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Elle lui fait crever les

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Peuple paroiffoit ému, & vouloir prendre les armes pour lui; que pour elle fon deffein eftoit de lui envoyer au pluftoft quelques Evêques pour l'adoucir, & pour lui faire dire, que pourvû qu'il vouluft lui promettre la vie, elle eftoit refolue à quitter la Cour, & à mener deformais une vie privée, fans plus rien prétendre au gouvernement de l'Empire.

Ceux qu'elle avoit affemblez ne purent imaginer de meilleur expedient, pour la tirer d'un fi mauvais pas;mais avant que d'y avoir recours, elle en tenta un autre, qui lui réüffit. Plufieurs de ceux qui avoient paffé le Détroit avec l'Empereur, eftoient de la conjuration; elle leur écrivit, qu'ils n'ignoroient pas les moyens qu'elle avoit de les perdre tous, qu'elle eftoit refoluë de perir avec eux: mais que peut cftre fi elle le vouloit, ils periroient fans qu'elle fuft enveloppée dans le malheur, & qu'il falloit qu'ils concertaffent ensemble tous les moyens poffibles pour fe faifir de l'Empereur, & le ramener à Conftantinople.

Ils s'affemblerent fur cette Lettre, & refolurent de tout hazarder. Ils ren maitre vinrent à bout de leur deffein, ils tinfe de l'Empirent tout preft un Vaiffeau fur le bord de la Mer, furprirent l'Empereur comme il faifoit fes prieres fans fe Eginard in défier d'eux, les croyant tous dans fon parti, l'emmenerent à Conftantinople, & là ils lui creverent les yeux, de quoy il mourut peu de temps après.

Annal ad an. 798. Anna es Fuldenfes. Zonaras.

Irene, après cette cruelle execution, fut proclamée Imperatrice; & ce qui ne s'eftoit point encore vû, l'Empire tomba en quenoüille dans fa perfonne; car elle regna alors & plufieurs années depuis en fon propre nom, non plus comme Regente, mais comme maîtreffe abfoluë de l'Empire.

Ce fut donc pour prevenir Charlemagne en fa faveur fur une entreprife auffi extraordinaire que celle-là, qu'Irene lui envoya des Ambaffadeurs, qui pour diminuer l'horreur d'un fi grand crime, noircirent par mille calomnies la vie & la conduite du jeune Empereur. Ils prierent le Roy d'entretenir la paix avec l'Imperatrice: mais il y a bien de l'apparence, que pour empêcher Charlemagne de fe prévaloir des troubles de l'Empire, & de penfer à conquerir le reite de l'Italie à la faveur de ces defordres, elle lui fit faire dès lors ouverture du deffein qu'elle avoit, ou qu'elle fit au moins femblant d'avoir depuis, c'eftoit de l'époufer, afin de le faire Empereur. Ce qui eft certain, c'est que les Ambaffadeurs furent bien reçus, & que fur la priere qu'ils firent au Roy de la part de l'Imperatrice, de leur rendre le frere du Patriarche de Conftantinople, qui avoit efté pris dans les guerres d'Italie, il le leur rendit.

L'affaire de Felix Evêque d'Urgel, fut encore une de celles qui l'occuperent dans fon quartier d'hiver à Aix-la-Chapelle. Il comprenoit trop le danger qu'il y avoit à laiffer prendre pied à l'herefie dans un Etat, pour ne pas fuivre cette affaire. L'Evêque convaincu d'erreur dans l'Af femblée de Ratifbone, obligé de fe retracter à Rome devant le Pape,condamné encore depuis à Francfort par prefque tous les Evêques de l'Empire François, mais toûjours gouverné par l'Evêque de Tolede, ne pouvoit revenir de fes égaremens. Le Roy avoit commandé au docte Alcuin de lui écrire, & d'écrire auffi à l'Evêque de Tolede, pour tâcher de les ramener à la doctrine de l'Eglife,mais ce fut en vain. Felix avoit répondu à la lettre d'Alcuin par un Livre où il s'abîmoit de plus en plus dans l'erreur Mmm iij

Alcuin Lib.

contra Felicem Urgelit

pandi ad Alsuin.

par de nouveaux blafphêmes, auquel Alcuin fut obligé de repliquer par un grand Ouvrage.

