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Mort de Gontran Roy de Bourgogne.

An.593

L. c.21.

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Ce Baptême fe fit en l'an 591. la feizième année du regne de ChildeSon caractere. bert, & la trentiéme de celui de GonCap.ult. tran, où Gregoire de Tours finit fon Hiftoire. Ce Prince mourut deux ans après le 28. de Mars, âgé de plus de foixante ans, fans qu'il fe fuft rien paffé de memorable pendant ces deux dernieres années de fon regne. C'eftoit un Prince naturellement bon & pacifique, d'une confcience très-tendre, liberal envers les pauvres & envers les Eglifes, d'une vie auftere, & veritablement Chrétien. Il pleura la mort de fon mauvais frere Chilperic, comme David celle de fon fils AbfaIn Spicilegio. lon, & il pardonna à Fredegonde tous Tom. 2. P. les attentats qu'elle avoit commis contre fa perfonne. Si nous en croyons une Lettre de Hugues Abbé de Cluni à Philippe Augufte, Gontran fe fit Moine à la fin de fa vie. Ce fait y eft rapporté comme certain ; mais la diftance de plus de cinq cens ans qu'il y a entre le temps de Gontran & celui de cet Abbé, jointe au filence de toutes nos Hiftoires, me le rend au moins très-douteux. Gregoire de Tours lui attribue des miracles même dès fon vivant, & l'Eglife l'a mis au nombre des Saints. Mais du refte ce fut un mediocre Prince, qui gouverna toûjours avec peu d'autorité, mal fervi par ceux qu'il mettoit à la tefte de fes Armécs, dont la licence qu'il n'avoit pas la force de reprimer, caufa de emps entemps à quelques Provinces

de France, de grands maux qu'il ref fentoit vivement, parce qu'il aimoit fes Sujets comme il en eftoit aimé.

La mort du Roy de Bourgogne në pouvoit pas manquer d'apporter de grands changemens dans l'Empire François: fon amour pour la paix, l'autorité qu'il s'eftoit donnée fur les deux jeunes Rois fes neveux, l'intereft qu'ils avoient à le menager, & le contrepoids de fa puiffance, qui auroit entraîné la ruine de celui des deux contre lequel il fe feroit declaré; tout cela avoit fufpendu les effets que devoient naturellement produire la haine & la jaloufie mutuelle de deux Reines du caractere de Fredegonde & de Brunehaut, qui eftoient maiftreffes des affaires chacune dans l'Estat de leur fils: mais l'une & l'autre n'ayant plus ce frein qui les contenoit, il eftoit difficile que les chofes demeuraffent long-temps tranquilles.

An 593.

Childebert Roy d'Auftrafie de- Childebert lu figné depuis long-temps par fon oncle fuccede. pour le fucceffeur de fes Eftats, en prit poffeffion, fans que perfonne en treprift de s'y oppofer, & joignit le Royaume de Bourgogne à celui d'Auftrafie. Sous ce nom de Royaume de Bourgogne, outre la Bourgogne même & fes anciennes dépendances, ef toit compris tout ce que Gontran avoit poffedé, fçavoir le Royaume d'Orleans, & depuis la mort de Caribert une grande partie du Royaume de Paris, Arles & quelques autres Villes de Provence.

D'autre part le jeune Roy Clotaire femble auffi avoir efté remis en poffeffion de tout ce qui eftoit proprement & incontestablement du Royaume de fon perc Chilperic. Ce fut fans doute fuivant la volonté du feu Roy de Bourgogne, qui, comme il l'avoit dit lui-même, en ratifiant le Traité d'Andelau fi favorable à Childebert, ne vouloit pas paroiftre des

Cefta Reg Franc. c.36.

heriter abfolument ce pupille fils de fon frere. Une chofe cft ici certaine, c'eft que Soiffons qui avoit choifi pour fon Roy l'aîné des deux enfans de Childebert, retourna malgré cette Election fous l'Empire de Clotaire & de Fredegonde après la mort du Roy de Bourgogne.

