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d'adresser à l'Académie des sciences le résumé d'une méthode thérapeutique du tétanos traumatique qui m'a donné deux cas de succès. Ayant eu la douleur de perdre, pendant le siége, plusieurs blessés du tétanos sans avoir pu améliorer leur position, je résolus à l'avenir de soumettre les tétaniques qu'il me serait donné de traiter à la médication suivante :

1o Tenant compte de leur susceptibilité au froid et à l'aggravation de leur état quand ils y étaient soumis, j'ai placé mes deux tétaniques dans une chambre chauffée de 18 à 22 degrés centigrades. Soumis à la garde d'un infirmier vigilant, grâce à cette température, ces malheureux blessés peuvent transpirer à leur aise sans crainte de refroidissement brusque ;

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(L'Abeille médicale.)

tiques pour faire cesser le spasme du diaphragme, sur le trajet des pneumogastriques pour faire cesser une gêne à la déglutition qui me paraissait dépendre de la contracture de l'oesophage. Grâce à cette médication, on calme les douleurs, on satisfait à la soif; on alimente le malade d'abord avec du bouillon, du lait, des potages, des compotes, et, à mesure que les accideuts se calment, on a recours à une alimentation plus substantielle. Mes deux malades avaient, l'un une plaie profonde du mollet en voie de guérison, l'autre avait subi une amputation de la jambe. Ils ont l'un et l'autre guéri d'un tétanos très-grave, en apparence du moins. Ces deux résultats no me permettent point d'établir définitivement une méthode de traitement ; mais ils 2o Pour calmer les contractions toniques me font un devoir de la porter à la conet cloniques qui sont si douloureuses et naissance du monde médical. Souvent on font prendre au malade les positions les a eu recours aux injections sous-cutanées plus bizarres, et surtout pour faire césser de morphine, d'atropine et de curare, le trismus, qui est une des premières ma- mais personne que je sache n'avait eu la nifestations du tétanos, ainsi que pour pensée de porter profondément, dans l'écalmer les douleurs de la plaie et les agi-paisseur des muscles, l'agent modificateur, tations du moignon, qui ramènent souvent et voilà en quoi ma manière de faire est des contractions musculaires très-doulou- peut-être nouvelle, et, à coup sûr, elle est reuses, j'ai pratiqué et fait pratiquer quatre rationnelle. à cinq fois dans les vingt-quatre heures des injections intra-musculaires autant que possible à l'émergence des nerfs. Ces injections sont faites avec une solution de morphine au cinquantième. Je commence par faire une injection dans chaque masséter et une autre injection dans les muscles du cou de chaque côté de la colonne vertébrale, et, si la plaie qui a été la cause occasionnelle du tétanos est douloureuse, je fais une injection profonde dans l'épaisseur des muscles des parties voisines de cette plaie. Sous l'influence de eette injection, une détente rapide se produit; les muscles cessent d'être aussi douloureux; le malade peut ouvrir la bouche, boire en abondance une légère limonade vineuse ou du bouillon et calmer, en un mot, la soif ardente qui tourmente généralement le tétanique. Grâce à la température du milieu et aux boissons abondantes, le malade transpire beaucoup. Au bout de quelques heures, on revient aux mêmes injections; on poursuit les contractures douloureuses partout où elles se montrent, dans la région du dos, dans la région lombaire, dans la paroi abdominale, dans l'épaisseur des muscles de l'abdomen, dans l'épaisseur du muscle sterno-cléido-mastoïdien, sur le trajet des nerfs diaphragma

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De la lobélie dans le traitement du tétanos; par le docteur BUTLER, de Claveland, (Ohio). L'auteur rappelle trois cas de tétanos bien caractérisés guéris par l'emploi de ce remède.

Dans le premier de ces faits il s'agit d'une femme, âgée de 21 ans, qui tout à coup fut prise de contracture dans les membres inférieurs; en 34 heures les mâchoires se contracturèrent fortement; en même temps un opisthotonos bien marqué se manifesta. La morphine et les antispasmodiques ayant échoué, l'auteur donna la teinture de vératrum viride, avec des lavements purgatifs; mais le lendemain les symptômes étaient notablement aggravés; c'est alors qu'il songea à utiliser les effets nauséeux et contro-stimulants de la lobélie; il ordonna ce médicament sous forme de lavement tous les quarts d'heure. Au bout d'une heure, survinrent des nausées accompagnées de sueurs profuses; bientôt l'état nauséeux fit place à un état syncopal, les mâchoires se desserrèrent alors, et la malade vomit; une heure environ après, la rigidité douloureuse des muscles céda à son tour, le pouls tomba et la ma

lade se trouva considérablement soulagée; la peau était couverte de transpiration. On remplaça alors la lobélie par le bromure de potassium à la dose de 1 gramme 1/2 toutes les heures. Le jour suivant, il y eut une rechute qui céda aux lavements de lobélie; on maintint alors la malade sous l'influence du remède en donnant toutes les demiheures une cuillerée à thé d'une infusion de deux onces de feuilles pour douze onces d'eau. Les accès ne se reproduisirent plus, et la patiente entra rapidement en conva lescence.

