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la température variait de 22 à 27 degrés centigrades. Ce sont ces bains qui, pendant l'année 4870-1871, ont constitué la base du traitement des malades affectés de fièvre typhoïde, de ceux du moins chez lesquels la température, s'élevant au-dessus de 59,5, exigeait une intervention active. Les cas simples et légers, avec température au-dessous de 39o,5, étaient abandonnés à cux-mêmes et soumis à l'expectation.

La durée de ces bains a été, en général, de 15 à 20 minutes; on les faisait cesser quand survenait chez les malades la peau ansérine avec un frisson. Comme effet constant sur l'organisme, on a toujours constaté, une demi-heure après le bain, un abaissement de température qui a varié de 0°,5 à 1°. Dans quelques cas, cet abaissement a été plus considérable et est allé de 1o à 2o; dans peu de cas, la température du corps n'a pas été sensiblement influencée; enfin, dans un seul cas, qui a été observé avec d'autant plus de soins que les résultats obtenus ont été plus inattendus, l'effet constant du bain a été une augmentation de température.

La diminution de chaleur observée après le bain dans l'immense majorité des cas persistait généralement pendant le reste de la journée, mais le lendemain on retrouvait une élévation de température, et l'administration d'un nouveau bain devenait nécessaire.

Cependant, après un certain nombre de bains, le thermomètre démontrait, d'une façon péremptoire, que la température du corps ne reprenait plus le niveau qu'elle avait atteint avant les bains.

En continuant ainsi l'emploi méthodique des bains, M. Schützenberger a dû constater le maintien de la fièvre dans des limites normales, c'est-à-dire au-dessous de 39o. Mais l'influence favorable des bains s'étendait non-seulement aux phénomènes généraux, mais encore aux symptômes locaux : les phénomènes nerveux (délire, insomnie, etc.), dans la période d'augment, ont diminué d'intensité. La langue s'est favorablement modifiée et n'est jamais devenue râpeuse. Les accidents abdominaux n'ont été que minimes, il n'est pas survenu de météorisme intestinal, et quand il s'en produisait, il cédait rapidement à des compresses froides appliquées sur le ventre.

Comme traitement adjuvant, selon les indications spéciales, on faisait aux maJades des applications froides sur la tête; deux lavements froids par jour leur étaient

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donnés, des boissons glacées leur étaient prescrites. Enfin, quelquefois, ils prenaient de 20 à 50 centigrammes de sulfate de quinine par jour.

L'alimentation consistait en lait et bouillon dès que l'état de la langue le per

mettait.

Grâce à cette médication, les résultats statistiques obtenus pour les malades affectés de fièvre typhoïde traités pendant l'année 1870, ont été remarquablement favorables sur 38 malades, un seul a succombé pendant la convalescence, par suite d'eschares au sacrum.

M. Schützenberger a remarqué de même que ces bains n'avaient pas été moins efficaces dans le traitement de plusieurs cas de fièvre puerpérale due à des périmétrites, des phlegmons péri-utérins, etc., dans lesquels la température s'élevait à 42o, et les injections de sulfate de quinine se montraient impuissantes. Des bains répétés (cinq dans les 24 heures) produisirent rapidement un abaissement de température et une sédation des accidents. Dans la variole, les bains ont également produit des effets favorables; mais, ici encore, les bains tièdes ont paru plus favorables que les bains froids. Dans quelques cas de scarlatine, des bains de 15° à 20o ont paru exercer une heureuse action sur la maladie.

(Journal de méd. et de chirurgie pratiques.)

De l'acide sulfureux dans le traitement de la fièvre typhoide; par le docteur WILKS d'Ashford. Pendant une épidémie de fièvres typhoïdes, l'auteur après avoir usé d'abord avec succès des moyens ordinaires : acide sulfurique, opium, bois de campêche, craie, contre la diarrhée; quinine, strychnine, comme toniques, etc., vit la maladie revêtir une gravité plus considérable et résister aux médicaments habituels. Il pensa à s'adresser aux antiseptiques et il administra, non sans quelque succès, la créosote; mais, cette substance provoquant des nausées, il l'abandonna et eut l'idée de mettre à profit les propriétés antiseptiques de l'acide sul

furcux.

