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étrangères. Les fragments de feuilles séparés et desséchés se présentèrent sous forme de feuilles de tabac hachées, inodores; leur poids était de 30 grammes sur 100. Le liquide concentré me fournit un extrait gommeux d'opium dépourvu des qualités de l'opium pur, et contenant 4 pour 100 environ de morphine.

Ces faits prouvent évidemment la sophistication de l'opium.

Nous recommandons aux pharmaciens d'examiner scrupuleusement les produits que leur fournit le commerce.

(Annali di chimica.)

Pharmacie.

Nouvelle méthode pour déterminer la quantité d'alcaloïdes dans les écorces de quinquina; par M. HAGER. M. Hager conseille d'abord de faire bouillir doucement la poudre grossière de quinquina pendant un quart d'heure avec de l'eau contenant une petite quantité de potasse caustique. Cette opération préliminaire a pour but, en modifiant la nature des substances qui entravent la filtration, de pouvoir filtrer plus facilement les liqueurs acides provenant des décoctés de quinquina, sans altérer les alcaloïdes.

On ajoute ensuite une suffisante quantité d'acide sulfurique pour saturer l'alcali et extraire les alcaloïdes, et on fait bouillir de nouveau pendant un quart d'heure ; de cette manière on obtient un liquide qui filtre très-facilement. On précipite alors la liqueur, non par un alcali, mais par un excès d'acide picrique. Au bout d'une demi-heure, on recueille le précipité sur un filtre préalablement pesé, on le lave et on le fait sécher au bain-marie entre du papier à filtrer.

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M. Hager ajoute un excès de cette dissolution à la décoction acide de quinquina jusqu'à ce qu'il se forme un trouble jaunâtre et même plus, vu que le picrate des alcaloïdes de quinquina est d'autant plus insoluble dans la liqueur qu'il y a un excédant d'acide picrique.

Il est bon de laisser la liqueur en repos pendant une demi-heure après la précipitation avant de recueillir le précipité sur le filtre. Le filtre, préalablement séché et pesé, doit être humecté pour recueillir le précipité, qu'on lave jusqu'à ce que la liqueur filtrée ne soit pas troublée par une dissolution de baryte.

Le précipité est jaune et n'est pas solide après avoir été séché à une température de 40 degrés centigrades. Si, cependant, on le sèche à la chaleur complète du bain-maric, il est plus compacte et subit une fusion partielle.

Après ces observations préliminaires, on procède à l'épreuve du quinquina de la manière suivante : on prend 10 grammes de poudre grossière de quinquina, on y ajoute environ 150 grammes d'eau et ensuite 20 gouttes d'une lessive de potasse de la densité de 1,3. On fait bouillir doucement ce mélange pendant un quart d'heure, en remuant de temps en temps, puis on y ajoute 15 grammes d'acide sulfurique dilué de 1,115; on fait bouillir encore pendant quinze minutes si on a employé de la poudre fine de quinquina, ou vingt minutes si c'est de la poudre grossière. On laisse refroidir un peu, on verse le tout dans un vase en verre et on y ajoute autant d'eau qu'il faut pour que tout le mélange ait un volume de 100 grammes ou 100 centimètres cubes.

On filtre alors la liqueur dans un verre cylindrique (ordinairement elle comporte 60 grammes), on note le volume au moyen d'une ligne qu'on trace sur le verre et on y ajoute 50 grammes ou centimètres cubes d'une dissolution d'acide picrique saturé à une température moyenne.

Rarement, il faudra une plus grande quantité de cette dissolution, ce dont on s'assure en laissant tomber quelques gouttes le long des parois du vase.

On laisse le tout en repos pendant une demi-heure, on recueille le précipité sur un filtre taré, on le lave avec précaution et on sèche le tout au bain-marie à 40 degrés centigrades environ.

Le précipité séché est une combinaison des alcaloïdes du quinquina et d'acide pi

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Détermination des alcaloïdes du quinquina. Le docteur Vogl recommande le procédé suivant comme un moyen rapide et commode d'évaluer les principes importants du quinquina. 100 parties d'écorce finement pulvérisée sont mêlées à 250 parties de chaux vive, traitées par l'eau et desséchées. On épuise complètement la masse desséchée au moyen de l'alcool bouillant (90 p. 100) et on filtre la liqueur. On y ajoute un peu d'acide sulfurique étendu et on sépare par filtration le sulfate de chaux précipité. On sépare la plus grande partie de l'alcool par distillation ou évaporation, et on termine la dessiccation au bain-marie. On traite par une petite quantité d'eau, on filtre et on ajoute de la soude caustique. On recueille sur un filtre pesé les alcaloïdes qui se sont précipités, on le dessèche et on pèse. Pour séparer les divers alcaloïdes, on traite le précipité par l'éther, on décante la solution éthérée et on lave le résidu avec de l'éther. On fait évaporer la liqueur éthérée à siccité et on reprend par une liqueur titrée d'acide sulfurique, pour la traiter par une autre solution titrée de soude en quantité suffisante pour neutraliser l'acide ajouté. On traite de la même manière le résidu insoluble dans l'éther.

