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au contraire, parce qu'il émousse à la fois et la sensibilité des muqueuses et la contractilité des fibres musculaires du tube digestif.

En principe il est donc irrationnel d'acidifier les potions au citrate de magnésie et de les rendre gazeuses; si l'on opère ainsi afin de flatter le goût des malades, que l'on sache bien qu'il est possible d'atteindre ce but accessoire en procédant d'une tout autre manière. En fait, il est positif que le citrate de magnésie, obtenu à l'état neutre et dissous dans un véhicule non gazeux, purge plus promptement, plus copieusement et à moindres doses que lorsqu'il est acide et accolé à l'acide carbonique.

Il y a, par conséquent, une réforme à introduire dans la préparation des potions ou limonades purgatives au citrate de magnésie. Il faut, et je laisse ce soin à des pharmaciens et à des chimistes plus compétents que je ne puis l'être, établir par de nouveaux calculs les proportions d'acide citrique et d'hydrocarbonate de magnésie ou de magnésie calcinée nécessaires pour donner lieu à la formation de citrate de magnésie neutre, et non de citrate de magnésic acide comme on l'obtient d'après les formules aujourd'hui adoptées Approximativement, il m'a paru que l'on devait diminuer de 6, 5, 4, 5 grammes la quantité d'acide citrique indiquée pour obtenir 60, 50, 40, 50 grammes de citrate de magnésie neutre; et si celui-ci est un peu plus lent à se dissoudre dans le véhicule aqueux de la potion que le citrate acide, une fois que le premier s'est dissous il se conserve plus longtemps sans décomposition que le second, ce qui n'est pas non plus, au point de vue pharmaceutique, un avantage à dédaigner. Enfin, en sachant attendre, on n'a pas besoin de plus d'eau, surtout avec la précaution d'employer de l'eau distillée pour dissoudre le citrate neutre, qu'il n'en faut pour dissoudre le citrate acide de magnésie. Moins on met d'eau d'ailleurs dans cette potion, ainsi que dans toutes les autres potions purgatives, et plus elle plaît aux malades, sans que pour cela l'effet purgatif soit le moindrement contrarié. Une potion à 30 grammes de citrate neutre de magnésie ne doit pas représenter, l'édulcorant compris, plus de 200 grammes de liquide, et ainsi proportionnellement pour des doses plus élevées de citrate. C'est un véritable abus que de faire ingurgiter deux ou trois verres de liquide pour administrer une dose purga ·

tive de citrate de magnésie; mieux vaut à la rigueur, avec le moins d'eau possible, une potion moins limpide, dût-elle contenir en suspension quelques parcelles de citrate non dissous, mais qui n'en produira pas moins son effet.

Je fais édulcorer cette potion avec du sirop de cerises, de groseilles, d'oranges, de framboises; je supprime comme inutile l'alcoolature de zestes de citrons, indiquée dans le Codex, et, en somme, j'obtiens une préparation de peu de volume, et dont la saveur agréable, lorsqu'elle est bien faite, ne laisse rien à désirer.

Mais ce n'est pas tout d'avoir fait exécuter la préparation dans les conditions qui viennent d'être spécifiées; il faut encore en bien entendre le mode d'administration et en diriger l'action.

En conséquence, elle doit être bue d'un seul trait. ou à coups très-rapprochés. Une demi-heure, une heure après tout au plus, je fais boire une tasse de bouillon à l'oscille, bientôt suivie de deux ou trois autres. Deux ou trois heures, quelquefois plus tôt, après l'ingestion du purgatif, la première garde-robe a lieu. Si elle tarde au delà, on peut être assuré que l'effet purgatif a commencé à s'effectuer, mais à l'intérieur de l'intestin l'hypersécrétion qui va constituer la purgation s'opère; mais l'intestin reste paresseux, ne réagit pas contre les produils de cette hypersécrétion; car il s'agit ici d'un purgatif qui, peu irritant, n'aura pas sollicité suffisamment la contractilité intestinale. On administre alors un lavement d'eau de son miellée, parfois même un lavement d'eau simple suffit, ct presque aussitôt le malade se présente sur la chaise. L'effet purgatif se déclare et poursuit dès lors son accomplissement.