Il administra cette substance à la dose de deux et demi à vingt minimes, suivant l'âge du sujet, toutes les quatre heures, pendant une semaine, dix jours et même plus, jusqu'à ce que le malade ressentît le goût, l'odeur ou eùt la sensation d'allu

mette brûlée. Il donna l'acide sulfurcux dans de l'eau additionnée de sirop d'écorces d'oranges amères, et lorsque la diarrhée était intense il prescrivait en même temps du laudanum et l'acide sulfurique, en appropriant les doses à l'âge du patient.

M. Wilks eut beaucoup à se louer de cette médication; grâce à elle, l'été dernier il ne perdit qu'un malade, c'était un buveur invétéré qui n'avait pas voulu prendre le médicament. Suivant l'auteur, l'acide sulfureux agit en annihilant le poison typhique et en en empêchant la production, ce serait un véritable antidote de la fièvre typhoïde, capable de juguler la maladie lorsqu'on l'administre assez tôt.

(Lyon médical.)

Sur l'étiologie de la fièvre typhoide; par le docteur W. LATHAM. L'auteur pense que la fièvre typhoïde n'est pas contagieuse dans la pure acception du mot. Elle ne se transmet pas par contact. Il la croit infectieuse et il pense que l'infection se fait par le tube digestif. Voici un certain nombre de preuves qu'il donne à l'ap pui:

1° Un étranger, malade de la fièvre typhoïde depuis plusieurs jours, s'arrêta dans un petit village des environs de Buffalo et y mourut quelques jours après. Le village était formé par l'agglomération de neuf familles, dont les habitations étaient groupées autour de l'auberge dans laquelle le voyageur était mort. Il n'y avait aucun cas de fièvre typhoïde dans la localité avant l'arrivée du malade. Mais 23 jours après un membre de la famille de l'aubergiste fut pris de la maladie; d'autres cas se déclarèrent bientôt; en un mois plus de la moitié de la population, soit 43 personnes furent atteintes, et sur ce nombre, 10 moururent; or, toutes ces personnes s'étaient servies de l'eau puisée dans un même puits; une seule famille, qui était dans de mauvais termes avec la famille de l'aubergiste et les autres familles, n'avait pas visité le malade à l'auberge et n'avait pas puisé au puits commun; tous les membres de cette familie échappèrent à la fièvre typhoïde, si bien qu'on accusa l'eau du puits d'être empoisonnée. L'analyse chimique ne découvrit cependant en elle aucun poison.

2o Du mois de janvier à la fin d'avril, un grand nombre de fièvres typhoïdes se pro

duisirent dans le petit village de Harston, peu de temps après le séjour dans ce village d'un homme atteint de cette maladie; c'est l'enfant de M. P..., chez qui le malade avait logé, qui fut pris d'abord; le second sujet atteint fut M. C..., qui était allé chez P... par occasion. Puis ce fut le tour de la sœur de C..., puis celui d'un enfant qui était aussi allé chez P..., ce furent ensuite des personnes demeurant dans le voisinage qui furent atteintes, et la maladie se répandit bientôt à la ronde. Or il faut savoir que le village est traversé par un petit ruisseau qui reçoit les eaux de presque toutes les maisons. Les habitants puisent souvent à ce ruisseau leur eau de cuisine pour éviter la peine d'aller la chercher aux sources qui alimentent le village et qui sont un peu éloignées. Le docteur Trestrail, médecin de l'endroit, avertit ia population du danger auquel elle s'exposait; elle cessa de se servir des eaux contaminées, et la maladie disparut aussitôt de la localité.

3o Dans l'épidémie de fièvre typhoïde qui sévit en 1870 à Islington, on constata que, dans une certaine laiterie, les pots dans lesquels on renfermait le lait étaient lavés avec de l'eau puisée à une fontaine recevant les eaux de drainage; un peu d'eau restait toujours dans le pot au lait après le lavage; or, le laitier mourut luimême de la fièvre typhoïde, et, de 140 familles fournies de lait par la laiterie en question, 70 contractèrent la maladie. Presque toutes ces personnes, il est vrai, demeuraient près de la laiterie, mais à un mille et demi de là, trois familles furent approvisionnées par le même établissement, deux eurent de leurs membres atteints de la fièvre typhoïde, et dans le voisinage personne autre ne contracta cette affection.

