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l'économie par les médecins anglais, je me suis procuré de l'urine déposant en abondance de l'acide urique d'un beau rose rouge, et en étudiant ce qu'il devient sous l'influence du benzoate et du silicate de soude, j'ai observé les phénomènes suivants :

Mis en contact, à froid, avec un peu d'eau et d'acide benzoïque, il ne se produit aucun changement appréciable; mais si l'on chauffe le mélange entre 40 et 50 degrés centigrades, température à laquelle l'eau scule ne peut dissoudre l'acide benzoïque, tout se dissout à l'instant, et le mélange devient limpide et incolore. Le refroidissement ne donne lieu à aucun dépôt.

Si l'on remplace l'acide benzoïque par du benzoate de soude, la dissolution de l'acide urique a lieu immédiatement et à froid. Porté ensuite à l'ébullition, le mélange ne subit aucun changement et ne se trouble pas en refroidissant, preuve que la nouvelle combinaison est bien stable.

Après avoir fait plusieurs essais de ce genre sur une petite partie sculement de matières, j'ai fait une expérience plus convaincante; la voici :

Après avoir recueilli tout l'acide urique déposé en quarante-huit heures de l'urine d'un malade, soit une pleine cuiller à bouche environ, d'un rose pourpre, je l'ai traité, à froid, par une dissolution de benzoate de soude, qui l'a dissous en entier, après quelques moments d'agitation, avec un tube de verre. Il en est résulté un liquide limpide complétement incolore.

Evaporé à siccité dans une capsule de porcelaine, on obtient un résidu blanc, très-soluble dans l'eau, d'une saveur d'urine bien prononcée.

J'appelle ce nouveau sel uro-benzoate de

soude.

L'uro-benzoate de soude se décompose à une chaleur rouge, et dégage des vapeurs noires, alcalines, d'une odeur d'urine trèssensible. Il reste du benzoate de soude charbonné, que l'on peut obtenir de nouveau avec toutes ses qualités primitives, en le dissolvant dans l'eau, filtrant et évaporant la dissolution.

L'uro-benzoate de soude est décomposé à chaud par les acides azotique et sulfurique; la dissolution est jaune dans le premier cas, et brune dans le second. Ces acides ne produisent rien de semblable avec le benzoate simple de soude.

(1) Nous ne considérons pas les propositions du pharmacien de Chambéry comme acceptées par la science, quoique appuyées sur des essais nombreux de plusieurs médecins de la Savoie, de Geneve, de Lyon, mais nous reconnaissons que, dans

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Essayés dans les mêmes circonstances, le carbonate et le bicarbonate de soude ne dissolvent l'acide urique ni à froid ni à chaud. L'action de ces deux sels sur l'économic doit donc être bien différente et moins avantageuse que celle des benzoate et silicate de soude dans les affections où l'acide urique prédomine.

Les quantités de benzoate et de silicate alcalins nécessaires pour dissoudre l'acide urique sont relativement très-minimes, et telles, que ces sels, à la dose de quelques centigrammes par jour, doivent faire disparaître la formation de ces dépôts d'acide urique et en prévenir le retour, si l'on en continue pendant quelque temps l'usage. C'est ce que l'expérience a depuis longtemps confirmé sur des malades.

Ces résultats, si faciles à confirmer, doivent offrir à la médecine une importance facile à comprendre. En effet, quelle meilleure preuve à apporter des propriétés médicales de ces composés salins, que de voir ces produits donner lieu aux mêmes réactions dans le creuset comme dans l'économie animale, dans le laboratoire de l'homme comme dans celui de la nature (1)!

Voici la préparation des benzoate el silicate de soude.

Benzoate de soude.
PR. Acide benzoïque retiré
du benjoin.
Carbonate de soude

1 kilog.

pur et cristallisé. 1 kilog. 250 gr. Placez l'acide benzoïque dans une bassine d'argent (ou de fonte doublée de porcelaine) avec dix kilogrammes d'eau, chauffez jusqu'à l'ébullition, en agitant de temps en temps avec un tube de verre, ct versez alors, par petites parties et jusqu'à la fin, le sel de soude dissous dans six kilogrammes d'eau, ce qui produit, à chaque des cas donnés, elles peuvent offrir des ressources avantageuses ce sont des moyens à expérimenter. (Note de la Rédaction du Journal de médecine de Bordeaux.)