En agissant ainsi, on n'a plus affaire à un purgatif n'opérant, comme on l'a dit souvent du citrate de magnésie, que six et huit heures après son ingestion. J'ai conscillé d'ailleurs depuis longtemps d'en agir de même pour d'autres purgatifs, c'est-àdire d'administrer un lavement lorsque, ayant été donnés à dose reconnue suffisante, ils tardent néanmoins à produire leur effet par suite de l'inertie intestinale et non faute de l'accumulation dans l'intestin de matières à évacuer.

Tandis qu'à 50 et 60 grammes le citrate acide de magnésie est souvent infidèle dans son action, à 45 grammes et même audessous le citrate neutre détermine des selles nombreuses, moins pultacées, plus

liquides que celles déterminées par le citrate acide.A la suite de l'un et de l'autre, mais mieux à la suite du sel neutre, la purgation dure longtemps, et il n'est pas rare de la voir continuer encore le lendemain du jour où ce sel a été pris. En outre, la constipation tend beaucoup moins à revenir après l'emploi du citrate de magnésie, et aussi, du reste, après celui des autres préparations magnésiennes, que lorsque l'on a fait usage des sels purgatifs à base de soude et de potasse. Enfin la magnésie congestionne les vaisseaux hémorrhoïdaux plus que les composés alcalins. Les sels magnésiens, et notamment le citrate, offrent done les avantages spéciaux pour obtenir, avec et après leur action évacuante, une révulsion forte, durable, et la liberté soutenue de l'abdomen.

Ce qui paraît contribuer à la prolongation d'action du citrate de magnésie, c'est sa transformation en sous sel insoluble dans les portions inférieures de l'intestin. Ce sous-sel, en excitant la muqueuse intestinale sur son passage, continue la purgation, et, en se mélangeant aux matières évacuées, leur commûnique l'état pultace. Après le bouillon à l'oseille, au début de la médication, je conseille, pour premier déjeuner, dès qu'il y a eu deux ou trois gardes-robes, un potage à l'oseille; et je prescris pour boisson, dans le reste de la journée, de la limonade citrique, qui, en réagissant sur le sous-sel dont je viens de parler, le fait repasser en partie à l'état soluble et active encore la purgation.

C'est en favorisant et en dirigeant ainsi l'action purgative du citrate de magnésie que j'en obtiens des effets, qui, pour moi, l'ont rendu l'égal des meilleurs évacuants et révulsifs intestinaux.

Récemment une jeune dame à qui j'allais prescrire du citrate de magnésie me déclara qu'il lui en fallait 60 grammes, et que cette dose même, comme elle en avait déjà fait mainte épreuve, n'amènerait chez elle qu'un petit nombre d'évacuations. Je lui en prescrivis 45 grammes, et, à sa grande surprise, elle eut en vingt-quatre heures dix-huit gardes-robes. Plusieurs sujets ont été également fort étonnés d'obtenir une purgation copieuse avec une dose de citrate de magnésie très-inférieure à celle qu'ils employaient ordinairement, mais préparée et administrée selon ma formule.

Voici comment j'ai l'habitude de prescrire ce médicament :

Potion, non gazeuse, à 30, 40, 45 gr. de citrate de magnésie ncutre édulcorée au sirop de framboises (avec le moins d'eau possible).

Je ne puis mieux dire, afin de faire connaître au pharmacien, m'en rapportant à son intelligence dans l'exécution, la préparation que je désire administrer, jusqu'à ce que les calculs précis aient déterminé les proportions d'acide et de base voulues pour obtenir le citrate neutre, et la stricte quantité d'eau nécessaire pour le dissoudre. Il serait bon d'établir par des calculs analogues la préparation du tartrate neutre de magnésie, qui, revenant à moins cher, et paraissant susceptible de purger aussi bien, conviendrait particulièrement aux petites bourses. (L'Abeille médicale.)

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Toxicologie.

