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riette indique le moment opportun pour l'opération :

Ainsi, lorsque le traitement médical a échoué, lorsque les premiers symptômes de l'asphyxie se présentent, lorsque enfin on en est arrivé à se dire: maintenant que nous avons tout employé, si le hasard ne vient à notre aide, s'il ne se produit un suprême effort d'expulsion qui débarrasse les voies respiratoires des pseudo-membranes qui les obstruent, tout est perdu, je dis qu'il faut agir sans tarder. Il faut donc opérer plus tôt, l'on ne doit pas attendre que les forces aient abandonné complétement le malade, si l'on veut obtenir de la trachéotomie le succès recherché. J'appelle sur ce point la sérieuse attention des praticiens, leurs efforts unis aux miens feront reconnaître tôt ou tard, je l'espère, que si l'opération qui a été si chaudement recommandée en France n'est pas un moyen certain de triompher d'une affection qui frappe si cruellement l'enfance, tout au moins elle mérite plus de faveur et doit éveiller moins de crainte que par le passé.

Je crois pouvoir me dispenser d'entrer dans des développements particuliers concernant l'enfant que je viens d'opérer il y a trois semaines et qui se trouve à l'heure qu'il est complétement rétabli. Les seules particularités que ce cas présente, c'est que la canule est restée dans la trachée pendant neuf jours sans occasionner d'accidents, que la quantité de fausses membranes expulsées était des plus considérables et a duré sept jours, enfin que l'enfant opéré n'était âgé que de deux ans et demi. (Presse médicale, No 54.)

UN TRAITEMENT PALLIATIF DU CANCER. M. Thomas Hunt n'a la prétention d'appliquer ce traitement qu'aux tumeurs squirrheuses du sein encore peu développées et non ulcérées; il recommande, avec quelques observations à moitié probantes de la vérité des résultats, deux moyens qui lui paraissent infaillibles, sinon pour faire disparaitre ees tumeurs, du moins pour en retarder toujours et souvent même en arréter complétement la marche,

Le premier consiste à envelopper le sein malade dans une couche épaisse et moelleuse de coton cardé, pour y entretenir une douce chaleur qui paraît aider à la résolution de la tumeur, et pour y diminuer, quand elle existe, la douleur; puis à le soutenir par un bon mode de suspension, afin d'éviter tout tiraillement par le fait du poids du squirrhe. — Le second moyen, devant influencer profondément l'orga

nisme et arrêter la diathèse, consiste à administrer l'arsenic, qui, d'après M. Hunt, jouit, dans certaines limites, d'une spécificité anticancéreuse. Chez les personnes faibles et plus ou moins anémiques, l'arsenic est associé au fer, sans pourtant que cette association soit constamment nécessaire. Habituellement, on administre trois fois par jour, après le repas, dans de l'eau pure, une douzaine de gouttes d'une solution d'acide arsénieux dont la formule pourra varier au gré de chaque médecin, mais qui devra toujours permettre d'administrer le médicament en de très-petites quantités devant être longtemps continuées.

Les expériences commencées par M. Hunt sont encourageantes, et nous croyons utile d'essayer sa médication dans les cas de squirrhe ou de cancer du sein, sans préjudice, bien entendu, de recourir à l'ablation des tumeurs lorsqu'il n'aura pas été possible d'en arrêter la marche. (British medical Journal et l'Union méd, de la Gironde, No 7.)

