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T. I. Con. cil, Gal.

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ment extrême des Evêques, du Clergé & des Monafteres, & que la difcipline eftoit prefque entierement abolie par tout: on y voit le zele de ce faint Prelat, & l'érection qu'il fit de trois Evêchez, dont il n'y en a plus qu'un qui fubfifte, fçavoir celui de Wirtzbourg. On lût & on confirma dans ce Concile les Actes d'un autre, qui avoit efté tenu l'année d'auparavant, fans qu'on fçache le nom du lieu, où il fut affemblé. Voici comme Carloman y parle dans la Preface. ,, Au nom de Noftre Seigneur JefusChrift, moy Carloman Duc & ,, Prince des François, l'année fept ,, cens quarante-deux depuis l'Incar» nation du Seigneur, l'onziéme des ,, Kalendes de May, avec le confeil ,, des Serviteurs de Dieu, & celui de ,, ma Nobleffe, j'ai affemblé les Evê,, ques qui font dans mon Etat, avec ,, les Preftres, &c. J'ay dû faire faire icy reflexion à cette Preface, premierement parce qu'on y voit Carloman parler en Souverain & en Maître abfolu du Royaume d'Auftrafie: En fecond lieu, parce que c'eft le premier Concile des Gaules où l'on voit l'Epoque ou la maniere de compter les années depuis l'Incarnation de Noftre-Seigneur; au lieu que dans les autres Conciles precedens, on datte de l'année du regne du Roy regnant: Et enfin, parce que Carloman prend le Titre de Duc & de Prince des François, & que c'eft le premier Monument où cela fe voye.

On voit aufli dans le Concile des Eftines, ce que fit Carloman, pour adoucir le chagrin des gens d'Eglife, dont les biens avoient efté envahis par la Nobleffe du temps de Charles

Martel. Il declara que la guerre d'Aquitaine l'empêchoit de faire encore reftituer ces biens aux Eglifes: mais il ordonna, que ceux qui les possedoient, reconnuffent qu'ils les tenoient des Eglifes; que pour chaque Métairie ils payaffent tous les ans un fou d'or à l'Eglife ou au Monastere dont elle dépendoit, & qu'à la mort du poffeffeur l'Eglife ou le Monastere rentrât en poffeffion de fon bien, pourvû que les mêmes neceffitez de l'Etat ne continuaffent pas : car en ce cas il fe refervoit le pouvoir de faire durer ces poffeffions Beneficiaires, & même d'en créer de nouvelles. Cependant une autre guerre s'alluma du cofté de la Germanie.

La plupart des revoltes de ces Nations Germaniques contre les Rois ou les Ducs des François, n'eftoient gueres que des effets de leur inquietude naturelle, & de leur genie impetueux, que la moindre occafion déterminoit à courir aux armes, fans prendre d'autres mefures. Ainfi pour l'ordinaire il n'en coutoit aux Princes François, que la peine de paffer le Rhin avec une Armée pour les châtier. En voicy une plus concertée, & dont les fuites auroient efté plus fàcheufes, fi la promptitude des deux Ducs n'avoit d'abord remedié à ce qu'elle avoit de plus dangereux.

Sonnechilde, auffi -toft après la mort de Charles - Martel, prévoyant bien que le changement qu'elle avoit fait faire au partage de la fucceffion en faveur de fon fils, lui attireroit bientoft la guerre du cofté de Pepin & de Carloman, avoit pris des liaifons fecretes avec Odilon Duc de Baviere, dont elle eftoit niece. Ce Duc

