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bien pénétrer les veritables intentions d'Irene, & de s'inftruire parfaitement de la fituation de cette Cour. Le Pape à qui l'Empereur fit part de cette neTheophanes, gociation, y entra volontiers, & joignit aux Ambaffadeurs de France un Apocrifaire, que nous appellons aujourd'hui un Nonce, pour travailler à faire réüffir cette affaire.

Il y avoit déja plus de quatre ans qu'Irene gouvernoit l'Empire, aimée du Peuple qu'elle chargeoit peu, & à qui elle faifoit de temps en temps des remifes d'impofts,qui la lui rendoient infiniment agreable: les Grands étoient foûmis, mais attentifs cependant à toutes les occafions qui pourroient se presenter de quelque changement, plufieurs d'entre eux prétendant à une place qu'ils croyoient leur convenir beaucoup mieux qu'à une femme.

Elle avoit deux Miniftres d'Etat qui faifoient tout fous fon autorité;

l'un eftoit le Patrice Staurace, dont j'ai déja parlé auparavant, & l'autre eftoit un Eunuque nommé Aëtius, qui avoit auffi efté honoré de la qualité de Patrice. Un peu avant que les Ambaffadeurs de France arrivaffent à Conftantinople, ces deux Miniftres s'eftoient brouillez enfemble. Aëtius avoit mis l'Imperatrice dans fon parti, en lui perfuadant que Staurace penfoit à fe faire Empereur, & ces differens auroient éclaté par une guerre civile, fi l'Imperatrice n'euft arrefté par fon autorité une grande partie des Troupes, qui eftoient fur le point d'aller joindre Staurace.

Ce Patrice peu de jours après mourut d'un vomiffement de fang. Il s'étoit fait en fa faveur une fédition dans la Cappadoce; mais fa mort en empêcha les fuites, & permit à Aëtius d'en punir les auteurs.

Cet Eunuque qui ne pouvoit pas prétendre à l'Empire, avoit un autre

deffein caché; c'eftoit d'y élever Leon fon frere, à qui il avoit fait dans cette vûë tomber le Gouvernement de la Thrace & de la Macedoine avec le commandement des Troupes de ces deux Provinces. Il avoit lui-mefme à fa devotion une grande partie de celles d'Afie, & fe tenoit feur de réüffir dans fon deffein, foit qu'il voulust attendre la mort de l'Imperatrice avant que de l'executer, foit qu'il fe refoluft la prévenir.

L'arrivée des Ambaffadeurs Fran- Ibida

çois, & le fujet de leur Ambaffade renverfoit tous fes deffeins. Il eftoit alors l'unique Miniftre: l'Imperatrice ne lui avoit rien communiqué de ce qu'elle avoit fait propofer à Charlemagne, & les Ambaffadeurs parlerent comme fi ce Prince euft fait lui-mef me le premier la propofition du mariage. Toute l'application d'Aëtius fut de rompre ce coup. Il fit tous fes efforts pour perfuader à l'Imperatrice, qu'elle ne pouvoit rien faire qui fuft plus defagreable à tout l'Empire d'Orient, que de lui donner un Maître étranger; qu'elle alloit voir toute l'Afie fe revolter à cette nouvelle ; qu'elle fe rendroit odieufe à tous les Grands de l'Etat, dont plufieurs efperoient monter après fa mort à une place, qu'ils lui laifloient volontiers occuper pendant fa vie ; & qu'enfin de Maîtreffe de l'Empire, elle alloit se voir l'efclave d'un François, accoûtumé à commander tout feul, & qui ne lui donneroit nulle part dans le Gou

vernement.

C'eftoit là l'endroit fenfible de cette Princeffe, & il eftoit aifé de la tenir dans l'indétermination fur un point, fur lequel elle eftoit bien refoluë de ne fe déterminer qu'à la derniere extrémité: on commença donc à traîner les negociations en longueur, ce qui n'eftoit pas difficile, vu l'importance de l'affaire & les grandes précautions

qu'il falloit prendre pour l'execu

tion.

