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nouveau semble méconnaître le véritable caractère de la médication thermale, en affranchissant de toute surveillance et de tout contrôle l'usage des eaux minérales, en fait les dangers trop réels de cette mesure seront d'autant plus facilement conjurés que l'autorité de l'inspecteur et la prévoyance de l'administration viennent en quelque sorte au-devant de la confiance du public, et il est permis de dire que cet inconvénient disparaitra dans l'ensemble des améliorations considérables que réalise

la réforme administrative et légale récemment accomplie dans l'organisation des eaux minérales de France.

La science n'est pas restée en arrière; etc.

Suit l'analyse des rapports annuels.

A quatre heures et demie, l'Académie se forme en comité secret pour entendre les conclusions de ce rapport et les propositions relatives aux récompenses à décerner pour cette année aux auteurs des meilleurs rapports.

V. VARIÉTÉS.

BLESSURE DANS LA RÉGION LATÉRALE de la TÊTE; LAME DE COUTEAU SÉJOURNANT DANS L'ÉPAISSEUR DU CERVEAU PENDANT DEUX ANS ET

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HUIT MOIS (extraction; guérison); par le docteur A. BONNEFOUS. Boutonnet (Antoine), âgé de 35 ans, né à Ampiac, canton de Rodez, cheminait tranquillement sur la route d'Aubin à Decazeville, en août 1857, quand il fut assailli par un malfaiteur qui Jui porta plusieurs coups de couteau en diverses parties du corps. Étourdi de la brusquerie de l'attaque et surtout des blessures reçues, le patient ne put continuer sa route et fut transporté dans une maison où il reçut les soins de plusieurs médeeins, tandis que l'agresseur fut pris par la gendarmerie et conduit en prison.

Boutonnet souffrit beaucoup de ses blessures, qui avaient porté en divers endroits; une entre autres siégeait à un centimètre au-dessus du pavillon de l'oreille gauche, sur le pariétal. Les médecins ne songèrent pas à sonder cette dernière, et, malgré un état grave qui retint le malade au lit pendant cinq ou six semaines, il se releva et put être transporté chez lui. Mais il fut presque idiot; il était atteint de fréquentes attaques épileptiformes, et incapable de se livrer à ses travaux agricoles habituels.

Boutonnet reçut, pendant près de trois ans, les soins de plusieurs médecins, qui prescrivirent divers traitements. Ce ne fut que dans le mois d'avril dernier qu'il se présenta dans mon cabinet.

Tout en le questionnant sur la cause probable et le début de son mal, sur ce qu'il éprouvait, je pus me convaincre qu'il était presque hébété, et la lenteur de ses réponses était digne de remarque. Son esprit n'était en état de prendre aucune sorte d'initiative en fait de renseignements

à fournir, en sorte que je fus livré à mes seules ressources.

J'appris que de temps en temps il était pris d'étourdissements, tantôt suivis de chute, tantôt non; qu'il ne se rappelait nullement, après chaque attaque, ni le temps qu'il était resté à terre, ni les secours qu'on lui avait donnés; qu'après les attaques, il rendait quelquefois du sang sans que pourtant sa langue portât la moindre trace de morsure. Il me dit qu'on l'avait saigné, qu'il avait avalé beaucoup de remèdes, sur la nature desquels je ne pus obtenir rien de certain.

Je portai mes recherches sur le crâne, et, tout en palpant, je trouvai sur le côté gauche, à un centimètre au-dessus du pavillon de l'oreille, selon une ligne verticale qui passerait par le conduit auditif externe, une petite tumeur de la grosseur d'une moitié de haricot, non mobile, assez résistante, recouverte d'une peau saine, mais laissant découvrir les traces presque imperceptibles d'une petite cicatrice, et faisant éprouver au malade une sensation très-pénible à la pression, qui, poussée un peu loin, paraissait être bien près de provoquer une nouvelle attaque.

Je me décidai aussitôt à inciser cette petite tumeur, dans une pensée d'exploration. N'ayant rien senti avce le bout du doigt, je portai dans le fond de la plaie un stylet boutonné, et alors je sentis que je touchais à nu un corps dur dont je ne pus apprécier la nature. Je cherchai à saisir ce corps avec des pinces, d'abord sans résultat; enfin, avec de petites tenailles d'horloger, et, après deux essais infructueux, je finis par entraîner une lame de couteau-poignard, de près de dix centimètres de longueur sur environ douze milli

mètres de largeur moyenne et trois millimètres d'épaisseur au dos.

C'est alors que j'appris la scène qui s'était passée sur la route de Decazeville.

