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toire et blessa plusieurs des assistants.

Il faut donc les plus grandes précautions en évaporant les hypophosphites, et il ne faut pas que la température puisse approcher de 100o. M. Tuson évapore ces sels dans une sorte d'étuve où les liquides, dans les capsules, sont disposés sur des planches, et où la température est loin de 100o. (Moniteur scientifique.)

SUR LES INCONVENIENTS DES ESTAGNONS EN CUIVRE ET EN fer pour l'EXPÉDITION DES EAUX DE FLEURS D'ORANGER; par M. GUILLAUMONT.-En 1852, je publiai, dans le numéro de juin du Journal de pharmacie, une note relative aux dangers que présente l'usage des estagnons de cuivre élamé dans le commerce de l'eau de fleurs d'oranger (1). Je signalai l'énorme quantité d'acétate de plomb (0,60 par litre) que contenait l'eau de fleurs d'oranger d'un estagnon que j'avais reçu de Grasse. (Cet estagnon n'avait pas moins de quinze soudures. Les fabricants d'eaux distillées reprennent les vieux estagnons, cela explique ces nombreuses soudures).

Quelques fabricants ayant substitué aux estagnons de cuivre étamé ceux de fer battu étamé, ou de fer-blanc ordinaire, je viens signaler les inconvénients qui résultent de l'emploi de ces derniers.

Il y a quelque temps je reçus de Grasse des estagnons d'eau de fleurs d'oranger; l'expéditeur ayant été très-peiné de la publication que j'avais donnée à ma note de juin 1852, m'envoya cette fois des estagnons de fer étamé. Or, voici ce que j'ai remarqué :

Lorsque j'entame un estagnon d'eau de fleurs d'oranger, je la trouve limpide, incolore, réunissant les qualités voulues. Mais une fois l'estagnon entamé, en reprenant plus tard de la même eau pour remplir les flacons de la pharmacie, elle ne tarde pas à se colorer en jaune et à laisser déposer de petits flocons ocracés qui, se fonçant de plus en plus, deviennent entièrement rouges au bout de quelques jours. Ce dépôt dissous dans l'acide chlorhydrique, a fourni les réactions caractéristiques des persels de fer, avec le cyanure jaune de potassium et de fer, la teinture de noix de galle, le sulfhydrate d'ammoniaque.

(1) La Commission médicale de La Haye avait déjà signalé ces dangers en 1829 et dès cette année aussi le Conseil de salubrité de Paris avait proposé des mesures propres à les prévenir. En 1840, le Conseil central de salubrité publique de Bruxelles appela de nouveau l'attention sur la présence du plomb dans l'eau de fleurs d'oranger.

Le même phénomène se produit instantanément sous l'influence de la chaleur. L'eau se colore, le dépôt apparaît aussitôt, il passe au rouge dans quelques minutes. Si l'on pousse à l'évaporation jusqu'à siecité, le dépôt traité par l'acide sulfurique exhale l'odeur de l'acide acétique.

On comprend aisément ce qui se passe dans ce cas. L'estagnon rempli jusqu'au goulot et bien bouché, met l'eau de fleurs d'oranger à l'abri du contact de l'air, et aucune réaction n'a lieu. Mais dès que l'estagnon est débouché et privé d'une partie de son liquide, l'espace qui est actuellement occupé par l'air permet à l'oxygène de celui-ci, et à l'acide acétique que contient toujours l'eau de fleurs d'oranger, de réagir sur l'enveloppe mal étamée ; de là de l'acétate de fer que l'on trouve en partie transformé à l'état d'hydrate de peroxyde de fer dans le fond de l'estagnon, et en partie en solution dans l'eau qui, filtrée dans les flacons, passe aussi peu à peu, sous l'influence de l'air et de la lumière, à l'état d'hydrate de peroxyde et vient constituer le dépôt que je signale.

L'eau de fleurs d'oranger entre comme aromatisant dans la plupart des potions. On prévoit ce qui arriverait si on ajoutait une pareille cau dans une potion renfermant des substances dont le tannin constituerait l'un des principes.

J'ai cru devoir signaler ce fait, qui n'a pas les mêmes dangers que pour les estagnons de cuivre soudés, mais qui n'en est pas moins un inconvénient sérieux.

Il serait à désirer que l'administration supérieure supprimât d'une manière absolue l'usage des vases métalliques pour le transport des eaux distillées. Des bonbonnes de verre, recouvertes d'osier et emballées dans des caisses à la façon des estagnons, peuvent parfaitement voyager sans crainte de casse fréquente.

