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les-là, lui fit prendre le parti de la
paix, dont il avoit befoin pour venir
plus facilement à bout d'une affaire,
qui eftoit de la derniere importance
pour fon nouvel Etat.

Les François à leur entrée dans les Gaules, ayant paffé le Rhin à Cologne,s'eftoient beaucoup eftendus fur la gauche au-delà de la Moselle en tirant vers Strasbourg. Ils s'cftoient rendus maistres de ce que nous appellons aujourd'hui le Duché de Lorraine & le Duché de Luxembourg. La Champagne jufqu'au Royaume des Bourguignons qui s'estendoit de ce costé-là au-delà de Langres, les païs qui portent maintenant les noms de Picardie, d'Ifle de France, de Beauce, de Normandie, du Maine,d'Anjou, tout cela avoit fubi le joug de ces nouveaux vainqueurs des Romains. En paffant entre la Meufe & la Mofelle ils avoicnt laiffé à droite cette partie de la Gaule Belgique, qui comprend maintenant le Brabant, le pais de Licge jufqu'au bras du Rhin appellé le Vahal, & une partie de la Flandre Hinomar in maritime. Après le Baptême de Clomig. vis, Ranacaire, qui eftoit un Prince

vita S. Re

de fa famille, n'ayant pas voulu fe faire Chrétien, fe retira & s'eftablit au païs de Cambray, où il fut fuivi de quelques troupes de François qui demeurerent idolâtres. Il y prit le nom de Roy, fans doute avec l'agrément de Clovis, à la fuite duquel il n'avoit paflé le Rhin qu'à condition d'eftre dédommagé en deça d'une efIn vita S. pece de petit Royaume qu'il poffcdoit au-delà *. Tournay eftoit auffi de la Domination Françoife; mais elle ne s'eftendoit pas plus loin de ce cofté-là.

Eleuthetii.

Clovis avoit depuis long-temps des vûës fur tout ce païs, qui empêchoit l'union de fes conqueftes avec les terres des François d'au-delà du Vahal.

Le courage des peuples belliqueux
qui occupoient ce petit efpace, avoit
efté de tout temps comme une digue
qui couvroit l'Empire Romain, &
qui avoit toûjours arrefté en cet en-
droit les irruptions des François. Pen- Zozim.1, 64
dant les troubles du regne de l'Empe-
reur Honorius ces peuples avoient en
quelque façon fecoué le joug des Ro-
mains dont ils n'étoient plus fecou-
rus, & qui les avoient abandonnez
aux ravages des Barbares.Ils s'eftoient
mis comme en une efpece de Repu-
blique indépendante de l'Empire
avec lequel cependant ils entrete-
noient toûjours quelque alliance, &
fe défendoient eux-mêmes contre
leurs voisins.

Les Arboria

Roy.

Gothe

Entre les divers peuples de cette ques reconcontrée qui avoient chacun leur nom noiffent Cleparticulier, les plus confiderables vis pour leur eftoient les Arboriques. Ils eftoient Chrétiens comme la plupart des au- Procop. 1. 14 tres Gaulois, & fort attachez à leur de bell Religion. Si-toft que Clovis cut reçu le baptême, comme il fçavoit que la difference de Religion eftoit ce qui leur donnoit le plus d'averfion des François, & les éloignoit de tout commerce avec eux, il leur fit dire qu'il venoit de lever cet obstacle, & leur reprefenta qu'il eftoit eftrange qu'eux qui eftoient François d'origine, euffent une averfion fi opiniâtre de ce nom & de la Nation: qu'il ne fongeoit point à les exterminer, ni à leur faire la guerre ; qu'il ne tiendroit qu'à eux de vivre avec lui en bonne intelligence; & que pour mieux l'entretenir, il falloit que les deux peuples s'alliaffent par les mariages, & liaffent un commerce libre & frequent entre eux. La negociation réüffit, la communication devint fort grande en peu de temps; & infenfiblement de ces alliances particulieres on en vint, felon les intentions de

* Voyez la Preface Hiftorique fur le Fondateur de la Monarchie Françoife dans les Gaules

* Eo pacto in unam gentem coaliti

evaferunt.