Un stylet fut aussitôt introduit dans le crâne, à une profondeur à peu près égale à la longueur de la lame. La direction du stylet fut parfaitement horizontale, le malade étant assis, en sorte qu'il fut indubitablement constaté que la lame était bien réellement tout entière dans la masse cérébrale, et y avait séjourné deux ans et huit mois.

Rien de particulier ne fut noté au moment de l'extraction du corps étranger, ni immédiatement après, soit dans le système musculaire, soit dans les organes des sens. Il y a eu seulement de remarquable qu'après l'opération l'état général, tant physique que moral, n'a pas tardé à s'améliorer. Au reste, les fonctions organiques avaient dû s'exécuter assez régulièrement avant l'opération; le sujet n'était pas maigre, mais il était pâle et sa peau terreuse; son regard terne s'alliait fort bien avec son air d'indifférence.

Le pansement consista dans l'introduction doucement pratiquée d'une mèche imprégnée de cérat, qui fut maintenue à la profondeur de quatre centimètres, et renouvelée pendant une quinzaine de jours dans la plaie.

Cependant Boutonnet alla de mieux en mieux à la suite de l'opération. Quelques menaces d'attaques se produisirent encore par deux ou trois fois, mais sans entraîner la chute du malade; elles n'ont pas reparu depuis plus d'un mois. Aujourd'hui il a repris de la fraîcheur, de la vivacité dans le regard, un air d'intelligence, et il s'est remis à ses travaux.

Les faits relatés ci-dessus ont été constatés par plusieurs de mes confrères. (Montpellier médical et Archives générales de médecine, octobre 1860.)

TRAITEMENT DE LA NARCOTISATION TRÈSAVANCÉE AU MOYEN DE LA RESPIRATION ARTIFICIELLE. Un individu avait avalé, en vue de se suicider, deux onces de laudanum. Un vomitif énergique provoqua quelques évacuations, mais aucun changement dans l'état du malade, qui était plongé dans le coma et une parfaite insensibilité ; la peau était froide, le pouls faible et petit, la respiration stertoreuse et si ralentie qu'il se faisait à peine cinq inspirations par minute; la mort semblait imminente et proche. On organisa donc la respiration artifi

cielle, et on administra en même temps une demi-once de laudanum (?!) en lavement. Sous l'influence des mouvements de la respiration artificielle, le pouls devint plus fort, et le râle bronchique commença à diminuer. L'emploi de la pompe pour l'estomac aurait presque amené la mort. La respiration artificielle fut continuée sans relâche pendant neuf heures; après ce temps, le malade était hors de danger. Le docteur Comegys, qui publia ce fait dans le Cincinatti Lancet and Observer, conteste à la belladone, quoiqu'elle amène l'élargissement des pupilles, toute action comme antidote contre l'empoisonnement par l'opium ; il n'attend rien non plus de l'électricité, des aspersions froides, de la flagellation, des mouvements forcés, mais tout au contraire de la respiration artificielle. Pour la provoquer, il couche le malade sur le dos, pendant que des aides placés des deux côtés exercent la pression rhythmique sur le thorax ; et que la langue est légèrement maintenue, afin de favoriser l'entrée de l'air dans le larynx.

(L'Union médicale, 25 oct. 1860.)

ACTION COMPARÉe de l'alcool, deS ANESThésiques et des gaz carbonés, SUR LE SYSTÈME nerveux cérébro-SPINAL.-M. L. Lallemand, au nom de MM. Maurice Perrin et Duroy et au sien, lit un mémoire sur l'action comparée de l'alcool, des anesthésiques et des gaz carbonés sur le système nerveux cérébro-spinal.

« Aux premiers jours de la découverte de l'éthérisation, disent les auteurs, M. Flourens a démontré que l'action de l'éther sulfurique et du chloroforme sur les centres nerveux est successive et progressive, et que ces deux agents abolissent la sensibilité et la motricité de la moelle épinière et des cordons nerveux. Répétant les expériences de M. Flourens, nous avons étudié par les mêmes moyens l'action des corps précités, et nous avons reconnu que, tandis que l'alcool et l'amylène abolissent, comme le chloroforme et l'éther, la sensibilité et la motricité de la moelle épinière, l'inhalation de l'acide carbonique et de l'oxyde de carbone les laisse subsister jusqu'au moment de la mort des animaux soumis à l'influence de ces deux gaz.

» Action de l'alcool et des anesthésiques. Alcool.-On introduit dans l'estomac d'un chien de taille moyenne 100 grammes d'al cool à 21 degrés, additionnés d'un poids égal d'eau, en trois doses égales, données à 15 minutes d'intervalle.

