Images de page
PDF
ePub

par le sel de plomb, tandis que la fuchsine ne l'est pas, et que l'alcool amylique, qui jouit de la propriété de les dissoudre toutes deux lorsqu'elles sont libres, n'a plus aucune action sur l'onoline du moment qu'elle est combinée au plomb, tandis qu'il conserve le pouvoir d'enlever la fuchsine au liquide dans lequel elle est dissoute.

(Répertoire de pharmacie.)

Pharmacie.

Note sur l'arséniate de soude; par M. G. FLEURY. - Ayant eu à préparer une eau minérale artificielle ressemblant le plus possible à celle de la Bourboule j'ai dù me préoccuper de connaitre exactement la composition de l'arséniate de soude employé.

En effet, les auteurs sont en désaccord an sujet de ce sel. Le formulaire des hôpitaux militaires lui attribue douze molécules d'eau ; le Codex, sept; et le Dictionnaire de chimie, publié sous la direction de M. Wurtz, huit (1). Le premier nombre convient à un sel cristallisé au-dessous de la température de 20 degrés. Il s'agissait de savoir si le sel que l'on trouve chez les marchands de produits chimiques offre une composition constante et si l'on ne trouverait pas, tantôt l'un, tantôt l'autre des deux hydrates, ou même un mélange. En effet, rien ne prouve que les fabricants s'astreignent à produire la cristallisation au-dessus de 20 degrés. J'ai analysé trois échantillons ayant des origines différentes, du moins tout porte à le croire, et j'ai trouvé exactement sept molécules d'eau dans chacun d'eux. L'arséniate de soude des pharmacies a donc pour formule Na H. AsO3-7H203.

Il suit de là que les médecins qui prescrivent ce médicament très actif doivent se rappeler que la posologie n'est pas bien fixée à son endroit, ce qui peut occasionner des erreurs graves. Les pharmaciens se souviendront que la quantité de ce sel qui figure dans les tableaux d'analyses d'eaux minérales se rapporte au sel séché à 100 degrés; un hydrologiste éminent le représente même, dans son analyse des eaux de la Bourboule, abstraction faite de son équivalent d'eau de constitution. Quel que soit notre respect pour ce savant chimiste, nous croyons qu'on ne devrait pas (1) En équivalents: 24 HO, 14HO, 16 HO (Red.).

représenter un phosphate comme un pyrophosphate.

Il est une autre cause d'erreurs utile à signaler. Le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, actuellement en cours de publication, indique dans les tableaux d'analyses de deux sources de la Bourboule des quantités d'arséniate de soude dix fois plus considérables que celles qui ont été réellement dosées par l'auteur de ces analyses. Les médecins qui se fieraient à ce document pour prescrire une boisson similaire de l'eau minérale natutoxication se produire, alors surtout qu'il relle pourraient voir des phénomènes d'in ressort d'une discussion, qui a occupé la Société d'hydrologie médicale en 1863, que l'eau naturelle est bien plus inoffensive que toute solution artificielle renfermant la même dose d'arséniate de soude (2). (Répertoire de pharmacie.)

-

Préparation du kumys ; par M. WILCKENS. Ce que propose M. Wilckens est praticable dans toutes les pharmacies. On prend une bouteille à vin de Champagne, on la remplit de lait pur que l'on additionne de 30 grammes de sucre par litre et de deux fois la grosseur d'un haricot de levùre de bière pressée et fraîche bien divisée avec du sucre. La bouteille n'est pas complétement remplie, entre le bouchon et la surface liquide, il doit rester un vide d'un pouce. Un bon bouchon de liége est alors fixé par un double nœud solide. Dans l'Allemagne du Sud, on peut remplacer la levûre pressée par une cuiller à thé de levùre ordinaire. On agite de temps en temps la bouteille; celle ci doit de la chambre pendant les deux premiers être maintenue à la température ordinaire jours (dans le voisinage du fourneau dans les temps froids), puis laissée trois jours à la cave avant que l'on en fasse usage. A partir du cinquième jour de sa prépara tion, ce prétendu vin de lait peut être bu; il est bon jusqu'au vingtième jour. Si donc

(2) Pour mieux faire comprendre à nos lecteurs l'importance qu'il y aurait à déterminer exactement la proportion d'eau que doit contenir le sel officinal, et à bien préciser lequel de ces sels doit être employé, nous avons calculé les differentes proportions d'eau pour 100 que contient l'arséniate de soude suivant les diverses formules. As03.HO.2NaO .. Sel sans eau de cristallisation.

