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fut forti de Capouë, où il lui avoit accordé fon pardon, avoit envoyé fecretement à l'Empereur, pour lui demander un fecours de Troupes qui devoit eftre conduit par le Prince Adalgife fils de Didier, l'affûrant que fi-toft que l'Armée paroiftroit en Italie, il fe declareroit en fa faveur, & que pour montrer qu'il ne vouloit deformais plus rien ménager avec la France, mais fe dévouer entierement à l'Empereur, il prendroit dès-lors l'habit des Grecs, & fe feroit faire les cheveux à leur maniere. Qu'il ne demandoit pour cela outre le fecours, que deux conditions; la premiere, qu'on le fit Patrice, & la feconde, qu'on lui donnaft la qualité & le pouvoir de Duc de Naples. Le Preftre ajoûtoit, que l'Empereur fur cette propofition avoit fait partir promptement deux de fes Gardes pour la Sicile, portant avec eux la robe brochée d'or & l'épée, pour conferer à Aragife la dignité de Patrice; que la propofition qu'Aragife avoit faite de s'habiller à la Grecque, & de fe faire faire les cheveux à la maniere des Grecs, avoit efté fi agreable à l'Empereur, qu'il avoit joint à fes autres prefens des cifeaux & un peigne, afin qu'Aragife s'en fervift à lui donner cette marque de dévouement à fon fervice, & de foumiffion à l'Empire; qu'on lui demandoit pour affurance de fa fidelité fon fils Romualde, & qu'après cela Adalgife ne tarderoit pas à venir en Italie avec une Armée, & d'aborder ou du cofté de Ravenne, ou du cofté de Trévife. Telles eftoient les mesures que l'Empereur & le Duc de Benevent prenoient enfemble pour chaffer les François d'Italie: mais elles furent rompuës par le feul bonheur de Charlemagne, fans qu'il s'en meflaft. Le Duc de Benevent & fon fils moururent tous deux dans l'espace d'un mois avant l'arri

vée des Envoyez de l'Empereur, qui furent obligez de s'en retourner fans rien faire pour les intercfts de leur Maiftre.

Ce Duc de Benevent, fi nous en croyons les Hiftoriens de fa Nation, eftoit un homme d'un grand mérite, bien fait, éloquent, adroit, populaire, toûjours extrêmement attaché à fes anciens Maiftres, que Charlemagne, en le comblant de biens & de faveurs ne put jamais gagner, & qui lui préparoit de groffes affaires en Italie, s'il euft vêcu.

David Bene

ventanus.

Cependant la mort du Duc ne mit pas fin à toutes ces intrigues. Adelberge fa femme, fille de Didier, & fœur du Prince Adalgife, entretenoit les Peuples dans l'averfion que fon mari leur avoit infpirée contre la France, & traitoit toûjours avec les Grecs: elle s'eftoit retirée à Salerne, où Theodofe Gouverneur de Sicile, vint s'aboucher avec elle & avec quelques Seigneurs du Duché de Benevent; on prétendit même qu'il s'eftoit fait là une conjuration contre les Envoyez de France, qui avoient fuivi Adelberge à Salerne, pour veiller fur toutes les démarches: quelques Seigneurs Beneventins devoient les engager à une partie de divertiffement hors de Salerne, & ne les y laiffer retourner que la nuit ; des Soldats de Naples, d'Amalfi & de Surrento devoient fe mettre en embufcade proche de la Ville, & fous prétexte de donner fur les Beneventins,avec lefquels ils eftoient fouvent en que- Epift. 88. in relle, ils devoient fe défaire des En- Codice Carovoyez & de tous leurs gens: mais ce lino. deffein ne réüffit point, les Envoyez avertis de la trahifon, s'eftant échappez de Salerne.