COMPRESSION DIGITALE DU CANAL DE L'URETHRE, PRATIQUÉE DURANT UNE DEMI-HEURE, POUR ARRÊTER UNE HEMORRHAGIE TRAUMATIQUE INQUIÉTANTE.—Un ouvrier mécanicien étant tombé sur une roue d'engrenage, de manière que la verge fut prise entre la rouc et le pubis, il s'ensuivit une rupture dans l'intérieur du canal, suivie d'une hémorrhagie par le méat. M. le docteur Maurice, appelé auprès du blessé, considérant que l'hémorrhagie n'était pas très-abondante et que le sujet était robuste, se borna à prescrire l'application de compresses résolutives, et une potion contenant de l'ergotine et de l'opium. Cependant, le lendemain, l'hémorrhagie persistant toujours et le sujet commençant à devenir anémique (il avait perdu environ 2,400 grammes de sang), M. Maurice se décida à recourir à un moyen hémostatique plus puissant. Il s'arrêta à la compression; il saisit tout simplement la verge entre l'index et le pouce, appliqués le premier sur le dos de la verge, et le second sur le canal, juste vers le lieu d'où le sang s'échappait. La cessation immédiate de l'écoulement sanguin lui donnant l'assurance que la compression était efficace, il en prolongea l'application pendant une demi-heure consécutive, sans désemparer. Au bout de ce temps, jugé suffisant pour la formation d'un caillot solide susceptible d'arrêter définitivement l'hémorrhagie, la compression fut suspendue; l'hémorrhagie était complétement

arrêtée. Jugeant inutile dès lors de comprimer plus longtemps, M. Maurice se contenta, pour prévenir le retour de l'hémorrhagie, de prescrire le repos le plus complet pendant plusieurs heures, le pénis étant maintenu dans une position élevée.

Du troisième au septième jour, sauf un léger suintement sanguinolent, apparaissant de temps en temps au méat urinaire, tout semblait indiquer qu'il n'y avait plus à craindre le retour de l'hémorrhagie. Il en fut cependant autrement. Dans la matinée du huitième jour, à la suite d'une forte quinte de toux, le sang revint avec autant d'abondance que le premier jour. Il coulait d'une manière incessante depuis plusieurs heures lorsqu'on fit appeler M. Maurice. Il employa, pour l'arrêter, le même moyen qui lui avait réussi la première fois, et avec le même succès. Au bout d'une demi-heure de compression, le sang était complétement arrêté. A dater de ce moment, l'hémorrhagie ne reparut plus et la guérison marcha sans entrave.

Ce fait nous a paru intéressant tout à la fois comme exemple d'hémorrhagic traumatique de l'urèthre, assez abondante et persistante pour nécessiter une intervention active de l'art, et comme exemple de succès du moyen de compression le plus simple et le plus élémentaire. (Annales de la Société de médec. de la Loire et Bullet. génér. de thérap., 15 juin 1860.)

LUXATION DU DEUXIÈME METATARSIEN EN HAUT ET EN ARRIère; réduction A L'AIDE D'UN PROCÉDÉ PARTICULIER, par M. le Dr BRAULT.

Un militaire, âgé de 23 ans, en montant un escalier et ayant son sabre pris entre les jambes, trébucha sur la marche; le bout du pied gauche porta contre la marche et se renversa fortement en dehors, tandis que le sabre et le genou droit vinrent presser fortement sur le pied gauche, au niveau des cunéiformes. Lorsqu'il sc releva, il ne put plus s'appuyer sur la jambe gauche. Il fut immédiatement transporté à l'hopital militaire, où M. Brault constata une luxation complète du deuxième métatarsien en haut et en arrière. Cet os, si solidement fixé dans son articulation, en avait été violemment chassé par suite de la courbure exagérée et de la torsion du pied pendant l'accident, aidées de la pression du sabre et du genou droit; en chevauchant sur le deuxième cunéiforme, il formait une saillie de 15 millimètres environ, très-distincte, sur le pied malade. Il y avait, en outre, une petite plaic au niveau du deuxième cunéiforme, à 1 cen

timètre environ de la tête de l'os luxé, à l'endroit où le sabre avait pris son point d'appui.

Des tentatives de réduction furent immédiatement faites ; tandis qu'un aide opérait des tractions très-fortes sur la pointe du pied, saisie à pleine main, M. Brault essaya de replacer le métatarsien, qu'il parvint, après des pressions excessives à ramener un peu vers son articulation. Le lendemain matin, 30 mai, il essaya de nouveau, après avoir chloroformisé le malade jusqu'à résolution complète, et, malgré des efforts multipliés, il ne réussit pas mieux que la veille. Un bandage compressif et des fomentations résolutives furent mises en usage pour prévenir l'inflamma

tion.