Cependant plufieurs Seigneurs de la Cour,à qui ce mariage déplaifoit fort, par l'exclufion qu'il leur donnoit, & qui d'ailleurs n'ignoroient pas les deffeins du Miniftre en faveur de fon frere Leon, s'affemblerent fecretement, & refolurent de prévenir & les deffeins de l'Imperatrice, & ceux du Miniftre, qu'ils haïffoient à mort pour fes hauteurs & pour fa fierté. Ils s'accorderent entre eux de faire Empereur le Patrice Nicephore, qui accepta avec joye le prefent qu'ils lui faifoient de l'Empire. La chofe fut conclue, & les mesures prifes pour l'execution, qui fe fit le trentiéme d'Octobre fur les dix heures du foir.

Ils gagnerent les Soldats qui étoient de garde à l'entrée de ce qu'on appelloit le grand Palais; c'eftoit un grand édifice bafti par Conftantin, où neanmoins l'Imperatrice ne demeuroit pas, mais où il y avoit toûjours une efpece de garnifon: ils firent entendre aux Soldats, que l'Imperatrice preffée & intimidée par l'Eunuque Aëtius, ne pouvoit plus fe défendre de nommer un Empereur; qu'elle eftoit fur le point de fe voir contrainte de nommer Leon frere de cet Eunuque, qui par fes intrigues l'avoit mife dans cette neceffité; qu'en choififfant Leon, c'étoit faire Empereur Aëtius lui-même, dont l'infolence croîtroit encore plus que le pouvoir; que pour prévenir ce malheur, qu'elle apprehendoit plus que perfonne, elle avoit jetté les yeux fur le Patrice Nicephore, homme agreable au Peuple, & propre à le gouverner avec douceur. Elle-mesme ajoûterent-ils, nous a chargez en fecret de l'execution de cette importante affaire. Il faut pour cela, que vous nous mettiez en poffeffion du grand Palais,& que vous y entriez avec nous pour y falüer Nicephore en qualité de

noftre Empereur.

reconnu pour

L'autorité de ceux qui parloient, la Le Patrice haine qu'on avoit pour Aëtius, l'ami- Nicephore ef tié & l'eftime que le public avoit pour Empereur d'o Nicephore, le plaifir de contribuer au rient, changement du Gouvernement, ne permirent pas aux Officiers & aux Soldats de balancer.Ils entrerent avec ces Seigneurs dans le Palais, où ils reconnurent Nicephore pour Empereur ; auffi-toft on envoya dans tous les endroits de la Ville des gens qui répandirent la nouvelle de l'élection. De forte qu'avant minuit toute la Ville le fçavoit, fans que l'Imperatrice Irene, qui demeuroit au Palais appellé le Palais d'Eleuthere, en euft eu le moindre avis. Car pour empêcher qu'on y en portaft aucun de ce qui fe paffoit, les Conjurez avoient mis des corps de-garde à toutes les avenuës,qui arrêtoient ou écartoient tous ceux qui paroilloient de ce cofté-là.

Dès le point du jour le Palais de l'Imperatrice fut invefti de Soldats, & Nicephore fut conduit à Sainte Sophie,où il fut couronné. Plusieurs autres perfonnes des plus confiderables de l'Empire, qui n'avoient point esté du complot, voyant l'Imperatrice affiegée, & les Troupes de la Ville declarées contre elle, vinrent grofssir la nouvelle Cour, & s'emprefferent à rendre leurs refpects à Nicephore.

Perfonne cependant ne put ou n'ofa fortir du Palais, où l'Imperatrice enfermée & fans fecours, ne fçavoit quel parti prendre. On la laissa ainfi tout le jour dans l'incertitude de fon fort.

