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An.763.

Duc de Ba

viere.

Eginard.ad an.763.

de bonne heure fon Armée à Nevers l'année 763. il paffa la Loire, & commença par faire des courfes du costé de Cahors, où il mit tout à feu & à fang: mais ou le bonheur du Duc, ou peut-eftre fes intrigues, fufciterent à Pepin un nouvel ennemi, auquel il ne s'attendoit pas.

Revolte du Le jeune Taffillon Duc de Baviere, eftoit neveu de Pepin & fils de fa fœur. Depuis l'hommage qu'il lui avoit fait en pleine Affemblée des Seigneurs François à Compiegne, il eftoit demeuré à la Cour de France, & avoit fuivi fon oncle dans la plufpart de fes expeditions. Il eftoit encore de celle-ci: mais ayant feint une maladie, il quitta le Camp affez brusquement, & ne fut pas plûtoft arrivé en Baviere, qu'il leva le mafque, & declara qu'il ne paroiftroit jamais devant fon oncle, pour lui faire hommage de fes Etats.Pepin fur cette nouvelle repaffa la Loire, & après avoir ravagé en revenant le Limoufin, il mit fon Armée en quartier. Taffillon, felon l'Hiftoire de Baviere, époufa vers ce temps-là Luitberge, fille du Roy des Lombards: cette alliance ne pouvoit pas manquer d'eftre fufpecte Pepin, & lui faifoit au moins conjecturer une Ligue fecrete entre ce Roy, le Duc d'Aquitaine, & le Duc de Baviere.

à

Comme il avoit autant de prudence que de valeur, il voulut voir où ces nouveaux mouvemens aboutiroient. Il crut fa prefence neceffaire dans l'Etat. Il n'en fortit point,& n'en fit point fortir fes Troupes; il fe contenta de mettre ordre à la confervation des Places qu'il avoit prifes fur le Duc d'Aquitaine, il les fortifia & les mit hors d'infulte. Il vint tenir l'Af femblée de May à Vormes fur les bords du Rhin, pour veiller fur les démarches du Duc de Baviere, & tint ainfi en échec ces deux Ducs pendant

toute la Campagne, fans qu'ils ofaffent rien entreprendre.

An. 764.

Il en ufa de même pour les mêmes raifons l'année fuivante, fans pourtant conclure ni Paix ni Tréve avec le Duc d'Aquitaine; mais l'année d'après An.765. la guerre recommença de ce côté-là.

Depuis qu'Eude premier Duc d'Aquitaine & grand - pere de celui dont nous parlons, eut enlevé à la Couronne de France la plufpart des païs de delà la Loire, pour lefquels cependant il avoit confenti de faire hommage aux Rois François, il y eut fouvent des demeflez entre ces Ducs & nos Rois: c'eftoit tantoft à caufe des courses faites fur les Terres de France, & tantoft à caufe du refus de l'hommage dû à la Couronne. Les François ne manquoient gueres dans ces occafions de paffer la Loire, pour aller chastier ces infultes & ces revoltes. Mais toutes les expeditions que l'on faifoit de ce cofté-là, auffi-bien que contre les Nations de la Germanie, confiftoient à faire le dégaft, à piller, à emmener des Efclaves, à brûler quelques Villes de peu de défenfe, fans faire prefque jamais de fieges, & fans garder aucune des Places conquifes. Les Maires du PaJais penfoient pluftoft à conferver ce qu'ils avoient déja, & à maintenir le peuple dans la foumiffion, qu'à faire de nouvelles conquestes, ou à réünir à la Couronne ce qui en avoit efté détaché. Pepin tint une autre conduite, & fe propofa dans cette guerre de réunir l'Aquitaine au Royaume de France, dont elle avoit fait fous nos premiers Rois, une des plus belles parties. Ainfi non content de ravager le païs felon la coûtume de fes predeceffeurs, il mit le fiege devant Bourges, comme je l'ai raconté, & après l'avoir prife,auffi-bien que Clermont & quelques autres Places, il les garda.