Mais fi ce partage fe fit à l'amiable, la bonne intelligence entre les deux Eftats, ou plutoft la diffimulation entre les perfonnes qui les gouvernoient, ne fut pas de longue durée. Childebert le plus puiffant, animé par nehaut, avoit trop d'envie, trop d'intereft, &, comme il le croyoit, trop de raifons d'opprimer Clotaire, pour le laiffer fi long-temps en repos.

Bru

On lui rappella le fouvenir de la mort de fon pere aflaffiné par les émiffaires de Fredegonde, le peril qu'il avoit lui-même couru, lorfque dans cette funefte conjoncture n'ayant encore que cinq ans, il fut mis en prifon avec la Reine fa mere, les embufches tendues encore depuis peu à l'un & à l'autre par cette ennemie obftinée, & toûjours attentive aux occafions de les perdre plufieurs autres crimes de cette Princeffe jufqu'alors impunis, & enfin le doute où le feu Roy de Bourgogne même avoit efté, fi Clotaire eftoit veritablement fils de Chilperic. Des raifons beaucoup moins fortes que celles-là euffent esté fuffifantes pour animer un jeune Prince ambitieux, à tâcher de fe rendre unique Monarque de l'Empire François par la conquefte du peu qui lui reftoit à foumettre..

Il leva donc une groffe Armée, compofée des Troupes du Royaume de Bourgogne & de celles du Royaume d'Auftrafic,mit à leur tête deux de A. 193. fes Ducs, l'un nommé Gondebaud, qui eftoit apparemment celui-là même qui l'avoit autrefois fauvé de fa prifon de Paris, & l'autre appellé Vin

Franc.c.36

trion,un de ceux qui avoient comman- Gea Reg. dé l'Armée d'Italie dans la derniere guerre contre les Lombards: ils entrerent par la Champagne dans le païs de Soiffons, & y firent de grands ravages. Fredegonde que la grandeur du peril ne déconcertoit point, ayant aussi de fon côté par la promptitude du Duc Landri & des autres Seigneurs de fon Royaume, affemblé une Armée, en fit la revûë auprès de Brenne, où courant elle-même par les rangs, elle anima les Soldats à bien faire leur devoir pour la défenfe de leur Roy, & leur it, avant que de les mettre en marche, diftribuer beaucoup d'argent. Elle marcha avec l'Armée, ayant le jeune Roy Clotaire avec elle, non pas entre fes bras, comme l'ont écrit plufieurs de nos Modernes fur la foy de l'ancien Auteur qui rapporte ce détail, mais qui fe méprend en cette occafion; car Clotaire avoit alors neuf à dix ans, ceci s'eftant paffé en l'an Ibid. 593. & fon pere eftant mort en 584.

Sçachant que l'Armée ennemie ef toit beaucoup plus nombreuse que la fienne, elle crut qu'il falloit ufer de ftratagême, & elle en inventa un, qui fuppofe qu'en ce temps-là les François, dans leurs dans leurs guerres, guerres, fe fervoient peu d'Efpions.

C'eftoit la coûtume de la Cavalerie Françoife, fi-toft que l'Armée eftoit campée, d'abandonner fes chevaux, & de les laiffer aller paître dans les Prairies, dans les Campagnes & dans les Bois d'alentour du Camp, en leur attachant chacun une fonnette au cou pour les retrouver plus aifément en cas qu'ils s'écartaffent. C'eft fur cela que Fredegonde avoit imaginé le stratagême qu'elle propofa dans le Confeil de guerre, & qui fut approuvé.. Elle ordonna qu'on décampast la nuit pour marcher droit au Camp ennemi, & y arriver avant le jour; elle fit attacher des fonnettes au cou, de

tous

L'armée de Childebert eft défaite par Fredegonde près de Trou*

tous les chevaux, & fit prendre à tous les Cavaliers des branches d'arbres verds les plus groffes & les plus fortes qu'ils purent porter. Ils marcherent dans cet équipage, & l'infanterie fuivit. Ils arriverent avant la pointe du jour proche de Troucy, Bourg fitué fur la petite Riviere de Delette, où l'Armée ennemie eftoit campée à quelques lieues de Soiffons; on fit faire un très-grand front à une partie de la Cavalerie, derriere laquelle on rangeoit l'Infanterie à mesure qu'elle arrivoit, & felon l'ordre qu'elle devoit garder à l'attaque du Camp.