Le lendemain Nicephore, accompagné de plufieurs Patrices, fe fit ouvrir le Palais; & après avoir fait pofter des Gardes à toutes les portes & dans les appartemens, il alla à celui de l'Imperatrice, il la falta avec beaucoup de refpect, lui dit qu'on l'avoit forcé d'accepter l'Empire, ainfi que ceux qui l'accompagnoient en eftoient té¬ Ooo iij

Il fait trans porter Irene

Lesbos, où elle meurt.

moins; qu'elle le voyoit fans avoir encore pris l'habit & les marques d'Empereur; qu'il ne vouloit les prendre qu'avec fon confentement; qu'il la prioit de les lui donner, & de le mettre en poffeffion du Threfor de l'Empire.

Irene lui répondit, fans paroiftre dans l'Ile de confternée, que c'eftoit Dieu qui l'avoit élevée au rang qu'elle avoit tenu jufqu'alors, pour l'utilité de l'Empire, & le foulagement des Peuples; que c'eftoit fa Providence qui l'en faifoit defcendre; qu'elle l'adoroit dans fa chûte comme dans fon élevation, & qu'elle n'attendoit qu'une grace,qu'elle efperoit qu'on ne lui refuferoit pas, qui eftoit qu'on lui permift de vivre en perfonne particuliere dans le Palais où elle eftoit, & qu'elle avoit fait bâtir elle-mefme. Pour obtenir de vous cette grace, ajoûta-t-elle, je vous reconnois dès maintenant fans peine pour Empereur, & je vais vous mettre entre les mains le Threfor de l'Empire, que vous me demandez. Nicephore lui fit auffi-toft ferment de lui accorder ce qu'elle fouhaitoit; mais fi-toft qu'il fe vit maître abfolu de Conftantinople, comme il connoiffoit parfaitement l'efprit adroit & artificieux de cette femme, & le nombre des partifans qu'elle avoit dans la Ville & à la Cour, il la fit tranfporter dans l'Ifle de Leibos, appellée aujourd'hui l'Ifle de Metelin, où elle fut toûjours gardée très-étroitement, & où elle mourut l'année fuivante: ce fut une Princefle d'un génie tout-àfait au-deffus de fon fexe, d'une ambition égale à fon efprit, très-loüable d'avoir rétabli la veritable Religion dans la Ville Imperiale, jufte objet d'execration, pour avoir fait périr fon fils, afin de regner; digne du Throne par fon merite, plus digne encore par fon crime du malheureux fort qui l'en renversa. Tout cela se pasfoit à la vûë

des Ambaffadeurs de France, qui dans la furprife où les mettoit une fi fubite revolution, demeuroient renfermez dans leurs maifons. Nicephore les fit venir au Palais, où il tâcha de leur juftifier fa conduite, en leur reprefentant, qu'il avoit efté élu par les plus Grands de l'Empire, qui avoient honte d'avoir fouffert pendant plus de quatre ans une femme fur le Thrône Imperial, qu'elle avoit tyranniques ment ufurpé en faifant périr fon propre fils; que le mariage, qu'elle avoit propofé à Charles, eftoit un de ces artifices qu'elle avoit toûjours prefts au befoin; qu'elle n'avoit jamais eu deffein de l'accomplir; que dans l'inquietude où la mettoient les plaintes publiques, de ce que l'Empire demeuroit fi long-temps fans Empereur,elle avoit refolu, en cas qu'elle fuft obligée d'en choifir un, de faire tomber fon choix fur Leon frere de l'Eunuque Aëtius; que pour prévenir une élection,qui allont au renversement de l'Empire,les Patrices avoient pris leur parti, & que lui n'avoit pas cru devoir s'oppofer à l'honneur qu'ils lui faifoient.

Il les affura, qu'il eftoit bien refolu d'entretenir toûjours une amitié très-fincere avec leur Maiftre, qu'il les prioit d'y contribuer, en lui rendant compte de fes fentimens, & qu'il alloit nommer des Ambaffadeurs, pour aller avec eux à la Cour de France..

en France.

Vita Alfri.

