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ments gymnastiques, que l'on conseille d'une manière banale, ils ont l'inconvénient d'occasionner une grande dépense de forces, à laquelle l'alimentation de chaque jour ne peut subvenir; il faut donc les réserver pour le moment où la convalescence est déjà solide.

Lorsque à l'aide de ces précautions on parvient à élever la quantité de nourriture à des proportions convenables, on voit les malades se transformer, les forces et l'embonpoint revenir, et l'état intellectuel se modifier de la manière la plus saisissante. Mais il est convenable d'exercer pendant longtemps encore une rigoureuse surveillance, et de combattre énergiquement les moindres tendances maladives, si elles venaient à se reproduire. Les rechutes sont faciles, et d'ailleurs cette forme d'hypochondrie est l'indice d'une prédisposition nerveuse qui ne doit pas laisser sans inquiétude sur l'avenir intellectuel de ces sujets.

(Annales médico-psychologiques et Archiv. générales de médecine, mai 1860.)

leurs, en général, à une période assez avancée de la phthisie, surtout dans la forme aiguë ou dans les recrudescences aiguës de phthisies antérieurement chroniques ou latentes. Cependant cette règle n'est pas absolue, car on les observe aussi, mais plus rarement, dans la forme chronique. On ne saurait les regarder comme une conséquence des hémoptysies abondantes ou répétées, car sur neuf malades deux n'avaient eu aucune hémoptysie, ni au début, ni dans le cours de la phthisie. Les entérorrhagies ne peuvent pas non plus être mises sur le compte des ulcérations tuberculeuses, car dans la plupart des cas où elles ont été observées, l'intestin n'était le siége d'aucune altération de ce genre. faut donc admettre là une véritable diathèse hémorrhagique, et cette manière de voir trouve un appui de plus dans la généralisation des hémorrhagies qui a été notée plusieurs fois.

II

M. Leudet range dans la même catégoric de faits des hémorrhagies qu'il a observées dans la pleurésie chronique, le cancer du médiastin antérieur, les maladies du foie, celles du cœur compliquées de maladie du

REMARQUES SUR LA DIATHÈSE HEMORRHAGIQUE foie, les lésions du rein. Il insiste surtout

QUI SE MANIFeste quelquefois dans le COURS DE LA PHTHISIE PULMONAIRE ET DANS D'AUTRES

AFFECTIONS AIGUES OU CHRONIQUES, par M. le docteur L. LEUDET, professeur de clinique médicale à l'école de médecine de Rouen. La coïncidence du purpura hæmorrhagica et de la tuberculisation générale aiguë, déjà signalée par Rokitansky et Waller, a été remarquée par différents médecins. M. Charcot, en étudiant les rapports qui peuvent exister entre ces deux affections, a cherché à établir qu'il ne s'agit pas d'une coïncidence fortuite, mais que le purpura est le symptôme d'une altération profonde du sang, qui est ellemême un effet de la tuberculisation.

M. Leudet a observé un certain nombre de faits qui viennent à l'appui de cette manière de voir. Sur 244 cas de phthisie pulmonaire, il compte 9 cas d'hémorrhagies se manifestant par un autre organe que le poumon, 5 fois par l'intestin, 2 fois dans les muscles de la paroi abdominale, 2 fois dans la peau, 3 fois dans le cerveau, 1 fois par le nez, 1 fois par les urines. Le plus souvent, les hémorrhagies siégeaient simultanément dans plusieurs organes; elles étaient quelquefois assez abondantes pour compromettre les jours des malades, et, dans tous les cas, l'affection primitive a entraîné la mort peu de temps après l'apparition des hémorrhagies.

Ces hémorrhagies surviennent, d'ail

sur leur fréquence, souvent signalée, dans les maladies du foie, la cirrhose par exemple. (Gaz. med. de Paris et Gaz. hebdomadaire, no 21.)