Empoisonnement par le nitrate d'argent. Un étudiant, en touchant un petit ulcère de la langue d'un enfant de 15 mois avec un crayon de nitrate d'argent de trois quarts de pouce de long qu'il tenait par l'autre extrémité enveloppée de papier, eut la maladresse de le laisser tomber dans la gorge de l'enfant, qui l'avala. Vomissements immédiats de matières alimentaires sans le caustique; du sel, administré en abondance, provoqua d'autres vomissements répétés et des convulsions, puis une selle copieuse. Malgré tout, les accidents toxiques augmentèrent, et l'enfant succomba six heures après.

L'autopsie montra deux ou trois petites taches de caustique dans l'œsophage. 2 onces 1/2 de liquide inodore se trouvèrent dans l'estomac, dont la muqueuse était pâle, à l'exception d'un petit point ecchymosé et une large tache de caustique. Le cardia mesurait 1/2 pouce de large et le pylore 1 pouce 1/2. Il était d'un blanc éclatant. Presque toute la surface des valvules conniventes du jejunum, dans une étendue de 12 pouces, était corrodée et grisâtre, sans qu'un filet d'eau ni l'ongle pussent les enlever. Rien à noter ailleurs. Les matières gastro-intestinales contenaient une grande quantité de chlorure de sodium, sans trace de nitrate d'argent, sinon les débris des parties corrodées, qui étaient du chlorure d'argent.

Devant cet insuccès du sel commun comme antidote, M. Ernest Hart relate un fait semblable où l'enfant empoisonné fut

soumis exclusivement à la diète laiteuse et guérit parfaitement. La dose du poison pouvait être moindre, mais l'albumine contenue dans le lait peut mieux que le sel neutraliser le nitrate d'argent. Il y a donc lieu de le donner de préférence tant pour son efficacité que pour sa plus grande facilité d'administration. (Union méd.)

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Essai sur le venin du scorpion; par M. JOUSSET. Le scorpion a excité de tout temps la curiosité des naturalistes. Assez commun dans le midi de l'Europe, où sa piqure est redoutée à l'égal de la morsure des serpents venimeux, il a été très-souvent étudié, Aristote, Pline et Galien ont rapporté sur lui des fables étranges. Plus tard, Fabricius, Redi, Swammerdam, Vallisnieri, Loewenhoeck, etc., et surtout Maupertuis, Amoureux, Guyon et Blanchard, ont expérimenté son venin, mais sans parvenir à se rendre un compte exact de son action.

Des nombreuses espèces de scorpions classées par les zoologistes, trois seulement méritent d'attirer notre attention, parce qu'elles habitent le midi de la France et l'Afrique :

1o Le Scorpio Europeus, petite espèce (0m,05) assez commune dans les caves, les décombres et les vieux murs: sa piqûre est insignifiante à cause de la quantité très-minime de son venin ;

2o Le Scorpio Occitanus, jaune clair et beaucoup plus grand (0,07) que le premier on le trouve à la campagne, blotti sous des pierres; il est peu commun, et sa piqûre est souvent suivie d'accidents formidables;

3o Le Scorpio Afer, originaire de l'Asie, et assez commun en Afrique, est un insecte qui atteint (0m,12 et 0m,15), et dont la piqûre est certainement mortelle pour l'homme. Je n'ai pu me procurer cette der nière espèce c'est le Scorpio Occitanus qui forme le sujet de cette étude.

L'appareil venimeux du scorpion est si tué à l'extrémité de l'appendice caudal. Il a la forme d'une ampoule terminée par un aiguillon noirâtre recourbé, très-dur et aigu, percé près de la pointe de deux petites fentes qui donnent écoulement au venin accumulé dans l'ampoule. L'animal s'en sert pour se défendre, et aussi pour tuer les proies dont il s'empare. N'eût-il affaire qu'à une faible mouche, il commence toujours par la piquer avant de la porter

à sa bouche. La mort est instantanée. Chez les animaux volumineux, les vertébrés, tels que le chien, le lapin, etc., la mort ne survient qu'après un temps plus ou moins long et subordonné à la quantité de venin inoculée.

Le venin est un liquide incolore et limpide, franchement acide comme tous les venins, soluble dans l'eau en toutes proportions, peu soluble dans l'alcool, insoluble dans l'éther, d'une densité un peu supérieure à celle de l'eau.

