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Epift Ste

pinum.

rant pour Didier,leurs efforts feroient vains, & n'aboutiroient qu'à leur rui ne. Il agit fi efficacement, que chacun fe retira chez foy, & Rachis dans fon Monaftere: les Troupes furent congediées, & Didier reconnu pour Roy de toute la Nation.

Les Villes de Spolete & de Benephaid i vent, qui avoient toûjours efté du Royaume des Lombards, prirent cette occafion de s'en détacher, & fans que Didier s'y oppofaft, elles fe mirent fous la protection de la France & de l'Eglife Romaine, & élârent chacune leur Duc. C'est ce que nousapprend la Lettre, que le Pape écrivit à Pepin fur la conclufion de cette grande affaire, où après mille louanges & des actions de graces,des proteftations de reconnoiffance exprimées dans les termes les plus touchans, il le prie d'approuver tout ce qui avoit efté fait, & d'accorder fon amitié au nouveau Roy des Lombards.

Tandis que tout cela fe paffoit en Italie, les Envoyez de l'Empereur étoient à la Cour de France, & continuoient de faire tous leurs efforts auprès du Roy, pour l'engager à avoir quelque égard aux interefts de leur Maiftre, qu'on dépoüilloit de fon Domaine, fous prétexte qu'on l'enlevoit aux Lombards qui l'avoient envahi. id. Le Pape de fon cofté follicitoit le Roy de demander aux Envoyez de l'Empereur la main-levée de quelques Terres de l'Eglife Romaine, qu'on lui avoit confilquées dans la Sicile; que ce Prince fift ceffer la perfecution qu'il faifoit aux Catholiques, & qu'il se foumift aux décifions de l'Eglife touchant le culte des Images. La fuite & le tour que les affaires commencerent à pren dre, motrent bien que le Pape effoit plus écoûté que l'Empereur.

Pepin du milieu de la France donnoit ainfi le branle aux affaires d'Italie, & fe fervoit avantageufement de

l'admiration que les Peuples avoient de fon courage & de fa fagesse, pour affermir de plus en plus fa puiffance, & affeurer la Couronne à fa pofterité.

Il tint au Printemps à Compiegne une de ces Dietes ou Affemblées generales des François, qu'on avoit appellées autrefois le Champ de Mars, & qui s'appellerent depuis le Champ de May, parce qu'il en changea le mois, & les fit tenir au premier de May, au lieu qu'auparavant on les tenoit ordinairement au premier de Mars. On voit neanmoins par la fuite de l'Hiftoire qu'on ne s'aftreignoit pas. fi exactement au jour & au mois.

de Baviere

chi.

La principale chofe qui fe fit dans Teillon Duc celle dont je parle, fut l'hommage que fait hommaTaffillon Duc de Baviere & neveu de ge à Pepin Pepin, lui rendit pour fon Duché, en pour fon Du prefence des principaux Seigneurs Bavarois,& le ferment de fidelité qu'eux & le Duc lui firent, & qu'ils renouvellerent par fes ordres après l'Affemblée, fur les corps de S. Denis, de S. Germain & de S. Martin. Il voulut qu'ils fiffent cet hommage & ce ferment, non-feulement à lui, mais encore à fes deux fils Charles & Carlo

man, comme à fes fucceffeurs, qui
avoient déja reçû l'onction de la main
du Pape
du Pape Eftienne.

Annal.

Ce fut durant cette Affemblée,qu'il arriva de nouveaux Ambaffadeurs de Conftantinople, qui entre autres prefens qu'ils firent à Pepin de la part de Metenes l'Empereur, lui prefenterent un Orgue, Inftrument inconnu jufqu'alors. en France.