TRAITEMENT DE LA PNEUMONIE PAR L'AcéTATE NEUTRE DE PLOMB. A l'emploi si général du tartre émétique dans la pneumonie, M. le docteur Strohl, agrégé à la Faculté de Strasbourg, propose de substituer l'emploi du sucre de Saturne. Bien que les reproches adressés par l'auteur aux médications ordinaires ne nous paraissent pas tous suffisamment justifiés, nous croyons devoir exposer le traitement qu'il préconise, en faisant remarquer que le sel de plomb qui forme la base de ce traitement a été spécialement recommandé par le docteur Brachet dans l'hypertrophic du cœur.

Je suis sobre d'émissions sanguines générales, dit M. Strohl. Quand il y a pléthore, forte congestion sanguine, je saigne une fois, rarement deux; sinon, je me borne à faire appliquer quelques ventouses scarifiées ou quelques sangsues. Dès le début, je donne l'acétate de plomb; je le donne à doses assez élevées, de 25 à 55 centigrammes, et je vais parfois jusqu'à 50 centigrammes. Le pouls ne tarde pas à baisser de 10 à 15 pulsations; il tombe même quelquefois au-dessous du chiffre normal. Les symptômes locaux continuent

d'abord à s'étendre le souffle persiste et augmente même ; les râles crépitants semblent gagner en force et en étendue ; mais bientôt le malade éprouve une sensation de bien-être c'est qu'alors commence à s'opérer la résolution de l'inflammation pulmonaire. Dès ce moment, dès que les symptômes locaux s'améliorent, je suspens l'administration du sucre de Saturne; le travail de résolution achève de s'accomplir tout seul. La convalescence se déclare au bout de cinq, six jours, huit jours, quelquefois douze jours de traitement ; mais une convalescence bien franche; l'appétit se fait ressentir avant que la résolution soit complète ; les forces reviennent promptement.

Chez les enfants, même très-jeunes (de six à huit mois), et chez les vieillards, l'acétate de plomb fait obtenir des résultats tout aussi satisfaisants, même dans les cas les plus difficiles. Cet agent thérapeutique m'a encore parfaitement réussi dans quelques cas de pneumonies secondaires sur des sujets phthisiques, de pneumonies venant à compliquer le cours de fièvres typhoides. Toutefois, dans ce dernier cas, je n'ai pas par devers moi les résultats d'une expérimentation assez multipliée pour me permettre de me prononcer d'une manière absolue.

Néanmoins les avantages du traitement de la pneumonie par l'acétate neutre de plomb sont très-grands, comparés à ceux du traitement de cette même phlegmasie par les saignées copieuses et répétées, par les antimoniaux, par la digitale, par la vératrine, ctc.; il est au moins tout aussi prompt en ses résultats heureux ; il ménage les forces des malades; il peut être toujours employé, même malgré la coïncidence de quelque autre état maladif; la convalescence ne se fait pas attendre, et jamais je n'ai vu d'accidents être la suite de l'administration de ce médicament. Ce n'est pas à dire que je n'aie pas subi des insuccès ; mais ils ont été moins rares que ceux qu'enregistre le traitement classique.

ce du sucre sur la marche de l'ivresse. M. Le Cœur conteste d'abord la valeur de l'ammoniaque comme moyen d'enrayer les effets de l'intoxication alcoolique, ou mieux il en limite l'action à l'ivresse provoquéc par les liqueurs contenant une certaine dose d'acide, les vins de Bordeaux, par exemple, et le vin de Champagne surtout. Puis il ajoute :

«Enfin, je ne puis omettre de signaler un autre agent neutralisant, bien simple et bien inoffensif, que j'ai parfois conseillé et administré avec avantage, à la quantité indéterminée, vu son innocuité, de cinq, six, dix morceaux de moyenne grosseur, simplement croqués, surtout dans des cas d'ivresse commençant à se développer. Je veux parler du sucre cristallin, du sucre raffiné ordinaire, tel qu'on le scrt fragmenté sur nos tables. Je serais bien embarrassé de préciser au juste son action dans ces cas. Probablement, par sa combinaison avec les matières qu'il rencontre dans l'estomac, il modifie, retarde, précipite peut-être, en un mot change le mode de fermentation qui se passe dans cet organe et la nature des fluides qui, tout à l'heure, vont être absorbés. Peut-être agitil à la manière de l'ammoniaque, en offrant aux acides que nous supposons, ou mieux que nous admettons se former dans le ventricule (toujours, bien entendu, comme complication de l'ivresse), une base capable de se combiner avec eux et de neutraliser leurs effets par la formation de produits nouveaux sans action fâcheuse sur l'économie. Toujours est-il qu'il m'a semblé avoir, en pareil ças, une influence heureuse contre la promptitude et le développement des phénomènes d'intoxication provoqués par l'alcool et ses dérivés. »

(Bulletin général de thérap., 50 juin.)