Quatre jours après, aucun accident n'étant survenu, M. Brault, fit une nouvelle tentative. Il eut d'abord l'idée de se servir d'un poinçon, ainsi que l'avait fait M. Malgaigne; mais, redoutant des accidents, il préféra employer un moyen beaucoup plus simple, et qui lui réussit au delà de toute attente. Voici de quelle manière il procéda :

il

Après avoir matelassé la plante du pied, il passa comme un sous-pied avec forte bande, qu'il fixa à la pièce supérieure d'un tourniquet. Entre le pied et la pelote, plaça un petit cylindre de bois dur, de 3 centimètres de haut, garni de charpie, qu'il appuya contre la tête de l'os luxe, dans une direction oblique d'arrière en avant, parallèle du reste à l'axe du tibia; puis faisant agir la crémaillère, il obtint une force assez puissante, aidée de la pression des doigts, pour ramener presque entièrement l'os à sa place. Il suffit alors d'une pression un peu forte, dans une direction perpendiculaire à l'axe du pied, pour obtenir la réduction complète.

Le bandage contentif consiste en une plaque de liége de 15 centimètres de haut, surmontée d'une compresse graduée et soutenue par une bande fortement appliquée contre une attelle plantaire solide, dépassant un peu le pied de chaque côté. Des fomentations d'eau blanche furent continuées jusqu'au 31 au matin. Alors, la réduction s'étant maintenue et le gonflement ayant disparu, ce premier appareil fut remplacé par un appareil inamovible.

(Gazette méd. de Strasbourg et Archives génér. de méd., août 1860.)

TRAITEMENT DE LA STERILITÉ PAR LA DILATATION DU COL DE L'UTÉRUS; par le docteur

PFEIFFER. En 1857, lors de mon séjour à Strasbourg, un ami et confrère, qui exerce avec distinction, dans le département du Haut-Rhin, vint me consulter.

Jeune et d'une santé parfaite, il était marié depuis quatre ans, avec une femme jeune, robuste et charmante, qu'il aimait beaucoup et qui était très-désireuse d'avoir de la famille.

Tourmenté par une préoccupation continuelle sur la cause de sa stérilité, il me priait d'examiner son sperme au microscope. Lui ayant reconnu tous les caractères physiologiques, je le rassurai sur son compte et je l'engageai à faire examiner sa femme par notre célèbre maître en accouchements, M. le professeur Stolz.

Celui-ci fut à même de constater une étroitesse extrême du canal du col, jointe à une grande rigidité de son tissu.

Il conseilla d'introduire journellement, pendant un mois ou six semaines, un cône d'éponge préparée dans l'intérieur du col, et d'y joindre un bain chaud d'une heure de durée.

Ce traitement fut exécuté et suivi sans qu'il survint aucun accident.

Deux mois après sa terminaison, la femme se trouve enceinte, et neuf mois plus tard, elle accouche d'un garçon sain et vigoureux.

Comme il existe bon nombre de femmes qui hésitent à se soumettre à la division du col par le procédé opératoire préconisé par MM. Simpson et Spencer Wells, le traitement suivi de succès, dans le cas que je viens de relater, pourrait être tenté avec avantage.

(L'Union médicale, No 77.)

TÉTANOS TRAUMATIQUE GUÉRI PAR LE TARTRE STIBIÉ A HAUTES doses.- - Les succès obtenus dans la chorée par l'emploi du tartre stibié à hautes doses, dites de tolérance, c'est-àdire les plus hautes que le malade puisse supporter sans vomissements ni diarrhée, ont engagé M. le docteur Cornaz, de Neufchâtel (Suisse), à recourir à ce moyen dans le traitement du tétanos traumatique ; cet essai a été couronné de succès. Depuis, il a eu l'occasion de traiter de la même manière un nouveau cas de tétanos qui a eu un résultat aussi heureux., Voici ce nouveau fait :

Un homme de soixante-trois ans, Philippe G***, agriculteur, fut pris, le 3 octobre, de violentes douleurs dans la main gauche, et spécialement au doigt médius, et ce ne fut que le 15 qu'il se décida à aller consulter un médecin, qui l'adressa à

l'hôpital Pourtalès, où M. Cornaz constata ce qui suit : le médius de la main gauche était atteint de gangrène étendue jusque près de son articulation métacarpo-phalangienne.