C'eftoit toûjours les affaires d'Italie, qui obligeoient alors l'Empereur à avoir des Ambaffadeurs à la Cour de France. Pepin en avoit aufli à la Cour de Conftantinople; mais il répondoit. plus aux honnêtetez de l'Empereur par des civilitez reciproques, qu'au defir que ce Prince avoit, de rentrer

en

ad an. 7570

An. 757. Mort du Pape. Ep.ft 1.Pauli

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La mort de ce Pape qui arriva le 26. d'Avril de cette mefme année, ne Papz adPipi- changea rien dans les affaires : fon frenum in Co- re Paul, Diacre de l'Eglife Romaine, dice Carolin. fut mis en fa place. Ce fut le premier Pape de ce nom. Il fit part auffi-toft de fon exaltation au Roy, l'affeurant de fa fidelité & de fon attachement, & lui demandant fa protection & la continuation de fes bontez envers l'Eglife de Rome: le Roy les lui promit, & il ne fut pas longtemps, fans en avoir befoin.

an 758,

Pepin dompre Le repos du Pape dépendoit de celes Saxons. lui de la France, il pouvoit s'affûrer Eginard, ad que l'Empereur & le Roy des Lombards ne manqueroicnt aucune occafion de l'inquieter, quand ils la trouveroient.Il fe fit en l'an758.une revolte generale des Saxons. Pepin fut obligé de conduire contre eux une grande Armée, de donner plufieurs combats dans le païs, & d'y forcer des Places. Il les dompta enfin, & leur impofa en punition de leur revolte, un nouveau tribut de trois cens chevaux, qu'ils feroient obligez de lui amener tous les ans, quand il tiendroit l'Affemblée generale ou le Champ de May. Le Roy des Efclavons à cette occafion fe foumit auffi à lui, le reconnut pour Souverain, & fe fit fon Tributaire.

Les Lombards n'eurent pas plûtoft appris que Pepin avoit de ce cofté-là beaucoup d'occupation, qu'ils s'en prévalurent. Didier qui avoit tout promis au feu Pape, pour eftre Roy, euft crû ceffer de l'eftre, fi pour tenir fa parole, il euft cedé toutes les Places qu'on lui redemandoit. Loin de cela il commençoit à faire des hoftilitez, & à ravager la Pentapole. Il furprit Spolete & le Duc d'Albin qu'il mit dans les fers, comme un déferteur Tome I.

qui s'eftoit détaché du Royaume des Lombards, pour se donner au Pape,& il y créa un autre Duc nommé Argis. Il furprit auffi Benevent, dont le Duc s'échapa, & fe fauva à Otrante. Didier enfuite de ces entreprises, toûjours inquiet de ce qu'il devoit apprehender du cofté de la France, penfa à fe faire un appui. L'Empereur de Conftantinople, dont les dépouilles faifoient le fujet de la querelle, regardoit & le Pape, & le Roy des Lombards, & le Roy de France comme fes ennemis, mais qui s'embarraffoient peu

ad Pipinum

de fon inimitié. Le point capital pour lui, euft efté de détacher le Roy de France des interefts du Pape, il tâchoit en vain de le faire depuis plufieurs années, & il avoit perdu toute efperance d'y réüffir. Comme il eftoit Epift. Pauli dans cet embarras, le Roy des Lom- in Cod. Cabards lui fit une propofition, qui de- rolin voit beaucoup lui plaire; ce fut de faire une Ligue entre eux, & d'unir leurs forces pour reprendre Ravenne &Otrante,à condition que la premiere de ces deux places demeureroit aux Lombards, & que neanmoins l'Empereur fe pourroit venger fur tous ceux de la Ville, dont il feroit le plus mécontent; pareillement qu'Otrante seroit pour les Grecs, qui pouvoient aifément l'attaquer avec l'Armée de Mer qu'ils avoient en Sicile, tandis que les Lombards en feroient le fiege par terre ; & qu'en cas qu'elle fuft prife, le Duc de Benevent, qui s'y eftoit refugié, feroit livré aux Lombords pour en faire juftice. George un des Envoyez de l'Empereur à la Cour de France, & qui eftoit alors à Naples, vint trouver le Roy des Lombards à Pavie. Il s'aboucha avec lui fur ce fujet, & ils écrivirent tous deux à l'Empereur pour le faire confentir à ce Traité.

Auffi-toft après, le Roy des Lombards s'approcha de Rome, & pour Bbb

Ibid.