Tandis qu'on renversoit du Thrô- La Reine Edne une Imperatrice à Conftantino- burge fe retire ple, on en faifoit autant dans la Grande-Bretagne à une Reine, qui vint fe di Regis An refugier en France. La Grande-Bre-glo-Saxo tagne eftoit encore alors partagée en plufieurs petits Etats, qui avoient chacun leur Roy. Le Royaume des Merciens eftoit & le plus puiffant, & le plus étendu; il eftoit borné par l'Ocean du cofté de l'Orient, & sé

tendoit fort avant dans les Terres, touchant d'un cofté au païs de Galles, & de l'autre à l'Ecoffe. Il avoit efté gouverné, pendant ces dernieres années, par un Roy nommé Offa, qui s'eftoit rendu redoutable à tous fes voifins, mais qui avoit toûjours fort menagé Charlemagne ; & à quelques petits differens près, qui n'eurent point d'autres fuítes, que l'interruption du commerce pendant peu de temps, ils vécurent en bonne intelligence. Ce Roy des Merciens avoit une fille nommée Edburge, qu'il maria à Beortricht Roy des Saxons Occidentaux dans la Grande-Bretagne. C'eftoit une Princesse fiere, hautaine, fanguinaire, qui abufoit de la tendreffe du Roy fon mari, pour faire perir tous ceux qu'elle haïffoit ; il lui en coûta la vie à lui-même quoique contre l'intention de fa femme, ayant bu par mégarde d'une liqueur empoisonnée, qu'elle avoit deftinée à un jeune homme de la Cour qui lui déplaifoit.

Après la mort de fon mari, s'étant rendue infuportable à fes Sujets, elle fut contrainte de quitter le païs, & fe fauva en France avec de grands thréfors qu'elle avoit eu foin d'amaffer. Elle fit en arrivant de grands prefens à Charlemagne, & donna à entendre dans la fuite, qu'elle acheteroit volontiers au prix de toutes fes richeffes, l'honneur d'eftre Reine de France. Charlemagne, qui eftoit alors veuf, foit qu'il regardaft ce mariage comme avantageux ou à lui ou à fon fils aîné Charles, foit qu'il voulut feulement fe divertir, demanda un jour dans la converfation à cette Princeffe, lequel des deux elle aimeroit mieux, ou de lui ou de fon fils; elle fans déliberer, & fans diffimuler fon inclination, répondit, que fi on lui laiffoit le choix libre, elle aimeroit mieux le Prince Charles, parce qu'il

eftoit jeune. Charlemagne lui répondit: Si vous m'aviez choifi, je vous aurois donné mon fils; mais parce que vous me l'avez preferé, vous n'aurez ni lui ni moi.

Voyant qu'il n'y avoit plus rien à pretendre pour elle à la Cour, elle priaCharlemagne de lui affigner quelque retraite où elle pût paffer fa vie en repos: il la fit Abbeffe d'un Monastere, dont l'Hiftoire ne dit point le nom. Elle ne garda pas long-temps fon Abbaye; car s'eftant laiffée honteufement débaucher par un homme de fa Nation, elle fut obligée de quitter la France, & fe retira à Pavie, où elle mourut quelque temps après dans la mifere & dans la pauvreté.

Celui en faveur de qui les Sujete de cette Reine s'étoient declarez contre elle, eftoit un Prince nommé Egbert, qui avoit toûjours prétendu avoir des droits très-bien fondez fur le Royaume. Quand il fut exclus par Beortricht, il s'eftoit retiré en France, où il s'eftoit extremement diftingué à la Cour & dans les Armées. Il fe fervit fort à propos de l'averfion que les Saxons Anglois avoient contre leur Reine, pour fe faire proclamer Roy. Il montra bien par la fuite, qu'il avoit esté élevé dans une bonne Ecole; non feulement il gagna le cœur de fes Sujets par la douceur de fon Gouvernement, mais encore il imita Charlemagne dans la qualité de Conquerant. Il fe rendit maiftre de prefque tous les Royaumes de la Grande-Bretagne, & les réunit en un feul fousfa puiffance; & ce fut alors que ce Royaume commença à s'appeller le Royaume d'Angleterre.

donne audien

Sur ces entrefaites arriverent les Charlemagne Ambassadeurs que Charlemagne avoit ce aux Amenvoyez à Conftantinople. Ils le trou- haladeurs de l'Empereur verent en Alface dans fon Palais de Nuephere,

803.