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effusion, une vive mais courte effervescence. Filtrez bouillant, et faites évaporer au bain de sable jusqu'à siccité parfaite, en remuant sans cesse et vivement sur la fin de l'opération, dès qu'il se forme une croûte à la surface du liquide. On cesse l'opération quand le sel ne perd plus de son poids, et que, broyé entre les doigts, il se pulvérise sans les humecter.

J'ai reconnu par expérience que les quantités d'acide et de base que j'indique, sont exactement celles qui conviennent à leur parfaite combinaison. Ces proportions sont telles que, lorsque tout le sel de soude est versé dans l'acide, le liquide doit posséder une légère réaction alcaline qu'il ne faut pas dépasser.

On obtient ainsi mille deux cent cinquante grammes de benzoate de soude sec, qui ne contient plus d'eau interposée, et qu'il ne faut pas confondre avec le benzoate de soude hydraté, dont je parlerai bientôt. Le benzoate sec est le seul qu'on doive employer en médecine.

L'acide benzoïque exige bien, pour se dissoudre vingt-cinq parties d'eau bouillante; mais je me suis assuré que l'entière solubilité de cet acide n'est pas nécessaire pour que sa combinaison commence à s'opérer avec la base. J'ai pu réduire cette quantité d'eau de vingt-cinq à dix parties, car à mesure que l'on verse la dissolution alcaline, l'acide benzoïque resté indissous se dissout peu à peu, et quand tout le carbonate de soude est employé, il n'en reste plus trace. On économise ainsi une énorme quantité d'eau, en opérant sculement sur un kilogramme d'acide benzoïque.

Ainsi obtenu, le benzoate de soude est sec, blanc, facile à être mis en poudre, et s'attache à la peau quand on le frotte entre les doigts. I possède une odeur faible et agréable de benjoin quand il y en a une certaine quantité; cette odeur est bien plus sensible dans le sel hydraté. Sa saveur, d'abord douceâtre et comme sucrée, est ensuite un peu styptique et désagréable. Il possède une légère réaction alca

line.

Il se dissout dans un poids d'eau froide, dans une moindre proportion d'eau bouillante, dans vingt parties d'alcool à 86 degrés froid, et dans huit d'alcool bouillant. Il est à remarquer que les dissolutions aqueuses et alcooliques, bouillantes et saturées, ne laissent rien déposer par le refroidisssement; il faut les faire évaporer à siccité pour obtenir le sel qu'elles renferment. Je n'ai pu obtenir ainsi du benzoate de soude cristallisé, malgré toutes les

précautions apportées dans l'évaporation. Exposé à l'air, il en attire l'humidité, mais il ne devient pas déliquescent.

Les acides les plus faibles, versés en excès dans une dissolution de benzoate de soude, en séparent immédiatement l'acide benzoïque, qui se précipite en flocons blancs neigeux, et se prend en masse si la dissolution est concentrée. Quelques gouttes de vinaigre suffisent pour opérer cette décomposition.

Enfin, chauffé au rouge, le benzoate de soude se fond sans se décomposer; il se charbonne bien un peu, mais il se dissout après comme avant dans l'eau, avec tous les caractères qui lui sont propres.

En traitant une dissolution titrée de benzoate de soude par un léger excès d'acide chlorhydrique, lavant le précipité qu'on sèche à une douce chaleur, on a le poids de l'acide benzoïque. Les eaux de lavage contiennent le chlorure de sodium; on les filtre, on les évapore à siccité, ce qui donne le poids du sodium, et par suite celui de la soude. La quantité d'eau se déduit par différence.

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On trouve ainsi, pour la composition de ce sel:

Acide benzo que. 38,50
Soude.

Eau.

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28,20 100 33,30

Cette quantité d'eau combinée au sel est inhérente à sa composition, il ne peut la perdre sans se décomposer.

Benzoate de soude hydraté.

Depuis que j'ai publié ma première formule de ce sel (1856), on trouve dans le commerce du benzoate de soude, que j'appelle hydraté en raison de l'énorme proportion d'eau qu'il renferme. Il est en petites masses blanches, légères, spongieuses, d'une odeur de benjoin très-sensible. Sa saveur est la même, qu'il soit sec ou hydraté. Pressé entre les doigts, il se résout en liquide. Exposé à l'air, il perd une partie de l'eau qu'il renferme, mais il ne la perd complétement qu'à l'aide de la chaleur. On peut l'obtenir de deux manières,

directement ou avec le benzoate sec.