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On obtient ainsi les alcaloïdes dans un grand état de pureté.

(Ibid.)

Saccharure d'huile de foie de morue, de sa préparation; par J.-G.-A. TESSIER, pharmacien, à Paris. Parmi tous les moyens proposés pour faire prendre l'huile de foie de morue aux malades, qui répugnent à son ingestion, il en est un dont la forme peut être appelée à rendre quelque service à la thérapeutique.

Après quelques essais, nous sommes arrivé à préparer, avec le sucre comme intermède, un produit granulé, suffisamment sec et aromatisé au sucre d'orange vanillé, qui, tout en conservant son odeur sui generis, quoique légèrement atténuée, se présente sous un aspect ambré, éloignant toute répugnance.

-

Ce produit offre surtout cet avantage qu'on peut lui associer, toujours, sous forme de saccharure granulé, une préparation ferrugineuse quelconque, voire même des extraits ou des teintures alcooliques, sans modifier la dose de l'huile de foie de morue, qui, dans cette préparation s'élève en poids à la quantité de 2 gramm. pour 10 grammes de saccharure, ou est représentée par une cuillerée à café bien pleine.

Voici le mode opératoire suivi pour son obtention :

PR. Gélatine blanche (grénétine).
Eau distillée.

25
25

Sirop simple.

·

50

Sucre finement concassé. 50 Huile de foie de morue de Norwége On incise la gélatine, que l'on introduit dans un col droit à large ouverture; on y ajoute l'eau et le sirop, et on chauffe au bain-marie jusqu'à complète dissolution.

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4 gr.

On a, d'autre part, mélangé dans un mortier de marbre l'huile de foie de morue au sucre, en pistant vivement; on ajoute alors, petit à petit, et en remuant continuellement, la solution bien chaude de gélatine, qui ici fait l'office d'un mucilage, et on continue à pister jusqu'à complet refroidissement.

Au bout de quelque temps, la masse se présente sous forme d'une gelée dense et bien homogène; il suffit, dès lors, de l'incorporer dans la quantité suffisante de sucre concassé finement, de manière à obtenir une pâte de consistance ferme, dont le poids doit être de 250 grammes.

On étend cette pâte sur une table de marbre et on la divise en petits fragments; au bout de quelques heures, elle a acquis à l'air libre une consistance suffisante pour pouvoir la diviser au couteau en petits grains de la grosseur d'une lentille, qui acquièrent à la longue assez de résistance pour permettre de diviser le tout au mortier, de manière à présenter la forme granulée.

La dessiccation de cette poudre granulée est achevée à l'étuve, à une température comprise entre 30 et 35 degrés centigrades.

On renferme, pour l'usage, dans des vases bien bouchés. (Journ, des connaiss. médic. et pharmac.)

Sur une nouvelle méthode de préparation des pilules de Blaud; par M. J.-F. MICHIELS.

Sulfate ferreux desséché et pulvérisé. 500 gr. Sous-carbonate de potasse pulvérisé. 500 »> Mélangez intimement les deux sels, puis ajoutez :

Sucre blanc pulvérisé. . . 60 grammes. Chauffez le tout dans un mortier de fer en remuant la masse jusqu'à évaporation suffisante de l'eau de cristallisation et obtention d'une masse pilulaire convenable.

La masse ainsi obtenue est ferme et malléable et elle se conserve très-bien. Elle a le grand avantage de ne renfermer aucune poudre inerte; toutefois, elle est un peu hygrométrique.

(Bull. de la Soc. royale de pharm. de Brux.)

Toxicologie.

-T

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Empoisonnement mortel par les feuilles de l'if (Taxus baccata). On lit dans l'ouvrage de Lindley: « Les feuilles de l'if sont fétides et très-vénéneuses, contrairement à certains auteurs qui prétendent que les feuilles n'empoisonnent que certains animaux et que les baies sont simplement purgatives. »

On avait employé 5 ou 6 onces de feuilles. Le quatrième jour la dose fut portée à 8 onces et provoqua des vomissements abondants. Un médecin fut appelé, qui favorisa les évacuations à l'aide de l'eau tiède, et fit appliquer des sinapismes aux jambes. La malade n'en succomba pas moins dans le délire, huit heures après l'administration de la dernière dose. L'autopsie n'aura rien révélé de particulier. (Revue de thérap. médico-chirurgicale.)