» Une minute après l'administration de

la première dose, l'animal est dans un état complet d'ivresse.

» Les membres sont en résolution, la peau est insensible ainsi que le globe de l'œil, les pupilles sont dilatées; l'artère crurale indique 120 pulsations, la poitrine 22 aspirations par minute.

› A ce moment on enlève l'arc postérieur des trois dernières vertèbres dorsales, et l'on met la moelle à nu dans l'étendue de 25 centimètres environ.

» On pique les faisceaux postérieurs et antérieurs de la moelle; on saisit et l'on tiraille avec les mors d'une pince les racines postérieure et antérieure d'un nerf rachidien: on ne provoque aucun signe de sensibilité ni aucune secousse musculaire.

» Quatre heures après ces manœuvres, la léthargie ébrieuse rétrocède sensiblement; la langue et les mâchoires s'agitent; les paupières se ferment quand on touche le globe de l'œil.

On pique alors la moelle de nouveau : l'animal pousse des gémissements; des convulsions agitent le train postérieur.

» Le chien est tué ensuite par la strangulation. >>

Des expériences avec le chloroforme, l'éther sulfurique et l'amylène, qui ont donné des résultats analogues, sont ensuite exposées dans le Mémoire, après quoi les auteurs continuent en ces termes :

» Ainsi l'action de l'alcool, du chloroforme, de l'éther et de l'amylène, suspend complétement la sensibilité et la motricité de la moelle épinière et des cordons nerveux. Nous avons constaté également qu'en faisant passer un courant d'induction à travers la moelle dont l'action est suspendue, on réveille son excitabilité, qui se manifeste par des secousses musculaires. Nous ajouterons que la sensibilité et la motricité de la moelle et des nerfs reparaissent dès que cesse l'influence des agents qui avaient été administrés.

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» Action des gaz carbones. Acide carbonique. Sur un chien de forte taille, on enlève l'arc postérieur des deux dernières vertèbres dorsales, et on découvre la moelle dans l'étendue de trois décimètres environ. L'animal est ensuite soumis à l'inhalation de l'acide carbonique mélangé d'une très-petite quantité d'eau. Il est tout à fait insensible et immobile au bout de dix minutes. Le sang artériel a pris la couleur foncée du sang veineux. On pique avec une pointe d'un stylet les faisceaux postérieurs de la moelle et une racine postérieure sans provoquer de signes de sensibilité.

On pique une racine antérieure et les

faisceaux antérieurs de la moelle. Il se produit aussitôt des secousses violentes dans le train de derrière.

» On irrite le nerf sciatique mis à nu, et on provoque des convulsions dans les muscles des membres auxquels il se distribue. » L'irritation de la moelle et des nerfs détermine des contractions musculaires qui s'affaiblissent de plus en plus, mais qui ne cessent de se manifester qu'au moment où l'animal succombe. >>

Dans une autre expérience faite avec l'oxyde de carbone, les résultats ont été semblables à ceux de l'expérience précédente.

>> Les faits qui précèdent permettent d'établir une ligne de démarcation bien tranchée entre l'alcool et les anesthésiques, chloroforme, éther, amylène d'une part, et les gaz carbonés, acide carbonique, oxyde de carbone d'autre part, au point de vue de l'action physiologique qu'ils déterminent.

» 4° L'alcool, le chloroforme, l'éther et l'amylène agissent primitivement et directement sur les centres nerveux dans la substance desquels ils viennent s'accumuler.

» Nous pensons, en outre, qu'il est possible d'apprécier la nature de l'influence produite par ces deux ordres d'agents :

» 2o Les gaz carbonés exercent primitivement une influence spéciale sur le liquide sanguin; l'acide carbonique donne au sang artériel la couleur du sang vei→ neux. L'oxyde de carbone altère l'état et les propriétés physiologiques des globules sanguins. Il nous semble alors qu'il est difficile de ne pas admettre que les phénomènes d'insensibilité développés par l'inhalation de ces gaz ne sont que l'effet consécutif et secondaire de l'altération du sang. On sait, en effet, que l'innervation ne s'accomplit qu'à la condition de l'excitation physiologique du système nerveux par le fluide sanguin. On sait encore que quand le sang ne peut se réveiller au contact de l'oxygène, comme dans les asphyxies par obstacle mécanique à la respiration, ou dans le croup, il survient un état anesthésique qui annonce l'imminence du danger et la cessation prochaine de la vie.

» Ainsi les anesthésiques dépriment et éteignent les fonctions du système nerveux; leur action progressive suspend ensuite la respiration, qui est sous l'influence de la moelle allongée. Ils déterminent donc une anesthésie primitive et une asphyxie consécutive ou indirecte.