1° Quand on a neutralisé l'acide benzoique par le carbonate de soude, et que l'évaporation du liquide est arrivée au point de fournir une croûte à sa surface, au lieu de continuer l'évaporation à siccité, comme je l'ai indiqué pour obtenir le benzoate sec, on brise cette croûte, on agite un peu avec un tube de verre, et on retire le sel à mesure qu'il se solidifie, comme on le fait dans la préparation de l'acétate de potasse. Ce sel retient d'autant plus d'eau qu'on l'a

retiré plus promptement au moment de sa formation.

20 On fait dissoudre dans l'eau du benzoate de soude sec, et l'on opère comme il vient d'être dit pour le benzoate hydraté.

Dans tous les cas, le benzoate de soude retient ainsi une quantité d'eau qui s'élève de trente à quarante-cinq pour cent du poids du sel, ainsi que je l'ai reconnu sur des échantillons pris à diverses sources. Pour l'usage thérapeutique, il ne faut employer que du benzoate sec, si l'on veut qu'il satisfasse aux justes exigences du

médecin.

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La matière devient d'abord pâteuse, puis elle entre en fusion au bout de trois heures environ, quelquefois plus tôt. On soutient la fusion au rouge blanc pendant une demi-heure, et on coule ensuite sur une pierre polie.

Ce premier produit est grisâtre, d'une saveur alcaline. Réduisez-le en poudre grossière, traitez par l'eau bouillante jusqu'à ce qu'elle ne dissolve plus rien, filtrez la dissolution, et évaporez à siccité en agitant sans cesse sur la fin. Reprenez le sel par l'eau bouillante, filtrez de nouveau, concentrez en consistance sirupeuse, et déposez dans une étuve modérément chauffée, où le silicate de soude cristallise peu à peu. Enlevez les cristaux à mesure qu'ils se forment, et quand il ne s'en pro

duit plus, conservez le résidu pour le joindre à une nouvelle cristallisation.

Bien que simple en apparence, cette opération n'offre pas toujours des résultats dentiques. La quantité de substances employées, leur pureté, le degré de chaleur, la durée de la fusion, etc., sont autant de causes qui peuvent influer sur la nature du produit d'une manière remarquable. L'habitude acquise par l'expérience peut seule faciliter les moyens de réussite. Je dirai toutefois qu'il ne faut pas opérer sur plus de deux kilogrammes de matière à la fois, sans quoi la combinaison se fait moins bien, et ne fournit qu'un produit plus ou moins défectueux.

A l'état de pureté, le silicate de soude est blanc, transparent, et retient plus de cinquante pour cent d'eau de cristallisation. Malgré cela, il se laisse facilement réduire en poudre. Sa saveur est piquante et franchement alcaline. Il cristallise en octaèdres à base carrée et à triangles isocèles. Il se dissout dans deux fois son poids d'eau froide, dans dix parties d'alcool à 86 degrés froid, et dans cinq partics d'alcool bouillant. Exposé à l'air, il s'effleurit un peu à la longue, sans subir d'altération.

Soumis à l'action de la chaleur, il fond d'abord dans son eau de cristallisation, et éprouve ensuite la fusion ignée; il perd ainsi plus de la moitié de son poids d'eau, et conserve dans cet état toutes ses propriétés.

Les acides les plus faibles précipitent, sous forme de gelée, la silice de la dissolution acqueuse de ce sel; mais il faut pour cela que la dissolution soit un peu concen-trée. Dans ce cas, la gelée est compacte, solide.

Traité par un acide, le silicate de soude ne doit pas faire effervescence; s'il s'en produit, le sel contient du carbonate de soude. Tous les silicates de soude du commerce que j'ai examinés sont dans ce cas. La présence du carbonate alcalin indique que la fusion a été mal faite, et que la combinaison de la silice avec la soude ne s'est

opérée qu'imparfaitement.

En traitant par un léger excès d'acide chlorhydrique une dissolution concentrée de silicate de soude, on en précipite toute la silice sous forme de gelée, qu'on calcine dans un creuset de platine après l'avoir lavée à grande cau. Cette opération donne le poids de la silice. Le poids de la soude s'obtient comme je l'ai indiqué en parlant de la composition du benzoate de soude. La quantité d'eau se déduit aussi par différence, mais on peut l'évaluer ici directe

ment en faisant dessécher complétement un poids déterminé de silicate de soude. Dans l'un et l'autre cas, les résultats sont les mêmes.

eux, il est le seul digne de figurer dans les prescriptions médicales.

Cette divergence d'opinions sur un agent aussi facile à juger que le fer nous a paru

En opérant ainsi, on trouve ce sel formé singulière, et nous avons pensé qu'il y aucomme suit:

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Il y a deux produits vendus pour du silicate de soude dans le commerce.