Ces faits tendent à prouver que la fièvre typhoïde se transmet au moyen d'un principe morbide qui pénètre dans le corps par le tube digestif. Ce sont les eaux qui le plus souvent en sont le véhicule et qui en opèrent la diffusion. Quant à ce principe, il est encore indéterminé, mais on peut croire qu'il siége surtout dans les déjections des malades. D'où la grande importance qu'il y aurait à désinfecter par l'acide phénique les selles et autres déjections des patients aussitôt après leur émission, et la nécessité de ne se servir que d'eau de source dans les localités où règne la fièvre typhoïde et de s'assurer que ces eaux ne

sont pas en communication avec les eaux ménagères de l'endroit. Beaucoup de rechutes dans la marche de la maladie ne reconnaissent pas d'autres causes que l'oubli de ces principes de la part du malade. Quant à l'espèce d'immunité dont jouissent les médecins, infirmiers, les gardesmalades qui sont en contact journalier avec des sujets atteints de fièvre typhoïde, elle s'explique par ce fait que la maladie n'est pas contagieuse; mais il peut arriver que ces personnes négligent de se laver les doigts après avoir touché le malade ou ses linges, et portent par inadvertance leurs mains à la bouche, soit en mangeant, soit autrement. Ainsi peuvent s'expliquer les cas assez rares de transmission de la fièvre typhoïde du malade aux personnes qui le soignent, c'est par ces moyens aussi que des infirmiers peuvent répandre la maladie dans une salle d'hôpital. (Ibid.)

Effets des inhalations d'oxygène sur sur le pouls. L'emploi des inhalations d'oxygène dans la phthisie peut compter parmi les remèdes empiriques, mais il semble avoir été indiqué par certaines suppositions dont la base scientifique serait difficile à bien préciser. Le docteur Andrew Smith, qui est professeur de matière médicale dans le collége médical des femmes à New-York, a pensé qu'il fallait, à propos de la médication par l'oxygène, suivre les procédés les plus naturels de l'expérimentation. C'est avec ces principes qu'il a exposé devant l'association du New-York medical Journal les résultats de ses observations à propos de l'action de l'oxygène sur le pouls. Une première série d'expériences, au nombre de cent deux, a pour sujets des phthisiques.

Dans soixante-douze observations, le pouls a été retardé dans une proportion de dix battements par minute; dans seize, la fréquence n'a pas été modifiée; et, dans douze, il y a eu augmentation de six battements par minute.

Parmi les onze malades qui ont fourni ces observations, trois ont présenté uniformément l'abaissement du pouls. Chez les huit autres, les résultats sont variables : tantôt il n'y a pas de changement, tantôt accélération, et plus souvent ralentisse

ment.

La seconde série sc compose de douze observations faites sur douze individus sains. Parmi ceux-ci, quatre n'ont pas

présenté de modifications, mais chez les huit autres il y a eu ralentissement de neuf battements par minute.

Si l'abaissement du pouls avait seulement été observé chez les phthisiques, on pourrait supposer que l'oxygène n'agit que comme stimulant, produisant simplement des effets analogues à ceux qui sont la conséquence de l'absorption de l'eau-de-vie. Mais en présence de l'action de l'oxygène sur les individus sains, cette interprétation n'est plus soutenable. Ces expériences semblent indiquer que l'oxygène est un sédatif des artères, ou mieux du cœur.

Toutefois, ce mode d'action n'est pas analogue à celui de la digitale ou du veratrum viride. Il est plus probable que l'action sédative se produit indirectement, c'est-à-dire que sous l'influence des inhalations d'oxygène, le sang subit des modifications qui facilitent la circulation et diminuent le travail du cœur.

La troisième série d'expériences a été faite à l'aide du sphygmographe. Nous ne pouvons ici, en l'absence des figures, insister sur les résultats obtenus; mais nous les signalons aux médecins versés dans l'étude du sphygmographe. D'une façon générale, la hauteur de la courbe est exagérée, et le dicrotisme plus prononcé; l'oxygène en outre donne une régularité plus grande au pouls.

La quantité d'oxygène absorbée a été en général de 40 litres environ.

veux

(Bull. génér. de thérapeutique.)

De quelques lésions du système nerdans le diabète; par le docteur HowSHIP DICKINSON.-L'auteur se range à l'opinion de ceux qui voient dans le diabète une affection primitivement et essentiellement de nature nerveuse; il rapporte à l'appui de sa thèse sept observations avec nécropsie, et dans ces sept cas il a pu constater à l'autopsie des lésions bien caractérisées dans divers points du système cérébro-spinal, toutes ces lésions étaient de même nature et occupaient le même siége; voici en résumé en quoi elles consistaient :

A un premier degré, simple dilatation des vaisseaux principalement des artères; accumulation et souvent extravasation de leur contenu.

