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moins embrouillée; le pouls bat 112 fois par minute. — Tilleul; bouillon coupé.

Le 19, la nuit a été assez paisible, le jeune Maignan a demandé à deux reprises différentes à uriner. Les accidents sont à peu près les mêmes qu'hier; le pouls à 120, faible, tremblotant.— Même prescription.

Le 20, les symptômes ataxo-adynamiques dont j'ai parlé sont à peu près les mêmes, la peau est sèche, le pouls reste à 120; l'intelligence est très-obtuse. Depuis l'administration du purgatif, il n'y a pas eu de nouvelles évacuations alvines; gargouillement et douleur dans la fosse iliaque droite. 50 grammes de sulfate de soude à prendre en 3 fois dans du bouillon aux herbes ; limonade; tilleul; bouillon de poulet.

Le 21, trois évacuations ont été occasionnées hier dans la soirée, par suite de l'ingestion du purgatif. Ce matin, l'intelligence est plus précise, le facies est moins hébété, la langue plus humide, les dents moins fuligineuses, la langue moins sèche, moins fendillée, le pouls à 108, faible et très-mou. Limonade ; tilleul; bouillon de poulet.

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Le 22, le mieux paraît se soutenir, le petit Maignan peut répondre, quoique bien lentement, aux quelques questions que je lui adresse. Les voies digestives supérieures sont plus humides; la soif est vive; les urines ne sont plus rendues involontairement; la toux est très-fréquente; l'auscultation ne révèle qu'un peu de bronchite; la peau est douce et halitueuse, le pouls est tombé à 92. Je fais part à la famille de mes espérances et j'engage la mère à redoubler de soins et de précautions pour son fils. Tisane de mauve, édulcorée avec le sirop de capillaire; bouillon de poulet.

Le 23, l'amélioration est encore plus prononcée qu'hier, les taches rosées ont presque entièrement disparu, le pouls est à 92, la peau est bonne.— Même tisane; 3 tasses de bouillon de bœuf.

Le 24, nous sommes revenu aux plus mauvais jours. Y a-t-il eu quelque imprudence commise? A-t-on fait manger l'enfant ? Lui a-t-on donné du vin ? La famille nie et prétend qu'on n'a pas outrepassé mes prescriptions. Je suis loin d'être convaincu: mais les accidents ont pris une effroyable intensité; la face est grippée, le nez est effilé, les yeux sont enfoncés dans les orbites, la langue est sèche, croûteuse, les dents fuligineuses, l'haleine fétide; les urines sont rendues involontairement ; il y a du gargouillement dans la fosse iliaque droite ; l'intelligence est excessivement embarrassée; le malade est plongé dans des revasseries profondes; le pouls faible à 124.-2 vésícatoires camphrés aux mollets; sulfate de soude 30 grammes en 3 paquets, à prendre à une heure d'intervalle dans du thé léger; tilleul; bouillon de poulet.

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Le 25, même état. Le sel n'a produit que deux évacuations. Sulfate de soude 30 grammes, à prendre comme la veille; tilleul; bouillon de poulet. Le 26, l'état du malade semble plutôt s'aggraver que se modifier. Sulfate de soude 25 grammes en une fois ; tilleul et oranger; bouillon de poulet. Le 27, pas de changement. La surface des vésicatoires est rosée, pouls à 150. -Tilleul et oranger; bouillon de poulet.

Le 28, un semblant de mieux, pouls à 120.50 grammes de sulfate de soude, en une seule fois; bouillon de poulet ; tilleul et oranger.

Le 29, un peu de rémission dans les accidents; mais c'est si peu tranché, si peu marqué, qu'il faut encore être sur ses gardes, et ne pas se bercer d'un espoir décevant; le pouls à 116. Le purgatif a produit deux garde-robes trèscopieuses. Tilleul; bouillon coupé.

Le 30, l'intelligence se débrouille; le pouls tombe à 104; la respiration est meilleure, la toux moins fréquente; la langue commence à s'humecter. Même prescription.

Le 31, mieux assez prononcé. L'enfant se plaint de douleurs abdominales. Tilleul; bouillon de poulet; cataplasme de farine de lin sur l'abdomen.