Dès la petite pointe du jour, qu'on ne pouvoit point encore affez diftinguer les objets éloignez, un Soldat du Camp d'une garde avancée dit à fes camarades tout étonné, que vois-je là fur les hauteurs? il m'y paroift comme un bois taillis, & il me femble qu'hier au foir je ne voyois de ce côté-là qu'un pais découvert. Les autres fe moquerent de lui, & lui dirent qu'apparemment ayant un peu bû lê foir precedent, il avoit mal reconnu le païs, & vû ce qui n'eftoit point. N'entendez-vous point, difoient-ils, les fonnettes de nos chevaux qui paiffent le long de cette petite foreft? Mais fort peu de temps après la forest commença à s'ébranler, & les trompettes fonnant tout à coup de toutes parts, la Cavalerie s'eftant ouverte, l'Infanterie vint avec de grands cris donner l'affaut au Camp de tous coftez. Comme rien n'eftoit preft pour la défenfe, & que la plupart des Soldats eftoient encore endormis, ce ne fut qu'une déroute fans combat ; & la Cavalerie Paul. Diac. I. estant entrée après l'Infanterie, il fe fit un maffacre effroyable. Neanmoins le Duc Vintrion un des Generaux d'Auftrafie, ayant malgré ce defordre remis ensemble quelques Troupes, re

Fredegar. c.

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4.4.4.

vint à la charge, & donnant à fon tour fur les Soldats de Fredegonde, occupez à piller, il en fit un grand carnage; mais il fut enfin repouffé & oblige de fuïr avec les autres. Il y eut trente mille hommes fur la place de part & d'autre; mais la grande perte fut du cofté des Auftraliens & des Bourguignons.

Dès le même jour Fredegonde marchant toûjours à la tefte de l'Armée, lui fit prendre fa marche vers la Champagne, la conduifit jufqu'à la vûe de Reims, mit tout à feu & à fang dans le païs, & s'en revint triomphante à Soiffons avec fes Troupes chargées d'un butin infini.

&

Une action fi bien conduite avec tant de vigueur & de refolution, fait connoiftre le genie & le caractere de Fredegonde,& fait paroiftre moins furprenante cette autorité qu'elle s'étoit acquife, & qu'elle avoit fçû se conferver fur les Grands & fur les Peuples de fon Eftat dans des conjonctures auffi délicates, que celles où elle s'eftoit trouvée depuis la mort de Chilperic, haïe à mort par deux puiffans Rois, Regente d'un Royaume très-affoibli & comme affiegé de toutes parts, & enfin tutrice d'un fils que plufieurs foupçonnoient n'eftre pas fils du Roy fon mari.

La deroute de Trouci jointe à deux diverfions menagées par Fredegonde, obligea Childebert à la laiffer en repos, & à lui donner le temps d'affermir la domination de fon fils. Elle continuoit d'entretenir correfpondance avec Waroc Comte de Bretagne, qui eftoit toûjours prestà rompre avec les François, & elle l'engagea & le faire de nouveau. Il entra fur les terres de Childebert l'année fuivante , & ce fut probablement du cofté de la Touraine. Car nos Hifto

Je remarquerai à ce sujet ce qui ett dans le 29.Titre de la Loy Salique de diverfi, furtis; que fi quelqu'un eft convaincu d'avoir ofté la fonnette du cou d'un cheval, il eft condamné à quinze fous d'or. Si quis Seillans de caballia fre verit CXX, denariis » qui faciunt folidos XV, culpabilis judicetur.

Tome I.

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L. 4. de Bello
Goth.