OBSERVATION DE MÉTASTASE URINEUSE DANS LA MATRICE, par le D'ARENARE, de Naples. - Le sujet de cette observation est une femme de 24 ans, de tempérament lym

(Gaz, méd. de Strasbourg, mai 1860, et phatique, souffrant habituellement de dysGaz. méd. de Lyon, juin 1860.)

DE L'EMPLOI DU SUCRE COMME TRAITEMENT DE L'IVRESSE. Le nombre et la gravité des accidents produits par l'abus des boissons alcooliques ont porté M. le docteur Le Cœur à reprendre l'étude de cette intoxication. L'espace nous manque pour signaler toutes les idées originales contenues dans ce travail; nous nous hornerons à reproduire ce que l'auteur dit de l'influen

ménorrhée. Deux mois après être accouchée, elle n'avait pas encore vu reparaître la menstruation, lorsqu'elle s'aperçut que la matrice devenait le siége d'une sécrétion séro-muqueuse, qui disparut rapidement sous l'influence des moyens indiqués par l'état d'irritation, cause de cet écoulement. Les menstrues reparurent bientôt après, mais en petite quantité, et présentant l'odeur et la couleur des lochies. Ce retour des règles fut signalé par des convulsions hystériformes, et des douleurs

occupant la matrice et ses ligaments, et qui ne cessèrent qu'avec le flux menstruel. Le 9 août cette femme éprouva tout à coup des frissons violents, précurseurs d'une fièvre tierce, qui plus tard se transforma en fièvre continue rémittente. Les urines, limpides jusqu'alors, diminuèrent, pour se supprimer ensuite entièrement. La malade accusait une sensation de pesanteur dans les lombes; la région correspondant aux reins était légèrement tuméfiée et douloureuse; on observait en outre des nausées, un malaise général, un fourmillement sur toute la surface du corps et plus spécialement dans la région située entre les aines et la matrice, où se faisait sentir en même temps une sensation de tiraillement. Le cathétérisme faisait reconnaitre que la vessie était vide. Les remèdes diurétiques, les boissons tempérantes, l'application de sangsues et de frictions belladonées à la région rénale, les bains de siége, ne purent combattre l'intensité croissante de ces symptômes, qui disparurent pourtant le 15 août, à la suite d'une menstruation abondante. Le 19, la fièvre avait également cessé. Le cathétérisme, pratiqué pendant 24 jours, ne donnait issue tous les deux ou trois jours qu'à une once ou même à une demi-once d'urine. Le 13 septembre, nouvelle apparition de frissons, suivis cette fois de vomissements, céphalalgie, fièvre avec pouls dur et profond, et contractions douloureuses dans la matrice et ses ligaments. Des frictions avec une pommade de cyanure potassique et lupuline, sur le basventre, une apposition de vésicatoires volants sur les membres inférieurs et l'emploi de quelques pilules de morphine diminuèrent l'activité du mal, mais l'augmentation du volume de la matrice, qui sans doute avait eu lieu graduellement, n'en persista pas moins jusqu'au moment où ce viscère donna issue à une certaine quantité de sérosité sanguinolente d'une odeur ammoniacale. Aussitôt après, l'utérus reprit son volume normal et tous les symptômes morbides disparurent, à l'exception de la nausée et de l'absence absolue d'urine dans la vessie, qui persista pendant six jours.