L'Imparziale, de Florence, rapporte qu'une fille de 19 ans avait pris, comme emménagogue, un verre de décoction de feuilles d'if, le matin, pendant trois jours.

Hygiène publique.

· On

Moyen de conserver la viande. recouvre la tête de la bête à abattre d'un capuchon portant un tuyau en communication avec un réservoir d'oxyde de carbone. On laisse respirer ce gaz pendant quelques secondes à l'animal; il se trouve asphyxié, on l'abat alors, on le dépouille, on le dépèce. Par l'action du gaz, le sang acquiert une couleur plus claire que celle du sang des animaux abattus par les procédés ordinaires. La viande dépecée est mise dans des caisses qu'on peut fermer hermétiquement. Dans chacune de ces caisses se trouve une boîte fermée contenant du charbon de bois saturé de gaz sulfureux. A l'aide d'un ventilateur, on enlève l'air des caisses et on le remplace par des produits gazeux de la combustion du charbon de bois; alors, à l'aide d'un fil de fer qui passe dans un presse-étoupe, on ouvre la boîte contenant le charbon saturé de gaz sulfureux. Cet acide entre dans la viande par diffusion de l'extérieur à l'intérieur. L'oxyde de carbone qu'on emploie a l'avantage de conserver à la viande la couleur rouge qui lui serait enlevée par l'acide sulfureux, de sorte que la viande conservée de cette façon, même après des mois, a le même aspect que la viande fraîche. Les gaz employés sont complètement chassés de la viande quand on la cuit pour l'utiliser, Si la viande doit être conservée pendant très-longtemps, on l'enferme avec de l'oxyde de carbone dans des boîtes de fer-blanc hermétiquement closes, en empêchant les différents morceaux de se toucher, à l'aide de balle d'avoine.

(Rev. de thérapeut. méd.-chirurg.)

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Sont présents: MM. Martin, Sacré, Breyer, Tirifahy, Spaak, Delstanche et Marchant.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

M. SACRÉ obtient la parole pour demander une rectification au bulletin de la séance du 3 juillet. Cette rectification a été insérée dans le n° d'août, page 200.

La correspondance comprend : 1o Lettres de MM. Thiry, van den Corput et De Fays, qui informent la Société du regret qu'ils éprouvent de ne pouvoir assister à la séance; 2o M. L. Créteur, pharmacien à Bruxelles, adresse une brochure intitulée: L'hygiène sur les champs de bataille. Renvoi à l'examen de M. Francqui; 3° M. le docteur Van Gheel, de Bruges, envoie un travail Signe de la mort produit par l'oxydation des aiguilles d'acier mises dans les tissus. Renvoi à M. Spaak; 4o M. le docteur Davreux, de Liége, fait hommage à la Compagnie d'un ouvrage intitulé: Essai d'interprétation de l'action évacuante du tartre stibić. Renvoi pour analyse à M. De'stanche.

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Director Fr. Revueltas Carrillo. No 1, Jerez, 1871.

9. Signe de la mort produit par l'oxydation des aiguilles d'acier, par le docteur Van Gheel, de Bruges.

10. La Cronica oftalmologica. Dir. don Cayetano del Toro. 12 agosto. Cadiz, 1871.

11. Memorie dell' Accademia delle scienze dell' Istituto di Bologna, série II, tomo X, fascicolo 1 a 4. Bologna, 1870.

12. Rendiconto delle sessioni dell' Ac

cademia delle scienze di Bologna, 1870-71.

13 à 65. Divers journaux et recueils scientifiques périodiques.

L'ordre du jour étant abordé, M. Breyer donne lecture de son rapport sur un travail présenté par le docteur Joseph De Smeth.

M. BREYER. En 1860 déjà, la Société allemande de psychiatrie et de psychologie légale couronna de son grand prix un travail peu volumineux du docteur Alb. Erlenmeyer sur le traitement des affections

mentales à leur début.

Le docteur Erlenmeyer est directeur de l'établissement de Bendorf, près de Coblentz, destiné spécialement au traitement des affections mentales et nerveuses.

Il s'agit donc d'un ouvrage qui est le résultat d'une grande expérience et qui a obtenu l'approbation éclatante d'une Société savante de premier ordre.

Chose étonnante, ce livre qui, par sa nature même, était une nécessité pour chaque praticien, avait été traduit en hongrois, en danois, en polonais et en anglais, sans avoir été traduit en français.

C'est notre collègue, le docteur De Smeth, qui vient de remplir cette lacune. Je devrai vous donner un résumé succinct de la teneur du livre. Vous jugerez alors jusqu'à quel point la traduction d'un pareil ouvrage était nécessaire.