Le 12 novembre suivant, le doigt était complétement desséché. Le 16, de légères tractions suffirent pour le détacher. Le lendemain 18, le malade accusa de la raideur dans les muscles masticateurs, et on remarqua qu'il ne pouvait pas bien ouvrir la bouche. M. Cornaz prescrivit aussitôt le tartre stibié à la dose de 1/2 grain toutes les heures et demie. Cette médication provoqua sept selles, mais pas de vomissements, jusqu'au lendemain matin 19. Le malade avait toujours la même difficulté à ouvrir la bouche, et se plaignait, en outre, de raideur dans les muscles de la nuque ; le pouls était à 84. De ce jour au lendemain, il n'y eut que trois évacuations alvines.

Le 20 au matin, le trismus était extrêmement prononcé, et le malade ne parlait que difficilement. On rapprocha les doses de tartre stibié (1/2 grain toutes les heures). Néanmoins, le surlendemain 22, il était plus mal encore, tous les symptômes ayant augmenté d'intensité.— Le 23, il accusait une légère amélioration, la raideur du cou avait diminué. En revanche, le contact du tartre stibié avait déterminé à l'arrièrebouche de vives douleurs. M. Cornaz fit faire alors 24 pilules avec 16 grains (80 centigrammes) de tartre stibié, à prendre toutes les heures et demie. Le 25, l'état du malade étant empiré encore, et la constriction des mâchoires ne lui permettant plus d'avaler des pilules, on lui fit prendre

toutes les heures et demie une cuillerée à café d'une solution de 8 grains (40 centigrammes) de tartre stibié dans 60 grammes d'eau distillée. Il fallut encore renoncer à ce dernier moyen d'administrer l'émétique, qui déterminait des douleurs excessives au fond de la bouche, avec retentissement dans les oreilles, et prescrire un looch au chlorate de potasse.

Le surlendemain, le tétanos faisant des progrès, mais l'état de la bouche étant amélioré sous l'influence du chlorate de potasse, on revint de nouveau au tartre stibié (40 centigrammes pour 60 grammes d'eau toutes les heures et demie), tout en continuant le chlorate de potasse.

Le même traitement fut continué jusqu'au 2 décembre. Des douleurs de ventre ayant été accusées à cette époque par le malade, on supprima le tartre stibié, auquel il ne fut plus nécessaire d'ailleurs d'avoir recours, les symptômes tétaniques

ayant diminué graduellement à dater de

ce moment.

Cette observation est remarquable par la persévérance avec laquelle il a fallu insister sur la médication stibiée ou varier les formes d'administration et par l'heureux résultat de sa combinaison avec le chlorate de potasse qui, en atténuant ses effets fâcheux, a permis d'en prolonger l'usage beaucoup plus longtemps qu'on n'aurait pu le faire sans cet adjuvant. (Echo méd. et Bull. gén. de thérap., 30 mai.)

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EFFICACITÉ DES TÉTANIQUES DANS L'ASCITE AVEC APPAUVRISSEMENT DU SANG; par M. MARTIALIS. Dans l'étude des hydropisies, c'est à peine si l'on consacre quelques mots à celle qui a pour cause l'anémie. Valleix en parle peu et ne fait que mentionner la médication employée par M. Tessier, de Lyon, dans les cas qui sont liés à un état de faiblesse et d'asthénie génërales cet oubli s'explique par le peu de fréquence de la maladie et peut-être par la rareté du succès, due, je suis porté à le croire, en grande partie au traitement employé.