AsO5HO,2NaO+14HO. 40,38 pour 100 d'eau.
As05H0,2NaO+16HO. 45,63
AsO HO,2Na04-24HO. 55,75

E. L.

[ocr errors]

on prépare d'abord six bouteilles de kumys une première fois, puis une chaque jour, on aura tous les jours une bouteille de kumys d'une composition constante. En ayant la précaution de ne pas complétement remplir la bouteille et de faire usage de levûre non acide, on évitera l'explosion des bouteilles. Il est aussi prudent de déboucher la bouteille dans un espace libre et non dans une chambre, de crainte de projection, et de préférence sur un large plat. Mieux vaut encore recourir au siphon à robinet. Une première bouteille de kumys produit assez ordinairement un effet laxatif, mais cet effet ne persiste point.

(Journal de pharmacie d'Anvers.)

Procédé pour préparer le vin de quinquina. M. Le Boeuf conseille un procédé pour la fabrication du vin de quinquina, qui permet de le charger bien plus de principes actifs.

Après avoir pris soin de pulvériser grossièrement et non de concasser le quinquina, on verse dessus 60 grammes d'alcool à 60 degrés, et on laisse en contact vingtquatre heures comme le veut le Codex; puis, au lieu d'ajouter sur l'alcooì la totalité du vin, on n'en ajoute que la cinquième partie si on emploie le quinquina gris, et seulement la sixième partie s'il s'agit de quinquina jaune, puis on laisse macérer cinq ou six jours en agitant de temps en temps. Le quinquina, baigné dans une suffisante quantité d'un vin fortement alcoolisé, dissout une plus forte proportion d'alcalis qu'un vin moins chargé d'alcool. Au bout de cinq ou six jours de macération, on ajoute le restant du vin; on laisse en contact quatre ou cinq jours et on filtre.

Ce vin est tellement amer, qu'il y aurait avantage à ajouter à la macération 30 grammes de sucre par litre de vin.

(Ibid.)

Sirop d'iodure de calcium; par M. S. MARTIN. Le codex ne donne pas de formule pour préparer l'iodure de calcium. M. Malet en a décrit une dans l'Officine de M. Dorvault; elle consiste à traiter une dissolution d'iodure de fer par un lait de chaux, à filtrer la liqueur au papier et à l'évaporer jusqu'à consistance convenable; par le repos, et avec le temps, il se forme des cristaux d'iodure de calcium qui sont

souvent colorés par un excès d'iode et ont besoin d'être purifiés.

M. Malet a préconisé l'iodure de calcium dans la phthisie, l'anémie et les scrofules; il en a obtenu de bons résultats. Comme la saveur de ce sel est peu agréable, dissous dans l'eau distillée, et que c'est là une cause qu'il est si peu employé dans la thérapeutique, je propose de l'associer au sucre pour en faire un sirop qu'on peut obtenir en quelques heures et dans les proportions suivantes :

Chaux hydratée lavée (chaux vive,
oxyde de calcium)

lode Sucre Eau distillée

5 gr.

2 gr. 200 100

On triture la chaux dans un mortier de porcelaine avec 50 granmes de sucre; on ajoute, par petites portions, l'eau distillée; on laisse en contact pendant quelques heures en ayant soin d'agiter de temps en temps; on filtre au papier. Dans cette solution on met l'iode; lorsqu'il est fondu, on y ajoute le reste du sucre. Le sirop qui en résulte est clair, limpide, sans couleur ; son odeur rappelle celle de l'iode, sa saveur est alcaline, il blenit le papier de tournesol rougi par un acide.

300 grammes de ce sirop contiennent 2 grammes de saccharate de chaux bibasique, 50 centigrammes d'oxyde de calcium, qui se sont combinés à l'iode pour le transformer en iodure.

Chaque cuillerée à bouche de sirop, représentant 20 grammes de liquide, contient 135 milligrammes d'iode.

On aromatise ce sirop avec de l'alcoolat d'écorces d'oranges, de citrons ou avec quelques gouttes d'eau de fleurs d'oranger.

Le médecin en fixe la dose, qui est prise mêlée à de l'eau pure ou sucrée.

(Ibid.)

Sinapisme en feuilles: par M. GERRARD. En Angleterre, en Russie et presque dans tous les pays du monde, on fabrique aujourd'hui la moutarde en feuilles, qui est d'invention française. Tout récemment la Pharmacopée britannique recommandait le mode opératoire suivant : Moutarde noire en poudre. 1 once. Solution de gutta-percha. 1 once fluide. On mélange la poudre de moutarde à la solution de gutta-percha, et l'on étend le mélange sur des feuilles de papier.