Epift. 2. Pauli ad Pipinum in

mieux amufer le Pape, il eut une conference avec lui, où il lui protefta qu'il ne fouhaitoit rien plus que la paix. Le Pape le fomma d'executer fes promeffes, & en particulier de lui remettre au plûtoft Imola, Bologne, Ofme & Ancone; mais il éluda cette demande fous divers prétextes. Il fe plaignit de ce qu'après avoir rendu déja plufieurs Places, on lui retenoit toûjours fes oftages en France, & dit que fi le Pape vouloit les lui faire rendre, il le trouveroit toûjours difpofé à entretenir une parfaite concorde.

Tout cela fe faifoit en Italie, fans que Pepin puft en avoir des nouvelles; parce que les Lombards gardoient tellement tous les chemins, qu'on eftoit infailliblement arrefté au paffage des Alpes, pour peu que l'on fuft foupçonné d'aller en France de la part du Pape.

Didier avoit fes Envoyez à la Cour de France, qui affùroient le Roy de Cod, Carolin. la fincerité de fes intentions, le priant de lui donner le temps de ménager l'efprit de la Nation, à qui ces démembremens déplaifoient fort; qu'il avoit déja executé le Traité en grande partie; qu'il feroit le refte peu à peu; que le Pape fe choquoit de tout; qu'il exageroit les moindres défordres, & faifoit paffer les violences de quelques particuliers fans aveu, pour des declarations de guerre.

In Codice Carolin. Ibid.

Les Envoyez de Conftantinople de leur cofté ufoient de mille artifices, pour décrier dans l'efprit du Roy, la conduite du Pape, & fa maniere d'agir envers l'Empereur: mais le Roy eftoit toûjours fur fes gardes à cet égard, & ne voulut rien refoudre, fans avoir entendu les deux parties.Le Pape qui fe doutoit de toutes ces menées, écrivit au Roy, pour le prier de ne fe point laiffer prévenir par le Roy des Lombards, & de fe fouvenir toûjours, qu'il eftoit le Protecteur de

L'Eglife. Il lui marquoit en détail les ravages qu'ils avoient faits dans la Campagne de Rome & à Senigaglia, les violences dont Didier avoit ufé envers les Ducs de Spolete & de Benevent, & ce qu'on avoit fçû du projet d'un Traité de Ligue entre ce Prince & l'Empereur mais comme il fe doutoit que fes Lettres eftoient la plûpart interceptées, il s'avifa d'un expedient, pour faire tenir fürement celle dont je parle. Le Roy des Lombards l'avoit follicité plufieurs fois, de lui faire rendre fes oftages par le Roy de France, quoi qu'il ne puft pas l'exiger avant l'entiere execution du Traité de Pavie: quelque peu raifonnable que parut cette propofition, le Pape fit femblant de l'écouter.

Il lui promit donc fes bons offices à la Cour de France, fuppofé qu'on lui donnaft un faufconduit, pour y faire paffer fes Envoyez. Le Roy des Lombards s'y accorda, & lut les Lettres que le Pape écrivoit à Pepin, pour le prier de renvoyer les oftages en Italie: mais le Pape en donna de fecretes à fes Envoyez, par lefquelles il le prioit du contraire, lui expofoit toutes les infractions faites au Traité de Pavie par Didier, fes intrigues à la Cour de Conftantinople, le peu de fûreté qu'il y avoit à traiter avec lui, & les autres chofes que je viens de dire. Enfin il le conjuroit de prendre des moyens efficaces de réduire ce Prince, qui ne gardoit aucune de fes promeffes, & violoit tous fes fermens.

Ibid

Carolin.