La Lettre qu'il écrivit à l'Evêque de Tolede fut fuivie d'une réponse telle qu'on la devoit attendre d'un homme qui paffoit pour Saint, qui croyoit l'eftre, & qui fe voyoit à la tefte d'un parti condamné, qu'il avoit refolu de foûtenir. Sa réputation l'autorifoit à tout dire, fon orgueil & l'intereft de fa faction l'obligeoient à ne rien oublier de ce qui pouvoit rendre fes adverfaires odieux; les injures les plus atroces, la récrimination d'herefie, le nom de nouvel Arius, d'ennemi de S. Auguftin, de S. Ambroife, & de tous les Saints Peres, ceEpift. Eli- lui de faux Prophete, d'ennemi de Dieu,de perfecuteur des gens de bien, d'homme qui marche par la voye large, qui empoifonne l'efprit du Prinqui fcandalife la Cour par fon fafte, & cent autres reproches de cette nature faifoient une grande partie de fa réponse à Alcuin, fpecieufe du refte par les autoritez des Peres dont il abufoit. Il finiffoit fa Lettre, en exhortant aigrement Alcuin, par le motif de fa confcience, à tâcher d'adoucir lui-même l'indignation du Prince contre Felix, afin de ne le pas rendre coupable du fang de ce Saint Evêque, qui alors, comme cette même Lettre nous l'apprend, avoit efté obligé de quitter fon Eglife, & de demeurer caché.

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Le Roy voyant cette obftination, dige eft a- & les progrès que faifoit l'herefie du prite de côté des Pyrenées, pria le Pape Leon d'affembler à Rome un nouveau ConCuRcil all cile, pour y confirmer la condamnaCoute fiei tion que fon Predeceffeur & les Evêques de France avoient faite de ces dogmes pernicieux, & d'y condamner nommément la réponse de Felix à la Lettre qu'Alcuin lui avoit écrite. Le Pape le fit, & à la tefte de cinquan

Felicis Urge

lite

te-fept Evêques déclara Felix anathematifé, s'il ne renonçoit pas fincerement à fon impieté.

Quand on eut reçu en France les Actes de cette condamnation, le Roy donna ordre à Leidrade Evêque de Lion, à Nefride Evêque de Narbonnc, & à quelques autres Evêques & Abbez de delà la Loire, d'aller tenir un Concile à Urgel, d'y citer Felix, de lui lire la Sentence prononcée nouvellement contre lui à Rome, & de le dépofer s'il continuoit dans fon

erreur.

Les Evêques eftant arrivez à Urgel, firent venir Felix du lieu où il eftoit caché, lui declarerent les ordres du Roy, & la condamnation du Pape, & l'exhorterent à fe reconnoiftre. Il demanda d'eftre conduit au Roy, leur promettant de lui donner toute forte de fatisfaction. Il fut donc amené à Aix-la-Chapelle. Il pria le Roy de lui permettre d'expofer encore une fois fes difficultez en fa prefence, & devant quelques Evêques, protestant qu'il ne demandoit qu'à connoistre la verité, qu'il l'embrafferoit fi on la lui montroit, & qu'il le feroit d'une maniere à faire connoiftre à tout le monde, que la violence n'avoit eu nulle part à fa converfion.