Les deux autres faits furent encore plus graves, ils cédèrent cependant promptement à l'usage de la lobélie.

Le docteur Butler conclut de ces observations que la lobélie, par son action nauséeuse et par ses propriétés contro-stimulantes et sudorifiques, peut servir à modérer la circulation, est un bon antispasmodique et enfin doit éliminer le poison morbide encore indéterminé qui est la cause prochaine du tétanos. (Ibid.)

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Parallèle entre les blessures du chassepot et du fusil prussien. Le docteur Ewich établit un parallèle entre les blessures de la balle Dreyse et celle du chassepot, et arrive aux conclusions suivantes: La balle Dreyse, dont la portée est de 500 à 600 mètres, détermine des blessures plus grandes, vu son plus grand volume. Comme son centre de gravité est à la partie antérieure, si elle vient à rencontrer un os, elle ne le contourne pas, mais le traverse et le fait éclater. La balle du chassepot, dont la portée est de 1,000 à 1,200 mètres, présente un calibre plus petit; elle fait des blessures moins étendues et, par conséquent, en traversant une région, elle respecte telle artère ou tel organe important, qu'un projectile plus volumineux eût fatalement lésé. Mais ce qui constitue sur. tout son innocuité relative, c'est que le centre de gravité occupe son segment postérieur; il en résulte que, le projectile venant à donner obliquement contre une surface dure, le mouvement dont il est animé amène son centre de gravité en avant; de là une rotation de la balle qui, au lieu de continuer son trajet rectiligne, suit la surface de l'os en le contournant, ou l'abandonne d'emblée par un véritable ricochet. Ces conditions se réalisent d'autant plus complètement que le coup est tiré de plus loin. Il est donc hors de doute, conclut

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l'auteur, qu'en se plaçant simplement au point de vue humanitaire, la balle du chassepot est préférable à la balle prussienne. (Archives médicales belges.)

Guérison d'une tumeur érectile par la galvano-caustique-chimique; par M. le docteur MONOYER. - Une enfant, Louise F..., âgée de quatre mois, portait à la paupière inférieure de l'œil droit une tumeur érectile du volume d'une grosse avcline; la peau ne participait à la dégénérescence que dans une petite étendue; quand l'enfant criait, la tumeur se gonflait fortement, l'affection n'était pas stationnaire; à la naissance de l'enfant, la tumeur n'avait qu'un volume insignifiant qui a peu à peu augmenté, sans toutefois que la marche du développement ait été rapide.

Le traitement, commencé le 28 janvier 1871, a duré environ six mois. La cautérisation électro-chimique a été répartie en cinq séances. L'opérateur s'est servi de la pile portative de Stoehrer; 8 à 12 éléments suffisaient à produire l'effet voulu, quand la pile fonctionnait bien; il eût même été dangereux de dépasser ce nombre, sous peine de cautériser trop vivement et d'exciter de trop fortes contractions musculaires à chaque variation d'intensité du courant. C'est à l'électrode positif scul que M. Monoyer a eu recours pour cautériser la tumeur; il obtenait ainsi les résultats que donnent les caustiques acides, c'est-à-dire à la fois coagulation du sang, cautérisation et rétraction des tissus. Dans ce but, l'électrode positif était représenté par quatre aiguilles de platine qu'on implantait dans la tumeur ou avec lesquelles on traversait celui-ci de part en part, suivant les circonstances. L'électrode négatif, terminé par un large bouton de charbon de cornue à gaz, était appliqué sur la peau du front ou de la joue, mais séparé de la membrane cutanée par une rondelle d'amadou imbibée d'eau salée, afin d'éviter l'action caustique des alcalins qui se portent au pôle négatif. A peine le circuit était-il formé, que la peau se rétractait tout autour de la piqûre de chaque aiguille, et indiquait ainsi le passage du courant. On pouvait suivre la marche de la cautérisation en observant l'auréole rougeâtre qui ne tardait pas à se développer autour de chaque aiguille et à s'étendre circulairement au fur et à mesure que l'action caustique gagnait en étendue; au bout de

quelque temps, des bulles gazeuses d'une ténuité extrême venaient, en s'échappant entre les parois des aiguilles et la peau, former une petite couronne d'écume blanche. En général, l'opérateur s'arrêtait quand l'auréole rouge atteignait un rayon de 1 à 1 1/2 millimètre.