*La Preface du Concile qui fu: relu dans celuy des Eitines, prouve évidemment la Souveraineté de Car loman en Auftrafie, fur tout fi on la compare avec celle du Conc le de Soiffons allemblé par Pepin l'année d'apres. Dans celle-cy la date eft prife de l'année du regne de Childeric Roy des François & Pepin n'y pale point comme Souverain de l'Estat; au lieu que Carloman dans l'autre parle de l'Auftrafie comme de fon propre Etat, & dit, avec le Confeil de ma Nobielle, Optimatum meorum, Pay affemolé les Grands de mon Eftat,

voit obligation de fon Duché à Charles-Martel, qui l'avoit preferé aux autres Seigneurs de la Famille Agilolfingienne, dans laquelle, felon un Traité fait depuis très-long-temps avec les Rois des François, ils eftoient obligez de prendre les Ducs de Baviere. Celui-cy, à l'exemple de fes Predeceffeurs, avoit grande envie de fe tirer de la dépendance de la France. † On connoift par les anciennes Loix Bavaroifes faites par nos Rois mêmes, en quoy confiftoit cette dépendance. On y voit que c'eftoit le Roy de France qui créoit le Duc, ou qui agréoit celui que le peuple avoit élû. On y voit que le Roy avoit droit de condamner à la mort les Sujets du Duc, & que le Duc devoit foûtenir Cap, &, & 9. ceux qui eftoient chargez de la part du Roy de faire de femblables executions; & de plus, que le Duc, fous peine de dépofition, eftoit obligé de fe foumettre à certains Edits, que les Rois de France jugeoient à propos de faire publier dans le païs. La foumiffion leur eftoit devenuë d'autant plus difficile, que ce n'eftoit plus aux Rois qu'ils eftoient foumis, mais aux Ducs d'Auftrafie, qui avoient ufurpé cette fouveraineté, fans avoir la qualité de Roy.

Sonnechilde, que l'honneur de la Famille Agilolfingienne, auffi - bien que les interefts de fon fils, faifoit entrer aifément dans les vûës du Duc Odilon fon oncle, avoit preparé dans la perfonne de ce Duc, un ennemi à Pepin & à Carloman, pour les occuper, tandis qu'elle s'affûreroit de la partie de la fucceffion, dont CharlesMartel avoit avantagé fon fils. On ne Jui en donna pas le loifir; mais après qu'elle cut efté renfermée à Chelles, les correfpondances qu'elle avoit eues avec le Duc de Baviere, ne laifferent

pas d'avoir leur effet.

Hiltrude fœur de Carloman & de Pepin, s'eftoit attachée à Sonnechilde; & à fa perfuafion, & peut-eftre dans l'aprehenfion qu'elle avoit qu'on ne la fift Abbeffe ou Religieufe, comme c'eftoit alors affez fouvent le fort Fredegar. des filles de nos Rois & de nos Ducs Chronic. c. des François, elle eftoit convenuë de fe marier au Duc de Baviere qui le fouhaitoit. Voyant donc Sonnechilde & Grippon arreftez, elle fe cacha, trouva moyen de fe faire conduire jufqu'au Rhin, le paffa, & se sauva à la Cour de Baviere.

210.

Pepin & Carloman la redemanderent en vain. Le Duc de Baviere ne la voulut point rendre & l'époufa. La guerre d'Aquitaine, dont j'ai parlé, fufpendit celle que les deux Ducs refolurent fur le champ de faire au Duc de Baviere: & après avoir dompté le Duc d'Aquitaine,que la neceflité obli- An. 743gea de fe foumettre, ils tournerent leurs deffeins de ce cofté-là; mais la revolte & le châtiment des Allemans en fufpendirent encore l'execution pour quelque temps.

Le Duc de Baviere fe fervit de cet Annales Me intervale, pour fortifier fon parti. Il tenies. envoya au Duc d'Aquitaine propofer une ligue offenfive & défenfive, qu'il figna malgré fes nouveaux fermens. De plus le Duc de Baviere engagea encore dans une nouvelle revolte Theobalde Duc des Allemans, auffibien que Theodoric Duc des Saxons: il eut auffi recours aux Esclavons, qui lui fournirent un grand corps de troupes; de forte que les Ducs François fe virent obligez d'employer toutes leurs forces contre un fi formidable ennemi.

Le Duc s'avança jufques fur le bord de la Riviere de Lech qui fépare la Suabe de la Baviere, pour leur difpu ter l'entrée de fon pais. Les François

In Codice Legum antiquarum, Tit, 2, cap.1. Si quis contradiceret quem Rex ordinavit in provincia la aut populus fibi elegerit, &

vinrent

Odilon Duc

battu par Carloman & par Pepin. Continuar. Fredegar. cap. 110.