Bbb iij

An-766,

Le Duc d'Aquitaine, que cette nouvelle maniere de lui faire la guerre inquietoit, & qui voyoit que les François par le moyen de ces poftes de ces poftes importans, demeuroient dans le païs, & portoient même pendant l'hiver, la défolation jufqu'aux extremitez de fon Etat, eut recours à un remede un peu violent: ear pour empêcher que les François ne s'eftabliffent de plus en plus dans le païs, il en fit démanteler les Villes les plus confiderables, réfolu de fe défendre feulement dans des Places & dans des Chafteaux fitucz fur des montagnes & Continuat, fur des rochers de difficile accès. Il Fredegar, fit donc abattre les murailles d'Argencap.129. ton en Berri, de Poitiers, de Limoges, de Xaintes, de Perigueux, d'An. goulefme & de plufieursautres Villes.

le Duc d'A quitaine.

An.766.

Fredegar. cap.130.

Pepin défait à Pepin le laiffa faire; mais auffi-toft plate-contare après il marcha pour fe faifir de ces Places, & paffa prefque toute cette Campagne de l'année 766. à en relever les murailles & les tours. Ce fut Continuat. une grande conquefte, qui ne lui coûta que de l'argent. Le Duc d'Aquitaine en fut au defefpoir, & fit pour reparer cette perte, ce qu'il n'avoit encore ofé faire depuis le commencement de la guerre. Il vint avec une nombreuse Armée, compofée principalement de Gafcons, prefenter la bataille à Pepin, qui l'accepta & le défit à plate-coûture. Le Duc penfa eftre pris, & c'euft efté la fin de la guerre mais il échappa à la faveur de la nuit.

Après cette grande défaite, le Duc d'Aquitaine, dont la fierté n'avoit pû jufqu'alors eftre domptée par le mauvais fuccès, envoya enfin demander la paix au Roy, le priant de lui rendre Bourges & les autres Villes prifes, lui promettant de lui eftre deformais fidele, de rendre l'hommage, & de payer tous les tributs aufquels lui &

Epift.

fes prédeceffeurs s'eftoient foumis. Le In Codice Roy ayant mis l'affaire en déliberation Carolin dans fon Confeil, ces propofitions furent rejettées ; & le Duc de Baviere intimidé par la rigueur dont on ufoit envers le Duc d'Aquitaine, fit fa paix. par l'entremife du Pape.

Cependant l'Empereur ne ceffoit point de faire folliciter le Roy par fes Ambaffadeurs, d'abandonner la protection du Pape, & de ne point s'oppofer au recouvrement, qu'il prétendoit faire de Ravenne & des autres Places qui lui avoient efté enlevées par les Lombards, & enfuite cedées au Saint Siege.

Codice Caro

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Dès l'année 765. les Troupes & la Flote que ce Prince avoit en Sicile & ifta dans les parties de l'Italie voifines de cette Ifle, qui lui obéïssoient encore, avoient fait quelques mouvemens qui avoient fort inquieté le Pape. Il avoit écrit au Roy, que le deffein de l'Empereur eftoit d'affieger Ravenne ; & comme il fçavoit que Pepin avoit befoin de fes Troupes contre le Duc d'Aquitaine, & pour fe faire craindre du Duc de Baviere, il l'avoit prié, non pas d'envoyer une Armée en Italie, mais d'ordonner aux Villes de Spolete & de Benevent de lui donner du fecours en cas de befoin, & d'engager le Roy des Lombards à fe declarer contre l'Empereur, dont ce Roy avoit fujet d'eftre mécontent; parce qu'il ne lui avoit pas tenu parole touchant le Traité de Ligue dont j'ai parlé.

Pepin agit felon les intentions du Pape, & l'Empereur ne put pas, ou n'ofa pas aflieger Ravenne. Ses Ambaffadeurs cependant ne fe rebutoient point du refus, que le Roy faifoit de In Cole fe détacher des interefts du Pape. Ils lui propoferent le mariage du Prince Leon fils de l'Empereur avec la Prin

ceffe Gifele fa fille: mais rien ne fut

capable de l'ébranler; il demeura fer

Carol.no.