Le 1er janvier, au lieu d'un cataplasme de farine de lin, la garde de l'enfant a mis à nu sur l'abdomen un énorme sinapisme qui est resté appliqué pendant plus de trois heures; ce n'est que par suite des douleurs horribles endurées par le petit patient qu'on a eu l'éveil et qu'on a ôté ce sinapisme. Du reste, ce révulsif semble avoir agi d'une manière merveilleuse, car l'intelligence est plus nette, le pouls est meilleur à 92, la peau douce et humide; la langue étalée et humide. Tilleul; 3 bouillons de bœuf.

Du fer au 5 janvier, rien de bien saillant, le mieux continue.

Le 6, l'amélioration est de plus en plus prononcée; l'intelligence est tout à fait revenue le pouls est tombé à 88; la faim se fait sentir. L'amaigrissement du visage se manifeste de plus en plus, ce qui est toujours un signe de bon augure, lorsqu'il coïncide avec la décroissance des accidents. cule de pomme de terre; 3 bouillons.

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2 potages à la fé

Le 12, la convalescence était prononcée. Elle fut traversée sans encombre, et vers le 15 février, le jeune Maignan était complétement guéri.

OBS. 2o.- Fièvre typhoïde légère; purgatifs; guérison.-Madame Vallier, âgée de 55 ans, brune, d'une constitution nerveuse, demeurant à Tours, quai Saint-Symphorien, fut prise le 2 décembre 1846, après avoir séjourné pendant plusieurs nuits dans une chambre au rez-de-chaussée, qui avait été envahie par l'inondation, d'une céphalalgie très-intense, d'un frisson très-violent, de courbature et de vomissements bilieux.

Appelé près d'elle, le 5, je pus constater que l'agitation était extrême, que la langue était saburrale, rouge à sa pointe et sur ses bords; la malade se plaignait d'une céphalalgie très-intense, la bouche était påteuse, l'haleine fétide, la soif très-vive, l'appétit nul, les nausées continuelles, les vomissements rares, la constipation très-rebelle; l'épigastre était douloureux; il y avait du gargouillement dans la fosse iliaque droite; le pouls était petit et concentré à 96. Une bouteille d'eau de Sedlitz à 45 grammes, à prendre par verrée toutes les demi-heures; limonade ordinaire pour boisson.

Le 6; il y a eu hier, 8 évacuations alvines très-copieuses qui ont notablement soulagé la malade; la céphalalgie est moins intense, la malade a pu goûter quelques instants de repos pendant la nuit; la soif est moins prononcée; le pouls à 92. Limonade; 5 bouillons.

Le 7, le mieux d'hier ne s'est pas soutenu; la malade est fort accablée; le pouls est très-fréquent et donne 124 pulsations par minute; la langue sèche, rapeuse, les dents sont fuligineuses, douleur à l'épigastre et à la région iliaque droite où la pression fait reconnaître du gargouillement.

J'interroge avec soin le fils Vallier, et m'enquiers près de lui si sa mère n'a pas commis quelque imprudence, quelque écart de régime. A force de le questionner, il m'avoue que la malade, se croyant guérie hier, a absolument voulu manger de la soupe et un œuf à la coque, puis, qu'elle a bu du vin.

Il n'en fallait pas tant, comme on le pense bien, pour expliquer de semblables accidents. Une bouteille eau de Sedlitz à 45 grammes; limonade.

Le 8, l'amélioration n'a pas tardé à survenir, à l'aide des évacuants, et la fièvre a considérablement diminué sous l'influence de cette médication; la stupeur n'est pas si prononcée, la langue est plus humide, la soif moins vive; le pouls ne bat plus que 96 fois par minute. Limonade; diète.

Le 9, le mieux se soutient. Épistaxis très-légère pendant la nuit; la céphalalgie a presque entièrement cessé ; la soif est bien moins grande; l'appétit nul; la langue saburrale; gargouillement dans la fosse iliaque droite; pouls à 92; légers soubresauts dans les tendons.