Les Envoyez arriverent heureuse- Epift. 16. & ment en France. Ils firent au Roy de 17 Codice magnifiques prefens de la part du Pape, dont les Lettres, & ce que les Envoyez y ajoûterent d'éclaircillemens, l'inftruifirent parfaitement de l'eltat des affaires d'Italie.

dier de faire

Pepin répondit au Pape en l'aflu- lollige Di rant de fa protection, & après divers justice as voyages de fes Envoyez & de ceux Fape.

du Pape, que le Roy des Lombards n'ofa empêcher, il fit enfin partir Remi Evêque de Rouen, qui eftoit fon frere, & fils naturel de Charles-Martel, & le Duc Antaire, qui declare rent de fa part au Roy des Lombards, que s'il ne faifoit juftice au Pape, il le verroit bien-toft en Italie avec une Armée. Le Roy des Lombards étonné de ces menaces, & ne pouvant compter fur le fecours de l'Empereur, diffimula fon chagrin, & prit le parti de s'accommoder avec le S. Siege. Il lui reftitua ce qu'il avoit ufurpé de nouveau du Patrimoine de S. Pierre, le dédommagea, au moins en partie, des ravages qu'il avoit faits fur les terres de l'Eglife, lui remit entre Codex Care- les mains encore quelques Terres celin. Epift. 21 dées par le Traité de Pavie, & promit de livrer tout le reste avant la fin du mois d'Avril de cette année 760. Cependant l'Empereur approuva fort le Traité de Ligue que le Roy Epift. 24. in des Lombards avoit propofé, & l'affuCodice Caro- ra qu'avant peu de temps, il verroit arriver de Grece en Italie, trois cens Navires, fans y comprendre la flote de Sicile, pour mettre le Pape à la raifon, & qu'il envoyeroit fur cette flote fix Patrices, qui iroient en France en qualité d'Ambaffadeurs, afin d'y negocier avec le Roy pour l'accommodement des affaires d'Italie. Il n'en fallut pas davantage au Roy des Lombards, pour recommencer fes hoftilitez, & refufer de nouveau l'entier accompliffement du Traité de Pavie. Cette flote ne parut point neanmoins, & Didier eftoit en danger de voir fondre fur lui toutes les forces de France, fans une diverfion, peut-eftre menagée par lui-même ou par l'Empereur, faquelle donna de la peine à Pepin pendant quelques années; mais les fuites en furent auffi heureufes pour la France, que glorieufes pour ce

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An.760.

Prince.

7601

Vaifar Duc d'Aquitaine, fils de Eginard. inHunalde, qui s'eftoit fait Moine, Annal ad an avoit envahi des biens de quelques Eglifes qui eftoient fous la protection de la France. Pepin lui envoya des Ambaffadeurs, pour en procurer la reftitution, & fur le refus que ce Duc lui fit de les rendre, il paffa la Loire avec une Armée, & s'avança jufqu'à Doüé en Anjou. La prefence de l'Armée eut plus d'effet, que les raifons des Ambaffadeurs. Vaifar se soumit, donna des ôtages pour fûreté de fa role, & Pepin fatisfait fe retira.

pa

An 761. Continuat.

L'année d'après, lorfqu'on s'y attendoit le moins, le Duc d'Aquitaine ayant affemblé fecretement quel- Fredegar, ques Troupes, mit à leur tefte Hum- cap.125. bert Comte de Bourges, & Blandin Comte d'Auvergne, qui par fon ordre firent une irruption dans la Bourgogne, ravagerent le païs depuis Autun jufqu'à Châlons fur Saone, brûlerent les fauxbourgs de cette derniere Place, & enleverent un grand butin.

Il'enlève pluPepin tenoit actuellement l'Affem- ficars Places blée ordinaire ou le Champ de May à au Duc d'A Duren au païs de Juliers, lorfqu'il re- quitaine çût cette nouvelle. Il envoye, fans tarder, ordre de toutes parts aux Troupes de fe tenir preftes à marcher, il en fit la revue à Troye, & de là les conduifit à Nevers, où il paffa la riviere de Loire. Il mit d'abord le fiege de vant le Chafteau de Bourbon, le prit, & le brûla,il enleva enfuite Chantelle & Clermont en Auvergne. Il tailla en pieces un Corps d'Armée de Gafcons, nom dont les Hiftoriens de ce tems-là fe fervent quelquefois, pour fignifier tous le Peuples d'Aquitaine ou de delà la Loire. Il prit le Comte d'Auvergne qui commandoit ce Corps, & après avoir défolé tout le Plat-païs jufqu'à Limoge, rafé tous les Chateaux d'Auvergne qui pouvoient ref fter, ilrepalla la Loire, & mit fes Troupes en quartier d'hiver.

