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faitement bien dans leur attaque, ils tuerent un grand nombre des ennemis, firent beaucoup de prifonniers & de butin: mais les Auftrafiens n'eurent pas le même fuccès. On leur avoit oppofé les principales forces de la Nation, & fans doute que Samon eftoit à leur tefte. Les Vinides s'eftoient retranchez dans leur Champ auprés d'un Fort appellé Vocatisbourg. Les François les y inveftirent, y donnerent l'affaut & en furent vigoureusement repouffez; ils recommencerent le lendemain & puis le troifiéme jour, & trouverent une pareille refiftance. Ces trois fanglantes attaques affoiblirent tellement leur Armée, qu'apprehendant d'eftre bientoft attaquez eux-mêmes dans leur Camp par les ennemis,ils l'abandonnerent, & fe retirerent en defordre, laiffant leurs tentes & leurs bagages. Quelque bravoure qu'euffent fait paroiftre les Esclavons en cette occafion, on tint alors pour certain qu'ils furent redevables de leur victoire en partie à la haine que les Auftraliens avoient conçûë du Gouvernement de Dagobert, qui les accabloit de tributs, & qui les depoüilloit de leurs biens fous divers pretextes.Cette haine empefcha plufieurs des Chefs de faire leur devoir dans l'efperance d'eftre plus menagez après ce mauvais fuccès, qu'ils ne l'avoient efté durant la profperité de l'Etat.

Les fuites que l'on fçait de ce grand échec, furent premierement la defertion d'un Duc des Urbiens * Efclavon nommé Dervan, qui s'eftoit autrefois foumis à l'Empire François avec ceux de fon Canton, & qui auffi-toft après cette victoire, embraffa le parti du vainqueur, & fe reünit aux Vinides; & en fecond lieu, il fe fit pluLieurs excursions par les Efclavons

dans la Thuringe & dans quelques au-
tres endroits de la Germanie Fran-
çoife, qui en fut fort incommodće
pendant quelques années, & dont je
parlerai encore dans la fuite.

Cette difgrace neanmoins ne dimi-
nua rien de l'autorité, que la puiffan-
ce & l'étendue de l'Empire François
donnoit à Dagobert chez tous fes voi-
fins. On en vit cette mefme année des
marques en Efpagne & parmi les Bar-
bares mefmes.

Fredegan

Pour commencer par ceux-ci, le Roy des Abares eftant mort, les Bul- cap. 72. gares qui ne faifoient qu'un Peuple avec eux, voulurent avoir fur le Trône un Roy de leur Nation, les Abares pretendirent en avoir toûjours un de la leur : la guerre civile s'alluma, & après plufieurs combats les Bulgares fuccomberent. Neuf mille échapperent à la fureur des vainqueurs, & ne trouvant plus de feûreté dans la Pannonie, vinrent se refugier fur les Terres des François, comme dans un afile où l'on n'oferoit les pourfuivre, & envoyerent prier le Roy de leur permettre d'y demeurer. Il leur repondit qu'il leur permettoit de paffer l'hyver dans la Baviere, & que pendant ce temps-là il delibereroit avec fon Confeil fur leur Requefte. L'affaire parut affez importante au Roy, pour la faire examiner dans une Affemblée des plus. confiderables Seigneurs de la Nation Françoife. Il s'agiffoit de recevoir dans fon Etat une Armée entiere de Barbares, gens indociles, Payens, accoûtumez au pillage, & capables, fi l'occafion fe prefentoit, de fe rendre maiftres du païs où ils cherchoient leur refuge. Ces raifons & beaucoup d'autres furent exposées, & fur tout l'exemple de l'Empire, à qui ces Nations ainfi transplantées avoient toû

a Les Urbiens dont parle là Fredegaire, font apparemment les mêmes que les Sorabiens dont paile Eginard, qui estoient voisins des Thuringiens.

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An. 630.