Le Roy lui accorda ce qu'il deman- Confeffie fidei Felicis. doit; on difputa en fa prefence, & Urgelit. apud Felix fe rendit ; & pour montrer que Alcuin c'eftoit fincerement, il publia fa Confeffion de Foi, où il expofa les motifs de fa retractation, protefta qu'elle eftoit fincere, & qu'ayant fait les autres feulement en apparence, il prenoit Dieu à témoin, que celle-cy partoit d'un cœur veritablement converti. Il l'adreffa aux Preftres & aux autres Ecclefiaftiques de fon Clergé, que fon exemple, fes écrits & fon autorité avoient pervertis, en les exhortant à l'imiter dans la fatisfaction qu'il faifoit à l'Eglife. Le Roy envoya de

Præfat.

Felicem.

nico.

Alcuin, in nouveau l'Evêque de Lyon, & celui de Narbonne à Urgel, afin Aobardus qu'ils tiraffent tout le fruit possible Lib. contra de la retractation de l'Evêque, Adoin Chro- pour la deftruction de l'herefie. La fuite montra, que Felix continuoit d'eftre ou un fourbe, ou un inconftant; il retourna quelque temps après à fes erreurs, il fut dépofé de fon Evêché, & mourut à Lyon exilé, endurci, défobéiffant à l'Eglife & à fon Roy. Ainfi finiffent ordinairement ces prétendus Saints herefiarques.

cede à Hadrien I.

L'Evêque de Tolede ne furvêcut pas long-temps, quelques-uns le font mourir converti. Leur herefie, par les foins de Charlemagne, fut bien-toft éteinte, & la paix rétablie dans les Eglifes de France & d'Efpagne. Mais de grands troubles agiterent celle de Rome, quelques mois après que le Pape Leon eut tenu le Concile contre Felix, & cauferent à Charlemagne beaucoup de douleur.

Leon 111.fuc Deux Neveux du Pape dernier mort occupoient les premieres places du Clergé de Rome, l'un s'appelloit Pafcal,& l'autre Campule:mais ils avoient perdu beaucoup du pouvoir & du credit, qu'ils avoient fous le regne de leur oncle. La promptitude avec laquelle fe fit l'élection du Pape Leon,le mefme jour de la mort d'Hadrien I. avec le confentement univerfel de tous les Ordres de Rome, eft une marque que ces deux hommes non-feulement ne s'eftoient pas oppofez à fon élevation; mais qu'ils y avoient contribué de toute leur autorité & de tous leurs amis : ils trouverent dans la fuite, qu'un auffi grand fervice que celui-là n'eftoit pas récompenfé par autant de confiance & de confideration, qu'ils en avoient efperé. Ils refolurent de fe défaire du Pape, & d'en avoir un autre.

Ils choifirent, pour executer leur deffein,un jour celebre;ce fut le vingt

Anaftafius

cinquiéme d'Avril Fête de S. Marc, auquel on avoit coûtume d'aller en Eginard. Proceffion en chantant les Litanies des Adu. Saints. Le Pape eftant forti de S. Jean de Latran à cheval, pour fe rendre à S. Laurent, où l'on devoit s'affembler pour la Proceffion, Pascal vint le faluer dans le chemin. Le Pape fut furpris de le voir fans fon habit d'Eglife. Pascal lui en fit excufe, fur ce qu'il fe trouvoit incommodé, & le pria de ne pas trouver mauvais, qu'il n'assiftaft pas à la Proceffion. Campule parut un moment après, & vint auffi faluer le Pape, qu'il entretint pendant le chemin avec Pascal, l'un & l'autre paroiffant faire leur cour avec plus d'empreffement que jamais.

Conjuration

Quand ils furent proche du Monaftere de S. Eftienne, que le Pape avoit contre ce Pape fondé depuis peu, une troupe de gens armez fortit des maisons voifines avec de grands cris, & vint fondre fur le Peuple, qui eftoit à l'entour du Pape; la peur ayant bien-toft diffipé toute cette multitude, le Pape demeuré feul fut faifi par ces affaffins, renversé de fon cheval, foulé aux pieds, chargé de coups, & traîné dans l'Eglife du

Monaftere.