An.762. Continuar, Fredegar. cap.116.

an.762.

Soit que Vaifar demeurast obstiné à refufer la fatisfaction qu'on demandoit de lui,foit que Pepin exigeaft des conditions trop dures, la guerre continua entre les deux Etats. Pepin dès que la faifon le lui permit, paffa la Loire pour la troifiéme fois, & comEginard. ad mença la Campagne par le fiege de Bourges. La Place eftoit très-forte & bien défendue par le Comte Humbert, & par une nombreuse Garnifon; mais après une longue refiftance, où grand nombre de Soldats furent tuez de part & d'autre, le Bellier ayant fait brêche à la muraille, il fallut fe rendre: la Garnifon capitula, & eut permiffion de fe retirer dans les Places voifines: le Comte ou Gouverneur, foit qu'on ne l'euft pas voulu comprendre dans la capitulation,ou qu'il trouvaft fon avantage à changer de Maiftre, fit ferment de fidelité au Roy avec quelques autres Gafcons,& fut envoyé en France. Pepin fit reparer promptement les murailles 'de Bourges, y mit Garnifon & des Comtes pour la commander, & s'en alla delà mettre le fiege devant Touars fur les confins du Poitou. Nonobftant la force de la Place, elle fut attaquée avec tant de vigueur, qu'elle fut emportée en très-peu de jours, & enfuite brûlée & rafée.

Tandis que Pepin eftoit occupé à ces fieges, le Duc d'Aquitaine qui ne fe trouvoit pas affez fort pour le venir attaquer, ne demeuroit pas cepenpas cepen dant oifif. Il fit divers détachemens pour faire des courfes fur les Terres de France, & il envoya du cofté de Narbonne, le Comté Maucion fon parent. Pepin qui n'avoit pas la paix avec les Sarrazins, mais aufli qui ne leur faifoit pas une guerre fort vive, leur avoit enlevé cette Place quelques années auparavant par un blocus Continuat. de trois ans. Il y entretenoit une grofcap. 127. fe garnifon, auffi-bien que dans quel

Fredegar.

ques poftes des environs. L'ordre & le deffein du Comte Maucion estoient d'enlever ce qu'il pourroit de ces Garnifons,& de ravager le païs.Il arriva dans le voisinage, fans qu'on en euft avis. Deux Comtes qui commandoient dans ce païs-là, retournant ensemble dans leur quartier donnerent dans une embuscade qu'il leur dreffa, & furent chargez par les Gafcons avec beaucoup de furie. Quoique furpris, ils ne fe perdirent point, ils foûtinrent l'attaque, repoufferent les ennemis, en tuerent & en prirent beaucoup, & le Comte Maucion lui-même y fut tué.

Le Comte d'Auvergne avec un plus grand Corps, s'eftoit jetté dans le Lionnois pour le piller; le Comte Adalard qui commandoit dansCavaillon pour Pepin, s'eftant fait joindre par un autre Comte, alla au devant de lui, le défit & le tua. Le Comte de Poitiers n'eut pas un plus heureux fort; s'eftant avancé jufqu'auprès de Tours, pour en piller les environs, l'Abbé du Monaftere de S. Martin envoya contre lui les Troupes qu'il eftoit obligé d'entretenir en temps de guerre, compofées de fes Vaffaux: elles le battirent, & il y fut auffi tué.

Tous ces défavantages mirent les affaires du Duc d'Aquitaine en trèsmauvais eftat, jufques-là qu'un de fes oncles nommé Remiftain, défefperant du falut de l'Aquitaine, vint trouver Pepin, le pria de le recevoir fous fa protection & au nombre de fes ferviteurs. Il en fut bien reçû, careffé, honoré. Ce Prince lui fit prefent d'armes & de chevaux, & l'affûra qu'il ne fe repentiroit pas de s'estre donné à lui.

Le Duc d'Aquitaine eftoit perdu, & encore une Campagne femblable aux deux précedentes, lui auroient enlevé le refte de fes Eftats. Pepin fe le promettoit bien, & ayant affemblé

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