Le Dr Arenare commença alors à soupconner que l'urine secrétée dans les reins rencontrait un obstacle qui l'empêchait de s'accumuler dans la vessie; en l'absence de toute réaction fébrile, il eut recours aux frictions mercurielles pratiquées à la plante des pieds et à l'administration intérieure du roob scillitique. Cette nouvelle médication, continuée pendant six jours, n'amena aucune amélioration. Entre temps la matrice avait derechef augmenté de

volume, la malade fut encore prise de frissons, de contractions utérines et de convulsions spasmodiques. L'auteur se décida alors à pratiquer le cathétérisme de la matrice. Cette opération donna issue à environ 3/5 de carafe (?) d'un liquide ayant une odeur urineuse, une couleur jaune rougeâtre, présentant en un mot tous les caractères d'une urine teinte de sang. L'analyse chimique y révéla la présence de mucus, fragments de fibrine, proportion considérable d'acide urique et d'uréc, sulfate et quantité considérable de chlorhydrate d'ammoniaque, etc.

A partir de ce moment tous les symptômes se calmèrent. La matrice, bien que légèrement irritée par le contact de la sonde, continua pendant sept jours à émettre, à la suite de contractions légères, une quantité d'urine variant de deux à cinq onces par jour, pendant que la vessie restait toujours vide. Le 1er octobre il ne fut plus possible d'obtenir une seule goutte d'urine d'aucun de ces deux organes. La malade se plaignait d'un fourmillement douloureux dans l'aine droite, où un ganglion se développa rapidement au point d'atteindre en trois jours le volume d'une grosse orange. Une ponction en fit sortir un liquide ayant l'odeur de l'urine qui commence à se corrompre, et mélangé de pus et de sang. Les jours suivants cette ouverture, dont la cicatrisation se fit assez longtemps attendre, continua à fournir un liquide purulent d'odeur urineuse.

Se basant sur cette remarque que l'urine s'était toujours présentée là où il existait une vive stimulation, l'auteur appliqua une sonde à demeure dans la vessie, et prescrivit des frictions avec la teinture de cantharides sur les régions sacro-lombaire et hypogastrique. Grâce à l'emploi de ces moyens, il cut la satisfaction de voir l'urine reprendre sa route ordinaire, dont elle ne dévia plus même après l'extraction de la sonde. L'huile de foie de morue fut ensuite administrée pour combattre le marasme qui menaçait de venir compliquer encore la situation, comme conséquence obligée de tant de souffrances, et dès lors la guérison fut assurée.

Le Dr Arenare, désireux de donner une explication plausible du fait extraordinaire que nous venons de relater, semble porté à croire que l'urine se séparait d'abord en totalité ou en partie dans les reins, mais que, par suite d'un état spécial du système nerveux, ce liquide trouvait un obstacle à sa descente dans la vessie par les urétères ; qu'il se trouvait ensuite, et par l'intermédiaire de la circulation abdominale déposé

dans la matrice, où sa présence suscitait tous les phénomènes qui ont été décrits; et qu'enfin la dysurie rénale persistant, l'urine, dont les principes restaient incorporés au sang, se séparait pendant l'acte de la circulation, pour se déposer dans la matrice, devenue le siége d'une vive irritation. (Giornale delle scienze mediche di Torino, 1859 no 15.)

(Traduit de l'italien par le Dr E. J...)

SUR LES INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES ET LE TRAITEMENT DE LA PÉRITONITE. Nous reproduisons les conclusions d'un mémoire très-étendu et très-détaillé, fondé sur plus de cinq cents cas de péritonite, que l'auteur, M. Habershon, a lu dans ces derniers temps à la Société médico-chirurgicale de Londres: I. La péritonite n'est jamais une maladie idiopathique, et l'on ne trouve pas un seul cas de péritonite aiguë que l'on puisse rapporter uniquement à l'expo-sition du froid: le froid tend seulement à faire passer à l'état aigu un état morbide déjà existant.- II. La considération de l'origine de la maladie, soit dans un état local, soit dans un état général, est le meilleur guide pour le traitement: il faut déterminer si la péritonite dépend 1° ou bien d'une extension de la maladie des organes voisins, tels que les ovaires, la vessie, l'intestin; des perforations ou des blessures; 2° ou bien d'une altération du sang, comme il en survient dans l'albuminurie, la pyoémie ou l'érysipèle; 3o ou bien enfin de changements presque imperceptibles, ou de défauts dans la santé générale, comme dans la scrofule, le cancer ou les changements climatériques, ou comme conséquence de l'hyperémie, de la cirrhose ou d'une maladie du cœur. III. Dans la première forme, repos absolu, suspension de l'alimentation autant que possible, traitement recommandé par Stokes, afin de mettre le canal intestinal au repos, ainsi que les mouvements péristaltiques, et de diminuer le collapsus et la prostration consécutifs à cette maladie, tels sont les meilleurs moyens à employer, sans parler dans l'occasion d'autres moyens, tels que des applications calmantes, des émissions sanguines locales, et dans beaucoup de cas en cherchant à faire disparaître la cause déterminante, dans le cas de kyste, par exemple, etc. - IV. Si la péritonite est un symptôme d'une altération du sang, comme dans la maladie de Bright, la pyoémie, etc., il faut recourir au traitement de la maladie primitive; mais l'opium a ici quelquefois une grande valeur, surtout s'il