Epift.45

une

Il confent à Affem ques fur l'ar

blie

d'Eré

foit peintes, foit en fculpture dans les
Eglifes. Les Grecs y propoferent en-
core un autre point, qui regardoit la
Proceffion du S. Efprit, fçavoir s'il
procede du Fils ou du Pere, ou du
Pere feul; & blâmerent fort l'Eglife
d'Occident, d'avoir ajoûté à l'article
du Symbole, qui contient ce myste-
le mot Filioque; en déterminanc
par ce terme, qu'il procedoit du Pere
& du Fils. Le détail de ce qui fe paffa
dans ce Concile n'eft point venu`juf-
qu'à nous: mais il eft hors de doute,
que les Grecs n'y trouverent pas les
François difpofez à fuivre leurs er-

re,

reurs.

me fur fes deux réponses. La premie-
re, qu'il n'avoit point pris l'Exarcat
de Ravenne fur l'Empereur; mais
qu'il l'avoit enlevé aux Lombards,
que c'eftoit fa conquefte, & qu'il lui
ayoit efté libre d'en faire un don au
Pape. La feconde, que l'Empereur
s'eftant declaré fi hautement contre
l'Eglife, & pour l'Herefie des Brises-
Images, c'eftoit concourir à perdre
la Religion, que prendre en main fes
interefts, & de s'allier avec lui. Sur
ce fecond point-là, les Ambaffadeurs
foûtinrent, que leur Maiftre, auffi-
bien que fon prédeceffeur, n'eftoient
point heretiques, ni fauteurs d'here-
tiques; qu'ils avoient efté animez d'un
vrai zele pour la Religion, & pour
l'honneur de Dieu; que l'ufage des
Images eftoit un abus, qui s'eftoit in-
troduit dans l'Eglife; qu'ils avoient
entrepris d'abolir cet abus, & que de-
puis deux ans 338. Evêques affemblez
à Conftantinople l'avoient condamné;
qu'on faifoit au Roy de fauffes rela-
tions de ce qui fe pafloit en Orient;
que le Pape eftoit ravi d'avoir ce pré-
texte de fecouer le joug de fon legiti-
me Souverain; que s'il vouloit bien
qu'on traitat en fa prefence de ce
point de Religion, il pourroit s'infil prit Turenne, Scoraille Château fi-
truire de la verité par lui-même, &
qu'ils le prioient de leur accorder cet-
te grace.

ticle des Images. Eginard. ad all 767.

Le Roy crut ne devoir pas leur refufer ce dernier point là; & foit par curiofité de s'inftruire fur un point de controverfe, qui faifoit tant de bruit dans le monde depuis plufieurs années; foit pour ne pas fembler vouAdo in Chio- loir tout refufer à l'Empereur, il confentit à une Affemblée d'Evêques fur cet article. Elle fe tint à Gentilli à une lieuë de Paris, où il y avoit une Maifon Royale. Les Envoyez de l'Empereur, & ceux du Pape s'y trouverent. On y traita la queftion du culte des Images, & fi on devoit les fouffrir

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Ce Concile fe tint avant Noël ; & Eginard. ad après la Fefte, Pepin malgré la ri- an.767. gueur de la faifon, partit pour l'Aquitaine, affiegea & prit Toulouse fe rendit maistre de tout le païs d'Alby & duGevaudan.De-là il vint paffer la Fefte de Pâque à Vienne, y fit repofer fon Armée pendant une partie de l'efté, & après avoir fait à Bourges une Affemblée de Seigneurs, il fe remit en Campagne au mois d'Aouft, & s'approcha de la Garonne, emporta tous les Forts où les ennemis s'eftoient retranchez; & rabatant vers le Berri

tué fur une montagne proche de Mau-
riac en Auvergne, & un autre appellé
par Eginard Petrocia, qui eft peut-
eftre le Chafteau de Peirace, auffi dans
la haute Auvergne.

Continua

Durant cette campagne Remiftain, cet oncle du Duc d'Aquitaine qui s'é- Fredegar, toit venu rendre au Roy, quitta fon parti, & fe jetta de nouveau dans celui du Duc. Il ne fut pas plûtoft revenu auprès de lui, qu'il commença, pour expier la lacheté de fa premiere défertion, à fe declarer l'ennemi irreconciliable des François. Il vint faire des courfes dans le Berri & dans le Limoufin, en ravageant tout fans faire quartier à perfonne. Le Roy fit quan

П reünit la

de France.

