles eut lieu la sortie du délivre. Rien encore dans cette circonstance ne vint entraver le rétablissement. Mme V*** a cu depuis cette époque un autre enfant, la délivrance, cette fois, ne s'est pas fait attendre.

Telle était la règle de conduite que je m'étais faite dans ces circonstances, lorsque j'ai eu l'occasion de lire récemment, dans un journal de médecine, un article sur cette question de M. Godefroy, professeur à l'école secondaire de médecine de Rennes. D'après lui, la rétention du placenta peut résulter, soit de l'adhérence partielle de cet organe à l'utérus, soit de son adhérence totale. Dans le premier cas, l'expectation n'est pas permise; car il y a hémorrhagie, et il faut l'empêcher d'agir. Dans le second cas, il n'existe point d'accident; M. Godefroy s'abstient de toute manœuvre, et rapporte, à l'appui de sa conduite, plusieurs observations dans lesquelles il a toujours vu, une fois après sept jours, l'arrière-faix heureusement expulsé par les seules contractions de la matrice; tandis qu'il a été témoin de la mort d'une femme, chez laquelle, malgré l'absence d'accidents, on voulut, à tout prix, et contre le sentiment de M. Godefroy, opérer la délivrance. Je ne jugerai pas la théorie du

professeur de Rennes, relative à la production de l'hémorrhagie; je crois qu'elle peut ne pas avoir licu lors même que l'adhérence n'est que partielle; mais, quoi qu'il en soit de cette étiologie, il reste comme point de pratique que M. Godefroy est

d'accord avec nous pour ne procéder à l'extraction du placenta que lorsqu'il s'y trouve contraint par les accidents, et que, dans les autres cas, il n'a jamais eu à se repentir de s'être confié aux efforts de la nature. (Journal de médecine de Toulouse.)

Chimie médicale et pharmaceutique.

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RECHERCHES SUR LES EAUX MINÉRALES DE BAGNÈRES-DE-LUCHON; par M. FILHOL. Rapport par une commission composée de MM. ORFILA, PATISSIER et SOUBEIRAN (rapporteur).

La ville de Bagnères-de-Luchon a fait exécuter, depuis deux ans, dans l'établis sement thermal, de grands travaux de recherche et d'aménagement des eaux sulfureuses, dont elle a confié la direction à un habile ingénieur, M. François. La roche a été exploitée sur place par un système de galerie qui reçoit les eaux sulfureuses au point d'émergence, les isole des eaux froides et ferrugineuses, et les conduit dans l'établissement des bains. Ces galeries sont exécutées déjà sur une longueur de plus de 500 mètres, et l'établissement a pu fournir, dans la saison de 1849, 500 bains et 200 douches d'eau thermale dans chaque journée. Les eaux sortent du granit ou des points d'affleurement des îlots de granit et et de pegmatite au milieu d'une roche de stéaschiste ou de micaschiste. Ces eaux abondantes diversement sulfurées, à des températures différentes, se prêtent à toutes les modifications d'emploi. Tout est réuni pour que Bagnères-de-Luchon devienne un des plus importants établissements parmi les thermes si remarquables des Pyrénées.

Cependant l'administration de la ville de Luchon a parfaitement compris l'importance qu'il y aurait à ce que chacune des sources fût parfaitement connue dans sa composition; elle a confié le soin de leur analyse à M. Filhol, professeur de chimie à l'école secondaire de médecine de Toulouse. Tant de chimistes se sont déjà occupés de l'analyse des eaux des Pyrénées, que la tâ che semblait se résoudre à suivre leurs traces et à déterminer, suivant les voies qu'ils ont tracées, la composition de chacune des sources des thermes de Luchon. Mais M. Filhol, professeur exercé à peser la valeur des expériences, ne s'est pas trouvé satisfait des travaux de ses devanciers; il était placé d'ailleurs dans une de ces circonstances heureuses et exceptionnelles qui se trouvent

rarement réalisées pour le chimiste investigateur. L'établissement des bains était mis entièrement à sa disposition, il a pu y séjourner à plusieurs reprises pendant des mois entiers et y multiplier les expériences; l'habile ingénieur, M. François, se montrait empressé à faciliter toutes ses recherches, et lorsque d'autres devoirs le rappelaient à Toulouse, M. Filhol trouvait dans M. François un collaborateur zélé qui continuait les observations thermométriques et barométriques, prenait la température des sources et déterminait leur degré de sulfuration. Nous faisons connaître ces détails à l'Académie, parce qu'ils témoignent de la valeur du travail qui lui est soumis et qu'ils sont un élément de la coufiance qu'elle peut lui accorder. Si elle considère de plus que tous ces moyens d'une investigation sérieuse et approfondie ont été mis aux mains d'un chimiste bien connu d'elle par sa haute intelligence et son habileté expérimentale, elle voudra bien accorder son intérêt à l'analyse d'un mémoire d'autant plus important que les résultats généraux qu'il établit doivent nécessairement éclairer l'histoire des sources thermales de même nature situées sur les autres points de la chaîne des Pyrénées.

M. Filhol a étudié expérimentalement la question de la température constante ou variable des sources; il s'est assuré des changements qu'elles éprouvent dans leur degré de sulfuration, et il a déterminé les circonstances dans lesquelles ils se produisent. Il a fait l'analyse des sources, y a découvert diverses substances, mais surtout il a établi, par des procédés fort ingénieux, la nature du principe sulfureux, et s'est vu conduit à renverser les hypothèses, fruits de recherches incomplètes, qui avaient été émises dans ces derniers temps.

Les sources thermales de Bagnères-deLuchon ont-elles une température constante? La question généralisée a été soulevée et discutée à plusieurs reprises sans être résolue. Elle paraît simple au premier abord, et cependant elle ne peut être déci

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