Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub
[ocr errors]

harceler les François durant leur re-
traite. Ils avoient des partis & des
embufcades par tout. Ceux même des
quartiers de Toulouse, Ville qui
eftoit de la dépendance de Clotaire
fils de Fredegonde, irritez de ce qu'on
les avoit pillez en paffant auffi-bien
que les ennemis, donnerent auffi fur
les Bourguignons; de forte que cette
feule retraite coufta plus de cinq mille
hommes au Roy de Bourgogne.

afile, fur la fommation qu'on leur en
avoit fait de la part du Roy; mais à
condition qu'on les entendroit, &
qu'ils auroient la liberté entiere de
parler pour fe juftifier.

Le Roy quand ils parurent devant
lui, leur fit de grands reproches fur
tous les défordres que les Troupes
avoient commis, mais principale-
ment fur les incendies & le pillage des
Eglifes, fur la maniere indigne dont
on avoit traité les Reliques des faints
Martyrs en quelques endroits pour
emporter l'or, l'argent & les pierres
précieufes de leurs Chaffes, fur les
mauvais traitemens qu'on avoit fait
aux Prêtres & aux Ecclefiaftiques :

[ocr errors]

"

Faut-il s'étonner, ajoûta-t-il, fi nos " guerres ont des fuccez malheureux; ,, elles font plus contre Dieu que con"tre les ennemis de l'Etat. Nous brû,, lons les Eglifes que nos Ancêtres , ont bafties, nous trempons nos mains dans le fang des Miniftres de l'Autel, pour lefquels ils avoient ,, tant de refpect & de veneration. Je fuis refponfable à Dieu de tous ces defordres, & pour en détourner le chaftiment de deffus ma tefte, affùrément je n'épargnerai pas les vô

[ocr errors]

"

Les François n'avoient pas efté plus
heureux fur la Mer que für la Terre.
Tandis qu'ils entroient en Languedoc
avec leurs trois Armées, ils avoient
envoyé des Vaiffeaux fur les Coftes du
Royaume de Galice, duquel Leuvi-
gilde s'eftoit rendu maiftre depuis un
an après avoir fubjugué les Sueves qui
y avoient regné jufqu'alors. Cette
Flote fut furprise par celle de ce Prin-
ce, prefque tous les Vaiffeaux furent
pris, & tout ce qui eftoit deffus paffé
au fil de l'épée: peu de Soldats & de
Matelots fe fauverent dans des Cha-
loupes, & gagnerent avec peine les
Coftes de France pour y venir annon-
cer ce nouveau malheur. Les Armées
eftant rentrées fur les Terres de Fran-
ce, ils y continuerent leur pillage,,
comme dans le païs ennemi. Ce n'é-
toit par tout que meurtres, que bri-
gandages, qu'incendies. Les Eglifes
furent pillées comme les maifons par-
ticulieres. En un mot, les excès fu-
rent fi horribles, que Gontran indi-
gné du mauvais fuccez de l'entreprife
& de la licence des Soldats, refolut
de faire faire le procez aux Generaux
mêmes, qui fe refugierent à Autun
dans l'Eglife de S. Symphorien.

Le Roy y vint pour la Fefte de ce
Saint, qui fe celebroit le 22. d'Aouft.
Il y nomma quatre Evêques pour
Commiffaires, & quelques Seigneurs
des plus fages de fa Cour, pour faire
rendre compte aux Generaux de leur
conduite. Ils eftoient fortis de leur

Tome 1.

"

[ocr errors]

>>tres.

Après ce difcours, celui des Generaux qui eftoit chargé de répondre pour tous les autres, ayant eu permiffion de parler, commença par louer les fentimens de pieté que le Roy faifoit paroiftre, fon zele pour la confervation des Eglifes & des perfonnes confacrées à Dieu; fa compaffion & fa liberalité envers les pauvres; fa jufte indignation à l'occalion des defordres commis dans la derniere Campagne; mais il montra en même temps que ce n'eftoit point la faute des Generaux; que depuis long-temps il n'y avoit nulle difcipline dans les Armées;que le Soldat eftoit en possesfion de méprifer les ordres des Duss

Ee

Ibide

[ocr errors]

Senior.