. L'acide carbonique et l'oxyde de car

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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR L'ACTION DE L'ALCOOL SUR LE SYSTÈME NERVEUX; par W. MARCET, de Londres. - L'auteur a fait sur des grenouilles et des chiens une série d'expériences dont voici le résultat : 1o Lorsqu'on plonge les pattes de derrière d'une grenouille dans l'alcool, la respiration cesse et l'animal devient insensible au bout de neuf à treize minutes; les membres plongés dans l'alcool perdent la sensibilité et la motilité avant les autres parties du corps; il arrive souvent que la paralysie du mouvement se manifeste très-peu de temps après l'immersion, et tantôt elle persiste jusqu'à la mort de l'animal, tantôt elle disparait pendant quelques minutes, pour reparaître ensuite; enfin les pulsations du cœur continuent après que la respiration a cessé et que la paralysie est complète. Chez les chiens empoisonnés par l'alcool, le mouvement volontaire cesse d'abord, puis la respiration, et enfin la circulation. 2o Lorsqu'on a préalablement coupé le nerf crural des grenouilles, en sorte que les membres ne sont plus en communication avec les centres nerveux que par la circulation, il n'y a pas de paralysie du mouvement, et l'insensibilité, ainsi que la cessation de la respiration, ne se manifestent qu'après quinze à vingt-trois minutes. 3o Lorsqu'on lie l'aorte au-dessus de sa bifurcation, en laissant les nerfs intacts, la sensibilité et la respiration ne cessent qn'après quatre à dix-huit heures d'immersion dans l'alcool. 4o Les chiens auxquels on lie l'aorte thoracique, de manière à interrompre toute communication sanguine entre l'estomac et les centres nerveux, et dans l'estomac desquels on injecte une dose considérable d'alcool, ne pré

sentent aucun symptôme d'intoxication alcoolique, mais la mort survient plus rapidement que si on ne leur fait point avaler d'alcool. 5o On peut conclure de ces faits, d'une part, que l'alcool, pour agir sur les centres nerveux, doit être absorbé et transporté par les voies circulatoires, mais que cependant il exerce une légère action par l'intermédiaire des nerfs, indépendamment de toute absorption; et, d'autre part, que cette action transmise par les nerfs consiste tantôt dans la paralysie du mouvement et de la sensation, tantôt dans une simple accélération de la mort. (Medical Times and Gazette et Archives générales de médecine, octobre 1860.)

SUR LA PRÉSENCE DANS LE SANG ET DANS L'URINE DE L'INDican (malière génératrice de l'indigo); par M. ALBERT CARTER. — II y a bien longtemps que, pour la première fois, on a signalé dans l'urine la présence accidentelle d'une matière colorée en bleu. Actuarius, Janus Plancus, et enfin le docteur Prout ont établi des faits de ce genre; ce dernier a nommé l'indigo. Dans ces dernières années, en 1845, M. Heller a publié sur ce sujet une série de recherches dont le mérite et l'exactitude ont été injustement déniés, si l'on en croit M. Carter. Par ces recherches, ce chimiste prétendait établir que dans presque toutes les urines on pouvait déceler la présence d'une matière colorante qu'il nommait l'uroxanthine, et qui, sous diverses influences, devenait capable de donner une matière bleue, l'uroglancine, et une matière rouge, l'urrhodine. M. Carter, reprenant ses expériences, comparant les résultats obtenus par Heller avec ceux publiés par M. Schunk, et tendant à prouver que dans les plantes du genre indigofera, il préexiste, non pas de l'indigo blanc, mais une matière particulière susceptible d'engendrer l'indigo bleu, substance qu'il nomme l'indican, M. Carter, disons-nous, est arrivé à cette conclusion, que les travaux de Heller sont exacts, mais que la substance qu'il désigne sous le nom d'uroxanthine n'est autre que l'indican, l'uroglancine de l'indigo bleu, et enfin l'urrhodine, l'indigo rouge, découvert par Berzélius.