La solution de gutta renferme les éléments suivants :

Gutta-percha coupée en petites

tranches Chloroforme.

Carbonate de plomb.

[ocr errors]

.

1 once.

8 onces fluides. 1 once. Versez 6 onces de chloroforme sur la gutta-percha, et agitez le tout de temps en temps dans un flacon bien fermé jusqu'à dissolution parfaite. Ajoutez alors le reste du chloroforme dans lequel vous aurez divisé préalablement le carbonate de plomb, mêlez le tout et laissez déposer. Finalement décantez le liquide limpide pour le faire servir à la préparation de la moutarde en feuilles.

Au lieu d'une solution de gutta-percha, M. Gerrard emploie une partie de caoutchouc et 49 parties de benzine.

La présence de l'huile dans la moutarde a pour effet de donner au sinapisme une apparence graisseuse, que l'on évite en traitant d'abord la moutarde dans un appareil à déplacement, par la benzine.

(Journ, de pharm, et de chimie.)

Toxicologie.

Observations au sujet de la présence du plomb dans le système nerveux, et de la recherche de ce métal dans les cas d'empoisonnement; par M. le docteur ROUCHER. Dans une note insérée au Journal de pharm. et de chimie, MM. Bergeron et l'Hôte ont rendu compte d'un cas d'empoisonnement par le plomb occasionné par du beurre conservé dans de la saumurc plombifère.

Ces savants ont recherché le plomb dans les organes d'une des victimes de cet empoisonnement, et indiquent brièvement la nature et le résultat de leurs essais.

La note dont il s'agit nous paraît susceptible de quelques observations qui ne sont peut-être pas sans importance pour l'histoire toxicologique du plomb.

La première observation a trait à la présence du plomb dans le cerveau à la suite des empoisonnements.

Le métal, disent les auteurs, a été trouvé en proportion notable dans les intestins, dans le foie et dans le cerveau.

MM. Bergeron et L'Hote font remarquer que l'existence du plomb dans le cerveau, dans les cas d'empoisonnement de cette nature, a été niée par divers auteurs, et ils ajoutent que cette constatation a été faite par eux d'une manière certaine. Le plomb extrait par eux avec toutes les

garanties désirables a été pesé. Le seul fait antérieur qu'ils rappellent, sans date, à ce sujet, appartient à M. Daremberg qui a trouvé des traces de plomb dans le cerveau d'un peintre en bâtiment atteint de saturnisme.

Il est vrai que MM. Flandin et Danger ont avancé dès 1874 que ni l'antimoine, ni le cuivre, ni le plomb ne se retrouvent dans le cerveau à suite des empoisonnements. Mais, depuis cette époque, les affirmations contraires n'ont pas manqué, et le fait de la présence des métaux toxiques dans le système nerveux, à la suite d'accidents aigus ou chroniques, est suffisamment établi.

Sans parler de l'arsenic, de l'antimoine, du cuivre, du mercure, retrouvés avant et jusqu'en 1852 par Orfila, Strohl, de Strasbourg, Millon et nous, dans le cerveau à la suite des empoisonnements par les métaux, on sait que pour le plomb, M. Devergie avait déjà, à cette époque, extrait du cerveau d'un homme atteint d'encéphalopa thie saturnine chronique une quantité de plomb plus considérable que celle reconnue par lui à l'état normal. Postérieurement aux recherches de M. Devergie, Guibourt a pu constater la présence du plomb dans le cerveau d'un homme mort à la suite d'épilepsie saturnine. Plus tard MM. Chatin et Bouvier retirèrent 0g,00025 de plomb toxique du cerveau d'un homme ayant succombé à une encéphalopathie saturnine aiguë. Lassaigne en avait extrait une quantité de 0g,0001 de la masse totale du cerveau d'un homme mort à la suite d'une maladie de plomb ancienne.

En 1852, nous avons retrouvé dans le cerveau d'un chien empoisonné par l'acétate de plomb et mort en trois jours, plus de 1 milligramme de sulfate de plomb, pour un poids de 80 grammes de substance cérébrale.

On voit relatée sous la date de 1854, dans le Traité de l'empoisonnement de MM. Tardieu et Roussin, l'observation de MM. Tardieu et Lassaigne d'un cas d'empoisonnement lent par le plomb, où 250 gr. de matière cérébrale ont fourni une quantité faible, mais appréciable, de plomb à l'état d'iodure.