Ibid.

In

Gallia. Ib,

Clovis, à proposer les moyens d'en faire une generale & publique. Elle fe fit en effet : tous ces peuples reconnûrent Clovis pour leur Roy;& les deux Nations ainfi unies fous un même Chef firent un Etat très-puiffant, & redoutable à tous les autres*.

Les chofes n'en demeurerent pas potentiffimi là. Les Romains, quoique coupez de tous coftez, s'eftoient toûjours conextrema fervé quelques Places & quelques Chafteaux vers les extrémitez de la Gaule, c'eft-à-dire, vers la mer, fur les bords du Rhin & de quelques autres Rivieres leurs garnifons s'y cftoient maintenues pendant plufieurs années ; & c'estoient là toûjours des efperances & des reffources pour l'Empire Romain en cas de quelque heureuse revolution. Mais ces Soldats voyant les Arboriques unis fi folemnellement aux François, & qu'il n'y avoit plus nul moyen de tenir ni de repaffer en Italie dont les Barbares eftoient les maiftres, ils demanderent à capituler avec les François. Les conditions furent qu'on les laifferoit vivre tant cux que leurs habitans, felon leurs loix & leurs coûtumes particulieres qu'ils s'habilleroient à leur mode; & que quand ils iroient à la guerre, ils auroient leurs drapeaux particuliers. Ces conditions furent aifément acceptées. Ils remirent leurs Places & leurs étendards entre les mains des Arboriques & des François ; & ainfi tout le Rhin depuis fon embouchure jufques bien au-deffus de Strasbourg, & tout le païs fitué entre cette Riviere, la Mer, la Tousaine, la Bretagne & le Royaume de Bourgogne fut entierement foumis à la Domination Françoife.

#bid

Leg Ripnaire.

Ce fut, comme je crois, en ce mê

me temps, & à cette occafion que fe fit la Loy appellée communément la Loy Ripuaire, qui fe trouve jointe à la Loy Salique dans les Collections de l'ancien Droit Germanique. Cette Loy Ripuaire tiroit fon nom même de ceux pour qui elle fut faite, que l'on nommoit en Latin Ripuarii, & que nos Auteurs appellent en François tantoft Ripuaires, tantoft Ribarols ou Rivarols du mot Latin ripa, qui fignifie rivage; parce qu'ils eftoient chargez particulierement de garder les rivages du Rhin, de quelques autres des principales Rivieres,& peut-estre de la mer même contre les defcentes des Barbares; foit que ce nom fût particulier aux Soldats qui gardoient ces paffages, foit qu'il fût commun aux Soldats & aux Peuples qui demeuroient le long des bords de la Mer & du Rhin, & peut-estre aux Arboriques mêmes.

Cette Loy en beaucoup de chofes est semblable à la Loy Salique; on y voit des veftiges de quelques coûtumes des Romains, que ces peuples jugerent à propos de retenir t. Le Ripuairc y eft traité comme le François; au lieu que la Loy Salique en quelques endroits condamne les autres Gaulois à de plus groffes peines que les François pour le même crime, afin de mettre de la difference entre les vaincus & les vainqueurs. La Loy Ripuaire a auffi beaucoup d'articles qui ont rapport à la Religion Chrétienne, & elle commence par ces paroles: Au nom de Noftre Seigneur fefus-Chrift. Les lieux où elle s'obfervoit font compris fous le nom de Pagus Ripuarius le païs des Ripuaires, ou Ducatus Ripuarius, Duché des Ripuaires; ce qui femble marquer qu'ils avoient un

On y voit entre autres Coûtuines celle qui eft marquée dans Horace, de toucher l'oreille de celui que ron menoit devant le Juge pour fervir de témoin.

Licet an teftari? ego vero Oppono auriculum & rapit in jus,

2

Procop. 1. 1. de bello

Goth.