Ibid.

Le Prince

Recarede fe de plufieurs places.

vend maître

L. 8. c. 35. 38.& 45.

& des Comtes qui défendoient le pillage dans les marches; que fi un Seigneur * commandant fes Vaffaux fe mettoit en devoir de les contenir, il n'eftoit pas en fureté de fa vie; que fi l'on entreprenoit de faire quelques exemples de feverité, auffi-toft on voyoit des feditions dans le Camp ; & qu'enfin ce qui empêchoit que les Generaux ne fuffent maîtres de leurs Troupes à cet égard, & en eftat de fe faire craindre, c'eftoit qu'on ne craignoit pas le Roy lui-même, & que les peuples abufoient de fa trop gran

de bonté.

Il y avoit de la verité dans cette défenfe; car la vigueur manquoit affurement au Gouvernement de Gontran. Ce que nous avons vû jusqu'à prefent de la conduite des grands Seigneurs de cet Etat, le montre autant que la licence des Soldats. L'iffuë de ce jugement en fut encore une marque. Quelque colere & quelque feverité que ce Prince eut affecté de faire paroître en le commençant, tout aboutit à des ordres generaux de tenir la main à l'execution des Ordonnances qu'il avoit faites pour la difcipline des Troupes, & à declarer que dans la fuite qu'il ne pardonneroit ni aux Chefs ni aux particuliers. Mais une autre raison l'obligea encore à ufer en cette occafion de menagement envers ces Seigneurs ; ce fut la nouvelle qui lui vint, comme 11 eftoit actuellement au Confeil à deliberer fur cette affaire, que les Gots avoient fait une irruption fur fes Terres.

Gregoire de Tours parle à diverfes reprifes de quelques Ambassades que Leuvigilde Roy d'Espagne envoya vers ce temps-là en France, & qui furent fans effet, foit que ce Prince, qui eftoit un des plus habiles hommes de fon temps, voulut fincerement la paix, foit qu'il en fit femblant, pour amufer les François, afin de les fur

nic.

prendre; & il les furprit en effet. Car après qu'ils fe furent retirez du Languedoc fans y avoir fait aucun progrès, & tandis que le Roy de Bourgogne, ne fongeant à rien moins, tenoit à Autun l'Affemblée dont je Joan. Biviens de parler, le Prince Recarede clar, inChre fils du Roy d'Espagne paffa les Py-Gregor. renées avec une Armée, fe rendit Turon.c. 30. Ifid. Hifp. maître de diverfes Places, partie par in Chron. compofition, partie par force, & entre autres d'une qui portoit alors le nom de Tefte de Belier. Il ravagea tout aux environs de Touloufe, vint enfuite mettre le Siege devant Ugerne, Place très-forte fur le bord du Rhône (quelques-uns croyent que c'eft Beaucaire) & il l'emporta après une vigoureuse attaque.

Ce furent ces facheufes nouvelles que le Roy de Bourgogne reçut à Autun au mois d'Août de l'année 585. Sur cela il fit partir promptement le Duc Leudegifile, celui qui avoit pris Gondebaud & la Ville de Comminge, & lui donna le commandement des Troupes dans tout le Territoire d'Arles à la place du Duc Aigilanç qui y avoit commandé pendant l'expedition du Languedoc. Le Duc Nicete Gouverneur d'Auvergne fit auf fi avancer de ce côté-là les Troupes qu'il avoit fous fes ordres. Leur prefence raffura les peuples, & arrêta les courfes des Gots Efpagnols. Le Prince Recarede fe retira à Nifmes & de-là repaffa en Espagne, où peu de temps après il monta fur le Trône, le Roy Leuvigilde fon pere estant mort cette même année-là.

Il fuccede à fon pere, abjure l'Arianime.

An. 585.

Recarede, Prince aussi sage, aussi brave & auffi heureux que fon pere, fe mit en état de foutenir la guerre de France avec autant de fuccès qu'il l'avoit commencée, au cas qu'il ne pût pas faire la paix avec honneur. Il 1.8.c.38. fouhaittoit la conclure pour executer avec moins d'inquietude le deffein

Gregor. Tur.