A un degré plus prononcé. En certains points autour des vaisseaux dilatés, dégénérescence de la substance nerveuse, due probablement à l'infiltration du sang épan

ché; cette dégénérescence aboutit à la destruction du tissu nerveux et à la formation de petites cavités souvent assez grandes pour être aperçues sans l'aide du microscope et dans lesquelles on trouve des vaisseaux sanguins, du sang extravasé, des granulations pigmentaires et des débris d'éléments nerveux.

En dernier lieu, le contenu de ces petites cavités est absorbé, et il reste de simples excavations autour desquelles les petits vaisseaux sanguins ont leur gaîne périvasculaire diversement dilatée et surchargée de pigment.

Ces différentes altérations anatomiques sont toujours placées dans le voisinage des artères; on peut les rencontrer dans tous les points de la moelle ou de l'encéphale, mais c'est dans la moclle allongée et dans le pont de varole qu'elles sont le plus marquécs, généralement elles sont le plus prononcées dans les points où les vaisseaux sanguins qui s'engagent dans le cerveau sont les plus gros et les plus nombreux. On les trouve souvent vers les plis de la piemère. Leurs siéges les plus fréquents sont les corps olivaires, le voisinage du plan médian de la moelle, la substance grise du plancher du quatrième ventricule, cette petite fissure placée en dedans de l'origine du facial et qui reçoit une expansion de la pie-mère, enfin une dépression semblable pénétrant vers le centre du pont de varole.

Les corps striés et les couches optiques sont des siéges relativement rares des altérations que nous venons de décrire. Celles-ci occupent surtout la substance blanche, quoique la substance grise du plancher du quatrième ventricule et celle de la moelle épinière fassent exception à la règle.

Dans la moelle spinale la lésion la plus remarquable est la dilatation du canal central avec altérations de la substance nerveuse disséminées ça et là.

En général les cellules nerveuses du cerveau et de la moelle sont normales. Le système sympathique a toujours été trouvé complètement sain partout où il a été examiné, notamment le ganglion semilunaire et le ganglion cervical supérieur.

Les seules altérations viscérales qui paraissent constantes sont l'accumulation d'éléments épithéliaux dans le foie et dans les reins.

Les différentes lésions des centres nerveux que nous venons de passer en revue sont-elles consécutives à la glycosurie et le

résultat de l'altération d'un sang chargé de sucre? M. Dickinson ne le pense pas, car ces lésions ne se rencontrent que dans les centres nerveux, quoique tous les autres organes soient aussi soumis à l'influence d'un sang vicié; elles ne se voient de plus que le long des artérioles, quoique le sang en circulation dans les veines et les capillaires participe aux altérations du sang artériel. L'auteur croit que les lésions nerveuses sont primitives et qu'elles tiennent la glycosurie sous leur dépendance; on ne les rencontre en effet avec ses caractères que dans le diabète, et la physiologie expérimentale, de plus, est arrivée à produire artificiellement la glycosurie par des lésions diverses des centres nerveux. La pathologie plaide aussi en faveur de l'opinion soutenue par Dickinson; on sait en effet que les causes principales du diabète sont des causes de nature nerveuse: chagrins, anxiétés, préoccupations intellectuelles, excès vénériens, etc.

(Lyon médical.)

Anasarque du froid; par M. GALLARD. Elle offre ceci de particulier que l'albuminuric y est souvent tardive, légère, fugace, ou même peut faire complètement défaut. Les deux observations suivantes sont une preuve de ce fait, que M. Ern. Besnier a soigneusement mis en relief, dans son artiele Anasarque du Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales.

OBS. I. G..., paveur, 41 ans, entre, le 25 juillet 1871, à la Pitié, salle SainteMarthe. Cet homme est de bonne constitution; mais, à la fin de juin, il endura de grandes fatigues et fut exposé plusieurs fois à la pluie, alors qu'il était en sueur. Dès le commencement de juillet, il remarqua que ses jambes étaient enflées; il put néanmoins continuer son travail jusqu'au jour de son entrée à l'hôpital. A ce moment on constate de l'œdème des membres inférieurs et du scrotum. Pas de lésions du cœur, pas de douleurs lombaires; on ne trouve pas d'albumine dans les urines. Cet examen étant fait tous les jours, ce n'est que le 28 que les réactifs ordinaires décèlent des traces d'albumine.