Les Beneventins & Adelberge fe plaignirent fort de cette fuite & de cette défiance des Envoyez. Elle avoit une raison particuliere de ne pas rompre

fi-toft avec Charlemagne, & même, intereft de lui perfuader, fi elle le pouvoit, qu'elle n'eftoit point entrée dans tous les deffeins de fon mari. Cette raifon eftoit, que fon fils Grimoald eftoit en oftage en France, & qu'elle vouloit obtenir pour lui l'inveftiture de ce Duché, fort perfuadée qu'elle l'engageroit fans peine quand il en feroit en poffeffion, à fuivre les vûës de fon pere. Charlemagne Ce jeune Seigneur s'eftoit rendu accorde à Gri- fort aimable à Charlemagne, & il fçut titure du Da- fi bien le gagner, que nonobftant ché de Bene- toutes les remontrances du Pape, Erchempert malgré les fâcheux préjugez de la ia Chronico. conduite de fon pere & de fa mere, & les préparatifs que faifoient les Grecs en Italie, il lui accorda, ce femble, contre toutes les raifons de politique, l'inveftiture qu'il demandoit, & le laiffa aller à Benevent, fur la feule promeffe qu'il lui fit de lui eftre fide

moald l'invef

vent.

Epift. 73. In

C'eftoit la plus fouhaitable nouvelle que put recevoir Adelberge & tous fes Confederez. Le Gouverneur de Sicile vint à Gaiete, pour eftre plus Codice Care près des endroits où l'Armée Grec- lino, que devoit agir, il fit fortifier cette Place & Terracine. Les Beneventins commencerent à folliciter les Habitans de la Campagne de Rome à fe revolter contre le S. Siege. Grimoald même qui avoit fçu combien le Pape eftoit oppofé aux bonnes intentions que le Roy avoit pour lui, commença par le chagriner en diverfes rencontres, comme de concert avec les Grecs & les Beneventins ; mais quand fe vint à la décision, il montra bien qu'il avoit de l'honneur & de la generofité, & que Charlemagne avoit eu raifon de compter fur lur.

de s'oppofer de toutes fes forces aux entreprises des Grecs, & que pour marque de fa dépendance de la France & de fon attachement, il feroit mettre fur fes monnoyes le nom du Roy, auffi-bien que dans les Actes publics, & de plus, que les Lombards fes Sujets fe raferoient à la FranCoife. Nous avons une medaille de ce Grimoald Duc de Benevent qui fait la preuve de l'Article de ce Traité touchant le nom de Charlemagne fur les monnoyes du Duc de Benevent. On y voit la figure de ce Duc reprefenté avec le bonnet & l'habit Ducal, & au revers le nom de Charlemagne DOMS CARLES, c'eft-à-dire, DOMINUS CARLUS.

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Adalgife, que , que l'Hiftoire Grecque appelle en cette occafion Theodote, nom Grec qu'il avoit pris, pour faire mieux fa Cour à l'Empereur, eftoit arrivé en Italie avec une Armée,commandée mandée par un General nommé Jean, & au lieu de venir vers Ravenne ou vers le Trevifan, felon le premier projet, ils avoient pris leur marche par la Calabre, ayant derriere eux toute cette extrêmité de l'Italie, qui appartenoit encore aux Grecs. Sur cet avis Vinigife General François, qui avoit fuivi le nouveau Duc de Benevent en Italie avec des Troupes de France, s'avança vers Benevent, où ayant efté joint par le Duc & par Hildebrand Duc de Spolete, ils marcherent à la rencontre de l'Armée Grecque. Le General Jean & Adalgife eftoient toûjours perfuadez que le Duc de Benevent, auffi-bien que celui de Spolete, continuoient d'eftre dans leurs interefts; mais que craignant les Troupes Françoifes, ils n'avoient ofé fe declarer, & ils efpererent au moins que dans le combat, pour peu que les Grecs euffent d'a

vantage

Les François

grande victoi

en Italic. Eginard. in Annal, ad an. 788.

vantage, ils feroient aifément déterminez à abandonner le General François, ainfi ils n'hefiterent pas à donner bataille.