Faires Espagne.

jours fait & faifoient encore tous les jours beaucoup de peine. Le refultat fut qu'il eftoit de l'intereft de l'Etat de ne point garder ces nouveaux hoftes. Le moyen dont on fe fervit pour s'en défaire fut violent : mais apparemment leur conduite pendant le quartier d'hyver y donna lieu, ou bien on ne crut pas pouvoir les deloger fans refistance, eu égard à leur grand nombre. Ainfi on envoya un ordre fecret à tous les Bavarois, dans les Terres & dans les Maifons defquels ils eftoient logez, de faire main-baffe fur eux une certaine nuit qu'on leur marqua. Le fecret fut gardé, & l'execution fuivit de telle maniere, que de neuf mille qu'ils eftoient entrez en Baviere, il n'en échappa que fept cens, qui fous la conduite d'un de leurs Capitaines nommé Alcioc, fe retirerent chez les Vinides.

L'affaire d'Espagne fut d'une autre nature. Il y avoit près de cinq ans que le Roy Suintila gouvernoit Au. 60. la Nation des Vifigots avec beaucoup de prudence & de gloire: il avoit dompté les Gafcons, & chaffé entierement les Romains d'Espagne, où ils s'eftoient toûjours maintenus jufqu'alors à la faveur des fecours qu'ils recevoient d'Affrique. La tendreffe qu'il avoit pour fon fils nommé Recimer, lui fit faire une demarche qui deplut à la Nation. Il fe l'affocia, & le fit reconnoiftre pour Roy tout enfant qu'il eftoit. Les Grands de la Nation regarderent cette affociation comme une entreprise qui eftoit contre leurs privileges. Car quoiqu'on cuft déja veû plufieurs fois Mariana depuis l'établiffement de la Monar

1.6. C. 4.

chie Gothique les enfans des Rois Vifigots fucceder à la Couronne de leur pere, c'eftoit toûjours par une efpece d'élection, & rien n'eftoit plus oppofé à ce droit d'élection que cette

élevation anticipée du jeune Prince fur le Trône. Depuis ce temps - là il y cut toûjours des factions & des partis dans le Royaume, qui aboutirent enfin cinq ans après à une revolte declarée.

Un Seigneur nommé Sifenande des plus illuftres de la Nation, homme puiffant & riche, & d'une grande reputation dans la guerre, ofa pretendre à la Couronne, & penfa à fe fervir de l'averfion que les Peuples témoignoient avoir du Gouvernement prefent, comme d'une conjoncture propre à faire reüffir fon deffein il forma fecrettement un parti où entrerent plufieurs Seigneurs, & de concert avec eux il partit pour la Cour de France, afin d'engager le Roy à les appuyer : il y reüllit. Le Roy mit fur pied en Bourgogne une Armée affez forte, & ordonna aux Ducs Abundantius & Venerandus qui commandoient dans le païs de Touloufe, de paffer les Pyrenées avec les Troupes qu'ils avoient dans leur Gouvernement, en attendant que celles de Bourgogne arrivaffent.

Fredegar.

Sifenande avoit fi bien preparé toutes chofes, & tellement difpofé les cap. 71. efprits des Peuples par la haine qu'il leur avoit infpirée pour Suintila, que jamais revolution ne fut plus fubite. Les deux Ducs François s'eftant avancez jufqu à Saragoffe, & ayant repandu le bruit qu'ils devoient eftre inceffament fuivis de l'Armée de Bourgogne, toute celle de Suintila fe declara pour Sidenande, & le proclama Roy. Suintila obligé de s'enfuir, ne trouva pas la moindre reffource, & en très peu de temps tout fut fi tranquille dans l'Etat, que le nouveau Roy congedia les François après leur avoir fait quantité de prefens, & l'Armée de Bourgogne qui eftoit en marche fut contremandée.

Unc des conditions du Traité

que

An. 630.