L'examen microscopique montre un liquide parfaitement transparent, renfermant ça et là quelques cellules épithéliales et de fines granulations dont la présence n'est pas constante.

La quantité de venin contenue dans l'ampoule est très-petite; on peut l'évaluer en moyenne à 2 milligr. pour un scorpion de forte taille. Son activité est très-grande, puisque cette quantité suffit pour donner la mort rapidement à un chien de moyenne grosseur.

La complication des phénomènes occasionnés chez les organismes élevés par l'introduction de ce venin dans l'économie fait qu'il est difficile de bien suivre la marche de l'empoisonnement chez ces animaux; mais chez les grenouilles, et surtout les rainettes dont la membrane interdigitale est mince, pour peu qu'on ait la précaution de doser convenablement la quantité de venin employée, on parvient à obtenir des effets se développant assez lentement pour qu'on puisse les suivre et les observer avec toute la netteté désirable.

Les personnes qui voudront reprendre ces expériences auront tout avantage à se servir du Lilla viridis.

Le but que je me suis proposé dans ce mémoire a été de déterminer d'une manière précise sur quel élément histologique ce venin exerce son action, car telle est la tendance de l'école expérimentale actuelle, et nous ne devons pas oublier que la méthode précise à l'aide de laquelle on cherche aujourd'hui à pénétrer jusqu'au fond des mystères de l'organisme a été spécialement développée au Collège de France, dans les travaux du savant maître qui a illustré la physiologic française.

Les premières expériences que j'ai faites m'ont montré que les grenouilles succombaient rapidement sous l'influence de doses très-minimes de venin de scorpion. La mort survenait sans convulsions; la peau des rainettes vertes prenait constam

ment une teinte violacée et se montrait injectée. En outre le membre piqué devenait le siége d'une rigidité musculaire complète.

Alors j'ai cherché à suivre, en examinant le cours du sang pendant l'empoisonnement, la marche des phénomènes.

Expérience. Une rainette verte est préalablement fixée sur un liége et la mcmbrane interdigitale de la patte droite étalée sous le microscope.

La circulation est très-active.

Le champ de l'instrument comprend un vaisseau capillaire moyen dans lequel trois ou quatre globules peuvent passer de front ct un autre capillaire bifurqué dans chacune des branches duquel un seul globule peut s'engager à la fois.

Inoculation dans les muscles de la cuisse droite de l'animal de Ogr.,0004 de venin frais. Deux minutes après l'inoculation, la coloration caractéristique commence à apparaître. Le cours du sang se ralentit sensiblement. (Le calibre des capillaires, mesuré exactement, reste le même pendant toute la durée de l'expérience.)

Cinq minutes. Dans le capillaire moyen, au milieu de globules normaux, on voit passer d'autres globules qui ont l'air déformés, allongés et constamment escortés de plusieurs autres auxquels ils semblent adhérer.

A mesure que le cours de la circulation se ralentit, on distingue mieux les phénomènes. Un de ces globules déformés escorté de deux autres est arrivé à la bifurcation du capillaire fin dont il obstrue la double entrée. Dans un mouvement de l'animal, un autre globule sain parvient à se glisser et à entrer dans la branche de droite, mais en emportant attaché après lui un filament détaché du globule altéré contre lequel il s'est frotté au passage.

Dans le capillaire moyen, où les globules sont devenus très-nombreux, on les voit rouler lentement et par agglomération de quatre ou cinq.

Dix minutes. Les globules stationnent dans les capillaires et les encombrent. De temps en temps, un léger mouvement de progression se fait sentir alternativement dans un sens ou dans l'autre. Il n'est que passager et n'aboutit à rien.

De petits caillots de sang extravasé dans les tissus sc voient ça et là dans le voisinage des capillaires fins.

Je n'ai pu assister à leur formation.
Trente minutes. La rigidité musculaire

de la patte est établie. Elle est infiltrée. Tous les vaisseaux capillaires sont remplis de globules rouges tassés les uns contre les autres et immobiles.

La sensibilité est parfaitement conservée et très-vive.

Manifestation de douleur vive pendant l'excitation des muscles par un faible courant d'induction. Cette excitation n'amène aucun mouvement dans les masses de globules contenus dans les capillaires. Les muscles rigides se contractent faiblement. Les nerfs moteurs sont excitables.