Elle commença avec beaucoup remportent une d'ardeur de part & d'autre : mais Víse fur lesGrees nigife & les deux Ducs chargerent les Grecs fi vivement de toutes parts, que la victoire ne balança gueres. L'Armée Grecque fut entierement défaite fans beaucoup de perte du cofté des François : il demeura un très-grand nombre de Grecs fur le champ de bataille, & l'on fit beaucoup de prifonniers, du nombre defquels fut le General, que les Ducs firent mourir cruellement après la bataille, comme pour donner aux François, qui les laifferent faire, preuve plus certaine de leur fidelité. Adalgife fe retira à Conftantinople, & ne parut plus depuis en Italie.

une

Ce fut là une des plus heureuses années du regne deCharlemagne: quatre batailles gagnées par fes Generaux, fçavoir trois contre les Abares, & celle-ci contre les Grecs, fa puiffance affermie mieux que jamais en Italie, fon Empire augmenté de tout le Duché de Baviere, & la terreur de fon nom répandue au-delà des extrémitez de la Germanie, furent les évenemens qui la fignalerent. Ce Prince pendant que tout cela fe paffoit en Italie, eftoit en Baviere, où il donnoit par tout fes ordres, afin de s'affûrer cette nouvelle conquefte.

Il en partit vers le commencement de l'hyver pour aller à Aix-la-Chapelle, où felon fac oûtume, il fit quantité de beaux reglemens pour eftablir ou maintenir le bon ordre dans fon Eftat. Car en fuivant l'Hif toire de ce grand Prince, on voit qu'il partageoit fes foins & fon application entre deux fortes d'affaires, felon les divers temps de l'année : l'efté & l'automne eftoient occupez à ses

Tome I..

expeditions militaires ou à quelques voyages fur les Frontieres; l'hiver & le printemps eftoient deftinez aux Affemblées de fes Vaffaux, où l'on traitoit de la guerre & du gouvernement civil de l'Etat, ou bien à des Affemblées Ecclefiaftiques, où l'on regloit ce qui concernoit la police de l'Eglife, par les avis des Evêques & des Abbez ; fi toutefois l'on doit toûjours diftinguer ces deux fortes d'Affemblées, dont les membres eftoient fouvent les mêmes car la plufpart des Evêques & des Abez eftoient Vaffaux de la Couronne, à caufe des biens que les Rois avoient donnez à leurs Eglifes ou à leurs Monafteres: par cette raifon-là même plufieurs eftoient obligez de fournir des Troupes au Roy; & ainfi ils affiftoient aux conferences, où il s'agiffoit de la guerre, de la marche des Troupes, du lieu où elles devoient fe rendre pour la revûë avant pour la revûë avant que de fe mettre en Campagne. De même les Seigneurs eftoient affez fouvent prefens aux Affemblées, où l'on regloit la Police Ecclefiaftique, quand ces affaires fe traitoient en même temps & en même lieu que les autres, comme il paroift par la Preface * des Reglemens qui furent faits dans celle-ci dont je vais parler.

Ce fut donc une Affemblée de cette efpece que Charlemagne tint à Aix-la-Chapelle le z3. de Mars de l'année 789. fur la fin du quartier d'hiver, où il fit regler un très-grand nombre de Points de Difcipline par les Canons & les Decrets des anciens Conciles.

* Confide. rans....upâ

cum Sacerdotibus & Con

filiariis nof tris.

An.789.

Tom. II.

Depuis le dernier voyage qu'il avoit fait à Rome, le Pape lui avoit Concil. Gal fait prefent d'un Code ou d'une Collection des Canons des Eglifes d'Orient & des Eglifes d'Afrique à l'ufage de l'Eglife d'Occident, & c'eft de ce Code qu'eftoient tirez les Canons

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Ibid.

Aquifgran.

qui fervirent de regle dans les matieres dont on traita en cette Affemblée d'Aix-la-Chapelle.