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Sifenande avoit fait avec Dagobert, eftoit qu'il lui donneroit pour mettre bid. dans fon Trefor, un grand baffin d'or, dont Aëtius General des Romains,autrefois fi fameux dans les Gaules,avoit fait prefent à Torifmond Roy des Gots: il pefoit cinq cens livres, & on le confervoit parmi les meubles des Rois Gots comme une des plus précieuses & des plus rares pieces en ce genre qui fuft au monde. Sifenande le mit entre les mains des deux Ambaffadeurs que Dagobert lui avoit envoyez pour le lui demander. Mais les Gots ne pouvant fouffrir qu'on les privaft d'un fi beau monument, drefferent une embuscade aux Ambaffadeurs comme ils s'en retournoient, & le leur enleverent.

An. 631.

Dagobert fait

An. 631.

Cette violence penfa caufer la guerre entre la France & l'Efpagne; mais on s'accommoda, & après plufieurs Ambaffades reciproques, on convint que le bafin d'or demeureroit en Efpagne, & qu'on payeroit à Dagobert en dédommagement, la fomme de deux cens mille fous d'or, qui faifoient environ feize cens mille livres de noftre monnoye d'aujourd'hui.

Cependant Samon ce Roy des Effon fils Sige clavons Vinides, continuoit toûjours bert Roy d'Auftrafic. de donner de l'inquietude à Dagobert, Cap. 74. & immediatement après l'expedition d'Espagne dont je viens de parler, il entra avec une Armée dans la Thuringe pour la ravager. Dagobert ayant affemblé la fienne à Metz,compofé des meilleures Troupes d'Auftrafie, de Neuftrie & de Bourgogne,s'avança par la Foreft d'Ardennes jufqu'à Mayence pour y paffer le Rhin. Il trouva là des Envoyez du Duc des Saxons, qui vinrent lui offrir de défendre avec les feules Troupes du païs, la Frontiere de l'Empire François contre les Vinides, pourvû qu'il vouluft bien les exempter d'un tribut que Clotaire I. fon bifaycul leur avoit impofé, de

cinq cens vaches qu'ils devoient fournir tous les ans à la Maifon du Roy.Le Roy accepta cet offre, qui lui épargnoit bien de la dépenfe & bien de la fatigue à fes Troupes d'en deçà du Rhin. Les Saxons felon leur coûtume, ayant juré fur leurs armes d'executer fidelement le Traité, fe mirent en campagne; campagne; mais avec peu de fuccès. Cette guerre qui réüffissoit fi mal, chagrinoit beaucoup Dagobert, & c'eft ce qui lui fit prendre la refolution, fuivant l'exemple de fon pere, de faire Roy d'Auftrafie fon fils Sigebert, afin que les Auftrafiens qui fouhaitoient toûjours avoir leur Roy particulier, priffent plus à cœur la défenfe de leurs Frontieres, & que les ordres qu'il falloit donner pour cela, vinflent de plus près.

Le Roy en ufa ainfi après avoir pris l'avis de plufieurs Evêques & de plufieurs Seigneurs qu'il avoit affemblez à Metz. Le Prince Sigebert né en l'an 630. n'avoit pas trois ans accomplis. Il lui donna pour Miniftre Cunibert Evêque de Cologne, dont il avoit éprouvé lui-mefme depuis plufieurs années la fidelité & la prudence, & Adalgife qu'il fit Duc du Palais d'Auftrafie, qualité qui paroift ici diftinguée de celle de Maire du Palais; car Pepin que Dagobert retint auprès de lui, avoit cette dignité, & l'eut encore depuis.

Il leur confia la conduite du Prince, & le Gouvernement du Royaume d'Auftrafie, affigna des revenus & des fonds fuffifans pour les dépenfes neceffaires au jeune Roy, foit pour foùtenir la guerre contre les Vinides, foit pour l'entretien de fa Maifon d'une maniere digne de fon rang, & confirma cette ceffion du Royaume & les autres dons qu'il lui faifoit, par des Actes autentiques.

Tout cela eut l'effet qu'il prétendoit; car les Auftrafiens fe firent un honneur

Cap. 74

An. 6324

An. 633

de Bourgogne Cap. 76.

honneur de défendre la Germanie
Françoife contre les Vinides, qui n'o-
ferent plus rien entreprendre depuis,
ou qui furent toûjours repouffez.

membrement du Duché de Dentele-
nus: mais Dagobert les y contraignit,
& il fallut en paffer par là.

