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prend par cuillerées à café pur ou dans un peu d'eau; ce sirop, qui contient peu de goudron, est néanmoins une bonne préparation.

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Dragées. M. Dannecy, pharmacien à Bordeaux, a proposé les dragées de goudron composées comme suit:

On mélange à froid le goudron de Norwége avec 1/15 de son poids de magnésie et on laisse ces substances en contact pendant quinze jours à la température de la cave. Au bout de ce temps, le mélange, parfaitement maniable, peut être mis sous la forme de dragées, forme sous laquelle il est supporté sans aucune répugnance par les malades. On peut aromatiser le sucre qui sert à les enrober et masquer ainsi la faible odeur de goudron qu'elles laissent dégager.

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DE L'ACTION DES MALADIES ÉPIDÉMIQUES SUR L'ORGANISME; par M. SCHUermans, docteur en médecine, etc. (Suite et fin. Voir notre tome XXX, page 465.)

Les moyens que nous proposons pour combattre les maladies miasmatiques, ne sont certes pas encore ceux que la science désire posséder. Ainsi l'opium peut ne pas faire naître la sédation qui convienne dans la fièvre typhoïde, mais, comme il est préconisé dans la forme ataxique par deux sévères observateurs, Louis et Frank, nous avons cru devoir recourir à cet agent, et nous engageons nos confrères à l'employer, toujours avec la prudence qui doit être suivie dans ces recherches; tout autre stupéfiant sera appelé peut-être à rendre ce grand bienfait à l'humanité, la ciguë, la belladone, la digitale, la jusquiame, le camphre, etc. Car, comme nous l'avons dit, les miasmes font subir une impression différente aux centres nerveux, et c'est à cette impression variée que des hypos thénisants divers doivent les rendre insensibles, Aujourd'hui la médecine possède déjà l'opium, la belladone, le virus vaccin et le sulfate de quinine pour prévenir et éteindre les effets de certains miasmes; pour les affections de même origine telles que la suette, la peste, la fièvre jaune et la coqueluche, qui n'ont pas encore une médication appropriée, c'est dans le sens d'une stupéfaction du système nerveux propre à enrayer l'influence miasmatique sur la pulpe cérébrale, que l'on doit porter les investigations pour trouver les médicaments convenables. Les hyposthénisants, les anesthénisants et les stupéfiants seront donc mis à contribution. L'éther et le chloroforme peuvent être essayés dans une attaque rapide du cholera, comme l'éther quininé l'a déjà été avec succès dans la fièvre intermittente, ce qui prouve encore l'action anesthésique particulière du quinquina à l'égard des miasmes, action que l'éther rend peut-être plus prompte, mais je ne voudrais pas le prescrire, parce que l'inhalation de l'éther a été funeste à plusieurs personnes et que le sulfate de quinine, administré convenablement, n'a jamais occasionné que des accidents passagers. Sans doute, il serait préférable de rencontrer des moyens artificiels qui, comme le virus-vaccin, créent l'habitude, mais on ne possède cet heureux modificateur que pour la variole. Quant à la fièvre jaune, puisse l'observation ultérieure confirmer les espérances que les expériences de Humboldt neveu font luire à l'humanité! Nous voulons parler de sa préparation du venin de la vipère dont l'inoculation établirait l'assuétude du système cérébro-spinal à l'action des miasmes hépatiques. Nous disons l'assuétude et ce n'est pas une erreur, comme on pourrait le supposer d'après ce que nous avons rapporté plus haut, car les dernières recherches faites sur la fièvre jaune renversent l'opinion des auteurs qui admettent l'identité de sa nature et de celle de la fièvre paludéenne; il parait qu'il n'en est rien, et c'est parce que l'on s'habitue à son action que la fièvre jaune ne récidive pas.