L'un est une combinaison informe de silice et de soude, d'une saveur alcaline, et soluble seulement en petite quantité dans l'eau. L'acide chlorhydrique concentré le dissout presque en entier, avec un vif dégagement d'acide carbonique, et laisse pour résidu de la silice non combinée.

L'autre est un sel blanc, cristallisé en prismes très-solubles dans l'eau, plus alcalin que le précédent, et formé comme lui en majeure partie de carbonate de soude, avec très-peu de silicate sodique.

Ces produits indiquent la nécessité, pour le médecin, de s'assurer de la bonne préparation des substances qu'il prescrit, quand ces substances, comme dans l'espèce, présentent quelques difficultés de fabrication.

(Journal de méd. de Bordeaux, mai 1860.)

NOTE SUR LES différentes espèces de fer MÉTALLIQUE EMPLOYÉES EN MÉDECINE, par M. DESCHAMPS, pharmacien en chef de la maison impériale de Charenton. - Parmi les agents thérapeutiques les plus cstimés, les préparations ferrugineuses occupent certainement une des premières places. Seulement, les expérimentateurs ne sont point unanimement d'accord sur le choix qu'il faut faire lorsqu'on veut prescrire le fer à l'état métallique.

Les anciens praticiens n'avaient à leur disposition que de la limaille de fer plus ou moins fine. Leurs successeurs ajoutèrent le fer porphyrisé, et nous, nous vimes le fer réduit par l'hydrogène prendre rang parmi les agents thérapeutiques.

La limaille de fer n'est plus beaucoup prescrite; il n'y a, disent les savants, que les gens arriérés qui l'emploient. Le fer porphyrisé est plus souvent ordonné, mais ce sont les médecins qui ne suivent que de loin les progrès de la thérapeutique, qui l'administrent à leurs malades. Les médecins travailleurs, les médecins érudits et les jeunes médecins ne prescrivent plus que le fer réduit par l'hydrogène. D'après

rait peut-être de l'utilité à rechercher si quelques expériences chimiques ne pourraient pas faire connaître la valeur thérapeutique de ces fers; prouver que dans le choix des savants il y a peut-être un peu de prévention pour les choses anciennes ; démontrer que le fer le plus estimé n'est pas celui qu'on pense, et que le bien-être qu'il procure aux malades n'est pas proportionnel à la dépense qu'il leur occasionne. A notre point de vue, en thérapeutique, les nombres proportionnels sont aussi utiles, aussi importants qu'en chimie. Malheureusement ils sont trop souvent, ou, pour mieux dire, ils sont toujours négligés.

Lorsqu'on prescrit de la limaille de fer ou du fer porphyrisé, tout le monde s'entend et les malades reçoivent partout des préparations identiques; mais il n'en est plus de même lorsqu'on ordonne du fer réduit par l'hydrogène : heureux le malade qui tombe bien, car tous les fers réduits n'ont pas les mêmes propriétés physiques et chimiques, et ne produisent pas probablement, en un temps donné, les mêmes résultats cliniques.

On peut admettre en général qu'il y a au moins six espèces de fer métallique : la limaille, le fer porphyrisé et quatre fers réduits par l'hydrogène. Nous les désignerons, en tenant compte de la date de leur introduction dans la matière médicale, par les numéros 1, 2, 3, 4, 5 et 6. D'après cela, la limaille de fer porte le numéro 1, le fer porphyrisé le numéro 2, et les fers réduits les numéros 3, 4, 5 et 6.

La limaille de fer est blanche et brillante lorsqu'elle est bien conservée; son éclat métallique est très-grand et son prix de peu de valeur.

Le fer porphyrisé est gris, avec des points brillants à éclat métallique trèsnombreux; il coûte cinq francs le kilogramme.

Les fers réduits par l'hydrogène sont d'un gris ardoise plus ou moins foncé. Les numéros 5 et 6 sont semblables; il est difficile de distinguer des différences dans leur aspect. Le numéro 4 est un peu plus foncé et le numéro 5 est noir.

Quand on approche des fers réduits un corps en ignition, de l'amadou, une allumette enflammée, la flamme d'une lampe à alcool, ils prennent feu et brulent sans

flamme. Ils sont tous alcalins (1) et ramènent au bleu le papier rouge de tournesol. Ils renferment encore de la chaux, etc. Lorsqu'on les chauffe dans de petits tubes de verre, ils laissent tous, ainsi que le fer porphyrisé, dégager de la vapeur d'eau. Leurs prix sont très-élevés, quand on les compare à ceux des deux premiers fers; ils varient de vingt-cinq à quarante et cinquante franes le kilogramme; il y en a un qui est vendu à raison de deux cent dix et même de trois cent dix francs.