Il y defcendit dans de certains détails qui pourroient paroiftre des minuties dans le temps où nous fommes; mais qui lui femblerent avec raifon, très-importans, eu égard à la barbarie & à l'ignorance qui avoient efté en France jufqu'alors, & il y recommanda aux Evêques deux chofes entre autres qu'il eut toûjours fort à cœur, mefme au milieu de fes plus grandes affaires.La premiere dont il avoit parlé au Pape à Rome, & qui marquoit fa pieté & fon zele, regardoit le culte divin & le chant de l'Eglife, qui en fait la plus confiderable partie. Le feu Roy Pepin pour mettre fur cet article, de l'uniformité dans les Eglifes de France, & en figne de l'union & de la concorde qu'il vouloit que ces In Capitul. Eglifes euffent avec l'Eglife de Rome, avoit ordonné qu'on établift dans tous les Monafteres & dans toutes les Eglifes le Chant Gregorien, c'est-àdire, le Chant Romain reformé felon la methode du Pape S. Gregoire le Grand. Le Clergé avoit eu peine à obeïr à cet ordre, & on ne l'obfervoit pas dans quantité d'Eglifes; on y eftoit jaloux des anciennes coûtumes, & on s'y piquoit de chanter auffi-bien qu'à Rome. Dans le voyage dont je viens de parler, Charlemagne avoit esté témoin de cette jaloufie: car pendant les Fêtes de Pâques les Chantres de fa Chapelle ayant affifté au Service de l'Eglife de Rome, fe moquerent des Chantres Romains, & ceux-ci ayant entendu chanter ceux du Roy, en raillerent à leur tour. Charlemagne prit cette occafion pour les engager à un défi, & s'eftant fait le Juge du combat, il prononça en faveur des Romains. Il obtint du Pape des Antiphonaires notez à la maniere Gregorienne, & deux Maiftres de Chant: il

Monachus

Engolifm. in Vita Caroli

M.

en établit un à Mets, & l'autre à Soiffons, pour y tenir des Ecoles, où l'on apprift à chanter, & où l'on corrigeaft tous les Livres d'Eglife.

L'autre chofe concernoit l'éduca- Charlemagne tion de la jeuneffe de fon Etat. La établit des Ecoles, une fcience y avoit efté rare jufqu'alors, Academie. & tout Roy & tout Conquerant qu'il eftoit, toûjours beaucoup plus occupé de la guerre que de l'étude, ce qu'il avoit appris pendant fa jeuneffe le faifoit regarder comme un des plus fçavans hommes de fon Royaume. Le gouft qu'il avoit pris pour les belles Lettres, toutes informes qu'elles étoient en ce temps-là, lui fit fouhaiter de les voir fleurir en France. Ce fut auffi à Rome, qu'il prit des Maistres de Grammaire & des Maiftres d'Arithmetique, qu'il amena avec lui, & qu'il plaça en diverfes Villes ; & ce fut pour l'execution de ce deffein qu'il fut ordonné dans un des Capitu- cap 724 laires de cette Affemblée d'Aix-laChapelle, que dans tous les Monasteres, & dans toutes les Maifons Epifcopales, on établiroit des Ecoles où les enfans devoient apprendre la Grammaire, l'Arithmetique & le Chant de Cone Gall. l'Eglife. Il écrivit auffi des Lettres Circulaires aux Evêques & aux Abbez, pour les exhorter à animer leurs Ecclefiaftiques & leurs Moines à l'étude de l'Ecriture Sainte.

Il avoit fait venir d'Angleterre le fameux Alcuin, & il le retint auprès de lui, par les bienfaits dont il le combla, & par les marques d'amitié dont il l'honora. Il établit par fon confeil une efpece d'Academic, dont il voulut eftre lui-mefme, & qui eftoit compofée des plus beaux efprits,& des plus fçavans de la Cour. Dans ces Conferences Academiques chacun rendoit compte des anciens Auteurs qu'il avoit lûs; & mefme ceux qui en étoient prirent chacun un nom de quelque Auteur ancien, qui cftoit le plus à fon

Tom. II.