Certainement ce travail est très incomplet; mais nous avons voulu seule

ment prouver que dans le traitement des maladies épidémiques le médecin fera bien d'adopter pour principe, de combattre l'impressionnabilité du système nerveux à leur influence, en provoquant une certaine stupéfaction qui le rende insensible au contact des miasmes et permette à l'assuétude de venir; ce qui amènera la guérison et laissera désormais le cerveau impassible à l'excitation miasmatique. Cette indication, qui n'empêche pas de remplir celle d'évacuer les miasmes par les selles, les urines, les sueurs, en un mot, par toutes les sécrétions que l'on pourra activer; cette indication m'appartient, je suis le premier, je pense, qui l'ait posée et en ait fait ressortir toute l'importance. Sans elle les autres moyens échouent, car le système nerveux tenant sous sa dépen dance tous les appareils organiques, une fois frappé d'une manière plus ou moins profonde, entrave, arrête les sécrétions, vicie de cette manière le sang, retient les miasmes dans l'économie et devient ainsi la cause de sa propre destruction. C'est son omission qui rend si incertaine la thérapeutique de la fièvre typhoïde, et met obstacle à l'élimination des miasmes par les divers évacuants. L'avenir, du reste, ne tardera pas à éclairer définitivement la question, et quel que soit le résultat de l'observation, l'hypothèse que nous avons émise ne sera peut-être pas stérile pour la science; car en voulant la vérifier il est possible que l'on découvre une autre hypothèse qui conduise enfin à la vérité. L'expérience déjà semble étayer notre idée, M. Desprès a employé avec succès l'extrait de belladone par la méthode endermique dans un cas de choléra très-grave. Je ne doute pas qu'après avoir lu ce travail, personne ne trouve son administration rationnelle et ne se hâte de le prescrire lorsque l'opium fait défaut et que le mal marche en dépit de l'action de cet agent héroïque. M. Debreyne également le conseille mais uni au calomel. Voici sa formule: Calomel à la vapeur, 4 grammes; extrait de belladone, 20 centigrammes; gomme arabique, q. s. pour faire 48 pilules. Une toutes les demi-heures.

Faisant l'hypothèse que les fièvres larvées et pernicieuses sont produites par la même cause que celle qui développe la fièvre intermittente simple, Torti administre le quinquina contre les premières; le succès confirme la justesse de cette vue de l'esprit et son génie porte à son faite la thérapeutique des fièvres. Il venge la médecine des sophismes de ses détracteurs, car, comme dit Lautter, s'il est une maladie dans laquelle le médecin est l'arbitre de la vie et de la mort, c'est sans contredit la fièvre pernicieuse.

PROPHYLAXIE.

Si la thérapeutique est impuissante contre les maladies occasionnées par les miasmes locaux, la prophylaxie en triomphe sûrement en les prévenant. La cautérisation est inefficace pour limiter la pourriture d'hôpital; les autres moyens, tels que le jus de citron, l'eau chlorurée, les préparations de camphre, de quinquina, etc., sont encore plus infidèles. L'érysipèle phlegmoneux, dù à une cause miasmatique, est également rebelle aux incisions, aux émollients, aux frictions mercurielles, à la compression; trop souvent

cette terrible complication des moindres plaies, emporte les blessés ou les opérés. Le muguet des enfants nouveau-nés ne trouve non plus son antidote dans l'arsenal pharmaceutique. La fièvre puerpérale élude les efforts des esprits les plus vigoureux, elle est constamment mortelle. La prophylaxie n'oppose à ces fléaux qu'une mesure, la dispersion des blessés, des opérés, des enfants nouveau-nés et des femmes en couches. L'encombrement donne naissance à des principes morbides; en éloignant cette cause ils s'évanouissent instantanément.

Le traitement des soldats blessés dans les demeures des bourgeois et des campagnards est le seul remède à la pourriture d'hôpital, ce mal horrible qui dissèque quelquefois tout vivant le malheureux guerrier. Plusieurs milliers de blessés, lors de la guerre de Crimée, sont morts à la suite de cette cruelle affection, parce que l'on a eu la triste pensée de les soigner dans des hôpitaux appropriés. Prendre pour modèle l'intendance française, en ce qui concerne l'hygiène militaire et le service médical, est peut-être une grave erreur. Après la prise de la tour de Malakof, l'armée française compte 140,000 combattants et l'armée anglaise 70,000. La première, depuis ce mémorable assaut jusqu'à son départ de la plage de la Chersonèse taurique, a 45,000 malades et 18,000 morts; la seconde, pendant ce même laps de temps, n'a que 4,000 malades et 450 morts. Ces chiffres sont d'une éloquence foudroyante en faveur de l'administration anglaise, et c'est celle-ci qu'on devrait spécialement étudier. Mais n'imitons pas trop les Anglais, songeons parfois à leur malencontreuse descente à l'ile de Walcheren, et craignons qu'il ne nous en arrive un triste pendant, malgré la présence des hommes d'eau.