Il faut se défier, dans les cas d'hydropisie liée à l'anémie, de ce cortége de médicaments appelés diurétiques; par leur emploi exclusif et prolongé non-seulement vous perdez un temps précieux, mais vous altérez la constitution du malade à tel point que vous annihilez les bons effets que la nature réparatrice et la médication intelligente pourraient nous offrir. Il y a mieux c'est qu'alors l'organisme a besoin de se réveiller sous l'influence d'une exaltation vive, continue, et le médicament par excellence, dans ces conditions, est la strychnine, ce médicament électrique, ainsi que l'appelait M. Lauvergne, premier médecin en chef de la marine, à cause de ses effets immédiats sur le système nerveux. Notre première idée sur l'emploi des tétaniques dans cette affection date de cinq ans, à la suite d'une clinique faite par le professeur que nous venons de nommer, et où il nous montra un malade atteint d'ascite qu'il traita avec un succès complet par l'extrait de noix vomique.

Nous avons le bonheur de posséder en ce moment dans notre service un cas assez intéressant dont nous allons rapporter l'observation.

Guérin Etienne, âgé de 22 ans, soldat au 67e de ligne, de constitution lymphatique, entre à l'hôpital de la marine, le 24 mars 1860. Doué de beaucoup d'énergie, cet homme ne se décida à se présenter

à la visite du chirurgien-major du régiment que trois mois après les premiers symptômes de la maladie; il est faible, très-amaigri et l'ascite est déjà assez développée. A son entrée : peau sèche, sans fièvre ni céphalalgie; digestion difficile, légère diarrhée. Les urines sont rares, elles ne contiennent pas d'albumine, mais elles sont chargées de mucus. Douleur du côté droit simulant un point pleurétique, mais due au refoulement du foie sous le poumon par la sérosité épanchée; les extrémités n'ont jamais été œdématiécs. En les examinant successivement, les divers organes thoraciques et abdominaux sont dans un état de parfaite intégrité, si ce n'est un bruit de souffle au premier temps des battements du cœur. Cet homme déclare n'avoir jamais eu de fièvre paludéenne ni exanthématique.

Du 24 mars au 7 avril, les diurétiques, d'abord exclusivement, puis avec le quinquina et le fer, n'amènent aucune amélioration. La circonférence abdominale, prise au niveau de l'ombiffe, mesure 0,92. Alors le malade est soumis à la diète sèche, consistant en 120 grammes d'eau gommée pour toute tisane, et prend une pilule de 0,01 de strychnine. Nous administrons de plus la potion suivante :

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30 gramm. 90

Sirop de quinquina.
Décoction de quinquina.
A prendre en deux fois.
Alimentation substantielle; vin.

9 avril, la peau est moins sèche, les urines plus abondantes. Commencement d'appétit, une selle. Le malade accuse de légers tiraillements dans le ventre dont la circonférence est de 0,88. — Deux pilules de strychnine; le reste, ut suprà.

10. L'amélioration persiste : circonférence abdominale : 0m,87.-Trois pilules de strychnine. 12 au 17. État général des plus satisfaisants; la douleur de côté a disparu. Les joues, moins creuses, se colorent; l'appétit est entièrement revenu; la peau a perdu sa sécheresse et les urines sont copieuses. La mensuration abdominale donne successivement: 0,87, 0,85, 0,82, 0,80. La dose de strychnine est portée graduellement à 0g,06 en six pilules, trois le matin, trois le soir.

18 au 1er mai. Le malade est en pleine convalescence; il mange les trois quarts et n'accuse aucun trouble de la digestion ; les forces reviennent. La circonférence abdominale tombe de 0,80 à 0,72. Nous continuons la même médication sans augmenter la dernière dose de strychnine qui est suffisante, et nous espérons obtenir bientôt pour ce malade un congé qui lui

permettra de se rétablir entièrement au sein de sa famille.

(L'Abeille médicale, 20 mai 1860.)