Gonde band fe

du Royaume

Duc, c'est-à-dire, un Chef, un Capitaine, un Commandant particulier, qui les gouvernoit fous les ordres du Roy des François.

Ćette union fut un coup de la dernicre importance pour l'affermiffement de l'Empire de Clovis. Par là il n'avoit plus derriere lui ni Romains, ni alliez des Romains, dont il puft fe défier, & fe trouvoit en eftat de ne plus apprehender beaucoup les ligues de fes voifins. Auffi ne s'en mit-il plus deformais en peine, comme l'experimenta un des principaux de ceux qui avoient cfté fur le point de s'unir contre lui en faveur d'Alaric. C'eftoit Gondebaud Roy de Bourgogne, qui tandis qu'il s'appliquoit à accommoder les affaires d'autrui, ne fongeoit pas qu'on lui en préparoit de terribles chez lui. Pour mieux développer tout ce qui regarde ce nouvel évenement, d'où Clovis fçût tirer des avantages très-confiderables, il eft befoin de reprendre les chofes d'un peu plus haut.

Gundivic Roy des Bourguignons rend maitre laiffa cn mourant quatre fils; fçavoir de Bourgogne. Gondebaud, Gondegefile, Chilperic & Gondomar.Le partage des Etats de leur pere fut pour eux un fujet de divifion & de guerres continuelles où trois de ces Princes perirent. Les deux cadets Chilperic & Gondomar foutenus du fecours des Allemans, declarerent la guerre aux deux autres & les défirent entierement auprès d'Autun. Les Princes vaincus échaperent, quoique le bruit de la mort de Gondebaud le plus redoutable des deux se repandif par tout. Les vainqueurs s'en allerent à Vienne fur le Rhône capitale du Royaume de Bourgogne pour le partager entre eux, & pleins de confiance renvoyerent les Allemans dans leur païs.

Cependant Gondebaud profitant du faux bruit de fa mort & de la ne

gligence de fes freres ranima fecretement les principaux chefs de fon parti, qui rallierent fes Troupes, & vinrent de divers endroits inveftir Vienne, lorfque Chilperic & Gondomar y penfoient le moins. Ils furent encore plus furpris quand il fçûrent que Gondebaud qu'ils avoient crû mort, eftoit à leur tefte. Il affiegca & força Gregor. Tula Ville; fit couper la tefte à Chilperic ton.l.2.c,281 & à fes deux fils, & la Reine fut jettée dans le Rhône avec une pierre au col. Il n'y eut de toute cette infortunée fa→ mille que deux filles qui échaperent, dont l'une eftoit Clotilde depuis é poufe de Clovis. Gondomar qui s'eftoit retranché dans une tour de la Ville, aima mieux s'y laiffer brufler tout vif, que de fe rendre à fon barbare frerc. De forte que Gondebaud par ces horribles executions, fe trouva maiftre de tout le Royaume de Bourgogne. Il en fit une affez petite part à Gondegefile qui choifit Genéve pour en faire fa Ville Capitale.

Ces deux freres auparavant fi unis, n'eurent pas pluftoft pris en main chacun la conduite de leur Etat, qu'ils entrerent en défiance l'un de l'autre, & la jaloufie de Gondegefile alla fi loin dans la fuite, qu'il follicita fous main Clovis de declarer la guerre à Gondebaud, & lui offrit de fe faire fon tributaire, s'il vouloit l'aider à fe mettre en poffeffion de tout le Royau me de Bourgogne.

Clovis avoit & des raifons de poli- Clovis fe litique & des raifons de juftice de ne degefile contre gue avec Gon pas refufer de telles offres. Outre Gondeband l'honneur & l'avantage d'un tribut qu'on lui promettoit, les divifions d'un Royaume puiffant & voifin du fien ne pouvoient gueres manquer de lui eftre utiles pour fon aggrandiffement. La mort de fon beau - pére Chilperic, & la deftruction de pref que toute la famille de ce malheureux Prince eftoient des crimes demeurez

N pardonne

aux

habitans de Verdun.