Le docteur Erlenmeyer, d'accord avec presque tous les médecins aliénistes, pose en fait que les maladies mentales sont d'autant plus sujettes à guérison qu'un traitement convenable leur ait été appliqué au début; leur curabilité diminue en progression géométrique de leur durée.

Aujourd'hui, dans les meilleurs établissements, on compte 30 à 40 pour 100 de

guérisons, tandis que 80 à 90 pour 100 pourraient être obtenues. Il y aurait donc 50 pour 100 des cas devenant incurables par défaut d'un traitement convenable au début de l'affection. Et cette responsabilité incomberait aux médecins praticiens non aliénistes, qui, bien loin de poser des diagnostics précis dans ces affections, se laissent aller à des routines, des méthodes « spécifiques. » Ces méthodes fausses sont surtout :

1o Traitement privatif. Se basant sur l'hypothèse fausse d'une pléthore, le praticien se laisse aller à affaiblir le malade par un régime sévère, des purgations drastiques, des saignées, des fontanelles, etc.

2o Traitement par l'eau froide.

L'application énergique, méthodique, surtout sous forme de douches, est toujours nuisible et conduit rapidement à un idiotisme incurable.

3o Traitement perturbateur.

4o Traitement par distractions. La pensée de l'auteur ressort surtout des dernières lignes du premier chapitre:

<< Mais nous nous sommes opposé for» mellement, et avec raison, à l'applica» tion inconsidérée de ces traitements à » l'aliénation mentale, de quelque nature » qu'elle soit. Toute affection mentale » n'est qu'un symptôme, ou, pour parler >> plus exactement, un état symptomatique » de l'une ou l'autre maladie du système >> nerveux, qu'il faut rechercher soigneu>> sement dans chaque cas, et dont il faut » établir la relation avec d'autres troubles >> somatiques.

» Il n'y a point de remède, de méthode » de traitement contre les maladies men> tales considérées en général; chaque cas » doit être traité d'une manière particu» lière. Dans aucune partie de la médecine » il n'est aussi nécessaire d'individualiser » que dans le traitement de la folie; c'est » pour ce motif que nous avons cru indis» pensable de nous élever contre toute mé» dication générale, dans le sens que beau» coup de médecins y attachent encore.

Dans ce premier chapitre, l'auteur nous a montré ce qu'il ne faut pas faire ; dans le second, il cherche à classer méthodiquement les affections mentales et il arrive au tableau suivant :

» Quoique nous n'osions pas nous ber› cer de l'espoir que les idées que nous >> combattons disparaîtront rapidement, » nous croyons cependant que nos opi>> nious gagneront chaque jour du terrain >> et feront disparaître définitivement les >> vieilles erreurs, grâce à l'intérêt crois>> sant qu'inspire aujourd'hui la médecine >> mentale. »

1o Trouble des sensations ou sensibilité morale:

A. Tristesse morbide qui progresse peu à peu en mélancolie;

B. Gaieté morbide progressant peu à peu en manie.

Les deux formes, reposant sur une affection sympathique du cerveau, ne restent presque jamais sans mélange et se compliquent presque toujours avec des erreurs de raisonnement.

Monomanies mélancoliques, idées de persécution, peurs religieuses, dans le premier cas; monomanie de grandeurs dans le second.

2o Troubles de l'intelligence :

A. Erreurs de jugement sur des réalités (illusions). Affirmation de choses non existantes, hallucinations accompagnées d'incapacité de reconnaître ces erreurs et augmentation des erreurs jusqu'à la manie. Dans ces cas, il y a généralement affection idiopathique du cerveau.

B. Faiblesse de l'activité cérébrale qui progresse vers la démence; ici encore affection organique du cerveau.

Je ne veux pas soulever une discussion théorique sur ce qu'il y a d'hypothétique dans cette division. Si des troubles de l'intelligence et de la sensation doivent avoir pour point de départ une altération matérielle dans la substance cérébrale, ou s'ils peuvent être sympathiques seulement à des altérations dans le système du sympathique, s'ils pouvaient même dépendre d'une altération dans la composition du sang, sont des questions qui appartiennent provisoirement à la théorie, car l'anatomie pathologique des affections mentales et des affections nerveuses est encore bien loin de prêter à la démonstration scientifique.

Les troisième et quatrième chapitres arrivent à la thérapie de ces affections; l'auteur pose l'axiôme rationnel : que dans aucun cas l'affection mentale ne doit être considérée ni traitée comme une affection de l'âme; que, bien au contraire, il faut rechercher toujours la cause de l'affection dans l'organisme matériel. Il faut aussi se garder avec soin de prendre comme point de départ et comme cause l'impression morale qui a précédé à peu près directement les premiers symptômes de la maladie

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