C'est encore la vie et le traitement en commun qui déterminent le muguet des nouveau-nés. La suppression du Tour à Bruxelles, donne annuellement la vie à une centaine d'enfants, parce que ceux-ci ne sont plus enfermés dans un même local et que leur agglomération ne devient plus la source de diverses affections et en particulier de l'entéro-colite qui les tuaient en grand nombre. Ceux qui gémissent de cette suppression en entendant parler de temps à autre d'un infanticide, n'ont jamais consulté la statistique funèbre de ces établissements, ce qui sans doute les édifierait rapidement sur leur utilité.

On n'a pas, jusqu'à ce jour, constaté dûment à Bruxelles, un seul cas de fièvre puerpérale à moins qu'il n'ait été occasionné par infection. Les femmes qui succombent aux suites des couches meurent enlevées par les hémorrhagies externes ou internes, les péritonites qui sont simplement traumatiques, causées qu'elles sont par les manœuvres, l'application du forceps, la version, etc., manœuvres obstétricales auxquelles l'accoucheur est forcément obligé de recourir pour délivrer la patiente. Quand donc une épidémie de fièvre puerpérale éclate dans une Maternité, il faut la fermer immédiatement. Cette mesure qui tient dispersées les femmes en couches, conserve l'existence des malheureuses se confiant à la salubrité des hospices et rend sur-le-champ toute extension épidémique impossible. Lors de la discussion sur la fièvre puerpérale qui

s'est déroulée devant l'Académie de médecine de Paris, les discours de Guérin, de Depaul, etc., ne tendent à rien moins qu'à cette conclusion: l'étude approfondie de la fièvre purpérale, la considération de ses divers éléments pathologiques, s'accordent avec les résultats de la statistique pour faire considérer les établissements de Maternités comme des institutions dangereuses et meurtrières, et demander comme un grand progrès la suppression radicale de ces établissements, sous quelque forme et sous quelque dénomination que ce soit. L'administration des hospices a déjà débuté dans cette voie en nommant des sages-femmes pour chaque paroisse. Cette heureuse initiative à prévenu probablement l'explosion de plusieurs épidémies à la Maternité et laissé la vie à bon nombre de mères de famille. A Paris, en 1857, une association fut fondée sous le patronage de la Reine et sous la présidence d'Orfila, pour donner des secours à domicile, à des femmes pauvres. De 1857 à 1841, le nombre des femmes secourues par des médecins ou des sages-femmes a été constamment en croissant et, sur 1,258 accouchements il n'y a pas eu un seul décès, tandis que dans les établissements de Maternités, quoique rien ne laissât à désirer sous le rapport de l'hygiène, la mortalité a été en moyenne de 1852 à 1856 à peu près de 1 décès sur 40 accouchements. On voit que nous avons bien fait en ne parlant pas de ces affections dans nos déductions thérapeutiques, puisque la prophylaxie ici toute-puissante les prévient et les combat par la dispersion des malades.

Dans l'application de la charité, le communisme n'a produit que des mécomptes, la liberté individuelle serait un meilleur guide.

Je ne parle pas du diphthéritisme, parce que je ne l'ai jamais vu régner épidémiquement; le croup des enfants est déterminé par une inflammation catarrhale du larynx, c'est l'étroitesse naturelle de ce conduit à cet âge qui rend raison de sa gravité. On sait que de l'âge de 3 ans à l'âge de 12 ans, les différences de grandeur du larynx et de la glotte sont imperceptibles. Le diamètre antéropostérieur de la glotte reste fixé à 10 millimètres. Les exsudations que l'on trouve sur la muqueuse ne sont pas de la même nature que les plaques couenneuses formées par le diphthéritisme. D'ailleurs, dans l'immense majorité des cas, les enfants atteints de laryngite sont d'une constitution forte et robuste, leur vie, jusqu'à ce jour, s'est écoulée dans le jeu et le mouvement.

C'est en vain que sur les amygdales on cherche des fausses membranes, ou à la région maxillaire, un engorgement ganglionnaire, indice ordinaire de leur présence. C'est cette nature du croup qui explique le succès de la tracheotomie chez les enfants, tandis que cette opération réussit rarement, ou peut-être jamais, chez les adultes, atteints d'une vraie affection couenneuse dont l'envahissement progressif du pharynx, de l'épiglotte, de la glotte, de la trachée et des bronches déjoue toutes les médications. Trousseau, le père ou le parrain de la trachéotomie, en convient lui-même. La médecine préventive est encore celle qui réussit le mieux. Lorsqu'un enfant accuse le moindre enrouement, on doit le tenir dans une chambre chaude, prescrire un léger vomitif,

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