(Journal des Conn. médicales, No 29.)

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Ce procédé très simple, peut suppléer à celui généralement employé, consistant en une solution de nitrate de mercure éten. due d'eau, toujours dangereux.

En voici la formule :

Prendre 2 grammes azotate d'argent, faire dissoudre dans 40 grammes cau distillée, ajouter 6 grammes cyanure de potassium pur il se formera un précipité de cyanure d'argent sous forme de neige, que l'agitation seule du liquide avec une baguette de verre fera revenir clair et limpide; prendre un linge quelconque, l'imbiber d'un peu de ce liquide et frotter avec ce linge les pièces à blanchir, elles prennent immédiatement le ton de l'argenture; laver ensuite à l'eau ordinaire et essuyer. (Revue de thérap. médico-chir., 15 oct.)

PÊCHE AU CYCLAMEN. Une commission de la Faculté de médecine de l'université royale de Naples avait été chargée d'examiner si la pêche à l'aide du cyclamen offrait des dangers au point de vue de l'alimentation publique. Voici les conclusions de son rapport. Les poissons ressentent d'autant plus facilement l'action du cyclamen qu'ils sont plus petits et plus délicats. L'effet le plus immédiat du poison est l'abolition de toute faculté des nerfs moteurs, suivie de l'altération du sang, de l'asphyxie et de la mort. Les poissons ainsi tués ne sont pas vénéneux pour l'homme qui les mange; mais, quand ils ne sont pas mangés sur-le-champ, ils peuvent devenir insalubres, à cause de leur corruption rapide et facile. L'eau de la mer et des fleuves, qui tient en solution une petite quantité de suc de cyclamen ou de cyclamine, devient vénéneuse pour des générations entières de poissons. On doit donc éviter la pêche à l'aide du cyclamen, à cause de la corruption prompte du poisson qu'elle livre à la consommation, et parce qu'elle rendrait plus rare et plus coûteux un aliment précieux et sain.

M. Vulpian a répété avec le plus grand soin les expériences de la commission, et il est arrivé à penser que la cyclamine n'a d'action primitive et immédiate ni sur le système nerveux central ni sur les nerfs moteurs, qu'elle tue par sa pénétration lente et progressive dans les liquides et dans les tissus. (Cosmos.)

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UN ENRAGÉ GUÉRISSEUR DE LA RAGE. Voici un fait qui nous a été raconté dernièrement par le savant professeur d'Alfort, M. Renault. Un paysan vint un jour à l'École avec son fils, demander, du ton de la conviction la plus énergique, qu'on lui permit de faire des expériences avec un remède de son invention, soi-disant préservatif de la rage. M. Renault y consent, et, conduisant cet homme auprès de la cage d'un chien énorme, atteint d'hydrophobie, ordonne qu'on amène quelques animaux pour les faire mordre sous ses yeux.

Or, pendant les préparatifs, le professeur, qui s'était un instant détourné, voit tout d'un coup l'inventeur qui avait profité de cette distraction pour avancer l'expérience. Il s'était approché du chien furieux et lui présentait son bras. Un groupe d'élèves, à la voix de leur maitre, se précipitent sur cet insensé pour le soustraire de force au péril. Mais tandis qu'on l'éloigne, d'un coup d'œil il ordonne à son fils de lui succéder au même poste; et il faut, de nouveau, employer la violence pour empêcher un suicide par obéissance de remplacer le suicide par fanatisme.

Ces gens-là avaient sans doute la foi la plus entière dans l'efficacité de leur remède; ils venaient d'en fournir la preuve la moins contestable. Il devient donc extrê

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mement curieux de connaître la conclusion de l'expérience.

Plusieurs chiens et moutons furent mordus par le chien hydrophobe: puis ils furent séparés en deux séries, les uns abandonnés à eux-mêmes, les autres traités par le remède en question. Or qu'arriva-t-il? Que les animaux soumis à l'action du prétendu spécifique fournirent un plus grand nombre de cas de rage que ceux dont les morsures avaient été laissées sans traitement.

(Gazette médicale de Lyon.)