-

V.

n'est pas associé aux mercuriaux. Dans le traitement de la péritonite de la troisième classe, la considération de la cause est le meilleur guide: considérer les maladies strumeuse ou cancéreuse dans leurs relations générales; dans celle liée à une maladie de foie, la connaissance des conditions antérieures à l'explosion de la péritonite nous empêcherait d'employer les moyens de nature à augmenter la maladie préventive, et tous les bons effets attachés à l'action mercurielle peuvent être obtenus sans salivation. VI. Rien ne prouve qu'il faille attribuer au mercure les bons effets qu'on lui rapporte généralement; ces effets sont dus plutôt à l'opium avec lequel le mercure est combiné.

(The Lancet et Bulletin général de thérapeutique, 30 juin.)

NOUVEAU TRAITEMENT DES VOMISSEMENTS INCOERCIBLES DE LA GROSSESSE. L'inconstante efficacité des moyens nombreux préconisés contre cette affection, nous engage à consigner ici une médication nouvelle, que M. Dufor a appliquée avec succès chez plusieurs malades et notamment dans deux cas où les traitements les plus vantés avaient complétement échoué. Voici en quels termes l'auteur fait connaître sa manière de procéder :

La malade étant assise sur un siége ordinaire, ou mieux à demi couchée dans son lit, je dirige sur la région épigastrique une douche de vapeurs d'eau aromatisée, à une température aussi élevée que la patiente peut l'endurer; quant au bout de dix à douze minutes, elle me dit que la chaleur devient trop forte, je retire le tube conducteur de la vapeur, j'applique une serviette trempée dans l'eau fraîche sur la région soumise à la vapeur, et je fais quelques frictions à l'aide de cette serviette. Aussitôt que la transpiration locale s'est établie, et qu'une rubéfaction légèrement rosée s'est produite sur les téguments, les vomissements diminuent sensiblement et de fréquence et d'intensité, quand, par exception, il est vrai, ils ne s'arrêtent pas tout à fait et pour toute la durée de la grossesse.

Après la serviette froide, j'applique de nouveau la vapeur jusqu'à réaction générale, c'est-à-dire jusqu'à ce que la circulation ait été accélérée d'une manière sensible.

Généralement, il est utile, sinon nécessaire, de recommencer plusieurs fois dans les vingt-quatre heures: ce qui n'offre aucun inconvénient pour la malade, puisque, à chaque application successive, le soula

gement et le bien-être sont plus prompts et d'une durée de plus en plus longue.

Rien, on le conçoit, n'empêcherait de recommencer les jours suivants, soit pour confirmer la guérison, soit pour achever de se rendre maître de quelques rares nausées ou vomissements. Presque toujours la patiente supporte et digère très-bien les boissons appropriées et les aliments légers qu'on peut lui donner pendant la fumigation, ou immédiatement après. Dans les cas les plus graves, j'applique des ventouses sèches (en caoutchouc, pour n'avoir pas à déranger les couvertures qui servent à concentrer la vapeur pendant la fumigation) sur l'épigastre et tout à l'entour. On peut indifféremment appliquer ces ventouses durant ou après la fumigation. Ces moyens donnent immédiatement aux malades un sentiment de bien-être extraordinaire et relèvent leur moral, ce qui aide puissamment à la guérison.