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vinrent fe camper de l'autre cofté.On fe retrancha de part & d'autre, & l'on fut ainfi quinze jours en prefence, la Riviere entre-deux. C'eftoit aux François à paffer pour aller attaquer les Bavarois, qui ne prétendoient eftre que fur la défenfive, & foûtenir leur rebellion dans leur propre païs. L'impoffibilité du paffage à la vûë d'une grande Armée bien retranchée, le retardement & l'indetermination des François rendoient les Bavarois infiniment fiers.Il en venoit tous les jours fur le bord de la Riviere,qui défioient les François au combat, faifant des infultes & des railleries que les Soldats fouffroient avec une extrême impatience, tout prefts à paffer la Riviere à la nage, fi leurs Chefs avoient voulu les conduire à l'ennemi.

Cependant les deux Ducs ne dede Baviere eft meuroient pas auffi oififs, qu'ils paroiffoient l'eftre. Ils envoyoient fecrettement tous les jours au-deffus & au-deffous de leur Camp pour fonder la Riviere, & tâcher de découvrir des guez éloignez des Ponts, qui eftoient foigneufement gardez par les ennemis. On en trouva; mais on ne pouvoit y aller qu'au travers des bois, & par des marécages très-difficiles à paffer. Les Ducs fe refolurent neanmoins à vaincre ces obftacles, & après s'eftre bien inftruits des difficultez des chemins, ils firent partir leur Armée à l'entrée de la nuit. Carloman en prit une partie,& Pepin l'autre. L'un marcha en defcendant vers le Danube où le Lech fe jette, & l'autre en remontant au-deffus du Camp. Ils pafferent la Riviere avec beaucoup de peine, mais fans oppofition, les ennemis n'ayant point de Troupes dans ces endroits-là, qu'ils croyoient impraticables. Les François s'approcherent fort près des deux coftez du Camp des Bavarois, fans que ceux-ci s'en apperçûflent,&dès la pointe du jour ils mar

Tome I.

cherent à l'affaut. Le Duc de Baviere

furpris mit fes Troupes en bataille, & foûtint quelque temps le choc: mais la confternation, effet ordinaire de la furprise, eft un mal contre lequel il n'y a guere de remede, quand elle s'eft une fois répandue dans une Armée. La plufpart ne fongerent qu'à fe fauver, & le Duc de Baviere, après avoir perdu prefque tous ceux qu'il avoit menez au combat, fut obligé de s'enfuir lui-mefme avec très-peu de Cavaliers, & ne s'arrefta point, qu'il n'euft mis entre les François & lui deux ou trois Rivieres, & gagné celle qui eft encore aujourd'hui appellée Inn, fur laquelle eft la Ville d'Infpruch. Les François ne laifferent pas de perdre auffi du monde à l'affaut du Camp, & dans la rude marche qu'ils avoient faite pour y arriver, où plufieurs perirent dans les marais & dans la riviere.

Theobalde Duc des Allemans, & Theodoric Duc des Saxons fe fauverent chacun dans leur païs. On fit grand nombre de prifonniers, parmi lefquels fe trouva le Preftre Serge,qui eftoit un Envoyé du Pape auprès du Duc de Baviere. Ce Preftre s'eftant laiffé gagner par le Duc, eftoit allé trouver les Ducs François le jour de devant le combat, & feignant d'avoir un ordre du Pape pour faire finir la guerre, il le leur fignifia, & leur fit défenfe de la part du fouverain Pontife & de Saint Pierre de la continuer. Ce fait eft encore un de ces points qui doivent estre remarquez dans l'Hiftoire: car c'est le premier exemple qu'on y trouve d'une conduite des Envoyez des Papes à l'égard des Princes, qu'on n'avoit point encore vûë jufqu'alors.

Ce Preftre eftant donc amené aux deux Ducs après le combat, Pepin lui dit ces paroles en riant:,, Seigneur Sergius, nous avons appris par ex

An. 743.

Carloman

Saxe.

An. 743.