An. 769.

tité de petits détachemensfous divers Comtes, qu'il fit avancer dans le païs ennemi, pour se venger des ravages fe venger des ravages de Remiftain, & avec ordre de ne rien omettre, pour tâcher de le prendre. Son malheur en effet voulut qu'il fut pris. On l'emmena au Roy, qui après lui avoir reproché fa double perfidie, l'ingratitude dont il avoit ufé à fon égard, les cruautez qu'il avoit commifes dans le Berri & dans le Limoufin, le fit pendre.

Le Roy s'eftant mis, quelque temps Principauté Aquitaine après, lui-même en Campagne, s'aà la Couronne vança jufqu'à la Garonne, où les Gafcons fur le point d'eftre forcez, & fans efperance de fecours, lui envoyerent des Deputez, pour le prier d'épargner le païs, & pour fe foûmettre à fa domination: il les reçût, prit d'eux des oftages, leur fit faire ferment de fidelité, & jurer qu'ils ne reconnoiftroient jamais d'autre Souverain que lui & fes enfans Charles & Carloman. La plufpart des autres Villes du Domaine de Vaifar en firent autant. Ce malheureux Prince fe voyant ainfi abandonné, fe fauva avec peu de gens vers la Saintonge, & fut tué dans fa fuite par fes Soldats mêmes. Ainfi périt ce Prince mutin & inquiet, ennemi juré des François, & avec lui finit la Principauté d'Aquitaine, qui fut réünie par Pepin à la Couronne de France, quarante à cinquante ans après qu'elle en eut efté démembrée par Eude ayeul de ce

Continuat, Fredegar,

dernier Duc.

Des Ambaffadeurs que Pepin avoit que Pepin avoit envoyez en Afie deux ou trois ans auparavant au Calife des Sarrazins,revinrent un peu avant la fin de cette guerre. Le Calife en les renvoyant fit parair avec eux les fiens, pour aller de fa part trouver Pepin. Noftre Hiftoire ne nous dit point le fujet ni le motif de cette Ambaffade, & il me paroift impoffible de le deviner. Je reviens aux

affaires d'Italie, où la mort du Pape Paul I. arrivée fur ces entrefaites, caufa beaucoup de broüilleries, principalement dans Rome.

Anaftafius

La puiffance temporelle, le Domaine de l'Exarcat, de plufieurs autres Territoires, & de quantité de Villes confiderables attachées depuis peu à la Dignité Pontificale, eftoient un nouveau motif d'ambition capable de piquer ceux mêmes pour qui la puiflance fpirituelle, & des honneurs fans domination, n'auroient pas eu feuls beaucoup d'attraits. Le Pape eftant à l'extrémité, Toton Duc de Nepi petite Ville du Patrimoine de S. Pierre, vint à Rome avec trois de fes freres, accompagné d'un grand nombre d'amis; il y fit entrer quantité de gens armez, partie habitans de Nepi, partie de quelques autres Villes de Tofcane, où il avoit grand credit, & de plus une troupe de païfans, qui s'y rendit de divers coftez; tout cela faifoit une efpece d'Armée toute prête à fe declarer pour lui quand il en feroit temps. Ce qui rendit cette faЄtion encore plus puiffante, fut qu'elle eftoit appuyée, & même fufcitée par le Roy des Lombards. Ce Prince vouloit avoir un Pape qui lui fuft Epiftola Aobligé de fon exaltation, & confé- deiani Papz. quemment plus attaché à lui que fes Prédeceffeurs, qui avoient toûjours efté dans une dépendance entiere de la France.