Anaftafe le Bibliothecaire dit,qu'on acheva là devant l'Autel de lui crever les yeux, & de lui arracher la langue, ce qu'ils n'avoient pas eu le loifir de faire entierement dans la rue, apprehendant que le Peuple ne vint au fecours du Pape. Il eft certain qu'il eut Eginard.ad dans la fuite l'ufage des yeux & de la an. 799. langue: l'Auteur, que je viens de citer, prétend que l'un & l'autre lui furent rendus par miracle. Theophane Auteur contemporain dit, qu'il fit compaffion à fes propres ennemis, & qu'ils n'executerent qu'ils n'executerent qu'à demi leur méchant deffein.

Quoiqu'il en foit, Albin fon Camerlingue, de concert avec l'Abbé Virade Envoyé de France,gagna l'Ab

bé du Monaftere de Saint Erafme, où on avoit mis le Pape en prifon; on l'en tira pardeffus les murailles, & on le porta hors de la Ville dans l'Eglife de S. Pierre. Vinigife Duc de Spolete, qui avoit efté averti de ce defordre, vint promptement, & emmena le Pape avec lui dans fa Ville. De là le Pape fit fçavoir à Charlemagne toute la fuite de cet attentat, & le pria de lui procurer le moyen de paffer en France avec feureté. Ce Prince envoya des ordres très-prompts, de forte que le Pape fut bien - toft dans le Royau

me.

Quand le Roy apprit ces nouvelles, il eftoit fur le point de partir pour aller en Saxe. Le Pape vint le trouver à Paderborne où il eftoit campé. Il lui fit un expofé de l'état des affaires de Rome, & de toutes les circonftances du crime commis contre fa perfonne. On prit des mefures pour fon retour & pour fa feureté; dès-lors le voyage que le Roy fit à Rome l'année d'après, fut refolu, & peut-eftre auffi les chofes importantes qui s'y pafferent. Le Pape retourna à Rome accompagné de plufieurs Evêques François, & de quelques Comtes, que le Roy lui donna pour l'escorter, & pour lui fervir de Confeil. Il y fut reçu avec autant d'honneur, qu'il y avoit efté traité quelques mois auparavant avec opprobre. Les affaffins du Pape furent arrêtez, & examinez par les Evêques & par les Comtes de Charlemagne, qui les lui envoyerent en France.

Le Roy eftoit toûjours campé à Paderborne, d'où il avoit envoyé Charles fon fils jufqu'à l'Elbe, avec une partie de fon Armée, pour regler des differens qui concernoient les Vilfes & les Abodrites habitans du Meklebourg. Avant que de retourner en France, il reçut l'Envoyé du Gouver neur de Sicile,qui vint traiter de quel

ques affaires de la part de l'Imperatri ce. Il reçut encore au mefme lieu la nouvelle de la parfaite foûmission des Abares, & que la guerre eftoit terminée par la prudence de Henri Duc de Frioul, & de Gerolte Gouverneur de Baviere, & par la vigueur avec laquelle ils avoient pouflé le reste des ennemis pendant la Campagne.

Eltant de retour à Aix-la-Chapelle, Annal.ad an Eginard. in il apprit encore les heureux fuccès de 799. quelques entreprifes dont il avoit chargé fes Generaux. Guy Gouver、 neur de la Marche Bretone, fur le refus que firent les Bretons des hommages dûs au Roy, entra dans le Comté de Bretagne avec tous les Comtes de fon Gouvernement, la parcourut toute entiere, fit mettre par tout les armes bas aux Bretons, & prit celles des plus confiderables de leurs Commandans, les fit infcrire de leurs noms, & les envoya à Aix-la-Chapelle comme pour en élever un trophée à la gloire de Charlemagne.

Les Habitans des Ifles de Majorque & de Minorque lui avoient envoyé demander du fecours contre les Maures ou Sarrazins, qui couroient la Mediterranée, & faifoient de frequentes defcentes dans ces Ifles. Ce fecours y avoit heureusement débarqué,& avoit enfuite chargé & défait les Sarrazins; on lui apporta encore la nouvelle de cette victoire, & quantité d'Etendarts pris fur ces Infideles.