Lithine contre la goutte; par M. GARROD. Les sels de lithine, selon l'auteur, peuvent être considérés comme un spécifique de la goutte; c'est habituellement au carbonate que M. Garrod accorde la préfé

rence. Lorsqu'il y a indication de donner des proportions relativement considérables de substances alcalines, le carbonate de lithine est avantageusement associé au carbonate ou au citrate de potasse, ou bien encore au phosphate d'ammoniaque, et administré dans une eau gazeuse (soda water). Il administre 20 centigrammes de carbonate de lithine deux ou trois fois par jour. (Répertoire de pharmacie, août 1860.)

Chimie médicale et pharmaceutique.

TITRAGE DES POTASSES BRUTES EXTRAITES DES VIÑASSES DE BETTERAVES. (Suite et fin.— Voir notre cahier d'août, p. 175.)

:

III.

Suivant la manière dont la calcination des salins bruts de betteraves a été opérée, le produit est plus ou moins dense ou compacte, plus ou moins riche en carbonates alcalins si bien qu'il est rare que deux opérations donnent absolument, même avec des vinasses semblables, des produits identiques. Il y a plus dans une même fournée, les morceaux de salin sont loin d'avoir le même aspect, la même composition, la même richesse alcaline. Les uns sont trèsporeux, peu chargés de matières charbonneuses et de substances insolubles; d'autres, au contraire, plus ou moins frittés, plus ou moins noirs et durs, contiennent proportionnellement plus de sels insolubles et de sels non titrants.

Lors donc qu'on se contente de prendre quelques fragments de potasse dans un tas considérable pour en former l'échantillon sur lequel le titrage doit s'exercer, et que d'ailleurs on prélève autant de fragments distincts qu'on veut faire d'échantillons, il est certain qu'on ne peut arriver à aucun résultat exact, et qu'on doit trouver des différences considérables dans les titres alcalimétriques, alors même qu'on lessive les échantillons de la même manière et qu'on opère avec la même liqueur d'épreuve.

Pour éviter toute cause d'erreur et arriver à former des échantillons qui représentent exactement la moyenne de la composition d'une masse plus ou moins considérable de potasse brute de betteraves, il faut s'astreindre aux précautions suivantes : 1° Prendre en différents points de la masse, à la partie inférieure, dans le centre, à la partie supérieure, sur les côtés, des

gros, des moyens, des petits fragments, à peu près dans des proportions égales, de manière à former un lot de 50 kilogr. On passe le tout à la meule; on tamise; on repasse le résidu qu'on tamise de nouveau ; on mélange bien toutes les parties de la poudre grossière obtenue, et on en pèsc 10 kilogr. qu'on pile de nouveau et qu'on passe à travers un tamis plus fin. Sur ce deuxième lot on prélève un poids de 1 kilogr. Une nouvelle pulvérisation et un tamisage plus fin sont encore opérés, et, après un mélange intime, on divise la poudre en échantillons de 100 gr., qu'on introduit et qu'on conserve dans des flacons propres munis de bons bouchons. Toutes ces opérations doivent être faites aussi rapidement que possible.

2o Les échantillons, une fois préparés, doivent être préservés de l'action de l'air, afin d'éviter qu'ils absorbent de l'eau, et, dans le cas où les potasses sont sulfureuses, qu'ils absorbent de l'oxygène, ce qui sulfatise les sulfures et produit, par suite, une réaction entre le sulfate de chaux et le carbonate de potasse, réaction qui a pour conséquence d'affaiblir le titre et d'apporter des erreurs dans les comparaisons.

5o Lorsqu'on procède à l'essai d'un de ces échantillons, on doit le passer au mortier, puis au tamis de crin, jusqu'à ce que toute la masse ait été réduite en poudre aussi fine que possible. Ce n'est qu'après en avoir bien mélangé toutes les parties qu'on pèse les 10 gr. sur lesquels on doit effectuer le titrage.

C'est surtout lorsque les potasses ont été cuites à une température trop élevée, qu'elles sont, par conséquent, en morceaux durs et frittés, qu'il est indispensable de faire un échantillon commun avec tous les soins indiqués précédemment, et qu'il est absolument nécessaire de réduire le dernier kilogramme en poudre excessivement

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