ad an.788,

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gouft, ou de quelque homme fameux dans l'Antiquité. Alcuin, dont les Lettres nous apprennent ces particularitez, prit celui de Flaccus, qui étoit le furnom d'Horace; un jeune Seigneur, nommé Angilbert, prit celui d'Homerc; Adelard, Abbé de Corbie, s'appella Auguftin; Riculfe, Evêque de Mayence, fe nomma Dametas ; le Roy lui-mefme prit le nom de David: tant Charlemagne eftoit perfuadé, qu'il eft d'un grand Prince d'étendre fes vûës & fes foins à tout, de ne rien negliger de ce qui peut contribuer au bien de fes Sujets, & à la gloire de fon Regne;& tant il eft vrai, que l'amour des Sciences, quelque peu de rapport qu'il femble avoir avec les idées militaires des Heros, a pourtant prefque toûjours efté une des paffions des Rois les plus illuftres & les plus belliqueux.

*Mifi Do. minici.

Charlemagne fit faire des copies des Decrets qui avoient efté faits dans cette Affemblée d'Aix-la-Chapelle, aufquels il donne en Latin le nom d'Editum Legationis, c'eft-à-dire, Edit envoyé ou qui doit eftre envoyé. Il les adrefia aux Evêques, aux Gouverneurs, & aux Juges des Villes & des Provinces; les perfonnes qui le porterent eftoient du nombre de ceux qu'on appelloit Envoyez du Prince; c'eftoit comme des Commiffaires députez pour faire executer fes ordres de concert avec les Evêques,les Comtes, & les autres Magiftrats, chacun en ce qui les regardoit, & qui à leur retour lui rendoient compte de l'état des Provinces, de la maniere dont la Juftice y eftoit adminiftrée, & de tous les abus qui pouvoient s'eftre gliffez dans le Gouvernement de l'Etat & de l'Eglife. Telles eftoient, pendant l'hiver, comme j'ai dit, les occupations de ce Prince, dont l'application continuelle au Gouvernement de fon

Empire, eftoit ce qui le lui mainte

noit dans une paix & dans une foumiffion parfaite. Le printemps ne lui eut pas pluftoft permis de fe mettre en campagne, qu'une nouvelle expedition porta fa réputation plus loin qu'elle n'avoit encore efté.

Entre l'Elbe & l'Eider, fur les bords de la Mer Baltique, eftoient les Vilfes ou Velefabes, Peuple très-nombreux, qui faifoient partie de la Nation des anciens Efclavons. Du cofté de l'Occident ils eftoient voifins d'autres Peuples nommez Abodrites, qui habitoient le païs appelle aujourd'hui Mekelbourg. Ces Abodrites eftoient alors ou Alliez ou Sujets Tributaires de la France; ils recevoient mille infultes des Vilfes, qui faifoient de grands ravages dans leur païs. Ils s'en plaignirent à Charlemagne, qui leur promit de mettre ces fâcheux voilins

à la raifon.

An. 7891

jufqu'à la Mer Baltique.

an. 789.

En effet, ayant affemblé une très- Il étend fa nombreuse Armée, il paffa le Rhin à domination Cologne, marcha par la Saxe, où il fe fit joindre par un grand corps de Sa- Eginard, ad xons, fit jetter deux Ponts fur l'Elbe, qu'il fortifia aux deux bouts par de bons retranchemens ; il y laiffa des Troupes, pour affeurer fon retour, car il fe défioit toûjours des Saxons, dont la plufpart ne le fuivirent qu'à regret dans cette guerre; de-là il commença par faire faire des courses dans le pais des Vilfes, où les gros partis qu'il envoya, mirent de tous costez tout à feu & à fang, & battirent les Troupes qui voulurent s'opposer à eux. Ce feul prélude de la guerre les étonna, & leur fit comprendre quel. étoit l'ennemi qu'ils alloient avoir fur les bras. La confternation fe répandit par tout; le Roy n'eut pas pluftoft paru dans le païs, à la tête de fon Armée bien moins nombreuse que la leur, que leur Duc & les principaux Chefs. lui demanderent la paix, lui firent hommage de toutes leurs. Terres; & Lii. ij

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