An.595.

riens ne marquent point l'endroit, ils
difent feulement qu'il fe donna une
fanglante bataille entre les Bretons &
les François, & qu'il y eut bien du
fang répandu des deux coftez, fans
nous apprendre rien de plus.

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La feconde diverfion fut faite à l'autre extremité du Royaume de Childebert par les Varnes. C'eftoit un Peuple qui cftoit demeuré jufqu'alors fort paífible. L'Hiftorien Procope nous en marque la demeure au bord de l'Ocean à l'embouchure du anal.1. 208 Rhin du cofté du Nord: ce fleuve les feparoit de l'Empire François par celui de fes bras, qui du temps de Corneille Tacite eftoit fort rapide, & portoit fon nom & fes eaux jufques dans l'Ocean; mais aujourd'hui affɔibli par les canaux qui lui en oftent une grande partie, il fe perd dans les fables de Hollande au-delà de Leyde,, avant que d'arriver à la Mcr.

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du mariage de fon fils avec une four d'un Roy des Anglois establi dans la Grande Bretagne, en cet endroit de l'Ifle qu'on appelle le Duché de Nortfolk, & l'affaire fut concluë; mais avant que cette Princeffe paffaft la mer, Hermegifcle tomba malade de la maladie dont il mourut. Dès qu'il s'eftoit vû fans efperance de guerifon, il avoit fait affembler les plus confiderables de la Nation, aufquels il parla de la forte : J'ai toûjours tâché de fai» re enforte que mes peuples joüiffent d'une grande paix, & c'est le bid motif qui m'a obligé à prendre ma feconde femme dans la Famille des ,, Rois François ; je n'en ai point eu ,, d'enfans, mais je laiffe un fils de ma ,, premiere femme fur le mariage du,, quel voici ma penfée, que vous exa,, minerez après ma mort : je l'ai promis à un des Rois des Anglois pour fa fœur ; mais cette alliance me paCes peuples avoient leur Roy par- ,,roift beaucoup moins avantageufe à ticulier du temps de Clovis, & ce fut ,, la Nation que celle des François : un de ceux aufquels Theodoric Roy ,, ceux-ci font vos voifins, il n'y a d'Italie écrivit, pour l'engager à en- » que le Rhin entre vous & eux, & les trer dans la Ligue qu'il meditoit de ,, Anglois font feparez de vous par la faire contre ce Prince en faveur d'A,, mer. Les François font puiffans & laric. Après que les François fe furent » peuvent beaucoup vous nuire ou rendus tout-puiffans dans les Gaules », vous proteger utilement ; vous ne par la deftruction du Royaume d'A- ,, fçauriez vous les attacher par trop laric, les Rois des Varnes regarde-,,de liens, & celui du mariage eft le rent comme un point effentiel de leur politique de ne fe les pas rendre ennemis, & d'avoir toûjours une étroite alliance avec eux. Ce fut dans cette vûë qu'Hermegifcle un de leurs Rois époufa en fecondes nôces une fille de Thierri Roy d'Auftrafie, & fœur de Theodebert I. & ce fut cette même raifon de politique qui donna lieu à un de belloGoth, incident rapporté auffi parProcope,& qui n'eft pas indigne d'avoir icifa place.

Epift. Theo doric. apud Caffiod.

Procop. 1. 4.

C.20.

Ce Roy Hermegifcle avoit un fils de fa premiere femme nommé Radiger, lorfqu'il époufa la fœur de Theodebert. Il traita quelque temps après

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plus fort de tous. Sans cela, & peuteftre encore avec cela, ils trouve,,ront des pretextes de vous faire la » guerre & de vous aneantir ; c'est ,, pourquoi engagez-les dans vos in,, terefts par tous les moyens poffibles. ,, Je fuis donc d'avis que vous faffiez

agréer au Roy des Anglois les raifons que vous imaginerez de ne ,, point marier mon fils avec fa fœur, ,, & que vous le mariez au pluftoft ,, avec la Reine fa belle-mere, ce qui n'a rien de contraire aux Loix de cet Etat. La chofe fe fit après la mort de cc Prince, comme il l'avoit pro

"

Ibid.

pofé, & le Roy Radiger époufa fa belle-mere fœur de Theodebert.