An. 634.

Bretons.

C'eftoit beaucoup pour les Gafcons Il foumet les
d'avoir paffé quelques années fans re- Gastons & les
muer, & il n'eftoit pas moins furpre-
nant que les Bretons autrefois fiin-
quiets, euffent laiffé en repos les Fron-
tieres de France durant le Regne de
Clotaire II. & pendant une grande
partie de celui de Dagobert: mais ils
recommencerent alors les uns & les
autres comme de concert à faire leurs
ravages & leurs courfes. Les Gafcons
fe jetterent dans la Novempopulanie,
qui eft la Gascogne d'aujourd'hui, &

le Roy fut obligé d'y envoyer une
très-nombreuse Armée de fon Royau-
me de Bourgogne, où fe trouverent
quantité de Ducs & de Comtes, qui
avoient à leur tefte le Referendaire
Adoinde comme Generaliffime,hom-
me fameux dans la guerre, & dont
l'experience & la valeur avoient beau-
coup contribué aux victoires de
Thieri dernier Roy de Bourgogne.

Il declare Clo- Ce que les Auftraliens avoient beau
vis fon fecond
fils fucceffeur
coup fouhaité, d'avoir un Roy parti-
des Reyaume, culier, les Neuftriens & les Bourgui-
de Neuftri&gnons le fouhaitoient auffi: c'eft pour-
quoi cftant né depuis un fecond fils à
Dagobert de la Reine Nantilde, qui
fut nommé Clovis, les Evêques & les
Seigneurs de ces deux Royaumes prie-
rent le Roy, non pas de donner au
Prince nouveau né la qualité de Roy
de Neuftrie & de Bourgogne, mais de
convenir avec les Auftraliens, que
leur Roy fe contenteroit du Royau-y firent un grand butin: de forte que
me d'Auftrafic, & que Clovis feroit
declaré fucccfleur des deux autres
Royaumes; afin qu'en cas que le Roy
vinit à manquer, les Peuples ne fuf-
fent point expofez aux miferes des
guerres civiles, comme il eftoit déja
arrivé tant de fois depuis l'établiffe-
ment de la Monarchie. Le Traité fut
donc dreflé, par lequel Sigebert eftoit
declaré fuccefleur du Roy fen pere,
non-feulement pour ce qu'il poficdoit
du Royaume d'Auftrafie entre le
Rhin & la Meufe & au-delà du Rhin,
mais encore de tout ce qui avoit ap-
partenu de tout temps aux Rois d'Au-
trafie, comme de la plus grande par-
tie de l'Aquitaine ou des païs de delà
la Loire, d'une partie de la Champa-
gne, des Villes & des païs d'Arden-
nes & de Voge: on excepta nommé-
ment le païs d'entre la Seine & l'Oife,
appellé le Duché de Dentelenus; par-
ce qu'il avoit efté détaché autrefois
du Royaume de Neuftrie, & attaché
injuftement par Theodebert II. au
Royaume d'Auftrafie.

Les Auftrafiens qui euffent efté bien aifes que leur Roy fuft devenu avec le temps le maiftre de toute la Monarchie, eurent peine à confentir à ce Traité, & fur tout à l'article du déTome I.

An. 635.

Si-toft que l'Armée fut arrivée dans Fredegar, les Montagnes, on la fépara en divers cap. 78. petits Corps pour attaquer les Gafcons de tous coftez. On les vit fortir de leurs vallées en divers endroits, mais à peine les chargcoit-on,que fans prefque foûtenir le choc, ils fe retiroient dans les défilez & fur le haut de leurs rochers; on les y fuivit, & ils y furent forcez prefque par tout. On mit le feu à leurs maifons, on fit quantité de prifonniers, & on leur enleva tout le butin qu'ils avoient amaffé dans les guerres paffées.