Jusqu'au 12, il ne survint pas de notable changement dans la position de madame Vallier; mais ce jour-là, comme la constipation avait de la tendance à reparaitre, j'ordonnai une bouteille d'eau de Sedlitz à 45 grammes, à prendre comme les précédentes. Limonade.

Le 13, apparition de quelques taches rosées lenticulaires, sur la poitrine seulement. Il y a eu six évacuations provoquées par l'eau de Sedlitz. La malade tousse légèrement, et quelque peu de râle muqueux à grosses bulles se fait entendre des deux côtés de la poitrine en arrière; pouls à 90.- Tisane pectorale miellée; bouillon coupé.

Le 15, le mieux se prononce et le pouls est tombé à 84; la peau est fraîche, halitueuse et ne présentant pas ce caractère de sécheresse qu'on observe si souvent dans la fièvre typhoïde; la soif est nulle, la langue se débarrasse de son enduit. Peu de gargouillement dans la fosse iliaque droite. Tisane pectorale. miellée; 3 bouillons.

Le 17, la malade demande à manger; mais comme je n'ai pas oublié l'imprudence qu'elle a commise au début de sa maladie, je lui rappelle les dangers. qu'elle a courus et l'engage à patienter encore pendant quelques jours; le pouls excellent est tombé à 76.- Même prescription.

Le 20, le mieux étant très-évident et s'étant soutenu pendant plusieurs jours, les taches lenticulaires ayant presque complétement disparu, la langue s'étant nettoyée, le gargouillement dans la fosse iliaque droite étant nul, je consens à laisser prendre 2 potages à la fécule de pomme de terre et 4 bouillons.

Le 24, Mme Vallier demandait à grands cris des aliments plus substantiels; le sommeil était réparateur ; le pouls à 72. Je ne pus me décider à accéder encore à ses désirs.

Je permis seulement potages, du bouillon et un peu d'eau rougie pour boisson.

Le 27, la convalescence étant franchement établie, je conseillai : 3 potages et un œuf à la coque.

Successivement l'alimentation devint plus réparatrice, et le 18 janvier 1847, la guérison pouvait être regardée comme complète et définitive.

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OBS. 5o.— Fièvre typhoïde grave; accidents adynamiques ; purgatifs ; guérison. M. Rivaux, rentier, âgé de 74 ans, d'une constitution sèche et nerveuse, demeurant commune de Saint-Symphorien extra, jouissait habituellement d'une très-bonne santé, lorsque le 4 septembre 1847, il fut pris à son réveil d'une violente céphalalgie et d'une courbature complète. Croyant à une migraine, ce vieillard voulut se lever, mais il fut obligé de se remettre au lit, et fut pris, incontinent, de vomissements bilieux très-abondants, et d'une diarrhée bilieuse fort intense.

Ces accidents, qui s'accompagnèrent d'une fièvre très-forte, allant en augmentant pendant quelques jours, je fus appelé. Voici dans quel état je trouvai le pauvre malade.

Décubitus dorsal, facies altéré, yeux hébétés, céphalalgie sur-orbitaire trèsdouloureuse et constante, langue effilée, rouge à ses bords et à sa pointe, sèche, râpeuse, fendillée, dents sèches, soif vive, anorexie complète, nausées assez fréquentes, plus de vomissements. La diarrhée persiste et le malade a encore quatre ou cinq garde-robes par jour. Gargouillement très-manifeste dans la fosse iliaque droite; toux sèche, rien à la percussion; quelques râles sibilants à l'auscultation; le pouls assez faible donne 104 pulsations par minute; intelligence nette, mais beaucoup d'inquiétude de la part du malade. Rêves pénibles et fatigants. Une bouteille d'eau de Sedlitz à 45 grammes, dont on donnera une verrée toutes les demi-heures ; limonade ordinaire ; bouillon coupé.

Le 8, il y a eu un grand nombre d'évacuations alvines; la langue est un peu plus humide que la veille; la soif est moins vive; la céphalalgie moins opiniatre, moins prononcée; les nausées ont cessé ; le gargouillement est moindre dans la fosse iliaque droite ; quelques gouttes de sang s'échappent des narines pendant ma visite; sommeil plus tranquille, plus calme; les rêvasseries sont moins pénibles. Limonade; bouillon coupé.