Eginard, an. Seltz: ils lui apprirent les change mens qui s'eftoient faits dans l'Empire d'Orient, ce qu'ils avoient pû penetrer de la difpofition de cette Cour, & que les Ambassadeurs du nouvel Empereur, qui eftoient venus avec eux, eftoient chargez de faire des propofitions de paix entre les deux Empires.

Monachus de bustel Sangallenfis

licis Caroli Magni

+ Comes Stabuli.

Pour donner à ces Ambaffadeurs de Conftantinople une idée de la magnificence Françoife, & leur montrer que celui qui portoit depuis peu en France la qualité d'Empereur, fçavoit y foûtenir la Majefté de l'Empire, on les introduifit à l'audience du Prince d'une maniere qui les furprit. Avant que de les faire arriver à l'endroit où ils devoient faluer l'Empereur, on les fit paffer par quatre fales magnifiquement parées, dans lefquelles eftoient partagez tous les Officiers de la Maifon du Prince, ayant à leur tefte l'Officier de la Couronne dont ils dépendoient.

Dans la premiere fale ils trouverent celui qui portoit le nom de Connétable t, avec tous les Officiers de l'Ecurie, & tous ceux qui avoient quelque rapport à fa dignité, richement vêtus, dans une contenance refpectueufe, & debout tout à l'entour de ce Seigneur, qui eftoit affis dans une efpece de Trône. Les Ambaffadeurs, ainfi qu'on le prétendoit, ne manquerent pas de le prendre pour l'Empereur, & voulurent fe profterner devant lui; mais ceux qui les conduifoient les arrefterent, & leur dirent que ce n'eftoit qu'un des Officiers de la Couronne.

Ils pafferent dans une feconde fale, où ils trouverent le Comte du Palais, entouré d'un cortege encore plus lefte, & ils le prirent de nouveau pour l'Empereur. Dans la troifiéme ils Magiftrum trouverent celui qu'on appelloit le Menia Re- Maiftre de la Table du Roy t. Dans.

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la quatriéme le Grand - Chambellan, l'un & l'autre chacun avec leur Cour, plus brillante encore que celles des fales où ils avoient déja paffé, ce qui augmentoit toûjours leur embarras, & donnoit lieu à de nouvelles méprifes, qu'on leur laiffoit faire à demi, pour avoir le plaifir de leur dire, que ce n'eftoit que les Sujets du Prince, & qu'ils verroient tout autre chofe quand ils auroient l'honneur de le

faluer.

Ils arriverent enfin à l'appartement où l'Empereur les attendoit. Deux Seigneurs vinrent les prendre dans l'antichambre, & les introduifirent. Ils trouverent l'Empereur, non point fur un Trône, mais debout auprès d'une feneftre, s'entretenant familierement avec fes Courtifans, la main appuyée fur l'épaule de l'Evêque Hetton, qui avoit efté quelque temps auparavant en Ambaffade à Conftantinople, où il avoit efté traité avec affez de mépris, & que l'Empereur affecta par cette raifon de diftinguer en prefence des Ambaffadeurs. Ce Prince eftoit tout brillant d'or & de pierreries. Il avoit à fes coftez les trois Princes fes fils, aufli très-fuperbement vêtus, un très-grand nombre de Ducs & d'autres Seigneurs, qui n'avoient rien oublié pour paroiftre avec diftinétion dans une telle ceremonie, & quantité d'Evêques. Les Princeffes fes filles, parées en perfonnes de leur rang, faifoient avec leur fuite, une autre Cour dans la même fale.

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Les Ambaffadeurs, en approchant La paix of de l'Empereur, fe profternerent à fes conclue entre pieds tout tremblans. Il les releva les deux Ema avec beaucoup de douceur; & ayant apperçu dans leur contenance & dans leur compliment, que la prefence de l'Evêque Hetton, & la bonté qu'il faifoit paroiftre pour lui, leur donnoit quelque crainte, il les railûra

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