La Princeffe Angloife furieufement irritée de cette preference, ne refpiroit que la vengeance d'un affront qui eftoit alors parmi les Anglois le dernier outrage: elle envoya neanmoins à ce Roy de fa part, pour fçavoir les motifs qu'il avoit eu de la traiter fi indignement. Comme on ne lui rapporta que des raifons peu fuffifantes, elle obtint du Roy fon frere des Troupes & des Vaiffeaux, pour aller attaquer le Roy des Varnes; elle voulut eftre du voyage, & paffa la mer avec un autre de fes freres qui commandoit l'Armée.

Elle aborda au païs des Varnes, la defcente fe fit fans refiftance; parce que les Varnes furent furpris. Les Anglois fe camperent à l'embouchure du Rhin elle demeura dans le Camp bien retranché avec une partie de l'Armée, & le Prince fon frere avec le refte entra dans le païs: il y donna bataille, défit les Varnes, dont un grand nombre demeura fur la Place, le refte avec le Roy Radiger se sauva dans les bois & dans les marais: comme les Anglois n'avoient point de Cavaleric, ils n'avancerent point dans le païs, & après avoir pourfuivi quelque temps les fuyards, le Prince victorieux revint au Camp avec fesTrou pes chargées de dépouilles.

La Princeffe le voyant arriver, lui demanda où eftoit le Roy Radiger, ou du moins fa tefte. Il répondit qu'il leur avoit échappé. Elle repliqua que ce n'eftoit pas pour piller qu'ils eftoient venus; mais pour se venger fur la perfonne du perfide même, & elle pria les Soldats de ne fe point rebuter, & de pourfuivre leur victoire. Ils obeïrent & firent tant, qu'ils trouveIbid. rent Radiger qui s'eftoit refugié dans un bois, & l'amenerent: on le lui prefenta chargé de chaînes ; elle lui re

procha fa perfidie, & lui demanda quelle raifon il avoit eu d'en ufer de la forte? Il repondit qu'il y avoit efté obligé par les ordres de fon pere, & par les prieres des principaux de la Nation; qu'il l'avoit fait malgré lui, & qu'elle pouvoit le punir de fon cri

me.

La punition que j'ordonne, dit-elle, c'eft que vous chaffiez inceffamment ma rivale, & que vous me donniez dans vôtre cœur & fur vostre Trône la place qui m'eft dûe. Ce Prince pour fauver fa vie accepta l'offre, & renvoya fa femme à Theodebert. L'Hiftoire a paffé fous filence les fuites de l'aventure de cette Princesse Françoife qu'elle ne nomme point.

Fredegar.

Soit donc que cette Nation euft continué depuis d'avoir fes Rois, foit qu'elle euft efté fubjuguée par les François, & qu'à l'occafion de la déroute des Troupes de Childebert, ou cap.15. que follicitée par Fredegonde elle fe fuft revoltée comme noftre ancien Hiftorien le donne à entendre,il fallut que ce Prince y envoyaft une Armée. Non-feulement il foumit ce Peuple, mais il l'extermina de telle maniere qu'il n'en échappa prefque perfonne, & le nom depuis ce temps-là n'en a plus paru dans noftre Hiftoire.

An.596. Paul, Diac

Childebert ne vecut pas long-temps Mort après cette victoire: il mourut l'an- Childebert, née fuivante qui eftoit la vingt-fixiéme de fon âge & après vingt ans de regne. Ce jeune Prince promettoit 1. 4. c. 12. beaucoup. La Reine fa femme le fuivit de bien près. Ces deux morts fi promptes qui remirent le Gouvernement entier du Royaume entre les mains de la Reine Brunehaut, ayant eu un effet fi conforme à l'ambition de cette Princeffe, l'ont fait foupçonner par quelques-uns de nos Hiftoriens, de les avoir procurées par le poifon. Nos plus anciens Ecrivains, qui d'ailleurs fe déchaînent volon

de

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