Enfin ils demanderent quartier, & on le leur accorda, à condition qu'ils députeroient des principaux de la Nation, pour venir fe jetter aux pieds du Roy & implorer fa clemence, & fe foumettre à tout ce qu'il exigeroit d'eux. L'Armée s'en retourna fans aOo

Audoenus in

voir reçû aucun échec, finon que le Duc Arimbert un des plus confiderables de l'Armée n'eftant pas affez fur fes gardes, fe laiffa furprendre dans la Vallée de Soule, où il fut tué avec un grand nombre de Nobleffe qu'il avoit fous fon commandement.

Le Roy eftoit à Clichi lorfqu'il apprit l'heureux fuccez de cette entreprife, & il manda de là fur le champ Judicaël Prince de Bretagne, que s'il ne lui donnoit inceffamment fatisfaction pour les dommages que les Bretons avoient caufez par leurs courfes fur la Frontiere de France, & s'il ne lui rendoit les hommages qu'il lui devoit, la même Armée qui venoit de dompter les Gafcons, pafferoit en Bretagne, & y mettroit tout à feu & су à fang. Celui que le Roy chargea d'aller faire cette declaration au Prince vita S. Eligii. Breton fut faint Eloy qui eftoit alors à la Cour, & qui fut depuis Evêque de Noyon. Il, prefenta d'abord à ce Prince les Concordats faits entre les Rois de France & les Comtes de Bretagne, & par fon honnefteté, fa douceur, fon adreffe, il fçût fi bien entrer dans fon efprit, qu'il l'amena où il voulut, fe fit donner un oftage pour la fûreté du nouveau Traité, & enfin l'engagea à venir lui-même en perfonne trouver le Roy auprès de Paris, où il arriva avec une grande fuite & de magnifiques prefens. Tout fe paffa avec une fatisfaction reciproque. Le Prince de Bretagne fe foumit à tout ce que le Roy exigea de lui, & lui Semper fe promit de le reconnoiftre toûjours fubje&tum comme fon Roy & fon Seigneur. a

ditioni Dagoberti promufit.

J'ai parlé fous le regne de Clovis de ces Concordats dont il eft fait ici mention, paffez entre la France & la Bretagne, & dont un des articles eftoit que les Princes de Bretagne ne prendroient plus le nom de Roy, & le contenteroient de celui de Comte. y a beaucoup d'apparence que Ju

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Judicaël eftoit d'ailleurs un Prince très-religieux. Ille fit paroiftre alors d'une maniere, par laquelle il n'auroit pas bien fait fa Cour, fi l'opi

nion qu'on avoit de fa pieté ne l'euft rendue excufable. Dagobert l'invita à manger à fa table, il l'en remercia, & le pria de l'en difpenfer, difant qu'il y avoit un Saint à la Cour chez qui il s'eftoit engagé à difner, & qu'il prioit le Roy de trouver bon qu'il ne fe privaft pas d'un fi grand avantage. Ce Saint eftoit Dadon, plus connu fous le nom de Saint Ouen, qui avoit alors la dignité de Referendaire ou de Chancelier. Le Roy ne fe tint point offenfé de la préference, & le renvoya enfuite en Bretagne après lui avoir donné beaucoup de marques de fa bonté & de fa magnificence.

Quelque temps après les Gafcons parurent auffi pour implorer la clemence du Roy. Leur Duc avec les plus confiderables du païs furent obligez de fe rendre à la Cour ; & comme on ne les avoit reçûs qu'à difcretion après leur derniere défaite fans leur rien promettre, finon ce que la mifericorde du Roy voudroit leur accorder, ils ne furent pas plûtoft arrivez auprès de Paris, qu'ils fe jetterent dans l'Eglife de S. Denis pour y trouver un afile. Le Roy leur accorda la vie & à tous ceux du païs, à condition qu'ils lui feroient deformais fideles & à fes fucceffeurs. Ils le promirent & le jurerent, ce qui ne les empêcha pas de recommencer bientoft leur révolte & leurs brigandages.

An.636.

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