Un mois après la troisième séance, la tumeur était complètement affaissée, excepté au centre, où s'élevait encore une saillie de la forme et du volume d'une lentille; la peau sus-jacente avait une couleur rouge lie de vin. A la périphérie de la tumeur apparaissaient encore des vaisseaux en voie de développement.

La dernière séance eut lieu le 23 juin 1871; des vaisseaux se montraient encore à la périphérie de la tumeur et semblaient menacer d'une récidive; sept piqûres circonscrivirent le siége du mal et la cautérisation fut poussée un peu plus loin que les fois précédentes. Le 24 juillet, les eschares était entièrement éliminées; on ne remarquait plus trace de tumeur ni de tissu érectile; les cris de l'enfant ne produisaient aucun soulèvement de la peau à l'endroit où avait siégé le mal, et, fait important à noter, la paupière ne présentait pas la moindre tendance à la formation d'un ectropion; le seul indice qui persistait encore consistait dans une coloration rouge de la peau à l'endroit soumis à la cautéri 'sation.

M. Monoyer se proposait de présenter à la Société la jeune opérée; mais celle-ci a succombé, le 30 juillet, à une attaque de choléra infantile. La guérison parfaite de la tumeur n'en est pas moins hors de doute. (L'Abeille médicalc.)

Ovariotomie; par M. le docteur BODDAERT, de Gand. Le sujet est une demoiselle de 29 ans. Au moment où l'opération fut pratiquée, les premiers symptômes de la maladie remontaient à trois ans. La tumeur ovarique était volumineuse, bosseléc, inégale. Une ponction exploratrice donna issue à environ 100 centimètres cubes d'un liquide épais et visqueux.

MM. Boddaert, Burggraeve et de Mocrloose portèrent le diagnostic d'un kyste de l'ovaire gauche, multiloculaire, à contenu visqueux, compliqué d'ascite, et ils furent unanimes à poser l'indication de l'ovariotomie.

L'opération fut acceptée, et M. Boddaert, assisté de MM. Burggraeve, Moerloose et

de M. Van Bambecke, qui se chargea de déterminer et de surveiller l'anesthésie, pratiqua l'ovariotomie le 17 octobre 1870.

L'opération fut exécutée par le procédé de Spencer-Wells avec cette précision et ces soins minutieux qui sont une des conditions nécessaires du succès de cette grave entreprise. Les suites furent d'une merveilleuse simplicité : le huitième jour, toute la plaie abdominale était fermée et le clamp se détachait et vers le vingtième, la cicatrisation de la surface du pédicule était complète. M. Boddaert permit à son opérée de se lever dans sa chambre.

(Presse médicale belge.)

Le 11 octobre 1871, M. le docteur Boddaert a pratiqué une deuxième opération d'ovariotomie, avec un succès complet. Déjà, au seizième jour, l'opérée était dans un état des plus satisfaisants; la plaie était complètement fermée, le clamp avait été enlevé quatre jours auparavant et le moignon du pédicule était à peu près cicatrisé. L'opérée se tient assise au lit, fait ses trois repas par jour, dort bien, et ne demande qu'à rire et à causer.

Le kyste extirpé était volumineux, multiloculaire. La tumeur était complètement adhérente par sa face antérieure, à la paroi abdominale. Malgré ces complication, l'opération avait été rapidement conduite en huit minutes le kyste avait été enlevé et toute l'opération, pansement compris, avait demandé un peu moins d'une demi-heure. Le procédé suivi a été celui du docteur Spencer-Wells, de Londres. Ce nouveau succès démontre encore une fois l'excellence des procédés du célèbre ovariotomiste anglais. (Le Scalpel.)

Le

Inertie de l'utérus causée par des corps fibreux; par M. DEPAUL. 26 juin 1870, dans la soirée, M. le docteur Piogey adressait à M. Depaul une femme de 32 ans, arrivée au terme d'une grossesse qui n'avait rien présenté de particulier, sauf l'existence de varices à une jambe. Cette malade avait dans ses antécédents une fausse couche de deux mois environ. M. Piogey avertissait M. Depaul qu'elle était atteinte de corps fibreux de l'utérus.