Concil. Tolet. 3° Greg. Turon. 6.430

qu'il avoit formé dès le vivant de fon predeceffeur, de fe faire Catholique, & d'engager toute fa Nation à renoncer à l'Arianifme. Il envoya des Ambaffadeurs en France fur ce fujet peu de temps après la mort de fon pere; mais on ne put convenir de rien ; ce qui l'obligea de venir à Narbonne au mois de Decembre, & de faire encore des courfes fur les Terres de France, après quoi il s'en retourna en Efpagne, où il abjura publiquement l'herefie Arienne avec l'applaudiffement de fes Sujets,qui fuivirent prefque tous fon exemple.

Cependant Fredegonde entretenoit toûjours de fecretes correfpondances avec lui, au moins l'en foupçonnoiton fort à la Cour de Bourgogne. On arrêta même quelque temps après Pallade, cet Evêque de Xaintes, accufé au Concile de Mâcon d'avoir favorifé Gondebaud, & qu'on difoit avoir reçû chez lui & fait paffer à la Cour de Fredegonde quelques perfonnes envoyées de la part du Roy d'Espagne pour traiter avec elle. Neanmoins foit qu'il fut coupable ou qu'il ne le fut pas, il ne put eftre convaincu par celui qui l'accufoit. Mais un affaffin envoyé par Fredegonde, qui fut furpris dans la Chapelle du Roy de Bourgogne, lorfque ce Prince y entroit pour entendre Matines, fit connoître les mauvais deffeins de cette mechante femme, & ne laiffa nul lieu de douter qu'elle n'eut encore alors des intelligences avec les ennemis.

Quoique la guerre durât entre la France & l'Espagne, les negociations pour la paix ne laiffoient pas de continuer, & il y eut prefque toûjours pendant ce temps-là des Ambaffadeurs d'Efpagne à la Cour de France, qui fe fuccedoient les uns aux autres, pour faire de nouvelles propofitions, mais toûjours en vain. La fource de

la guerre & le pretexte de s'y opiniâtrer eftoient les mauvais traitemens qu'on avoit fait en Espagne à la Princeffe Ingunde, & la mort du Prince Hermenigilde fon mari. Mais il pa roît que la veritable caufe eftoit l'envie que le Roy de Bourgogne avoit de chaffer les Vifigots hors des Gaules, & de donner à la France les Pyrenées pour limites.

Gregor. Tur

Dans cette vûë dès le commencement de la Campagne, il fit entrer en Languedoc le General Didier, fameux Capitaine dont j'ai déja parlé diverfes fois, qui après avoir commandé plufieurs Armées fous le regne de Chilperic avoit embraffé le parti de Gondebaud, eftoit enfuite rentré des premiers dans fon devoir, & commandoit alors pour le Roy de Bourgogne dans le païs d'Albi. Cette Ville 1.8.c. 30. avoit efté de tout temps du Domaine des Rois d'Auftrafie,& Gontran vou- An, 587. lut bien la ceder de nouveau cette année à fon neveu Childebert. Didier ne s'y crut pas en fureté ; il fçavoit qu'il eftoit haï de ce Prince & des Auftrafiens,dont il avoit autrefois défait l'Armée du temps du feu Roy Sigebert dans ce même païs-là. Il paffa avec toute fa famille & tout ce qu'il put emporter de fes biens, dans le Territoire de Touloufe, & ce fut comme pour le dedommager, que le Roy de Bourgogne l'honora du commandement de l'Armée de Languedoc, lui donnant pour Lieutenent le Comte Auftrovalde.

Didier s'avança vers Carcaffonne, d'où les Gots fortirent pour le combattre. Il les attaqua & les défit ; mais dans la chaleur de la pourfuite, s'étant trop écarté avec un affez petit nombre de Cavaliers des mieux montez, que le reste de la Cavalerie n'avoit pû fuivre; il fut enveloppé par un Corps de Troupes qui Joan. Bielar s'étoient ralliées, & tué fur la place in Chronic

L. 9. c. 1.

avec prefque tous fes gens.