Partant de cette donnée, M. Carter a entrepris, depuis 1858, l'étude de l'urine et du sang; il dit avoir reconnu que, dans toutes les urines, l'on rencontre en quantité variable de l'indican susceptible de fournir de l'indigo; les pellicules colorées que l'on aperçoit quelquefois à la surface de ce liquide ne sont autres que de l'indican trans

formé par l'action de l'air en indigo bleu, quelquefois même cette substance est assez abondante pour pouvoir être isolée à l'état solide. Enfin, remontant à la source de cette curieuse production, M. Carter a recherché dans le sang la présence de l'indican, et il a pu en démontrer l'existence en opérant d'abord sur le sang d'un bœuf dont l'urine était chargée de cette substance, puis sur le sang de personnes d'ages trèsdifférents. Du reste, malgré le nombre de scs observations, qui ne s'élève pas à moins de 220, M. Carter ne croit pas que l'on puisse rattacher la plus ou moins grande richesse de l'urine en indigo à tel ou tel état pathologique; des recherches ultérieures devront éclaircir ce point.

Plusieurs procédés peuvent être employés pour reconnaitre, dans l'urine, la présence de la matière régénératrice de l'indigo; voici celui que M. Carter recommande comme étant le plus simple et le plus sûr à la fois. Dans un tube à essais ordinaires, on introduit l'urine à essayer sur une hauteur de quelques centimètres; on y ajoute lentement un tiers de son volume d'acide sulfurique du commerce, en ayant soin de laisser celui-ci tomber au fond du liquide et y former une couche; puis on mèle intimement le tout par l'agitation. Il se produit immédiatement une coloration qui varie, suivant la richesse en indican, depuis le lilas jusqu'au bleu indigo le plus foncé. Si l'on veut opérer sur le sang, il faut procéder de la manière suivante aussitôt le sérum séparé du caillot, on le traite par une solution d'acétate de plomb jusqu'à cessation de précipité. (Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques, No 29.)

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SUR LA RENOUÉE DE SIEBOLD (Polygonum Sieboldii), par M. BELHOMME, conservateur du Jardin des Plantes à Metz. - Végétal originaire du Japon, cette plante gigantesque, de pleine terre, vivace, atteint une hauteur de deux mètres environ; elle est d'un port magnifique, à tiges maculées de points rougeâtres, dont les cimes se couvrent de fleurs blanches à l'automne. C'est une excellente acquisition pour les grands parcs, et une non moins bonne sous le point de vue économique.

Comme culture, elle se plaît dans tous les sols secs et humides (ces derniers de préférence): elle trace avec ses racines souterraines de manière à envahir une immense surface et vient à toute exposition. Quand le sol est fumé, la plante perd de son acidité et donne des tiges énormes.

Ses tiges poussent de très-bonne heure, plus tôt que l'asperge, sont très-tendres, légèrement creuses entre les nœuds, de l'aspect et presque du goût de l'asperge, moins douces et plus agréables, surtout si l'on a le soin de les prendre avant le développement des feuilles, car plus on les laisse pousser et plus elles ont une saveur presque équivalente à l'oseille, c'est-à-dire qu'elles contiennent une certaine quantité d'acide oxalique.

Cette plante peut se forcer comme l'asperge et donne énormément plus qu'elle. Mangée à l'huile ou en sauce, comme je l'ai expérimenté, c'est un très-bon légume et qui peut remplacer avantageusement cette dernière.

Comme les tiges sont un peu creuses entre les articulations, il est bon de ne pas les faire trop cuire pour qu'elles soient plus présentables sur le plat.

Les feuilles développées et cuites comme l'oscille ont identiquement le même goût qu'elle.

En somme, je crois que c'est un légume sain et nouveau de plus à ajouter aux plantes économiques; je le recommande sous ce point de vue, et surtout comme un végétal qui ne nécessite pour ainsi dire pas de culture.

Comme fourrage vert, il serait bon d'en essayer; comme il produit abondamment, ce serait une précieuse ressource, quoiqu'il atteigne une moindre dimension dans les terrains secs. On sait que généralement le genre Polygonum n'est pas dédaigné par les herbivores.

Un éclat donne déjà au bout d'un an de culture, et, au bout de deux, il est en plein rapport. A cet âge, chaque pied peut donner la valeur d'une des plus fortes bottes de nos grosses asperges.

Les soins à donner ne consistent qu'en un labour annuel.

(Bulletin de la Société d'acclimatation et

Répert. de pharmacie, octobre 1860.)

EXPLOSION DE L'HYPOPHOSPHITE DE SOUDE. -M. le docteur Marquart et M. Trommsdorff ayant appelé l'attention sur des explosions de l'hypophosphite de soude, plusieurs chimistes anglais ont étudié les hypophosphites alcalins et terreux sous ce rapport. Si l'on évapore ces sels au bain de sable, l'explosion est inévitable, même au bain-marie; si la température atteint 100o le sel fait explosion lorsqu'il commence à devenir sec. C'est ce qui arriva à M. Trommsdorff: l'explosion fut si terrible qu'elle brisa toutes les fenêtres du labora

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