Le travail avait commencé le 20 juin. Les douleurs s'étaient continuées sans interruption jusqu'au moment de l'entrée de la malade dans la Clinique d'accouchements. A ce moment elle avait le facies

une

très fatigué, la peau brûlante, la langue sèche, le pouls à 120 par minute, sensibilité très-vive de la région abdominale, des vomissements bilieux, en un mot un état général grave.

Par le toucher vaginal on constate que l'excavation pelvienne est libre jusqu'au détroit supérieur; le col est complètement effacé, mais la dilatation de l'orifice ne dépasse pas l'étendue d'une pièce de 2 francs.

La palpation abdominale, très-difficile à cause de l'extrême sensibilité du ventre, fait reconnaître toutefois la présence à la partie antérieure et médiane de la matrice, d'une tumeur fibreuse, grosse comme une petite mandarine, aplatie, adhérente à la paroi de l'organe. Il semble à M. Depaul qu'une seconde tumcur, dure, plus volumineuse que la précédente, existe à gauche, également appliquée contre la paroi utérine.

Dans cet état des choses, le col étant peu dilaté, rigide, M. Depaul crut qu'il fallait, avant d'intervenir, calmer d'abord l'état général. De l'extrait de belladone fut porté sur le col au moyen d'un tampon de ouate; des cataplasmes enduits de la même substance furent appliqués sur le ventre; on mit la malade dans un bain.

Le lendemain matin, M. Depaul constata de notables changements; le travail avait continué; l'enfant mort s'engageait par l'extrémité pelvienne; M. Depaul en pratiqua l'extraction à l'aide d'un crochet mousse appliqué dans le pli de l'aine.

La péritonite continua à faire des progrès et la malade succomba cinq à six jours après sa délivrance.

L'autopsic révéla l'existence d'une péritonite purulente généralisée. On trouva, en outre, les deux tumeurs soupçonnées du vivant de la malade. Elles étaient toutes les deux pédiculées. M. Depaul pense que le pédicule n'existait pas pendant la grossesse et qu'il s'est formé après l'accouchement. C'est la présence de ces tumeurs qui a gêné le travail en paralysant la contractilité du tissu utérin. (Union médicale.)

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Granulations conjonctivales traitées par l'électricité; par SCHIVARDI. Rodolphe Rodolfi est le premier qui en ait eu l'idée, en 1857, à l'hôpital de Brescia. Pourtant déjà avant, Arcoleo, de Palerme, avait fait des essais de même nature, mais qui ne furent pas poursuivis ni régularisés. Plus récemment, Korn, de Berlin, dit avoir obtenu de bons résultats; ce qu'il emploie, c'est la galvano-caustique thermique, selon la méthode de Middeldorff; Arcoleo et Rudolfi ont employé la galvano-caustique chimique de Ciniselli, de Crémone.

Voici un résumé des trois faits de Rudolfi.

Taetti Paolo, de Brescia, cuisinier, 50 ans, atteint depuis trois mois de conjonctivite granuleuse, contre laquelle divers moyens ont été employés, et surtout le sulfate de cuivre. La cornée des deux yeux est trouble surtout au niveau de la partie de paupière granuleuse; de plus, ulcération cornéenne à l'œil droit. Comme il exisŢait un peu d'état inflammatoire, on appliqua quelques sangsues.

Le pôle négatif de deux piles Bunsen, dont le zinc avait 9 centimètres de haut et 21 de conférence, fut appliqué sur les granulations, le positif appuyant sur la nuque avec une éponge humide. Il y eut aussitôt dans l'œil un éclair violet et on chercha un autre point pour ne pas exciter les parties profondes de l'œil. Le point le plus convenable pour cela est de mettre le pôle positif sous l'os malaire, près la branche ascendante de la mâchoire.

La première application dura dix minutes; le galvanomètre était à 15o. Il n'y cut pas de réaction. Après que les granulations furent aplanies, on chercha à rendre à la cornée sa transparence avec un collyre à l'atropine et au sulfate de soude.

Un second fait se rapporte à un paysan, âgé de 28 ans, et atteint depuis trois ans ; granulations nombreuses, photophobic, cécité presque complète. Électrisation avec deux éléments Bunsen, pendant six mi

nutes chaque fois. Après deux séances, amélioration et bientôt la conjonctive présentait l'état normal.