Le Roy d'Espagne qui foûtenoit bien cette guerre, mais qui la foûtenoit fur fes Terres, fans pouvoir en efperer aucun avantage confiderable, continuoit de demander toûjours la paix, qu'on lui refufoit auffi toûjours. Il s'avifa de faire une nouvelle tentative, & refolut de traiter non-feuleAn. 587. ment avec le Roy de Bourgogne,mais encore avec celui d'Auftrafie.

Une des chofes qui marque le plus la prudence & la moderation de ce Prince, eft l'union qu'il avoit avec la Reine Gofwinde fa belle-mere. Elle eftoit Arienne, & par deffus tout cela infiniment imperieufe. Cependant il la confidera toûjours beaucoup, & la traitoit comme fa propre mere.Ce fut par fon Confeil qu'il envoya des AmGregor. Tur. baffadeurs en Auftrafie.Gofwinde ef

[merged small][ocr errors]

toit mere de la Reine Brunehaut,mais fort brouillée avec elle, à caufe d'Ingunde & d'Hermenigilde dont elle avoit caufé la perte.

La mort d'Ingunde qui mourut en Afrique dans le temps qu'on l'envoyoit à Conftantinople par l'ordre de l'Empereur Maurice, avoit encore aigri les efprits; cependant Gofwinde faifant les premieres démarches pour la reconciliation auprès de fa fille, il y eut lieu d'efperer qu'elle fe pourroit faire, & l'on ne fut pas trompé. On fit donc partir des Ambaffadeurs pour les deux Cours. Ceux qui eftoient deftinez pour la Cour de Bourpour la Cour de Bourgogne curent ordre de Gontran d'aller à Mâcon, & de lui envoyer de là les nouvelles propofitions qu'ils avoient à lui faire. Ils le firent; mais toute la réponse fut, qu'ils n'avoient qu'à retouiner en Espagne, & qu'on ne les écouteroit pas davantage. Cette conduite irrita furieufement le Roy d'Espagne, & les deux Rois s'animerent tellement l'un contre l'autre, que quelque refte de commerce qui eftoit

encore entre le Languedoe & les Etats de Gontran fut entierement défendu de part & d'autre.

La negociation des autres Ambaffadeurs réuffit mieux à la Cour d'Auftrafic. Ils firent entendre d'abord que le Roy leur Maiftre les envoyoit pour le difculper de la mort de la Princeffe Ingunde, à laquelle il n'avoit eu nulle part, non plus qu'en tout ce qui avoit précedé ou fuivi fon enlevement d'Efpagne;qu'ils eftoient chargez d'en faire ferment en fon nom,& d'en donner telle autre preuve qu'il plairoit au Roy d'Auftrafie; & ils accompagnerent leur compliment du prefent d'une groffe fomme d'or.

Le Roy d'Auftrafie & la Reine fa mere témoignerent aux Ambaffadeurs, qu'ils eftoient fatisfaits de la proteftation qu'ils leur faifoient de la part du Roy leur Maistre; qu'ils vouloient oublier tout le paffé, & vivre deformais avec lui comme avec leur ami & leur allié. Ce qui facilita cette paix, & ce qui fit mefme que le Roy de Bourgogne n'en faut pas fi mauvais gré à fon neveu, fut la guerre que les Auf trafiens faifoient alors en Italie, dont je parlerai bien-toft, où ils eurent befoin de toutes leurs Troupes.

Les Ambaffadeurs voyant un fi heureux fuccez de leur negociation, crurent pouvoir faire encore une autre propofition, felon l'ordre qu'ils en avoient, au cas qu'ils viffent quelque apparence à la faire recevoir. Ils ajoûterent donc que le Roy d'Efpagne leur avoit ordonné de demander pour lui en mariage la Princefle Clodofinde fœur du Roy; que leur Maiftro eftoit maintenant Catholique,& qu'il n'y avoit plus licu de craindre les divifions & les defordres que la diverfité de Religion avoit caufe jufqu'alors entre les Princes d'Efpagne & les Princeffes Françoifes leurs époufes; que leur Maistre fouhaitoit avec paflion

Recarede

fait la paix Auftrafic.

avec le Roy

lui deman Clodefinde en de fa four mariage,

Gregor. Tur. 1. 7. c. 13.

leur alliance, & que ce feroit le gage d'une parfaite reconciliation entre les

deux Familles & les deux Etats.