Maximi,

jufqu'alors impunis, & dont la punition fembloit lui appartenir uniquement. Le droit que la Reine Clotilde avoit au moins à quelque partie de la fucceffion de fon pere, l'infulte que Gondebaud avoit faite quelques années auparavant aux François de l'ef corte qui conduifoit cette Princeffe hors de Bourgogne, en leur enlevant une partie de fa dot, & en voulant la faire enlever toute époufée qu'elle eftoit déja au nom du Roy, la protection d'un Prince lezé dans le partage inégal que Gondebaud avoit fait par

autorité & par violence des Etats de leur pere; enfin le reffentiment que Clovis confervoit d'avoir vû ce Roy entrer fi volontairement dans la ligue formée par Theodoric contre lui pour la défenfe du Roy des Vifigots: tous ces motifs n'eftoient que trop puiffans pour le déterminer à ne pas manquer cette occafion. Auffine délibera-t-il pas, & il promit à Gondegefile d'aller bien-toft à fon fecours.

Une revolte des habitans de Verdun qui arriva vers ce temps-là, lui donna occafion d'affembler des Troupes, & de couvrir les mefures qu'il prenoit pour un plus grand deffein. La Ville fut bien- toft réduite aux abois ; & les habitans fe voyant fur le point de fubir le châtiment que meritoit leur rebellion,n'eurent point d'autre parti à prendre que celui de In vita S. la foumiffion. Ils envoyerent au Roy un faint Preftre nommé Eufpice, qui s'eftant jetté à fes pieds, le conjura par le nom & la qualité de Chrétien qu'il portoit, de pardonner à ces malheureux. Le Roy le fit avec une gencrofité & une bonté qui charma fes nouveaux Sujets & tous les peuples Catholiques de la Gaule, lefquels gemiffoient fous le joug des Gots & des Bourguignons, dont les Princes Ariens les traitoient quelquefois avec beaucoup de dureté

Gondebaud qui n'ignoroit pas cet Il declare Te te inclination de fes Sujets Catholi- guerre à G ques pour Clovis, non plus que l'am- deband. bition de ce Prince, voyant qu'il ne congedioit point fes Troupes après la reduction de Verdun, n'eftoit pas fans inquietude; & quoiqu'il n'cuft pas le moindre foupçon du traité fecret de fon frere Gondegefile, il penetra le but de cet armcment, & ne douta point qu'il ne le regardaft. Clovis en effet lui déclara bien-toft la guerre.

la:

fpicil. Da

Ce fut alors que plufieurs Evêques Catholiques s'eftant affemblez pour la fefte de faint Jufte à Lion, dont Gondebaud avoit fait quelque temps au- Collat. Epif paravant fa Ville capitale, allerent le cop. adverfus faluer. Ils avoient à leur teste Avitus Arian. Evêque de Vienne, & ce Prelat prit cher, la liberté de lui demander une conference avec les Evêques Ariens fur les points de Controverfe, qui les féparoient des Catholiques. Gondebaud lui répondit brufquement & avec chagrin für cet article. Si la Religion que vous profeffez eft la vraye, d'où vient que les Evêques de voftre Communion n'empêchent pas le Roy des François de me faire la guerre, &de s'attacher comme il fait tous mes ennemis ? Comment s'accorde la veritable Reli

gion avec cette ambition infatiable & cette foif du fang des peuples? qu'il faffe voir par fes œuvres la verité de fa foy. L'Evêque Avitus lui repliqua avec beaucoup de refpect en ces termes Seigneur, nous ignorons les deffeins du Roy des François & les raisons qu'il prétend avoir de vous faire la guerresmais permettez-moi de vous dire que l'Ecriture nous apprend que le renversement des Royaumes eft fouvent la punition du viotement de la Loy de Dieu, & qu'il fufcits de toutes parts des ennemis à ceux qui fe declarent les fiens.

Le Roy ne s'offença point de la liberté de cette réponse: il leur accorda la conference, & les Ariens y fu

rent

Hid.