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»perience, que vous n'eftes pas l'A» poftre S. Pierre, & que vous n'eftes » pas veritablement fon Legat: car », vous nous dites hier, que le Pape, ,, par l'autorité de ce Saint, & par la fienne, nous défendoit de faire la » guerre au Duc de Baviere; & nous », vous répondîmes, que nous ne pouvions croire que S. Pierre ou le Pa», pe vous euffent chargé de cet ordre. Vous voyez bien maintenant, que fiS. Pierre n'avoit pas crû que noftre cause fuft jufte, il ne nous euft pas ,, aujourd'huy affifté dans la bataille, comme il a fait. Soyez donc con,, vaincu, que c'eft par l'interceffion de S. Pierre le Prince des Apoftres, ,, & par le jugement de Dieu, auquel ,, nous nous fommes rapportez, que ,, la Baviere & les Bavarois font fou,, mis à l'Empire de France.

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Après cette importante victoire les entre dans la vainqueurs parcoururent toute la Baviere en la ravageant,& y féjournerent cinquante-deux jours. Enfuite Carloman prit une partie de l'Armée, avec laquelle il entra dans la Saxe. Il y afficgea une Place appellée Hochfigbourg, où le Duc Theodoric, qui s'y eftoit retiré, fe rendit à lui : Carloman lui fit grace, & lui rendit fon Duché, après avoir exigé de lui un nouveau Serment de fidelité. Nos Rois & nos Ducs François furent toûjours fort embaraffez à gouverner ces Peuples de Germanie, que la feule crainte retenoit dans la foumiffion. Ce qui paroift de plus furprenant, c'eft que le châtiment des revoltes tomboit toûjours fur les peuples, & que pour l'ordinaire on faifoit grace aux Chefs, qu'on laiffoit en poffeffion de leur Duché: Apparemment on n'efperoit pas trouver plus de fidelité dans d'autres, qu'on euft mis en leur place, ou bien c'étoit la confideration qu'on avoit pour les Familles regnantes, dans lesquelles

nos premiers Rois,en recevant ces Nations au nombre de leurs Sujets, ou de leurs Tributaires, s'eftoient engagez conferver toûjours le titre & le pouvoir de Duc.

Tandis que Carloman fubjuguoit ainfi les Saxons, Pepin avec l'autre partie de l'Armée avoit paffé le Rhin, pour aller repouffer un autre ennemi, qui defoloit la France entre la Loire & Paris. C'eftoit Hunalde Duc d'Aquitaine, qui conformément au Traité fecret qu'il avoit fait avec le Duc de Baviere, ne fçut pas pluftoft Pepin & Carloman engagez dans la Germanie, qu'il paffa la Loire, & mit endeçà tout à feu & à fang. On avoit trop compté fur les paroles qu'il avoit données, d'eftre deformais fidele à la France: de forte que le païs fe trouva fort dégarni, quand il y entra. Il vint jufqu'à Chartres, qu'il affiegea & qu'il prit, & il ne l'abandonna qu'après y avoir mis le feu, qui confuma prefque toute la Ville, avec l'Eglife Cathedrale dédiée à la Sainte Vierge. Sitoft qu'il fçut que l'Armée Françoife approchoit, il repaffa la Loire ; & la fatigue des Troupes, & l'hiver qui eftoit proche, ne permirent pas à Pepin de le pourfuivre. Hunalde fur châtié l'année d'après dès le commencement de la Campagne, qui fe paffa, auffi-bien que celle des deux années fuivantes, tantoft à reprimer les revoltes des Allemans, tantoft celles des Saxons, & des autres Nations Germaniques;les deux Ducs agiffant toûjours de concert, & avec une union qui les rendoit par-tout invincibles.

An. 745.