Le Roy répondit, qu'il n'avoit de fon cofté aucune repugnance à fatisfaire le Roy d'Efpagne fur cet article, & que dès maintenant il y confentoit; mais qu'il ne pouvoit rien conclure fans la participation de fon oncle le Roy de Bourgogne à qui il avoit de très-grandes obligations, avec qui il eftoit convenu de lui faire part de toutes les affaires importantes de fon Etat, & qu'il traiteroit au pluftoft de celle-là avec lui, pour en rendre comp te au Roy d'Efpagne. Les Ambaffadeurs ayant reçû cette réponse & des prefens du Roy & de la Reine-Mere, retournerent en Espagne. En effet le Roy d'Auftrafie peu de temps après fit propofer ce mariage au Roy de Bourgogne, & en fit un des articles d'une negociation importante, que la Reine Brunehaut avoit commencée l'année d'auparavant en perfonne avec ce Prince. En voici l'occafion & le fujet.

Le Roy de Bourgogne après la mort de fes trois freres, dont l'aîné n'avoit point laiffé de fils, & les deux autres n'en avoient laiffé que chacun un en bas âge, fut toûjours confideré en quelque façon comme le Monarque univerfel de l'Empire François, ou du moins comme le tuteur des deux jeunes Princes. Ce qui n'empêchoit pas toutefois les Seigneurs d'Auftrafie, de maintenir dans l'obéïffance de Childebert la plus grande partie des Villes qui avoient obeï à Sigebert fon pere. Les Seigneurs du Royaume de Soiffons & du reste du païs où Chilperic avoit regné, en faifoient autant en faveur de fon fils le petit Prince Clotaire. Mais on avoit de grands égards, ou du moins on faifoit toûjours femblant d'en avoir beaucoup pour les volontez de Gontran, & s'il arrivoit qu'il fe

trouvaft choqué de quelque chofe,on avoit grand foin de l'appaifer.

Les Auftrafiens qui en avoient fouvent mal ufé à fon égard du vivant de Chilperic, s'appliquerent plus que jamais à le gagner, quand il virent après la mort de ce Roy, qu'il prenoit la protection de Fredegonde & de fon fils Clotaire, apprehendant qu'il ne fift ce petit Prince fon heritier au préjudice de Childebert. Gontran par cette habile démarche, à laquelle il fe détermina malgré l'averfion qu'il avoit pour Fredegonde, tint toûjours en refpect les deux jeunes Princes & leurs meres, & il continua dans la fuite d'ufer de cette politique, malgré les nouveaux, & les grands fujets de haine que lui donna Fredegonde, par les mauvais deffeins qu'elle forma plufieurs fois contre fa perfonne. On voyoit bien neanmoins que fon inclination eftoit pour Childebert, dont les belles qualítez & la reconnoiffance le charmoient.

1. 8. c. 37.

On avoit marié ce jeune Prince de Gregor. Tur. très-bonne heure,& il paroift par toute la fuite de l'Hiftoire que c'eftoit la coûtume d'en ufer ainfi alors dans la Famille Royale. De forte qu'à dixfept ans il avoit déja deux fils; l'un qu'on nomma Theodebert, & l'autre Thierry.Gontran en eut une joye extrême ; il envoya à cette occafion des Ambaffadeurs & des prefens à Childebert, & dit publiquement que ces enfans eftoient des dons de Dieu, qui vouloit perpetuer la lignée de Clovis. La Reine Brunehaut prit cette agreable conjoncture pour propofer le Traité dont je parle.

delau entre

Il fut fait principalement pour af- Traité d'And furer la fucceflion de Gontran à Chil- Gontran debert, & pour ofter tous les fujets Childebert. de brouilleries que la mort precipitée de Chilperic avoit caufez, moins pour le partage de la fucceffion de co Prince, que pour celle de fes deux E e uj

« VorigeDoorgaan »