Dans le mefme temps arriverent des Envoyez d'Azan Emir ou Gouverneur d'Huesca en Espagne, qui lui apporterent de fa part les clefs de cette Ville, non-feulement pour lui en faire hommage, mais encore avec proteftation de la lui remettre entre les mains, fi-toft qu'il le pourroit faire avec feureté.

Le Rey de

enrove

Enfin la réputation de Charlemagne portée au-delà des Mers dans les Perfe des prefens à Païs les plus éloignez,fit que les Chré- Charlemagne,

nation des Lieux Saints.

cen. Lib. 6. C. 6.

&lui fait do tiens de la Palestine eurent recours à fa protection. Le Patriarche de Jerufalem lui envoya plufieurs prefens de devotion par un Moine du Païs. Ce Religieux fut congedié quelque tems après, & comblé des honnêtetez & des prefens du Prince. Un Prêtre nommé Zacharie l'accompagna aux Saints Lieux de la part du Roy, afin de s'informer de ce qui s'y pourroit faire en faveur de la Religion. Il trouva en arrivant, qu'on n'y pouvoit faire rien de plus que ce qui s'y eftoit déja fait. Le Roy de Perfe eftoit alors El-Macin maistre de Jerufalem. Ce Roy s'apHiftoria Sara- pelloit Aaron Rafiid ou Rafchid, qui eftoit en quelque façon en Orient ce que Charlemagne eftoit en Occident, Conquerant & grand Capitaine comme lui, ayant gagné huit batailles rangées en perfonne, toûjours occupé de voyages & d'expeditions militaires comme lui, grand politique & gouvernant fes Peuples avec autorité comme lui, aimant les Lettres & les Eginard. in Sçavans comme lui, zelé pour fa ReVita Caroli ligion comme Charlemagne l'eftoit pour la fienne. Il avoit conçu une fi haute idée de ce Prince, qu'il le diftinguoit entre tous les Souverains de l'Univers, & c'cftoit prefque le feul pour qui il daignast avoir de la confideration. Non-feulement il entretenoit commerce de Lettres avec lui, non-feulement il lui faifoit de magnifiques prefens; mais encore, (ce qui paroiftra fort extraordinaire) ayant fçu l'intereft qu'il prenoit aux Saints Lieux, il les lui ceda, & lui en fit une donation. Les ordres avoient déja cfté envoyez à Jerufalem fur cela, lorfque le Prêtre Zacharie y arriva ; & ce fut en vertu de cette donation, que ce Prêtre revenant de Jerufalem l'année fuivante, lui en apporta les clefs, avec un Etendart, pour marquer la poffeffion qu'on en avoit prife en fon nom. Cet Etendart & ces clefs eft ce qui a Tome L

Magni,

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Avant que de partir de France, il voulut donner lui-mefme les ordres pour la feureté des lieux les plus expofez aux infultes des ennemis. La Saxe eftoit tranquille, & il prévoyoit qu'il n'en auroit rien à craindre, au moins cette année-là. Les divifions des Sarrazins ne leur permettoient pas de faire d'entreprises confiderables du côté des Pyrenées. La défaite de leurs Pirates dans l'Ifle de Majorque, les avoit mis hors d'état de faire des defcentes en Languedoc ou en Provence, & les Normands qui couroient tout l'Ocean avec des Flotes nombreuses le long des côtes de Germanie & de France, eftoient les feuls à craindre.

Le Roy partit d'Aix-la-Chapelle au mois de Mars l'an 800. pour fe rendre fur ces côtes. Il y fit venir une Flote, qui eut ordre de ne point s'en éloigner pendant fon abfence, & mit de fortes Garnifons dans tous les lieux où l'ennemi pourroit aborder. Enfuite il vint paffer la Seine à Rouen, & de là il alla faire fes devotions à Saint Martin de Tours, où les Comtes ou Ducs Nao

An. 800.

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