Ce fut au milieu de toutes ces victoires, que Carloman conçût un def- Eginard. in fein, dont il s'ouvrit à fon frere l'an Annal. fept cens quarante-cinq, peu de temps après avoir dompté & pris une feconde fois Theodoric Duc des Saxons, & ce deffein furprit toute la France. Carloman fut un très-vaillant & très

* Coenred

habile Capitaine, comme tant de victoires remportées fur les ennemis du Royaume le font affez connoître;mais il avoit en mefme temps beaucoup de Religion, beaucoup de vertu & de crainte de Dieu. Touché vivement du defir de faire fon falut, à quoi il trouvoit de grands obftacles dans la place où il fe voyoit élevé, il penfa ferieufement à quitter le monde, & à renoncer à fes Etats. On n'avoit point en ce temps - là d'autre idée de retraite, que celle du Monaftere, & l'Etat Monaftique eftoit alors en trèsgrande veneration. Carloman avoit

refolu de l'embraffer. Cette demarche n'eftoit pas fans exemple. Un Crodulfe. Roy des Merciens en Angleterre, & un Roy de Nortumberland † dans la mefme Ifle, avoient peu d'années auparavant pris ce parti. Hunalde Duc d'Aquitaine , qui brufla la Cathedrale de Chartres, & qui peu de temps après avoit fait aflaffiner cruellement fon frere, venoit par efprit de penitence d'embraffer le mefme genre de vie. Carloman declara donc fon deffein à Pepin, qui n'y fit pas, à ce qu'il paroift, beaucoup d'oppofition. Il ne voulut pas cependant qu'il partist pour Rome, où il avoit refolu de fe retirer, fans un équipage digne de fon rang, & afin qu'on euft le temps de le lui preparer, il l'obligea à differer fon depart de quelques mois & mefme plus d'un an entier fi nous voulons accorder nos anciens Auteurs entre eux touchant la Chronologie.

Il cede fes Carloman avant que de partir, reEtats à Pepin, fere mit entre les mains de Pepin le Goutire dans un vernement de fon Etat, & lui recom~ Monaftere. manda les interefts de fon fils aîné

Continuat.

Fredegar. сар. 110. Eginard in Annal. an. 746.

Annales Metenfes,

nommé Drogon. Selon de très - anciennes Annales il en avoit encore d'autres, dont il n'eft point fait mention, non plus que des conditions aufquelles il ceda fon Etat à fon frere, ni des

avantages qu'il faifoit à fes enfans.

An. 746.

Il partit pour Rome fur la fin de l'an fept cens quarante-fix, accompa- 747. gné de quantité de Seigneurs & d'une grande fuite de domeftiques. Il fit de très-riches prefens au Pape en fon nom, & de la part de Pepin. Peu de temps après il fe fit couper les cheveux, & prit l'habit Clerical. Il fit baftir un Monaftere fur le Mont Soracte, à quelques lieuës de Rome, appellé aujourd'huy le Mont S. Orefte, & le Mont S. Silveftre. Après y avoir demeuré quelque temps, il le quitta par le confeil du Pape ; & pour éviter les vifites de tous les François qui alloient à Rome, il fe retira au Monaftere du Mont Caffin, de l'Ordre S. Benoift, où il prit l'habit de Moine, & fe foumit pour le refte de fa vie aux pratiques de l'obéïffance religieufe fous la conduite de l'Abbé Optat. Il y vêcut très-faintement,& y donna de grands exemples de vertu.

Annales

Vers l'An

747,

Pepin devenu maiftre de tout l'Empire François & Duc Souverain d'Auftrafie, fe voyoit plus près que jamais du Trône, où il afpiroit, & il s'appliqua plus qu'il n'avoit fait encore à faire aimer fon Gouvernement. Grip- Metenfes ad pon fon frere cadet eftoit demeuré an. 77. jufqu'alors renfermé à Neufchaftel dans les Ardennes ; il le tira de fa prifon, le fit venir à fa Cour, le logea dans fon Palais, où il le traitoit avec beaucoup d'honneur & d'amitié, & lui donna plufieurs Comtez & d'autres Terres, qui lui faifoient un revenu très - confiderable. Il affembla un Concile à Duren, où il avoit un Palais, & qui eft maintenant une Ville entre Aix-la-Chapelle & Cologne. Ili y fit faire quantité de Reglemens ent faveur des pauvres, des veuves & des orphelins, pour le rétablissement des Eglifes ou negligées ou ruinées pen-dant les guerres, établit des Tribu naux pour faire rendre juftice dans

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