Gregor. Tu

1on1,2, c

C.324

il le défait.

Marius in

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rent fortmal menez.Il permit qu'on en tint une feconde, où il fut lui-meme indigné de leur ignorance auffi-bien que de leurs emportemens, & fort ébranlé; jufques là qu'il recommanda aux Evêques Catholiques de prier Dieu pour lui:mais la politique étouffa ces femences de graces, & le fit mourir Arien. Il ne put s'empefcher encore en cette feconde occafion de fe plaindre du Roy des François, qui follicitoit, difoit-il, fon propre frc

re contre lui.

Cependant il fongeoit tout de bon à fe mettre en défenfe, & à fe précautionner contre fon ennemi. Il envoya vers fon frere Gondegefile pour lui reprefenter la ncceffité qu'il y avoit de remettre à un autre temps la difcuffion des differends qu'ils avoient entre eux; & qu'il falloit fe réünir faire tefte à l'ennemi pour commun qui venoit leur enlever leur bien en profitant de leurs divifions. Gondegefile reçut favorablement en apparence l'Ambaffade de Gondebaud, & fit femblant d'entrer dans fes raifons & dans fes vues, pour l'engager plus furement dans le piege qu'il lui tendoit. On convint du nombre de Troupes que l'on fourniroit de part & d'autre; & fi-toft que l'on fçût Clovis en campagne, les deux freres chacun à la tefte de leur armée s'eftant joints proche de Dijon, vinrent au devant de lui en bataille.

Le combat fe donna fur le bord de POufche petite riviere qui fe jette dans la Saone. La victoire ne balança pas long-temps; car Gondegefile, dès Chronico an. que l'affaire fut engagée, au lieu de foûtenir les Troupes de Gondebaud que Clovis fit charger avec une grande furie, les prit lui-même en Hanc au même moment, & commença à faire un carnage horrible des Bourguignons. L'Armée de Gondebaud fut incontinent mife en déroute &

Tome I.

prefque toute taillée en pieces. Co Ibid Prince ainfi trahi, fut obligé de prendre la fuite, & gagna Avignon, où il fe renferma avec ce qu'il put ramaffer de fes Troupes. Clovis pourfuivant fa victoire, laiffa Gondegefile aller fe rendre maiftre de diverfes Places qui lui ouvrirent leurs portes, & vint mettre le fiege devant Avignon.

Are

nuum atque

Gondebaud s'y défendit quelque 11 l'affiegè temps avec vigueur; mais prévoyant dans Avi que les vivres dont il n'avoit pas eu g le loifir de fournir la Place pour un long fiege, lui manqueroient bientoft, il eut recours à l'artifice pour fe tirer d'un fi mauvais pas. Ce Prince, comme on le voit par toute la fuite de fon hiftoire, avoit le talent des reffources; un efprit toujours prefent dans fes plus grands malheurs; & autant de fineffe & de politique virum illu que de cruauté & de courage.Arcdius ftrem chef de fon Confeil, homme de qua- dium, ftrelité, adroit & brave (c'eft ainfi que fapientem. noftre Hiftorien en parle ) s'eftoit Ibid: Grego jetté avec lui dans Avignon. Ils con- Turon, vinrent que ce Seigneur feroit femblant de fe refugier au camp ennemi, non pas comme défefperant du falut de la Ville, mais comme un homme mécontent de la Cour & de la conduite du Prince, dont il avoit fujet d'apprehender la colere; qu'il tâcheroit de s'infinuer dans les bonnes graces de Clovis, & de le difpofer adroitement par le motif de fes propres interefts, à mettre l'affaire en negociation, & à la terminer par un accommodement, quel qu'il pust eftre.

Il fortit donc de la Ville & alla fe jetter aux pieds de Clovis : lui dit qu'il recouroit à fa clemence & à fæ protection dans le malheur qu'il avoit eu d'encourir la difgrace de fon Maiftre: Que s'il lui faifoit l'honneur d'agréer fes fervices, il efperoit de

E

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