Un troisième fait se rapporte à Boerroli Gaandilia, de 65 ans, atteint de tracome depuis huit ans, avec pannus et perception très-faible de l'ombre des objets. Après neuf séances avec deux éléments, puis un scul, pendant quatre minutes pour chaque œil, les granulations avaient disparu, la conjonctive était normale et la malade voyait.

Pour expliquer ces résultats, on peut admettre un transport des alcalins au pôle négatif; en effet, avec un papier réactif, on voit avant l'électrisation la réaction neutre, et après la réaction acide; le papier de curcuma, inaltéré avant est devenu orangé après. (Deux piles Bunsen chargées entièrement de liquide acide, à zine haut de 10, à circonférence de 20 cent., et marquant ensemble 38° au galvanomètre simple. Le pôle négatif, sous forme de lame de cuivre portée sur un manche, est appliqué sur la paupière malade retournée. Le pôle positif, à l'aide d'une éponge imprégnée d'eau salée, est appliqué sous le malaire, parce que c'est en ce point que le phosphène électrique n'est pas perçu.) (Ibid.)

Nouvelle méthode pour récliner d'une ́manière durable les cils distichiatiques,

Les différents procédés de Flarer, d'Arlt, etc., réussissent dans ces cas déterminés. Cependant, quelquefois ils ne sont guère applicables. Le docteur Wilhelm Schulck, assistant de la clinique oculaire du professeur V. Arlt, recommande une nouvelle méthode dont l'idée remonte à Snellen d'Utrecht. Au moyen d'une fine aiguille courbe, enfilée des deux extrémités d'un même fil de soie fin, de manière à avoir une anse d'un côté, on pique près du cil dévié pour ressortir dans la région des cils normaux. L'aiguille entraîne le fil dont l'anse reste près du cil dévié. Celuici est alors engagé par une pince à iris dans l'anse. Pendant que le bout du cil est légèrement fixé par la pince, on tire doucement sur les deux extrémités du fil, ce qui a pour effet d'entraîner le cil au travers de la paupière et de le faire sortir dans la rangée normale. En prenant la précaution de laisser l'aiguille enfilée, l'on peut se servir plusieurs fois du même fil sans l'enfiler de nouveau.

Le traumatisme est insignifiant : l'on peut transplanter au moins six cils dans

une séance. En tout cas, si le cil n'est pas bien transplanté, on peut de nouveau le retirer et recommencer. Une recommandation à faire, c'est de ne pas frotter la paupière pendant les premières heures après l'opération; plus tard le cil est pressé assez fortement dans le canal artificiel pour qu'il ne se laisse plus facilement déranger. Il est évident que si le cil tombe ou casse plus tard, la même opération remet de nouveau tout en place. C'est à l'expérience à décider quels sont les cas qui demandent cette méthode.

(Bulletin général de thérapeutique.)

De l'alcool rectifié contre l'otorrhée chronique; par le docteur E. WEBER. De nombreuses expériences ont amené le docteur Weber à considérer l'alcool trèspur comme le meilleur topique connu contre les écoulements de l'oreille non compliqués de carie, de polypes, etc. Il a guéri, au moyen de ce liquide, un grand nombre d'écoulements, durant déjà depuis plusieurs années, compliqués de destruction de la membrane du tympan, et qu'il avait traités au moyen de tous les autres topiques connus. La douleur, qui paraîtrait devoir être très-vive, surtout lorsque le liquide atteint la muqueuse de la cavité du tympan, est tolérable et moins violente que celle provoquée par les solutions saturées de nitrate d'argent, de sulfate de cuivre, etc.; cependant chez les malades trèssensibles, la première et quelquefois la seconde application de l'alcool produit une forte sensation de brûlure, mais elle ne dure pas plus d'une demi à une minute et est suivie d'une sensation agréable de chaleur. L'alcool paraît agir à la fois par son action irritante et par ses propriétés hygroscopiques. En effet, lorsque la membrane du tympan est rouge avant l'injection du liquide, à peine celle-ci est-elle pratiquée que cette membrane, ainsi que la muqueuse du conduit, deviennent pâles.

On pratique les injections alcooliques de la manière suivante :

Après avoir soigneusement nettoyé le conduit auditif par des injections, des douches d'air, ou au moyen d'un pinceau, on incline convenablement la tête, on remplit le canal auditif d'alcool légèrement chauffé et on s'efforce de faire pénétrer le liquide dans toutes les anfractuosités de l'oreille interne en secouant la tête, en

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