La grenouille n'est pas très-prise; les deux pattes seules sont colorées.

Le cœur bat normalement, la respiration est un peu ralentie.

L'expérience, interrompue à sept heures du soir, est reprise le lendemain à dix heures, la quantité de venin étant trop faible pour amener la mort.

L'animal est revenu à sa couleur ordinaire, il paraît dans son état normal, sauf la patte piquée, qui est toujours dans l'extension, infiltrée, mais moins rigide que la veille. Elle est très-sensible aux excitations, et l'animal commence à la mouvoir au prix de grands efforts.

A chacune de ces tentatives les muscles sont le siége de mouvements spasmodiques analogues à ceux que produit un courant électrique intermittent.

La circulation a reparu dans quelques capillaires. Le plus grand nombre est obstrué par un magma rougeâtre où il est impossible de distinguer la forme des globules.

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normaux, les autres sont presque tous collés au verre. Pendant ce mouvement de descente, les globules sains qui rencontrent les globules altérés y adhèrent, et s'ils s'en séparent, ce n'est que difficilement et en entraînant après eux une portion de ces derniers sous forme d'un long filament visqueux.

Enfin si plusieurs globules altérés sont voisins, leur masse en s'étalant finit par se confondre en une seule plaque visqueuse dans laquelle on distingue ça et là des noyaux non encore dissous.

Des nombreuses expériences relatées dans ce mémoire il semble que l'on puisse tirer les conclusions suivantes :

1o Le venin du scorpio occitanus agit directement sur les globules rouges du sang et paraît n'agir que sur eux.

2o Son action a pour résultat de faire perdre aux globules la propriété de glisser les uns sur les autres.

5o En perdant cette propriété ils s'agglutinent les uns aux autres et aux globules sains de manière à former de petites masses qui obstruent l'entrée des capillaires et mettent obstacle à la circulation.

C'est par ce mécanisme, et en s'opposant à la plus indispensable des fonctions, que ce venin place l'économic animale dans des conditions incompatibles avec la

vie.

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de viande qui, après avoir été salée, devait être fumée. Le morceau provenant de la pointe de l'épaule d'un jeune porc, se composait d'une partie de l'apophyse de l'humérus, de la capsule articulaire, d'un peu de substance musculaire et de graisse ; il était phosphorescent et exhalait une légère odeur de putréfaction.

La lumière bleu-verdâtre émise par cette viande était suffisamment intense pour permettre, dans un lieu obscur, la lecture d'une écriture ordinaire. La phosphorescence était plus prononcée sur la section de l'about articulaire que partout ailleurs; elle était moindre sur la graisse et moindre encore sur la substance musculaire. En brisant l'apophyse osseuse on constatait une phosphorescence très forte sur les surfaces de section.

En grattant la surface phosphorescente avec un morceau de bois, on enlevait une certaine quantité de la masse lumineuse, car le bois devenait phosphorescent; la place ratissée n'émettait plus de lumière; la phosphorescence résistait à l'action de l'eau, du mucilage de gomme et de l'éther, tandis qu'il suffisait de laisser tomber une goutte d'acide nitrique sur la surface lumineuse ou de chauffer légèrement la graisse phosphorescente pour faire disparaître cette propriété extraordinaire. Un morceau de cette viande, placé sous une cloche en verre, restait phosphorescent pendant la première nuit; pendant la deuxième l'intensité de la lumière diminua de plus en plus et devint bientôt nulle; la viande elle-même exhalait alors une odeur désagréable.

La canse de la phosphorescence n'a pu être reconnue ni par l'examen miscrocopique ni par l'analyse chimique; il a été constaté que cette viande n'était pas nuisible à la santé de l'homme.

Adam a constaté la phosphorescence sur des saucissons bouillis; ceux-ci ne présentaient pas de caractères de putréfaction, mais ils étaient recouverts d'une mince couche d'une matière légèrement gluante. La phosphorescence disparut après le troisième jour ; la surface des saucissons était en même temps devenue sèche.

(Annales de médecine vétérinaire.)

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