OBS. II. M..., 36 ans, gardien de la paix, entré le 11 juillet; pas de maladies antécédentes, cœur sain. Le 22 juin, ayant trèschaud, il reçoit une averse et est pris de froid. Dans la soirée les jambes étaient enflées; les jours suivants, l'œdème monte et

gagne le scrotum, la paroi thoracique, la face. En même temps, il ressent quelques douleurs dans les lombes et dans les fosses iliaques. Cet homme continua son service jusqu'au 1er juillet; le 11, seulement, il entre à l'hôpital; en ce moment l'anasarque était en décroissance, il n'y avait plus d'œdème qu'aux membres inférieurs, Pas d'albumine dans les urines. Ce n'est que trois jours après que l'on en trouve en assez grande proportion. La diminution de l'œdème coïncidait avec l'apparition de l'albumine dans les urines.

(Bulletin général de thérapeutique.)

Durée et marche du refroidissement dans les différentes causes de mort; par le docteur ESTOPPEY. - L'auteur a institué de très-nombreuses expériences thermométriques pendant les dernières heures de la vie et les premières heures de la mort, jusqu'à complet refroidissement du corps, suivant les maladies causes de la mort et suivant la nature et la température du milieu.

Il conclut de ces diverses observations que la durée du refroidissement est bien plus longue qu'on ne le pensait, puisqu'elle dépasse toujours vingt heures, et que malgré quelques exceptions dues à des causes très-sensibles, le refroidissement présente une certaine uniformité, même considéré indépendamment de la température ambiante, puis que cǝlle-ci est en partie compensée par la longueur de l'échelle à parcourir.

Il constate que les cadavres provenant de maladies aiguës emploient de quarante à cinquante heures pour arriver au refroidis sement complet, tandis que ceux provenant de maladies chroniques restent généralement dans la trentaine.

Si l'on divise le temps employé au refroidissement en périodes, on peut approximativement se faire une règle qui ne s'écartera pas beaucoup de la vérité et qui permettra de remonter assez facilement au moment de la mort.

Voici ce que l'auteur a constaté: pour les cadavres d'adultes d'un embonpoint · moyen et placés dans une température variant entre 14 et 20o centigr. : pendant la première période de dix heures, le corps perd 10°; dans la deuxième période de dix heures, il perd 5o; dans la troisième, il perd un peu plus que la moitié de 5o, c'est-à-dire 5o; dans la quatrième il perd 2o et dans la cinquième 1o.

Dans une température ambiante, variant entre 8o et 14o, il faut prendre comme période douze heures, pendant lesquelles le corps perdra 12o, et ainsi de suite comme dans le cas précédent.

Dans une température ambiante, variant entre 6o et 8°, il faut prendre quinze heures.

A température égale, le refroidissement est plus prompt dans l'eau que dans l'air. Les observations de l'auteur ne sont pas assez nombreuses sur ce dernier point pour qu'il s'aventure à en tirer des conclusions; mais il prévoit que l'on arriverait à des données plus constantes dans l'eau que dans l'air, car le corps y est soumis à moins d'influences, et la température de l'eau varie infiniment moins que celle de l'air. (Lyon médical.)

Traitement de l'ataxie locomotrice, par le docteur P. SPILLMANN. Il s'agit, dans l'observation qui fait l'objet de cet article, d'un serrurier, âgé de 43 ans, de constitution moyenne. Pas d'antécédents héréditaires ou syphilitiques. Excès vénériens et alcooliques avoués. Cet homme est marié et a eu des enfants.

Le début de la maladie actuelle remonte à 6 ans ; il fut pris à cette époque de douleurs mobiles, fulgurantes, dans les membres et surtout dans les genoux; il avait en même temps un tremblement assez violent des mains, à tel point qu'il lui était impossible d'écrire; léger tremblement des membres inférieurs. Il fut soigné pour des douleurs rhumatismales et traité par des vésicatoires morphinés appliqués loco dolenti. Il cessa en même temps l'usage des boissons alcooliques.

Ces accidents persistèrent sans beaucoup s'aggraver jusque il y a environ 3 ans. A cette époque. il fut pris de douleurs atroces, intermittentes dans les genoux; ces douleurs, que le malade compare à des coups de poignard, survenaient par accès. La marche devint un peu incertaine. Depuis 18 mois trouble et affaiblissement de la vue.

Depuis 2 ans, les douleurs étaient devenues beaucoup plus vives dans les membres inférieurs; le malade fut obligé de suspendre son travail à plusieurs reprises, et, l'année dernière encore, il passait quatre mois dans son lit.

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