Enfin, dans un rapport que nous avons présenté au mois d'août 1874 à la Société de médecine légale de Paris, au sujet d'un cas d'empoisonnement multiple par le plomb relaté par M. le docteur Mabier, de Château-Gontier, nous avons pu extraire

du plomb de deux échantillons de charbon provenant du cerveau d'une enfant de six ans, l'un des échantillons de charbon pesant 7 grammes et l'autre 25 grammes. Il est donc depuis longtemps avéré que les composés plombiques pénètrent jusqu'aux centres nerveux, lors de leur intro duction dans l'économie, et l'observation de MM. Bergeron et L'Hôte confirme simplement les faits de même nature antérieurement acquis.

La seconde remarque, et non la moins importante, que suggère l'examen de ce sujet, touche aux procédés mêmes de recherche du plomb introduit dans l'économie.

MM. Bergeron et L'hôte ont procédé à cette recherche en traitant la matière animale par l'acide azotique et en précipitant le plomb des dissolutions par un courant d'acide sulfhydrique.

Ce mode opératoire est celui qui est décrit plus en détail dans le Traité de l'empoisonnement de MM. Tardieu et Roussin. Il repose principalement sur la précipitation du plomb par l'acide sulfhydrique au sein de liqueurs très acides.

D'autres procédés que nous trouvons décrits soit dans le traité cité plus haut, soit dans le Manuel de médecine légale de MM. Briant et Chaudé, soit encore dans les ouvrages plus anciens de Flandin, Devergie, etc., reposent sur la carbonisation des matières organiques et le lavage, du charbon au moyen de liqueurs fortement acides ou alcalines pour lui enlever le plomb qu'il peut contenir.

Dans ces diverses indications, rendues classiques par l'autorité des savants qui les ont tracées, il semble que l'on ait perdu de vue certains faits déjà anciennement signalés et qui font pressentir les graves erreurs auxquelles exposent les procédés analytiques que nous venons de citer.

Voici ces faits :

4o Le charbon provenant de la destruction des matières organiques par la chaleur ou par les acides azotique ou sulfurique, retient le plomb que pouvaient contenir ces matières, même quand il a subi une com. bustion ou incinération partielle avancée.

2o Ce charbon lavé avec l'acide azotique ne lui cède pas de plomb, même à chaud, quand ce métal est en faible proportion.

3o La dissolution d'un sel de plomb (azotate ou chlorure) ne précipite pas par l'hydrogène sulfuré quand la liqueur est àcide et le plomb en minime quantité.

Si l'on ajoute à ces faits:

1° Qu'il n'est pas prouvé que le carbonate de soude ou de potasse bouillants transforment en carbonate de plomb tout le sulfate de plomb que peut contenir un charbon suspect;

2o Qu'il n'est pas prouvé davantage que l'acétate d'ammoniaque enlève à ce même charbon par voie de dissolution tout le sulfate de plomb qui peut s'y trouver intimement associé; on conviendra que chacun des procédés rappelés plus haut est entaché de causes d'erreurs plus ou moins fatales, et que, tantôt pour une raison, tantôt pour une autre, aucun d'eux ne saurait inspirer une entière confiance.

Reprenons succinctement l'examen de ces faits:

4° Fixation du plomb et du cuivre sur le charbon provenant de la destruction des matières organiques.

Orfila avait reconnu dès 1843 que la majeure partie du cuivre reste dans le charbon obtenu par la destruction des matières organiques.

En 1851, nous avons insisté particulièrement sur ce fait, en le généralisant et en montrant à quelles erreurs il expose quand il s'agit de découvrir les métaux fixes existant normalement ou introduits accidente!lement dans l'économie.

Les observations postérieures de MM. Georges, de Nantes, et Chevalier père ont confirmé ce point important; et si, en particulier, Flandin a cru pouvoir, à plusieurs reprises, nier formellement l'existence dans les organes, soit du plomb et du cuivre normaux, soit même du plomb et du cuivre toxiques, on est en droit de l'attribuer à cette circonstance, qu'il opérait presque toujours sur du charbon provenant de la carbonisation sulfurique.

Il résulte de là qu'il ne faut pas se borner à réduire en charbon les matières organiques suspectes, mais bien les réduire complétement en cendres.

Bien que la raison qui, pour ce genre d'essai, doit faire adopter l'incinération à l'exclusion absolue de la carbonisation, n'eût pas été nettement indiquée avant les époques que nous citons, depuis longtemps déjà certains expérimentateurs, pressentant parfaitement la supériorité de l'un des procédés sur l'autre, avaient insisté sur la préférence à donner à l'incinération.