SYPHILIS CONGÉNITALE.-TRANSMISSION.ACTION JUDICIAIRE. Un fait de transmission de la syphilis héréditaire de l'enfant à la nourrice vient d'être l'objet d'un jugement rendu par le tribunal civil de la Seine. L'enfant des époux D... fut mis en nourrice chez les époux R.... Vers l'âge de trois mois, il fut atteint d'une éruption syphilitique; cinq jours après, la nourrice, mère de famille, jusque-là bien portante, d'une moralité irréprochable, présenta sur le sein des ulcérations et des pustules dont le caractère vénérien était incontestable. Le mari fut bientôt infecté à son tour, et sa femme, qui jusque-là avait eu trois beaux et vigoureux enfants, avorta d'un fœtus malsain. Malgré les efforts de Me Quétaud, qui invoquait la doctrine de la non transmissibilité des accidents congénitaux, les époux D... ont été condamnés à payer aux époux R... la somme de 5,000

francs.

Le médecin de ces derniers, mis en cause pour négligence, a été acquitté.

(Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, No 18.)

POMMADE ANTI-ARTHRITIQUE.

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Uu de nos abonnés, M. le docteur Rolland, d'Hyères, nous communique la formule suivante, qu'il tient d'une famille d'Hyères, et qui, selon lui, mérite d'être publiée :

<< Prenez racine fraiche de bryone, unc partie; coupez-la en tranches très-minces et faites-la digérer à une douce chaleur, soit au coin du feu, soit au soleil, pendant environ un mois, dans quatre parties d'huile d'olive vieille. Passez ensuite à travers un linge fin; exprimez; ajoutez 250 grammes de beurre de cacao par chaque kilogramme d'huile, et après avoir chauffé jusqu'à fusion complète, agitez jusqu'à complet refroidissement.»

On l'emploie comme le baume Opodeldoch.

La famille T. Roux, de qui je tiens cette recette, ajoute M. Rolland, confectionnait sa pommade anti-arthritique en transformant l'huile de bryone, obtenue comme il vient d'être dit, en un savonule assez consistant, au moyen d'un peu de lessive, et il paraît qu'alors le remède est plus actif. (L'Abeille médicale, 7 oct. 1860.)

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REMÈDE CONTRE L'HYDROPHOBIE EN USAGE DANS LE TONQUIN ET LA COCHINCHINE ET RECOMMANDÉ PAR LE R. P. LEGRAND DE LA LIRAY, QUI EN A FAIT en plus d'un cas l'expérience, ET TOUJOURS AVEC UN PLEIN SUCCÈS. — Voilà le titre un peu long et plein de promesses sous lequel les Annales des maladies chroniques font connaître un remède bien simple pour guérir une affection incurable jusqu'à ce jour, car il ne consiste qu'en ceci : faire bouillir une poignée de Datura stramonium dans un litre d'eau. Laisser réduire jusqu'à la moitié du liquide, et administrer le tout en une seule fois au patient. Il se déclare aussitôt un violent accès de rage (on deviendrait enragé à moins!), mais de courte durée. Le malade est guéri en vingt-quatre heures (Citò, si non tutò et jucundè).

Les Annales ajoutent en Nota que le R. P. Legrand, qui a servi d'interprète à l'amiral Rigault de Genouilly, est un des plus anciens et des plus vénérables missionnaires de Tonquin et de la Cochinchine. Nous doutons que cela suffise pour accréditer son remède en Europe.

NOMINATIONS Dans l'ordre de LÉOPOLD.Un assez bon nombre de décorations viennent d'être distribuées aux membres du corps professoral de l'enseignement supérieur et nous avons été heureux de constater que trois de nos confrères avaient eu leur juste part dans cette distribution. Les confrères nommés chevaliers de l'ordre Léopold, pour services rendus à l'enseignement supérieur et à la science, sont: M. le docteur Poelman, professeur ordinaire à la Faculté de médecine de l'Univer sité de Gand; M. le docteur Thiry, professeur ordinaire à la Faculté de médecine de l'Université de Bruxelles, et M. le docteur Hubert, professeur à la Faculté de médecine de Louvain. Nous félicitons le gouvernement d'avoir posé cet acte de justice et nos confrères d'avoir obtenu la ré

compense méritée par leurs utiles tra

vaux.

DE MÉDECINE.

( DÉCEMBRE 1860.)

I. MÉMOIRES ET OBSERVATIONS.

DE LA FIÈVRE TYPhoïde et de son tRAITEMENT ; par M. le docteur Auguste Millet, membre correspondant à Tours. (Suite et fin. Voir notre cahier de novembre, p. 457.)

2o Éthiops minéral et frictions mercurielles. —Le 9 août 1847, M. Serres, membre de l'Institut, lisait à l'Académie des sciences un mémoire ayant pour titre Traitement de la fièvre typhoïde ou entéro-mésentérique par le sulfure noir de mercure.