Le 9, à peu près même état qu'hier; cependant la soif est assez vive, et la langue est redevenue un peu sèche; les dents sont légèrement fuligineuses ; beaucoup moins de céphalalgie; pouls à 100.- 50 grammes de sulfate de soude dans une verrée de limonade; bouillon coupé ; limonade.

Le 10, état de mieux-être tellement prononcé, que M. Rivaux se croit guéri; la fièvre a cédé ; le pouls ne bat plus que 80 fois par minute; la soif est modérée et l'appétit se fait sentir.

Je permets 4 bouillons et une tasse de lait ; mais j'annonce que si le malade veut faire le moindre écart de régime, il ne tardera pas à étre pris d'accidents graves; qu'il est atteint d'une fièvre typhoïde légère; que la médication em

ployée contre elle a jusqu'à présent été couronnée de succès, et que, si par une obstination incroyable, il se prive des lumières de la médecine, il pourra bien avoir à s'en repentir.

Mon raisonnement ne peut convaincre M. Rivaux ; il m'affirme qu'il est guéri, qu'il le sent bien, et que d'ailleurs, si son état est moins satisfaisant, il me fera prévenir. Je m'éloigne donc.

Le 14, je suis mandé de nouveau, et je trouve mon malade dans un état beaucoup plus grave que lors de ma dernière visite.

La langue, les lèvres et les dents sont sèches et fuligineuses; il y a une soif inextinguible, des vomissements bilieux très-abondants et très-fatigants; de la diarrhée; pendant la nuit l'émission de l'urine a été involontaire, et quelques évacuations alvines ont également eu lieu, sans que le malade en ait eu conscience; taches rosées disséminées sur l'abdomen; toux très-fréquente; expectoration muqueuse assez difficile; délire et rêvasseries continuelles; peau sèche, brûlante; pouls à 120, petit et peu résistant; soubresauts des tendons. Mon pronostic est beaucoup plus réservé, et j'annonce à la famille que la maladie a fait en quelques jours des progrès tellement effrayants, que je n'ose guère espérer une issue heureuse. Je demande même l'adjonction d'un confrère, ce qui m'est accordé, et M. le docteur Giraudet père a vu pendant quelques jours ce malade avec moi. Sulfate de magnésie 40 grammes, à prendre en 4 fois dans de la limonade; bouillon de poulet; limonade faite en exprimant le jus de 4 citrons dans une pinte d'eau sucrée.

Le 15, même état. Le purgatif a produit 3 abondantes évacuations alvines. Le 17, les accidents ne vont pas en augmentant, mais il n'y a pas la plus légère amélioration; pouls à 116-120; peau sèche et brûlante. 30 grammes de sulfate de soude; bouillon.

Le 18, quatre évacuations alvines sont survenues; même gravité pour le pronostic; pouls à 116.- Limonade; bouillon.

Le 20, les symptômes sont bien plus alarmants; le délire est continuel, il y a de la carphologie, l'émission de l'urine et les évacuations alvines sont toujours involontaires; la langue est très-sèche, la déglutition est très-difficile, le pouls misérable à 120; la peau est recouverte de sueur; pas de sudamina.— 50 grammes de sulfate de magnésie; limonade vineuse; bouillon.

Le 21, légère amélioration, le délire est un peu moins prononcé; le malade semble comprendre les questions qu'on lui adresse; la langue est un peu moins sèche; les évacuations alvines et l'émission de l'urine sont toujours involontaires; gargouillement dans la fosse iliaque droite. Peau sudorale; pouls à 96 ; sudamina nombreux sur les parties latérales du cou, sur la poitrine et sur l'abdomen. Limonade vineuse; bouillon.

Le 22, le mieux est plus prononcé qu'hier; l'intelligence est de moins en moins obscure; les déjections ne sont pas toutes involontaires et le malade a pu demander le bassin. Peau chaude, sudorale, pouls à 96. Même prescription.

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