C'est ce qui fait que les mêmes auteurs, qui avaient parfois recommandé la méthode

de la carbonisation, n'ont pas manqué cependant de mentionner, comme beaucoup plus rigoureuse, celle de l'incinération, surtout quand il s'agit de dosages et quand on a affaire à de très-petites quantités de métal toxique. Nous croyons que c'est en premier lieu à M. Devergie qu'il faut rapporter le mérite de ce précepte.

En parcourant les divers traités sur cette matière, il est facile de s'apercevoir que le choix du procédé d'analyse toxicologique des métaux fixes a été souvent influencé soit par des prédilections d'expérimentateurs, soit par la préoccupation née des anciens travaux touchant la distinction des métaux toxiques d'avec les métaux normaux, et que c'est là la cause de l'hésitation qui existe encore dans les indications fournies par les toxicologistes.

Toutefois il est remarquable de voir que chacun d'eux revient toujours naturellement, et comme par la force de la pratique, à la méthode de l'incinération.

Aujourd'hui que l'on s'accorde générament à reconnaitre que les procédés d'analyse chimique sont impuissants à produire la séparation des métaux normaux et toxiques, et que le dosage seul peut faire savoir si le plomb trouvé dans l'économie était ou non compatible avec la santé ou avec la vie, ces incertitudes n'ont plus de raison d'être, et il y a lieu de s'arrêter au seul procédé qui soit revêtu d'un caractère de rigueur devenu indispensable, c'est-à-‚ dire la destruction complète de la matière organique et la recherche des métaux fixes dans les cendres. Encore faut-il, pour le cuivre, s'entourer de précautions spéciales, puisque pendant l'incinération la présence de vapeurs azotiques d'une part, de chlorures de l'autre, peut occasionner des pertes sensibles.

2° Précipitation du plomb par l'hydrogène sulfuré au sein des liqueurs acides.

Les citations faites au commencement de cette note ont montré que, dans quelques traités actuellement classiques, on n'a point songé à prémunir suffisamment les experts chimistes contre une cause grave d'erreur nous voulons parler de la nonprécipitation du plomb en présence d'une certaine proportion d'acide libre. Là encore nous rencontrons de l'hésitation et quel ques contradictions dans les anciennes prescriptions que nous nous permettrons de rappeler, de mieux préciser et d'étayer de nouveaux faits.

En 1842, M. Devergie, décrivant le pro

cédé de recherche du plomb et du cuivre par incinération, avait bien soin de dire que les cendres ayant été reprises par l'eau, puis par l'acide chlorhydrique, il faut évaporer la majeure partie de l'acide employé et traiter de nouveau par l'eau avant de faire passer dans la solution aqueuse trèslégèrement acide un courant d'acide sulfhydrique.

Le tableau que donne M. Devergie de la sensibilité des réactifs pour une dissolution étendue d'acétate de plomb porte à 1/500,000 la sensibilité de l'acide sulfhydrique, et il est suivi de cette observation: « Ces réactifs ne sont pas aussi sensibles quand la dissolution est acide. »

Pour le cuivre, Mitscherlich conseille de traiter les cendres à plusieurs reprises par l'acide nitrique et de calciner de ( nouveau afin de détruire la totalité de « la matière animale, puis pour arriver à un résultat plus certain encore, de faire a fuser le résidu avec du nitrate d'ammoniaque et enfin de saturer la liqueur acide par l'ammoniaque, attendu que l'acide sulfhydrique n'agit pas sur une « portion du sel cuivreux quand la liqueur « est acide. D

Plusieurs auteurs, néanmoins, omettent à certains moments ce point capital, prescrivant parfois de précipiter le plomb et le cuivre par l'hydrogène sulfuré, de liqueurs extrêmement acides obtenues soit par dissolution directe des matière organiques dans les acides, soit par le lavage des charbons, soit par le traitement des cendres.

Nous passerons ici les citations afin d'abréger.

Mais il est curieux de voir à quel point l'acide en excès peut masquer la présence du plomb dans les liqueurs que traverse un courant d'acide sulfhydrique.

Voici quelques chiffres d'expériences entreprises par nous il y a de longues années, pour un autre objet.

J. L'acide sulfhydrique en solution colore à peine une solution d'azotate de plomb à 0,000005 acidulée à 1/100me d'acide chlorhydrique.

II. L'acide sulfhydrique en solution ne précipite ni ne colore une solution d'azotate de plomb à 0,0002 acidulée au 1/10me d'acide chlorhydrique.

III. L'acide sulfhydrique gazeux ne colore presque plus une solution d'azotate de plomb à 3/1000000me dans l'eau pure.

IV. Dans l'eau acidulée à 1/100me d'acide chlorhydrique, la coloration par le gaz

« PrécédentContinuer »