Tous les fers métalliques laissent dégager de l'hydrogène sulfuré lorsqu'on les traite par un acide, mais les fers réduits en produisent une quantité plus considérable. Nous avons eu cependant une variété du numéro 6 qui n'en laissait dégager qu'une proportion infinitésimale. Nous expliquerons plus loin la cause de cette différence. Beaucoup d'expériences chimiques pouvaient être tentées pour faire ressortir les propriétés thérapeutiques des fers métalliques, et pour nous permettre de signaler aux praticiens celui de ces métaux qui doit rendre le plus de services à l'art de guérir; mais nous avons choisi la combinaison du fer avec l'iode, en tenant compte de la quantité de fer qu'il est nécessaire de mettre en contact avec un poids donné d'iode, pour transformer ce métalloïde en iodure ferreux, et la détermination du volume du gaz hydrogène qui peut être produit par un même poids de fer. Nous n'avons pas dosé l'hydrogène sulfuré que les fers laissent dégager en se dissolvant dans les acides, parce qu'il est très-facile de reconnaître des différences notables dans la proportion de ce gaz à l'aide de l'odorat, du papier d'acétate de plomb, et de la réaction que le gaz dégagé exerce sur la surface du mercure de la cloche dans laquelle on le reçoit. (La suite au porchain No.) (Bulletin général de thérap., août 1860.)

La cévadille

TEINTURE DE CÉvadille. entre dans bon nombre de formules destinées au traitement de la gale. Désireux de réduire ces formules à leur plus simple expression, M. Lafargue, pharmacien à Moissac, a eu l'idée de préparer une teinture de cette plante ainsi qu'il suit : Pa. Cévadille en poudre.......... 60 gramm. Alcool à 21 degrés Cartier.. 500 gramm. Laissez macérer pendant huit jours; passez avec expression et filtrez.

Trois ou quatre lotions avec cette tein

(Le fer réduit n'est pas alcalin par lui-même, il ne doit son alcalinité qu'à du carbonate qui a

ture suffisent, suivant M. Lafargue, pour faire disparaître la gale. (Ibid.)

Toxicologie.

DU TANNIN COMME CONTRE-POISON DE LA STRYCHNINE; par le professeur KURZAK. Le travail de M. Kurzak repose à la fois sur des études chimiques et sur une série assez nombreuse d'expériences faites sur des animaux. Il résulte des premières que le précipité qui se produit lorsqu'on mélange une dissolution de nitrate de strych

nine et de tannin est insoluble dans l'eau, dans l'acide chlorhydrique et dans une dissolution de carbonate de soude; qu'il se

dissout facilement dans l'alcool et dans des dissolutions un peu concentrées des acides acétique, tartrique et citrique. Quant aux expériences faites par M. Kurzak, soit sur des chiens, soit sur des lapins, elles ont donné, en résumé, les résultats suivants :

Le tannin, lorsqu'il est administré à temps, est un excellent contre-poison chimique de la strychnine. Il est démontré par des expériences directes que le tannate de strychnine ne se redissout pas dans les liquides digestifs. On pourra, par conséquent, compter sur l'action neutralisante du tannin, alors même qu'on ne réussira pas à évacuer le tannate de strychnine par des vomitifs.

Pour prévenir tout effet toxique, il faut que la dose de tannin soit de 20 à 25 parties pour une de strychnine. Il sera toutefois prudent, dans un cas d'empoisonnement, d'employer une quantité plus considérable de tannin, parce que diverses` substances contenues dans l'estomac (la gélatine, par exemple) en précipitent une partie.

Ce cinquième procédé s'applique spécialement au nitrate de strychnine, avec lequel M. Kurzak a fait ses expériences, et qui est le sel de strychnine le plus soluble. A fortiori pourra-t-on compter sur l'action neutralisante du tannin lorsqu'il s'agira d'un empoisonnement par la strychnine pure, qui est très-peu soluble, ou par la noix vomique, qui ne peut se dissoudre qu'avec une lenteur extrême.

Le tannin, comme antidote de la strychnine, est un agent d'autant plus précieux qu'il est toujours possible de se procurer sans délai des noix de galle, qui en contiennent une forte proportion. On les pul

été employé pour décomposer le sel de fer, et qui reste mélangé avec l'oxyde.

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