L'idée qui a conduit M. le professeur Serres à mettre ce traitement en usage, c'est que par ses symptômes, sa marche et ses lésions anatomiques la fièvre typhoïde appartient aux fièvres exanthématiques.

Ce traitement, dit M. Serres, se compose de l'administration du mercure à l'intérieur et à l'extérieur. A l'intérieur, sous forme de sulfure noir de mercure (éthiops minéral) en pilules; à l'extérieur, sous forme de pommade mercurielle en frictions sur l'abdomen.

› Les frictions ou plutôt les onctions, à la dose de huit à dix grammes, sont répétées tous les matins.

Les pilules de sulfure noir de mercure sont prescrites généralement tous les deux jours au nombre de quatre ou six. Voici leur formule :

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› Le traitement ainsi formulé peut le plus souvent être continué pendant huit à dix jours sans interruption, avant qu'on ne voie survenir des traces de stomatite.

• Lorsque la muqueuse gingivale et buccale commence à rougir, on suspend d'abord les frictions, et on diminue de moitié la dose du purgatif mercuriel, si on juge nécessaire de le continuer et l'on fait faire usage aux malades de argarismes alumineux et de frictions avec des tranches de citron sur les gencives.

› C'est sous un double point de vue que ce traitement mérite une sérieuse considération.

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Jusqu'à présent, en effet, personne n'a pensé et n'a essayé de traiter d'une manière topique l'éruption intestinale qui accompagne la fièvre entéro-mésentérique, et cependant, il n'est personne qui ne reconnaisse que de sa présence, de sa confluence plus ou moins grande, dépend en grande partie, si ce n'est peut-être entièrement, le danger extrême de cette maladie. Il est donc permis d'espérer que l'on diminuera énormément les chances fâcheuses de la fièvre entéro-mésentérique, en traitant l'éruption intestinale et en mettant ainsi les malades à l'abri des ulcérations des plaques de Peyer et des troubles digestifs réactionnels qu'elle entraîne nécessairement à sa suite.

› Les purgatifs, en général, remplissent parfaitement la première indication: traiter l'empoisonnement général; mais pour remplir également la seconde, il n'est pas indifférent de s'adresser à tel ou tel d'entre eux. Les purgatifs mercuriels possèdent seuls une action topique sur l'éruption des plaques intestinales, et en particulier parmi eux, le sulfure noir de mercure, l'éthiops minéral.

» Nous ne pouvons pas donner ici les preuves directes de l'action de l'éthiops sur les plaques intestinales, puisque nous ne les avons pas sous les yeux; mais nous pouvons arriver à ce résultat par induction, a posteriori, en montrant d'abord quelle est l'action des préparations mercurielles sur les éruptions qui accompagnent des maladies analogues à la fièvre entéro- mésentérique, et sur l'éruption cutanée elle-même de cette affection, et en notant ensuite avec soin les symptômes qui suivent l'administration de ce médicament à l'intérieur.

› Or, l'application des topiques mercuriels fait avorter les pustules varioliques.

› Les frictions mercurielles éteignent l'érysipèle de cause interne que tant de points de ressemblance rapprochent des fièvres continues.

Enfin, des onctions mercurielles faites sur le ventre font pålir, puis disparaître les taches rosées lenticulaires qui se développent sur cette région chez les malades atteints de la fièvre entéro-mésentérique.

Ces premiers faits vont prendre une grande importance des résultats plus positifs que va nous fournir l'examen des symptômes généraux.

La diarrhée et le ballonnement du ventre sont assurément, pour une grande partie au moins, le résultat de la manifestation anatomique de la maladie, de l'irritation que l'éruption intestinale détermine dans la muqueuse des intestins. » Or, sous l'influence de l'administration du sulfure noir :

> 1o La diarrhée se modère et les selles deviennent moins fréquentes, lorsque le médicament a épuisé son effet purgatif;

2o Le ballonnement du ventre produit par le dégagement énorme de gaz qui se fait dans l'intestin sous l'influence de l'éruption qui sidère sa vitalité et lui fait perdre sa tonicité normale, diminue et disparaît s'il existe, et ne se manifeste pas si le médicament est administré dès le début de la maladie.

Il est évident que l'on doit attribuer ce résultat à l'action spéciale du sulfure noir sur la cause de ces accidents, l'éruption intestinale, lorsque nous voyons qu'on ne peut l'obtenir à l'aide des purgatifs ordinaires.

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