Le Pape n'eut pas plûtoft expiré, que conftantion toute cette troupe de gens armez, qui Antipape. s'eftoient poftez tout à l'entour de la maifon du Duc Toton, proclamerent Pape Conftantin un de fes trois freres, encore laïque.De-là ils le conduifirent au Palais de Latran, & obligerent George Evêque de Palestrine, malgré qu'il en euft, à lui donner les petits Ordres de Clericature; le lendemain il fut fait Soû-Diacre, & Diacre par le même Evêque, qu'on y

contraignit

zolino,

contraignit par une femblable violence; on engagea le même jour le Peuple à lui faire ferment de fidelité, & le Dimanche d'après, les Evêques de Porto & d'Albano, conjointement avec l'Evêque de Palestrine, le facré

rent.

Jamais Antipape ne fut plus vifiblement intrus que celui-là. Il vit bien, que tout foûtenu qu'il eftoit du Roy des Lombards, fon Trône feroit toûjours chancellant, s'il ne trouvoit moyen d'obtenir l'agréement du Roy de France, & de le mettre dans fes interêts. C'eft pour cette raison, qu'après avoir bien flatté deux Envoyez de France, qui fe trouverent Epi. 98. in à Rome à fon Exaltation, il les fit parCodice Ca- tir auffi-toft, & les chargea d'une Lettre de mefme ftyle, que celles de fes Prédeceffeurs, où loüant la Providence de Dieu, d'avoir élevé fur le Trône de France, un Prince d'un fi grand merite, pour en faire un défenfeur de fon Eglife, ille prioit de continuer à la défendre; de ne lui pas refufer à lui en particulier la protection, qu'il avoit toûjours accordée à fes Prédeceffeurs, & la mefme bonté dont il les avoit honorez. Il lui difoit, qu'après Dieu il eftoit le feul dans qui il mettoit toute fa confiance; que rien ne feroit jamais capable de le détacher des interêts de la France, & de l'amitié qu'il avoit pour fa perfonne; qu'au refte il avoit efté fait Pape contre fon efperance, & contre fon inclination; que le Peuple de Rome, & des Villes voifines, l'avoient élevé à cette haute dignité, malgré la refiftance qu'il y avoit faite. Il finiffoit, en fouhaitant au Roy & à la Reine, & aux Princes leurs fils, toutes fortes de benedic tions, & pour ce monde, & pour

Fpift: 99 .'im Codice Ca. celino.

l'autre.

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où après les mefmes proteftations d'attachement, & les mefmes prieres qu'il lui faifoit de lui accorder fa protection, ille conjuroit de ne pas écouter certains faux rapports, qu'il fçavoit qu'on lui avoit faits de fa perfonne & de fon élection; l'affeurant,qu'il verroit par experience, que jamais aucun de fes Prédeceffeurs n'avoit efté plus à lui. Enfuite il lui faifoit fa cour, en lui rendant compte de l'état de l'Eglife d'Orient, & de ce qui s'y paffoit touchant la défenfe du culte des Images; & par un Billet inferé dans la Lettre, il le prioit de lui renvoyer au pluftoft un Evêque & un Prêtre, que fon Prédeceffeur lui avoit députez.Le prétexte de la demande, qu'il faifoit du retour de ces Envoyez, eftoit le defir de leurs parens, & les befoins de l'Eglife d'un des deux qui eftoit Evêque: mais fa vûë cftoit, de fçavoir les fentimens de la Cour de France fur fon élection, de faire connoiftre par là à Rome le credit qu'il avoit auprès du Roy, & le commerce qu'il entretenoit avec lui. On ne peut pas voir une Lettre écrite d'une maniere plus fainte, & plus remplie de fentimens de Religion; tant l'hypocrifie a quelquefois de reffemblance avec la veritable pieté.

Lorfque Pepin reçut ces Lettres, if eftoit encore occupé de la guerre d'Aquitaine; & voulant voir plus clair dans toute cette affaire, il ne declara ni fes fentimens,ni fes intentions: mais peu de temps après les choses changerent bien à Rome.

cius,

Le plus confiderable homme du Primarius Clergé,nommé Chriftophle,quiavoit & Confiliacfté du Confeil du feu Pape,n'avoit jamais voulu foufcrire à l'élection de Conftantin.Il confpira contre lui avec: fon fils nommé Serge, alors Treforier de l'Eglife Romaine. Ils allerent le trouver, & le prierent de leur permettre de fe retirer de Rome, ludi Cac

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