On sait en effet que, surtout dans l'état pathologique, la crainte de vomir suffit souvent pour provoquer les vomissements.

Dans un cas très-grave, les fumigations et les ventouses ayant produit un soulagement notable sans maîtriser tout à fait les vomissements, j'ai fait usage de frictions électriques, eodem loco: frictions qui m'avaient été d'un grand secours pendant le choléra de 1849.

Dans ce cas, je n'emploie l'électricité qu'à un degré assez faible pour que la malade la sente seulement, sans en éprouver ni douleur ni malaise. Quand les vaisseaux capillaires sous-cutanés sont congestionnés, et les pores ouverts, la faradisation est d'un grand secours non-sculement dans l'affection qui nous occupe, mais encore dans plusieurs autres maladies dans lesquelles elle est inutile ou même nuisible sans ces conditions. Il est à désirer que les savants qui s'occupent de l'application thé rapeutique de l'électricité en étudient les effets avec les modifications que je signale.

Il va sans dire que cette médication ne s'oppose nullement à l'emploi simultané des antispasmodiques ou autres que l'expérience peut indiquer. Quant à moi, je n'ai jamais besoin d'y recourir.

Chaque praticien trouvera l'occasion de l'utilité, j'ose ajouter, de l'efficacité des moyens que j'indique.

L'appareil Duval à esprit-de-vin, généralement employé dans les hôpitaux de Paris, peut parfaitement servir, après lui avoir fait subir une légère modification. (Union médicale et Gazette médicale de Lyon, No 10.)

TRAITEMENT DE LA STÉRILITÉ par la div1SION DU COL DE L'UTÉRUS. Il n'est pas rare de rencontrer des femmes qui sont mariées depuis plusieurs années, qui aiment leur mari, sont très-désireuses d'avoir de la famille, mais qui n'ont néanmoins jamais conçu. Ces femmes souvent souffrent beaucoup de dysmenorrhée, et probablement il en était déjà ainsi avant le mariage. Tout ceci, dans bien des cas, dépend de la contraction du canal du col de l'utérus, soit dans une partie, soit dans toute son étendue. Dans ces cas la division du col au moyen de l'hystérotôme du professeur Simpson est quelquefois presque immédiatement suivie de conception. Un cas de ce genre vient précisément d'être observé à Samaritan Hospital sur une femme mariée depuis huit ans, et qui était restée sans avoir de famille. Comme elle avait de la dysmenorrhée et que le canal du col était si étroit qu'une sonde très-petite y pouvait à peine pénétrer, M. Spencer Wells divisa le col des deux côtés presque complétement, puis on fit usage, pendant quelques jours, d'une boulette de coton huilée, et on perdit ensuite cette femme de vue. Ceci se passait il y a environ deux ans; mais il y a quelques jours, elle apporta à l'hôpital un enfant âgé de 15 mois. La conception a donc suivi de si près l'opération, que nous pouvons la regarder comme en étant l'effet. Ce cas seul peut démontrer l'efficacité du moyen expérimenté, du reste, par le docteur Simpson. (Medical Times et Union méd., juin 1860.)

mais

FAIT CURIEUX DÉMONTRANT L'utilité des LIGATURES D'ATTENTE DANS LE CAS DE DÉNUDATION COMPLÈTE D'UNE ARTÈre. M. Nélaton a montré à sa clinique une petite pièce d'anatomic pathologique d'un grand intérêt. Treize jours auparavant ce professeur avait enlevé en ville, dans une maison hospitalière tenue par des frères infirmiers, une tumeur encéphaloïde située à la face interne et inférieure du bras le long de l'artère brachiale, tumeur grosse comme le poing, assez mobile en masse, fixée dans la région qu'elle occupait par des liens inextensibles. L'habile chirurgien pratiqua une incision longitudinale sur cette tumeur, et après avoir fendu l'aponévrose d'enveloppe qui la bridait, il procéda lentement à la dissection. Il poussa celle-ci assez loin et put faire exécuter à la tumeur un mouvement de bascule par suite duquel sa face profonde devint superficielle; mais ce ne fut qu'avec défiance qu'il aborda le dernier temps de l'opéra

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